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Aurore Bergé réaffirme la “fidélité” de Renaissance envers Emmanuel Macron

La ministre démissionnaire Aurore Bergé a réaffirmé “la fidélité” du parti Renaissance envers Emmanuel Macron, alors que Gabriel Attal doit prononcer, selon son entourage, un “discours fondateur” d’un “homme libre” en clôture de la rentrée du parti dimanche à Arras.”Oui, je crois à la fidélité au projet politique que l’on mène depuis 2017 et je crois à la fidélité que l’on a, nous militants, au président de la République. Et je crois que c’est important qu’on le dise, qu’on le fasse savoir et qu’on le réaffirme: on est à ses côtés, pleinement à ses côtés”, a déclaré Mme Bergé lors d’un échange avec la salle, dans le cadre de cette rentrée organisée sur un weekend dans le Pas-de-Calais.”J’entends toutes celles et ceux qui espèrent la fin du macronisme, toutes celles et ceux qui espèrent que nous soyons finalement de passage, une parenthèse que l’on pourrait aisément refermer, comme si nous n’avions rien bâti depuis huit ans”. Mais “en huit ans, nous avons réussi des transformations majeures”, a insisté la ministre démissionnaire chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes.A la tête de Renaissance depuis moins d’un an, Gabriel Attal, en froid avec Emmanuel Macron depuis la dissolution, a promis, selon son entourage, de “renverser la table” lors de son discours, dans lequel il abordera notamment la question de la “pratique du pouvoir” depuis 2017.”Le sujet, ce n’est pas qu’il affirme une ambition présidentielle. Il a le droit d’affirmer une ambition présidentielle” mais “on ne veut pas que ce parti devienne un parti de rupture avec le président de la République”, a expliqué une cadre de Renaissance.”On clôt une décennie politique dans 18 mois”, “c’est une émancipation non pas contre quelqu’un mais parce que la situation a changé”, a-t-on expliqué dans l’entourage de Gabriel Attal, en évoquant une “instrumentalisation” de la séquence de rentrée de Renaissance par des opposants internes.”Quand vous êtes un chef et que vous décidez une ligne, soit vous tracez un chemin et les gens vous suivent, soit vous suivez une ligne tracée par d’autres que vous et dans ce cas, ça ne s’appelle pas être un chef”. “Est-ce qu’on sera capable de rassembler une majorité de Français pour éviter que le pays ne tombe aux extrêmes ? C’est ça notre boussole”, a-t-on insisté de même source.

Bernard Arnault sonne la charge contre la taxe Zucman

La taxe sur les plus hauts patrimoines, dite taxe Zucman, continue d’attiser la colère des patrons français: le milliardaire Bernard Arnault a attaqué son promoteur samedi qualifié de “pseudo universitaire” et de “militant d’extrême gauche”.Après plusieurs dirigeants, le PDG du numéro un mondial du luxe LVMH a à son tour étrillé cette taxe, au centre du débat politique ces derniers jours. Il a jugé que la proposition de l’économiste Gabriel Zucman relevait “d’une volonté clairement formulée de mettre à terre l’économie française”, dans une déclaration au journal britannique Sunday Times, samedi.Selon le milliardaire, Gabriel Zucman “met au service de son idéologie (qui vise la destruction de l’économie libérale, la seule qui fonctionne pour le bien de tous) une pseudo compétence universitaire qui elle-même fait largement débat”.”Ce qui détruit notre économie et plus encore notre société, c’est l’absence de toute forme de patriotisme de la part des ultra riches qui mendient l’aide de l’État mais ne se plient à aucune forme de solidarité”, lui a répondu sur X le premier secrétaire du parti socialiste Olivier Faure.La taxe Zucman consisterait à taxer à hauteur de 2% par an les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, ce qui concerne 1.800 foyers fiscaux, et permettrait de lever 20 milliards d’euros, moins selon d’autres experts.Fortement soutenue par la gauche, qui y voit un levier fiscal intéressant pour contribuer à réduire le déficit budgétaire, la taxe Zucman est décriée au centre, à droite et à l’extrême droite.Alors que l’idée d’un effort de tous fait son chemin, Bernard Arnault met en avant le poids des impôts qu’il paie déjà : “je suis certainement le tout premier contribuable à titre personnel et l’un des plus importants à travers les sociétés que je dirige”, affirme-t-il.Le chef d’entreprise détient avec sa famille la septième fortune mondiale et la première française, selon le magazine Forbes, qui estimait en septembre son patrimoine à 154 milliards de dollars.- Spoliation – En 2024, le groupe de luxe LVMH qui possède plus de 75 marques dont Louis Vuitton, Dior, Moët et Hennessy ou encore Chaumet, a réalisé un chiffre d’affaires de plus de 84 milliards d’euros et un bénéfice de 12,55 milliards d’euros.Selon les déclarations de M. Arnault devant la commission du Sénat en mai, “près de 15 milliards d’euros d’impôt sur les sociétés ont été payés en France sur dix ans” par le groupe. Il n’a pas dévoilé le montant dont il s’acquittait à titre personnel.La taxe Zucman attise la vindicte des milieux d’affaires français depuis ces derniers jours, “frein à l’investissement” pour le Medef, un “truc absurde” fleurant “une histoire de jalousie à la française” pour le patron de BpiFrance Nicolas Dufourcq.Dans un entretien dans La Tribune samedi, le banquier estime que les entrepreneurs sont “la solution aux problèmes de la France” et sont ceux qui créent de la richesse “pour qu’elle soit ensuite redistribuée”.La taxe “intègre l’outil de travail dans le calcul du patrimoine, alors même que l’ISF ne le faisait pas!”, s’est insurgé le président du Medef, Patrick Martin. “Pour certaines entreprises ― dans la tech notamment ― qui valent cher mais ne font pas encore de résultats ou ne distribuent pas de dividendes, instaurer cette taxe serait même une forme de spoliation et les condamnerait à la vente”, prédit-il.Le président de l’organisation patronale CPME Amir Reza-Tofighi a dénoncé une taxation “suicidaire pour notre économie et donc une ligne rouge absolue”.D’autres sont plus nuancés comme Pascal Demurger, le co-président du mouvement patronal Impact France qui a estimé mercredi sur RTL que les entreprises comme les Français fortunés devaient contribuer au redressement des finances publiques.”Je dis oui à une taxe, c’est clair. Sur la taxe Zucman telle qu’elle est proposée, il y a peut-être des ajustements à faire, des discussions à avoir”, a jugé le patron de la Maif.

Matignon propose à l’intersyndicale une rencontre avec Lecornu mercredi

Un premier pas apprécié: Matignon a proposé aux huit organisations syndicales, qui ont posé vendredi un “ultimatum” au Premier ministre, une rencontre avec Sébastien Lecornu mercredi à 10H00, ont indiqué samedi à l’AFP des sources syndicales.Le rendez-vous avec l’ensemble des syndicats, représentatifs ou non, a été confirmé par une source gouvernementale. Dans un format rare : la dernière rencontre avec l’intersyndicale au complet remonte à octobre 2023, lors d’une conférence sociale convoquée par Elisabeth Borne, alors Première ministre.Vendredi, au lendemain d’une journée de mobilisations ayant rassemblé entre 500.000 manifestants, selon les autorités, et plus d’un million selon les organisateurs, l’intersyndicale (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires) a posé un “ultimatum” au nouveau Premier ministre lui demandant de répondre “à leurs revendications”.Elles exigent “l’abandon de l’ensemble du projet” de budget présenté cet été par son prédécesseur, François Bayrou, dont “le doublement des franchises médicales, l’année blanche (…), la suppression de 3.000 postes de fonctionnaires et la réforme de l’assurance chômage”, ainsi que la préservation du 1er Mai férié et chômé, dans un texte publié vendredi.Réunis pour la première fois depuis 2023 et la mobilisation contre la très contestée réforme des retraites, les syndicats demandent toujours aussi “l’abandon du recul de l’âge légal de départ” à 64 ans.Le rendez-vous prévu mercredi est “positif, mais il faut voir ce qu’on va nous annoncer”, prévient Frédéric Souillot, secrétaire général de Force ouvrière (FO), interrogé par l’AFP.”Ce que je souhaiterais, c’est que M. Lecornu arrive à se désolidariser de la politique de l’offre” prônée par le chef de l’Etat depuis 2017, ajoute le syndicaliste.- Des “signes” -“Qu’il réponde à l’ultimatum des salariés !”, martèle Thomas Vacheron, secrétaire confédéral de la CGT, sur RTL. “Est-ce que la vie des salariés, des jeunes, des retraités et des privés d’emploi va être corrigée et améliorée ?”, interroge-t-il.”Soit Sébastien Lecornu prend des mesures significatives de justice sociale et fiscale, soit on se retrouvera dans la rue avec de grandes manifestations”, avertit Julie Ferrua, co-déléguée générale de Solidaires.”On a conscience qu’on n’aura pas des réponses à tout, mais il nous faut quelques signes”, dit Cyril Chabanier, président de la CFTC. Il cite notamment “la traduction dans une loi” des points d’accord décrochés lors du conclave (pensions réévaluées pour les mères, abaissement de l’âge de décote notamment), “l’abandon d’une nouvelle réforme de l’assurance chômage, un coup de pouce sur les bas salaires ou l’abandon d’une année blanche pour les plus modestes”. “Ca va dans le bon sens pour le moment, Sébastien Lecornu répond aux sollicitations des syndicats c’est quand même un fait nouveau”, salue de son côté François Hommeril, dirigeant de la CFE-CGC, sur BFMTV. “Je ne veux rien préjuger du résultat” mais “cette journée de mercredi est décisive”, ajoute le syndicaliste.A défaut, les syndicats restent fermes: “Les organisations syndicales se retrouveront pour décider très rapidement d’une nouvelle journée de grève et de manifestations”, avaient-ils ainsi prévenu dès vendredi. Comme lors de grands mouvements sociaux, l’intersyndicale devrait convoquer une conférence de presse, au lendemain de la rencontre, pour revenir sur leurs échanges avec le Premier ministre et annoncer leur stratégie, selon plusieurs sources interrogées par l’AFP.Après la démonstration de force dans les rues, jeudi, Sébastien Lecornu avait fait savoir qu’il recevrait “à nouveau les forces syndicales”. Peu après sa nomination, il avait déjà reçu les principaux leaders syndicaux – sauf Frédéric Souillot (FO), invité ce lundi à 11H00. 

Budget 2026 : “Les grandes fortunes” doivent être “mises à contribution”, juge Braun-Pivet

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet a estimé samedi qu’il faudrait mettre à contribution “les grandes fortunes” pour que la France se dote d’un budget pour 2026, se disant toutefois opposée “à la taxe Zucman telle qu’elle est présentée aujourd’hui”.”Ce budget doit être un budget de l’effort de tous. Pour l’être, il faut aussi que les grandes fortunes soient mises à contribution”, a jugé la titulaire du perchoir dans un entretien au Parisien.La députée Renaissance des Yvelines s’est dite toutefois “défavorable à la taxe Zucman telle qu’elle est présentée aujourd’hui”. Cette taxe, proposée par l’économiste Gabriel Zucman, consisterait à taxer à hauteur de 2% par an les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, ce qui concerne 1.800 foyers fiscaux. Si elle est critiquée, notamment au centre, à droite et dans le monde patronal, où l’on brandit la menace d’un effet délétère pour l’outil professionnel, elle est fortement soutenue par la gauche, qui y voit un levier pour davantage de justice fiscale.”Il faut regarder quelle taxation donnerait un rendement intéressant et permettrait à chacun dans notre pays de se dire que l’effort est partagé”, a plaidé de son côté Mme Braun-Pivet.La présidente de la chambre basse, qui figurait parmi les personnalités citées pour Matignon avant la nomination de Sébastien Lecornu, estime que le Premier ministre peut décrocher un accord politique pour faire passer le budget 2026.”J’observe qu’il est d’abord entré dans une phase de consultation politique avant de proposer son gouvernement. Il faut partir du fond, pas des postures politiques. C’est la clé”, a-t-elle déclaré, estimant que la France “ne peut pas se payer le luxe” comme l’an passé d’attendre le mois de février pour avoir son budget.

Emmanuel Macron, Gabriel Attal, la relation dissoute

Rien ne va plus entre Emmanuel Macron, président en difficulté ne pouvant se représenter, et Gabriel Attal, prétendant à la succession exfiltré de Matignon par la dissolution. Une mésentente au sommet, sur fond de crise politique et d’incertitude sur l’issue du quinquennat.Juillet 2025. Devant les Jeunes avec Macron, Gabriel Attal fait un pas vers la présidentielle. Quelques minutes plus tard, le président débarque, rabroue ceux qui “ne pens(ent) qu’à 2027” et électrise les jeunes militants en lançant avoir besoin d’eux “pour les cinq”, “dix ans qui viennent”. Mines crispées des attalistes et du premier d’entre eux. Un député s’étonne de “la manière dont le président a humilié Attal”. Et ajoute: “il passe son temps à buter tous ceux qui veulent lui succéder”.Un classique français ? La Ve République regorge de luttes entre présidents et successeurs potentiels. Surtout issus du même camp. De Gaulle-Pompidou, Giscard-Chirac, Chirac-Sarkozy… Nicolas Sarkozy, source d’inspiration pour Gabriel Attal, certes issu du PS mais dont une partie de l’entourage a fait ses classes à l’UMP, comme son bras droit Maxime Cordier.”Quand Attal a pris le parti après Matignon, il m’a dit: +je vais faire Sarko 2004, avec une grosse convention d’investiture+”, relate un député PS. Il s’était déjà emparé du groupe macroniste à l’Assemblée contre la volonté de l’Elysée. Quelques semaines après la dissolution, point d’orgue d’une mésentente qui a débuté quasiment dès son arrivée à Matignon.La nomination du plus jeune Premier ministre de l’histoire était pourtant un coup personnel du président, contre l’avis de nombreux proches. Mais “deux semaines après, son entourage ne fait que nous savonner la planche”, affirme un proche de M. Macron.En pleine crise, l’accueil de M. Macron au Salon de l’Agriculture est dantesque. Celui du Premier ministre plus apaisé. “Il lui sabote le Salon car il n’a pas géré la crise”, “ça a été le moment où le président a été physiquement le plus en danger du quinquennat”, fulmine cette source pour qui, dès lors, “la confiance est rompue”.- Front républicain -L’épisode de la dissolution a été maintes fois raconté: un Gabriel Attal hors de la confidence, informé au dernier moment. Cloîtré vingt-quatre heures durant dans la résidence primo-ministérielle de Souzy-la-Briche (Essonne). Avant de prendre en main la campagne législative. Les premières sorties du président, qui entendait s’en occuper personnellement, sont jugées catastrophiques jusque dans son camp.En coulisses se noue un désaccord profond: le “front républicain” face à l’extrême-droite aux portes de Matignon.”La vérité, c’est que la dissolution était faite pour que (Jordan) Bardella gagne”, “pour qu’ils se grillent et qu’on les vire deux ans après”. Mais après le premier tour, “Attal et (Stéphane) Séjourné débarquent et disent: +on va sauver la France, tout le monde se retire+” dans les circonscriptions où le RN menace, affirme un cadre macroniste.”Attal me raconte que quand il appelait des mecs pour se désister, l’Élysée passait des coups de fil pour qu’ils se maintiennent”, rapporte une source chez Renaissance.”Il avait une trouille absolue: l’image de lui sur le perron de Matignon serrant la main de Bardella”, ajoute une ministre. Côté RN, un cadre l’affirme sans ambages: “c’est Attal qui nous a battus aux élections”.Depuis, hors des réunions collectives, aucun échange. Dans cette brouille intestine, chacun se rejette la responsabilité. “Macron, il est président jusqu’au bout, quoi qu’en pense Gabriel”, s’agace un soutien élyséen pour qui “Gabriel a fait un choix, de s’en distinguer, de s’en détacher, d’oublier d’où il vient”.- “Créature” -“Attal cherche à harmoniser l’idéologie flottante du groupe, mais vous avez le président qui parasite ça par déloyauté personnelle. Tous ceux qui ont du poids sont traités par le président. En permanence, l’autorité d’Attal est minée”, nuance un ancien député.L’après-Matignon fut compliqué pour le jeune patron de Renaissance, symbolisé par cette passation-spectacle avec Michel Barnier. Tous les macronistes ont relevé l’absence de ses proches dans le gouvernement Bayrou. Jusqu’à la nomination de Sébastien Lecornu, fidèle du président, quand à Renaissance, on s’inquiétait d’un nouveau Premier ministre issu du parti présidentiel, signe de “surdité démocratiques”.Pour sa rentrée dimanche à Arras, M. Attal va continuer à s’affranchir du chef de l’État. A Renaissance, il multiplie les conventions thématiques. “Il reprend un parti qui n’en est pas un et qui n’a pas d’identité. C’est très compliqué”, observe un cadre MoDem.Il déroute aussi certains soutiens par ses sorties, comme sur l’interdiction du voile aux mineures ou la “GPA éthique”. “Je ne comprends rien. C’est un mystère pour moi”, lâche un cadre centriste. Un Insoumis se dit “stratégiquement stupéfait” quand Attal “pourrait occuper un espace plus au centre-gauche”.Ira-t-il jusqu’au bout, notamment face à Édouard Philippe ? “Attal ne sera pas président. Les gens ne voteront pas une troisième fois pour Macron”. Car malgré la mésentente, “il en est la créature”, juge un cadre d’Horizons.

Enterrement programmé du service national universel (SNU)

“Mise en extinction”: l’exécutif semble en voie d’enterrer le service national universel (SNU), un projet cher à Emmanuel Macron qui a connu beaucoup de vicissitudes et pourrait être remplacé par un service militaire “volontaire”.Au détour d’un communiqué publié vendredi, le Premier ministre Sébastien Lecornu, resté ministre démissionnaire des Armées, a annoncé la suppression de plusieurs structures, dont la délégation générale en charge du SNU le 1er janvier prochain, du fait de la “mise en extinction” du dispositif et de la “création prochaine du service militaire volontaire”.Sauf que la suppression du SNU en soi, un dispositif promis par le candidat Emmanuel Macron en 2017, n’a jamais été officiellement annoncée.Le président de la République avait annoncé en mars “une grande refonte” du SNU et dit en juillet qu’il voulait “donner à la jeunesse un nouveau cadre pour servir, selon d’autres modalités, au sein de nos armées”, promettant des annonces “à l’automne”. Un service militaire volontaire était alors envisagé, sans être acté. La France a suspendu la conscription en 1997.Destiné aux jeunes âgés de 15 à 17 ans, le SNU comporte une “mission d’intérêt général” et un “séjour de cohésion” comprenant des activités sportives, culturelles et intellectuelles, avec des journées qui débutent par la “levée des couleurs” (drapeau et hymne national) et le port de l’uniforme. – “Parcours d’engagement” -Depuis mars 2024, ce dispositif d’engagement citoyen est aussi intégré au temps scolaire, avec un stage de douze jours pour les élèves en classe de seconde, volontaires.La promesse initiale du candidat d’En Marche était d’instaurer un “service national” obligatoire d’une durée d’un mois pour les jeunes âgés de 18 à 21 ans, encadré par les armées et la gendarmerie nationale.Le SNU va désormais être transformé en “parcours d’engagement” piloté par la Direction de la jeunesse, de l’éducation populaire et de la vie associative (DJEPVA), qui dépend du ministère des Sports, a précisé à l’AFP Matignon, sans plus de détails. Lancé en 2019, avec des crédits depuis rabotés, le SNU n’a jamais trouvé son rythme de croisière.”On a tous fait le constat que c’était extrêmement cher et à la fin on ne sait pas tellement à quoi ça a servi. Et ça ne répond pas aux besoins du ministère des Armées en termes opérationnels”, résume une ministre.La piste de sa généralisation pour la rentrée 2026, lancée par le Premier ministre Gabriel Attal (9 janvier – 5 septembre 2024) et qui s’était heurtée à de vives résistances, a été abandonnée. L’objectif était d’attirer 66.000 volontaires en 2025 (après 80.000 en 2024), mais seuls 35.700 jeunes s’étaient inscrits à l’automne 2024. Et les crédits alloués par le gouvernement étaient passés à l’époque de 130 à 80 millions d’euros. Depuis, la dissolution, l’absence de majorité à l’Assemblée nationale et les coups de rabots budgétaires semblent avoir sonné le glas de cette “ambition” promise par le chef de l’État.- “Coût significatif” – La Cour des comptes avait dressé en outre, il y a un an, un bilan sévère du SNU, critiquant des objectifs “incertains”, un coût “largement sous-estimé”, et des “difficultés de déploiement”.Dans un document annexe au rapport de la juridiction, le ministère des Armées lui-même admettait “la nécessité de clarifier” les objectifs du SNU “et de créer les conditions d’un pilotage” qui soit “adapté à l’ambition gouvernementale retenue”.Mercredi, la commission des Affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale a examiné un rapport de deux députés de l’opposition (Idir Boumertit pour LFI et Maxime Michelet pour l’UDR) sur les “conditions d’accueil et d’encadrement” des séjours de cohésion du SNU, qui préconise la “suppression” du dispositif. “Cinq années après une mise en place pour le moins chaotique, où la communication ministérielle a primé sur le fond, force est de constater que le SNU (…) demeure un dispositif expérimental, en évolution constante, dont la généralisation reste un leurre”, estiment les rapporteurs, qui pointent des objectifs “pas (…) atteints” et un “coût financier significatif”.

Anne Hidalgo annonce porter plainte après des révélations sur ses notes de frais

La maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé vendredi qu’elle allait porter plainte contre X pour “dénonciations calomnieuses” après la publication par une association des notes de frais de déplacement et de représentation de l’édile socialiste, révélées par Mediapart. “Depuis plusieurs jours une campagne médiatique calomnieuse vise la maire de Paris quant à l’utilisation et à l’interprétation qui en est faite de ses frais de représentation. Il est évident que le but de cette campagne n’est autre que de salir et de nuire”, écrit la mairie de Paris dans un communiqué.La plainte contre X, qui sera déposée “dans les tous prochains jours” selon l’entourage d’Anne Hidalgo, “permettra d’identifier les personnes physiques ou morales auteures de ce délit pénal”.Mediapart a publié mercredi des documents obtenus par l’association Transparence citoyenne présentant les frais de déplacement et de représentation, notamment en vêtements, d’Anne Hidalgo entre 2020 et 2024, pour un total d’au moins 75.000 euros selon les calculs de l’AFP réalisés à partir des données disponibles sur le site. “Il est établi qu’Anne Hidalgo a toujours agi dans le cadre posé par la loi et a eu une utilisation de ses frais qui est totalement justifiée, et en deçà de ce qu’elle était autorisée à dépenser”, affirme la municipalité, précisant que le plafond de l’enveloppe dont dispose l’édile – environ 20.000 euros par an – n’avait pas été dépassé. “Toutes les dépenses sont strictement encadrées par le code de déontologie de la ville de Paris élaboré en 2019 par la commission de déontologie de la ville de Paris, en lien avec la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP)”, a-t-elle précisé à l’AFP.En mars 2024, l’association Transparence citoyenne, qui se présente comme une association de “lutte contre la corruption et la gabegie de l’argent public”, avait demandé à la mairie de lui fournir les notes de frais depuis 2020 et, face au retard de la municipalité, fini par saisir le tribunal administratif pour les obtenir.La mairie a reconnu auprès de l’AFP avoir “tardé”, mais précisé avoir fourni les documents “également sur les six premiers mois de 2024, alors que Transparence citoyenne n’avait demandé que jusqu’à 2023”.Transparence citoyenne a publié sur son site internet les notes de frais de très nombreuses municipalités, ainsi que de collectivités territoriales.L’un des trois fondateurs de l’association, Guillaume Leroy, a précisé à Mediapart avoir reçu 10.000 euros de financement du milliardaire conservateur Pierre-Edouard Stérin, initiateur du projet politique Périclès qui vise notamment à “faire se lever une élite” avec “toutes les forces de droite”. Guillaume Leroy s’est défendu de toute contrepartie à ce soutien.

Soupçons de détournement de fonds publics à la région IDF: Pécresse entendue

La présidente LR de la région Île-de-France Valérie Pécresse a été entendue vendredi dans l’enquête sur des soupçons de détournement de fonds publics au conseil régional, a indiqué à l’AFP son entourage, confirmant une information de Mediapart.Dans l’immédiat, il n’était pas possible de savoir si Mme Pécresse a été entendue comme témoin ou sous un statut de mise en cause. Le parquet de Paris n’a pas répondu à l’AFP.Mediapart indique que Mme Pécresse est entendue par les gendarmes de la section de recherches de Paris.L’enquête, portant notamment sur des contrats de collaborateurs chargés de mission mais soupçonnés d’avoir eu en réalité des missions de conseillers politiques, avait été ouverte en février 2020 à la suite d’un signalement de la chambre régionale des comptes (CRC).Les locaux du conseil régional avaient été perquisitionnés en septembre de cette année.”Il n’y a pas grand-chose à dire de nouveau sur un dossier ouvert il y a six ans. C’était attendu. Cela concerne des emplois qui sont administratifs, au service des Franciliens et de la région et qui ne sont pas des emplois politiques”, a indiqué l’entourage de Mme Pécresse à l’AFP.Dans son rapport, la chambre avait noté à l’époque “des irrégularités persistantes en matière de ressources humaines”, ou encore une masse salariale qui “n’a pas diminué” malgré “la baisse des effectifs”. Un responsable de la région avait au contraire défendu en septembre 2020 auprès de l’AFP une mise en conformité opérée par Valérie Pécresse.

L’intersyndicale donne jusqu’à mercredi à Lecornu pour répondre “à leurs revendications”

“Abandon” d’une nouvelle réforme de l’assurance chômage, d’une “année blanche”… Les organisations syndicales ont lancé vendredi un “ultimatum” au nouveau Premier ministre, lui laissant jusqu’à mercredi pour répondre “à leurs revendications”, et menacent d’une nouvelle journée de manifestations s’il ne recule pas sur ces mesures budgétaires.Au lendemain d’une journée de mobilisation qui a réuni de 500.000 à plus d’un million de personnes dans les rues – selon les autorités ou la CGT -, les représentants des huit organisations syndicales (CFDT, CGT, FO, CFE-CGC, CFTC, Unsa, FSU et Solidaires) se sont réunies pour arrêter leur stratégie. Pour elles, la journée de jeudi est un “succès”, dont l’ampleur “confirme la colère et la détermination” dans le pays. Bien que Sébastien Lecornu a annoncé dès la semaine dernière l’abandon de la suppression de deux jours fériés, pour les centrales syndicales “le compte n’y est toujours pas !”.Elles demandent ainsi au Premier ministre “l’abandon de l’ensemble du projet” présenté cet été par son prédécesseur, François Bayrou, dont “le doublement des franchises médicales, l’année blanche (…), la suppression de 3.000 postes de fonctionnaires et la réforme de l’assurance chômage”, ainsi que la remise en cause du 1er Mai férié et chômé, dans un texte commun publié vendredi.Réunis pour la première fois depuis 2023 et la mobilisation contre la très controversée réforme des retraites, les syndicats demandent toujours “l’abandon du recul de l’âge légal de départ” à 64 ans.Et lancent un “ultimatum” à Sébastien Lecornu : “Si d’ici au 24 septembre (mercredi), il n’a pas répondu à leurs revendications, les organisations syndicales se retrouveront pour décider très rapidement d’une nouvelle journée de grève et de manifestations”, préviennent-elles.Les patrons ne sont pas épargnés : “Les organisations syndicales (…) exigent l’ouverture de négociations salariales dans toutes les branches et les entreprises” et que ces dernières justifient les 211 milliards d’euros d’aides publiques qu’elles ont reçues. – “La balle” dans le camp de Lecornu -Réforme des retraites adoptée sans vote du Parlement en 2023, échec du conclave après un désaccord profond avec le patronat, cinq réformes de l’assurance chômage en quelque années… la coupe semble pleine du côté des représentants de salariés.”On sait qu’il y a un déficit qu’il faut réduire” mais “ça ne peut pas se faire uniquement sur le dos des travailleurs et des travailleuses”, a martelé jeudi soir Marylise Léon, leader de la CFDT, sur RTL.Pour la patronne du premier syndicat de France, “la balle est dans le camp du Premier ministre qui nous a dit qu’il voulait construire des compromis, qu’il était prêt à bouger”. “On attend des preuves ! “”Nous sommes en position de force et exigeons des réponses immédiates”, abonde la patronne de la CGT, Sophie Binet, qui prévenait dès jeudi soir sur France 5 : “Nous ne rangerons pas les drapeaux tant que nous n’aurons pas eu gain de cause”.Interrogé en début de cortège jeudi à Paris, Frédéric Souillot (FO), a lui rappelé que son syndicat a déposé un préavis de grève reconductible cet été. A Albi, jeudi, Nadège, travailleuse sociale, déjà mobilisée la semaine dernière à l’appel du mouvement “Bloquons tout”, est prête à poursuivre la “mobilisation, qu’elle espère voir durer”.”Quand est-ce que ça va changer ?”, interrogeait Christine, accompagnante d’élèves en situation de handicap depuis 13 ans, dans le cortège à Perpignan. “C’est la première fois que je manifeste”, confiait-elle, “mais aujourd’hui, je dis STOP, on n’en peut plus”.Après la démonstration de force dans les rues, Sébastien Lecornu a fait savoir qu’il recevrait “à nouveau les forces syndicales”.Le Premier ministre doit “ouvrir des négociations sérieuses sur la base de leurs revendications”, estimait cette semaine François Hollande, interrogé par la presse. Autrement, “si un mouvement social s’installe, il compliquera le débat budgétaire. En revanche si des avancées sont obtenues elles auront à se traduire dans le budget et le PLFSS” (projet de financement de la Sécurité sociale, ndlr).

Accusée de corruption, Panosyan-Bouvet dépose plainte pour “dénonciation calomnieuse”

La ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a porté plainte vendredi “pour dénonciation calomnieuse à l’encontre de l’association +AC !! Anti-corruption+”, qui l’a récemment accusée d’être intervenue pour faire baisser les cotisations dues par une entreprise, ce que revendique la ministre démissionnaire.C’était un “acte de gestion justifié”, selon la ministre du Travail.Selon la plainte de l’association, Mme Panosyan-Bouvet est intervenue pour faire baisser les cotisations dues par l’entreprise Setforge à l’Urssaf, et ce possiblement malgré une décision de justice défavorable à la société, comme l’avait écrit Mediapart début septembre.Cette plainte contre X dénonce plusieurs infractions possibles comme la prise illégale d’intérêts, le détournement de fonds publics ou la concussion, mais aussi l’abus d’autorité, l’abus de biens sociaux ou la présentation inexacte des comptes annuels.”Cette plainte porte sur une décision que j’ai prise en avril dernier à la requête de délégués syndicaux (CFDT, CGT), d’élus locaux (maire et président d’intercommunalité, sénatrice) et d’autorités locales et nationales (préfet, directeur de l’industrie de défense à la Direction générale de l’armement)”, rappelle Astrid Panosyan-Bouvet, dans un communiqué transmis à l’AFP.Elle indique avoir agi “en concertation avec Matignon et Bercy, comme il est d’usage dans ce genre de cas, et dans le respect du droit, pour autoriser une modification d’un taux de cotisation sociale d’un des sites de Moselle d’une entreprise industrielle, avec laquelle je n’ai strictement aucun lien”.La fragile situation de la société menaçait alors d’entraîner la suppression d’une centaine d’emplois, a fait valoir le ministère.”Cette plainte a été déposée par une association sans agrément, en énumérant des infractions aussi graves qu’hétéroclites”, regrette Astrid Panosyan-Bouvet.”Quand la probité est mise en doute avec la volonté manifeste non pas de questionner une décision mais de nuire et cultiver une défiance malsaine, c’est la possibilité même de l’action publique qui est fragilisée”, estime la ministre qui accuse “l’association +AC !! Anti-corruption+ d’avoir élaboré et diffusé cette plainte mensongère”.Dans une réponse adressée à l’AFP lundi, l’Urssaf avait précisé qu’à la “suite d’un arbitrage rendu par la ministre du Travail, la Carsat d’Alsace-Moselle a régularisé les taux de cotisation ATMP (accidents du travail et maladies professionnelles) applicables à l’établissement de l’entreprise Setforge sur les exercices 2022 à 2025. Suite au recalcul effectué en mai 2025, l’Urssaf a remboursé les cotisations trop perçues”.”Préalablement à ce remboursement, l’entreprise n’avait aucune dette vis-à-vis de l’Urssaf et n’avait pas fait l’objet d’un redressement de la part de l’Urssaf”, selon cette source.Pour AC !! Anti-corruption, l’intervention de la ministre sur les taux de cotisation “a eu pour conséquence directe de soustraire à la Sécurité sociale des sommes qui lui étaient dues et de faire bénéficier Setforge d’un effacement de dette sociale injustifié”.