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Fin de vie: la porte-parole du gouvernement laisse entendre son opposition à “l’aide à mourir”

La porte-parole du gouvernement, la LR Sophie Primas, a clairement laissé entendre son opposition personnelle au projet de loi sur “l’aide à mourir” dont l’examen débute lundi à l’Assemblée, illustrant les divisions de l’exécutif sur le sujet.Si Mme Primas a déclaré sur RTL “ne pas savoir ce qu’elle voterait” si elle était sénatrice, elle a de fait exprimé son opposition en renvoyant, de manière inattendue, à une tribune d’un collectif “de citoyens et de soignants de gauche” (“Jusqu’au Bout Solidaires”) publiée sur le site du journal communiste L’Humanité.”Je voudrais vous engager à aller sur le site de l’Humanité voir une tribune absolument exceptionnelle, un collectif de médecins et de personnels soignants qui appellent à rejeter en fait ce texte sur la fin de vie”, a-t-elle affirmé.Dans cette tribune, ce collectif juge que la loi est “antisociale” car “la volonté de mourir ne tombe pas du ciel, ni ne surgit purement de l’individu” mais résulte “d’un discours intériorisé, dans une société qui dévalorise certaines vies (…) moins productives, moins indépendantes”.Mme Primas a laissé entendre que les amendements du gouvernement – défendus par la ministre Catherine Vautrin qui porte le texte – pour faire en sorte que “l’accès à l’aide à mourir soit très encadré”, n’allaient pas assez loin.”Si on regarde, par exemple, la législation au Canada, qui était très restrictive au début, elle a tendance aujourd’hui à s’élargir sur des publics vulnérables”, a-t-elle averti.Les députés débattront deux semaines durant, de deux propositions de loi, portant l’une sur les soins palliatifs, et l’autre sur l’aide à mourir. Fait inhabituel, le gouvernement est très divisé sur le second texte, avec notamment le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (LR) en opposant déterminé et le Premier ministre lui-même François Bayrou assez réservé. 

Présidence LR: Retailleau promet un “étendard” de la droite en 2027

Bruno Retailleau, candidat à la présidence de LR, a promis dimanche que son parti aurait “un étendard” lors de la présidentielle de 2027, dans une réponse implicite à son rival Laurent Wauquiez qui le soupçonne de se rapprocher de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe.”Nous avons vocation à avoir notre étendard LR (…) en 2027″, a affirmé le ministre à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), à une semaine de l’élection dimanche prochain du président des Républicains.”Je le dis à ceux qui font mine de ne pas comprendre”, a-t-il ajouté devant près de 2.000 personnes, estimées à “plus de 3.000” par lui-même.Il a ainsi répondu implicitement à Laurent Wauquiez qui a évoqué cette semaine “des bruits” sur un pacte pour la présidentielle entre Bruno Retailleau et Édouard Philippe, le patron d’Horizons. Le slogan de M. Retailleau “la droite fière et sincère” semble aussi cibler son rival, souvent présenté par ses détracteurs comme “insincère”. Le ministre de l’Intérieur s’est exprimé face à un public acquis, au premier rang duquel figuraient des ténors du parti. Parmi eux, le président du Sénat Gérard Larcher, celui des Hauts-de-France Xavier Bertrand, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas et la présidente de la fédération de Paris Agnès Evren.Arrivé au son de “The show must go on” de Queen, Bruno Retailleau s’est employé à décocher ses flèches sur La France insoumise, qui se retrouve au centre de la campagne à la présidence de LR. Pendant cette campagne, “mes coups je les ai destinés uniquement à mes adversaires (…)”, a affirmé le ministre, faisant huer par le public LFI qu’il a qualifié de “honte”. Son adversaire Laurent Wauquiez a, pour sa part, affronté le coordinateur national de La France insoumise (LFI) Manuel Bompard lors d’un débat musclé sur BFMTV. Le patron des députés LR a réitéré ses attaques qu’il dirige dans ses meetings contre le parti de Jean-Luc Mélenchon, dénonçant une “dérive de LFI dans une proximité qui va toujours plus loin dans la direction de l’intégrisme musulman” et l’accusant “d’aller chercher les voix du communautarisme islamiste”.  M. Bompard, qui a qualifié de “ridicules” les attaques de patron des députés LR et lui a reproché de “mentir comme un arracheur de dents”, a contre-attaqué en l’accusant “d’alimenter des fantasmes” sur les Insoumis. “Vous êtes venu faire croire aux gens que les problèmes du pays seraient de la responsabilité de LFI alors qu’elle n’a pas gouverné ce pays”, a-t-il déploré, appelant à “partager les richesses” et à “lutter contre toutes les formes de racisme et discrimination”. “Je suis face à vous parce que je considère que vous êtes une menace pour la République”, a répliqué Laurent Wauquiez, qui veut faire des Républicains “un rempart contre le projet de LFI pour la France”. 

Plusieurs milliers de manifestants contre l’islamophobie dimanche à Paris

Plusieurs milliers de manifestants ont défilé dimanche à Paris à l’appel de plusieurs organisations et de personnalités pour dénoncer “la progression de l’islamophobie en France” et rendre hommage à Aboubakar Cissé, jeune Malien tué dans une mosquée du Gard.”Le racisme, ça commence avec des mots et ça finit comme Aboubakar”, clamait une pancarte visible dans le cortège où ont pris place de nombreux représentants de la France Insoumise, dont Jean-Luc Mélenchon, Louis Boyard, Aymeric Caron, Aurélie Trouvé ou Eric Coquerel, a constaté une journaliste de l’AFP.”Avec la mort d’Aboubakar Cissé, une ligne rouge a été franchie”, a estimé Tarek, 44 ans, cadre de production francilien, défilant sous le soleil avec un grand drapeau bleu-blanc-rouge.Au milieu de drapeaux français et palestiniens, les manifestants scandaient notamment “non, non à l’islamophobie”, avec plusieurs slogans et pancartes ciblant le ministre de l’Intérieur: “Même si Retailleau ne veut pas, nous on est là”, “c’est pas les femmes voilées, c’est pas les musulmans, c’est Retailleau qu’il faut virer”.Des organisations antiracistes avaient appelé à défiler dans la capitale, où la préfecture de police a compté 3.700 participants et les organisateurs 15.000, et ailleurs en France: ils étaient quelque 400 à Lille, environ 200 à Lyon selon la préfecture, 150 à Marseille selon les organisateurs et la préfecture de police.Le député LFI Éric Coquerel a déploré une “augmentation de l’islamophobie de manière incontestable, jusqu’à la mort d’Aboubakar Cissé dans une mosquée”. “Jamais on ne dira assez la responsabilité du ministre Retailleau qui fusionne droite et extrême droite”, a-t-il lancé, assurant à “nos compatriotes de confession musulmane” qu'”on ne lâchera rien”.”L’islamophobie tue, blesse, discrimine, humilie… Stop”, pouvait-on lire sur une pancarte à Marseille, où, dans le rassemblement, se trouvaient aussi un prêtre catholique, le père Joseph Sene, 36 ans, “venu soutenir nos frères musulmans”, et un pasteur protestant, Bryan Parrish, 63 ans, pour lequel “on peut très bien vivre ensemble”.Les trois premiers mois de l’année ont enregistré une augmentation des actes antimusulmans de 72% par rapport à la période en 2024 avec 79 cas recensés, selon un décompte du ministère de l’Intérieur.Yassine Benyettou, secrétaire national du collectif RED Jeunes et coorganisateur de la marche, a déploré cette semaine “une peur constante” grandissante dans la communauté musulmane, estimant que la “parole décomplexée” d’une partie de la classe politique alimente un climat antimusulman.Le meurtre d’Aboubakar Cissé a ravivé un débat autour du terme même d'”islamophobie”.Bruno Retailleau, dont l’attitude dans cette affaire a été critiquée à gauche et par des proches de la victime, a estimé qu'”il y a une connotation idéologique du terme +islamophobie+ très marquée vis-à-vis des Frères musulmans, qui fait que dans notre ministère, on prend la précaution de ne pas l’utiliser”.Le Premier ministre François Bayrou a au contraire défendu l’emploi du terme “islamophobe” dans cette affaire.Ce débat a trouvé un écho dans le cortège parisien dimanche avec cette pancarte brandie par un manifestant: “Ils ne sont pas islamophobes, c’est juste qu’ils n’aiment pas les musulmans”.ic-sm-burs/alu/jp

La relation entre Paris et Alger reste “totalement gelée”, déplore le chef de la diplomatie française

La relation entre la France et l’Algérie reste “totalement gelée” depuis l’expulsion brutale mi-avril de douze fonctionnaires français par Alger et une mesure de représailles similaires par Paris, a déploré dimanche le chef de la diplomatie française lors d’un entretien France Inter/France Télévisions/Le Monde.Plusieurs élus français, dont des députés et sénateurs de gauche et du centre, se sont rendus cette semaine en Algérie pour commémorer les massacres du 8 mai 1945, en pleines tensions entre Alger et Paris.”Ces massacres de Sétif méritent d’être commémorés. D’ailleurs l’ambassade de France à Alger a déposé une gerbe à cette occasion”, a souligné Jean-Noël Barrot. “Ça s’inscrit dans la logique de mémoire de vérité dans laquelle la France est engagée depuis 2017”, a-t-il précisé. “Il est toujours positif que les parlementaires puissent se déplacer à ces occasions, mais la relation reste bloquée et totalement gelée”, a-t-il souligné.Rappelé en France à la demande d’Emmanuel Macron, l’ambassadeur de France à Alger Stéphane Romatet est toujours à Paris “pour consultations” et aucune date de retour en Algérie n’a été évoquée pour le moment. Cette situation est “la faute des autorités algériennes qui ont décidé brutalement d’expulser douze de nos agents”, a dit le chef de la diplomatie. “Ce n’est pas uniquement une décision brutale sur le plan administratif, ce sont des hommes et des femmes qui ont dû quitter précipitamment leurs familles, leurs enfants, leurs domiciles”, a-t-il ajouté. Interrogé sur de potentielles sanctions contre Alger, Jean-Noël Barrot a rappelé avoir pris en début d’année des mesures “pour restreindre l’accès à la circulation des dignitaires” en France, qui avaient été “vivement ressenties par les personnes concernées”.”Je ne m’interdis pas d’en prendre (de nouvelles, ndlr). Je ne dirai pas forcément quand je les prendrai, quand je ne les prendrai pas. Ainsi fonctionne la diplomatie”, a-t-il conclu.

Frères musulmans: un rapport présenté en conseil de défense le 21 mai

Un rapport sur le mouvement des Frères musulmans et son “entrisme” sera au coeur d’un conseil de défense présidé par Emmanuel Macron le 21 mai, a déclaré dimanche le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.Invité lors du Grand Jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat à confirmer la date de cette réunion pour évoquer ce rapport tenu pour l’instant secret, le ministre a répondu qu'”il y aura bien ce conseil de défense qui sera présidé par le chef de l’Etat”. “Il sera bien le 21 mai et pour moi c’est fondamental parce que cela signifie que cette question va être placée au cÅ“ur de l’Etat et de l’interministériel”, a-t-il ajouté en évoquant “une menace pour la République”.Ce rapport n’est pas publié “parce qu’il est classifié confidentiel défense” et renferme des informations “qui, si elles étaient connues, y compris de ceux qui sont dans ce rapport, pourraient les renseigner”, mais une “version allégée” devrait être diffusée à une date encore à fixer, selon lui.Ce rapport pourrait-il proposer l’interdiction des Frères musulmans? “Non, parce que le problème des Frères musulmans, c’est qu’il y a peu de choses dans la confrérie secrète” mais “c’est l’entrisme”, a rétorqué le ministre. “Les Frères musulmans ont inventé la matrice politique de l’islamisme, mais ils ont un discours très très lisse. Et, aujourd’hui, on n’arriverait pas à constituer des preuves pour une dissolution”, a-t-il développé. “En revanche, là où on peut taper et c’est ce que l’on fait (…), c’est sur l’entrisme dans les clubs de sport, dans les écoles Al Kindi par exemple, c’est la question d’Averroès, la question de leur propre institut de formation à Château-Chinon, dans la Nièvre, qui vient d’être perquisitionné”, a poursuivi Bruno Retailleau.Le ministre avait annoncé il y a deux semaines son intention de rendre public “dans quelques jours” un rapport “accablant”, “constitué à partir de renseignements des services les plus qualifiés de l’Etat”, sur le “+frérisme+, les frères musulmans et leur entrisme”. Le gouvernement avait confié en mai 2024 une mission à deux hauts fonctionnaires sur “l’islamisme politique et la mouvance des Frères musulmans”, chargée de rendre un rapport à l’automne 2024.Ces travaux sont présentés comme étant dans la droite ligne du discours des Mureaux (Yvelines) sur le séparatisme prononcé par Emmanuel Macron en 2020 et qui a débouché sur la loi sur les principes et valeurs de la République de 2021. 

Bétharram: Mignola dénonce “beaucoup de calculs politiques” avant l’audition de Bayrou

Le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola a dénoncé dimanche “beaucoup de calculs politiques contre le Premier ministre” dans l’affaire Bétharram, avant l’audition de François Bayrou mercredi à l’Assemblée où il viendra avec “tous les éléments” montrant “qu’il n’a pas menti”.”Je vois bien qu’il y a derrière tout ça beaucoup de calculs politiques contre le Premier ministre”, a déploré M. Mignola sur le plateau de France 3.La veille depuis Brest, M. Bayrou avait lui aussi ciblé “des campagnes dont le seul but est la destruction” et non “la recherche de la vérité”. Une manière de viser, sans les citer, des députés de gauche, notamment Insoumis, particulièrement actifs sur la question.Attendu mercredi à 17H00 devant la commission d’enquête sur les violences dans les établissements scolaires, le Premier ministre “s’est préparé sérieusement parce que c’est une épreuve politique”, a fait valoir le ministre MoDem, fidèle de M. Bayrou.”Il va venir avec tous les éléments permettant de montrer qu’il n’a pas menti” sur sa connaissance des violences physiques et sexuelles dans l’établissement catholique de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), au cÅ“ur d’un scandale, a assuré M. Mignola.Pour le Premier ministre, “c’est aussi une épreuve humaine, parce que il se retrouve aussi dans une situation où il est père de victime”, a appuyé M. Mignola. Une allusion aux révélations de la fille de M. Bayrou, scolarisée au lycée à Bétharram où elle a été témoin de violences, et qui a évoqué un passage à tabac lors d’une colonie de vacances par un curé qui intervenait par ailleurs à Igon, établissement pour filles géré par la congrégation de Bétharram.Selon M. Mignola, “ce à quoi le gouvernement tiendra” lors de cette commission d’enquête, “c’est: est ce que on regarde la mécanique qui a conduit à réduire au silence des victimes?”Interrogé sur le même plateau, le député RN Philippe Ballard a dit attendre du Premier ministre “qu’il nous dise tout ce qu’il à à nous dire”, mais aussi “que le rapporteur” LFI Paul Vannier “mène les auditions en étant constructif”.”J’ai assisté à quelques unes des auditions des fois, c’était franchement un peu à charge quand même”, a-t-il observé, fustigeant “la façon dont notamment La France insoumise” et “les écologistes aussi se comportent dans cette affaire”.

Les Français favorables à l’organisation d’un referendum, proposée par Bayrou, selon un sondage

Les Français sont très majoritairement favorables (83%) à l’organisation d’un referendum et placent l’économie, les retraites et l’immigration en tête des sujets sur lesquels ils aimeraient être questionnés, selon un sondage Elabe pour BFMTV, publié dimanche. A la question “ces derniers mois, plusieurs personnalités politiques ont évoqué le souhait d’organiser un référendum, sur différents sujets. Sur le principe, y êtes-vous favorable ou opposé ?”, plus d’un Français sur deux se dit favorable et 28% très favorables. Cette étude est publiée après la proposition du Premier ministre François Bayrou d’interroger les Français sur la trajectoire à venir des finances publiques. “Cette idée a pénétré l’opinion”, s’est d’ailleurs félicité M. Bayrou samedi en marge d’un déplacement à Brest.”Beaucoup de citoyens français disent: oui au fond, que nous soyons pour une fois associés à ces décisions, c’est une chose qui nous intéresse et qui est très importante. Alors le monde politique est un peu moins enthousiaste, on comprend assez bien pourquoi:  parce que l’intervention directe des citoyens change le rapport de force et le débat”, a encore observé le Premier ministre.Le président Emmanuel Macron avait également dans ses voeux pour 2025 proposé d’organiser plusieurs scrutins de ce type. Il pourrait se montrer plus précis sur la question lors d’une émission spéciale mardi soir sur TF1.A la question “si un référendum devait être organisé dans les mois à venir, sur quels sujets souhaiteriez-vous qu’il porte”, 59% des personnes interrogées citent la dépense, la dette, les impôts. Suivent ex-aequo les retraites et l’immigration (52%). Ils sont 43% à demander à être interrogés sur la fin de vie, 22% sur la réduction du nombre d’échelons territoriaux et 19% sur la proportionnelle.Dans le bas du tableau, on trouve les rythmes scolaires et l’usage des écrans .et réseaux sociaux pour les enfants (16%).Sondage réalisé par internet les 6 et 7 mai sur un échantillon de 1.000 personnes représentatives de la population de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. La marge d’erreur est comprise entre 1,4 et 3,1 points. 

Bayrou appelle à ne pas se taire face à l’histoire “terrible de l’esclavage”

Le Premier ministre François Bayrou a appelé, samedi à Brest, à ne pas se taire face à “l’histoire terrible et monstrueuse de l’esclavage”, à l’occasion de la journée nationale des mémoires de la traite, de l’esclavage et de leurs abolitions.”Nous ne devons pas nous taire. Cette histoire de l’esclavage doit être connue (…) Nous devons savoir, et pour savoir nous devons nommer, chiffrer, analyser cette réalité”, a déclaré M. Bayrou, s’exprimant face à la rade de Brest, près d’une sculpture monumentale en acier baptisée “Mémoires”.Le Premier ministre a décrit “une histoire terrible et monstrueuse par ses dimensions comme par son objet: environ 4 millions de femmes, d’hommes et d’enfants ont connu l’esclavage de 1625 à 1848 dans les colonies françaises.””Un label va être prochainement créé afin de rassembler tous ces lieux de mémoire de l’esclavage, lieu de l’esclavage en tant que tel, principalement dans les outre-mer et les lieux évoquant les combats pour l’abolition partout sur le territoire”, a-t-il annoncé.Évoquant la “double dette” imposée par la France à Haïti pour indemniser les anciens propriétaires de terres et d’esclaves, M. Bayrou a adressé un “message de solidarité” “à ce peuple martyr et fraternel” et appelé à “un rapport lucide” avec le passé “fondé sur la vérité”.Emmanuel Macron a annoncé en avril la création d’une commission franco-haïtienne d’historiens pour étudier “l’impact” sur Haïti de la “très lourde indemnité financière” imposée par la France à son ex-colonie en échange de l’octroi de son indépendance.L’ancien Premier ministre socialiste Jean-Marc Ayrault, président de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage, a dit souhaiter que ce “travail permette à notre pays d’engager en direction du peuple haïtien la démarche réparatrice à laquelle l’histoire nous oblige et l’urgence nous appelle.””Cette histoire est gravée dans la mémoire du peuple haïtien quand, encore aujourd’hui, elle reste absente de la mémoire nationale française”, a souligné M. Ayrault. “Nous ne cherchons pas de repentance. Nous voulons que les jeunes générations regardent l’histoire, notre histoire, en face”, a déclaré pour sa part Max Relouzat, fondateur de l’association Mémoires des Esclavages et créateur de l’œuvre “Mémoires”.Haute de 10 mètres, l’Å“uvre en acier a été inaugurée le 10 mai 2015. Le 10 mai est la date anniversaire de l’adoption à l’unanimité par le Sénat, en dernière lecture, de la loi Taubira de 2001 reconnaissant la traite et l’esclavage comme un crime contre l’humanité.

Quand le RN creuse son sillon dans les campagnes, les agriculteurs peuvent se laisser séduire

A l’image de Jordan Bardella le 1er mai à Narbonne, les élus RN sillonnent les campagnes du sud-ouest prônant “la souveraineté” alimentaire en France, un discours séduisant pour nombre de petits agriculteurs qui trouvent dans les idées du parti un écho à leurs préoccupations, sans toujours oser l’admettre.Paul Louman, 21 ans, vote Rassemblement National depuis sa majorité. “C’est l’un des seuls programmes qui mettent en place de bonnes choses pour l’agriculture française”, argue ce fils et petit-fils de viticulteurs de l’Aude, également électeurs du parti. Lui a renoncé à travailler la vigne, préférant la restauration et jugeant “trop compliqué de s’en sortir dans l’agriculture”.A cause de la sécheresse, du gel, des maladies ovines ou bovines mais aussi de la “mondialisation”, des normes européennes, des contrôles des exploitations, de la “concurrence déloyale”, énumèrent plusieurs agriculteurs et syndicalistes agricoles interrogés par l’AFP.Rencontré au meeting narbonnais du 1er mai du parti d’extrême droite, M. Louman juge qu’on impose “trop de contraintes aux agriculteurs français” qui du coup “doivent produire moins ou à perte”. Et “après on achète en Espagne, en Turquie, en Tunisie, des fruits et des légumes qui ne mettent pas ces normes en place”, déplore-t-il, en écho au discours de M. Bardella.”Sans agriculteurs (…) il n’y a aucune souveraineté alimentaire possible”, a ainsi affirmé le président du RN devant des milliers de partisans. “Il est inacceptable que la France dépende demain de puissances étrangères pour le besoin le plus élémentaire qu’est celui de nourrir sa population”, a-t-il martelé dans le chef-lieu du département agricole de l’Aude.Ce discours souverainiste résonne particulièrement dans le sud-ouest, où la colère agricole a démarré à l’hiver 2024, à travers manifestations et blocages routiers, avant de se propager au reste de l’Hexagone. Les préoccupations d’une profession “asphyxiée” y restent intactes aujourd’hui, affirme la Coordination rurale (CR), à l’initiative d’une récente opération coup de poing à Montauban.”Si on ne se bat pas, on meurt”, lance Julien Aurières, coprésident de la CR du Tarn-et-Garonne, devant un amoncellement de paille, de branches et de troncs. Dénonçant “le millefeuille administratif qui est en train de tuer l’agriculture”, ce producteur de pommes et nectarines, qui se dit apolitique, est venu “défendre notre petit modèle agricole” face à une “classe dirigeante profondément urbaine et qui ne comprend plus la France rurale”.- “Souverainiste de droite” -Pierre-Guillaume Mercadal, éleveur de cochons laineux à Montjoi, “veut que ce pays aille mieux, qu’on mange des produits sains et français”, et pas ces fraises “dégueulasses” d’Espagne qu’une boulangerie industrielle du coin utilise pour ses tartes “alors qu’on en produit ici à trois euros le kilo”.”Si une question comme la souveraineté alimentaire, c’est du fachisme alors soit, soyons des fachistes”, explique M. Mercadal, porte-parole de la CR Tarn-et-Garonne, dont le syndicat a été “taxé d’extrême droite” pour avoir reçu fin 2024 Eric Zemmour.Son bulletin de vote ? “Souverainiste de droite”, finit par confesser ce paysan provocateur, condamné pour outrage à des élus locaux (appel en cours). Car la gauche “abandonne le monde agricole”.”Nous ne pouvons pas faire confiance à celles et ceux qui nous ont amenés à cette situation-là, c’est-à-dire droit dans le mur”, renchérit le vigneron et maire RN de Baixas (Pyrénées-Orientales). En tant que viticulteur, j’ai retrouvé au sein du RN un véritable programme, avec une vision de développement de l’agriculture française”, précise Gilles Foxonet, passé de la droite à l’extrême droite.”Ils vont faire du bien à la France rurale et à son patrimoine”, estime aussi Henri Dauriac, chasseur et retraité RN d’un village de montagne de l’Ariège, où “la mondialisation a fait énormément de mal” à l’élevage et aux cultures d’orge et de blé.- “On les a tous essayés” -D’autres préfèrent garder l’anonymat. “On les a tous essayés, je pense qu’ils feront mieux que tous les autres”, confie une retraitée d’une commune rurale de l’Aude.”Quand on échange avec les agriculteurs, ils ne nous disent pas +on vote pour vous+ mais on le comprend très fortement”, affirme Romain Lopez, maire RN de Moissac, connue pour son AOP Chasselas, pour lequel ils se retrouvent dans “l’écologie de proximité, l’amour de la terre, l’enracinement, la cellule familiale” défendues par le RN.”C’est nous qui portons leur discours”, estime la députée RN du Tarn-et-Garonne Marine Hamelet, “les agriculteurs ne sont pas dans un combat politique, ils sont dans un autre combat, pour leur survie”.Mais “les politiques restent des politiques, ils nous utilisent”, relativise M. Aurières. “On sait très bien qu’on ne peut pas leur faire confiance, ils ont envie de nous séduire”, analyse-t-il. “Mais au final quand ils sont au pouvoir, ça ne bouge pas”.

Faure défend “l’avenir de l’idée socialiste”

Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure, défend samedi “l’avenir de l’idée socialiste” pour faire “obstacle à la vague réactionnaire” et lutter contre “l’indolence climatique”, dans une tribune publiée à l’occasion du 44e anniversaire de l’élection de François Mitterrand. “La liberté vaincra si nous faisons obstacle à la vague réactionnaire, identitaire, qui monte et que la droite libérale déjà vaincue, s’ingénie à imiter”, affirme le candidat à sa réélection au mois de juin dans une tribune publiée dans Mediapart.”A nous de nous mobiliser contre les conséquences irréversibles que l’indolence climatique des gouvernements fait courir à la planète et à la cohésion future de nos sociétés”, ajoute-t-il. Rappelant la célèbre formule du président socialiste François Mitterrand, en 1995 devant le Parlement européen, “le nationalisme, c’est la guerre”, Olivier Faure estime que “nous en sommes là”.”Et c’est ici qu’à nouveau, il faut évoquer l’avenir d’une idée, l’idée socialiste !”, poursuit-il. “C’est tout le pacte humaniste issu de la victoire sur le nazisme qui est aujourd’hui remis en cause”, assure-t-il. “Et la tâche qui nous incombe est de donner à l’exigence de paix, de démocratie et de fraternité humaine, un nouveau socle”.Il prône dès lors l’invention d'”un socialisme écologique” soucieux de “combattre les forces qui détruisent le vivant parce que ce sont les mêmes qui exploitent le travail des hommes et les ressources de la planète, au risque de nous priver de ce qui fait notre humanité”.Il s’agit donc, argumente le député socialiste, de revoir “notre vision de la croissance”, davantage centrée sur le bien-être, d'”approfondir notre conception de la démocratie”, en associant plus les citoyens, et de mieux “lutter contre les inégalités”.Mais aussi à “assumer nos responsabilités dans la défense de la paix” en s’attaquant aux “inégalités de développement” et au “rôle dangereux joué par les sociétés transnationales dans l’accaparement des ressources naturelles”.”C’est cette ambition humaine intégrale, globale, que nous devons porter”, estime Olivier Faure.Â