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Affaire Legrand-Cohen: CNews est “une chaîne d’extrême droite”, accuse la patronne de France Télévisions

CNews est “une chaîne d’extrême droite”, a accusé la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci, dans une interview au Monde publiée jeudi, en plein conflit entre l’audiovisuel public et les médias de la galaxie Bolloré au sujet de l’affaire Legrand-Cohen.”Il faut admettre que CNews est un média d’opinion. Qu’ils assument d’être une chaîne d’extrême droite!”, a déclaré la dirigeante du groupe public, qui emploie pour la première fois ce qualificatif au sujet de la chaîne info, première de France en part d’audience.Mme Ernotte Cunci et son homologue de Radio France, Sibyle Veil, ont été entendues mercredi par l’Arcom, le régulateur de l’audiovisuel, au sujet de l’affaire Legrand-Cohen.Les journalistes Thomas Legrand et Patrick Cohen sont accusés de connivence avec le PS après la diffusion début septembre, par le magazine conservateur L’Incorrect, d’une vidéo les montrant en pleine conversation avec deux responsables socialistes.Cette affaire a provoqué un conflit inédit, à un an et demi de la présidentielle de 2027.D’un côté, les médias privés dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré, dont CNews et la radio Europe 1, accusent l’audiovisuel public de parti pris pour la gauche. De l’autre, France Télévisions et Radio France contre-attaquent et en appellent à l’Arcom et aux pouvoirs publics.”La galaxie médiatique de Vincent Bolloré veut la peau de l’audiovisuel public, réclame sa privatisation, et l’exprime avec violence (…). A un moment, il faut dire stop”, tonne Mme Ernotte Cunci dans Le Monde.”Ce qui m’inquiète désormais, c’est qu’une partie du personnel politique prend pour argent comptant ce qui est affirmé, et repris sur les réseaux sociaux, sans vérifier ce qui s’est vraiment passé ; c’est ce qu’on appelle la post-vérité”, poursuit-elle, en faisant le parallèle avec les Etats-Unis de Donald Trump.Interrogée sur le fait de savoir si l’audiovisuel public était suffisamment soutenu par l’Etat et les politiques, elle a répondu: “Je pose la question”.”Si ce soutien consiste à garantir l’indépendance de l’audiovisuel public, donc un financement pérenne, alors on ne l’a pas”, a-t-elle développé, dans un contexte de fortes restrictions budgétaires.Par ailleurs, Mme Ernotte Cunci a affirmé qu’elle n’était plus favorable au projet de rapprochement des entreprises de l’audiovisuel public sous une holding commune, porté par la ministre de la Culture sortante Rachida Dati.”J’ai toujours défendu l’union, mais il faudrait être aveugle pour ne pas voir que les conditions ont changé. L’urgence est de donner des garanties sur notre indépendance”, a expliqué la patronne de France Télévisions pour justifier ce revirement.

Flou sur ses intentions, Lecornu laisse les oppositions sur leur faim

A la veille d’une journée de manifestations, Sébastien Lecornu est resté évasif mercredi sur ses intentions en recevant les oppositions, qui sont restées sur leur faim et agitent toujours la menace d’une censure, à commencer par les socialistes, indispensables pour la survie du futur gouvernement.Les représentants de la gauche et du Rassemblement national ont été reçus tour à tour, longuement, par le nouveau Premier ministre macroniste. La France insoumise est le seul parti à avoir refusé l’invitation.”Nous sommes restés sur notre faim et nous verrons bien ce qu’il a à nous dire dans les prochains jours”, a déclaré le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, à sa sortie de Matignon, jugeant M. Lecornu “très flou sur ses intentions”.”On n’a pas eu de réponses très claires”, a renchéri la patronne des Ecologistes Marine Tondelier, tout en reconnaissant “une grosse rupture” sur “la forme et sur la qualité des rendez-vous” avec son prédécesseur François Bayrou, renversé début septembre par l’Assemblée nationale après avoir présenté un plan de réduction du déficit budgétaire décrié par tous les opposants. Donc “soit Sébastien Lecornu renverse la table, soit il sera renversé”, a complété la cheffe de file des députés verts Cyrielle Chatelain.- Quelles “ruptures”? -Au Premier ministre de “prouver qu’il est véritablement dans une rupture” avec “la politique macroniste”, a déclaré ensuite Marine Le Pen, cheffe des députés du RN, pour qui “ce soir, on n’est nulle part”. “S’il poursuit la politique qui est menée jusqu’à présent, alors il tombera”, a mis en garde à ses côtés le président du parti d’extrême droite Jordan Bardella.Chacun à sa manière, les partis d’opposition disent vouloir prendre au mot le chef de gouvernement qui a promis à son arrivée des “ruptures” sur le fond et sur la forme, mais n’en a pas encore défini le contenu. Tous le menacent ouvertement de censure s’il ne répond pas à leurs demandes.Sébastien Lecornu, qui a déjà rencontré syndicats et patronat, ne s’est pas montré plus précis dans la lettre adressée mercredi aux maires de France: il s’est borné à promettre d'”inscrire” dans le budget 2026 “une plus juste reconnaissance” de leur “engagement comme agents de l’État”.Ce très proche du président Emmanuel Macron doit à présent réunir jeudi, pour la deuxième fois, les chefs des partis du “socle commun”, cette fragile coalition gouvernementale entre le centre et la droite née il y a un an et qu’il ambitionne de mieux coordonner.Il n’est pas clair dans l’immédiat s’il envisage un nouveau round de consultations avec les opposants pour tenter de conclure un pacte de non-censure avec, au moins, le PS. Il doit ensuite former son gouvernement, avant de prononcer sa déclaration de politique générale devant le Parlement — a priori “début octobre”, selon Marine Tondelier.- Pression de la rue -“Nous ne cherchons pas la censure, nous ne cherchons pas la dissolution, nous ne cherchons pas la destitution” d’Emmanuel Macron, “nous cherchons à ce que les Français soient entendus”, a plaidé Olivier Faure. Mais s’il s’agissait de reprendre le plan Bayrou, “nous censurerions dès la (déclaration) de politique générale”, a-t-il prévenu.Ces rencontres se font sous la pression de la rue, syndicats et partis de gauche promettant un jeudi “noir” de grèves et manifestations. A l’unisson des autres chefs de la gauche, le communiste Fabien Roussel a exhorté les Français à “sortir massivement” pour que leurs revendications viennent jusqu’aux “oreilles” de Sébastien Lecornu.Le Premier ministre a déjà fait des gestes: retrait de la proposition impopulaire de supprimer deux jours fériés et suppression, très symbolique, des derniers avantages “à vie” octroyés aux ex-Premiers ministres.Les socialistes comme les écologistes ont mis en avant un sondage Ifop montrant que les Français, quelle que soit leur sensibilité, plébiscitent les mesures poussées par le PS (commanditaire de l’étude).Parmi elles, la création d’une taxe de 2% sur les patrimoines supérieurs à 100 millions d’euros, la taxe Zucman qui enflamme le débat budgétaire.”Si on veut la stabilité, eh bien il faut que les multimilliardaires payent leur juste part à l’effort commun”, a martelé Raphaël Glucksmann, pour Place publique, tout en relevant qu’il ne semblait pas y avoir, chez Sébastien Lecornu, “un refus absolu de discuter de l’objectif” porté par la taxe Zucman.Marine Le Pen a pour sa part aussi mis en avant la nécessité d’agir contre l’immigration.

Référendum sur l’immigration: un succès en trompe l’oeil pour la pétition de Villiers

Avec plus d’un million et demi de signatures revendiquées mais invérifiables et des liens établis avec les médias de la galaxie Bolloré, la pétition de Philippe de Villiers appelant à un référendum sur l’immigration suscite la prudence à droite et à l’extrême droite.”Une marée montante”; “la dernière voie pacifique” pour des Français “pas prêts à se sentir étrangers à leur propre pays”: sur CNews mercredi matin, l’ancien eurodéputé souverainiste s’enorgueillit des soutiens que réunit son initiative et développe son argumentaire anti-immigration.Lancée début septembre et immédiatement relayée par l’hebdomadaire Le Journal du Dimanche (JDD) qui en fait sa une le 7 septembre, sa pétition reprend une proposition phare du programme du Rassemblement national (RN), de Reconquête! ou encore des Républicains (LR): l’organisation d’un référendum sur l’immigration, jugée “urgente” pour “la survie de la France”.L’entreprise semble fonctionner. En dix jours, le total de signatures revendiquées par le site internet dépasse le million et demi. Un rythme similaire, à première vue, à celui de la pétition contre la loi agricole Duplomb, qui a dépassé les deux millions de signataires au cours de l’été, incitant l’Assemblée nationale à rouvrir le débat.Les soutiens de Philippe de Villiers, ainsi que les médias où il intervient comme chroniqueur ou animateur (le JDNews et CNews, toutes deux dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré), n’hésitent d’ailleurs pas à dresser la comparaison entre les deux pétitions au fil de leurs éditions.- L’ombre de Bolloré ? -Mais cela a ses limites: là où la pétition anti-loi Duplomb, déposée sur le portail de l’Assemblée nationale, nécessite une authentification sécurisée via FranceConnect, la pétition du fondateur du Puy du Fou ne demande à son signataire qu’un nom, un code postal et une adresse électronique, et ne transmet aucun courriel de vérification ni de confirmation…Un même internaute peut donc voir validées par le site plusieurs signatures effectuées depuis le même appareil, tant qu’il renseigne à chaque fois une nouvelle adresse électronique.Peu importe d’ailleurs que cette adresse lui appartienne ou non, selon des essais réalisés par plusieurs rédactions dont l’AFP. Une situation qui rend impossible tout chiffrage rigoureux des signataires.Par ailleurs, la pétition invite chacun des signataires, s’il le souhaite, à autoriser Philippe de Villiers à communiquer son adresse électronique “à la société Lagardère Media News”, groupe de médias de Vincent Bolloré, pour obtenir les communications du JDNews et du JDD.C’est également l’adresse des locaux de la branche médias de Lagardère (Europe 1, JDD…), dans le XVe arrondissement de Paris, qui figure sur le site internet de la pétition, dans l’onglet relatif aux données personnelles.Sollicités, ni la branche médias de Lagardère ni Philippe de Villiers n’avaient donné suite à l’AFP mercredi soir.- Les réserves du RN -Malgré les chiffres avancés, le succès de la pétition reste néanmoins assez limité auprès de la sphère politique. Si les leaders de Reconquête! Eric Zemmour et Sarah Knafo ont indiqué l’avoir signée, tout comme le chef des députés LR Laurent Wauquiez à titre personnel. Ce n’est pas le cas de Marine Le Pen.”Moi, je ne signe pas de pétition, parce que moi, je dépose des propositions de loi”, a balayé la cheffe des députés RN sur CNews et Europe 1, tout en indiquant partager “l’inquiétude” du fondateur du Mouvement pour la France (MPF). Les élus RN comme ceux de ses alliés de l’UDR d’Eric Ciotti n’ont pas non plus relayé l’initiative. Faut-il y voir une certaine réserve quant à la personnalité de Philippe de Villiers, ou à une méfiance quant à la proximité établie de cette pétition avec l’empire Bolloré ?”Il y a de la prudence vis-à-vis de tous les éléments extérieurs”, concède un cadre RN, tout en reconnaissant que le parti d’extrême droite n’hésite pas lui-même à lancer ses propres pétitions sur le sujet “pour mobiliser les gens, pour récupérer de la data”. “Cette pétition, elle ne débouche sur rien de concret derrière”, ajoute-t-il. “La traduction politique, elle est chez nous.”

La pétition contre la loi Duplomb sera examinée en commission à l’Assemblée

Les députés de la commission des affaires économiques de l’Assemblée, saisie de la pétition contre la loi Duplomb sur l’agriculture ayant recueilli cet été plus de deux millions de signatures, ont unanimement voté mercredi pour son examen en commission. Les modalités de cet examen seront fixées par le bureau de la commission lundi, a précisé sa présidente Aurélie Trouvé (LFI). Une ou plusieurs semaines d’auditions pourront avoir lieu avant qu’un rapport soit publié, comprenant le texte de la pétition et le compte-rendu des débats en commission. Puis, “le rapport ainsi publié pourrait donner lieu à une troisième étape, c’est-à-dire à un débat en séance publique” dans l’hémicycle, a-t-elle détaillé. La décision de l’inscrire à l’ordre du jour reviendra à la Conférence des présidents, qui réunit les présidents des groupes politiques, les vice-présidents de l’Assemblée, et les présidents de commissions.”Tout cela est inédit, (…) nous n’avons jamais eu de précédente pétition à ce niveau-là”, a souligné Mme Trouvé.Elle a rappelé que le débat sur la pétition ne donnera pas lieu à un vote, ni en commission ni en séance. Il n’ouvre donc pas la possibilité de revenir sur les dispositions du texte agricole, adopté au Parlement début juillet avec le soutien des macronistes, LR et l’extrême droite. “Je crois profondément que nous avons tout à gagner à ouvrir cet espace de débat sur la loi que nous avons votée, y compris pour mieux l’expliquer et la défendre”, a déclaré mercredi la députée du Rassemblement national Hélène Laporte. “Nous souhaitons que ce débat permette de renforcer le dialogue entre la science, le monde agricole, les citoyens élus que nous sommes, et nos concitoyens”, a également plaidé le député Renaissance Jean-Luc Fugit. Plusieurs députés de gauche ont eux rappelé les conditions d’examen de la loi, qui avait fait l’objet d’une motion de rejet préalable par ses défenseurs pour contourner les 3.500 amendements déposés.”La pétition contre la loi dite Duplomb sauve l’honneur de ceux qui ont vécu cette séquence politique comme une trahison démocratique”, a estimé la députée socialiste Mélanie Thomin. Mais “la pétition ne demande pas un débat, elle demande l’abrogation” de la loi Duplomb, a déclaré l’Ecologiste Delphine Batho. Une proposition de loi en ce sens a été déposée mardi par son groupe.Le Conseil constitutionnel avait censuré en août la disposition la plus contestée de la loi, qui prévoyait la réintroduction sous conditions de l’acétamipride, un pesticide de la famille des néonicotinoïdes.Restent des mesures concernant des simplifications administratives accordées aux plus gros élevages, ou encore à la construction de certains ouvrages de stockage d’eau.

Transports, éducation, fonction publique: à quoi s’attendre pour la grève du 18 septembre

Transports, éducation, fonction publique… Tour d’horizon des mobilisations attendues à la veille de la journée de grève du 18 septembre.TransportsLa circulation des trains sera perturbée dans toute la France, selon la SNCF.Sur les lignes Intercités, un train sur deux est prévu et un sur trois pour les TER.Pour les TGV, “quelques perturbations sont à prévoir (…) mais l’ensemble des clients devrait pouvoir voyager”.En Île-de-France, sur le réseau SNCF, le trafic sera “fortement perturbé” pour les RER D, RER E, ligne H, ligne N, ligne R et ligne U, et “perturbé” sur les RER A, B, et C, et les lignes K, L et V.A Paris, aucun métro, à l’exception des lignes automatiques (1, 4 et 14), ne circulera en dehors des heures de pointe.Certaines lignes franciliennes de bus pourraient être fermées.Par ailleurs, le service sera proche de la normale dans les aéroports français, puisque le principal syndicat de contrôleurs aériens, le SNCTA, a reporté sa grève.SantéL’ensemble des personnels hospitaliers sont appelés à la grève par l’intersyndicale. Du côté des médecins, la principale fédération syndicale, la coalition “Action praticiens hôpital” (APH) appelle à “soutenir” le mouvement. Dans les établissements de santé, l’administration a toutefois le pouvoir de réquisitionner une partie des personnels pour maintenir la “continuité des soins”.Les pharmaciens, mobilisés contre une baisse du plafond des remises commerciales sur les médicaments génériques, sont appelés à une “fermeture massive” des officines et à manifester, selon les deux principaux syndicats du secteur, l’USPO et la FSPF.La première organisation syndicale des kinésithérapeutes, la FFMKR, appelle à fermer les cabinets.Consommation et distributionLes salariés du secteur sont invités à faire grève par une intersyndicale. Celle-ci dénonce “les attaques répétées” contre les “droits” et le “pouvoir d’achat” des salariés. Les commerçants sont “très inquiets” face aux “mouvements de blocage”, s’est alarmé la semaine dernière le président du Conseil du commerce de France (CDCF), Guy Gras. Ce dernier s’attend à des “impacts plus graves” que pour le mouvement du 10 septembre, où certains magasins ont dû fermer par mesure de sécurité.Dans les rayons, l’impact devrait être limité, grâce à “un peu plus de stocks en magasins”, a rassuré le patron du Groupement Mousquetaires/Intermarché, Thierry Cotillard.ÉducationLa FSU-Snuipp, premier syndicat du primaire, prévoit qu’un tiers des enseignants du premier degré (écoles maternelles et élémentaires) seront grévistes. A Paris, ce syndicat estime même à plus de 45% le taux de grévistes, avec au moins 90 écoles fermées.Dans les collèges et lycées, les syndicats appellent aussi à se mobiliser. La nomination de Sébastien Lecornu n’a “pas fait redescendre la colère”, estime Sophie Vénétitay, secrétaire générale du Snes-FSU, principal syndicat du secondaire.Fonction publique Les huit syndicats représentatifs des 5,8 millions d’agents de la fonction publique appellent unanimement à la grève contre les mesures d’économies. La dernière mobilisation significative remonte au 5 décembre 2024, quand près de 20% des agents de la fonction publique de l’Etat, éducation nationale en tête, avaient défilé notamment contre l’allongement du délai de carence.Dans le viseur des organisations cette fois: la suppression de 3.000 emplois publics et le gel des rémunérations annoncé par le précédent gouvernement.ÉnergieLa CGT a lancé un appel à la grève depuis le 2 septembre pour les salaires et l’abaissement de la TVA appliquée à l’énergie, un mouvement qui se traduit selon elle par des piquets de grève dans les stockages de gaz, les terminaux méthaniers et devant les centrales nucléaires et hydrauliques.Le 18, la CFE-Energie, premier syndicat d’EDF et deuxième des industries électriques et gazières, a appelé à débrayer pendant une heure ou à venir dans les cortèges syndicaux.Dans la chimie, la CFDT, premier syndicat, s’attend à une mobilisation “très soutenue”, a indiqué Bruno Bouchard, délégué fédéral FCE-CFDT en charge de la branche.”On a référencé plus de 150 appels à la grève” dans des entreprises comme TotalEnergies, Sanofi, Arkema, Air Liquide, et Kem One, a indiqué Jean-Louis Peyren, secrétaire fédéral de la CGT Chimie pour l’industrie pharmaceutique.Avant la manifestation parisienne, son syndicat a appelé à un rassemblement le matin devant le site Sanofi de Maisons-Alfort (Val-de-Marne), que le groupe a décidé de céder au sous-traitant allemand Adragos.AgricultureLa Confédération paysanne, 3e syndicat agricole, appelle les agriculteurs “à se mobiliser partout en France” jeudi “pour plus de justice sociale, fiscale et environnementale”. Au vu du déploiement policier annoncé, il “alerte sur le respect du droit de manifester”.Le premier syndicat du secteur, la FNSEA, appelle pour sa part à une mobilisation le 26 septembre.

Eric Piolle suspendu de son mandat de porte-parole des Ecologistes

Le maire de Grenoble Eric Piolle a été suspendu mardi de son mandat de porte-parole des Ecologistes à titre conservatoire, dans le cadre de l’instruction judiciaire ouverte contre lui à Grenoble pour “concussion” et “recel de délit”, a-t-on appris auprès du parti et de l’élu, confirmant une information de l’Opinion.M. Piolle “a été suspendu à titre conservatoire de son mandat de porte-parole, et n’est plus membre du bureau politique à titre conservatoire”, a indiqué la direction du parti. “Le conseil disciplinaire a considéré que les soupçons qui pèsent sur lui et qu’il n’a pas souhaité démentir peuvent avoir des conséquences sur le parti et sa réputation”, ajoute la même source. Selon la décision du conseil disciplinaire notifiée à M. Piolle mardi matin, le refus du maire de Grenoble “de démentir – en interne comme en externe -” ce qui lui est reproché “est constitutif d’une enfreinte à nos valeurs de base (transparence, probité, coopération, etc.)” et “est par ailleurs incompatible pour la fonction de porte-parole”.Une enquête a été ouverte début juin 2024 contre le maire écologiste à la suite d’un article du Canard Enchaîné l’accusant d’avoir organisé un tour de passe-passe budgétaire pour verser indûment 16.800 euros à son ancienne première adjointe, aujourd’hui députée LFI, Elisa Martin.M. Piolle, qui n’a pour l’instant pas été auditionné par la justice, ni mis en examen, accuse un ancien collaborateur de vouloir lui nuire dans cette affaire.Eric Piolle a été élu en avril dernier par les adhérents du parti porte-parole des Écologistes, contre la volonté de la secrétaire nationale Marine Tondelier, qui lui préférait un autre candidat. La direction disait s’inquiéter des répercussions de l’enquête judiciaire sur l’image du parti.  Après son élection, le bureau politique avait souhaité s’entretenir avec M. Piolle sur cette affaire, mais celui-ci n’a pas souhaité confirmer ou infirmer les faits qui lui sont reprochés. Le bureau politique a alors saisi avant l’été le conseil disciplinaire du parti, instance indépendante, qui a auditionné le maire de Grenoble, mais celui-ci a refusé une nouvelle fois de s’exprimer sur les faits, disant se tenir à la disposition de la justice, mais ne pas vouloir entretenir une spirale médiatique sur cette affaire. “Ils me suspendent pour atteinte aux valeurs du parti, par manque de transparence”, a expliqué M. Piolle à l’AFP, critiquant une décision “politique absurde”, et rappelant que les militants l’avaient choisi comme porte-parole, par 300 voix d’avance sur son concurrent, “en connaissance de cause”. L’élu, qui ne se représente pas aux municipales à Grenoble, va regarder ses moyens de recours, “qui peuvent être juridiques”, a-t-il précisé.Les écologistes grenoblois doivent se prononcer dimanche sur la candidate qui mènera la bataille pour les municipales de 2026.”La priorité ce doit être les municipales, pas les règlements de comptes entre ex-amis pour je ne sais quelles raisons”, a déploré auprès de l’AFP un candidat écologiste aux municipales. 

Bijoux de Rachida Dati: enquête ouverte pour “non-déclaration” à la HATVP

La liste des démêlés judiciaires de Rachida Dati s’allonge: une enquête est ouverte visant la non-déclaration de bijoux de luxe par la candidate LR à la mairie de Paris, qui conteste toute irrégularité et attend déjà une date d’audience dans le dossier de corruption Renault-Nissan.”L’enquête ouverte à la suite des signalements dénonçant l’éventuelle infraction de non-déclaration de bijoux” à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) “a été confiée à la brigade financière et anti-corruption (BFAC) de la police judiciaire de la préfecture de police”, a indiqué mardi le parquet de Paris, sollicité par l’AFP.Contactés par l’AFP, les avocats de Mme Dati, Me Olivier Pardo, Olivier Baratelli et Basile Ader, n’ont pas donné suite.La ministre de la Culture démissionnaire avait été mise en cause mi-avril par une enquête de Libération, affirmant qu’elle avait omis 420.000 euros de bijoux dans ses déclarations de patrimoine.”J’ai rien à régulariser. Je n’ai jamais été prise en défaut sur aucune déclaration. Donc c’est pas aujourd’hui que ça va commencer”, avait riposté la ministre début mai, précisant qu’elle comptait porter plainte de son côté pour diffamation.Selon Libération, la dernière déclaration de Mme Dati, publiée par la HATVP en juin 2024, fait état d’un patrimoine de “quelque 5,6 millions d’euros sous forme de biens immobiliers en France et au Maroc, comptes courants, assurances-vie ou produits d’épargne”. Mais aucune mention de bijoux, alors que les responsables politiques sont tenus de les déclarer lorsque leur valeur individuelle dépasse les 10.000 euros.Ces bijoux n’apparaissaient pas plus dans les nouvelles déclarations des membres du gouvernement rendues publiques le 11 juin.La HATVP peut saisir la justice si elle décèle une intention frauduleuse ou une omission substantielle.Les faits avaient été signalés à la justice à plusieurs reprises, notamment le 18 juin par le militant écologiste anticorruption de Grenoble Raymond Avrillier, ou le 26 juin par l’élu socialiste et sénateur parisien Rémi Féraud.Le média en ligne Blast a ensuite annoncé que le montant des bijoux non déclarés atteignait en réalité 600.000 euros, un chiffre “farfelu” selon une réponse faite par la défense de Mme Dati au site d’information et citée par celui-ci.- Multiples signalements -Cette nouvelle enquête est une pierre de plus dans le jardin judiciaire de la figure de proue de la droite parisienne.Mi-juillet, deux juges d’instruction parisiennes ont renvoyé Rachida Dati devant le tribunal correctionnel de Paris, au côté de l’ex-patron de Renault-Nissan Carlos Ghosn, pour corruption et trafic d’influence.Une première audience de procédure est prévue le 29 septembre pour fixer la date du procès. D’après deux sources proches du dossier qui s’étaient exprimées auprès de l’AFP en juillet, l’audience au fond pourrait se tenir après les municipales, prévues en mars 2026. Après cette annonce de renvoi, l’ex-garde des Sceaux avait vilipendé les magistrats, ce qui lui avait valu un autre signalement de M. Avrillier, pour outrage à magistrat.Mme Dati était enfin visée par un troisième sujet de signalement, après des publications de L’Obs et de Complément d’enquête (France 2) d’après lesquelles elle aurait perçu 299.000 euros d'”honoraires” non déclarés de GDF Suez en 2010-2011 quand elle était eurodéputée et avocate.Une source judiciaire a indiqué fin août à l’AFP que ce signalement de M. Féraud concernant GDF Suez était “en cours d’analyse” au Parquet national financier.Interrogés début juin à ce sujet par l’AFP, ses avocats, Mes Baratelli et Pardo, avaient indiqué que “Mme Dati a donné toutes ses explications et n’a jamais été l’avocate de GDF Suez”.

La France insoumise refuse l’invitation de Matignon qui consulte la gauche mercredi

La France insoumise a refusé l’invitation du nouveau Premier ministre Sébastien Lecornu, qui reçoit mercredi à Matignon les responsables de gauche dans le cadre de ses consultations en vue de préparer le budget 2026, a indiqué mardi la cheffe des députés LFI Mathilde Panot.Mme Panot a indiqué avoir reçu un coup de téléphone lundi soir de Matignon pour inviter LFI mercredi matin, et précisé que son groupe ne s’y rendrait pas, comme cela avait déjà été le cas lorsque François Bayrou avait voulu les consulter.”Les Insoumis n’ont absolument rien à négocier avec les macronistes (…) qui n’ont aucune légitimité pour continuer une politique dont personne ne veut”, a déclaré la présidente des députés Insoumis en conférence de presse. Elle a fustigé un coup de fil “tardif, vers 21H00”, déplorant un “sens du timing (…) extrêmement méprisant”.Depuis sa nomination le 9 septembre, Sébastien Lecornu a commencé ses consultations avec d’abord les partis de son “socle commun” (bloc central et LR), puis les syndicats et organisations patronales.Mardi après-midi, il reçoit des représentants de la galaxie centriste: le groupe parlementaire Liot (Libertés, indépendants et outre-mer et territoires) à 16H00, le Parti radical à 17H15, le Parti radical de gauche (PRG) à 18H15 et le parti Utiles (proche de Liot) à 19H30.Mercredi, les responsables du Parti socialiste, des Écologistes et du Parti communiste seront reçus dans la matinée. Le RN de Marine Le Pen et Jordan Bardella sera également reçu le même jour, de même que Place publique, la formation social-démocrate de Raphaël Glucksmann, a fait savoir Matignon sans préciser les horaires de ces entretiens.Viendra enfin jeudi le tour d’Eric Ciotti et son Union des droites pour la République (UDR).

Pour Marine Le Pen, la gauche veut “refaire des Juifs des parias”

La gauche française et européenne “veut refaire des Juifs des parias”, a accusé lundi la dirigeante du RN Marine Le Pen, en réaction à la proposition d’Olivier Faure (PS) de faire flotter des drapeaux palestiniens au fronton des mairies le jour de la reconnaissance de l’Etat palestinien par la France.”Il veut ce que veut toute la gauche française et européenne, c’est-à-dire refaire des Juifs des parias”, a affirmé la présidente des députés d’extrême droite sur Europe 1-Cnews, jugeant que ces “propos”, ces “actions”, “puisent leur source dans un antisémitisme d’une violence inouïe”.Elle a reproché au premier secrétaire socialiste de souhaiter “peut-être un jour les faire partir”. Selon elle, les Juifs “commencent à avoir tellement peur en Europe et en France que, pour certains, ils se disent qu’ils n’ont pas d’avenir dans notre pays”, a-t-elle insisté, estimant que “c’est dramatique parce que notre pays est le leur”. “On s’attaque à des étudiants parce qu’ils sont juifs, on s’attaque à des chanteurs qu’on veut interdire d’Eurovision parce qu’ils sont juifs, on s’attaque à des gamins parce qu’ils sont dans un avion et qu’on leur demande de descendre”, a-t-elle énuméré, convaincue que “tous ces actes-là devraient susciter une indignation majeure, massive”. La France doit reconnaître le 22 septembre à l’ONU l’État palestinien, une volonté d’Emmanuel Macron qui y a œuvré diplomatiquement depuis plusieurs mois. Pour Marine Le Pen, cette reconnaissance par la France intervient à un “moment catastrophique”. “C’est donner en réalité quitus au Hamas”, a-t-elle estimé, voyant des visées électoralistes dans la décision d’Emmanuel Macron. “Il cherche à caresser dans le sens du poil un électorat dont il pense que demain, aux municipales, dans des législatives, il aura besoin”, a-t-elle déclaré.Le Rassemblement national a rompu ces dernières années avec l’antisémitisme associé aux propos négationnistes de son fondateur, Jean-Marie Le Pen, qui lui avaient valu d’être condamné par la justice. Fin mars, le président du parti d’extrême droite, Jordan Bardella, avait été le premier dirigeant du RN officiellement invité par le gouvernement israélien. 

Le gouvernement appelé à “lever le tabou” des mineurs auteurs de violences sexuelles

Il “est urgent de lever le tabou” et d’agir sur les “facteurs de risque” : un rapport sur les mineurs auteurs de violences sexuelles est remis mardi au gouvernement pour l’inciter à renforcer la prévention visant à endiguer le phénomène. “On a 11.500 mineurs qui commettent des violences sexuelles chaque année, cela représente environ 30% des auteurs de violences sexuelles sur mineurs, c’est loin d’être anecdotique”, souligne auprès de l’AFP la psychiatre Anne-Hélène Moncany.”Mais il y a encore dans notre pays une vraie difficulté à représenter l’enfant comme un possible agresseur, il y a donc urgence à lever ce tabou pour protéger les enfants”, estime la présidente de la Fédération française des centres ressources pour les intervenants auprès des auteurs de violences sexuelles (FFCRIAVS).A l’initiative de sa fédération, une audition publique s’est tenue fin juin à Paris sur cette problématique, dont les conclusions seront remises mardi à 16h30 à la Haute commissaire à l’Enfance Sarah El Haïry. Le rapport comportera une quarantaine de mesures et insistera sur le volet prévention, indique à l’AFP Adrien Taquet, ex-secrétaire d’Etat chargé de la protection de l’enfance, co-rapporteur avec la pédopsychiatre Clémentine Rappaport.”Car il n’y a pas de fatalité : il n’y a certes pas un profil type de mineur auteur de violences sexuelles, par contre on sait qu’il y a des facteurs de risque sur lesquels on peut travailler”, souligne Anne-Hélène Moncany. Parmi ces facteurs, la psychiatre cite en premier lieu le fait d’avoir été soi-même victime de violences sexuelles, d’avoir grandi dans une famille dysfonctionnelle ou encore d’avoir été exposé trop prématurément à de la sexualité et à de la pornographie.”Cela ne suffit pas, en soi, à expliquer qu’on commette des violences sexuelles, toutes les victimes ne sont évidemment pas des agresseurs sexuels en puissance, mais cela peut favoriser le passage à l’acte”, ajoute-t-elle. Face à cette situation, il faudrait, entre autres, “donner aux professionnels, aux parents, mais plus globalement à la société dans son ensemble, des repères plus clairs sur ce que c’est que le développement psychosexuel de l’enfant, ce qui est normal, ce qui ne l’est pas”, plaide-t-elle. La prise en charge des auteurs gagnerait, elle, à être revue, relève de son côté Adrien Taquet, qui déplore l’approche actuelle “uniquement répressive, davantage fondée sur la sanction que sur un accompagnement plus global”.Or “la seule façon d’espérer briser le cycle de violences c’est que cette sanction s’accompagne d’un accompagnement thérapeutique, social et éducatif”, estime-t-il.