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Démissionnaire malgré lui, l’élu de Moselle a obtenu gain de cause

Il avait “démissionné” contre son gré: un élu d’un village de Moselle victime d’une fausse lettre de démission pourra réintégrer le conseil municipal, a tranché lundi le tribunal administratif de Strasbourg.”Un conseiller municipal qui dément être l’auteur d’une démission dispose du droit de contester la décision du maire qui en a pris acte”, a estimé le juge des référés, précisant que la démission d’un élu n’est effective qu’à la condition “qu’elle émane librement et sans équivoque de l’élu concerné”. Le juge a donc ordonné la suspension de l’exécution de la décision par laquelle la maire avait pris acte de cette démission.Julien Ruaro, un ingénieur de 39 ans, s’était présenté en 2020 aux élections municipales sur l’unique liste en lice de Coin-lès-Cuvry, un village de 800 habitants situé à une dizaine de kilomètres de Metz.Il y devient la principale voix d’opposition au conseil municipal et dénonce en 2021 aux gendarmes des faits de prise illégale d’intérêts présumée visant le premier adjoint, notaire de profession, autour d’un projet immobilier.Quand la maire, Anne-Marie Linden-Guesdon, reçoit en janvier 2024 une lettre au nom de Julien Ruaro l’informant de sa démission, elle en prend acte sans vérifier son authenticité.C’est le début d’une longue bataille administrative pour cet ingénieur à l’Agence de la transition écologique (Ademe) qui dénonce une usurpation d’identité.À l’audience le 13 mai, M. Ruaro a assuré seul sa défense. “J’ai un mandat bénévole, je ne peux pas en plus me permettre de payer un avocat”, a-t-il confié à l’AFP. – Démission irrévocable -M. Ruaro a timidement demandé sa réintégration au conseil municipal de son village où il vit depuis 2015, s’appuyant sur une expertise graphologique qui démontre que la lettre de démission a été falsifiée. Dans les résultats de l’analyse, consultés par l’AFP, l’expert graphologue a conclu que les mentions manuscrites, notamment sur le bordereau d’envoi de la lettre recommandée, “sont à attribuer à la main d’un tiers non identifié”.L’avocat de la défense, Jean Erkel, qui dénonce un dossier aux “dimensions ubuesques”, a pour sa part estimé que le rapport d’expertise est “ambigu”. Il a relevé une “concordance” de la missive avec d’anciens écrits qui prouvent selon lui qu’il s’agit bien du même auteur. Julien Ruaro avait déposé plainte pour faire reconnaître une usurpation d’identité et envoyé en mairie une attestation sur l’honneur en ce sens, sans effet. “Une fois qu’une démission passe entre les mains du maire, elle est irrévocable”, expliquait en 2024 l’édile, Anne-Marie Linden-Guesdon. Un argument qui ne tient pas pour M. Ruaro. “Ça voudrait dire qu’on pourrait envoyer des lettres de démission pour n’importe qui”, a-t-il lâché.”Les fins de non-recevoir ne peuvent qu’être écartées”, a confirmé le juge des référés dans son ordonnance.- Lanceur d’alerte? -L’Association nationale des élus locaux d’opposition (AELO), a soutenu la requête de M. Ruaro et apporté des arguments en sa faveur auprès du tribunal. “M. Ruaro a été victime d’un complot visant à l’exclure du conseil municipal de la commune”, écrivait l’AELO dans la note transmise au juge.La maire, absente à l’audience, “est actuellement sous antidépresseurs”, a fait valoir son avocat, qui a dénoncé des interpellations “chaque semaine, presque chaque jour en mairie, parfois de manière extrêmement virulente”. Il a ajouté que si M. Ruaro était réintégré, “tous les élus démissionneraient tant ils sont excédés” par son comportement. “On me fait passer pour quelqu’un qui traumatise la mairie, c’est de la psychiatrisation des opposants, caractéristique des régimes autoritaires”, a déploré Julien Ruaro. Il demande aujourd’hui à être reconnu en tant que “lanceur d’alerte”. Un statut qui lui apporterait notamment un appui financier pour les démarches juridiques qu’il a engagées ces derniers mois.

Retailleau l’emporte largement face à Wauquiez et se place dans la course à la présidentielle

Le favori Bruno Retailleau a très largement remporté dimanche la course à la présidence des Républicains face à son rival Laurent Wauquiez, un succès qui le renforce à droite comme candidat potentiel à la présidentielle.    Avec 74,3% contre 25,7%, les plus de 120.000 adhérents des Républicains ont accordé leur confiance au Vendéen, 64 ans, qui depuis son arrivée à Beauvau en septembre a donné une nouvelle dynamique à un parti moribond il y a un an à peine. La participation a atteint plus de 80%.”Notre famille politique est à même aujourd’hui de porter notre projet pour la présidentielle”, s’est félicité sur TF1 Bruno Retailleau, plaçant son succès dans la perspective de 2027.Appelant les électeurs qui ont tourné le dos aux Républicains ces dernières années à revenir au parti, il a confirmé qu’il resterait à Beauvau, la question de la participation de son parti au gouvernement ayant été “tranchée” à ses yeux par le large soutien des adhérents à sa candidature.Au siège des Républicains, où il a été accueilli par ses partisans au cri de “On a gagné!” ou encore “Bruno président”, il a adressé un message à son adversaire Laurent Wauquiez, dont il a dit “qu’il s’est beaucoup donné dans cette campagne”.”Il pourra donner (…) encore beaucoup à notre mouvement. Je le souhaite sincèrement parce que je veux rassembler largement toute notre famille politique”, a-t-il assuré, entouré par les ténors du parti qui l’on soutenu, parmi eux le président du Sénat Gérard Larcher, l’ex-Premier ministre Michel Barnier ou encore l’eurodéputé François-Xavier Bellamy. Présente parmi les militants, la présidente des Jeunes Républicains Manon Deliot a salué un “très beau score”. “C’est le synonyme d’une parole franche, d’une parole nette, et puis d’un homme d’Etat, qu’on attendait depuis très longtemps chez les Républicains”, a-t-elle dit.- “Poison de la division” -Depuis son fief du Puy-en-Velay (Haute-Loire), Laurent Wauquiez a reconnu sa défaite et appelé à éviter “le poison de la division (qui) a tant de fois affaibli la droite”.Il a toutefois campé sur positions de la campagne, assurant que la droite ne pourra mener son “projet de rupture (…) si nous sommes dilués dans le macronisme”.Le Premier ministre François Bayrou a salué cette “magnifique victoire”, qui conforte la participation des Républicains à son gouvernement. “Les Français engagés souhaitent, je le crois, que nous fassions cause commune pour sortir, autant que possible, notre pays des difficultés qu’il traverse”, a-t-il réagi sur X.Cette élection a été marquée jusqu’au bout par l’incertitude provoquée par la multiplication du nombre d’adhérents au cours de la campagne, passant de 43.859 à 121.617 en deux mois, sans qu’il soit possible de déterminer de façon certaine à qui profiteraient ces recrutements.La victoire écrasante de Bruno Retailleau intervient au terme d’une campagne très à droite. Son rival Laurent Wauquiez a fait feu de tout bois, proposant notamment l’envoi des étrangers dangereux sous le coup d’une obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon ou la mise en place d'”un cordon sanitaire” autour de LFI. Omniprésent sur le sujet de l’immigration, Bruno Retailleau a lui multiplié les mesures en tant que ministre de l’Intérieur, durcissant les critères de naturalisation des étrangers et appelant sans succès à un bras de fer pour que l’Algérie reprenne ses ressortissants frappés d’une obligation de quitter le territoire.Ce succès sans contestation lui permettra de se renforcer comme candidat de la droite à la prochaine présidentielle, face à la candidature déjà bien installée d’Edouard Philippe qui prétend lui aussi rassembler la droite.Pendant la campagne, M. Retailleau s’est déclaré favorable à ce que les adhérents de LR désignent leur candidat. – Primaire ouverte -Une idée que ne partagent pas certains soutiens du ministre, qui n’ont pas attendu les résultats pour mettre la pression, à l’image du président centriste de Normandie Hervé Morin, porte-parole du mouvement Nouvelle Energie, présidé par David Lisnard.Il a exigé samedi dans les colonnes d’Ouest-France que le candidat de la droite soit “désigné au cours d’une grande primaire ouverte, de Renaissance aux Républicains”. Bruno Retailleau entend désormais “remettre au travail” un parti encore convalescent depuis le psychodrame de l’alliance il y a près d’un an entre son ancien président Eric Ciotti et le RN. Reste aussi à savoir comment Bruno Retailleau va s’entendre avec Laurent Wauquiez, l’affaibli patron des députés LR qui plaide pour un rassemblement de la droite allant du garde des Sceaux, l’ex-LR Gérald Darmanin, à l’eurodéputée zemmouriste Sarah Knafo. 

Choose France: nouvelle moisson d’investissements attendue notamment dans l’IA

Logistique, finance, tourisme, technologie, dont 6,4 milliards d’euros rien que pour l’américain Prologis, selon Le Parisien: un nombre record d’investissements étrangers est attendu lundi pour la 8e édition de Choose France à Versailles, avec le président Emmanuel Macron à la manÅ“uvre.- 37 milliards d’investissements annoncés, dont 20 millliards nouveaux – Alors que la France est classée par le cabinet EY pour la 6e année consécutive pays le plus attractif d’Europe pour les investissements étrangers, Choose France, qui réunit cette année plus de 200 “CEOs” (patrons) des cinq continents au château de Versailles, permettra cette année d’annoncer 37 milliards d’euros d’investissements, selon l’Elysée dimanche soir. Dont 20 “entièrement nouveaux”, un record, la dernière édition ayant permis d’engranger 15 milliards d’euros d’investissements.Certains, comme le président de la région Normandie Hervé Morin dans une interview à Ouest-France dimanche, jugent que Choose France “est d’abord une grande opération de communication” où l’on mettrait en avant des projets dans lesquels les régions, surtout, “ont joué un rôle majeur” de conviction.L’Elysée assure au contraire qu'”aucun recyclage” n’a lieu en matière de projets annoncés. La présidence de la République fait la part des choses entre les projets “nouveaux” et les 17 milliards de projets moins nouveaux mais “désormais localisés dont l’enveloppe globale avait été présentée lors du Sommet sur l’intelligence artificielle de Paris en février dernier”, où un total de 109 milliards d’euros d’investissement avaient été annoncés.- Secret bien gardé -Le détail des annonces de ce sommet intitulé “France, terre de créativité”, sera officiellement publié lundi matin.Dimanche soir, le journal Le Parisien a cependant dévoilé un investissement énorme de 6,4 milliards d’euros par le géant américain de la logistique Prologis, dont quatre data centers en Ile-de-France.Vendredi, La Tribune évoquait pour sa part la concrétisation d’une première tranche, pour 8 milliards d’euros, d’un projet émirati de data centers d’une valeur de 50 milliards d’euros annoncé en février dans le cadre du Sommet de l’intelligence artificielle à Paris, qui avait recueilli pour 109 milliards d’euros d’engagements privés.Le Parisien croit aussi savoir qu’Amazon annoncera un projet de développement à 300 millions d’euros.Le Figaro évoque lui quatre projets pour un total de 800 millions d’euros, dont 90 millions par l’allemand Daimler pour agrandir son usine de bus électriques de la Meuse, ou encore 450 millions d’euros par l’américain Circ dans la Moselle pour une usine de recyclage chimique du textile. Emmanuel Macron se rend dans la Meuse lundi sur le site de l’usine de bus Daimler située à Ligny-en-Barrois.Il effectuera au total quatre déplacements en marge du sommet.Le gouvernement a indiqué dimanche vouloir remettre à plat le secteur du recyclage du textile, estimant le modèle actuel “à bout de souffle”.- Macron présenté en faiseur de deals -Choose France, explique l’Elysée, c’est “une méthode”, consistant pour le gouvernement, mais surtout pour le président, à “consacrer du temps” à la discussion avec de grands patrons du monde, pour des engagements financiers où “la connaissance personnelle” est déterminante.Il présidera ainsi une table ronde avec des patrons sud-coréens, et deux autres, sur l’intelligence artificielle et sur la transition énergétique.Il recevra le magnat mexicain Carlos Slim, la présidente du constructeur de voitures électriques chinois BYD, Stella Li, et le directeur général de l’entreprise saoudienne Qiddiya, puis présidera un “dîner de travail” à Versailles. – Tourisme, télé, et Teddy Riner – Parmi les nouveautés de cette année, une séquence sur les investissements dans le tourisme et le patrimoine, une autre sur la production cinématographie et audiovisuelle. Dans une interview à La Tribune dimanche, Ted Sarandos, co-PDG de Netflix, indique que la France “est très importante” pour la plateforme, dont les productions comme “Lupin”, “Sous la Seine”, “Tapie” ou “Ad Vitam” ont employé “25.000  acteurs et techniciens français entre  2021 et 2024”.Le judoka multi-médaillé d’or Teddy Riner sera l’invité d’honneur de l’assemblée plénière.Les fonds souverains du Golfe seront présents : Mubadala (Abou Dhabi), PIF (Arabie Saoudite), QIA (Qatar). Parmi les déplacements d’Emmanuel Macron figure, mardi, l’inauguration du bureau parisien du PIF. 

Présidence LR: Laurent Wauquiez reconnait sa défaite et appelle la droite à ne pas se “diluer dans le macronisme”

Laurent Wauquiez a reconnu sa défaite dimanche face à Bruno Retailleau pour la présidence des Républicains et appelé la droite à porter un “projet de rupture”, possible “si nous ne sommes pas dilués dans le macronisme”.”Il faut faire en sorte que nous soyons unis pour gagner, parce que divisés, nous sommes sûrs de perdre. Ma conviction reste la même, il faut rassembler toute la droite et il faut porter un projet de rupture. Et nous ne pourrons le faire si nous sommes dilués dans le macronisme”, a-t-il déclaré depuis son fief du Puy-en-Velay (Haute-Loire).”Les Français attendent de nous que nous portions un projet de changement permettant de tourner la page du +En même temps+, un vrai projet d’alternance”, a ajouté le député de Haute-Loire devant quelques militants rassemblés dans un lieu de co-working.”Pour cela, il faut que nous fassions sauter les verrous de l’impuissance qui, aujourd’hui condamnent la politique française à l’absence de résultats”, a-t-il plaidé.”La droite ne pourra réussir qu’en assumant des idées fortes nous permettant de renverser la table, quitte à déplaire à la cohorte de tous ceux qui veulent que rien ne change pour juguler enfin l’explosion de l’immigration et du communautarisme. Pour rendre la sécurité à nos compatriotes qui ont droit, pour tout simplement s’attaquer à l’explosion de la dépense publique”, a-t-il dit.Nettement battu par M. Retailleau (74,3% contre 25,7%), le patron des député LR a dit l’avoir appelé pour le “féliciter de sa victoire” en lui adressant ses “voeux de réussite”, saluant une campagne “digne” effectuée “avec respect” et “engagement”.Il a remercié les adhérents LR et “quels qu’aient été les résultats de ce scrutin, j’ai adoré aller à leur rencontre partout, dans toute la France”.

Narcotrafic et radicalisation: un 3e quartier de haute sécurité créé dans une nouvelle prison en Guyane

Après Vendin-le-Vieil et Condé-sur-Sarthe, un troisième quartier de haute sécurité sera construit d’ici 2028 dans la prison qui doit sortir de terre à l’entrée de la ville de Saint-Laurent-du-Maroni, en Guyane, territoire gangréné par le narcotrafic et où règne une forte surpopulation carcérale.En déplacement en Guyane, le garde des Sceaux Gérald Darmanin a annoncé samedi la création de ce quartier au sein de la prison de 500 places attendue dans la deuxième ville la plus peuplée de la collectivité territoriale ultramarine.  Ce nouveau centre pénitentiaire, qui vise à répondre à la surpopulation de la prison de Rémire-Montjoly, près de Cayenne, s’inscrit dans le cadre du projet de cité judiciaire prévu par le plan d’urgence des accords de Guyane signés en avril 2017. Cette cité doit aussi comprendre un tribunal judiciaire, un service pénitentiaire d’insertion et de probation ainsi que des locaux de la direction de la protection judiciaire de la jeunesse.”J’ai décidé d’implanter en Guyane la troisième prison de haute sécurité de France. Soixante places, un régime carcéral extrêmement strict, et un objectif: mettre hors d’état de nuire les profils les plus dangereux du narcotrafic”, a déclaré le ministre au JDD.”Quinze places” seront également “dédiées aux islamistes/radicalisés” condamnés pour terrorisme jihadiste, a confirmé son cabinet à l’AFP.”Ma stratégie est simple: frapper la criminalité organisée à tous les niveaux. Ici, au début du chemin de la drogue. En métropole, en neutralisant les têtes de réseau. Et jusqu’aux consommateurs. Cette prison sera un verrou dans la guerre contre le narcotrafic”, a ajouté Gérald Darmanin.Le garde des Sceaux, qui a fait de la lutte contre le trafic de drogue sa priorité, souhaite que cette prison “serve à éloigner durablement les têtes de réseau du narcotrafic”, dans la mesure où “ils ne pourront plus avoir aucun contact avec leurs filières criminelles”. Le MDES, Mouvement de décolonisation et d’émancipation sociale du député indépendantiste guyanais Jean-Victor Castor, a critiqué dimanche les annonces du ministre de la Justice, l’accusant de vouloir “désengorger les prisons françaises surchargées et éloigner de Paris les grands bandits”. Dans ce communiqué, Fabien Canavy, secrétaire général du MDES, exhorte les Guyanais à “prendre conscience définitivement de l’opposition d’intérêts qu’il y a entre nous et les dirigeants français”. – “Narco-département” -Ce nouveau quartier de haute sécurité est le troisième annoncé par Gérald Darmanin, après le choix en mars des centres pénitentiaires de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais) et Condé-sur-Sarthe (Orne), pour accueillir les premiers quartiers de lutte contre la criminalité organisée. Il souhaite y isoler d’ici à l’été les “cent plus gros narcotrafiquants” afin de les empêcher de poursuivre leur activité criminelle depuis leur cellule.Or la Guyane est devenue “un narco-département et un des principaux hubs” du trafic de cocaïne, selon une source interrogée par l’AFP en 2023. Au moins 20% de la cocaïne consommée en métropole en provient.Chaque année, des centaines de “mules” sont arrêtées à l’aéroport de Cayenne, les bagages ou l’estomac lestés de cocaïne sud-américaine.Les autorités estiment qu’une trentaine parviennent à embarquer sur chacun des vols quotidiens entre la Guyane et la métropole.Le cÅ“ur du trafic bat à Saint-Laurent du Maroni, cerné par le fleuve qui sépare la Guyane du Suriname sur 500 km. Faute d’école ou d’emploi, beaucoup de ses 50.000 habitants cèdent souvent à l’argent facile généré par ce trafic.C’est également l’ancien port d’entrée du bagne où débarquaient les forçats venus de métropole, de 1850 à 1938.”La symbolique qui consiste à installer en Guyane une prison pour des non-Guyanais et +les plus dangereux+ est extrêmement problématique parce qu’on voit bien la référence historique au bagne de Cayenne”, a déploré, sur BFMTV, Marine Tondelier, secrétaire nationale des Ecologistes.”Créer une prison supplémentaire de haute sécurité, (…) on en a besoin, on a un narcotrafic (…) qui prend sa racine pas seulement dans l’Hexagone mais par des flux internationaux dont certains passent par l’Amérique du Sud, par la Guyane”, a réagi sur Franceinfo le Haut-commissaire au Plan Clément Beaune.Selon le JDD, le permis de construire de ce bâtiment situé sur un terrain de plusieurs dizaines d’hectares et d’un coût de 400 millions d’euros est en passe d’être signé par le préfet.La Guyane accuse également un fort retard en termes d’équipements publics et enregistre une forte surpopulation carcérale, avec une densité de 134,7%, selon les chiffres du ministère de la Justice au 1er juin 2024.aco-hdu-abo-gr/cal/vk

Fin de vie: les députés approuvent un article-clé créant un droit à l’aide à mourir

Les députés ont approuvé samedi la création d’un “droit à l’aide à mourir”, et rétabli le principe selon lequel les patients devront s’auto-administrer la substance létale, sauf lorsqu’ils ne sont pas en capacité de le faire, lors de l’examen de la proposition de loi d’Olivier Falorni.L’article créant ce droit a été adopté par 75 voix, contre 41. Un vote sur l’ensemble du texte relatif “au droit à l’aide à mourir” est prévu le 27 mai.L’hémicycle est revenu sur la version adoptée en commission mi-avril, qui accordait à la personne souhaitant recourir à l’aide à mourir la liberté de choisir entre auto-administration du produit létal et administration par un médecin ou un infirmier.Les députés ont adopté samedi un amendement du gouvernement précisant que celle-ci ne sera possible que lorsque le patient “n’est pas en mesure physiquement d’y procéder”, revenant à la version initiale.”La position du gouvernement, c’est de dire (que) le principe, c’est l’auto-administration, l’exception c’est l’accompagnement”, a déclaré dans l’hémicycle la ministre de la Santé Catherine Vautrin.Pour plusieurs députés, il s’agissait “d’un point de rupture de l’équilibre du texte”, selon les mots de la députée Horizons et ancienne ministre de la Santé Agnès Firmin Le Bodo, qui a plaidé la nécessité d’être “à l’écoute des soignants pour la construction de ce texte”.A l’inverse, l’auteur et rapporteur du texte Olivier Falorni a exprimé son “désaccord” avec la remise en cause du “libre choix”, rappelant qu’il s’agissait d’un “des points cruciaux” pour la Convention citoyenne qui avait été mise en place par le président de la République pour réfléchir sur le sujet. Ce que “je redoute, explique M. Falorni, c’est qu’un “malade qui aurait dit +oui docteur, je le veux, je persiste, je maintiens, je veux une aide à mourir+” ne soit au final “pas en mesure de le faire pour “des raisons diverses”, comme “l’angoisse” ou le “stress”. Pour Catherine Vautrin, l’auto-administration traduit en acte jusqu’au dernier moment la “volonté” de mourir du patient. Mais peut-être “qu’effectivement le cas du patient qui a dit oui, je m’auto-administre, mais qui, au moment de boire le produit, par exemple, ou de se l’injecter n’est pas en capacité, nécessite peut-être à ce moment là un accompagnement”, a-t-elle avancé.”Si on laisse l’appréciation au médecin de déterminer ce qu’est l’incapacité physique à le faire”, certains pourraient juger que le stress en est une, et d’autres, non, ce “n’est pas acceptable”, s’est inquiété le député PS Stéphane Delautrette.- “Droit” contre “liberté” -Un amendement pour permettre à un “proche” d’administrer le produit létal a été rejeté. Comme un autre souhaitant ouvrir la possibilité d’une aide à mourir en tenant compte des directives anticipées. Dans la soirée, l’hémicycle a commencé à discuter d’un autre article-clé, celui définissant les critères d’éligibilité à l’aide à mourir.Cinq critères cumulatifs sont prévus dans le texte issu de la commission: être âgé d’au moins 18 ans; français ou résidant en France; atteint d’une “affection grave et incurable, quelle qu’en soit la cause, qui engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale”; cette dernière provoquant une “souffrance physique ou psychologique” réfractaire aux traitements ou insupportable; être apte à manifester sa volonté de façon libre et éclairée.Peu avant minuit, un amendement souhaitant ouvrir l’accès à l’aide à mourir dès 16 ans, avec le consentement des parents, porté par le député insoumis Hadrien Clouet, a été rejeté. Plus tôt dans la journée, les députés ont débattu sur la définition de l’aide à mourir et la sémantique, certains opposants tentant, sans succès, de lui substituer les notions de “suicide assisté” et “d’euthanasie”.D’autres ont voulu remettre en cause la notion de “droit” à l’aide à mourir, estimant aller trop loin avec “un droit” et lui préférant la simple “liberté” qui offre une possibilité. La droite a connu les mêmes revers lorsqu’elle a voulu préciser la notion en aide “active” à mourir. “L’aide à mourir, cela existe déjà. Et tous les médecins, toutes les infirmières font de l’aide à mourir. Nous aidons à mourir sans provoquer la mort”, s’est inquiété Philippe Juvin (Les Républicains). “Administrer une substance létale, en quoi est-ce que ça peut être une aide ? Ce sera toujours administrer la mort”, s’est agacé Christophe Bentz (Rassemblement national).Dépassant les clivages politiques, la proposition de loi sur l’aide à mourir devrait continuer d’être âprement débattue dans l’hémicycle lundi dès 09H00. Quelque 1.774 amendements doivent encore être étudiés.

A Marseille, Philippe se penche sur la justice et tient ses potentiels alliés en respect

Des propositions pour réformer l’institution judiciaire, un plaidoyer contre “l’injustice”, en particulier envers les jeunes, et un message de ferme détermination envers ses potentiels alliés pour l’Elysée, particulièrement à droite: Edouard Philippe a tenu un nouveau meeting de campagne samedi à Marseille, en plein dénouement du congrès LR.Après Bordeaux et Lille, le candidat déclaré à la présidentielle avait convié ses soutiens au Parc Chanot pour un troisième “meeting interrégional”. L’ordre du jour appelait les questions régaliennes. Mais le dénouement dimanche du Congrès des Républicains (LR) n’avait échappé à personne et le rendez-vous d’Horizons a été avancé d’une journée.Alors que LR doit se choisir un président entre Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, Edouard Philippe s’est amusé d’être devenu un thème de campagne dans son ancien parti: pour M. Wauquiez, hors de question de “rallier la macronie” derrière l’ancien Premier ministre, quand M. Retailleau –qui s’en défend– y serait d’avantage disposé.Le patron d’Horizons, en tête des sondages dans le “socle commun” de la droite et du centre, a également eu un mot pour Gérald Darmanin et pour Gabriel Attal. “J’entends ceux qui se demandent si mon programme sera un vrai programme de droite. S’il sera assez populaire. J’en entends d’autres qui ont la nostalgie d’un +en même temps+ un peu idéalisé”, a-t-il lancé.”J’entends parler de +tickets+ écrits d’avance (…) Tout cela me laisse assez indifférent. Je ne serai pas le prisonnier du jeu des partis”, a prévenu M. Philippe.”Je veux être président de la République pour restaurer la puissance de l’Etat, pour remettre de la justice dans notre société, pour rendre notre pays plus fort et plus prospère et pour redonner à l’ensemble de nos concitoyens le goût de la liberté. Est-ce que c’est assez de droite ? Assez populaire ? Mais moi je ne suis pas là pour défendre la pureté de la droite française ! Je suis là pour défendre la France, les Françaises et les Français !”, a lancé M. Philippe sous les applaudissements de quelque 1.700 partisans.M. Wauquiez en a pris pour son grade. “Les Français ne sont pas dupes de ceux qui font du trumpisme aux petits pieds en rêvant de ressusciter le bagne du comte de Monte Cristo à Saint-Pierre-et-Miquelon”, a ironisé Edouard Philippe, alors que le patron des députés LR a proposé d’y envoyer les étrangers dangereux faisant l’objet d’une obligation de quitter le territoire (OQTF).Le député de Haute-Loire a pour sa part dressé un portrait peu flatteur de M. Philippe samedi dans un entretien au Figaro Magazine. La “macronie finissante a un nom: Edouard Philippe”, a-t-il dit, estimant “mortel pour la droite et notre pays” d’en être les “supplétifs”.-Courtes peines et peines planchers-A tous ces alliés potentiels qui s’interrogent sur son programme, M. Philippe “retourne la question”: “Etes-vous prêts à construire avec nous la grande force politique, le bloc républicain et démocrate, qui respectera les identités de chacun mais se rassemblera sur l’essentiel ?”.Illustration avec les intervenants, parmi lesquels le président (Renaissance) de la région Sud Renaud Muselier et la présidente de la Métropole d’Aix-Marseille Martine Vassal (ex-LR), à qui M. Philippe a prodigué un encouragement pour la mairie de Marseille.”Le mode d’emploi pour organiser la victoire aux municipales apportera le mode d’emploi pour la présidentielle”, a édicté M. Muselier. “Sans rassemblement républicain, aucune victoire ne sera possible”, a abondé le maire de Nice et vice-président d’Horizons, Christian Estrosi.Second message de Marseille: quand LR se cherche un chef, Edouard Philippe peaufine son programme. Samedi, le maire du Havre a décliné des propositions pour réformer la justice qui, “en plus d’être lente, est devenu hypocrite”.Car “comme nous n’arrivons pas à construire suffisamment de places de prisons (…) et comme nous savons qu’être détenu dans des conditions indignes alimente la récidive, les juges prononcent des peines toujours plus sévères mais de moins en moins exécutées”, a-t-il expliqué.M. Philippe défend “une stratégie d’enfermement immédiat des délinquants, y compris pour des peines très brèves, dès la première infraction, dans des établissements pour courtes peines”, comme ses députés l’ont fait adopter début avril. Mais aussi, a-t-il poursuivi, des “peines planchers pour les infractions les plus graves”.L’ancien Premier ministre s’interroge par ailleurs sur la suppression de la fonction de juge d’application des peines. Il entend également donner aux maires “des moyens accrus, y compris le droit de prononcer des amendes et de proposer des peines de réparation”.

Présidence LR: les adhérents ont commencé à voter

Les plus de 120.000 adhérents des Républicains ont commencé samedi à 18H00 à voter pour départager d’ici dimanche les deux candidats à la présidence de leur parti, le favori Bruno Retailleau et le challengeur Laurent Wauquiez, ont indiqué à l’AFP des sources du parti. Les militants de LR disposent de 24 heures pour voter par internet. Les résultats seront proclamés dimanche soir par la secrétaire générale du parti Annie Genevard, également ministre de l’Agriculture, au siège parisien des Républicains.L’issue du scrutin n’est pas scellée: en passant de 43.859 à 121.617 adhérents en l’espace de deux mois, LR a vu son corps électoral gonfler soudainement. Sans savoir à qui profiteront ces recrutements, menés tambour battant par les deux candidats.Laurent Wauquiez s’est rendu à la permanence LR du Puy-en-Velay, samedi peu avant 18H30, en costume cravate. Il s’est livré en quelques minutes à un vote électronique sur un ordinateur portable posé sur une table. “A voté”, a-t-il dit, souriant, se disant “extrêmement confiant (et) en pleine forme”. “J’ai fait une campagne à la Chirac : en allant partout, en transmettant mon énergie, ma passion, ce que je veux porter à notre famille politique”, a-t-il affirmé.Face au ministre de l’Intérieur, sous le feu des projecteurs depuis son arrivée à Beauvau, Laurent Wauquiez a effectué près de 120 réunions publiques aux quatre coins du pays. Pendant ces trois mois de campagne, le patron des députés LR a fait feu de tout bois avec des propositions très droitières comme l’envoi des étrangers dangereux sous le coup d’une obligation de quitter le territoire (OQTF) à Saint-Pierre-et-Miquelon, “l’arrêt de l’assistanat” en limitant le RSA à deux ans ou encore la création d'”un cordon sanitaire” autour de LFI. Il a aussi érigé en “modèle pour la droite” l’ultraconservatrice italienne Giorgia Meloni et plaidé pour un rassemblement de la droite allant du garde des Sceaux, l’ex-LR Gérald Darmanin, à l’eurodéputée zemmouriste Sarah Knafo (à l’exclusion du RN et de ses alliés). Omniprésent sur l’immigration, Bruno Retailleau, a évité de répondre aux propositions de son rival, mais a multiplié les mesures en tant que ministre de l’Intérieur, resserrant les critères de naturalisation des étrangers et appelant à un bras de fer pour que l’Algérie reprenne ses ressortissants frappés d’une obligation de quitter le territoire… sans succès.

Dati appelle producteurs et réalisateurs à se mobiliser pour l’exception culturelle française

La ministre de la Culture Rachida Dati, en visite au Festival de Cannes, a invité samedi producteurs et réalisateurs à l’accompagner à Bruxelles pour défendre l’exception culturelle française, bousculée par “l’intelligence artificielle, les tensions géopolitiques et les coups de boutoir de l’administration américaine”.”Toutes sections confondues, parmi les 107 films sélectionnés (à Cannes), 39 sont Français, plus d’un tiers”, a salué Mme Dati en préambule de son discours.”Défendre notre exception culturelle est certes une grande et belle idée, mais il ne faut pas qu’elle reste au stade de l’idée”, a-t-elle aussitôt averti.Rachida Dati a ainsi invité les grands réalisateurs et producteurs à se rendre à la Commission européenne pour défendre le modèle français, et plus largement le cinéma européen.”Nos diplomates, tous ceux qui travaillent à la Commission, nous disent: nous, on se bat pour défendre ce modèle français mais on voit de moins en moins d’artistes” venir soutenir ce combat, a déploré la ministre.”J’ai connu des Claude Berry, des (Bertrand) Tavernier venant défendre ce modèle”, s’est-elle rappelée.”Certains disent +non, on ne veut pas mélanger la politique+, mais on ne vous demande pas de faire des photos avec nous sur une affiche électorale”, a tancé Rachida Dati, qui s’exprimait depuis la tente du Centre national du cinéma et de l’image animée (CNC).”En Europe, le cinéma américain occupe plus de 60% de nos écrans” contre 36% en France, a indiqué Mme Dati. Le cinéma européen ne représente qu’un tiers des entrées en salle sur le Vieux continent, le reste revenant principalement au cinéma américain.Elle est donc revenue sur les deux piliers à défendre pour assurer la pérennité d’une industrie du cinéma dynamique sur le continent européen. Elle a d’abord appelé à défendre la directive européenne SMA (Services de médias audiovisuels) qui encadre le secteur et prévoit des obligations d’investissements dans les créations européennes pour les plateformes comme Netflix.Seconde priorité: “mieux organiser la circulation des oeuvres, renforcer leur visibilité et structurer leur diffusion” en Europe, a insisté Rachida Dati. “Cela suppose aussi de travailler ensemble, de co-produire davantage”, a-t-elle souligné.”Une Å“uvre européenne co-produite est une Å“uvre qui circule plus, qui touche un public plus large”, a remarqué Mme Dati.Vendredi, la ministre française et 23 de ses homologues européens ont signé une tribune publiée dans Le Figaro pour appeler à “une Europe de la culture dont le cinéma doit être une composante centrale”.

“Crapule”: Larcher porte plainte contre l’eurodéputée LFI Rima Hassan

Le président du Sénat, Gérard Larcher, a déposé plainte contre l’eurodéputée Rima Hassan (La France Insoumise), qui l’avait qualifié de “crapule” après des déclarations sur la reconnaissance de l’Etat palestinien, a affirmé samedi l’entourage de M. Larcher à l’AFP, confirmant une information du Parisien.Le patron Les Républicains de la chambre haute a “saisi la procureure de Paris” et accuse Rima Hassan de “diffamation et injure”, a confirmé son entourage.L’eurodéputée l’avait qualifié de “crapule” dans un message posté sur X en avril, où elle réagissait à la prise de position de M. Larcher sur la pertinence de reconnaître l’Etat palestinien.”Nous avons toujours des otages dans la bande de Gaza, nous avons toujours des attaques du Hamas, nous avons malheureusement une Autorité palestinienne extrêmement faible”, avait argumenté sur Europe1/Cnews le ténor LR. “Est-ce que les conditions sont réunies pour que nous allions plus loin dans la reconnaissance indispensable à terme de la réalité d’un État de Palestine? Non”, avait-il ajouté. “Traduction : nous utilisons le statu quo dans l’espoir que la faisabilité d’un État palestinien disparaisse, nous entretenons l’illusion d’une solution à deux États en attendant qu’il ne soit plus effectivement possible d’avoir un Etat palestinien. Gérard Larcher est une crapule”, a rétorqué Rima Hassan sur X.”Un propos jugé +offensant+ par le président du Sénat, +en contradiction avec le soutien sincère à une solution fondée sur deux États+ qu’il soutient, écrit Le Parisien, citant un courrier du 16 avril de M. Larcher à la procureure de Paris.Â