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Un sondage contesté symbole de la fébrilité au RN autour de Marine Le Pen

Un sondage Ifop dans lequel Jordan Bardella est testé comme candidat à la présidentielle et dont le commanditaire est financé par un milliardaire conservateur… il n’en fallait pas plus au RN pour y voir une volonté de déstabilisation, signe de la fébrilité depuis le jugement qui empêche pour l’heure Marine Le Pen de se présenter en 2027.Lundi, le député RN Jean-Philippe Tanguy crée un petit émoi dans le microcosme en affirmant sur Europe1/Cnews avoir “dû intervenir sur une tentative de ne pas tester Marine Le Pen dans un sondage, pour créer des polémiques et affaiblir le camp national qui est en train de gagner”. L’histoire démarre le 27 avril quand Hexagone, qui se présente comme un observatoire voulant mettre “la France en chiffres”, annonce sur X “une grande enquête exclusive d’intentions de vote pour la présidentielle, 10.000 répondants interrogés, des seconds tours …” Avec pour accompagner ce teasing la photo de 14 leaders politiques dont Jordan Bardella mais pas Marine Le Pen.”Comme Marine Le Pen était déclarée inéligible (ndlr: par le jugement du tribunal correctionnel de Paris le 31 mars dont elle a fait appel), on a eu l’idée de tester Jordan Bardella”, explique à l’AFP Paul Cebille, un des trois membres de Hexagone. “Nous étions davantage intéressés par la sociologie des électorats (en fonction de l’âge, des convictions religieuses, de l’orientation sexuelle, etc.), ce que permet la taille de l’échantillon, que par la course aux petits chevaux”, assure-t-il, en se défendant de toute volonté d’effacer Marine Le Pen.Cela n’a pas été perçu comme tel par M. Tanguy qui voit derrière ce sondage la main du milliardaire Pierre-Edouard Stérin. Moins connu que Vincent Bolloré, ce catholique qui a fait fortune avec les Smartbox, milite également pour une révolution conservatrice par une “union des droites”.Tout en reconnaissant être financé par M. Stérin, Hexagone assure ne pas faire partie de son projet Péricles, acronyme de “Patriotes Enracinés Résistants Identitaires Chrétiens Libéraux Européens Souverainistes”, destiné à porter “la bataille culturelle” à droite.”Notre objectif est de faire des dossiers thématiques en confrontant l’opinion des Français aux statistiques”, explique M. Cebille même s’il reconnaît des choix “éditorialisés”. De fait, sur le site, les thématiques sont plutôt conservatrices (indiscipline à l’école, augmentation des baptêmes, manque de places en prison…)- Méthodologie -D’après les réactions venues du RN le 27 avril, “on a compris que ça allait poser des problèmes”, explique M. Cebille. Dans l’urgence, Hexagone demande à l’Ifop de tester la candidature de Marine Le Pen, ce qui se fait sur un échantillon plus réduit de 2.000 personnes.”Cela soulève des questions majeures de méthodologie”, juge le député LFI Antoine Léaument, rapporteur à l’Assemblée de la commission d’enquête sur l’organisation des élections. Cette commission va d’ailleurs auditionner le directeur général de l’Ifop Frédéric Dabi mercredi, puis M. Stérin la semaine prochaine.Méthodologiquement, “entre 10.000 et 2.000 personnes, ça ne change pas fondamentalement la fiabilité”, défend M. Cebille, lui-même ancien de l’Ifop.Interrogé par l’AFP, M. Dabi confirme avoir reçu fin avril “une demande d’Hexagone pour faire un complément avec Marine Le Pen” et renvoie vers celui-ci pour en connaître les raisons. “Ce n’est pas mon affaire. Cela n’est pas très fréquent mais ça peut nous arriver qu’un commanditaire complète une enquête par un volet B ou C”, dit-il. Au final, les résultats du sondage montrent que Marine Le Pen et Jordan Bardella obtiendraient sensiblement le même score au 1er tour (entre 32 et 35% selon les configurations) et livreraient un duel serré avec Edouard Philippe au second tour avec un léger avantage pour Jordan Bardella (50/50 avec Bardella contre 48/52 avec Marine Le Pen).”La force du RN, c’est l’alternative, que le candidat soit Bardella ou Le Pen. (…) Il y a pour l’instant une forme d’indifférence” aux tensions internes apparues ces derniers jours entre les deux leaders du parti sur la question du candidat pour 2027, juge M. Dabi.

Macron de nouveau sur tous les fronts, comme si de rien n’était

Convention citoyenne sur le temps scolaire, projets de référendums, initiatives tous azimuts à l’international : Emmanuel Macron est de nouveau sur tous les fronts, comme si la dissolution n’était jamais passée par là, au risque de trop en faire.Pas un jour sans une annonce, une parole forte, un déplacement ou un geste diplomatique marquant. L’agenda du chef de l’Etat reprend furieusement des couleurs, après une longue traversée du désert.Au point de renouer parfois avec des rythmes effrénés de début de mandat, loin de la devise brandie par l’Elysée depuis le pari raté de la dissolution en juin 2024 : “le président préside et le gouvernement gouverne”.Aujourd’hui, c’est le Premier ministre François Bayrou qui semble éclipsé.”Les leviers de commande sont revenus à l’Elysée”, pointe un député indépendant. “Sur tous les sujets, que ce soit le sport ou le numérique, c’est le président qui a les manettes”, déplore le parlementaire.Après l’échec de son camp aux législatives post-dissolution, Emmanuel Macron s’était pourtant surtout recentré sur l’international, domaine réservé par excellence du président.Avec le retour fracassant de Donald Trump à la Maison blanche en janvier, le cheval de bataille était tout trouvé : défendre les intérêts des Européens, de l’Ukraine à la guerre commerciale.Un registre sur lequel il sera encore très présent cette semaine, 80 ans après la défaite de l’Allemagne nazie, avec la promesse d’une “pression accrue” contre Vladimir Poutine pour arracher un cessez-le-feu en Ukraine.- “Trancher” -Jamais avare en “coups” diplomatiques, Emmanuel Macron sera aussi le premier dirigeant européen à recevoir le président syrien Ahmad al-Chareh mercredi, malgré les doutes qui s’accumulent sur la coalition islamiste au pouvoir à Damas depuis la chute de Bachar al-Assad.Il espère aussi faire bouger les lignes sur la reconnaissance d’un Etat palestinien lors d’une conférence aux Nations Unies en juin à New York.”Jusqu’à présent, il jouait la carte de l’international, de la prise de distance. C’était relégitimant”, résume Benjamin Morel, maître de conférences en droit public à l’université Paris-Panthéon-Assas.Au fil des semaines, le président a repris un peu de terrain dans les sondages, même s’il a encore du chemin à parcourir, quand la cote de popularité de son Premier ministre s’érodait.  Il a réinvesti en parallèle le champ politique intérieur, recommençant à réunir des ministres à l’Elysée et à imprimer sa marque hors des sentiers présidentiels classiques.L’Elysée a ainsi annoncé une convention citoyenne sur les temps scolaires en juin, un sujet qui touche des millions de Français.Emmanuel Macron, qui a donné rendez-vous aux Français lors d’une émission spéciale le 13 mai sur TF1, pourrait aussi évoquer à cette occasion des projets de référendum, selon une source proche du président. Le président avait indiqué lors de ses voeux pour l’année 2025 que les Français seraient amenés à “trancher” sur des sujets déterminants.Réorganisation territoriale ? Proportionnelle ? Fin de vie ? Le suspense reste entier. La piste d’un référendum sur les finances publiques évoquée dimanche par François Bayrou semble en revanche faire l’unanimité contre elle.- “Sabre au clair” -La perspective référendaire laisse nombre d’observateurs dubitatifs dans un espace politique très fracturé, où le président reste très clivant et son Premier ministre très fragile.”La période est tellement politiquement sensible que je ne vois pas qui serait conforté par un référendum. Ce serait vraiment déconnecté”, considère un membre du gouvernement.Outre le risque toujours réel de virer au scrutin anti-Macron, l’exercice devra ménager les Républicains, associés aux gouvernement, tous comme les socialistes sans lesquels la censure du gouvernement n’en devient que plus probable.”A part la volonté de se remettre au centre, de telles manÅ“uvres paraissent très aléatoires”, renchérit Benjamin Morel, y voyant une “stratégie dangereuse” qui va “déstabiliser” un peu plus son Premier ministre.”Vous pouvez la jouer +Bonaparte au pont d’Arcole+ quand vous avez une majorité absolue et qu’on vous suit sabre au clair. Là, la question de sa démission va être reposée si jamais on n’a pas de budget, une fronde des collectivités, une majorité divisée encore un peu plus”, avertit-il.Cette petite musique recommence déjà à se faire entendre, tout comme celle d’une nouvelle dissolution, qui redeviendra possible constitutionnellement dès l’été.

Aide à mourir: la HAS invite à évaluer la “qualité” de vie restante plutôt que sa “quantité”

La Haute autorité de Santé juge “impossible”, faute de consensus médical, de déterminer qui pourrait bénéficier d’une aide à mourir en se basant sur un pronostic vital engagé “à moyen terme” ou sur une “phase terminale” de maladie, mais elle suggère de prendre en compte “la qualité du reste à vivre” de la personne.Très attendu, son avis, sollicité par le ministère de la Santé, va alimenter les débats sur l’évolution de la législation sur la fin de vie qui doivent reprendre le 12 mai dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Ce sujet sensible a été scindé en deux propositions de loi – l’une sur les soins palliatifs, l’autre sur une aide active à mourir – par le gouvernement Bayrou.”A ce jour, il n’existe pas de consensus médical sur la définition du pronostic vital engagé +à moyen terme+, ni sur la notion de +phase avancée+ lorsqu’elles sont envisagées dans une approche individuelle”, résume la HAS.Autrement dit, “on sait définir le court terme – ça a été fait pour la loi Leonetti – mais au-delà, on ne peut pas”, “nul ne peut dire: telle est l’espérance de vie d’un patient avec un certain nombre de pathologies”, déclare à l’AFP son président, le Pr Lionel Collet, et “c’est vraiment au cas par cas qu’on doit examiner les questions”. Les travaux rendus mardi, pour lesquels un comité d’experts a examiné la littérature scientifique, les législations internationales et auditionné des experts français et internationaux, n’ont “pas permis d’identifier de critère alternatif” dans “des conditions plus satisfaisantes”, note l’autorité.Faute de “certitude scientifique” sur l’appréciation d’un pronostic vital d’une personne, la HAS insiste sur la nécessité “d’un processus d’accompagnement et de délibération collective, centré sur la personne malade, en amont d’une éventuelle demande d’aide à mourir”.Ce “processus continu de discussion” associant malade, proches et soignants permettrait de reconnaître la “dimension existentielle et sociale de la souffrance” et “d’aborder la question du sens de ce qui est vécu et de ce qu’il reste à vivre”.Aussi tous les soignants doivent être formés “à l’écoute et au dialogue” sur la fin de vie, “pour éviter tout risque d’obstination déraisonnable conduisant à des impasses de vie pour les patients”, plaide la HAS.- “Dimension subjective” -Actuellement, le pronostic vital dépend “de nombreux paramètres, souvent évolutifs”: les soignants l’évaluent avec des outils à la “fiabilité insuffisante” et un “degré d’incertitude important”.Tenter d’établir un pronostic individuel serait donc “une erreur et reviendrait à nier les facteurs individuels et thérapeutiques qui le conditionnent”, argumente la HAS, notant qu'”aucun pays européen n’a retenu un critère d’ordre temporel dans la définition du +moyen terme+”. “Certains, comme le Québec, y ont même renoncé après une période d’application”, ajoute l’autorité.Le critère d’un pronostic vital engagé “à moyen terme” figurait dans le texte dont l’examen avait été interrompu par la dissolution de l’Assemblée. Jugée floue, cette formulation avait été retirée.Quant à la notion de “phase avancée” (ou terminale) d’une maladie incurable, qui “ne renvoie pas tant à l’échéance du décès” qu’au “parcours” du patient, la HAS la définit comme “l’entrée dans un processus irréversible marqué par l’aggravation de l’état de santé de la personne malade, qui affecte sa qualité de vie”.”S’il est impossible de mettre en oeuvre une logique de prédiction de la quantité de vie restante, il convient de retenir une logique d’anticipation et de prédiction de la qualité du reste à vivre, quelle que soit l’issue des débats parlementaires”, selon l’autorité.Pour Lionel Collet, “c’est la dimension subjective de la qualité de vie telle que perçue par la personne qui est à prendre en considération”.Vendredi, les députés ont approuvé en commission des Affaires sociales la proposition de loi d’Olivier Falorni (MoDem) créant un “droit à l’aide à mourir”, pour permettre à des malades avec une “affection grave et incurable” qui “engage le pronostic vital, en phase avancée ou terminale” et ne supportant plus leurs souffrances, de recevoir ou de s’administrer une substance létale.La HAS montre qu'”il faut avoir encore plus de prudence sur l’aide active à mourir et ses critères” et “ne pas envisager un saut sociétal alors que nous n’avons pas encore développé partout en France les soins palliatifs”, souligne à l’AFP le ministre chargé de l’Accès aux soins, Yannick Neuder (LR).

Roussel (PCF) compare LFI à “une secte, sous l’emprise d’un couple”

Le secrétaire national du Parti communiste, Fabien Roussel, a dénoncé mardi le manque de “démocratie à l’intérieur” de La France insoumise, la comparant à “une secte sous l’emprise d’un couple”, après les révélations sur les pratiques internes à LFI d’un livre-enquête à paraître mercredi.”J’ai cru comprendre que les comportements de la direction de La France insoumise se rapprochaient des comportements d’une secte sous l’emprise d’un couple, celui de Jean-Luc Mélenchon et de sa compagne Sophia Chikirou”, elle-même députée de Paris, a commenté sur BFMTV-RMC le responsable communiste. Les journalistes Charlotte Belaïch et Olivier Pérou publient mercredi une enquête sur le mouvement créé par l’ancien socialiste en 2016, intitulé “La Meute” (Flammarion). Plusieurs extraits ont été publiés dans la presse. “C’est pas joli à voir”, a estimé M. Roussel, y voyant “un vrai sujet” pour la gauche, notamment dans la perspective de la présidentielle de 2027. “Il y a besoin de beaucoup de démocratie dans le mouvement de La France insoumise mais aussi en France”, a ajouté le secrétaire national du PCF, estimant que M. Mélenchon “n’est pas un bon candidat, un bon choix pour la France”. Fabien Roussel, dont le parti s’est allié avec LFI pour les législatives de 2022 (Nupes) et de 2024 (Nouveau Front populaire), n’a jamais caché ses réserves quant à la personnalité de Jean-Luc Mélenchon. Il a rappelé avoir décidé de se présenter face à lui au premier tour de la dernière présidentielle pour cette raison. Mais il a assuré faire “confiance à la démocratie, aux électeurs, aux électrices, aux Français, à ceux qui votent justement pour avoir la lucidité de faire en sorte que, au second tour de l’élection présidentielle, il y ait un candidat d’une gauche sincère, démocratique, républicaine, laïque, qui portera enfin les espoirs d’un vrai changement”.Les nouvelles révélations de ce livre-enquête s’ajoutent aux témoignages déjà recueillis notamment après la “purge” lors des dernières législatives de plusieurs anciens proches de M. Mélenchon, accusés notamment de s’opposer aux pratiques internes ou à certains positionnements du parti.”La France insoumise ne correspond absolument pas à ce que dit ce livre”, a balayé d’un revers de main la présidente des députés LFI, Mathilde Panot, en conférence de presse mardi, en dénonçant un ouvrage qui rapporte, selon elle, “mensonges après mensonges”.

Elu agressé en Gironde: quatre personnes, dont deux mineurs, en garde à vue 

Quatre personnes, dont deux mineurs, ont été placées en garde à vue mardi matin dans le cadre de l’enquête sur les violences subies par un élu qui tentait de mettre fin à un rodéo urbain samedi en Gironde, a indiqué le parquet de Libourne. Les deux mineurs sont âgés de 15 et 17 ans et les deux majeurs de 18 et 21 ans, a simplement précisé le procureur de la République Loïs Raschel, dans un court communiqué.Samedi en fin d’après-midi, ce conseiller municipal s’était adressé à “plusieurs individus effectuant un rodéo urbain”, leur demandant de “cesser cette activité”, avait écrit dimanche soir le magistrat dans un précédent communiqué.L’élu était venu à la rencontre d’une “quinzaine de motards”, sur le terrain de ball-trap de la commune, après avoir failli se faire renverser par une moto, un peu avant 18H00 dans une rue du village, selon ses propos dans le quotidien régional Sud Ouest.Le ton était alors monté et l’élu avait ensuite été “violemment frappé par l’un d’entre eux avec un objet métallique”, selon son témoignage, rapporté par le parquet, qui précise qu’il a ensuite été “roué de nombreux coups”, une fois au sol, avant de perdre connaissance.La victime, qui a ensuite été admise aux urgences, souffre de fractures à l’arcade, au nez et à la pommette droite.En mars 2024, le Parlement a adopté une loi visant à mieux protéger les représentants locaux contre les violences. L’une des mesures-phares du texte est l’alignement des sanctions sur celles prévues pour des violences à l’encontre de dépositaires de l’autorité publique, comme les policiers.

Fin de vie: Macron évoque le choix du “moindre mal”

Emmanuel Macron a estimé lundi, une semaine avant l’arrivée devant l’hémicycle de l’Assemblée nationale du texte créant un “droit à l’aide à mourir”, que le débat ne pouvait “être réduit” à pour ou contre la vie, mais devait poser la question du “moindre mal”.Les députés ont approuvé en commission vendredi la proposition de loi, après des débats respectueux mais sans concession sur ce sujet sensible, issue d’un projet de loi voulu par le chef de l’Etat mais qui n’avait pu être mené à son terme en raison de la dissolution, en juin, de l’Assemblée.Interrogé par le Journal du Dimanche ce week-end, le Premier ministre François Bayrou a dit être “spontanément du côté du soin et de la défense de la vie”. “Mais je ne suis pas aveugle. Il existe des situations extrêmes, des cas de souffrance et de désespoir que nul ne peut ignorer”, a-t-il ajouté.”C’est un vertige qui touche chacune et chacun d’entre nous”, a dit lundi le chef de l’Etat lors d’un discours devant les francs-maçons de la Grande Loge de France. “Mais le débat, résolument, ne peut être réduit à la question de savoir si on est pour la vie ou contre la vie, ou si d’un côté, il y aurait un humanisme qui vaudrait le traitement et de l’autre l’abandon à la mort simplement, non”, a-t-il affirmé. “J’ai peur que parfois, dans nos débats, des choses se précipitent qui oublient l’épaisseur et la grande difficulté parfois, aussi, de simplement penser le moindre mal. Car face à certaines situations, il n’y a plus le bien d’un côté, le mal de l’autre, mais simplement à choisir dans des situations concrètes, dans la solitude de celui qui a à mourir, de sa famille, de son médecin, le chemin singulier qui respecte à chaque instant la dignité de chacun”, a-t-il ajouté.Il a félicité les francs-maçons de porter “cette ambition de faire de l’homme la mesure du monde, le libre acteur de sa vie, de la naissance à la mort”.

Le modèle de financement des infrastructures est “à bout de souffle”, alerte Bayrou

“Notre modèle de financement des infrastructures de transport est aujourd’hui à bout de souffle”, a déclaré lundi le Premier ministre François Bayrou, lors du lancement à Marseille d’une grande conférence qui va durer deux mois et doit dégager des pistes de financement pour les transports de demain.”Plusieurs dizaines de milliards d’euros sont nécessaires pour régénérer et moderniser notre réseau ferroviaire, ainsi que nos routes et autoroutes non concédées”, a insisté le Premier ministre, alors que la France doit trouver 40 milliards d’économie pour son budget 2026.La conférence, baptisée Ambition France Transports et présidée par l’ancien secrétaire d’État aux Transports Dominique Bussereau, doit proposer des scénarios pour sécuriser des financements pérennes avec trois ambitions: régénérer et moderniser les réseaux de transports, augmenter l’offre et accélérer la transition écologique.Pour atteindre les objectifs fixés lors de la troisième stratégie nationale bas carbone, la fréquentation des transports publics doit augmenter de 25% d’ici 2030. Le secteur des transports est responsable d’un tiers du total des émissions de gaz à effet de serre en France, l’immense majorité à cause de la route. Les infrastructures de transport doivent aussi s’adapter au changement climatique avec les vagues de chaleur, inondations ou glissements de terrains qui viennent accélérer la dégradation des ouvrages.- Ruralité -“Les engagements de l’État n’ont cessé de s’accumuler sans mettre les moyens en face”, a souligné François Bayrou.En 2023, la Première ministre de l’époque Élisabeth Borne annonçait notamment un plan d’investissements de 100 milliards d’euros pour le ferroviaire d’ici 2040. Une promesse qui peine aujourd’hui à se concrétiser.”Les 100 milliards n’ont pas été totalement budgétisés, c’est le moins qu’on puisse dire. Mais pour autant, il en reste quelque chose”, a répondu le ministre chargé des Transports Philippe Tabarot, soulignant l’augmentation des investissements pour l’entretien du réseau ferroviaire. Une hausse des crédits uniquement permis par les bénéfices de la SNCF.L’Association des maires de France (AMF) a déploré de son côté de ne pas avoir été associée au groupe de réflexion sur la mobilité routière. Pourtant, “elle représente les collectivités en charge de 65% du réseau routier national”. Les communes doivent gérer “700.000 km de voies et 120.000 ouvrages” alors qu’elles “n’ont aucune ressource dédiée et font face à des charges croissantes”, dénonce l’AMF. L’association assure qu’elle sera attentive à la prise en compte des zones rurales, moins dotées que les villes en transports collectifs.Ambition France Transports, dont les travaux doivent se terminer mi-juillet, sera organisée sous forme de quatre ateliers, réunissant chacun entre 10 et 15 participants (élus, professionnels, économistes).- Avenir des autoroutes -L’un portera sur le financement des transports du quotidien et en particulier les Serm (Services express régionaux métropolitains, les fameux RER métropolitains annoncés en 2022). Un atelier concernera la mobilité routière et notamment l’avenir des concessions autoroutières qui arrivent toutes à échéance entre 2031 et 2036, un autre le ferroviaire et un dernier le fret.La fin des concessions autoroutières, exploitées dans leur immense majorité par trois grands groupes (Vinci, Eiffage et l’Espagnol Abertis), devrait occuper une grande partie des débats. Elle “offre une opportunité sans précédent pour les pouvoirs publics de rediriger les recettes des péages de manière durable vers les projets de transport”, a relevé François Bayrou.”Je me souviens qu’en 2005, j’avais été bien seul à m’émouvoir, lorsque le gouvernement avait décidé de céder ses parts dans les sociétés concessionnaires d’autoroutes”, a-t-il rappelé.”L’État, je le crois, s’est volontairement privé d’une ressource qui était le véritable patrimoine des Français et qui aurait pu abonder de manière pérenne le secteur des transports pour trouver de nouveaux investissements, de nouveaux financements”, a-t-il poursuivi, sans vouloir révéler quel modèle aurait sa préférence à l’avenir.Les sociétés concessionnaires réalisent environ 13 milliards d’euros de chiffre d’affaires par an. Pour défendre leur modèle, elles affirment assumer de nombreux investissements, à commencer par l’installation de bornes électriques dont le nombre sur les aires d’autoroute devra être multiplié par dix d’ici 2035 pour répondre à la demande, selon l’une d’entre elles.

Présidentielle: un duel serré Philippe/RN au second tour, hypothèse dominante selon un sondage

Un duel serré au second tour entre Edouard Philippe et le candidat du RN, Jordan Bardella ou Marine Le Pen, est à ce stade l’hypothèse dominante pour la présidentielle, selon un vaste sondage auprès de 10.000 personnes et publié lundi.Dans ce sondage Ifop réalisé en avril pour l’observatoire de statistiques Hexagone, le candidat RN arrive largement en tête au 1er tour, avec de 32 à 35% d’intentions de vote, quelle que soit la configuration testée et sans différence notable entre Marine Le Pen et Jordan Bardella. Loin derrière, Edouard Philippe arrive cependant nettement en deuxième position s’il est le candidat unique du bloc central et fait mieux que Gabriel Attal dans cette hypothèse (22% contre 14%).Le sondage part du principe qu’il y aura a minima deux candidatures à gauche, celle de Jean-Luc Mélenchon et une autre (Raphaël Glucksmann ou François Ruffin). Dans le scénario où la gauche n’est représentée que par Jean-Luc Mélenchon et Raphaël Glucksmann, l’avantage revient légèrement à ce dernier, avec 15% des intentions de vote contre 13%. A l’inverse, si François Ruffin est opposé à Jean-Luc Mélenchon, ce dernier conserve une avance de 2 points (12% contre 10%).A droite, Bruno Retailleau ferait mieux que Laurent Wauquiez mais sans dépasser toutefois les 10% en cas de présence d’Edouard Philippe.Au second tour, le match serait ouvert: 50/50 en cas de face à face Philippe – Bardella. Et 52% contre 48% en faveur de Philippe opposé à Le Pen.Cependant, dans les deux cas, 28% des répondants ne formulent aucune intention de vote à ce stade, ce qui est un chiffre élevé.Le sondage teste aussi plusieurs hypothèses, moins probables à ce stade, de second tour pour Jordan Bardella qui gagnerait face à Gabriel Attal (52/48), Bruno Retailleau (53/47) et Jean-Luc Mélenchon (67/33). Mais là aussi beaucoup d’électeurs refusent d’envisager de tels scénarios, jusqu’à 41% pour un duel Mélenchon/Bardella. L’enquête, qui ne constitue pas une prévision mais donne une indication des rapports de force et des dynamiques à l’instant T, a été menée du 11 au 30 avril d’abord auprès d’un échantillon de 9.128 personnes inscrites sur les listes électorales, extraites d’un échantillon de 10.000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus.Hexagone est un observatoire assez récent qui veut décrire “la France en chiffres”.

Naturalisation: Retailleau présente une nouvelle circulaire resserrant les critères

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a présenté lundi une nouvelle circulaire, assumée comme une “rupture”, visant à resserrer les critères de naturalisation des étrangers, en matière de respect des lois, maîtrise du français ou insertion sur le marché du travail.”Cette circulaire, c’est une rupture”, mais “pas avec notre droit”, a souligné le ministre en déplacement à la préfecture de Créteil (Val-de-Marne).”Devenir Français, ça doit se mériter et on doit être très très exigeant”, a-t-il aussi déclaré. “Nous faisons reposer la nationalité française et la citoyenneté française, non pas seulement sur l’ascendance, mais d’abord sur un sentiment d’appartenance”.Il avait déjà révisé en janvier la circulaire Valls sur les conditions de régularisations des étrangers sans papiers en France. Il a détaillé lundi les trois critères qui vont être resserrés pour obtenir la nationalité française.”Le premier effort paraît tellement évident, mais il faut le rappeler, c’est le respect de nos lois”, a-t-il décliné. “Je demande aux préfets de rejeter les demandes des étrangers qui auraient été en situation irrégulière par le passé”.Il a ensuite insisté sur la nécessité de mieux “connaître notre langue, connaître aussi et reconnaître l’Histoire de France”.Le niveau de l’examen d’oral de français va être relevé. Et “nous allons créer à partir du 1er janvier 2026, un examen civique qui permettra de connaître auprès du demandeur sa connaissance de notre Histoire par sa connaissance de la culture civique”, a-t-indiqué. Enfin, en matière de travail, les préfets devront vérifier “si les demandeurs disposent de ressources suffisantes pour ne pas dépendre justement des aides sociales”, a déclaré le ministre de l’Intérieur.Le texte de cinq pages, auxquelles la charte des droits et des devoirs du citoyen français est annexée, a été diffusé à l’ensemble des préfets par le ministre, tenant d’une ligne dure sur l’immigration et par ailleurs candidat à la présidence des LR.En 2024, les acquisitions de la nationalité française par décret et par déclaration (mariage, ascendants et fratries) se sont élevées à 66.745, soit une hausse de 8,3% par rapport à 2023, une augmentation qui s’explique par un rattrapage après une année 2023 marquée par des difficultés techniques, selon la Direction générale des étrangers en France (DGEF) qui dépend du ministère de l’Intérieur.

Référendum sur le budget: l’idée de Bayrou accueillie avec fraîcheur

L’idée avancée par François Bayrou d’un référendum sur “un plan d’ensemble” de réduction des déficits, alors que son gouvernement cherche 40 milliards d’euros d’économie à réaliser pour l’année prochaine, a été accueillie avec scepticisme dimanche par la classe politique, à gauche comme à droite.”Il n’y a pas besoin de référendum pour savoir que les Français en ont assez des augmentations d’impôts. Et la seule chose qu’on demande au Premier ministre, c’est d’avoir enfin le courage de s’attaquer au gaspillage de l’argent public”, a taclé sur France 3 Laurent Wauquiez, le patron des députés Les Républicains, force qui participe pourtant à la coalition gouvernementale de M. Bayrou. “On a un Premier ministre qui tergiverse, qui cherche juste à gagner du temps et qui ne décide pas”, a-t-il regretté.”C’est un plan d’ensemble que je veux soumettre, il demandera des efforts à tout le monde, et par l’ampleur qui doit être la sienne, il ne peut réussir si le peuple français ne le soutient pas”, a justifié le Premier ministre dans une interview accordée au Journal du Dimanche et parue samedi soir.Le gouvernement, qui est parvenu à faire adopter les budgets 2025 de l’Etat et de la sécurité sociale en début d’année, en échappant à une série de motions de censure, est désormais engagé dans la préparation du budget pour 2026. Il estime qu’il lui faut trouver 40 milliards d’euros pour respecter ses objectifs de réduction du déficit public de 5,4% du Produit intérieur brut (PIB) cette année à 4,6% l’an prochain.Pour M. Bayrou, si son plan de réduction des déficits et de réforme de l’Etat était approuvé par référendum, cela lui conférerait une forme de légitimité.Suffisant, espère-t-il, pour faire adopter plus facilement par le Parlement les budgets de l’Etat et de la sécurité sociale.”Quand on réforme par les voies classiques, par le passage en force, que se passe-t-il ? Le pays entre en grève, les manifestations s’enchaînent”, a-t-il plaidé dans les colonnes du JDD.- Idée “loufoque” -Peu de chance cependant que cela convainque la gauche, massivement opposée à une réduction des dépenses et qui préférerait augmenter les recettes, notamment en taxant les grandes fortunes et les grosses entreprises. Pour le coordinateur national de La France insoumise (LFI) Manuel Bompard, interrogé dimanche sur LCI, l’idée du Premier ministre est “loufoque”.”Quelle question allez-vous poser aux gens ? Vous allez leur soumettre un projet de budget, vous allez leur demander s’ils sont pour ou contre ? Mais alors qui va avoir élaboré ce projet de budget, M. Bayrou lui-même ? Vous voyez bien que ça n’a rien de démocratique de manière générale”, a-t-il dénoncé.Aurore Bergé, la ministre chargée de l’Egalité femmes-hommes, membre du parti présidentiel Renaissance, n’y voit pas “forcément une façon de contourner le Parlement”. “Ça dépendrait de la question qui serait posée”, a-t-elle défendu sur RTL et M6.A gauche, tous les groupes parlementaires ont voté la censure de François Bayrou l’hiver dernier, sauf les socialistes qui ont ainsi permis au gouvernement de se maintenir. Et sur cette idée d’un référendum, leur soutien semble encore loin d’être acquis.Le patron du PS Olivier Faure a ainsi dénoncé une idée “assez farfelue” appelant, plutôt, à un référendum sur les retraites.”Je crains que ce soit un écran de fumée et que ce soit très difficile de voter par oui ou par non à un projet de budget qui engage l’ensemble des secteurs, de la défense jusqu’à l’éducation, en passant par tout ce que comprend un budget, c’est-à-dire la vie de la nation”, a-t-il argumenté sur BFMTV.Reste que la prérogative de demander leur avis aux Français par référendum appartient seulement au président de la République, qui avait été prévenu de la sortie de cette interview. “Le Premier ministre évoque un plan de réformes et d’économies et il est difficile de dire quoi que ce soit tant que ce plan n’est pas présenté”, a sobrement commenté un proche d’Emmanuel Macron auprès de l’AFP dimanche.Le référendum tel qu’esquissé par François Bayrou serait le premier de la Cinquième République à porter sur des questions budgétaires. Il apparaîtrait politiquement risqué pour un exécutif au plus bas dans les sondages de popularité.Les Français ont été consultés pour la dernière fois en 2005, sur la ratification du traité établissant une Constitution pour l’Europe. Le “non” l’avait emporté.