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Nigeria et France s’efforcent de renforcer leur coopération économique

Nigeria et France vont développer leur coopération économique, se sont promis jeudi leurs présidents respectifs, sans grande annonce concrète, alors que Paris renforce ses partenariats en Afrique anglophone après une série de revers dans le Sahel francophone.La visite d’Etat à Paris du président nigérian Bola Tinubu, une première depuis 24 ans, a été marquée par trois déclarations d’intention ou de partenariat, et par l’annonce d’une implantation prochaine d’une cinquième banque nigériane en France, la United Bank of Africa.Le président français Emmanuel Macron a affirmé que d’autres avancées suivraient rapidement.”Nous avons défini plusieurs lignes d’actions nouvelles pour l’investissement des entreprises françaises au Nigeria, dans le domaine de l’énergie, des métaux rares et minéraux critiques, nécessaires au développement des nouvelles technologies et, en particulier, des nouvelles industries décarbonées, dans le numérique, des industries culturelles et créatives, dans le secteur de la défense (…), de la santé”, a-t-il énuméré devant la presse, sans plus de précision.”Nous devons faire davantage, promouvoir davantage les investissements dans des domaines très importants”, a renchéri M. Tinubu, en appelant en premier lieu à investir “dans le programme de sécurité alimentaire” mis en Å“uvre au Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique (227 millions d’habitants, et 410 millions attendus en 2050, selon l’ONU) dont plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté.M. Macron a fait état de prêts de l’Agence française de développement (AFD) pour “plus de 330 millions d’euros dès 2025” pour des projets “de sécurité alimentaire, de mobilité urbaine, d’enseignement supérieur, d’agriculture, de formation professionnelle et de changement climatique”.Vendredi, M. Tinubu poursuivra son plaidoyer en faveur des investissements dans son pays lors d’un forum avec le Medef, qui regroupe le patronat français.Au-delà de la coopération économique, M. Macron a promis que “la France ferait tout son possible pour favoriser une meilleure inclusion du Nigeria dans les différentes enceintes de la gouvernance mondiale”, au Conseil de sécurité de l’ONU, au Fonds monétaire international (FMI) et à la Banque mondiale.- 4e économie d’Afrique -Sur le plan culturel, un “Forum Creation Africa” destiné à rapprocher et soutenir les acteurs culturels français et africains se tiendra au second semestre 2025 à Lagos, la capitale économique du Nigeria, après une première édition à Paris en 2023, a indiqué M. Macron.De son côté, M. Tinubu s’est dit, sans élaborer davantage, “prêt à un partenariat avec la France pour une opération de sécurité très robuste qui arrêtera les migrations” clandestines.Confrontée à la concurrence de la Chine, de l’Inde ou de la Turquie, la France voit son poids dans les échanges avec l’Afrique sub-saharienne diminuer, même s’il reste important.Le Nigeria est la quatrième économie d’Afrique en matière de produit intérieur brut (PIB), selon le FMI, après en avoir été la première de 2014 à 2022. L’an dernier, le Nigeria était le premier partenaire commercial de la France en Afrique subsaharienne.Les relations avec les Nigérians “incarnent le changement de méthode que l’on veut impulser”, car “ils sont courtisés par tout le monde et veulent un partenariat d’égal à égal, pas une approche +donneur de leçon+”, notamment sur les droits humains, estimait récemment une source diplomatique française.Le géant africain est pourtant critiqué par plusieurs ONG pour les atteintes aux droits humains commises par ses forces de sécurité contre sa population, notamment dans le cadre de la lutte contre les groupes jihadistes Boko Haram et Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), dans le nord de son territoire.La France a pour sa part longtemps été engagée militairement dans la lutte contre les mouvements islamistes au Mali, au Burkina Faso et au Niger, avant d’être priée de retirer ses forces de ces pays à la suite d’une succession de coups d’Etat militaires.

A l’Assemblée, où la censure menace, l’offensive entravée pour abroger la réforme des retraites

La tentative de la gauche et du RN pour abroger la très décriée réforme des retraites de 2023 se heurtait jeudi à l’obstruction du camp présidentiel à l’Assemblée nationale, alors que la perspective d’une censure du gouvernement dès la semaine prochaine occupe tous les esprits. Parenthèse dans la tempête budgétaire en cours: La France insoumise disposait jeudi de la journée parlementaire annuelle réservée à ses textes. Avec une proposition phare, visant à abroger la réforme des retraites de 2023, en ramenant l’âge légal de départ de 64 à 62 ans.Le texte, soutenu par la gauche et le RN – donc théoriquement par une majorité de députés – avait cependant peu de chances d’être soumis au vote avant l’heure limite de minuit, marquant la fin de la “niche” LFI. Et ce, en raison de centaines d’amendements déposés par la droite et le centre afin de ralentir les travaux parlementaires.Entre cent et deux cents personnes se sont rassemblées à 19h00 aux Invalides à l’appel de LFI pour protester contre cette stratégie, en présence de Jean-Luc Mélenchon.”Nous sommes dans un moment de crise politique historique (…) Pour la première fois dans notre histoire, nous avons un phénomène tout à fait nouveau, l’obstruction gouvernementale (…) Ils font tout pour empêcher qu’on puisse voter une loi d’abrogation”, a dénoncé le chef de file de LFI, en appelant à ce que le Premier ministre Michel Barnier et le président de la République Emmanuel Macron quittent leurs fonctions.En fin d’après-midi, les partisans de l’abrogation ont remporté une première victoire symbolique: ils ont repoussé par 241 voix contre 100 des amendements par lesquels leurs collègues du “socle” gouvernemental voulaient vider le texte de sa substance.Cette “défaite cinglante pour le camp présidentiel” prouve qu'”il y a une majorité à l’Assemblée et dans le pays pour l’abrogation”, s’est félicitée sur X la députée LFI Clémence Guetté.La bataille est cependant loin d’être gagnée pour la gauche et le RN. Vers 22H00, il restait plus de 600 amendements à examiner, laissant peu d’espoir à la gauche de parvenir à un vote.”Si vous nous empêchez de voter aujourd’hui, ce ne sera qu’une raison de plus pour vous censurer”, a mis en garde la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot à l’intention de ceux du “socle” gouvernemental. Dans un hémicycle surchauffé, les débats ont été entrecoupés de multiples rappels au règlement et suspensions de séances pour ramener le calme.- “Amendements de clowns” -“Nous ne participerons pas à cette comédie et à vos amendements de clowns!”, a ainsi fulminé Hadrien Clouet (LFI), face aux multiples propositions des élus de la droite et du centre visant uniquement à modifier le titre de la loi. “Le cirque au Parlement, c’est vous qui le faites!”, lui a répondu Richard Ramos (Modem). Pour le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, les “quelques centaines d’amendements” déposés ne sont rien en regard des 19.000 déposés par la gauche au moment de l’examen de la réforme, en 2023. Sur le fond, être responsable suppose de ne pas “détricoter ce qui avait permis d’équilibrer les comptes”, a-t-il insisté. “Abroger cette réforme, ce serait compromettre l’avenir de notre système de retraite”, a abondé sa collègue chargée du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, fustigeant une démarche “irresponsable, insensée et injuste”. Pour la députée macroniste Annie Vidal, les auteurs des nombreux amendements veulent surtout exprimer “une profonde inquiétude, parce que cette proposition de loi engendre des dépenses considérables qui ne sont pas financées et qui vont évidemment conduire notre système de retraites à une faillite”. La proposition d’abrogation, approuvée sans encombre la semaine dernière en commission, revient non seulement sur la réforme de 2023 mais également sur celle menée en 2013 par la ministre PS Marisol Touraine – qui avait augmenté la durée de cotisation. Une pierre dans le jardin du Parti socialiste, qui avait néanmoins affirmé qu’il voterait quoi qu’il arrive la proposition de loi.

Barnier multiplie les concessions au RN, qui brandit toujours la menace de censure

Concession sur l’électricité, geste sur l’immigration: Michel Barnier a tenté jeudi de convaincre le Rassemblement national de renoncer à le censurer, mais le parti lepéniste menace toujours de le renverser s’il ne répond pas d’ici lundi à ses autres “lignes rouges”.A quelques jours d’échéances cruciales sur les textes budgétaires à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a annoncé qu’il renonçait à augmenter les taxes sur l’électricité au-delà de leur niveau d’avant le bouclier tarifaire contre l’inflation. “Cela permettra une baisse des prix de l’électricité de 14%, qui ira donc bien au-delà de la baisse de 9% prévue initialement”, a-t-il affirmé dans un entretien au Figaro.Il accède aussi, en partie au moins, à la demande du RN de réduire l’aide médicale d’Etat (AME) pour les sans papiers. Michel Barnier souhaite que les soins pris en charge soient “sensiblement” diminués, et promet d’engager l’an prochain “une réforme” de l’AME “pour éviter les abus et les détournements”, l’une des exigences constantes de l’extrême droite et d’une partie de la droite en matière d’immigration.Le président du RN, Jordan Bardella, s’est rapidement félicité sur X d’une “victoire” sur l’électricité, mais a ajouté que “des lignes rouges demeurent” pour son parti.Malgré ces concessions, “il y a encore des difficultés”, a renchéri Marine Le Pen dans Le Monde, fixant un ultimatum au chef du gouvernement. Le Premier ministre “a jusqu’à lundi” pour y répondre, a prévenu la cheffe des députés du RN.Lundi est en effet la date limite pour que le gouvernement amende son projet de budget pour la Sécurité sociale. Or Marine Le Pen réclame toujours la revalorisation des pensions de tous les retraités au 1er janvier et l’annulation des déremboursements de médicaments prévus initialement.A la tête du groupe le plus nombreux à l’Assemblée nationale et tenant le destin du gouvernement Barnier entre ses mains, elle ajoute désormais que l’exécutif doir préciser comment il entend compenser financièrement ses concessions.- Déficit “autour de 5%” -En place depuis à peine plus de deux mois, le gouvernement joue sa survie face à la motion de censure que le RN menace de voter avec la gauche, peut-être dès la semaine prochaine sur le budget de la Sécurité sociale qui reviendra lundi devant l’Assemblée nationale. Le parti lepéniste soutient également le Nouveau Front populaire dans sa tentative jeudi d’abroger la très décriée réforme des retraites.Sur le budget, l’exécutif s’est dit prêt d’emblée à “améliorer” les textes qui prévoyaient 60 milliards d’euros d’effort en 2025 afin d’assainir un déficit public très dégradé attendu à 6,1% du PIB cette année. Il a multiplié les compromis, notamment sur l’indexation des retraites.Mais ces “ajustements” ne “remettent (pas) en cause” les “engagements” de la France vis-à-vis de la Commission européenne, a assuré jeudi Michel Barnier.”Nous faisons tout pour rester autour de 5%” de déficit en 2025, a-t-il dit, alors que la France, deuxième économie de la zone euro, est déjà épinglée par Bruxelles pour ses comptes et attend la décision de l’agence de notation S&P sur sa dette vendredi soir.- “Responsabilités” -Dans un autre geste, à l’endroit des lepénistes mais aussi des macronistes, qui veulent à tout prix préserver les allègements de charges des entreprises, Michel Barnier a confirmé jeudi qu’ils ne seraient pas réduits pour les salaires allant jusqu’à 2,25 Smic.Désormais “chacun prendra ses responsabilités” au moment du vote des budgets, a-t-il dit devant un parterre de petites et moyennes entreprises après son annonce sur l’électricité qui l’oblige à abandonner une recette fiscale de 3,4 milliards d’euros. “Je prends les miennes et ensuite, chacun devra prendre les siennes.”Au sein de la macronie, l’ex-ministre Gérald Darmanin a remercié le Premier ministre d'”avoir accédé” à sa “proposition de main tendue aux parlementaires”. “On ne négocie pas avec le Rassemblement national et j’espère que ça n’est pas la position du Premier ministre”, a toutefois averti le député Jean-René Cazeneuve.A gauche, les concessions au RN ont suscité un tollé.”Le Premier ministre tourne définitivement le dos au front républicain”, a réagi le patron des socialistes Olivier Faure, reprochant à Michel Barnier de se tourner “vers l’extrême droite” pour “éviter la censure”, dans une “alliance de la honte” scellée sur “la restriction de l’aide médicale d’Etat”.Le gouvernement assure que s’il tombe, le budget ne sera pas adopté, et la France sera confrontée à une “tempête” financière.L’éventualité d’une France sans gouvernement fait déjà tressaillir les marchés. Le taux d’emprunt de la France a dépassé pour la première fois mercredi, brièvement, celui de la Grèce, pays qui avait frôlé la faillite.mpa-are-sde-fff/hr/vk

Barnier recule face à des exigences du RN pour éloigner la censure

Concession sur l’électricité, geste sur l’immigration: Michel Barnier tente de convaincre le Rassemblement national de renoncer à le censurer sans accéder à toutes les “lignes rouges” revendiquées par le parti lepéniste.A quelques jours d’échéances cruciales sur les textes budgétaires à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a déclaré jeudi qu’il renonçait d’une part à augmenter les taxes sur l’électricité au-delà de leur niveau d’avant le bouclier tarifaire contre l’inflation. “Cela permettra une baisse des prix de l’électricité de 14%, qui ira donc bien au-delà de la baisse de 9% prévue initialement”, a affirmé le Premier ministre dans un entretien au Figaro. Il accède aussi, en partie au moins, à la demande du RN de réduire l’aide médicale d’Etat pour les sans papiers, que l’extrême droite veut muer en “aide d’urgence vitale” réservée aux cas où le pronostic vital est engagé. Michel Barnier souhaite que les soins pris en charge soient “sensiblement” diminués, et promet d’engager l’an prochain “une réforme (de l’AME) pour éviter les abus et les détournements”, l’une des exigences constantes de l’extrême droite et d’une partie de la droite en matière d’immigration.Le président du RN, Jordan Bardella, s’est rapidement félicité sur X d’une “victoire” sur l’électricité, mais a ajouté que “des lignes rouges demeurent” pour son parti.Outre l’AME, qu’il souhaite voir baisser drastiquement, son parti exige l’abandon du “déremboursement supplémentaire de médicaments”, la mise en place d'”un moratoire sur toute nouvelle création ou hausse d’impôt et de taxe” et “un sérieux tour de vis migratoire et pénal”.- Déficit “autour de 5%” -En place depuis à peine plus de deux mois, le gouvernement joue sa survie face à la motion de censure que le RN menace de voter avec la gauche, peut-être dès la semaine prochaine sur le budget de la Sécurité sociale. Le parti lepéniste soutient également le Nouveau Front populaire dans sa tentative jeudi d’abroger la très décriée réforme des retraites. Sur le budget, l’exécutif s’est dit prêt d’emblée à “améliorer” les textes qui prévoyaient 60 milliards d’euros d’effort en 2025 afin d’assainir des finances publiques très dégradées. Il a multiplié les compromis, notamment sur l’indexation des retraites.Mais ces “ajustements” ne “remettent (pas) en cause” les “engagements” de la France vis-à-vis de la Commission européenne, a assuré jeudi Michel Barnier.”Nous faisons tout pour rester autour de 5%” de déficit public par rapport au PIB en 2025, dit-il, alors que la France, deuxième économie de la zone euro, est épinglée par Bruxelles pour son déficit excessif et attend la décision de l’agence de notation S&P sur sa dette vendredi soir.L’exécutif entend ramener le déficit public de 6,1% du PIB en 2024 à 5% en 2025, puis sous le plafond européen de 3% en 2029, tout en amorçant une lente réduction de la dette (presque 3.230 milliards d’euros).Or si le gouvernement tombe, le budget ne sera pas adopté, et la France foncera droit dans le mur, assurent ses membres.   – “Responsabilités” -Dans un autre geste, à l’endroit des lepénistes mais aussi des macronistes, qui veulent à tout prix préserver les allègements de charges des entreprises, Michel Barnier a confirmé jeudi qu’ils ne seraient pas réduits pour les salaires allant jusqu’à 2,25 Smic.Désormais “chacun prendra ses responsabilités” au moment du vote des budgets, a-t-il dit devant un parterre de petites et moyennes entreprises après son annonce sur l’électricité qui l’oblige à abandonner une recette fiscale de 3,4 milliards d’euros. “Je prends les miennes et ensuite, chacun devra prendre les siennes.”Au sein de la macronie, le député et ancien ministre Gérald Darmanin a remercié le Premier ministre d'”avoir accédé à (sa) proposition de main tendue aux parlementaires”, mais le député et ancien rapporteur du Budget Jean-René Cazeneuve a estimé qu'”on ne négocie pas avec le Rassemblement national et j’espère que ça n’est pas la position du Premier ministre”.- “Banaliser les risques” -“Certains peuvent être tentés de banaliser les risques pour s’exonérer de leur responsabilité” mais “l’absence de vote du budget et le renversement du gouvernement provoqueraient inévitablement une hausse des taux d’intérêt pour l’État et donc pour les entreprises et les Français”, prévient Michel Barnier.Un cri d’alarme partagé par le chef de file des députés de droite (DR) Laurent Wauquiez, en marge d’une réunion à Matignon sur les JO d’hiver 2030: “Ceux qui jouent en ce moment avec la motion de censure prennent le risque de plonger notre pays dans le chaos”.L’éventualité d’une France sans gouvernement fait déjà tressaillir les marchés. Le taux d’emprunt de la France a dépassé pour la première fois mercredi, brièvement, celui de la Grèce, pays qui avait frôlé la faillite. Le locataire de Matignon évoque lui déjà l’image qu’il laisserait après son éventuel départ : “un honnête homme” pour l’instant “Premier ministre de tous les Français, pas du microcosme parisien”.mpa-are-fff-sde/hr/vk

A l’Assemblée, où la censure menace, l’offensive ralentie de la gauche pour abroger la réforme des retraites

La tentative de la gauche et du RN pour abroger la très décriée réforme des retraites de 2023 se heurtait jeudi à l’obstruction du camp présidentiel à l’Assemblée nationale, alors que la perspective d’une censure du gouvernement dès la semaine prochaine occupe tous les esprits. Parenthèse dans la tempête budgétaire en cours: La France insoumise dispose jeudi de la journée parlementaire annuelle réservée à ses textes. Avec une proposition phare, visant à abroger la réforme des retraites de 2023, en ramenant l’âge légal de départ de 64 à 62 ans.Le texte, soutenu par la gauche et le RN – donc théoriquement par une majorité de députés – a cependant peu de chances d’être soumis au vote avant l’heure limite de minuit, qui marquera la fin de la “niche” LFI. Et ce, en raison de centaines d’amendements déposés par la droite et le centre afin de ralentir les travaux parlementaires.LFI a appelé à un rassemblement à 19h00 aux Invalides, non loin de l’Assemblée, pour protester contre cette stratégie.En fin d’après-midi, les partisans de l’abrogation ont remporté une première victoire symbolique: ils ont repoussé par 241 voix contre 100 des amendements par lesquels leurs collègues du “socle” gouvernemental voulaient vider le texte de sa substance.Cette “défaite cinglante pour le camp présidentiel” prouve qu'”il y a une majorité à l’Assemblée et dans le pays pour l’abrogation”, s’est félicitée sur X la députée LFI Clémence Guetté.La bataille est cependant loin d’être gagnée pour la gauche et le RN. En fin d’après-midi, il restait encore plus de 650 amendements à examiner, rendant peu probable un vote avant minuit. “Dans quatre jours, Barnier tombe. À quoi bon cette obstruction du gouvernement?”, s’est interrogé sur X le chef de LFI Jean-Luc Mélenchon, en référence à la perspective d’une probable motion de censure contre le gouvernement la semaine prochaine.”Si vous nous empêchez de voter aujourd’hui, ce ne sera qu’une raison de plus pour vous censurer”, a également mis en garde la cheffe des députés insoumis Mathilde Panot à l’intention de ceux du “socle” gouvernemental. Dans un hémicycle surchauffé, les débats ont été entrecoupés de multiples rappels au règlement et suspensions de séances pour ramener le calme.- “Amendements de clowns” -“Nous ne participerons pas à cette comédie et à vos amendements de clowns!”, a ainsi fulminé Hadrien Clouet (LFI), face aux multiples propositions des élus de la droite et du centre visant uniquement à modifier le titre de la loi. “Le cirque au Parlement, c’est vous qui le faites!”, lui a répondu Richard Ramos (Modem). Pour le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, les “quelques centaines d’amendements” déposés ne sont rien en regard des 19.000 déposés par la gauche au moment de l’examen de la réforme, en 2023. Sur le fond, être responsable suppose de ne pas “détricoter ce qui avait permis d’équilibrer les comptes”, a-t-il insisté. “Abroger cette réforme, ce serait compromettre l’avenir de notre système de retraite”, a abondé sa collègue chargée du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, fustigeant une démarche “irresponsable, insensée et injuste”. Pour la députée macroniste Annie Vidal, les auteurs des nombreux amendements veulent surtout exprimer “une profonde inquiétude, parce que cette proposition de loi engendre des dépenses considérables qui ne sont pas financées et qui vont évidemment conduire notre système de retraites à une faillite”. La proposition d’abrogation, approuvée sans encombre la semaine dernière en commission, revient non seulement sur la réforme de 2023 mais également sur celle menée en 2013 par la ministre PS Marisol Touraine – qui avait augmenté la durée de cotisation. Une pierre dans le jardin du Parti socialiste, qui a néanmoins affirmé qu’il voterait quoi qu’il arrive la proposition de loi.La gauche affirme que son texte, s’il était était adopté avant l’heure fatidique de minuit, pourrait ensuite poursuivre son chemin parlementaire. Le Nouveau Front populaire a ainsi prévu de l’inscrire le 23 janvier à l’ordre du jour du Sénat – où il n’a aucune chance d’être adopté par la majorité de droite et du centre – puis le 6 février en deuxième lecture à l’Assemblée.

Menace de censure: Barnier recule sur l’électricité, mais des lignes rouges demeurent pour le RN

Michel Barnier a renoncé jeudi à augmenter les taxes sur l’électricité, dans l’espoir de convaincre le Rassemblement national de ne pas censurer le gouvernement, mais des “lignes rouges demeurent” pour le parti lepéniste.”J’ai décidé de ne pas augmenter les taxes sur l’électricité dans le projet de loi de finances 2025″, “cela permettra une baisse des prix de l’électricité de 14%, qui ira donc bien au-delà de la baisse de 9% prévue initialement”, affirme le Premier ministre dans un entretien au Figaro. Il a précisé qu’il s’agissait d’une demande quasi-unanime de la classe politique.Le président du RN, Jordan Bardella, s’est rapidement félicité sur X de cette “victoire”, mais a ajouté que “des lignes rouges demeurent” pour son parti. Le gouvernement doit aussi renoncer au “déremboursement supplémentaire de médicaments”, baisser drastiquement “la coûteuse” aide médicale d’Etat pour les étrangers sans papiers (AME), mettre en place “un moratoire sur toute nouvelle création ou hausse d’impôt et de taxe” et engager “un sérieux tour de vis migratoire et pénal”, a-t-il détaillé.En place depuis à peine plus de deux mois, le gouvernement joue sa survie face à la motion de censure que le RN menace de voter avec la gauche, peut-être dès la semaine prochaine sur le budget de la Sécurité sociale. Le parti lepéniste soutient également le Nouveau Front populaire dans sa tentative jeudi d’abroger la très décriée réforme des retraites. – “Responsabilités” -Sur le budget, l’exécutif s’est dit prêt d’emblée à “améliorer” les textes qui prévoyaient 60 milliards d’euros d’effort en 2025 afin d’assainir des finances publiques très dégradées. Il a multiplié les compromis, notamment sur l’indexation des retraites.Dans un autre geste, à l’endroit des macronistes cette fois qui veulent à tout prix préserver les allègements de charges des entreprises, Michel Barnier a confirmé jeudi qu’ils ne seraient pas réduits jusqu’à 2,25 Smic.Le gouvernement souhaitait initialement relever la fiscalité sur l’électricité à un niveau supérieur à celui qui prévalait avant le bouclier tarifaire contre l’inflation, pour engranger 3,4 milliards d’euros. Mais il avait ouvert la porte à des “concessions”.C’est finalement un revirement complet sur ce point qu’a acté le Premier ministre.”Chacun prendra ses responsabilités”, a-t-il dit devant un parterre de petites et moyennes entreprises après son annonce. “Je prends les miennes et ensuite, chacun devra prendre les siennes.”Le ministre de l’Economie et des Finances Antoine Armand a néanmoins réaffirmé sa détermination à redresser les comptes publics, alors que la deuxième économie de la zone euro est épinglée par Bruxelles pour son déficit excessif et attend la décision de l’agence de notation S&P sur sa dette vendredi soir. – “Décrocher comme un avion” -L’exécutif souhaite ramener le déficit public de 6,1% du PIB en 2024 à 5% en 2025, puis sous le plafond européen de 3% en 2029, tout en amorçant une lente réduction de la colossale dette (112% du PIB à fin juin soit presque 3.230 milliards d’euros).Or si le gouvernement tombe, le budget ne sera pas adopté, et la France foncera droit dans le mur, assurent ses membres.   “Ce que je dis aux partis politiques qui n’ont rien en commun, tout à droite ou tout à gauche de l’hémicycle”, c’est que “ce n’est pas parce qu’on n’est pas d’accord avec une politique qu’on met un pays dans le rouge”, a lancé Antoine Armand sur BFMTV/RMC.”On risque de décrocher comme un avion qui est en altitude et qui à un moment risque de perdre le contrôle. Or, il y a un chemin: ce chemin, c’est ce budget”, a-t-il ajouté, appelant notamment le Parti socialiste à la “responsabilité”.Un cri d’alarme partagé par le chef de file des députés de droite (DR) Laurent Wauquiez, en marge d’une réunion à Matignon sur les JO d’hiver 2030: “Ceux qui jouent en ce moment avec la motion de censure prennent le risque de plonger notre pays dans le chaos.”L’éventualité d’une France sans gouvernement fait déjà tressaillir les marchés. Le taux d’emprunt de la France a dépassé pour la première fois mercredi, brièvement, celui de la Grèce, pays qui avait frôlé la faillite. mpa-are-fff-sde/hr/swi

Gouvernement, Matignon: quels scénarios en cas de censure ?

Que va faire Emmanuel Macron en cas de censure du gouvernement ? L’incertitude règne sur l’attitude qu’adopterait le chef de l’État, qui a plusieurs solutions à sa disposition — gouvernement démissionnaire, renommer Michel Barnier, changer de Premier ministre — avant de retrouver son droit de dissolution.Deux seules assurances : la première, s’il venait à être renversé, Michel Barnier devrait remettre la démission de son gouvernement. La seconde : Emmanuel Macron ne pourra pas alors dissoudre l’Assemblée, comme l’avait fait Charles De Gaulle en 1962 en réaction à la chute du gouvernement de Georges Pompidou, l’unique précédent dans l’histoire de la Ve République. L’actuel président ne récupérera cette prérogative qu’à l’issue d’une période d’un an après le scrutin (30 juin – 7 juillet) déclenché par sa dissolution.- Renommer Michel Barnier ? – “Un scénario de l’après-censure serait de renommer Barnier avec un gouvernement resserré”, estime un député macroniste. Car si le Premier ministre et son gouvernement étaient renversés, rien n’empêcherait Emmanuel Macron de renommer l’actuel locataire de Matignon. Mais ce proche soutien d’Emmanuel Macron “n’y croi(t) pas. S’il y avait une évidente affection entre les deux… Or il n’y en a pas”. Surtout, le Premier ministre renversé s’exposerait à une réaction similaire de l’Assemblée.- Un nouveau Premier ministre du “socle commun” ? -En écartant le Nouveau front populaire de Matignon, Emmanuel Macron avait érigé en principe la notion de “non-censurabilité”, à savoir la capacité du Premier ministre d’éviter une censure immédiate au Palais-Bourbon. Mais l’échec de Michel Barnier serait-il celui du “socle commun”, qui était parvenu en juillet à réélire à la présidence de l’Assemblée la macroniste Yaël Braun-Pivet ?Pour l’instant, les mêmes noms circulent, notamment celui de Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, issu de LR comme Michel Barnier. “Mais en bonne logique parlementaire vous avez tout intérêt à changer la position politique”, considère la constitutionnaliste Anne-Charlène Bezzina.- Un “gouvernement technique” ? -C’est la piste suggérée par Karim Bouamrane, le maire de Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis), membre du PS mais réfractaire au NFP : un gouvernement qui ne serait composé d'”aucun élu” et serait chargé, “au moins jusqu’à la possibilité d’une nouvelle dissolution à l’été 2025”, “d’assurer la paix des braves”. C’est-à-dire de faire adopter des textes d’urgence et de remiser les objets les plus politiques à son successeur.”Il peut y avoir la tentation d’un gouvernement technique”, confirme, réticent, un proche soutien d’Emmanuel Macron.- Un Premier ministre du NFP ? -Après de longues et âpres semaines de négociations, le NFP avait proposé cet été le nom de la haute fonctionnaire Lucie Castets. Mais rien ne dit qu’elle soit toujours la candidate de la gauche pour Matignon cet hiver.Les socialistes, désireux d’élargir leur majorité, ne mentionnent plus son nom. Jeudi, François Hollande a même écarté cette hypothèse. Seuls les Insoumis défendent encore mordicus cette option.La patronne des Écologistes Marine Tondelier a indiqué la semaine dernière que le NFP pourrait accepter un autre Premier ministre qu’elle, mais à condition qu’Emmanuel Macron “fasse des propositions un peu plus crédibles que Bernard Cazeneuve pour représenter la gauche”. Le nom de l’ancien Premier ministre socialiste, figure du centre gauche, revient régulièrement, même si les doutes sur sa capacité à rallier l’ensemble de la gauche derrière lui persistent –- les Insoumis voteraient ainsi sa censure sans hésitation.L’intéressé a dit la semaine dernière à l’AFP ne pas vouloir “spéculer” sur la chute de Michel Barnier et ne “pas être dans l’état d’esprit” d’une éventuelle nomination à Matignon.- Nouvelle donne à gauche ? -Dimanche, le chef des députés socialistes Boris Vallaud a dit vouloir proposer à tous les partis, à l’exception du RN, “de poser la question des conditions d’une non-censure” si le gouvernement Barnier venait à être renversé.Mercredi, c’est le député PS de l’Eure Philippe Brun qui a plaidé pour un gouvernement de “centre-gauche”, qui “passerait un accord de non-censure avec le bloc central” en faisant des “compromis”.Hors de question pour La France insoumise. Une manière d'”enterrer le NFP”, a dénoncé sur Jean-Luc Mélenchon. “Il n’y a pas de possibilité d’accord avec le socle commun (…) Nous ne sommes pas d’accord pour dire que nous gouvernerons avec les macronistes”, a insisté mercredi la présidente du groupe insoumis à l’Assemblée, Mathilde Panot.

Barnier renonce à augmenter les taxes sur l’électricité pour éviter le censure

Michel Barnier a renoncé jeudi à augmenter les taxes sur l’électricité, dans l’espoir de convaincre le Rassemblement national de ne pas renverser son gouvernement lors d’une censure à l’Assemblée nationale qui provoquerait, selon lui, une “tempête” économique et financière.”J’ai décidé de ne pas augmenter les taxes sur l’électricité dans le projet de loi de finances 2025″, “cela permettra une baisse des prix de l’électricité de 14%, qui ira donc bien au-delà de la baisse de 9% prévue initialement”, affirme le Premier ministre dans un entretien au Figaro. Il a précisé qu’il s’agissait d’une demande quasi-unanime de la classe politique.Les députés du parti d’extrême droite avaient répété cette exigence dans un communiqué juste avant son annonce, comme ils avait réitéré d’autres revendications, dont l’indexation des pensions au 1er janvier “pour tous les retraités”.En place depuis à peine plus de deux mois, le gouvernement joue sa survie face à la motion de censure que le RN menace de voter avec la gauche, peut-être dès la semaine prochaine sur le budget de la Sécurité sociale, faute d’obtenir des engagements en faveur du pouvoir d’achat des Français, dont le parti d’extrême droite s’est érigé en garant.Le Rassemblement national soutient également la gauche dans sa tentative jeudi d’abroger la très décriée réforme des retraites. – “Responsabilités” -Sur le budget, l’exécutif minoritaire s’est dit prêt d’emblée à “améliorer” les textes qui prévoyaient 60 milliards d’euros d’effort en 2025 afin d’assainir des finances publiques très dégradées. Il a multiplié les compromis, notamment sur l’indexation des retraites.Dans un autre geste, à l’endroit des macronistes cette fois qui veulent à tout prix préserver les allègements de charges des entreprises, Michel Barnier a confirmé jeudi qu’ils ne seraient pas réduits jusqu’à 2,25 Smic.Jusqu’ici, Marine Le Pen avait jugé insuffisantes les concessions gouvernementales. Sa réaction à la décision sur l’électricité sera donc scrutée de près.Sur X, l’élue lepéniste Laure Lavalette a constaté que le chef du gouvernement avait “reculé face aux députés RN”, avant de prévenir qu’il avait “trois jours pour revoir sa copie” et éviter les “hausses de charges pour les entreprises” et les “déremboursements des médicaments”.Le gouvernement souhaitait initialement relever la fiscalité sur l’électricité à un niveau supérieur à celui qui prévalait avant le bouclier tarifaire contre l’inflation, pour engranger 3,4 milliards d’euros. Mais il avait ouvert la porte à des “concessions”.C’est finalement un revirement complet sur ce point qu’a acté le Premier ministre.”Chacun prendra ses responsabilités”, a-t-il dit devant un parterre de petites et moyennes entreprises après son annonce. “Je prends les miennes et ensuite, chacun devra prendre les siennes.”Le ministre de l’Economie et des Finances Antoine Armand a néanmoins réaffirmé sa détermination à redresser les comptes publics, alors que la deuxième économie de la zone euro est épinglée par Bruxelles pour son déficit excessif et attend la décision de l’agence de notation S&P sur sa dette vendredi soir. – “Décrocher comme un avion” -L’exécutif souhaite ramener le déficit public de 6,1% du PIB en 2024 à 5% en 2025, puis sous le plafond européen de 3% en 2029, tout en amorçant une lente réduction de la colossale dette (112% du PIB à fin juin soit presque 3.230 milliards d’euros).Or si le gouvernement tombe, le budget ne sera pas adopté, et la France foncera droit dans le mur, assurent ses membres.   “Ce que je dis aux partis politiques qui n’ont rien en commun, tout à droite ou tout à gauche de l’hémicycle”, c’est que “ce n’est pas parce qu’on n’est pas d’accord avec une politique qu’on met un pays dans le rouge”, a lancé Antoine Armand sur BFMTV/RMC.”On risque de décrocher comme un avion qui est en altitude et qui à un moment risque de perdre le contrôle. Or, il y a un chemin: ce chemin, c’est ce budget”, a-t-il ajouté, appelant notamment le Parti socialiste à la “responsabilité”.Un cri d’alarme partagé par le chef de file des députés de droite (DR) Laurent Wauquiez, en marge d’une réunion à Matignon sur les JO d’hiver 2030: “Ceux qui jouent en ce moment avec la motion de censure prennent le risque de plonger notre pays dans le chaos.”L’éventualité d’une France sans gouvernement fait déjà tressaillir les marchés. Le taux d’emprunt de la France a dépassé pour la première fois mercredi, brièvement, celui de la Grèce, pays qui avait frôlé la faillite. 

Emmanuel Macron, spectateur de la crise politique

Pour la première fois depuis sept ans, Emmanuel Macron assiste en spectateur impuissant à la crise politique qui se noue sous ses yeux… mais reste à l’affût du premier rôle quand il s’agira de la dénouer.Signe que la situation est grave, le chef de l’Etat est brièvement sorti mercredi de la réserve qu’il s’imposait en Conseil des ministres sur la politique nationale depuis la nomination de Michel Barnier à Matignon. “Il a rappelé l’importance de rester +groupés+”, rapporte une participante.Déjà depuis sa tournée en Amérique latine, la semaine dernière, il avait prôné “la stabilité” face au risque grandissant de censure du gouvernement, qui pourrait tomber avant Noël si la gauche et le Rassemblement national additionnent leurs voix pour contester son budget.D’après plusieurs de ses interlocuteurs, le président en est d’ailleurs convaincu: le parti d’extrême droite peut mettre sa menace à exécution.”Il pense que Barnier va chuter”, assure un proche. “Il dit que s’il était à la place de Marine Le Pen, il ne validerait pas un budget impopulaire”, abonde un autre visiteur régulier du palais.Mais alors que les marchés financiers commencent à s’alarmer, le sujet est ultrasensible. Fait rarissime, l’Elysée a démenti sur son compte X, mardi, des informations du Parisien selon lesquelles Emmanuel Macron aurait prédit que le gouvernement allait “tomber  (…) plus tôt qu’on ne le pense” — un compte-rendu aussitôt maintenu par le quotidien.”Le président de la République n’est pas un commentateur de l’actualité”, ont martelé ses services.Le problème, c’est qu’il n’en est plus un acteur non plus, sur la scène intérieure, depuis qu’il a dissous l’Assemblée nationale et perdu les législatives.- Appels à la démission -Dans son camp, certains font état d’un “petit coup de déprime” présidentielle, d’autres d’un “spleen” post-électoral qui s’est dissipé avec les Jeux olympiques, quand la plupart décrivent un chef de l’Etat “combatif”, toujours prêt à “rebondir” dès qu’il aura “retrouvé un peu de jeu de jambes”.De là à penser qu’il peut trouver un intérêt personnel dans une crise politique? Une censure, et c’est Emmanuel Macron qui se retrouve au centre du jeu, lui qui conserve le pouvoir de nomination du Premier ministre.”Ce n’est pas ce qu’il cherche, mais c’est un président d’opportunités. S’il y a une opportunité, il la saisit”, glisse un proche. “Si Barnier tombe, ça peut être l’occasion qui fait le larron.”Le visiteur régulier de l’Elysée estime aussi qu’il “y a deux trucs dans son cerveau qui s’opposent: le cerveau rationnel qui veut que Barnier dure, mais aussi une autre partie qui voit le coup à jouer s’il tombe”.D’autant qu’entre le président et son chef du gouvernement, le courant passe mal, à en croire nombre de macronistes pour qui le premier reproche au second de “remettre en cause sa politique économique”.Mais espérer revenir sur le devant de la scène de telle sorte est à double tranchant, car le chef de l’Etat, par sa dissolution controversée et la nomination de Michel Barnier après une longue période d’indécision, est aussi jugé responsable de l’impasse actuelle par les oppositions, une bonne partie de l’opinion, et une frange de ses propres soutiens.”L’ombre d’Emmanuel Macron est présente en permanence, avec sûrement des grenades dégoupillées que l’on voit régulièrement rouler sous les pieds du Premier ministre”, a commenté mercredi le patron des sénateurs socialistes Patrick Kanner.Il n’est pas assuré, en outre, qu’il trouve cette fois la martingale, à savoir un gouvernement susceptible de faire adopter un budget et de tenir plus que quelques semaines.Surtout, une crise institutionnelle, doublée éventuellement d’une crise financière, pourrait relancer les appels à sa démission.Mercredi, coup sur coup, le rapporteur général du budget à l’Assemblée, le centriste Charles de Courson, et le maire Les Républicains de Meaux Jean-François Copé ont plaidé pour un départ d’Emmanuel Macron afin de sortir du “chaos politique” qu’il a “déclenché”, pour citer le premier.Selon un sondage Elabe pour BFMTV, 63% des Français interrogés estiment aussi que le président devrait démissionner si le gouvernement était censuré.”Vous verrez bientôt des responsables macronistes demander le départ d’Emmanuel Macron”, prédit le député La France insoumise Paul Vannier.

Budget de la Sécu: le RN juge que le texte n’est “pas acceptable” et pose ses exigences

Le groupe RN à l’Assemblée juge jeudi que la version du budget de la Sécurité sociale issue de la commission mixte paritaire “n’est pas acceptable en l’état” et demande au gouvernement d’intégrer ses “exigences” avant le vote prévu lundi.Ces demandes, “évoquées lors de l’entretien entre (la cheffe de file du RN) Marine Le Pen et le Premier ministre” lundi sont, en ce qui concerne le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, “l’indexation pour tous les retraités des pensions au 1er janvier prochain, le retrait de la suppression des allègements de charges sur les entreprises sans mesure pour favoriser la hausse des salaires, et l’engagement de ne pas dérembourser les médicaments”, détaille le parti dans un communiqué. Le groupe RN invite par ailleurs Michel Barnier à “annoncer très rapidement qu’il renonce à l’augmentation des taxes sur l’électricité”, ce communiqué ayant été envoyé quelques minutes avant la publication d’un extrait d’une interview au Figaro du Premier ministre, où il affirme avoir “décidé de ne pas augmenter les taxes sur l’électricité dans le projet de loi de finances 2025”.Les députés RN demandent encore au chef du gouvernement “d’annoncer (…) qu’il baisse drastiquement l’AME”, l’aide médicale d’Etat, et “qu’il va négocier avec Bruxelles une baisse de la contribution de la France au budget de l’Union européenne ainsi que tout ou partie des économies structurelles proposées par le RN”.Le communiqué du groupe RN a été envoyé quelques minutes avant la publication de l’extrait d’une interview au Figaro du Premier ministre, dans laquelle il affirme avoir “décidé de ne pas augmenter les taxes sur l’électricité dans le projet de loi de finances 2025”.L’abandon de l’augmentation des taxes sur l’électricité figure déjà dans le projet de budget pour 2025 tel qu’examiné actuellement par le Sénat, via deux amendements identiques, du rapporteur LR du budget Jean-François Husson et du groupe socialiste, adoptés cette semaine. Le budget de la Sécurité sociale doit être soumis au vote des députés lundi, à moins que le Premier ministre ne décide de déclencher le 49.3 pour une adoption sans vote, ce qui l’exposerait à une motion de censure promise par la gauche et que le Rassemblement national menace de voter.Le gouvernement peut encore procéder à des ajustements sur le texte issu de la commission mixte paritaire, qui dans la pratique sont habituellement marginaux.