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Municipales: quand Anne Hidalgo confond les noms des deux candidats PS à sa succession

La maire sortante de Paris Anne Hidalgo, venue accompagner son dauphin Rémi Féraud pour son premier déplacement de campagne jeudi, a fait un lapsus en confondant le nom du sénateur socialiste avec celui de son concurrent, Emmanuel Grégoire.”A certains moments, il y en a qui peuvent plus rassembler que d’autres, c’est tout à fait le cas d’Emmanuel Grégoire”, son ex-premier adjoint PS avec qui elle est en froid, a lancé Anne Hidalgo devant la presse. Avant de rectifier par le nom de Rémi Féraud, venu visiter un quartier du XXe arrondissement en réhabilitation, entouré des maires PS d’arrondissements et de nombreux adjoints à la maire.”Je parle d’Emmanuel Grégoire parce que ça a été mon premier adjoint et j’ai du respect pour son travail”, s’est-elle justifié, ajoutant qu’elle était “la reine des gaffes”. Anne Hidalgo, qui a désigné Rémi Féraud comme candidat à sa succession aux municipales de 2026, a appelé Emmanuel Grégoire, aujourd’hui député, à renoncer à sa candidature pour rejoindre les socialistes – dont le vote devra départager les deux candidats.”On a envie de faire ensemble, de faire avec lui, son intelligence, son engagement. Emmanuel, viens avec nous, ça ne sert à rien, regarde tout le monde est là”, a-t-elle estimé.Emmanuel Grégoire “est député depuis peu de temps, il y aura peut-être des législatives anticipées, il faut faire des choix”, a renchéri Rémi Féraud, appelant son concurrent à “venir participer à ce rassemblement”.La maire a remis à son dauphin une écharpe qui lui a servi de “porte-bonheur” pendant sa campagne de 2020. “Dans très longtemps, quand tu seras passé par la case mairie de Paris, ce que je souhaite, tu la remettras peut-être dans ce geste de transmission”, lui a-t-elle dit.

Patrick Balkany demande l’annulation de son inéligibilité en vue d’une éventuelle candidature en 2026

L’ancien maire LR de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) Patrick Balkany a demandé l’annulation de sa peine d’inéligibilité, en vue d’une éventuelle candidature en 2026, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.”Patrick Balkany, via son avocat, a déposé le 25 octobre 2024 une requête en relèvement de sa peine complémentaire d’inéligibilité de dix ans”, a indiqué une source judiciaire, confirmant une information de BFMTV.”La retraite, c’est l’antichambre de la mort. Et je n’ai pas envie de mourir, je suis beaucoup trop jeune pour mourir”, a de son côté déclaré M. Balkany à l’AFP. “Je m’ennuie beaucoup, la retraite c’est pas un truc pour moi, j’ai toujours dit que je mourrai dans mon bureau”, a-t-il ajouté. Ce sont même les habitants de Levallois-Perret qui le pousseraient à reconquérir le siège de maire, explique-t-il, racontant que lorsqu’il se promène dans la ville, il est arrêté “tous les 10 mètres” par des Levalloisiens lui demandant de “revenir”. En 2021, Patrick Balkany et son épouse Isabelle avaient été reconnus définitivement coupables de fraude fiscale et blanchiment pour avoir dissimulé, entre 2007 et 2014, quelque 13 millions d’euros d’avoirs au fisc, notamment deux fastueuses villas dans les Caraïbes et au Maroc.Patrick Balkany, 76 ans, avait été condamné à quatre ans et demi de prison ainsi que 100.000 euros d’amende et à une peine complémentaire de 10 ans d’inéligibilité.Le Parquet national financier (PNF) va “étudier la demande puis saisir le tribunal correctionnel” qui statuera à l’issue d’une audience à huis clos, a précisé la source judiciaire à l’AFP.Si la demande de Patrick Balkany était avalisée, il serait en mesure de se présenter aux élections municipales de Levallois-Perret en 2026.”L’inéligibilité décidée par les juges, c’est grotesque” et “anti-démocratique”, a en outre fustigé M. Balkany, affirmant que “les Français sont capables de choisir leurs élus”.

Copé (LR) visé par une enquête pour son utilisation des véhicules municipaux de Meaux

Jean-François Copé (LR) est visé par une enquête sur son utilisation potentiellement frauduleuse de véhicules municipaux à des fins dépassant ses fonctions de maire de Meaux (Seine-et-Marne), a indiqué jeudi à l’AFP le parquet de Paris, confirmant une information du Monde.Dans un rapport d’avril 2022, la Chambre régionale des comptes (CRC) d’ÃŽle-de-France avait pointé du doigt une utilisation excessive et possiblement indue de véhicules municipaux par celui qui dirige depuis 1995 et presque sans interruption la cité de Bossuet.L’association Anticor avait signalé les faits à la justice, et le parquet de Paris a confirmé avoir ouvert une enquête en juin 2024, confiée à la Brigade de répression de la corruption et de la fraude fiscale (BRCF).Dans le détail, la CRC avait notamment considéré que M. Copé avait bénéficié jusqu’en 2022 d’un véhicule de service et de deux chauffeurs pour des trajets quotidiens Meaux – Paris 16e, son lieu de résidence, sans autorisation du conseil municipal.La CRC estimait par ailleurs que durant toutes ces années, l’utilisation du véhicule avait dépassé le strict cadre de trajets professionnels liés à ses fonctions d’élu et que M. Copé n’a pas “fait la démonstration que ces trajets, importants et répétés”, pour un coût pour la ville de 126.000 euros annuels entre 2018 et 2020, “étaient strictement justifiés par l’exercice de son mandat”.La CRC se demandait ainsi si certains déplacements n’étaient pas plutôt réalisés pour des émissions parisiennes de politique nationale ou pour les fonctions d’avocat de M. Copé.Sollicité par l’AFP, l’ex-patron de la droite française a redit, comme à la CRC, qu’il “ignorait” la nécessité d’une délibération entre 2016 et 2022 pour pouvoir bénéficier d’un véhicule de fonction, erreur “immédiatement” corrigée “dès” qu’il en a “été informé”.Sur la régularité de l’utilisation des moyens municipaux, “les choses sont parfaitement claires” selon M. Copé, qui souligne que le véhicule et les chauffeurs ont été réservés “strictement” à son “activité de maire”.”Anticor a pour principale activité de saisir la justice contre les élus. Le parquet est dans le sien (son rôle, NDLR): il vérifie le bienfondé d’accusations. Dans ce dossier, tout est transparent, à commencer par moi, et donc, j’attends sereinement le déroulement de cette vérification”, a ajouté l’ex-ministre du Budget.”Un élu se doit d’être exemplaire (…). Personne n’est au-dessus des lois”, a commenté sur Facebook l’un des chefs de file de l’opposition municipale, André Moukhine-Fortier, revendiquant de se rendre “à pied, tout simplement”, à la mairie.

A l’Assemblée, où la censure menace, la gauche à l’offensive pour abroger la réforme des retraites

La gauche, soutenue par le RN, tente jeudi à l’Assemblée nationale d’abroger la très décriée réforme des retraites de 2023, face à l’obstruction du camp présidentiel, alors que la perspective d’une censure du gouvernement dès la semaine prochaine occupe tous les esprits. Parenthèse dans la tempête budgétaire en cours: la France insoumise dispose jeudi de la journée parlementaire annuelle réservée à ses textes. Avec un texte phare, une proposition de loi visant à abroger la réforme des retraites de 2023, et à ramener de 64 à 62 ans l’âge légal de départ à la retraite.Mais le texte, qui aurait toutes les chances d’être adopté grâce au soutien de l’ensemble de la gauche et du RN, pourrait ne pas être soumis au vote avant l’heure limite de minuit, qui marquera la fin de la “niche” LFI.”Honte à vous de faire obstruction et de vous entêter, quand 70 % des Français restent opposés à votre réforme”, s’est indigné dans l’hémicycle le rapporteur (LFI) du texte, Ugo Bernalicis. “Si vous nous empêchez de voter aujourd’hui, ce ne sera qu’une raison de plus pour vous censurer”, a ajouté la cheffe des députés insoumis, Mathilde Panot. Les élus de la droite et du centre ont déposé des centaines d’amendements afin de retarder les débats – une stratégie qualifiée par la gauche de “sabotage indigne” ou de “méthode de voyous”, et contre laquelle LFI a appelé à un rassemblement à 19h00 aux Invalides, non loin de l’Assemblée.- “Promesses illusoires” -Le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin, a observé de son côté que ces “quelques centaines d’amendements” n’étaient rien en regard des 19.000 qu’avait déposés la gauche au moment de l’examen de la réforme, en 2023. “C’est vous qui avez à l’époque voulu bloquer les débats, empêcher les votes!”, s’est-il exclamé.Sur le fond, “la responsabilité, ce n’est pas de revenir détricoter ce qui avait permis d’équilibrer les comptes”, a-t-il insisté. La gauche veut ouvrir “les vannes et la machine à promesses illusoires”, a fustigé sa collègue chargée du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet.Juste avant la pause méridionale, l’Assemblée avait examiné – et rejeté – une dizaine d’amendements, sur les plus de 700 à discuter, les débats surchauffés étant entrecoupés de multiples rappels au règlements et suspensions de séances pour ramener le calme.Les députés ont ainsi commencé par débattre pendant près de dix minutes d’une proposition – finalement rejetée – visant à qualifier le texte de LFI de “démarche électoraliste et idéologique”. “Pour le bloc central qui a passé des années à dénoncer l’obstruction, (…) c’est quand même assez savoureux”, a ironisé Matthias Renault (RN). “Nous ne participerons pas à cette comédie et à vos amendements de clowns!”, a fulminé de son côté Hadrien Clouet (LFI). “Le cirque au Parlement, c’est vous qui le faites!”, lui a répondu Richard Ramos (Modem). La proposition d’abrogation, approuvée sans encombre la semaine dernière en commission, revient non seulement sur la réforme de 2023 mais également sur celle menée en 2013 par la ministre PS Marisol Touraine – qui avait augmenté la durée de cotisation.Le groupe socialiste tentera de sauver la réforme Touraine via un amendement de son député Arthur Delaporte, mais approuvera la proposition quoi qu’il arrive pour abroger le recul de l’âge, a prévenu son chef Boris Vallaud.Présente dans l’hémicycle alors que son procès s’est achevé hier, la cheffe de file du RN Marine Le Pen n’a pas pris la parole. Son groupe doit se réunir à 14H00 pour débattre du budget de la Sécurité sociale, tel qu’issu des travaux de la commission mixte paritaire mercredi.Le texte doit être soumis au vote des députés lundi, à moins que le Premier ministre Michel Barnier ne décide de déclencher le 49.3 pour une adoption sans vote, ce qui l’exposerait à une motion de censure promise par la gauche et que le Rassemblement national menace de voter.Pour tenter de convaincre l’extrême droite de s’abstenir, le ministre de l’Economie Antoine Armand a affirmé jeudi que le gouvernement était prêt à de nouvelles “concessions”, notamment concernant la taxe sur l’électricité.

Patrick Balkany demande l’annulation de sa peine d’inéligibilité

L’ancien maire de Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) Patrick Balkany a demandé l’annulation de sa peine d’inéligibilité, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.”Patrick Balkany, via son avocat, a déposé le 25 octobre 2024 une requête en relèvement de sa peine complémentaire d’inéligibilité de dix ans”, a indiqué cette source, confirmant une information de BFMTV.En 2021, Patrick Balkany et son épouse Isabelle avaient été reconnus définitivement coupables de fraude fiscale et blanchiment pour avoir dissimulé, entre 2007 et 2014, quelque 13 millions d’euros d’avoirs au fisc, notamment deux fastueuses villas dans les Caraïbes et au Maroc.Patrick Balkany, 76 ans, avait été condamné à quatre ans et demi de prison ainsi que 100.000 euros d’amende et à une peine complémentaire de 10 ans d’inéligibilité.Le Parquet national financier (PNF) va “étudier la demande puis saisir le tribunal correctionnel” qui statuera à l’issue d’une audience à huis clos, a précisé la source judiciaire à l’AFP.Si la demande de Patrick Balkany était avalisée, il serait en mesure de se présenter aux élections municipales de Levallois-Perret en 2026.

Education à la sexualité: “la théorie du genre n’existe pas”, souligne Anne Genetet

La ministre de l’Education Anne Genetet a déclaré jeudi que “la théorie du genre n’existe pas, elle n’existe pas non plus dans le programme” d’éducation à la vie sexuelle, qui n’a pas encore été officialisé mais fait déjà l’objet de critiques. “La théorie du genre n’existe pas, elle n’existe pas non plus dans le programme”, a-t-elle martelé en marge d’un déplacement à Marcq-en-Baroeul (Nord), dans la banlieue de Lille, sur l’orientation.”Ce programme, je le pilote, et la ligne de ce programme c’est la ligne du ministère, il n’y a pas de théorie du genre dans ce programme”, a-elle souligné, après des critiques relayées par le ministre délégué à la Réussite scolaire. Alexandre Portier avait estimé mercredi devant le Sénat que le projet de programme n’était “pas acceptable” et devait être “revu”.Ce programme “est très clair”, “progressif”, “adapté à tous les âges” et “permet d’apprendre des notions fondamentales comme le respect, comme le consentement, savoir dire non, ce que c’est qu’une fille, ce que c’est qu’un garçon”, a-t-elle poursuivi.La “théorie du genre” est l’expression utilisée par une frange conservatrice de la société qui s’inquiète des études et enseignements ouvrant à une perception nuancée des différences entre les sexes.La polémique sur une prétendue “théorie du genre” enseignée à l’école française avait été virulente en 2014, portée par des mouvements conservateurs proches des opposants au mariage homosexuel et parfois de l’extrême droite.Interrogé jeudi au côté de la ministre de l’Éducation à Marcq-en-Baroeul, Alexandre Portier a balayé le sujet, tout en affirmant ne pas “retirer un seul mot” de ses précédentes déclarations. “Il n’y a qu’une seule ligne, c’est celle du ministère”, a rétorqué Anne Genetet, défendant “un programme qui puisse soutenir, accompagner nos enseignants, qui soit totalement clair et transparent”.Annoncé par l’ex-ministre de l’Education Pap Ndiaye et prévu initialement pour la rentrée 2024, ce projet doit être présenté courant décembre aux organisations syndicales. Ce texte, dont la version actuelle n’est pas encore définitive, fait l’objet de concertations depuis le printemps. 

L’économie au cÅ“ur d’une rare visite d’Etat du président du Nigeria en France

Le président du Nigeria Bola Tinubu a entamé jeudi une visite d’Etat à Paris, une première depuis 24 ans, centrée sur le développement des relations économiques, alors que la France renforce ses partenariats en Afrique anglophone après une série de revers dans le Sahel francophone.Après une première cérémonie au musée militaire des Invalides, M. Bola Tinubu, portant un couvre-chef traditionnel, et le président Emmanuel Macron se sont chaleureusement serré la main sur le perron de l’Elysée, les premières dames des deux pays, Oluremi Tinubu et Brigitte Macron, se faisant la bise pour l’occasion.Les deux chefs d’Etat ont ensuite co-présidé un “Conseil d’affaires franco-nigérian” réunissant des patrons des deux pays. De “gros contrats” sont espérés dans la foulée de cette réunion, selon une source diplomatique à Paris. Ce “Conseil d’affaires” avait été lancé lors d’une visite que M. Macron avait effectuée au Nigeria dès 2018, l’année suivant son élection, pour marquer son intention de tisser davantage de liens avec les géants économiques émergents de l’Afrique anglophone, au-delà des partenaires africains francophones traditionnels de Paris.Pays le plus peuplé d’Afrique (227 millions d’habitants, et 410 millions attendus en 2050, selon l’ONU), le Nigeria était l’an dernier le premier partenaire commercial de la France en Afrique subsaharienne, selon les douanes françaises.”Nous avons une politique de porte ouverte et nous voulons que vos investisseurs en profitent”, expliquait récemment le chef d’Etat nigérian.Vendredi, M. Tinubu présidera un forum d’affaires avec le Medef, qui regroupe le patronat français.Confrontée à la concurrence de la Chine, de l’Inde ou de la Turquie, la France voit son poids dans les échanges avec l’Afrique sub-saharienne diminuer, même s’il reste important. Le Nigeria est pour sa part la quatrième économie d’Afrique en matière de PIB, selon le FMI, après en avoir été la première de 2014 à 2022.Le Nigeria est le premier pays producteur pétrolier d’Afrique et le groupe français TotalEnergies y est déjà bien implanté, mais la visite d’Etat vise à développer la coopération dans d’autres secteurs comme l’agroalimentaire, les nouvelles technologies, la transition énergétique, la banque.Quatre banques nigérianes sont déjà présentes à Paris et “il va y avoir une annonce lors de la visite sur la présence d’une (nouvelle) banque nigériane ici”, selon l’Elysée.”Il y aura aussi des annonces des deux ministres des Finances, notamment via des prêts du Trésor qui seront octroyés pour des projets concrets au Nigeria”, ajoute-t-on de même source.- “Changement de méthode” -Une centaine d’entreprises françaises sont présentes au Nigeria, où sont réalisés 65% des investissements directs étrangers (IDE) français en Afrique de l’Ouest.Lors de la visite d’Etat, “une attention toute particulière sera également portée aux jeunesses nigériane et française, à travers le développement d’échanges universitaires, professionnels et culturels”, selon Paris. Au Nigeria, l’âge médian est de 18 ans et plus de la moitié de la population vit sous le seuil de pauvreté.Les relations avec les Nigérians “incarnent le changement de méthode que l’on veut impulser”, car “ils sont courtisés par tout le monde et veulent un partenariat d’égal à égal, pas une approche +donneur de leçon+”, notamment sur les droits humains, estimait récemment une source diplomatique française.Le géant africain est pourtant critiqué par plusieurs ONG pour les atteintes aux droits humains commises par ses forces de sécurité contre sa population, notamment dans le cadre de la lutte contre les groupes jihadistes Boko Haram et Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap), dans le nord de son territoire.La sécurité régionale au Sahel et en Afrique de l’Ouest sera ainsi évoquée, avec un soutien attendu à la Force multinationale mixte, créée en réponse à la montée des insurrections islamistes au Nigeria et dans la région du lac Tchad. Le Tchad, le Cameroun, le Nigeria et le Niger font partie de cette force.La France a pour sa part longtemps été engagée militairement dans la lutte contre les mouvements islamistes au Mali, au Burkina Faso et au Niger, avant d’être priée de retirer ses forces de ces pays à la suite d’une succession de coups d’Etat militaires.

Retraites: à l’Assemblée, la gauche à l’offensive pour abroger la réforme

La gauche, soutenue par le RN, va tenter jeudi à l’Assemblée nationale d’abroger la très décriée réforme des retraites de 2023, mais la droite et les macronistes ont déposé des centaines d’amendements pour essayer d’empêcher un vote sur ce texte avant minuit, heure limite de la “niche” LFI.Cette proposition de loi présentée par la France insoumise – dans le cadre de la journée parlementaire annuelle réservée à ses textes – prévoit de ramener de 64 à 62 ans l’âge légal de départ à la retraite. “Les gens ont le droit de profiter de la vie après avoir travaillé”, soulignait mardi la cheffe des députés LFI Mathilde Panot, qui rêve d’une victoire sur ce texte pour “acter” la “fin de la macronie”.Le texte, approuvé sans encombre la semaine dernière en commission, revient non seulement sur la réforme de 2023 – qui concernait l’âge de départ en retraite – mais également sur celle menée en 2013 par la ministre PS Marisol Touraine – qui avait augmenté la durée de cotisation.Le groupe socialiste tentera de sauver la réforme Touraine via un amendement de son député Arthur Delaporte, mais approuvera la proposition quoi qu’il arrive pour abroger le recul de l’âge, a prévenu son chef Boris Vallaud.Si le texte était adopté, il pourrait ensuite poursuivre son chemin parlementaire, selon la gauche, qui a prévu de l’inscrire le 23 janvier à l’ordre du jour du Sénat, où il n’a aucune chance d’être adopté par la majorité de droite et du centre, puis le 6 février en deuxième lecture à l’Assemblée.Encore faut-il pour cela passer un premier obstacle au Palais Bourbon, où les débats, qui démarrent à 9H00, s’interrompront quoi qu’il arrive à minuit. – “Méthodes de voyous” -Or, les députés du “socle gouvernemental” ont déposé plus de 950 amendements sur ce texte, ce qui devrait considérablement rallonger les échanges, au risque d’empêcher un vote dans les temps. Certains de ces amendements visent à vider la proposition de son contenu, en totalité ou partiellement, ou à repousser son application à 2055 ou 2080. D’autres sont des ajouts sémantiques, qui qualifient la proposition de loi de “démarche électoraliste et idéologique”, ou de réforme aux “conséquences financières et sociales désastreuses”.Les députés soutenant le gouvernement “veulent empêcher le vote car ils savent qu’ils le perdraient”, a commenté le centriste Charles de Courson du groupe d’opposition Liot, qui s’étonne que le “socle commun” recoure à de telles “techniques de blocage” alors qu’il est menacé de censure. Cette offensive a suscité la colère dans les rangs de la gauche: le porte-parole du groupe écologiste Benjamin Lucas y a vu un “sabotage indigne, aussi grossier que grotesque” et la socialiste Béatrice Bellay des “méthodes de voyous”. Quant à Mathilde Panot, elle a fustigé une “obstruction” franchissant “tous les seuils de l’autoritarisme”, et son parti LFI a diffusé sur les réseaux sociaux les noms des auteurs des amendements “inutiles”. La France insoumise a appelé à un rassemblement aux Invalides jeudi à 19H00. Dans le camp gouvernemental, cependant, on souligne qu’une telle stratégie est “de bonne guerre”, comme le souligne une députée LR.Les protestations du Nouveau Front populaire relèvent d’une “hypocrisie insupportable”, a estimé de son côté mercredi sur France Inter le ministre du Budget Laurent Saint-Martin, observant qu’en 2023, lors de l’examen de la réforme des retraites, la gauche avait “déposé 19.000 amendements et fait durer trois semaines les débats”.Quant au Rassemblement national, qui avait lui-même présenté fin octobre une proposition d’abrogation à laquelle la gauche avait refusé de s’associer, il proclame sa volonté “d’aller jusqu’au vote”. L’obstruction de la droite et du centre est “navrante”, mais “c’est un retour de boomerang pour la gauche qui a tendance à avoir cette pratique”, a commenté le député RN Alexandre Loubet.

Budget de la Sécu : fumée blanche entre députés et sénateurs mais nuages noirs pour Barnier

Députés et sénateurs ont trouvé un compromis mercredi sur le budget 2025 de la Sécurité sociale, étape cruciale qui pourrait être balayée avec fracas en cas de censure la semaine prochaine, alors que le RN assume de garder un doigt sur la gâchette.Cette version du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) sera soumise une dernière fois aux députés et sénateurs, mais c’est surtout la dernière haie à l’Assemblée qui pourrait donner des vertiges à l’exécutif et au-delà.Quasiment condamné à utiliser son premier 49.3 à la chambre basse lundi et à affronter une motion de censure en réponse dans la semaine, Michel Barnier a mis en garde contre “la tempête” que déclencherait une chute du gouvernement, notamment sur les marchés financiers.”La crise financière a déjà commencé”, a vertement répliqué le député RN Jean-Philippe Tanguy, citant le “spread”, écart entre les taux souverains français à 10 ans et ceux de l’Allemagne considéré comme une valeur refuge en Europe, à son plus haut niveau depuis 2012.Marine Le Pen a elle demandé des “engagements clairs et fermes sur l’abandon des 3 milliards de hausses du prix de l’électricité (au budget de l’Etat), l’abandon du déremboursement de nouveaux médicaments et de la désindexation des retraites”.S’ils insistent sur le fait que la décision n’est pas prise, les députés RN, – qui se réuniront jeudi à 14H00 pour discuter du PLFSS -, pourraient faire tomber le gouvernement en votant une motion avec la gauche. Et choisir de le faire sur ce budget de la Sécu sans attendre la dernière ligne droite du budget de l’Etat autour du 18-20 décembre.A défaut de convaincre le RN, le gouvernement a pointé une “responsabilité inouïe” des socialistes, selon la porte-parole Maud Bregeon. “Nous n’accepterons jamais le chantage”, a rétorqué le patron des sénateurs PS Patrick Kanner reçu à Matignon.- “Budget de transition” -En attendant, sept députés et sept sénateurs réunis en commission mixte paritaire (CMP), avec une courte majorité pour les soutiens du gouvernement, ont décidé d’une version du texte qui serait renvoyée devant les deux chambres (lundi à l’Assemblée et jeudi au Sénat).Ils ont notamment trouvé un compromis sur une baisse des exonérations patronales, revenant à demander un effort de 1,6 milliard aux entreprises, avec toutefois un vote contre du groupe macroniste Ensemble pour la République sur cet article en particulier, échaudé par ce qu’il voit comme un renoncement à sept ans de politique de l’offre.La gauche proposait de revenir à une version sénatoriale à 3 milliards d’efforts. “Seule la gauche a voté pour”, a déploré l’Insoumis Hadrien Clouet.”Le gouvernement a créé les conditions de sa propre censure” a plus largement estimé Jérôme Guedj (PS). Les écologistes dénonçant un texte “insincère et injuste”.La CMP a validé un compromis sur les retraites, pour les indexer sur la moitié de l’inflation dès le 1er janvier (+0,8%), avec un complément au 1er juillet pour les retraités sous les 1.500 euros brut en vue d’atteindre les +1,6%.Les parlementaires ont aussi supprimé une mesure sénatoriale, prévoyant sept heures de travail sans rémunération pour les actifs, censées rapporter 2,5 milliards. Ils ont toutefois approuvé une “taxe soda”, et une “taxe lapin”, pénalité financière contre les patients n’honorant pas des rendez-vous médicaux.Enfin, si la mesure n’est pas contenue dans le texte lui-même, l’intention du gouvernement de baisser les remboursements par la Sécu des consultations et des médicaments de 5%, qui devrait se traduire par une hausse des prix des mutuelles, continue de susciter de vives critiques à gauche et au RN.Le texte de la CMP “n’est pas a la hauteur”, et certaines mesures “peuvent constituer des lignes rouges”, a jugé le député RN Christophe Bentz après la réunion.Le gouvernement prévoyait initialement un déficit du budget de la Sécurité sociale de 16 milliards, qui sort alourdi des compromis parlementaires, d’un montant qui restait difficile à calculer mercredi soir. Le président Horizons de la commission des Affaires sociales à l’Assemblée Frédéric Valletoux a évoqué un déficit “autour de 17 milliards”.Parmi les mesures de compensation, les rapporteurs ont prévu une baisse de 600 millions des dépenses de l’assurance-maladie en 2025, dénoncée par la gauche. Le rapporteur général à l’Assemblée Yannick Neuder (LR) a défendu la copie mais aussi soulevé l’hypothèse d’un budget rectificatif en 2025.”C’est un budget de transition”, “ni ambitieux ni glorieux”, avait commenté mercredi matin M. Valletoux. Stéphanie Rist (EPR) a elle évoqué un budget qui “semble équilibré et de responsabilité”.

Courson et Copé plaident pour une démission de Macron pour sortir de la crise

Le rapporteur général du budget à l’Assemblée, le centriste Charles de Courson, et le maire LR de Maux Jean-François Copé ont tous deux plaidé mercredi pour une démission du président Emmanuel Macron pour sortir de la crise provoquée par la dissolution de l’Assemblée nationale.”Le problème, c’est le chaos politique déclenché par le président de la République”, a affirmé à la presse M. Courson, député du groupe Liot (Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires).Quel que soit le ministre qui serait nommé “il n’aura pas de majorité. La seule solution, ce serait une démission du président”, a-t-il déclaré.Sur BFMTV, M. Copé, ancien patron de la famille politique dont est issu le Premier ministre Michel Barnier, a abondé dans le même sens. “On est tous victimes de cette dissolution qui ne ressemble à rien et dont on paye tous les jours le prix”, a-t-il expliqué, estimant lui aussi que la seule solution “pour résoudre le problème (est) une nouvelle élection présidentielle”. “Il n’y a qu’Emmanuel Macron qui ne s’est pas rendu compte – mais il va bien falloir qu’à un moment ou un autre, ses amis ou ceux qui l’aiment bien le lui disent – qu’il ne peut pas tenir jusqu’en 2027”, a-t-il souligné. Selon un sondage Elabe pour BFMTV, une large majorité de Français (63%) estime que le président de la République devrait démissionner si le gouvernement était censuré, un peu plus de la moitié d’entre eux (53%) le considérant comme responsable de la situation politique actuelle.Le gouvernement pourrait activer lundi l’article 49.3 de la Constitution, pour faire adopter sans vote à l’Assemblée le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025, s’exposant à une censure des députés, qui inquiète les marchés et fait craindre au Premier ministre Michel Barnier une “tempête”.La décision du président de la République de dissoudre l’Assemblée a conduit en juillet à la constitution d’un hémicycle divisé en trois blocs, duquel ne semble pouvoir émerger aucune majorité solide.