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Un ex-journaliste du Point condamné pour diffamation envers Raquel Garrido et Alexis Corbière

Un ancien journaliste du Point a été condamné lundi par le tribunal correctionnel de Paris pour avoir accusé à tort les ex-LFI Raquel Garrido et Alexis Corbière, d’avoir employé une femme de ménage sans papiers, dans un article publié par l’hebdomadaire en 2022. La 17e chambre a estimé que le journaliste Aziz Zemouri et le directeur de la publication du Point, Etienne Gernelle, ne pouvaient “bénéficier de l’exception de bonne foi”, au regard de la “base factuelle lacunaire” de l’enquête. Le journaliste, qui a depuis cette affaire quitté la rédaction de l’hebdomadaire, a été condamné à une amende de 4.000 euros pour complicité de diffamation et Etienne Gernelle à la même somme pour diffamation publique. Le journaliste et le magazine devront par ailleurs verser conjointement la somme de 6.000 euros à Raquel Garrido et Alexis Corbière au titre des dommages et intérêts. “Il n’est pas acceptable de publier des articles faux sans aucune vérification”, a déclaré Alexis Corbière à l’issue du délibéré. Selon le député de Seine-Saint-Denis, il s’agit d’un “débat d’intérêt général, parce que tout le monde a droit a une information de qualité”. L’affaire remonte à un article publié en ligne le 21 juin 2022 avec la mention “Exclusif” et qui s’intitulait: “L’employée sans papiers de Raquel Garrido et Alexis Corbière”.Le journaliste Aziz Zemouri y mettait en cause les deux membres du couple alors députés LFI de Seine-Saint-Denis, les accusant d’exploiter une femme de ménage sans papiers qu’ils auraient par ailleurs “soumise à des cadences infernales”. L’article affirmait également que les députés, résidant à Bagnolet, scolarisaient leurs enfants à Paris.Dès le lendemain, l’hebdomadaire avait retiré l’article de son site et admis publiquement son caractère “faux” et “mensonger”.Aziz Zemouri avait de son côté présenté ses “excuses les plus sincères”, estimant avoir été “victime d’une manipulation”.”Nous avons démontré que son enquête était une farce menée complètement à charge, qu’il n’avait pas pris soin de vérifier ses sources et de les recroiser, qu’il n’avait fait quasiment pas de contradictoire”, a souligné Xavier Sauvignet, l’avocat du couple après l’annonce de la condamnation. – “Probité professionnelle” -Pendant le procès, la défense d’Aziz Zemouri avait argué du professionnalisme du journaliste “qui est connu de tous pour sa probité professionnelle”.”Même les meilleurs se font avoir”, avait affirmé Me David-Olivier Kaminski.L’ex-journaliste du Point a toujours affirmé devant les enquêteurs avoir été dupé par une de ses sources, un policier qui lui a donné le tuyau de la femme de ménage sans papiers.Les investigations ont permis de remonter jusqu’à Rudy Succar, un ex-chauffeur de Jean-Christophe Lagarde, député sortant et candidat UDI opposé à Raquel Garrido.Après plusieurs interrogatoires, l’ex-chauffeur avait reconnu s’être fait passer pour la femme de ménage auprès du journaliste sur demande pressante voire “obsessionnelle” de Jean-Christophe Lagarde, car celui-ci aurait voulu obtenir un élément compromettant contre sa concurrente. L’ex-député UDI a dénoncé les mensonges “les plus absolus et les plus absurdes”.Jean-Christophe Lagarde, Rudy Succar et Noam Anouar, le contact policier d’Aziz Zemouri, sont tous les trois mis en examen, notamment pour escroquerie en bande organisée, dans cet autre volet de l’affaire dans lequel l’ex-journaliste du Point est partie civile aux côtés du couple Garrido-Corbière.

Macron tous azimuts, Bayrou encalminé: semaine à deux vitesses pour l’exécutif

Vent dans les voiles après son week-end à Kiev, Emmanuel Macron plonge de plain-pied cette semaine dans la politique intérieure, avec en point d’orgue deux heures d’émission télévisée mardi soir. Offrant un contraste saisissant avec son Premier ministre, englué dans l’affaire Bétharram.Samedi avec Volodymyr Zelensky jouant la paix en Ukraine, mardi répondant aux questions du YouTubeur Tibo InShape: le président Macron se démultiplie, quitte à tenter tous les grands écarts.Il s’est illustré à la manÅ“uvre samedi à Kiev, lors d’un voyage commun avec les dirigeants allemand Friedrich Merz, britannique Keir Starmer et polonais Donald Tusk, plaidant pour un cessez-le-feu inconditionnel de 30 jours entre l’Ukraine et la Russie.  Après huit ans d’activité sur la scène internationale et aux côtés de leaders moins expérimentés, le chef de l’État français a habilement géré la mise en scène individuelle: dîner en tête-à-tête avec M. Zelensky et photo marquante des dirigeants débriefant avec le président américain, Donald Trump, autour du téléphone du Français sur haut-parleur.Des gains politiques que M. Macron espère faire fructifier à domicile, après avoir atteint à l’automne dernier des records personnels d’impopularité, dans le sillage d’une dissolution de l’Assemblée nationale ratée. “Ce n’est pas la remontada” dans les sondages “et il ne peut pas se permettre de rester sur son Aventin”, juge un ministre. Le même, constatant l’appétit retrouvé du président Macron pour les moindres détails de la vie politique intérieure, glisse: “Chassez le naturel, il revient au galop”.Lundi, le président a inauguré à Wissous (Essonne) un “laboratoire d’excellence” de l’entreprise franco-italienne EssilorLuxottica, leader mondial de l’optique, plaidant pour “une politique fiscale qui encourage l’investissement productif”. Un déplacement dans le cadre du raout annuel Choose France sur l’attractivité économique du pays, qu’il présidera le 19 mai.Si mercredi il devrait être sur le terrain pour les commémorations de l’attaque du péage d’Incarville qui a coûté la vie à deux agents pénitentiaires, l’attention se concentre sur ses deux heures d’émission spéciale mardi sur TF1. Il y débattra notamment avec la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, et le maire de Béziers Robert Ménard, répondra à des questions de Français et à des interpellations du YouTubeur Tibo InShape ou du journaliste Charles Biétry, atteint de la maladie de Charcot.- Fraîcheur -L’occasion de défendre le bilan mais aussi de dresser “des perspectives car il reste deux ans de mandat”, fait valoir son entourage.  Au menu, de possibles référendums, alors que M. Macron avait indiqué lors de ses vÅ“ux pour 2025 que les Français seraient amenés à “trancher” sur des sujets déterminants. L’éventail de thèmes que le chef de l’État pourrait soumettre à consultation est large, de l’utilisation des écrans chez les moins de 15 ans à l’organisation territoriale ou la fin de vie. La droite pousse ardemment pour mettre sur la table l’immigration et, la gauche, pour consulter les citoyens sur la retraite à 64 ans.”Est-ce que ce sera vraiment des référendums? Est-ce que ce sera des consultations citoyennes? Est ce que ce sera des sortes de votations? Je ne sais pas”, a évacué lundi la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, sur RTL. François Bayrou, lui, a proposé d’interroger les citoyens sur la trajectoire à venir des finances publiques, trois Français sur cinq s’y montrant favorables, selon un sondage Elabe publié dimanche.   “C’est un des plus importants sujets que la Nation a devant elle aujourd’hui. Je ne crois pas que la classe politique le traitera spontanément”, fait-il valoir auprès de l’AFP, s’en remettant donc au “peuple des citoyens”.La suggestion de M. Bayrou a reçu un accueil tiède dans l’entourage de M. Macron, signe de la fraîcheur d’une relation au sommet de l’exécutif faite de “hauts et de bas”, dixit un proche du Premier ministre.Difficile donc de ne pas regarder les deux heures d’émission de M. Macron à l’aune de ce qui attend M. Bayrou le lendemain: son audition par une commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les violences dans les établissements scolaires. En toile de fond, l’affaire Betharram qui lui colle aux doigts comme le sparadrap du capitaine Haddock, puisqu’il devra se défendre de sa connaissance de faits de violences sexuelles et physiques dans cet établissement au cÅ“ur de son fief des Pyrénées-Atlantiques.Ce dossier mobilise son énergie -il dénonce des “accusations scandaleuses”- plombe sa popularité et alimente son procès en immobilisme. Une situation que semble vouloir exploiter le chef de l’État: “Bayrou dans ses tergiversations et sa lenteur, il donne de l’air à Macron”, glisse un de ses fidèles.

Paris et Alger s’enfoncent dans la crise diplomatique

La crise diplomatique entre Paris et Alger s’est encore aggravée avec de nouvelles expulsions de fonctionnaires français du territoire algérien, à laquelle la France va répondre “de manière immédiate”, “ferme” et “proportionnée”, a annoncé lundi le ministre français des Affaires étrangères.”C’est une décision qui est incompréhensible et qui est brutale”, a réagi Jean-Noël Barrot lors d’un point presse à Pont-L’Evêque (ouest) où il était en déplacement. “Le départ d’agents en mission temporaire est injustifié et injustifiable. Et comme je l’ai fait le mois dernier, nous y répondrons de manière immédiate, de manière ferme et de manière proportionnée à l’atteinte qui est portée à nos intérêts”, a-t-il ajouté.Malgré une tentative de réconciliation début avril orchestrée par les deux présidents Emmanuel Macron et Abdelmadjid Tebboune, les deux pays ont échoué à reprendre langue de manière apaisée et durable, Alger ayant expulsé mi-avril douze fonctionnaires français du ministère de l’Intérieur.Le chargé d’affaires de l’ambassade de France en Algérie – en l’absence de l’ambassadeur Stéphane Romatet, rapatrié à Paris pour consultations – a été convoqué dimanche au ministère algérien des Affaires étrangères pour lui notifier cette nouvelle demande des autorités algériennes, avait-on appris plus tôt de sources diplomatiques françaises.- “Manquements flagrants” -Les fonctionnaires concernés étaient en mission de renfort temporaire, selon ces mêmes sources, qui n’étaient pas en mesure de préciser leur nombre, ni quand l’expulsion sera effective.”C’est une décision que je déplore parce qu’elle n’est ni dans l’intérêt de l’Algérie ni dans l’intérêt de la France”, a également commenté Jean-Noël Barrot.A ce stade, le ministère algérien des Affaires étrangères n’a pas publié de communiqué officialisant cette demande qui a été annoncée par une dépêche de l’Agence de presse algérienne (APS). L’Algérie exige “le rapatriement immédiat” de tous les employés français nommés dans des “conditions irrégulières”, affirme APS.”Cette convocation du diplomate français serait intervenue après le constat de manquements flagrants et répétés de la partie française au respect des procédures consacrées en matière d’affectation d’agents auprès des représentations diplomatiques et consulaires françaises en Algérie”, poursuit l’agence, “sans que ces affectations n’aient fait, au préalable, l’objet, ni de notifications officielles, ni de demandes d’accréditation appropriées comme l’exigent les procédures en vigueur. Les autorités algériennes dénonceraient aussi le blocage du processus d’agrément de deux consuls généraux algériens nommés à Paris et Marseille, ainsi que de sept autres consuls, en attente d’agrément depuis plus de cinq mois.Mi-avril, les autorités algériennes avaient déjà déclaré persona non grata douze fonctionnaires français, tous travaillant pour le ministère de l’Intérieur. Ils avaient dû quitter l’Algérie en 48 heures. Alger avait alors justifié cette décision par le fait que les autorités françaises avaient arrêté et mis en détention un agent consulaire algérien.La France avait immédiatement riposté en prenant une mesure similaire – l’expulsion de 12 agents consulaires algériens – et en rappelant Stéphane Romatet pour consultations. Le diplomate est toujours à Paris.- Gravité inédite -Dimanche, Jean-Noël Barrot avait souligné que la relation bilatérale restait “totalement gelée” depuis mi-avril, lors d’un entretien aux médias français France Inter/France Télévisions/Le Monde.La récente crise, d’une gravité inédite entre l’Algérie et son ancienne puissance coloniale (1830-1962), a démarré à l’été 2024 lorsque Emmanuel Macron a apporté son soutien total à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger. L’Algérie avait immédiatement retiré son ambassadeur à Paris.A l’automne, l’arrestation à Alger de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal pour des déclarations portant, selon l’Algérie, “atteinte à l’intégrité du territoire”, avait fait monter d’un cran les tensions.Les tensions se sont ensuite enflammées début 2025 lorsque Paris a réclamé l’expulsion d’influenceurs algériens, refusée par Alger.Les autorités françaises reprochent, elles, le refus d’Alger de reprendre ses ressortissants qui sont frappés d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).

Fin de vie: la porte-parole du gouvernement laisse entendre son opposition à “l’aide à mourir”

La porte-parole du gouvernement, la LR Sophie Primas, a clairement laissé entendre son opposition personnelle au projet de loi sur “l’aide à mourir” dont l’examen débute lundi à l’Assemblée, illustrant les divisions de l’exécutif sur le sujet.Si Mme Primas a déclaré sur RTL “ne pas savoir ce qu’elle voterait” si elle était sénatrice, elle a de fait exprimé son opposition en renvoyant, de manière inattendue, à une tribune d’un collectif “de citoyens et de soignants de gauche” (“Jusqu’au Bout Solidaires”) publiée sur le site du journal communiste L’Humanité.”Je voudrais vous engager à aller sur le site de l’Humanité voir une tribune absolument exceptionnelle, un collectif de médecins et de personnels soignants qui appellent à rejeter en fait ce texte sur la fin de vie”, a-t-elle affirmé.Dans cette tribune, ce collectif juge que la loi est “antisociale” car “la volonté de mourir ne tombe pas du ciel, ni ne surgit purement de l’individu” mais résulte “d’un discours intériorisé, dans une société qui dévalorise certaines vies (…) moins productives, moins indépendantes”.Mme Primas a laissé entendre que les amendements du gouvernement – défendus par la ministre Catherine Vautrin qui porte le texte – pour faire en sorte que “l’accès à l’aide à mourir soit très encadré”, n’allaient pas assez loin.”Si on regarde, par exemple, la législation au Canada, qui était très restrictive au début, elle a tendance aujourd’hui à s’élargir sur des publics vulnérables”, a-t-elle averti.Les députés débattront deux semaines durant, de deux propositions de loi, portant l’une sur les soins palliatifs, et l’autre sur l’aide à mourir. Fait inhabituel, le gouvernement est très divisé sur le second texte, avec notamment le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (LR) en opposant déterminé et le Premier ministre lui-même François Bayrou assez réservé. 

Présidence LR: Retailleau promet un “étendard” de la droite en 2027

Bruno Retailleau, candidat à la présidence de LR, a promis dimanche que son parti aurait “un étendard” lors de la présidentielle de 2027, dans une réponse implicite à son rival Laurent Wauquiez qui le soupçonne de se rapprocher de l’ancien Premier ministre Édouard Philippe.”Nous avons vocation à avoir notre étendard LR (…) en 2027″, a affirmé le ministre à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), à une semaine de l’élection dimanche prochain du président des Républicains.”Je le dis à ceux qui font mine de ne pas comprendre”, a-t-il ajouté devant près de 2.000 personnes, estimées à “plus de 3.000” par lui-même.Il a ainsi répondu implicitement à Laurent Wauquiez qui a évoqué cette semaine “des bruits” sur un pacte pour la présidentielle entre Bruno Retailleau et Édouard Philippe, le patron d’Horizons. Le slogan de M. Retailleau “la droite fière et sincère” semble aussi cibler son rival, souvent présenté par ses détracteurs comme “insincère”. Le ministre de l’Intérieur s’est exprimé face à un public acquis, au premier rang duquel figuraient des ténors du parti. Parmi eux, le président du Sénat Gérard Larcher, celui des Hauts-de-France Xavier Bertrand, la porte-parole du gouvernement Sophie Primas et la présidente de la fédération de Paris Agnès Evren.Arrivé au son de “The show must go on” de Queen, Bruno Retailleau s’est employé à décocher ses flèches sur La France insoumise, qui se retrouve au centre de la campagne à la présidence de LR. Pendant cette campagne, “mes coups je les ai destinés uniquement à mes adversaires (…)”, a affirmé le ministre, faisant huer par le public LFI qu’il a qualifié de “honte”. Son adversaire Laurent Wauquiez a, pour sa part, affronté le coordinateur national de La France insoumise (LFI) Manuel Bompard lors d’un débat musclé sur BFMTV. Le patron des députés LR a réitéré ses attaques qu’il dirige dans ses meetings contre le parti de Jean-Luc Mélenchon, dénonçant une “dérive de LFI dans une proximité qui va toujours plus loin dans la direction de l’intégrisme musulman” et l’accusant “d’aller chercher les voix du communautarisme islamiste”.  M. Bompard, qui a qualifié de “ridicules” les attaques de patron des députés LR et lui a reproché de “mentir comme un arracheur de dents”, a contre-attaqué en l’accusant “d’alimenter des fantasmes” sur les Insoumis. “Vous êtes venu faire croire aux gens que les problèmes du pays seraient de la responsabilité de LFI alors qu’elle n’a pas gouverné ce pays”, a-t-il déploré, appelant à “partager les richesses” et à “lutter contre toutes les formes de racisme et discrimination”. “Je suis face à vous parce que je considère que vous êtes une menace pour la République”, a répliqué Laurent Wauquiez, qui veut faire des Républicains “un rempart contre le projet de LFI pour la France”. 

Plusieurs milliers de manifestants contre l’islamophobie dimanche à Paris

Plusieurs milliers de manifestants ont défilé dimanche à Paris à l’appel de plusieurs organisations et de personnalités pour dénoncer “la progression de l’islamophobie en France” et rendre hommage à Aboubakar Cissé, jeune Malien tué dans une mosquée du Gard.”Le racisme, ça commence avec des mots et ça finit comme Aboubakar”, clamait une pancarte visible dans le cortège où ont pris place de nombreux représentants de la France Insoumise, dont Jean-Luc Mélenchon, Louis Boyard, Aymeric Caron, Aurélie Trouvé ou Eric Coquerel, a constaté une journaliste de l’AFP.”Avec la mort d’Aboubakar Cissé, une ligne rouge a été franchie”, a estimé Tarek, 44 ans, cadre de production francilien, défilant sous le soleil avec un grand drapeau bleu-blanc-rouge.Au milieu de drapeaux français et palestiniens, les manifestants scandaient notamment “non, non à l’islamophobie”, avec plusieurs slogans et pancartes ciblant le ministre de l’Intérieur: “Même si Retailleau ne veut pas, nous on est là”, “c’est pas les femmes voilées, c’est pas les musulmans, c’est Retailleau qu’il faut virer”.Des organisations antiracistes avaient appelé à défiler dans la capitale, où la préfecture de police a compté 3.700 participants et les organisateurs 15.000, et ailleurs en France: ils étaient quelque 400 à Lille, environ 200 à Lyon selon la préfecture, 150 à Marseille selon les organisateurs et la préfecture de police.Le député LFI Éric Coquerel a déploré une “augmentation de l’islamophobie de manière incontestable, jusqu’à la mort d’Aboubakar Cissé dans une mosquée”. “Jamais on ne dira assez la responsabilité du ministre Retailleau qui fusionne droite et extrême droite”, a-t-il lancé, assurant à “nos compatriotes de confession musulmane” qu'”on ne lâchera rien”.”L’islamophobie tue, blesse, discrimine, humilie… Stop”, pouvait-on lire sur une pancarte à Marseille, où, dans le rassemblement, se trouvaient aussi un prêtre catholique, le père Joseph Sene, 36 ans, “venu soutenir nos frères musulmans”, et un pasteur protestant, Bryan Parrish, 63 ans, pour lequel “on peut très bien vivre ensemble”.Les trois premiers mois de l’année ont enregistré une augmentation des actes antimusulmans de 72% par rapport à la période en 2024 avec 79 cas recensés, selon un décompte du ministère de l’Intérieur.Yassine Benyettou, secrétaire national du collectif RED Jeunes et coorganisateur de la marche, a déploré cette semaine “une peur constante” grandissante dans la communauté musulmane, estimant que la “parole décomplexée” d’une partie de la classe politique alimente un climat antimusulman.Le meurtre d’Aboubakar Cissé a ravivé un débat autour du terme même d'”islamophobie”.Bruno Retailleau, dont l’attitude dans cette affaire a été critiquée à gauche et par des proches de la victime, a estimé qu'”il y a une connotation idéologique du terme +islamophobie+ très marquée vis-à-vis des Frères musulmans, qui fait que dans notre ministère, on prend la précaution de ne pas l’utiliser”.Le Premier ministre François Bayrou a au contraire défendu l’emploi du terme “islamophobe” dans cette affaire.Ce débat a trouvé un écho dans le cortège parisien dimanche avec cette pancarte brandie par un manifestant: “Ils ne sont pas islamophobes, c’est juste qu’ils n’aiment pas les musulmans”.ic-sm-burs/alu/jp

La relation entre Paris et Alger reste “totalement gelée”, déplore le chef de la diplomatie française

La relation entre la France et l’Algérie reste “totalement gelée” depuis l’expulsion brutale mi-avril de douze fonctionnaires français par Alger et une mesure de représailles similaires par Paris, a déploré dimanche le chef de la diplomatie française lors d’un entretien France Inter/France Télévisions/Le Monde.Plusieurs élus français, dont des députés et sénateurs de gauche et du centre, se sont rendus cette semaine en Algérie pour commémorer les massacres du 8 mai 1945, en pleines tensions entre Alger et Paris.”Ces massacres de Sétif méritent d’être commémorés. D’ailleurs l’ambassade de France à Alger a déposé une gerbe à cette occasion”, a souligné Jean-Noël Barrot. “Ça s’inscrit dans la logique de mémoire de vérité dans laquelle la France est engagée depuis 2017”, a-t-il précisé. “Il est toujours positif que les parlementaires puissent se déplacer à ces occasions, mais la relation reste bloquée et totalement gelée”, a-t-il souligné.Rappelé en France à la demande d’Emmanuel Macron, l’ambassadeur de France à Alger Stéphane Romatet est toujours à Paris “pour consultations” et aucune date de retour en Algérie n’a été évoquée pour le moment. Cette situation est “la faute des autorités algériennes qui ont décidé brutalement d’expulser douze de nos agents”, a dit le chef de la diplomatie. “Ce n’est pas uniquement une décision brutale sur le plan administratif, ce sont des hommes et des femmes qui ont dû quitter précipitamment leurs familles, leurs enfants, leurs domiciles”, a-t-il ajouté. Interrogé sur de potentielles sanctions contre Alger, Jean-Noël Barrot a rappelé avoir pris en début d’année des mesures “pour restreindre l’accès à la circulation des dignitaires” en France, qui avaient été “vivement ressenties par les personnes concernées”.”Je ne m’interdis pas d’en prendre (de nouvelles, ndlr). Je ne dirai pas forcément quand je les prendrai, quand je ne les prendrai pas. Ainsi fonctionne la diplomatie”, a-t-il conclu.

Frères musulmans: un rapport présenté en conseil de défense le 21 mai

Un rapport sur le mouvement des Frères musulmans et son “entrisme” sera au coeur d’un conseil de défense présidé par Emmanuel Macron le 21 mai, a déclaré dimanche le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.Invité lors du Grand Jury RTL/M6/Le Figaro/Public Sénat à confirmer la date de cette réunion pour évoquer ce rapport tenu pour l’instant secret, le ministre a répondu qu'”il y aura bien ce conseil de défense qui sera présidé par le chef de l’Etat”. “Il sera bien le 21 mai et pour moi c’est fondamental parce que cela signifie que cette question va être placée au cÅ“ur de l’Etat et de l’interministériel”, a-t-il ajouté en évoquant “une menace pour la République”.Ce rapport n’est pas publié “parce qu’il est classifié confidentiel défense” et renferme des informations “qui, si elles étaient connues, y compris de ceux qui sont dans ce rapport, pourraient les renseigner”, mais une “version allégée” devrait être diffusée à une date encore à fixer, selon lui.Ce rapport pourrait-il proposer l’interdiction des Frères musulmans? “Non, parce que le problème des Frères musulmans, c’est qu’il y a peu de choses dans la confrérie secrète” mais “c’est l’entrisme”, a rétorqué le ministre. “Les Frères musulmans ont inventé la matrice politique de l’islamisme, mais ils ont un discours très très lisse. Et, aujourd’hui, on n’arriverait pas à constituer des preuves pour une dissolution”, a-t-il développé. “En revanche, là où on peut taper et c’est ce que l’on fait (…), c’est sur l’entrisme dans les clubs de sport, dans les écoles Al Kindi par exemple, c’est la question d’Averroès, la question de leur propre institut de formation à Château-Chinon, dans la Nièvre, qui vient d’être perquisitionné”, a poursuivi Bruno Retailleau.Le ministre avait annoncé il y a deux semaines son intention de rendre public “dans quelques jours” un rapport “accablant”, “constitué à partir de renseignements des services les plus qualifiés de l’Etat”, sur le “+frérisme+, les frères musulmans et leur entrisme”. Le gouvernement avait confié en mai 2024 une mission à deux hauts fonctionnaires sur “l’islamisme politique et la mouvance des Frères musulmans”, chargée de rendre un rapport à l’automne 2024.Ces travaux sont présentés comme étant dans la droite ligne du discours des Mureaux (Yvelines) sur le séparatisme prononcé par Emmanuel Macron en 2020 et qui a débouché sur la loi sur les principes et valeurs de la République de 2021. 

Bétharram: Mignola dénonce “beaucoup de calculs politiques” avant l’audition de Bayrou

Le ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola a dénoncé dimanche “beaucoup de calculs politiques contre le Premier ministre” dans l’affaire Bétharram, avant l’audition de François Bayrou mercredi à l’Assemblée où il viendra avec “tous les éléments” montrant “qu’il n’a pas menti”.”Je vois bien qu’il y a derrière tout ça beaucoup de calculs politiques contre le Premier ministre”, a déploré M. Mignola sur le plateau de France 3.La veille depuis Brest, M. Bayrou avait lui aussi ciblé “des campagnes dont le seul but est la destruction” et non “la recherche de la vérité”. Une manière de viser, sans les citer, des députés de gauche, notamment Insoumis, particulièrement actifs sur la question.Attendu mercredi à 17H00 devant la commission d’enquête sur les violences dans les établissements scolaires, le Premier ministre “s’est préparé sérieusement parce que c’est une épreuve politique”, a fait valoir le ministre MoDem, fidèle de M. Bayrou.”Il va venir avec tous les éléments permettant de montrer qu’il n’a pas menti” sur sa connaissance des violences physiques et sexuelles dans l’établissement catholique de Bétharram (Pyrénées-Atlantiques), au cÅ“ur d’un scandale, a assuré M. Mignola.Pour le Premier ministre, “c’est aussi une épreuve humaine, parce que il se retrouve aussi dans une situation où il est père de victime”, a appuyé M. Mignola. Une allusion aux révélations de la fille de M. Bayrou, scolarisée au lycée à Bétharram où elle a été témoin de violences, et qui a évoqué un passage à tabac lors d’une colonie de vacances par un curé qui intervenait par ailleurs à Igon, établissement pour filles géré par la congrégation de Bétharram.Selon M. Mignola, “ce à quoi le gouvernement tiendra” lors de cette commission d’enquête, “c’est: est ce que on regarde la mécanique qui a conduit à réduire au silence des victimes?”Interrogé sur le même plateau, le député RN Philippe Ballard a dit attendre du Premier ministre “qu’il nous dise tout ce qu’il à à nous dire”, mais aussi “que le rapporteur” LFI Paul Vannier “mène les auditions en étant constructif”.”J’ai assisté à quelques unes des auditions des fois, c’était franchement un peu à charge quand même”, a-t-il observé, fustigeant “la façon dont notamment La France insoumise” et “les écologistes aussi se comportent dans cette affaire”.

Les Français favorables à l’organisation d’un referendum, proposée par Bayrou, selon un sondage

Les Français sont très majoritairement favorables (83%) à l’organisation d’un referendum et placent l’économie, les retraites et l’immigration en tête des sujets sur lesquels ils aimeraient être questionnés, selon un sondage Elabe pour BFMTV, publié dimanche. A la question “ces derniers mois, plusieurs personnalités politiques ont évoqué le souhait d’organiser un référendum, sur différents sujets. Sur le principe, y êtes-vous favorable ou opposé ?”, plus d’un Français sur deux se dit favorable et 28% très favorables. Cette étude est publiée après la proposition du Premier ministre François Bayrou d’interroger les Français sur la trajectoire à venir des finances publiques. “Cette idée a pénétré l’opinion”, s’est d’ailleurs félicité M. Bayrou samedi en marge d’un déplacement à Brest.”Beaucoup de citoyens français disent: oui au fond, que nous soyons pour une fois associés à ces décisions, c’est une chose qui nous intéresse et qui est très importante. Alors le monde politique est un peu moins enthousiaste, on comprend assez bien pourquoi:  parce que l’intervention directe des citoyens change le rapport de force et le débat”, a encore observé le Premier ministre.Le président Emmanuel Macron avait également dans ses voeux pour 2025 proposé d’organiser plusieurs scrutins de ce type. Il pourrait se montrer plus précis sur la question lors d’une émission spéciale mardi soir sur TF1.A la question “si un référendum devait être organisé dans les mois à venir, sur quels sujets souhaiteriez-vous qu’il porte”, 59% des personnes interrogées citent la dépense, la dette, les impôts. Suivent ex-aequo les retraites et l’immigration (52%). Ils sont 43% à demander à être interrogés sur la fin de vie, 22% sur la réduction du nombre d’échelons territoriaux et 19% sur la proportionnelle.Dans le bas du tableau, on trouve les rythmes scolaires et l’usage des écrans .et réseaux sociaux pour les enfants (16%).Sondage réalisé par internet les 6 et 7 mai sur un échantillon de 1.000 personnes représentatives de la population de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. La marge d’erreur est comprise entre 1,4 et 3,1 points.Â