AFP Politics

Fin de vie: la ministre de la Santé favorable à reprendre le texte en l’état

Les débats parlementaires sur la fin de vie, qui vont reprendre début 2025, feraient mieux de se baser sur le texte déjà élaboré par le gouvernement et la législature précédents, a estimé mardi la ministre de la Santé.”A titre personnel, je pense qu’on peut très bien porter le (…) texte qui a déjà été travaillé à l’Assemblée nationale”, a déclaré Geneviève Darrieussecq sur la chaîne Public Sénat.Les députés doivent examiner en février un texte sur la fin de vie, relançant ainsi un feuilleton qui dure depuis plusieurs années sur ce sujet de société particulièrement sensible.Le précédent gouvernement avait, après de longs mois de gestation, mis sur la table un texte prévoyant de légaliser le suicide assisté et dans certains cas, l’euthanasie, qualifiés d'”aide active à mourir”. Ce texte, qui y assortissait de strictes conditions, était parvenu à l’Assemblée nationale mais son examen a été interrompu par la dissolution et les élections de mi-2024.Le sort de ce projet est donc en suspens, alors que l’actuel gouvernement rassemble le centre et la droite, cette dernière étant historiquement très rétive à la légalisation de l’euthanasie et du suicide assisté.Le Premier ministre Michel Barnier, lui-même issu de la droite, a certes décidé de relancer les débats parlementaires. Mais un flou demeure sur le texte qui leur servira de base.Le gouvernement pourrait soit présenter un nouveau projet, soit accepter de s’associer à une proposition déposée cet été par le député Olivier Falorni (groupe MoDem), reprenant l’essentiel du précédent projet dont il était le rapporteur.”Ce serait le plus logique puisqu’il y a déjà un débat qui a commencé”, a jugé Mme Darrieussecq.La ministre s’en est néanmoins remise à la décision de M. Barnier, affirmant qu’il gardait pour l’heure “toutes les options sur la table” mais n’était “pas du tout hostile à la reprise du texte Falorni”.Sur le calendrier prévu, Mme Darrieussecq a dit souhaiter que le texte avance “le plus rapidement possible” sans s’engager sur une date d’adoption.

Retailleau cible Le Pen et se demande si elle préfère un Insoumis à Beauvau

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a prévenu lundi que la censure du gouvernement “précipiterait la France dans le gouffre” et a interpellé Marine Le Pen devant les militants LR de Paris en lui demandant si elle préférait l’Insoumis Louis Boyard à Beauvau.”Si demain une motion de censure était votée, ce serait une crise de régime, une crise financière qui précipiterait la France dans le gouffre et notamment les plus faibles”, a affirmé le ministre devant près de 500 personnes réunies par la fédération LR de Paris, présidée par la sénatrice Agnès Evren.Dans son intervention, il a ciblé la dirigeante du RN qui avait réitéré le matin sa menace de censurer le gouvernement, à l’issue d’une rencontre avec le Premier ministre Michel Barnier consacrée au budget.”Le petit monde politico-médiatique s’affole parce que ce matin, entre chien et loup, on a vu un sourcil de Marine Le Pen s’agiter un peu plus que d’habitude”, a ironisé le ministre lors d’un discours de près de 45 minutes dans le XVIe arrondissement de Paris, un fief historique de la droite.Il a interpellé directement la patronne du RN en lui posant des questions sur les conséquences d’une censure qui pourrait entraîner, à ses yeux, l’arrivée de la gauche à Matignon.”Pense-t-elle que le pouvoir d’achat serait mieux défendu par (la députée écologiste) Sandrine Rousseau qui veut le droit à la paresse?”, a-t-il demandé.”La sécurité des Français serait-elle mieux assurée si, prenons un exemple au hasard, (le député insoumis) Louis Boyard était à ma place, lui qui affirme que la police tue?”, a-t-il renchéri.Devant des militants qui l’ont acclamé debout, M. Retailleau a reconnu qu’il ne savait pas “combien de temps nous aurons pour agir”, mais s’est engagé à “agir vite” pour que les Français puissent voir les résultats de sa politique “dans les prochains mois”.Dans son intervention aux allures de meeting, le ministre a écarté toute ambition présidentielle.”Ce qui m’importe à moi, ce n’est pas de récolter. Je suis un semeur”, a assuré M. Retailleau, estimant qu’il lui importait peu que d’autres récoltent les fruits “des graines d’autorité et de fermeté que nous semons”.”Au moins, je sais qu’ils profiteront aux Françaises et aux Français’, a-t-il souligné.

Soutien attendu de Bruxelles au budget du gouvernement français en pleine crise

La Commission européenne publie mardi son évaluation des budgets des Etats membres de l’UE et devrait apporter son soutien au gouvernement français, menacé de censure, en validant ses efforts de rigueur.La France figure en Europe parmi les cancres. Avec un déficit public en net dérapage, attendu cette année à 6,2% du produit intérieur brut, elle affiche la pire performance des Vingt-Sept, à l’exception de la Roumanie, très loin du plafond de 3% autorisé par les règles de l’UE.Sous la pression des marchés financiers, le nouveau ministre des Finances Antoine Armand a prévu pour l’an prochain un effort de “60 milliards” d’euros, sous forme de réductions de dépenses et d’impôts nouveaux. Mais la potion amère a du mal à passer.La cheffe de file des députés du Rassemblement national Marine Le Pen conteste certaines mesures, comme l’augmentation des taxes sur l’électricité, qui doivent affecter le pouvoir d’achat des ménages. Elle a réitéré lundi sa menace de faire tomber le gouvernement de centre droit en votant une motion de censure avec la gauche.Dans ce contexte, la Commission européenne doit publier mardi à 15H00 (14H00 GMT) son opinion sur les budgets 2025 des vingt pays de la zone euro. Elle doit aussi évaluer les plans budgétaires à moyen terme des pays de l’UE, en particulier la trajectoire de retour sous les 3% de déficit pour les pays ayant franchi cette limite.Bruxelles devrait donner un satisfecit au gouvernement français et estimer que son plan met la France sur la bonne voie pour redresser ses comptes, ont expliqué à l’AFP des sources européennes, sous couvert de l’anonymat.Paris vise une réduction de son déficit, à 5% du PIB en 2025, avant un retour “dans les clous” en 2029 à 2,8%.”L’approche du gouvernement est de faire l’année prochaine un effort budgétaire plus fort même que ce qui est attendu par la Commission”, explique Andreas Eisl, expert de l’Institut Jacques-Delors.Toute la question est de savoir si le gouvernement survivra et si le projet validé par l’exécutif européen sera effectivement mis en Å“uvre.- “Fragilité politique” -“La situation de fragilité politique de la France inquiète évidemment la Commission”, souligne M. Eisl.Depuis l’été, la deuxième économie européenne fait partie d’un groupe de huit pays en procédure de déficit excessif, avec la Belgique, la Hongrie, l’Italie, Malte, la Pologne, la Roumanie et la Slovaquie.Ces pays doivent prendre des mesures correctrices pour respecter à l’avenir les règles budgétaires de l’Union européenne, sous peine d’amende.Depuis la création de l’euro, la France a été la plupart du temps en déficit excessif, même si elle en était sortie depuis 2017.Jusqu’à présent, la Commission n’a jamais osé recourir aux sanctions financières, jugées politiquement explosives. Mais cela pourrait changer.Si elle ne produit pas les efforts demandés par ses partenaires, la France pourrait selon les textes se voir imposer à partir de l’été prochain des amendes totalisant chaque année 0,1% de son PIB, soit environ 2,8 milliards d’euros.Le pacte de stabilité avait été suspendu entre 2020 et 2023 afin d’éviter un effondrement de l’économie européenne après la pandémie de Covid-19 puis la guerre en Ukraine.Il a été réactivé en début d’année tout en subissant une cure de rajeunissement afin de le rendre plus souple et pragmatique. Les trajectoires budgétaires sont désormais adaptées à chaque État membre et des marges de manÅ“uvre ont été introduites pour l’investissement. Elles s’étalent sur une période de quatre ans, qui peut être prolongée à sept ans pour rendre la correction des déficits moins brutale, en échange de réformes.Les sanctions financières pour non-respect du pacte, autrefois jugées trop sévères et inapplicables, ont été réduites pour faciliter leur mise en Å“uvre.”Il y a une pression de plusieurs États membres sur la Commission pour qu’elle punisse ceux qui ne suivent pas les règles”, souligne M. Eisl, “si dès le début, on ne les applique pas, elles ne seront respectées par personne”.

Les agriculteurs mobilisés contre les “entraves”, débat sur le Mercosur à l’Assemblée

“Entendez-nous dans nos campagnes!”: les agriculteurs entendent multiplier mardi les actions contre les “entraves” et les “normes” après une première semaine d’actions contre le traité de libre-échange Mercosur, qui fera l’objet d’un débat à l’Assemblée dans l’après-midi.Dans un climat tendu à quelques semaines de leurs élections professionnelles, les syndicats sont repartis sur le terrain à la mi-novembre en ordre dispersé. Moins d’un an après une mobilisation historique et après un été difficile marqué par de mauvaises récoltes et des maladies animales, les agriculteurs estiment n’avoir pas obtenu suffisamment d’avancées concrètes.Après des actions symboliques – feux de la colère, rassemblements – revendiquées dans 85 départements la semaine dernière, l’alliance majoritaire FNSEA-JA prévoit d’occuper le terrain jusqu’à jeudi soir.”Nous avons commencé par une mobilisation contre le Mercosur, alors que se tenait le G20 au Brésil. Nous entrons dans un deuxième temps, contre les entraves au métier d’agriculteur, avant une phase qui sera plus consacrée à la question des revenus”, a indiqué à l’AFP le président de la FNSEA Arnaud Rousseau, prévoyant des actions ciblant notamment des préfectures, des agences de l’eau ou des bureaux de l’Office français de la biodiversité (OFB).Contre “la concurrence déloyale”, les manifestants défendront notamment le retour de l’acétamipride, un insecticide de la famille des néonicotinoïdes, réclamé par les producteurs de noisettes et de betteraves à sucre. Nocif pour les pollinisateurs, il est interdit en France mais utilisé dans d’autres pays de l’Union européenne.De son côté, la Coordination rurale, 2e syndicat agricole, prévoit “d’amplifier” sa mobilisation au-delà du Sud-Ouest où se sont jusqu’ici concentrées ses actions – barrages filtrants dans le Sud-Ouest, blocage du port de Bordeaux, saccage d’un bureau de l’OFB dans la Creuse.Mardi, le syndicat prévoit notamment un rassemblement devant le Parlement européen. Un cortège de 25 tracteurs a quitté Vesoul (Haute-Saône) lundi peu après 18H00 pour rejoindre Strasbourg, a constaté un correspondant de l’AFP.- Vers un vote unanime ? -Opposée depuis des décennies au libre-échange, la Confédération paysanne, 3e syndicat représentatif, continue ses mobilisations contre le Mercosur, avec une action en Dordogne dans la journée.Les syndicats incitent leurs sections locales à l’autonomie dans une atmosphère électrique de surenchère pré-électorale, comme en témoignage la perturbation d’un déplacement d’Arnaud Rousseau vendredi à Agen par des militants de la CR du Lot-et-Garonne.Dès lundi, des militants du syndicat majoritaire FNSEA ont bâti un mur devant la préfecture des Ardennes, pour “représenter la distance qui sépare le paysan et l’administration”.De son côté, la Coordination rurale a déversé pneus et fumier devant la préfecture du Pas-de-Calais, déplorant que l’Etat ne propose qu’une chose: “des prêts pour rembourser des prêts” au lieu de protéger le revenu des agriculteurs.La ministre de l’Agriculture Annie Genevard a promis lundi sur France Inter que les agriculteurs verraient “très, très vite” des choses concrètes et assuré que la France progressait dans la construction d’une minorité de blocage à l’accord UE-Mercosur: après l’Italie, la Pologne a exprimé son rejet vendredi.Mardi après-midi, la ministre de l’Agriculture portera avec son homologue déléguée au Commerce extérieur, Sophie Primas, la parole du gouvernement à l’Assemblée nationale où se tiendra un débat puis un vote sur ce traité.Le gouvernement espère un vote unanime qui donnerait du poids à la position française face à la Commission européenne, seule habilitée à négocier pour les 27 ce traité de libre-échange.Mais rien n’est gagné d’avance.Si le député Dominique Potier (PS) espère une certaine unité contre l’accord, il précise que le vote du groupe socialiste dépendra de la déclaration du gouvernement: “nous jugerons en l’état.”Pour Arnaud Le Gall qui présentera la position de la France insoumise, seule une proposition du gouvernement qui “mettrait fin aux négociations” obtiendrait cependant un vote favorable de LFI. S’opposer à l’accord “en l’état” ne suffira pas.Du côté du Rassemblement national, la députée Hélène Laporte s’est étonnée d’un nouveau vote, rappelant que l’Assemblée s’était déjà prononcée contre en juin 2023 avec l’adoption d’une résolution. “Nous allons rester linéaires, nous sommes contre cet accord”, a-t-elle déclaré à l’AFP.

Budget de la Sécu: vote sans suspense au Sénat, avant des négociations incertaines

Le budget de la Sécurité sociale pour 2025 entre dans sa dernière ligne droite mardi avec un vote sans suspense du Sénat sur ce projet irritant pour la macronie, qui pourrait le mettre en péril dès mercredi lors d’une négociation cruciale entre députés et sénateurs.Au cÅ“ur d’un automne budgétaire à haut risque pour le Premier ministre Michel Barnier, menacé de censure, les votes de soutien au gouvernement sont autant de bouffées d’oxygène pour la nouvelle coalition.Le Sénat s’apprête à lui en offrir une, en validant très largement, dans l’après-midi, le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. En première lecture, l’Assemblée nationale n’avait pas pu passer au vote sur ce texte dans les délais fixés par la Constitution.Légèrement remanié par la droite et le centre, majoritaires à la chambre haute, ce budget de la Sécu pour 2025 reste fidèle à la copie initiale du gouvernement, qui cherche désespérément des pistes d’économie face à des finances sociales en berne.Selon les calculs du gouvernement, l’examen du texte au Sénat, la semaine passée, a même permis de réduire d’un milliard supplémentaire le déficit prévisionnel de la Sécurité sociale pour 2025, estimé à 15 milliards d’euros, contre 16 milliards selon l’objectif initial et 18,5 milliards en 2024.- “Répartir l’effort” -“Nous avions un objectif: maintenir l’effort financier et le répartir pour qu’il soit collectif. Je crois que nous l’avons tenu”, se satisfait le président Les Républicains de la commission des Affaires sociales du Sénat, Philippe Mouiller, auprès de l’AFP.Retraités, assurés, entreprises, patients, professionnels de santé… Tout le monde est mis à contribution dans le projet gouvernemental, truffé de mesures jugées sensibles jusqu’au sein de la nouvelle coalition.Il prévoit ainsi une augmentation des retraites de la moitié de l’inflation au 1er janvier, puis d’une deuxième moitié au 1er juillet pour les seules pensions sous le Smic, fruit d’un accord entre la droite et le gouvernement.Diverses taxes sur les sodas, le tabac et les jeux d’argent ont également été votées par le Sénat, ainsi qu’une contribution de sept heures de “solidarité” par an travaillées sans rémunération par tous les salariés pour financer la dépendance, une mesure très critiquée à gauche.Mais le dispositif qui cristallise tous les regards touche les entreprises, avec une réduction des allègements de cotisations patronales, qui s’envolent depuis quelques années.Le gouvernement proposait un effort de quatre milliards d’euros, le Sénat l’a réduit à trois milliards… Mais le camp macroniste ne veut pas en entendre parler et demande la suppression de la mesure.Celle-ci sera au cÅ“ur des débats d’une commission mixte paritaire (CMP), un conciliabule qui réunira mercredi (14h00) sept députés et sept sénateurs, chargés d’aboutir à un texte de compromis. – Quel compromis sur les allègements ? -Les troupes de la coalition y seront majoritaires, mais les députés Ensemble pour la République (EPR) menacent de bloquer tout accord s’ils n’ont pas gain de cause sur cette mesure en forme de ligne rouge.”Il y a une question centrale, celle du coût du travail (…) Sur le fond, je leur réponds qu’ils ont raison, mais j’ai aussi la problématique du redressement des comptes. Cet équilibre, ce chemin de crête, il faut s’y tenir”, a reconnu le ministre des Comptes publics Laurent Saint-Martin sur Public Sénat lundi.Pour lui, un “bon consensus” pourrait se dégager en CMP en réduisant l’effort “d’un peu plus de la moitié”, soit 1,5 milliard contre quatre initialement demandés aux entreprises.”Nous avons une forte responsabilité. Il faut du courage: les efforts que nous ferons cette année ne seront peut-être plus à faire l’année prochaine”, alerte de son côté la rapporteure générale du budget de la Sécu, la sénatrice centriste Elisabeth Doineau.Cette négociation en petit comité lors de la CMP ne saurait masquer le risque principal qui pèse sur le gouvernement: celui de la censure.Car c’est bien sur ce projet de budget de la Sécu que Michel Barnier compte activer le premier 49.3 de son passage à Matignon, au retour du texte à l’Assemblée nationale le 2 décembre… Et si la gauche et le RN s’allient pour voter la motion de censure qui suivra, le gouvernement serait renversé.

Le budget au Sénat, dernières heures apaisées pour un gouvernement en sursis

Le Sénat s’est saisi lundi du projet de budget du gouvernement pour 2025, prêt à soutenir l’essentiel des mesures de ce texte à haut risque pour Michel Barnier, toujours menacé de censure par le Rassemblement national.Pour valider un budget proche de son projet initial, le Premier ministre, privé de majorité à l’Assemblée, compte sur la chambre haute, où sa coalition gouvernementale est largement majoritaire. Sur Public Sénat, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a dit toujours espérer aboutir à un effort budgétaire “autour de 60 milliards”. Mais “si c’est un petit peu moins, ce n’est pas très grave”, quitte à ce que le déficit atteigne “un petit peu plus” que les 5% du PIB visés. Rejeté en première lecture à l’Assemblée, c’est dans sa version initiale, celle soumise par le gouvernement, que le budget est arrivé au palais du Luxembourg: les sénateurs ont entamé lundi l’examen des recettes, avant de passer aux dépenses en principe la semaine prochaine. Un vote solennel est prévu le 12 décembre.”Pour la première fois depuis au moins sept ans et sans doute une dizaine d’années, il y a une claire majorité au Sénat pour accompagner et pour soutenir – sans complaisance mais de manière positive -, l’action du gouvernement”, a insisté ces derniers jours Michel Barnier.Ce budget “est perfectible et nous comptons évidemment, plus que sur toutes autres, sur les discussions qui vont avoir lieu dans cet hémicycle pour en améliorer le contenu”, a lancé le ministre de l’Economie Antoine Armand, en ouverture des débats à la chambre haute.Premier signe positif pour le gouvernement: les sénateurs ont adopté en parallèle le projet de loi de finances de “fin de gestion” pour 2024, un texte moins emblématique qui fixe d’ultimes ajustements budgétaires en fin d’année.D’autres mesures plus sensibles arrivent néanmoins dans le budget 2025, comme la “contribution exceptionnelle” sur les bénéfices des grandes entreprises ou sur l’imposition minimale demandée aux ménages les plus aisés pendant trois ans. Deux dispositifs loin d’être dans l’ADN de la droite.- “Socle” divisé -La chambre haute entend également poser quelques marqueurs en disant non à l’augmentation de la taxe sur l’électricité, et surtout en réduisant la contribution demandée aux collectivités territoriales, toujours choyées dans cet hémicycle.”L’effort de 5 milliards d’euros n’est pas envisageable. Nous souhaitons le limiter à 2 milliards et réaliser les 3 milliards d’économies ailleurs”, a promis le président du Sénat Gérard Larcher devant le Congrès des maires de France.La gauche, minoritaire, ne manquera pas, de son côté, de s’indigner face à ce qu’elle qualifie de “renoncement”. Signe que les rapports de force diffèrent dans les deux chambres: le Sénat a rejeté un dispositif proposé par le macroniste et ex-socialiste Xavier Iacovelli pour défiscaliser la pension alimentaire reçue par le parent ayant la garde de l’enfant, tout en supprimant l’avantage fiscal dont bénéficie celui qui la verse. Cette mesure, favorable aux familles monoparentales, avait été approuvée fin octobre à l’Assemblée grâce aux voix de gauche – avant que le budget, dans son ensemble, y soit rejeté.Autre divergence entre les deux chambres: le Sénat a rejeté l’idée de transformer en crédit d’impôt la réduction fiscale sur les frais de séjour en Ehpad, ce qui aurait permis aux plus modestes d’en bénéficier également. Là aussi, la mesure avait précédemment été approuvée à l’Assemblée.Le “socle” gouvernemental s’est par ailleurs divisé sur une proposition vinant à taxer d’avantage les retraités, en abaissant le plafond de leur abattement de 10% – ce qui aurait donc surtout frappé les contribuables les plus aisés. La mesure, qui aurait pu rapporter deux milliards d’euros mais n’était pas soutenue par le gouvernement, a été rejetée: les sénateurs LR ont voté pour, mais la plupart des centristes étaient contre.Après le Sénat, sept députés et sept sénateurs tenteront de trouver un compromis sur le budget lors d’une commission mixte paritaire (CMP). S’ils y parviennent, la version finale du texte semble promise au 49.3 à son retour devant les députés. Et donc à une motion de censure examinée autour du 20 décembre.

Au procès de la rue d’Aubagne, les bras droits de Gaudin en soutien à l’ex-adjoint

La garde rapprochée de Jean-Claude Gaudin, ex-maire de Marseille décédé en mai, s’est employée lundi à dédouaner l’ex-adjoint Julien Ruas, prévenu au procès des effondrements meurtriers de la rue d’Aubagne, avec des déclarations jugées “surprenantes”.”Si un élu est compétent dans le domaine où il est adjoint, il va devenir le chef de service et ce n’est pas une bonne chose. Et la plupart du temps, les élus n’ont pas de compétence quand ils arrivent sur une délégation”, a avancé Claude Bertrand, 79 ans, directeur de cabinet du LR Jean-Claude Gaudin pendant les 25 ans de son règne.”C’est un tout petit peu surprenant quand même”, relève le président du tribunal correctionnel de Marseille, Pascal Gand.Puis est arrivé un autre dinosaure de la vie politique marseillaise, lui aussi cité par la défense de Julien Ruas: Jean-Pierre Chanal, qui était au moment des effondrements de la rue d’Aubagne en novembre 2018 adjoint au directeur général des services (DGS).”Dans une ville, le maire a une autorité territoriale, le DGS a une autorité hiérarchique donc aucun adjoint ne peut intervenir. Le rôle de l’adjoint est d’impulser les choix politiques” mais il “n’a aucune autorité, aucun pouvoir d’imposer”.Julien Ruas était à l’époque notamment en charge de la prévention et de la gestion des risques urbains et de la police des immeubles en péril. Il estime être “le bouc émissaire idéal” dans ce drame qui avait fait huit morts et traumatisé la 2e ville de France.Mais pour les juges d’instruction, il était “au cÅ“ur de la lutte contre l’habitat dégradé et indigne” et “sa position d’élu lui conférait le poids politique nécessaire à des prises de décisions” notamment face au “sous-effectif chronique du service de prévention et de gestion des risques”.Ce drame et les manifestations massives qui ont suivi avaient d’ailleurs sans doute joué un rôle dans la défaite de la droite aux municipales de 2020. Aujourd’hui Julien Ruas, 40 ans, est élu municipal dans l’opposition et directeur d’une maison de retraite.

L’étau de la censure se resserre sur Michel Barnier

Marine Le Pen pour l’extrême droite puis Mathilde Panot au nom de la gauche ont fermement maintenu lundi leurs menaces de censure du gouvernement après leurs entretiens avec Michel Barnier.Le Premier ministre ouvrait une série de consultations sur les textes budgétaires avec la cheffe de file du Rassemblement national qui tient entre ses mains le destin de son gouvernement et a balayé les avertissements sur un potentiel “chaos” politique et financier si elle mettait sa menace a exécution.Michel Barnier “m’est apparu campé sur ses positions”, a-t-elle affirmé après une rencontre d’une heure dix, en confirmant l’intention du RN de voter la censure si le budget restait “en l’état”.”Ma position n’a pas évolué. Pas plus, semble-t-il, que n’a évolué celle du Premier ministre”, a-t-elle ajouté, disant avoir réitéré ses “lignes rouges”.Elle a jugé notamment “inadmissible” l’augmentation des taxes sur l’électricité et le compromis sur les retraites, et réclamé des économies “claires” sur l’immigration et le fonctionnement de l’État. La cheffe de file des députés de la France insoumise Mathilde Panot a clos la journée d’entretiens en affirmant avoir “acté des désaccords profonds” avec le Premier ministre, notamment sur le budget qui est à ses yeux “le plus violent socialement et écologiquement” de la Ve République.- Survivre -Elle a appelé “l’ensemble des députés”, y compris du RN, à voter la motion de censure qu’elle a prévu de déposer avec ses alliés du Nouveau front populaire si le Premier ministre utilisait l’article 49.3 pour l’adoption sans vote du projet de budget.Faute de majorité à l’Assemblée, Michel Barnier a prévenu qu’il emploierait “probablement” cet outil constitutionnel. Et pour survivre à une motion de censure, il lui faut éviter que le RN ne joigne ses voix à celles de la gauche.Michel Barnier a reçu également le chef de file du groupe centriste Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) Stéphane Lenormand, qui a redit son opposition à la baisse des dotations pour les collectivités locales et des crédits pour les territoires ultramarins. Liot “attendra le budget final” pour décider de la censure ou pas, a relaté son entourage.Michel Barnier “doit corriger sa copie” car “c’est un mauvais budget”, a estimé à son tour Eric Ciotti, allié du RN et président du groupe UDR (Union des droites pour la République), qui ne s'”interdi(ra) pas” de voter la censure.Face à ce qu’il appelle la “coalition des contraires”, Michel Barnier a promis, en marge d’un déplacement lundi, de “rendre compte” prochainement de ces consultations, organisées parce que “tout le monde doit être respecté”, y compris le RN.Des échanges qui portent sur le budget mais aussi “sur les autres enjeux du pays”, selon son entourage.Marine Le Pen a ainsi dit avoir parlé de la future loi sur l’immigration, qui lui a paru “extrêmement prudente”, et de la proportionnelle, mais “le chemin semble long”, selon elle.- Minimiser -La cheffe de file de l’extrême droite qui, depuis les réquisitoires à son procès sur ses assistants au Parlement européen, a haussé le ton contre le gouvernement, a semblé vouloir anticiper les critiques d’une éventuelle censure si le RN joignait ses voix à celles de la gauche.Un vote de censure signifierait la chute du gouvernement Barnier mais aussi le rejet du projet de budget pour 2025. Ce scénario fait craindre à la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon une crise financière voire “un scénario à la grecque”.Marine Le Pen s’est défendue d’emblée de provoquer le “chaos” ou la “chienlit”, à contre-courant de sa stratégie de dédiabolisation de son parti. “Si ce budget ne passe pas, c’est le budget de l’année dernière qui s’appliquera. Il est plutôt somme toute moins mauvais que celui-là puisqu’il y a moins d’impôts”, a-t-elle minimisé.Elle a aussi renvoyé la responsabilité d’une éventuelle crise politique sur Emmanuel Macron. “Lorsqu’une censure est votée, c’est au président de la République de choisir un nouveau Premier ministre”, a-t-elle dit, en réaffirmant vouloir censurer “tout gouvernement” de l’alliance de gauche NFP (Nouveau Front populaire).Mathilde Panot a aussi écarté la possibilité d’un “shutdown” à la française, avec des fonctionnaires qui ne seraient plus payés, et s’est dite prête à “avoir une nouvelle discussion budgétaire début 2025”.Outre les oppositions, certains alliés de Michel Barnier font monter la pression pour limiter les hausses d’impôts. Le chef des députés macronistes Gabriel Attal, qui sera reçu mardi matin avec les autres dirigeants du “socle commun” a redit lundi ses “doutes” à ce sujet mais jugé Marine Le Pen “totalement irresponsable”, en marge d’un déplacement dans l’Orne.

Le Pen ferme sur sa menace de censure après sa rencontre avec Barnier

Marine Le Pen a fermement maintenu lundi sa menace de censure du gouvernement après son entretien avec Michel Barnier, et balayé les avertissements sur un potentiel “chaos” politique et financier si cette hypothèse prenait corps.Le Premier ministre ouvrait une série de consultations sur les textes budgétaires  avec la cheffe du Rassemblement national, qui tient entre ses mains le destin de son gouvernement.Michel Barnier “m’est apparu campé sur ses positions”, a-t-elle affirmé après une rencontre d’une heure dix, en confirmant l’intention du parti d’extrême droite de voter la censure si le budget restait “en l’état”. “Ma position n’a pas évolué. Pas plus, semble-t-il, que n’a évolué celle du Premier ministre”, a-t-elle ajouté, disant avoir réitéré ses “lignes rouges”.Elle a jugé notamment “inadmissible” l’augmentation des taxes sur l’électricité et le compromis sur les retraites, et réclamé des économies “claires” sur l’immigration et le fonctionnement de l’État. Après cette rencontre, Michel Barnier s’est rendu à l’Élysée pour son rendez-vous hebdomadaire avec le président Emmanuel Macron. Il a reçu ensuite le chef de file du groupe centriste Liot (Libertés, indépendants, outre-mer et territoires) Stéphane Lenormand pour une grosse demi-heure d’échanges.Ce dernier a redit son opposition à la baisse des dotations pour les collectivités locales et des crédits pour les territoires ultramarins, et “attendra le budget final” pour décider si Liot votera ou non la censure, selon son entourage, sollicité par l’AFP.- “Corriger sa copie” -Michel Barnier “doit corriger sa copie” car “c’est un mauvais budget”, a estimé à l’issue de sa rencontre Eric Ciotti, allié du RN et président du groupe UDR (Union des droites pour la République), qui demande “moins d’impôts et plus d’économies de la part de l’État” et ne s'”interdi(ra) pas” de voter la censure.La cheffe de file des députés de la France insoumise Mathilde Panot lui a succédé à Matignon vers 17H15 pour l’ultime rendez-vous de la journée. Elle devait répéter à Michel Barnier “qu’il n’a pas de légitimité démocratique” et que LFI déposerait, avec le reste de la gauche, une motion de censure en cas de recours au 49.3.Face à ce qu’il appelle la “coalition des contraires”, Michel Barnier a promis en marge d’un déplacement lundi de “rendre compte” prochainement de ces consultations, organisées parce que “tout le monde doit être respecté”, y compris le RN.Des échanges qui portent sur le budget mais aussi “sur les autres enjeux du pays”, selon son entourage.Marine Le Pen a ainsi dit avoir parlé avec Michel Barnier de la future loi sur l’immigration, qui lui a paru “extrêmement prudente”, et de la proportionnelle, mais “le chemin semble long”, selon elle.La cheffe de file de l’extrême droite qui, depuis les réquisitoires à son procès sur ses assistants au Parlement européen, a haussé le ton contre le gouvernement, a semblé vouloir anticiper les critiques d’une éventuelle censure, si le RN joignait ses voix à celles de la gauche.- “Irresponsable” -Un vote de censure signifierait la chute du gouvernement Barnier mais aussi le rejet du projet de budget pour 2025. Ce scénario fait craindre à la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon une crise financière voire “un scénario à la grecque”.Marine Le Pen s’est défendue d’emblée de provoquer le “chaos” ou la “chienlit”, à contre-courant de sa stratégie de dédiabolisation de son parti. “Si ce budget ne passe pas, c’est le budget de l’année dernière qui s’appliquera. Il est plutôt somme toute moins mauvais que celui-là puisqu’il y a moins d’impôts”, a-t-elle minimisé. Elle a aussi renvoyé la responsabilité d’une éventuelle crise politique sur Emmanuel Macron. “Lorsqu’une censure est votée, c’est au président de la République de choisir un nouveau Premier ministre”, a-t-elle dit, en réaffirmant vouloir censurer “tout gouvernement” de l’alliance de gauche NFP (Nouveau Front populaire).Outre les oppositions, certains alliés de Michel Barnier font aussi monter la pression pour limiter les hausses d’impôts. Le chef des députés macronistes Gabriel Attal a redit lundi ses “doutes” sur certains aspects du budget mais jugé Marine Le Pen “totalement irresponsable”. “Michel Barnier n’a pas besoin qu’on le censure, il a besoin qu’on l’aide à réussir”, a-t-il dit en marge d’un déplacement dans l’Orne.Faute de majorité à l’Assemblée, Michel Barnier a prévenu qu’il emploierait “probablement” dans les prochaines semaines l’article 49.3 sur le budget 2025. Et pour survivre à une motion de censure, il lui faut éviter que le RN joigne ses voix à celles de la gauche.

Soumission chimique: des kits de détection remboursés à titre expérimental, annonce Barnier

Des kits de détection de soumission chimique seront remboursés par l’Assurance maladie “dans plusieurs départements”, à titre expérimental et selon un calendrier encore à définir, a annoncé lundi le Premier ministre Michel Barnier, en plein procès des viols de Mazan.Cette affaire à l’écho international, où une cinquantaine d’hommes sont accusés d’avoir violé une femme, Gisèle Pelicot, droguée par son époux, “marquera un avant et un après”, a estimé le Premier ministre, à l’occasion de la Journée internationale de l’élimination de la violence à l’égard des femmes. Ce dossier “pose la question encore peu connue de la soumission chimique et nous attendons tous l’issue de ce procès avec beaucoup d’attention”, a dit Michel Barnier, en déplacement à la Maison des femmes de l’hôpital de l’Hôtel-Dieu, à Paris.La soumission chimique consiste en l’administration de substances psychoactives à un individu, souvent une femme, à son insu, à des fins notamment d’agression et de viol.Le gouvernement avait relancé en octobre une mission sur le sujet, confiée à la sénatrice RDSE Véronique Guillotin et à la députée Modem Sandrine Josso. Cette dernière  avait notamment recommandé que les pharmacies puissent délivrer, sur prescription médicale, aux femmes qui pensent avoir été droguées, un “kit de détection” ou “kit du lendemain” avec des “flacons pour recueillir l’urine”, les adresses utiles et “toute la marche à suivre” pour accéder à la preuve.La lutte contre les violences faites aux femmes est un “chemin très long”, a souligné Michel Barnier. “On doit aller plus loin parce que ce chemin n’est pas fini”.Le Premier ministre a confirmé que le gouvernement allait mettre en oeuvre plusieurs mesures pour améliorer la lutte contres les violences faites aux femmes. Il prévoit de doter chaque département d’une maison des femmes d’ici 2025 et d’étendre le dispositif permettant à des femmes victimes de violences sexuelles de déposer plainte dans un hôpital doté d’un service d’urgences ou gynécologique – mesure annoncée lundi matin par la secrétaire d’Etat à l’égalité entre les femmes et les hommes, Salima Saa.