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Barnier “crée les conditions d’une censure”, estime Chenu

Michel Barnier “crée les conditions d’une censure”, a jugé dimanche le vice-président du Rassemblement national (RN) Sébastien Chenu, à la veille d’une rencontre entre le Premier ministre et Marine Le Pen, et un autre député RN a suggéré une démission d’Emmanuel Macron si le gouvernement était renversé.”Jusqu’à aujourd’hui, Michel Barnier crée les conditions d’une censure”, a déclaré M. Chenu sur LCI.”On n’achète pas des opposants politiques avec de la verroterie. Ce n’est pas en gommant deux, trois petites choses à la marge que Michel Barnier va changer la logique de son budget. Ce qu’on demande, c’est une rupture politique avec la ligne d’Emmanuel Macron. Cette rupture, Michel Barnier ne l’a pas engagée. Et ça se voit dans son budget”, a développé le député du Nord.Comme points de désaccord, M. Chenu a cité “les retraites, les sept jours travaillés gratuitement”, “la hausse de l’électricité, la hausse de la contribution de la France à l’Union européenne”, ainsi que “le malus automobile, l’augmentation des frais de notaire” ou encore l’absence d’économies sur “le millefeuille de l’État” et “sur l’immigration”.”Rien n’a été retenu” des propositions du RN, a-t-il dénoncé.Interrogé sur les conséquences d’une censure sur le budget, qui selon certains acteurs pourrait entraîner une crise financière – la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a évoqué dans Le Parisien “un scénario à la grecque” -, le vice-président du RN a répondu: “Il ne faut pas faire peur aux Français pour rien.””S’il n’y a pas de budget, alors l’Assemblée nationale, et le RN en prenant ses responsabilités, votera ce qu’on appelle une loi spéciale qui permet de payer les fonctionnaires et de faire en sorte que jusqu’au budget suivant, l’économie tourne, évidemment, qu’il n’y ait pas ce qu’on appelle en anglais de +shutdown+”, a-t-il dit.”Nous sommes des gens tout à fait responsables, nous savons les conséquences qu’une censure aurait. Le président de la République a plusieurs possibilités s’il y a une censure: renommer le même Premier ministre, renommer un nouveau Premier ministre, démissionner s’il n’a plus d’autre solution, déclencher un référendum sur une question qui lui permettrait aussi de sortir par le haut”, a-t-il énuméré.Un autre député RN, Philippe Ballard, a évoqué dimanche matin sur Franceinfo l’hypothèse d’une démission du président Macron si le gouvernement était renversé. “On n’a pas à l’appeler à démissionner. Il pourrait prendre ses responsabilités. Ça peut être une des portes de sortie”, a-t-il suggéré.Alors qu’un 49.3 (adoption d’un texte sans vote, sauf motion de censure entraînant la chute du gouvernement) paraît probable sur les textes budgétaires, M. Barnier reçoit cette semaine les présidents des groupes parlementaires, à commencer par Mme Le Pen lundi matin.Sans majorité à l’Assemblée, où la gauche a sensiblement modifié son projet de budget désormais entre les mains du Sénat, le Premier ministre fait face aux menaces grandissantes de censure de la part du parti d’extrême droite, dont l’adjonction des voix à une motion de censure du Nouveau front populaire peut entraîner la chute du gouvernement.M. Barnier doit également composer avec les éléments de son “socle commun”, parmi lesquels le groupe macroniste EPR de Gabriel Attal, vent debout contre “une hausse du coût du travail”.

LFI contre le délit d’apologie du terrorisme, réprobations politiques et vive polémique à gauche

En proposant de supprimer le délit d’apologie du terrorisme, La France insoumise s’est attirée de nombreuses condamnations sur l’échiquier politique, à droite et chez les macronistes, mais aussi une vive réplique du PS, avec en toile de fond la question de l’antisémitisme et le conflit au Proche-Orient.Les députés LFI ont déposé une proposition de loi visant à abroger le délit d’apologie du terrorisme du code pénal, qui a selon eux accentué “l’instrumentalisation de la lutte antiterroriste” contre la “liberté d’expression”.Le texte, déposé par le député du Nord Ugo Bernalicis, veut supprimer ce délit créé par une loi de 2014, estimant qu’en la matière suffit “la loi du 29 juillet 1881 traitant des faits relevant des délits d’apologie de crime, d’apologie de crime de guerre, d’apologie de crime contre l’humanité”.Les condamnations se sont additionnées samedi chez les macronistes comme à droite, le ministre (LR) de l’Intérieur Bruno Retailleau jugeant “difficile de faire plus ignoble”.Face aux critiques, le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon a dénoncé “une nouvelle agression contre LFI venue de l’extrême droite et servilement reprise par l’officialité médiaticopolitique”. “Plutôt que de se faire des films, lire le texte de la proposition de loi”, dit-il.Mais la controverse a également percé à gauche, avec une cinglante réplique du premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, revenant également sur les critiques de M. Mélenchon contre le chancelier socialiste allemand Olaf Scholz sur sa position envers la décision de la Cour pénale internationale à l’égard du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.”Je regrette la position allemande qui n’est pas la mienne, mais au même moment je ne dépose pas (un texte) qui abroge purement et simplement le délit d’apologie du terrorisme, dont la définition demande seulement à être précisée pour en éviter les dérives. Il est impératif de protéger les libertés publiques mais aussi de protéger les Français du fanatisme et des appels à la violence et la haine”, écrit sur X Olivier Faure.Les socialistes évitent “de marginaliser la défense des Palestiniens en ne sombrant pas dans les provocations et en refusant de considérer l’antisémitisme comme +résiduel+”, grince encore le patron du PS, reprenant un terme utilisé par Jean-Luc Mélenchon. Et d’accuser LFI de “diviser” le “camp de la paix” et de chercher à “instrumentaliser électoralement la tragédie”.- “Politiques, associatifs, journalistes, syndicalistes” -Dans leur proposition de loi, les Insoumis demandent “quelle démocratie peut encore conserver son nom, lorsque les méthodes de l’antiterrorisme sont utilisées pour réprimer des militants politiques, des militants associatifs, des journalistes ou encore des syndicalistes”.Ils citent le cas du responsable CGT du Nord Jean-Paul Delescaut, condamné à un an de prison avec sursis en première instance — il a interjeté appel — pour “apologie du terrorisme” via des propos tenus dans un tract de soutien aux Palestiniens.Le député LFI mentionne également sa présidente de groupe, Mathilde Panot, et l’eurodéputée LFI Rima Hassan, entendues en avril par la police judiciaire parisienne dans le cadre d’enquêtes pour “apologie du terrorisme”.Mme Panot avait été entendue au sujet du communiqué publié par son groupe le 7 octobre 2023, dans lequel l’attaque du Hamas en Israël avait été décrite comme “une offensive armée de forces palestiniennes” dans un “contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne” de territoires palestiniens.Dans un courrier adressé à ses homologues socialiste, écologiste et communiste, Gabriel Attal, président du groupe macroniste EPR à l’Assemblée, appelle le reste de la gauche à se “désolidariser clairement” de LFI.”Je me souviens que c’est la gauche républicaine qui avait proposé et fait voter en 2014 ce texte qui protégeait la sécurité des Français et préservait donc leur liberté. En plein procès de l’assassinat de Samuel Paty, la proposition de loi de la France insoumise est une insulte et une tache indélébile sur ceux qui la portent”, écrit M. Attal.”C’est une insulte à la mémoire des victimes de tous les attentats qui ont ensanglanté la France. Face au terrorisme, la République doit rester ferme et unie”, a pour sa part estimé le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), qui tient dimanche sa convention annuelle.

Chute de popularité pour Barnier, l’idée d’une censure s’installe, selon des sondages

Le Premier ministre Michel Barnier voit sa cote de popularité s’effriter de quatre points en novembre, et son avenir paraît précaire alors que 53% des Français pensent qu’une censure du gouvernement est souhaitable, selon des sondages parus samedi soir.Alors que 45% des sondés se disaient satisfaits de M. Barnier à sa prise de fonction en septembre, puis 40% en octobre, ils ne sont désormais plus que 36% dans un automne budgétaire tourmenté pour l’exécutif, selon le baromètre Ifop pour le Journal du Dimanche.Parmi les catégories les plus mécontentes figurent les ouvriers, mais aussi les fonctionnaires (73% chacun), les chômeurs (79%), les sympathisants de La France insoumise (80%) mais aussi du Rassemblement national (73%, + 4 points).La cote d’Emmanuel Macron stagne, comme en octobre, à 22% de satisfaits, son niveau le bas depuis 2017.Dans un contexte social difficile – entre annonces de plans sociaux, manifestations d’agriculteurs et coupes budgétaires – 53% des Français interrogés disent souhaiter voir le gouvernement tomber, selon une étude Ipsos pour La Tribune Dimanche.Les partisans de La France insoumise (88%), du Parti socialiste (73%) et du Rassemblement national (67%) sont les plus allant à voir une motion de censure aboutir.Mais la suite divise les personnes sondées en trois blocs: le premier (29%) serait prêt à reconduire Michel Barnier à la tête d’un nouveau gouvernement; le second (33%) plaide pour nommer un nouveau Premier ministre issu des rangs des partis politiques constituant le “socle commun”, qui soutient actuellement le gouvernement de Michel Barnier; et le troisième (38%) aimerait que soit nommé un Premier ministre issu du Nouveau Front Populaire, regroupant les partis politiques de gauche.L’enquête Ifop a été réalisée auprès d’un échantillon de 2.005 Français représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, interrogés par internet du 13 au 21 novembre, selon la méthode des quotas. Marge d’erreur de 1 à 2,2 points.L’enquête Ipsos a, elle, été réalisée auprès d’un échantillon de 1.000 Français représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, interrogés par internet du 20 au 22 novembre, selon la méthode des quotas. Marge d’erreur de 0,6 à 3,1 points.

Macron annonce l’entrée au Panthéon de l’historien Marc Bloch

L’historien et résistant Marc Bloch entrera au Panthéon, a annoncé samedi Emmanuel Macron louant son “courage” et sa “lucidité” lors d’un discours à Strasbourg à l’occasion des 80 ans de la libération de la capitale alsacienne.”Pour son Å“uvre, son enseignement et son courage, nous décidons que Marc Bloch entrera au Panthéon”, a déclaré le chef de l’Etat à l’université de Strasbourg où Marc Bloch a enseigné.Le président a loué sa “lucidité cinglante qui nous frappe aujourd’hui encore”, son “audace des mots et des idées qui se doubla du courage physique” et sa “volonté française jusqu’à son dernier souffle, jusqu’à l’assassinat par la Gestapo”.Emmanuel Macron a aussi remis la Légion d’honneur à son fils Daniel Bloch.”La famille est très émue. Nous espérons que cet hommage qui va lui être rendu permettra de faire connaître mieux, davantage, de faire rayonner son Å“uvre”, a réagi auprès de l’AFP Hélène Seguret, 50 ans, arrière-petite-fille de Marc Bloch, après avoir assisté au discours du président.Rappelant que Marc Bloch était professeur, père de six enfants et “très attaché à la jeunesse”, elle a souhaité que cette dernière soit “très impliquée” dans cet hommage.Dans une lettre au président de la République, dont l’AFP a obtenu copie, la famille demande aussi que “l’extrême droite, dans toutes ses formes, soit exclue de toute participation à la cérémonie” d’entrée au Panthéon.Issu d’une famille juive alsacienne, professeur d’histoire du Moyen-Age à l’université de Strasbourg de 1919 à 1936, Marc Bloch a renouvelé en profondeur le champ de la recherche historique en l’étendant à la sociologie, la géographie, la psychologie et l’économie.Capitaine et Croix de guerre en 1914-1918, de nouveau mobilisé en 1939, Marc Bloch s’engage dans la résistance au tournant des années 1942/43. L’auteur de “L’étrange défaite”, écrit en 1940 et publié après la guerre, est arrêté à Lyon le 8 mars 1944, emprisonné et torturé à la prison de Montluc, puis fusillé le 16 juin avec 29 de ses camarades. – “Malgré-nous” -Lors de son discours au Palais universitaire de Strasbourg, Emmanuel Macron a aussi évoqué les “Malgré-nous”, ces 130.000 Alsaciens et Mosellans considérés comme Allemands après l’annexion de ces territoires, et qui ont dû intégrer l’armée allemande.Leur “tragédie doit être nommée, reconnue, et enseignée (au collège et au lycée, ndlr) car elle est celle de la Nation”. “Ces enfants d’Alsace et de Moselle furent capturés, habillés d’un uniforme qu’ils détestaient, au service d’une cause qui les faisait esclaves, instruments d’un crime qui les tuait aussi, menacés de représailles s’ils tentaient de fuir. Ceux-là comprirent parfois aussi dans leur rang des enfants perdus qui endossèrent la cause néfaste du Reich”, a déclaré le président. “Il faut reconnaître les souffrances que les premiers subirent, celles que les seconds dans leur petit nombre causèrent, cette souffrance dont la responsabilité première incombe au régime nazi”.Très longtemps, les “Malgré-nous”, associés pour certains à l’un des pires massacres de civils commis par les Nazis en Europe occidentale à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) en 1944, sont demeurés un sujet tabou.L’incorporation de force, c’est “une chose qui a toujours été mal comprise”, a déclaré à l’AFP Jean-Marie Hostert, 99 ans, l’un de ces “Malgré-nous”. “Nous, on ne voulait pas y aller”, explique le nonagénaire, présent samedi pour les commémorations.Emmanuel Macron, qui poursuit un long cycle mémoriel autour des 80 ans de la Libération de la France et de la fin de la Seconde guerre mondiale, s’est rendu ensuite à une soixantaine de kilomètres de Strasbourg, dans l’ancien camp de concentration nazi de Natzweiler-Struthof, le seul érigé en territoire français alors que l’Alsace était annexée de fait par le IIIe Reich.Dans un froid hivernal, par 800 mètres d’altitude, il a parcouru l’exposition sur l’histoire du lieu où furent déportés résistants, opposants, juifs, homosexuels d’une trentaine de nationalités (Français, Polonais, Soviétiques..) et où 17.000 d’entre eux périrent. Le chef de l’Etat a conclu sa visite au Musée mémorial d’Alsace-Moselle à Schirmeck, qui retrace l’histoire des habitants de la région, ballotés entre France et Allemagne entre 1870 et 1945, avec germanisation forcée, interdiction de porter le béret français, expulsion des juifs et déportations de 1940 à 1944.Cette journée mémorielle avait débuté par une cérémonie militaire à Strasbourg, où le chef de l’Etat a salué la mémoire du général Leclerc et des hommes de la Deuxième division blindée, libérateurs de Strasbourg le 23 novembre 1944, après s’être juré trois ans plus tôt lors du serment de Koufra (Libye) de combattre jusqu’à ce que le drapeau français flotte sur la capitale de l’Alsace.En guise de clin d’œil, les couleurs de la France ont été de nouveau hissées sur la flèche de la cathédrale de Strasbourg.

LFI veut abroger le délit d’apologie du terrorisme et suscite la polémique

La France insoumise (LFI) a déposé à l’Assemblée une proposition de loi visant à abroger le délit d’apologie du terrorisme, qui a selon LFI accentué “l’instrumentalisation de la lutte antiterroriste” contre “la liberté d’expression”, s’attirant de vives critiques à droite et dans le camp présidentiel.Le texte, déposé par le député LFI du Nord Ugo Bernalicis et ses collègues LFI, veut supprimer ce délit créé par une loi de 2014, estimant qu’en la matière suffit “la loi du 29 juillet 1881 traitant des faits relevant des délits d’apologie de crime, d’apologie de crime de guerre, d’apologie de crime contre l’humanité”.”Quelle démocratie peut encore conserver son nom, lorsque les méthodes de l’antiterrorisme sont utilisées pour réprimer des militants politiques, des militants associatifs, des journalistes ou encore des syndicalistes”, peut-on lire dans l’exposé des motifs.”Les moyens de la lutte antiterroriste en France ont régulièrement été détournés de leur objet par les Gouvernements en place pour réprimer la liberté d’expression”, peut-on également lire dans cet exposé.M. Bernalicis cite le cas du responsable CGT du Nord Jean-Paul Delescaut, condamné à un an de prison avec sursis en première instance –il a interjeté appel– pour “apologie du terrorisme” via des propos tenus dans un tract de soutien aux Palestiniens.”Les horreurs de l’occupation illégale se sont accumulées. Depuis samedi (7 octobre 2023, date de l’attaque du Hamas en Israël, NDLR) elles reçoivent les réponses qu’elles ont provoquées”, pouvait-on lire dans ce tract.Le député LFI mentionne également sa présidente de groupe, Mathilde Panot, et l’eurodéputée LFI Rima Hassan, qui ont été entendues en avril par la police judiciaire parisienne dans le cadre d’enquêtes pour “apologie du terrorisme”.Mme Panot notamment avait été entendue au sujet du communiqué publié par son groupe le 7 octobre 2023, dans lequel l’attaque du Hamas en Israël avait été décrite comme “une offensive armée de forces palestiniennes”, dans un “contexte d’intensification de la politique d’occupation israélienne” dans les territoires palestiniens.”C’est difficile de faire plus ignoble”, a écrit sur X le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, réagissant à cette proposition. “Une proposition de loi de la honte. Une infamie de plus des Insoumis”, a jugé de son côté le président du groupe UDR Éric Ciotti.”Une semaine après les commémorations des attentats du 13 novembre, LFI propose d’abroger le délit d’apologie du terrorisme. Socialistes, comment pouvez-vous prétendre gouverner avec eux ? Le cynisme a ses limites”, s’est de son côté indigné le député macroniste David Amiel, comme plusieurs autres de son groupe.Face aux critiques, le leader Insoumis Jean-Luc Mélenchon a dénoncé “une nouvelle agression contre LFI venue de l’extrême droite et servilement reprise par l’officialité médiaticopolitique”. “Plutôt que de se faire des films, lire le texte de la proposition de loi”, dit-il.

Darmanin presse Barnier d’inscrire le projet d’autonomie de la Corse au Parlement

L’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin presse, dans un entretien à Corse Matin publié samedi, le Premier ministre Michel Barnier de soumettre au Parlement la “proposition constitutionnelle” reconnaissant un statut d’autonomie à la Corse, un projet interrompu par la dissolution de l’Assemblée.”Il faut désormais que cette proposition soit présentée par Michel Barnier au Parlement le plus rapidement possible. C’est ce qu’Emmanuel Macron a dit au président (du Conseil exécutif de l’île, Gilles) Simeoni qu’il a reçu récemment”, a déclaré M. Darmanin au quotidien.”Le plus dur a été fait. Nous avons rétabli la paix civile en Corse. J’ai engagé, à la requête du chef de l’État, un processus historique, et pour la première fois un ministre de l’Intérieur a évoqué la question de l’autonomie que nous avons négociée”, déclare également le député (EPR) du Nord.”Une question se pose dorénavant, la représentation parlementaire peut-elle adopter la proposition constitutionnelle ? La réponse est oui, et encore plus qu’avant. Il existe une large majorité au Palais-Bourbon entre les LR avec lesquels nous formons une majorité, les socialistes, les centristes de Liot, et du côté du Sénat. Je demande, je le redis, au Premier ministre d’inscrire ce texte à l’ordre du jour du Parlement. Il ne faut pas avoir peur”, insiste M. Darmanin.Le processus dit de Beauvau avait été initié en 2022 par Gérald Darmanin, à la demande d’Emmanuel Macron, pour mettre un terme à des violences sur l’île provoquées par la mort du militant indépendantiste Yvan Colonna. Il avait débouché en mars sur un accord prévoyant “la reconnaissance d’un statut d’autonomie” de la Corse “au sein de la République”.Mais la dissolution de l’Assemblée nationale avait mis un terme aux discussions, laissant de nombreux élus corses craindre l’abandon du projet.”Il faut que la Corse incarne la fin d’un Etat jacobin”, explique samedi M. Darmanin.Devant l’Assemblée, la ministre des Territoires Catherine Vautrin avait évoqué un projet de loi constitutionnelle en 2025 devant déboucher, in fine, sur vote du Congrès “avant la fin de l’année 2025”.Par ailleurs, interrogé sur une éventuelle candidature à l’élection présidentielle, M. Darmanin a répondu: “trop tôt pour le dire”. “Mais je ne m’en désintéresserai pas, j’y porterai de toute façon mes convictions mes idées”, ajoute le député EPR, membre du parti macroniste Renaissance mais également proche d’Édouard Philippe (Horizons), et qui a récemment créé un club de réflexion, Populaires.

Macron marque le 80e anniversaire de la libération de Strasbourg

Emmanuel Macron commémore samedi le 80e anniversaire de la libération de Strasbourg du joug nazi avec un hommage à la résistance alsacienne, aux incorporés de force et à l’historien Marc Bloch qui pourrait être panthéonisé.Le chef de l’État, qui poursuit un long cycle mémoriel autour des 80 ans de la Libération de la France et de la fin de la Seconde guerre mondiale, est arrivé vers 11h45 place Broglie pour une cérémonie militaire. Il a passé en revue les troupes et s’est incliné devant le monument dédié au général Leclerc.Il se rendra ensuite à une soixantaine de kilomètres de Strasbourg, dans l’ancien camp de concentration nazi de Natzweiler-Struthof, le seul érigé sur le territoire français alors que l’Alsace était annexée de fait par le IIIe Reich.Place Broglie, il saluera la mémoire du général Leclerc et des hommes de la Deuxième division blindée, libérateurs de Strasbourg le 23 novembre 1944, après s’être juré trois ans plus tôt lors du serment de Koufra (Libye) de combattre jusqu’à ce que le drapeau français flotte sur la capitale de l’Alsace.”Quand on a su que le drapeau était sur la cathédrale, on avait atteint notre but, la liberté, libérer l’Alsace, une province chère au cÅ“ur de la 2e DB”, a témoigné auprès de journalistes Roger Le Neures, 101 ans, combattant volontaire de la résistance dans les Forces Françaises Libres (FFL) et la 2e DB, présent sur place.En forme de clin d’œil, les couleurs de la France seront de nouveau hissées sur la flèche de la cathédrale de Strasbourg durant la cérémonie.- “Malgré-nous” -Emmanuel Macron prendra ensuite la parole au Palais universitaire de Strasbourg. “Ce sera l’occasion d’évoquer la résistance des Alsaciens, la libération du territoire et le toujours délicat sujet des incorporés de force d’Alsace-Moselle” dans la Wehrmacht, a indiqué l’Élysée.Plus de 130.000 Alsaciens et Mosellans, considérés comme Allemands après l’annexion de ces territoires, ont dû intégrer l’armée allemande, un drame qui reste douloureux dans la région, 80 ans après la fin de la guerre.L’incorporation de force, c’est “une chose qui a toujours été mal comprise”, a déclaré à l’AFP Jean-Marie Hostert, 99 ans, l’un de ces “Malgré-nous”. “Nous, on ne voulait pas y aller”, explique le nonagénaire, présent samedi pour les commémorations.Très longtemps, les “Malgré-nous”, associés pour certains à l’un des pires massacres de civils commis par les Nazis en Europe occidentale à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) en 1944, sont demeurés un sujet relativement tabou.”Après la guerre, on va surtout valoriser la mémoire héroïque, résistante, tout ce qui peut refaire le ciment de la France. Et dans toute cette histoire, les +Malgré nous+, ça fait un peu tache, ce n’est pas glorieux, ça ne permet pas de construire une mémoire qui sera nationale”, pointe l’historien Christophe Woehrle.”80 ans après, il faut poser des mots et des actes, il faut sortir des sentiments” de honte et de la “non-reconnaissance”, a récemment estimé la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian.- Entre France et Allemagne -Emmanuel Macron pourrait aussi annoncer l’entrée au Panthéon de l’universitaire et résistant Marc Bloch, arrêté par la Gestapo et fusillé trois mois plus tard en 1944, selon plusieurs sources à l’AFP. A l’issue du discours, il remettra aussi la Légion d’honneur à son fils Daniel Bloch.Professeur d’histoire du Moyen-Age à l’université de Strasbourg de 1919 à 1936, Marc Bloch a renouvelé en profondeur le champ de la recherche historique en l’étendant à la sociologie, la géographie, la psychologie et l’économie.En 1929, il a notamment fondé avec Lucien Febvre la revue des “Annales d’histoire économique et sociale”, qui a eu une résonance universitaire dans le monde entier.Capitaine et Croix de guerre en 1914-1918, de nouveau mobilisé en 1939, Marc Bloch s’engage dans la résistance au tournant des années 1942/43. L’auteur de “L’étrange défaite”, écrit en 1940 et publié après la guerre, est arrêté à Lyon le 8 mars 1944, emprisonné et torturé à la prison de Montluc, puis fusillé le 16 juin avec 29 de ses camarades.Au Struthof, Emmanuel Macron ravivera la flamme au pied du Mémorial aux héros et martyrs de la déportation, après une “visite sobre et solennelle” du camp nazi. Sur les 50.000 détenus internés au Struthof ou dans ses camps annexes, 17.000 sont décédés ou ont disparu.Le chef de l’État visitera également le Musée mémorial d’Alsace-Moselle à Schirmeck, qui retrace l’histoire des habitants de la région, ballotés entre France et Allemagne durant des décennies entre 1870 et 1945, et rend hommage aux 36.000 Alsaciens et Mosellans décédés durant la guerre.

Macron va marquer le 80e anniversaire de la libération de Strasbourg

Emmanuel Macron marque samedi le 80e anniversaire de la libération de Strasbourg du joug nazi avec un hommage à la résistance alsacienne, aux incorporés de force et à l’historien Marc Bloch qui pourrait être panthéonisé.Le chef de l’Etat, qui poursuit un long cycle mémoriel autour des 80 ans de la Libération de la France et de la fin de la Seconde guerre mondiale, est attendu à 11H20 place Broglie pour une cérémonie militaire, avant un discours à l’université.Il se rendra ensuite dans l’ancien camp de concentration nazi de Natzweiler-Struthof, le seul érigé sur le territoire français, à une soixantaine de kilomètres de Strasbourg, alors que l’Alsace était annexée de fait par le IIIe Reich.Place Broglie, il saluera la mémoire du général Leclerc et des hommes de la Deuxième division blindée, libérateurs de Strasbourg le 23 novembre 1944, après s’être juré trois ans plus tôt lors du serment de Koufra (Libye) de combattre jusqu’à ce que le drapeau français flotte sur la capitale de l’Alsace.En clin d’oeil, les couleurs de la France seront de nouveau hissées sur la flèche de la cathédrale de Strasbourg durant la cérémonie.- “Malgré-nous” -Emmanuel Macron prendra ensuite la parole au Palais universitaire de Strasbourg. “Ce sera l’occasion d’évoquer la résistance des Alsaciens, la libération du territoire et le toujours délicat sujet des incorporés de force d’Alsace-Moselle” dans la Wehrmacht, a indiqué l’Elysée.Plus de 130.000 Alsaciens et Mosellans, considérés comme Allemands après l’annexion de ces territoires, ont dû intégrer l’armée allemande et 12.000 ne sont jamais revenus, un drame qui reste douloureux dans la région, 80 ans après la fin de la guerre.Très longtemps, les “Malgré-nous”, associés pour certains à l’un des pires massacres de civils commis par les Nazis en Europe occidentale à Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne) en 1944, sont demeurés un sujet relativement tabou.”Après la guerre, on va surtout valoriser la mémoire héroïque, résistante, tout ce qui peut refaire le ciment de la France. Et dans toute cette histoire, les +Malgré nous+, ça fait un peu tache, ce n’est pas glorieux, ça ne  permet pas de construire une mémoire qui sera nationale”, pointe l’historien Christophe Woehrle.”80 ans après, il faut poser des mots et des actes, il faut sortir des sentiments” de honte et de la “non-reconnaissance”, estime la maire de Strasbourg Jeanne Barseghian qui appelle le président à se prononcer pour l’indemnisation des orphelins de “Malgré-nous”.- Entre France et Allemagne -Emmanuel Macron pourrait aussi annoncer l’entrée au Panthéon de l’universitaire et résistant Marc Bloch, arrêté par la Gestapo et fusillé trois mois plus tard en 1944, selon plusieurs sources à l’AFP. A l’issue du discours, il remettra aussi la Légion d’honneur à son fils Daniel Bloch.Professeur d’histoire du Moyen-Age à l’université de Strasbourg de 1919 à 1936, Marc Bloch a renouvelé en profondeur le champ de la recherche historique en l’étendant à la sociologie, la géographie, la psychologie et l’économie.En 1929, il a notamment fondé avec Lucien Febvre la revue des “Annales d’histoire économique et sociale”, qui a eu une résonance universitaire dans le monde entier.Capitaine et Croix de guerre en 1914-1918, de nouveau mobilisé en 1939, Marc Bloch s’engage dans la résistance au tournant des années 1942/43. Il est arrêté à Lyon le 8 mars 1944, emprisonné et torturé à la prison de Montluc, puis fusillé le 16 juin avec 29 de ses camarades.Au Struthof, Emmanuel Macron ravivera la flamme au pied du Mémorial aux héros et martyrs de la déportation, après une “visite sobre et solennelle” du camp où 17.000 personnes périrent.Le chef de l’Etat visitera également le Musée mémorial d’Alsace-Moselle à Schirmeck, qui retrace l’histoire des habitants de la région, ballotés entre France et Allemagne durant des décennies entre 1870 et 1945, et rend hommage aux 36.000 Alsaciens et Mosellans décédés durant la guerre.

Enquête ouverte après le piratage de comptes Telegram de députés

La section de lutte contre la cybercriminalité du parquet de Paris a ouvert une enquête après que des comptes Telegram de députés auraient été piratés, a indiqué vendredi le parquet.Sollicité par l’AFP, le parquet a confirmé avoir saisi l’Office anti-cybercriminalité (OFAC).Le site d’informations Politico a révélé que les élus de l’Assemblée nationale ont reçu mercredi un mail de mise en garde de la part des service de sécurité informatique de l’Assemblée, alertant sur des “compromissions de comptes” sur la messagerie instantanée. Ce mail les prévenait que s’ils cliquaient sur un lien frauduleux et tapaient leur numéro de téléphone, leur compte Telegram pouvait être piraté et utilisé pour envoyer “du contenu malveillant”. Des journalistes politiques ont reçu ainsi des messages sur Telegram de la part de certains députés, proposant par exemple à leurs destinataires de voir des photos “de votre professeur d’école primaire”. Pavel Durov, le fondateur de Telegram qui a longtemps refusé de fournir des données sur ses utilisateurs aux autorités, a été mis en examen à Paris fin août pour de nombreuses infractions liées à sa messagerie. Depuis, Telegram a modifié ses règles de modération afin de collaborer davantage avec les autorités judiciaires.

La justice ordonne à Sciences Po Paris de maintenir une conférence de la Franco-Palestinienne Rima Hassan

Le tribunal administratif de Paris a ordonné vendredi à Sciences Po Paris de laisser se tenir une conférence de l’eurodéputée de La France insoumise, la Franco-Palestinienne Rima Hassan, dans un premier temps interdite par l’école.”Les juges des référés du tribunal administratif de Paris enjoignent à Sciences Po Paris de permettre la tenue de cette conférence dans des conditions garantissant son bon déroulement et de nature à prévenir les risques de troubles à l’ordre public”, écrit le tribunal dans un communiqué.Sciences Po Paris a annoncé faire “appel de cette décision”. “Alors qu’un appel à manifester devant Sciences Po a été lancé quelques minutes après la décision du tribunal administratif par le +comité Palestine+ et +urgence Palestine+, le risque de trouble à l’ordre public semble caractérisé”, estime l’école.Selon elle, “la liberté d’expression est pleinement assurée à Sciences Po, elle ne saurait se traduire par un droit à y causer des troubles”.Sur X, le ministre de l’Enseignement supérieur Patrick Hetzel a apporté son soutien à la direction de l’établissement. “Je continuerai de soutenir les présidents d’université dans une de leurs missions essentielles : garantir l’ordre et la sérénité au sein de leurs établissements”, a-t-il écrit.”Le projet de conférence de Rima Hassan (…) suscite de vives inquiétudes pour le maintien de l’ordre et de la sécurité”, a-t-il ajouté.La conférence, intitulée “Perspectives humanitaires, juridiques et géopolitiques sur un embargo sur les armes à Israël”, organisée par l’association Students for justice (SJP), devait initialement se tenir vendredi.”Immense victoire”, a réagi vendredi sur X Rima Hassan. “Il est enjoint à l’IEP de Paris de trouver une nouvelle date”, a aussi indiqué sur X son avocat Vincent Brengarth.Le directeur de Sciences Po n’avait pas autorisé cette conférence en invoquant un risque d’atteinte à l’ordre public.Dans son ordonnance, le juge des référés “estime qu’aucun élément circonstancié ne permet de considérer que cette conférence, dont le sujet est technique et pour laquelle les organisateurs ont prévu différentes méthodes de maintien de l’ordre, inciterait les étudiants à recourir à des actions illégales pour exprimer leurs convictions”.Il considère également “qu’en l’absence d’appel à des contre-manifestations et au regard du déroulement des précédentes conférences sur la Palestine, le directeur de l’IEP pouvait, en recourant à d’autres mesures de police, éviter les heurts éventuels avec des personnes hostiles à Rima Hassan”.Il en conclut “qu’en interdisant la conférence projetée, le directeur de l’IEP de Paris a porté une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d’expression et de réunion garantie aux usagers du service public de l’enseignement supérieur”.D’autres établissements ont interdit la tenue de conférence par la juriste de 32 ans, élue de LFI au Parlement européen, comme l’université de Lille, Paris-Dauphine (une annulation finalement interdite) et cette semaine, Strasbourg.