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Saint-Avold: l’Assemblée approuve définitivement la conversion de la centrale

L’Assemblée a approuvé définitivement lundi un texte de loi pour permettre la conversion au biogaz de la centrale à charbon de Saint-Avold (Moselle), une des deux dernières centrales à charbon en activité en France, occasion pour le gouvernement de renouveler sa promesse d’un débat au Parlement sur la trajectoire énergétique du pays.Les députés ont adopté à l’unanimité, et à l’identique, un texte approuvé par le Sénat le 25 mars, très attendus par les élus locaux et les salariés dépendant de la centrale, dont certains étaient présents en tribune. En tout, quelque 500 emplois directs et indirects sont concernés.Les écologistes se sont abstenus, soulignant que voter pour un projet qui continue d’utiliser des énergies fossiles n’était “pas un exercice facile”.Le texte entend lever une barrière législative à un projet de conversion au gaz naturel et au biogaz, dans lequel le propriétaire du site, GazelEnergie, est prêt à s’engager. Cela viendrait concrétiser l’annonce d’Emmanuel Macron, qui avait promis en 2023 la conversion de cette centrale d’ici 2027.Grosse émettrice de gaz à effet de serre, la centrale de Saint-Avold est l’une des deux dernières centrales à charbon de France, avec celle de Cordemais (Loire-Atlantique), dont EDF a annoncé en septembre la fermeture sèche. Elle assure un rôle de sécurisation de l’approvisionnement en hiver lors des périodes de pointe.Le texte prévoit un “plan de conversion” de l’installation de Cordemais, après un travail transpartisan des sénateurs de Loire-Atlantique.Le ministre de l’Industrie Marc Ferracci a salué dans son propos introductif une proposition de loi “indispensable au lancement du projet de conversion de la centrale de Saint-Avold”. Mais il a souligné au-delà de ce site “l’ardente nécessité” de donner une visibilité aux acteurs de la transition énergétique en promouvant la nouvelle programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE).”C’est la raison pour laquelle nous souhaitons adopter, publier rapidement la nouvelle PPE sous la forme d’un décret, comme il est prévu par la loi. Nous souhaitons également adopter ce texte en respectant le dialogue avec le Parlement”, a-t-il dit.”Ce dialogue, je m’y engage et le Premier ministre s’y est également engagé. Il nous permettra d’intégrer les ajustements nécessaires qui feront suite aux débats que nous aurons ici au Parlement”, a-t-il ajouté.La présidente de la commission des Affaires économiques, Aurélie Trouvé (LFI), a pour sa part redit la nécessité pour que les choix énergétiques soient “acceptables” qu’ils soient “débattus, votés par le Parlement”.”Nous avons besoin d’une loi votée par les représentants du peuple pour fixer notre vision”, a également estimé le communiste Julien Brugerolles.

Au Caire, Macron, Sissi et Abdallah II font front commun sur Gaza face au plan Trump

Emmanuel Macron, Abdel Fattah al-Sissi et Abdallah II ont dit lundi au Caire leur rejet de tout déplacement des Palestiniens face aux ambitions de Donald Trump, mais ont aussi donné des gages aux Etats-Unis en jugeant que la gouvernance à Gaza devait relever “uniquement” d’une Autorité palestinienne “renforcée”.Le président français a d’ailleurs organisé durant sa visite en Egypte un appel avec M. Trump, son homologue égyptien et le roi de Jordanie au sujet de Gaza, a annoncé l’Elysée.Dans un communiqué commun après leur sommet tripartite, les dirigeants français, égyptien et jordanien, qui rejettent donc tout rôle futur du Hamas dans le territoire palestinien, ont également appelé à “un retour immédiat au cessez-le-feu”.Le roi de Jordanie a rejoint lundi Abdel Fattah al-Sissi et Emmanuel Macron, arrivé dimanche dans la capitale égyptienne pour une visite essentiellement consacrée à la guerre à Gaza.Avec cette rencontre, la diplomatie française entend afficher sa solidarité avec deux pays voisins de la bande de Gaza ébranlés par le projet du président américain. D’autant plus que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, partisan de ce plan, doit être reçu lundi à la Maison Blanche.Début février, Donald Trump a suscité un tollé international en évoquant une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la “Riviera du Moyen-Orient”. Pour cela, ses habitants pourraient être déplacés vers l’Egypte et la Jordanie, qui ont vivement rejeté cette option mais doivent composer avec la pression américaine.- Gouvernance -Emmanuel Macron, Abdel Fattah al-Sissi et Abdallah II “ont exprimé leur rejet de tout déplacement des Palestiniens de leurs terres ou de toute annexion de territoire palestinien”.Ils ont aussi “souligné que la gouvernance ainsi que le maintien de l’ordre et de la sécurité à Gaza, ainsi que dans tous les territoires palestiniens, devaient relever uniquement de l’autorité d’une Autorité palestinienne renforcée, avec un fort soutien régional et international”.Plus tôt, lors d’une conférence de presse, les présidents français et égyptien avaient tour à tour appelé à une reprise de l’aide humanitaire pour les 2,4 millions de Gazaouis, dont la quasi-totalité ont été déplacés au moins une fois par les combats dans le territoire assiégé.Emmanuel Macron a “salué les efforts inlassables déployés par l’Égypte” en tant que co-médiateur pour la trêve et la libération des otages encore retenus par le Hamas depuis l’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, qui a déclenché la guerre.Des déplacements de populations et une annexion de Gaza comme de la Cisjordanie, occupée par Israël depuis 1967, seraient “une violation du droit international”, “une menace grave pour la sécurité de toute la région, y compris celle d’Israël”, a dit Emmanuel Macron.Il a aussi exprimé le soutien de la France au plan arabe, qualifié de “voie réaliste à la reconstruction de Gaza”, conçu comme une réponse au plan Trump. Cette initiative, préparée par l’Egypte, prévoit de ne pas déplacer les Gazaouis.  Paris estime toutefois qu’il faut “encore renforcer” ce plan, notamment sur “la sécurité” et la “gouvernance” du territoire palestinien, pour rassurer des Américains réticents. Les pays arabes prévoient un retour progressif de l’Autorité palestinienne, au détriment du Hamas qui dirige Gaza depuis 2007.”Le Hamas ne doit avoir aucune part à cette gouvernance, ne doit plus constituer une menace pour Israël”, a insisté Emmanuel Macron.- Fret humanitaire -Le président français organise en juin à l’ONU, avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, une conférence sur la solution à deux Etats, israélien et palestinien. Ce rendez-vous pourrait, selon des sources diplomatiques, constituer le “moment opportun” que la France attend pour éventuellement reconnaître un Etat palestinien.Mardi, M. Macron se rendra, accompagné de son homologue égyptien, dans la ville d’al-Arich, dans le nord de la péninsule du Sinaï, à 50 kilomètres du point de passage de Rafah par lequel est censée transiter l’aide humanitaire vers Gaza, à nouveau stoppée depuis un mois.Lors de cette étape hautement symbolique, il appellera à “la réouverture des points de passage pour l’acheminement de fret humanitaire à Gaza”, selon la présidence française.Dans ce port méditerranéen qui sert de base arrière pour l’aide, il va rencontrer des personnels d’ONG françaises, des Nations unies, du Croissant-Rouge égyptien mais aussi probablement des “bénéficiaires” palestiniens de l’action humanitaire, selon la même source.Sur le plan bilatéral franco-égyptien, plusieurs accords économiques ont été signés lundi dans les transports, la santé, les énergies renouvelables ou le domaine universitaire.

Le Parlement étend aux petites communes le scrutin de liste paritaire, dès 2026

Le Parlement a définitivement adopté lundi, lors d’une séance tumultueuse à l’Assemblée nationale, une proposition de loi étendant aux communes de moins de 1.000 habitants le scrutin de liste paritaire aux élections municipales, et ce dès le prochain scrutin de mars 2026.Après de multiples suspensions de séance qui ont révélé des fractures au sein de la coalition gouvernementale, le texte a finalement été adopté par les députés dans les mêmes termes que celui approuvé par le Sénat le mois dernier. La date d’entrée en vigueur a fait l’objet d’une rude bataille dans l’hémicycle, celle-ci ayant d’abord été repoussée à 2032 via des amendements identiques de la droite et des communistes, adoptés à une voix près, avant que le gouvernement ne demande une deuxième délibération pour revenir au texte initial.”Tous les maires que nous avons interrogés nous ont mis en garde contre la faisabilité pour 2026″, a argumenté Agnès Firmin Le Bodo, députée Horizons signataire de l’un des amendements de report.Mais coup de théâtre: les communistes, qui avaient d’abord critiqué un changement des règles à moins d’un an des prochaines municipales, ont finalement modifié leur vote lors de la seconde délibération du gouvernement.L’idée était de “défendre la stabilité du mode de scrutin quelques mois avant l’échéance, mais certainement pas” d'”enterrer cette avancée de progrès”, a expliqué Julien Brugerolles.Les députés du Rassemblement national et des Républicains, qui combattaient ce texte sur le fond, se sont insurgés.”En Macronie, tu perds, tu bidouilles”, a fustigé le vice-président du RN, Sébastien Chenu.”Ca laissera des traces”, a ajouté Pierre Cordier (LR), accusant le gouvernement d’avoir davantage cherché le soutien de la gauche que des membres de la coalition gouvernementale. “Il y avait un bloc central. Ce soir, il y a un avant, il y a un après.”- “Tir aux pigeons” -Les communes de moins de 1.000 habitants représentent 70% des communes françaises, et 13% de la population y vit. Mais les femmes ne représentent que 37,6% de leurs conseillers municipaux, contre 48,5% dans les communes de 1.000 habitants, a pointé la députée MoDem Delphine Lingemann, rapporteure du texte.”La parité ne doit pas s’arrêter aux portes des grandes villes”, a-t-elle déclaré, alors que se trouvait au perchoir la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet, qui soutenait résolument le texte.Les conseillers municipaux des communes de moins de 1.000 habitants ont jusqu’ici été élus au scrutin majoritaire plurinominal à deux tours, avec un système de “panachage” qui permet aux citoyens de rayer certains noms.Une pratique parfois surnommée “tir aux pigeons”, dénoncée par certains élus parce qu’elle favoriserait une démarche “punitive” envers des sortants.”La démocratie locale est une chose trop sérieuse pour être livrée à l’humeur du dimanche des élections”, a déclaré lundi la ministre déléguée chargée de la Ruralité, Françoise Gatel. Ces changements doivent “permettre la constitution d’équipes municipales cohérentes et moins fragiles”, selon elle.Mais pour les élus RN et LR, composer des listes paritaires dans ces petites communes sera très compliqué. Le débat a aussi porté sur le mode de scrutin lui-même, au-delà de la parité. Dans “beaucoup de petites communes (…) il n’y aura qu’une liste, donc il n’y aura aucun choix pour les électeurs”, a déclaré Jordan Guitton (RN).- “Discours ringards” -La gauche a au contraire fustigé des “discours ringards, réactionnaires”, reprenant “l’argumentaire qui était utilisé par ceux qui refusaient la parité au début des années 2000”, selon les mots de Benjamin Lucas (groupe écologiste).La proposition de loi avait été adoptée en première lecture à l’Assemblée nationale il y a plus de trois ans.Au Sénat, elle avait déjà suscité beaucoup de débats, avec des divisions importantes au sein même de chacun des deux groupes de l’alliance majoritaire, Les Républicains et l’Union centriste.Le texte finalement voté intègre des aménagements censés tenir compte des spécificités des petites communes.Ainsi par exemple, dans ces communes de moins de 1.000 habitants, les listes seront “réputées complètes” même si elles comptent deux candidats de moins que le total légal. L’Association des maires de France, celle des maires ruraux (AMF et AMRF), et l’association Intercommunalités de France soutenaient le texte.  

En attendant 2027, Villepin écrit son “non”

Surfant sur une popularité inattendue à deux ans de l’élection présidentielle, Dominique de Villepin distribue les gages à gauche et les coups à droite dans un entretien à l’AFP, à l’occasion de la sortie lundi de son nouvel essai, “Le pouvoir de dire non”.Les ressources s’épuisent, les empires s’affrontent, et Villepin revient. “Il ne s’agit pas de regarder passer les trains, ni de s’adonner à des travaux de jardinage (…) Je veux montrer qu’on peut faire des choses”, affirme l’ancien Premier ministre au verbe aussi haut que sa cote dans les baromètres d’opinion.Toujours fringant à 71 ans, et plus vert que jamais: dans son texte en accès libre publié lundi par la revue Le Grand Continent, il propose d’inscrire la “neutralité carbone” dans la Constitution, de “désinvestir ce qui est toxique” et de “mettre fin à l’exploitation aveugle des ressources”.Après Villepin l’égérie de la gauche, acclamé à la Fête de l’Huma, voici donc Villepin l’écolo, qui ne veut “pas interdire mais planifier”. Du Mélenchon dans le texte, ou presque.Car le chiraquien met, lui, sur le même plan “l’exigence de justice sociale” et “l’absolue nécessité” d’un “ordre républicain”, arguant que l’on “ne peut plus demander à la société d’avancer si elle ne peut pas le faire sur deux jambes”.Equilibre défendu d’abord contre ceux qui érigent l’ordre en “valeur suprême”, fut-ce “au détriment de nos libertés” et au moyen du “tour de passe-passe” de la “surenchère identitaire” qui “crée une sorte d’hystérie”.En atteste selon lui “la dérive d’un certain nombre de partis de droite engagés dans la course à l’échalote avec l’extrême droite” et cédant à “la tentation de se servir d’un certain nombre de sujets” comme “l’immigration”, “le voile” et “bien sûr l’Algérie”.Allusion assumée au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui a défaut de “résultats” tangibles “contre la criminalité et le trafic de drogue”, offre un “spectacle d’impuissance”.A l’écrit, il pourfend plus largement la “logique d’enracinement parfois xénophobe” d’une certaine droite “qui réduit l’identité à l’héritage, à la biologie, à une pureté fantasmée”. Et prend le parti d’une laïcité brandie “non comme une arme, mais comme une promesse républicaine”.- “Nous avons des atouts” -La rupture semble donc consommée entre l’ancien rival de Nicolas Sarkozy et ce qui reste de sa famille politique d’origine. Contrairement aux Républicains d’aujourd’hui, Dominique de Villepin revendique d’être resté “exactement sur la même ligne” et de “refuser tout glissement vers cette tentation identitaire” encouragée par des “puissances” cherchant à “dominer le jeu en France et en Europe”.A l’aide de “mouvements populistes dans la main de quelques élites” et sous la coupe “d’influences étrangères”, le Vieux continent serait ainsi destiné à devenir “le parfait vassal (…) dont on prendrait la richesse”.Perspective insupportable à l’homme qui incarna le refus de la seconde guerre d’Irak en 2003. Aujourd’hui comme hier, “l’avenir qui nous est promis n’est pas acceptable” et “tout commence par la capacité à dire non”, assène-t-il.Pas simplement pour le panache. “L’idée c’est d’abord une mobilisation des esprits, des consciences, mais c’est surtout de montrer que nous ne sommes pas impuissants”, explique-t-il, soulignant au contraire “à quel point nous avons des atouts, à quel point il y a des marges de manoeuvre, à quel point nous pourrions mener d’autres politiques”.Y compris pour une “jeunesse trois fois sacrifiée” sur l’autel de “la dette” financière, de la “dette écologique” et qui n’aura “sans doute jamais de retraite”. Ce “sacrifice de nos enfants, je ne l’accepte pas”, s’indigne encore le père du “contrat première embauche” mort-né en 2006 qui lui a coûté cher à l’époque dans la course à l’Elysée – une “incompréhension” dont il a “souffert”.Il y a loin toutefois de la révolte au pouvoir, pour celui qui prétend “mener à tous les niveaux” un “combat existentiel pour la démocratie et la République”. Au milieu de ses nombreuses apparitions médiatiques, ce livre marque “à l’évidence un engagement supplémentaire”, reconnaît-il cependant.Un jalon de plus vers un retour en politique? Le grand fauve esquive: “Mon premier devoir, c’est de faire en sorte d’apporter jusqu’au bout la contribution qui est la mienne”.

Soupçons de soumission chimique: procès requis contre le sénateur Joël Guerriau

Le parquet de Paris a requis lundi un procès contre le sénateur Joël Guerriau, soupçonné d’avoir drogué à son insu la députée Sandrine Josso afin de l’agresser sexuellement, a appris l’AFP de source proche du dossier.Le parquet a requis un procès devant le tribunal correctionnel pour ces faits, qui remontent à la mi-novembre 2023. Le sénateur centriste est soupçonné d’avoir dilué de la MDMA dans une coupe de champagne, d’après la source proche du dossier.Cette affaire a mis en lumière le fléau de la soumission chimique jusque dans les hautes sphères du monde politique.Le 14 novembre 2023, Mme Josso, députée MoDem de Loire-Atlantique, s’était rendue au domicile parisien de son “ami politique”, comme elle l’a décrit au cours de l’enquête devant les magistrats, qui célébrait sa réélection.Seule invitée, elle en était ressortie avec 388 ng/ml d’ecstasy dans le sang, d’après les analyses toxicologiques dont l’AFP a eu connaissance. Une dose bien supérieure à la quantité dite récréative.Ces analyses montraient aussi une absence de stupéfiants pendant les sept mois qui ont précédé cette soirée. Comment Mme Josso s’est-elle retrouvée, ce soir-là, avec autant d’ecstasy dans le sang ?Dans ce dossier, l’absorption de drogue et ses effets délétères sur Mme Josso, qui souffre un an après d’un stress post-traumatique, ne semblent pas discutés. Tout l’enjeu repose sur l’intention.Pour le parquet de Paris, le produit stupéfiant a été placé dans le verre “à dessein”.Dans ses réquisitions dont l’AFP a eu connaissance, le ministère public souligne les déclarations “évolutives” et “pas cohérentes du sénateur. De plus, une expertise informatique a révélé “de nombreuses recherches en lien avec la drogue et le viol”, “un peu plus d’un mois avant les faits”, puis “le lendemain”.”Il est ainsi acquis que Joël Guerriau était informé sur les effets et le but de la substance administrée”, estime le parquet.Depuis sa mise en examen, le parlementaire, placé sous contrôle judiciaire, n’est plus apparu dans l’hémicycle et a été suspendu de son parti Horizons et de son groupe parlementaire Les Indépendants-République et Territoires.Il avait en revanche exclu de démissionner, estimant en septembre 2024 “totalement injuste” de quitter ses fonctions alors que la justice n’avait pas encore “tranché”.

Municipales à Paris: Place Publique investit son chef de file pour “unir à gauche”, sans LFI

Le parti Place Publique de Raphaël Glucksmann a investi lundi pour la première fois un chef de file pour les municipales à Paris, Saïd Benmouffok, dans l’optique d’unir la gauche dès le premier tour, sans LFI.”Il faut qu’on apporte un souffle nouveau pour que Paris reste à gauche en 2026″, a déclaré l’AFP Saïd Benmouffok, coordinateur de la section parisienne de Place publique, qui compte 1.500 adhérents sur les 11.000 au niveau national.C’est la première fois que le parti fondé en 2018 par Raphaël Glucksmann investit un chef de file pour les municipales à Paris, afin de “prolonger la dynamique des élections européennes” qui ont placé l’eurodéputé en tête dans la capitale, a souligné Saïd Benmouffok.”Place Publique va discuter avec les forces de gauche (PS, PCF, Ecologistes) pour trouver un rassemblement le plus large possible, dès le premier tour, car personne ne peut gagner Paris tout seul”, a ajouté ce professeur de philosophie de 41 ans qui fut conseiller de la maire socialiste Anne Hidalgo pendant cinq ans.”Mais il n’y aura pas d’alliance avec LFI”, a précisé Saïd Benmouffok, comme l’ont également fait savoir les candidats à la primaire socialiste du 30 juin, Rémi Féraud, Emmanuel Grégoire et Marion Waller.L’écologiste David Belliard, tout juste investi par son parti, prône lui une union de toute la gauche, y compris LFI.Le chef de file de Place Publique entend porter “une gauche attachée aux liens entre la justice sociale, l’écologie et la démocratie”.”S’il doit y avoir une incarnation forte à gauche, ça doit être à travers la force des idées. Rachida Dati, c’est l’inverse. C’est l’incarnation sans les idées”, a-t-il taclé.

Au Caire, Macron rejette tout “déplacement” des habitants de Gaza et tout rôle futur du Hamas

Emmanuel Macron a apporté lundi au Caire son soutien au plan arabe pour Gaza, s’opposant “fermement aux déplacements de populations” face aux ambitions de Donald Trump, mais a aussi donné des gages aux Etats-Unis en rejetant tout rôle futur du Hamas dans le territoire palestinien.Au côté de son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi, le président français a déroulé le volet politique de cette visite en Egypte essentiellement consacrée à la guerre à Gaza, avant un volet humanitaire mardi.”L’Égypte et la France partagent une convergence de vues”, a-t-il dit. “Nous condamnons la reprise des frappes israéliennes à Gaza” depuis le 18 mars après deux mois de trêve, a-t-il ajouté, évoquant “un recul dramatique” de la situation.Tour à tour, les deux dirigeants ont appelé à un “retour immédiat au cessez-le-feu” et à une reprise de l’aide humanitaire pour les 2,4 millions de Gazaouis, dont la quasi-totalité ont été déplacés au moins une fois par les combats dans le territoire assiégé.Emmanuel Macron a “salué les efforts inlassables déployés par l’Égypte” en tant que co-médiateur pour la trêve et la libération des otages encore retenus par le Hamas depuis l’attaque du 7 octobre 2023 contre Israël, qui a déclenché la guerre.Les présidents français et égyptien, qui s’étaient retrouvés la veille pour une promenade et un dîner dans le célèbre souk Khan al-Khalili de la capitale égyptienne, ont été rejoints lundi par le roi Abdallah II de Jordanie pour un sommet à trois.Pour la diplomatie française, c’est une manière d’afficher sa solidarité avec deux pays voisins de la bande de Gaza ébranlés par le projet du président américain. D’autant plus que le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, partisan de ce plan, devait être reçu lundi à la Maison Blanche.Début février, Donald Trump a suscité un tollé international en évoquant une prise de contrôle de la bande de Gaza par les Etats-Unis pour la reconstruire et en faire la “Riviera du Moyen-Orient”. Pour cela, ses habitants pourraient être déplacés vers l’Egypte et la Jordanie, qui ont vivement rejeté cette option mais doivent composer avec la pression américaine.- Etape symbolique -“Nous nous opposons fermement aux déplacements de populations et à toute annexion de Gaza comme de la Cisjordanie”, occupée par Israël depuis 1967, a martelé Emmanuel Macron. “Il s’agirait d’une violation du droit international, d’une menace grave pour la sécurité de toute la région, y compris celle d’Israël”, a-t-il ajouté.Il a aussi exprimé le soutien de la France au plan arabe, qualifié de “voie réaliste à la reconstruction de Gaza”, conçu comme une réponse au plan Trump. Cette initiative, préparée par l’Egypte, prévoit de ne pas déplacer les Gazaouis.  Paris estime toutefois qu’il faut “encore renforcer” ce plan, notamment sur “la sécurité” et la “gouvernance” du territoire palestinien, pour rassurer des Américains réticents. Les pays arabes prévoient un retour progressif de l’Autorité palestinienne, au détriment du Hamas qui dirige Gaza depuis 2007.”Le Hamas ne doit avoir aucune part à cette gouvernance, ne doit plus constituer une menace pour Israël”, a insisté Emmanuel Macron, assurant que cette question était à l’ordre du jour de ses entretiens.Abdel Fattah al-Sissi a pour sa part prévenu que “la paix durable et la stabilité permanente au Moyen-Orient seront loin d’être réalisés tant que la cause palestinienne restera sans solution équitable”.Le président français organise en juin à l’ONU, avec le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, une conférence sur la solution à deux Etats, israélien et palestinien. Ce rendez-vous pourrait, selon des sources diplomatiques, constituer le “moment opportun” que la France attend pour éventuellement reconnaître un Etat palestinien.Mardi, M. Macron se rendra, accompagné de son homologue égyptien, dans la ville d’al-Arich, dans le nord de la péninsule du Sinaï, à 50 kilomètres du point de passage de Rafah par lequel est censée transiter l’aide humanitaire vers Gaza, à nouveau stoppée depuis un mois.Lors de cette étape hautement symbolique, il appellera à “la réouverture des points de passage pour l’acheminement de fret humanitaire à Gaza”, selon la présidence française.Dans ce port méditerranéen qui sert de base arrière pour l’aide, il va rencontrer des personnels d’ONG françaises, des Nations unies, du Croissant-Rouge égyptien, mais aussi probablement des “bénéficiaires” palestiniens de l’action humanitaire, selon la même source.Sur le plan bilatéral franco-égyptien, plusieurs accords économiques doivent être signés lundi dans les transports, la santé, les énergies renouvelables ou le domaine universitaire.

Assemblée: l’épineuse réforme du scrutin à Paris, Lyon et Marseille arrive dans l’hémicycle

Rejetée par LR et la majorité de la gauche, la réforme du scrutin municipal à Paris, Lyon, et Marseille arrive lundi dans l’hémicycle de l’Assemblée, où elle pourrait être adoptée grâce au soutien du RN et de LFI, avant de connaître un sort plus funeste au Sénat.La proposition de loi écrite par le député Renaissance de Paris Sylvain Maillard, et dont le MoDem Jean-Paul Mattei a accepté d’être le rapporteur, a été adoptée largement mercredi en commission des lois, grâce au soutien de Renaissance, du MoDem, du RN et de LFI, ainsi que du député PS de Marseille Laurent Lhardit. Le reste de la gauche et les Républicains ont voté contre, tandis qu’Horizons s’est abstenu.La division des socialistes reflète celle de leurs édiles, la maire de Paris Anne Hidalgo étant farouchement opposée à la réforme, quand le maire de Marseille Benoît Payan y est favorable.La commission a été le théâtre de vifs débats, chaque camp accusant l’autre de privilégier ses intérêts électoraux, sous les arguments de fond. Et elle a donné lieu à des échanges plus qu’acerbes entre M. Maillard et le député LR Olivier Marleix.Le texte prévoit pour l’essentiel d’instaurer dès les municipales de 2026 deux scrutins distincts pour les trois métropoles, l’un pour élire les conseillers d’arrondissement ou de secteur, l’autre pour élire ceux du conseil municipal, sur une circonscription unique. Il propose par ailleurs d’abaisser à 25% la prime majoritaire pour la liste arrivée en tête, au lieu de 50% comme c’est aujourd’hui le cas dans les trois villes et partout en France.Actuellement, les électeurs votent dans chaque arrondissement pour une liste de conseillers, et les élus du haut de la liste siègent à la fois au conseil d’arrondissement et au conseil municipal.Un mode de scrutin décrié, qui peut aboutir à l’élection d’un maire ayant réuni une minorité de voix – comme ce fut le cas en 1983 à Marseille -, et qui conduit à ce que l’élection se joue dans une poignée d’arrondissements clés.- Lyon exclu ? -“Le fait est qu’à Paris, Lyon et Marseille (…) les villes apparaissent coupées en deux. La raison en est que les mairies centrales choisissent de privilégier significativement les arrondissements qui leur ont permis de gagner”, argumente M. Maillard.Autre effet pervers du scrutin institué en 1982: une moindre participation des électeurs, qui ont “le sentiment récurrent et légitime que leur vote ne sert à rien”, pointe-t-il.Les détracteurs du texte protestent de leur côté contre une réforme “précipitée”, qui crée un régime dérogatoire concernant la prime majoritaire, et qui laisse dans l’ombre nombre de sujets.L’un d’eux a trait à la métropole de Lyon, où la réforme aboutirait à instaurer trois scrutins le même jour, pour les élus des arrondissements, de la ville et de la métropole. M. Mattei suggère dans un amendement de limiter pour l’heure la réforme à Paris et Marseille, la députée MoDem Blandine Brocard proposant elle de supprimer les arrondissements lyonnais.Au banc, le gouvernement devrait être représenté par le ministre des Relations avec le Parlement, Patrick Mignola. Car si le texte a l’onction du Premier ministre François Bayrou, il n’enthousiasme guère le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, ancien chef des sénateurs LR qui ne veulent pas entendre parler de la réforme.Le président du Sénat Gérard Larcher n’est pas plus allant, au moins pour des raisons de calendrier, et l’adoption du texte à la Chambre haute semble très improbable.Or il paraît difficile sur un tel dossier de se passer de son accord, comme l’avait souligné M. Bayrou lui-même le 19 février lors d’une séance de questions au gouvernement: “Je n’imagine pas qu’un texte puisse être adopté sur ce sujet sans qu’il y ait accord de l’Assemblée nationale et du Sénat”, avait-il dit.”D’abord on s’occupe de passer le texte à l’Assemblée”, ensuite “je prendrai mon bâton de pèlerin pour convaincre les sénateurs”, affirme M. Maillard, qui continue de croire possible une mise en Å“uvre de la réforme l’année prochaine.

Marine Le Pen condamnée dénonce une “décision politique”, “tu voles, tu paies” répond Attal

La cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, s’est dite dimanche victime d’une “chasse aux sorcières” après le jugement qui l’a condamnée en première instance pour détournement de fonds publics, Gabriel Attal lui répondant par meeting interposé: “tu voles, tu paies”.”Ce n’est pas une décision de justice, c’est une décision politique” qui a “non seulement bafoué l’Etat de droit, mais aussi l’Etat de démocratie”, a martelé Mme Le Pen, lors d’un meeting organisé en urgence près des Invalides à Paris.”Je ne lâcherai rien”, a-t-elle lancé à ses partisans, se disant victime d’une “chasse aux sorcières” – terme utilisé par Donald Trump pour lui marquer son soutien.Réfutant tout “esprit de sédition”, elle s’est réclamée de Martin Luther King, défenseur des droits civiques: “Nous ne demandons pas d’être au-dessus des lois, mais pas au-dessous des lois. Nous ne sommes pas des sous-citoyens”.Avant elle, son dauphin Jordan Bardella avait fustigé la décision “scandaleuse” du tribunal judiciaire de Paris, se félicitant de la présence de 10.000 sympathisants, alors que la place Vauban était loin d’être remplie. 7.000 personnes ont participé au rassemblement, selon une source policière.Mme Le Pen a été condamnée lundi dans l’affaire des assistants parlementaires des députés européens à une peine de quatre ans de prison, dont deux sous bracelet électronique, 100.000 euros d’amende et surtout cinq ans d’inéligibilité immédiate, qui pourraient lui barrer la route de l’Elysée en 2027.Si un procès en appel a été promptement annoncé d’ici l’été 2026, le RN a rapidement appelé ses partisans à se mobiliser contre “la dictature des juges”. Rhétorique encore reprise par son député Jean-Philippe Tanguy fustigeant dimanche sur BFMTV “une partie de cette magistrature qui s’oppose à la démocratie”.- “Ingérence sans précédent” -Le président de Renaissance, Gabriel Attal, a répliqué depuis Saint-Denis, en ouverture d’un meeting de son parti, s’en prenant à “l’extrême droite qui se réunit aujourd’hui pour attaquer nos juges, attaquer nos institutions”.”Nous, ici, nous ne disqualifierons jamais une décision de justice”, a-t-il ajouté, entouré de ses alliés Edouard Philippe et François Bayrou.Message réitéré un peu plus tard dans l’après-midi, lors d’un discours devant les militants de Renaissance: “Si tu voles, tu payes, surtout quand on est un responsable politique”, a-t-il dit, en promettant de pas voter la proposition de loi mise sur la table par Eric Ciotti, allié de Marine Le Pen, pour supprimer l’exécution provisoire concernant les peines d’inéligibilité.M. Attal a aussi fustigé “une ingérence sans précédent” dans le soutien de Donald Trump, Vladimir Poutine ou encore Viktor Orban à Mme Le Pen. “Au profit de qui? D’un de leurs prestataires de service chez nous, le Rassemblement national”, a-t-il lancé.Il a au passage tenu à se distinguer du droitier ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, en soulignant que Renaissance “ne jet(ait) pas le discrédit sur la justice (…) en affirmant qu’il y aurait des +juges rouges+”, allusion à une formule utilisée par le candidat à la présidence de LR.L’événement a réuni près de 9.000 personnes dans la journée, selon les organisateurs.M. Bayrou avait pour sa part estimé, dans un entretien au Parisien, qu’il n’était “ni sain ni souhaitable” d’organiser un rassemblement pour protester contre une décision de justice.A droite également, le président LR de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, a pointé en fin de journée sur BFMTV “la violence” et “la charge contre les magistrats” dans “les propos de Mme Le Pen”.- Rendez-vous le 1er mai -En début d’après-midi, un troisième rassemblement politique s’était tenu, réunissant une partie de la gauche place de la République, en soutien à l’institution judiciaire. Jean-Luc Mélenchon y a brièvement participé, sans prendre la parole.Le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard a estimé que “l’extrême droite montr(ait) son vrai visage”, celui d’un “parti violent qui menace y compris les juges quand les décisions prises par la justice ne leur conviennent pas”. Plus de 15.000 personnes ont selon lui répondu à l’appel, une “première étape” avant une plus grande mobilisation le 1er mai. Une source policière a compté 5.000 personnes place de la République, dont 1.500 manifestants pro-Palestiniens, une manifestation ayant peu à peu remplacé l’autre.La patronne des Ecologistes Marine Tondelier a regretté l’absence des socialistes et des communistes, pour des raisons tenant notamment au “congrès” du PS.Un peu plus tôt, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, avait expliqué sur France 3 ne pas vouloir “donner le sentiment que ce serait une manifestation qui aurait un caractère politique”. Son parti sera en revanche présent “la semaine prochaine” à une autre manifestation “à l’appel des syndicats, des ONG, des associations”, a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie française annonce “une nouvelle phase” des relations avec Alger

Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a annoncé dimanche lors d’une visite à Alger, “une nouvelle phase” pour les relations entre la France et l’Algérie, après huit mois d’une crise qui a mené les deux pays au bord de la rupture.”Avec le président (Abdelmadjid) Tebboune, nous avons exprimé la volonté partagée de lever le rideau, d’entrer dans une nouvelle phase” et de “reconstruire un partenariat d’égal à égal, serein et apaisé”, a déclaré M. Barrot, à l’issue d’un entretien de 2H30 avec le chef de l’Etat algérien.Il a dit avoir tenu à venir en Algérie, “moins d’une semaine après” l’appel téléphonique du 31 mars entre M. Tebboune et le président français Emmanuel Macron ayant acté la reprise du dialogue bilatéral.”La France souhaite tourner la page des tensions actuelles” “dans un souci d’efficacité et de résultats”, a expliqué M. Barrot, annonçant une “réactivation de l’ensemble des mécanismes de coopération” où “nous revenons à la normale”. La période de tension inédite traversée ces derniers mois “ne sert ni les intérêts des Algériens ni des Français”, a-t-il estimé.Selon M. Barrot, tous les sujets ont été mis sur la table lors d’une “réunion très utile” de 1H45 avec son homologue Ahmed Attaf, l’idée étant de “retrouver la dynamique et l’ambition fixées” par MM. Macron et Tebboune en août 2022 lors d’une visite du président français à Alger.La récente crise d’une gravité inédite entre l’Algérie et son ancienne puissance coloniale (1830-1962) a démarré à l’été 2024 quand M. Macron a apporté son soutien total à un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine pour le Sahara occidental, revendiqué depuis 50 ans par les indépendantistes du Polisario soutenus par Alger. L’Algérie a immédiatement retiré son ambassadeur à Paris.A l’automne, l’arrestation à Alger de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal pour des déclarations portant, selon l’Algérie, “atteinte à l’intégrité du territoire”, a fait monter d’un cran les tensions.Les tensions se sont ensuite enflammées début 2025 lorsque Paris a réclamé l’expulsion d’influenceurs algériens, refusée par Alger.- “Geste d’humanité” -Un point culminant a été atteint fin février, le jour où le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau a pointé un doigt accusateur contre l’Algérie après un attentat en France commis par un Algérien, objet d’obligations de quitter le territoire rejetées par Alger. Depuis que MM. Macron et Tebboune ont repris les choses en main, il y a une volonté conjointe de “retrouver les voies de la coopération dans l’intérêt mutuel des deux peuples”, selon M. Barrot.Le ministre a annoncé “tout d’abord” une reprise de la coopération sécuritaire avec une réunion déjà “actée” des hauts responsables des renseignements. “Nous aurons, a-t-il ajouté, un dialogue stratégique sur le Sahel”, où l’Algérie est limitrophe du Mali et du Niger. Les deux pays sont préoccupés aussi par le retour de jihadistes de Syrie.Autre préoccupation française: l’acceptation par Alger des ressortissants renvoyés ou expulsés de France. Le traitement de questions comme les visas et les réadmissions se fera “dans le cadre des accords existants, via des procédures normales”, a indiqué M. Barrot, annonçant “une rencontre prochaine” entre préfets français et consuls algériens.Sur le plan économique, face aux difficultés rencontrées par une partie des 6.000 entreprises françaises implantées en Algérie notamment dans l’agro-alimentaire, l’automobile et le transport maritime, M. Tebboune a assuré vouloir “donner une nouvelle impulsion”, a dit M. Barrot, annonçant une réunion entre les patronats des deux pays le 9 mai à Paris.M. Barrot a évoqué le sort de “notre compatriote Boualem Sansal”, appelant le président Tebboune à “un geste d’humanité” pour l’écrivain “au vu de son âge et de son état de santé”. L’essayiste-romancier de plus de 80 ans, atteint d’un cancer, a été condamné le 27 mars à cinq ans de prison. Le Parquet algérien, qui avait requis 10 ans, a fait appel. Selon des avocats à Alger, une réduction de peine et éventuellement une grâce présidentielle permettraient sa libération anticipée.”Les relations reprennent leur cours normal, sans avoir besoin de déclarer un vainqueur dans cette brouille diplomatique” tout en démontrant “l’impossibilité d’une rupture entre l’Algérie et la France” voulue par l’extrême droite française, estime le journal algérien L’Expression.