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Budget 2025: l’effort demandé aux départements sera réduit “très significativement”, selon Barnier

L’effort budgétaire demandé aux départements dans le cadre du budget 2025 sera réduit “très significativement” pour tenir compte de leur situation “très spécifique”, a annoncé vendredi le Premier ministre Michel Barnier en clôture des assises de l’association Départements de France.”Je suis là pour vous dire, que, tenant compte de votre situation très spécifique, nous allons réduire très significativement l’effort qui vous est demandé par le projet de loi de finances”, a déclaré Michel Barnier, dressant le constat d’un “+modèle départemental+ tel que connu depuis 30 ans” arrivé “jusqu’à ses limites”.Il n’a toutefois pas avancé de chiffres sur la baisse de cette contribution, qui “dépendra de la discussion au Sénat”, a précisé Matignon.Les départements font face à une explosion de leurs dépenses sociales en matière de protection de l’enfance, d’aide aux personnes âgées dépendantes ou porteuses de handicap mais voient dans le même temps fondre leurs recettes issues des transactions immobilières et enregistrent moins de TVA qu’attendu.Le projet de loi de finances pour 2025 prévoit un effort de cinq milliards d’euros pour les collectivités, mais selon Départements de France, les départements sont la strate de collectivités la plus impactée, avec 44% de l’effort, soit 2,2 milliards d’euros, alors même que leur situation économique est reconnue comme fragile. Pour leur redonner de l’oxygène, le Premier ministre a annoncé cinq mesures: la réduction du taux du prélèvement sur les recettes des départements, initialement prévu de 2%. M. Barnier a reconnu qu’une “part importante” de leurs dépenses n’était “pas pilotable”.Très attendu par les départements, il a également annoncé un relèvement pour trois ans du plafond des droits de mutation à titre onéreux, prélevés sur les transactions immobilières, à hauteur de 0,5 point, mesure qui devrait rapporter un milliard d’euros.M. Barnier a également annoncé sa volonté de revenir “a minima” sur le caractère rétroactif de la baisse du taux du Fonds de compensation pour la taxe sur la valeur ajoutée, une aide pour les dépenses d’investissement des collectivités.Les concours versés aux départements par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie seront par ailleurs rehaussés à hauteur de 200 millions d’euros en 2025.Enfin, la hausse des cotisations des employeurs territoriaux à la Caisse nationale de retraite des agents des collectivités locales sera étalée sur quatre ans au lieu de trois.A plus long terme, M. Barnier a annoncé la création début 2025 d’une “instance de pilotage partagée entre l’Etat et les départements” chargée notamment de réfléchir à la création d’une “allocation sociale unique”.”Les politiques sociales doivent désormais être conçues en commun par l’Etat et les départements”, a-t-il souligné, plaidant pour une “contractualisation pluriannuelle qui anticipera et limitera” l’évolution des dépenses des départements.

Le Mercosur, un test pour l’influence de Macron

Emmanuel Macron entend plaider à partir de samedi en Amérique latine contre la possible signature prochaine d’un accord de libre-échange controversé entre l’Union européenne et le Mercosur, qui ferait éclater au grand jour une perte d’influence française et pourrait embraser les campagnes.Sa tournée de six jours, qui doit le mener en Argentine et au Brésil, les deux poids lourds de ce bloc régional, ainsi qu’au Chili, tombe à un moment crucial: le sommet du G20 à Rio de Janeiro, auquel il participera lundi et mardi, ainsi que celui du Mercosur début décembre, ont été cités comme des échéances-clés par les partisans du traité commercial qu’ils espèrent voir aboutir d’ici la fin de l’année.Et le voyage coïncide avec une nouvelle mobilisation des agriculteurs en France à partir de lundi, notamment contre cet accord.Moins d’un an après une fronde paysanne historique, “le message qui sera envoyé par les agriculteurs sera fort et clair à l’égard de la Commission européenne”, veut croire une ministre macroniste, qui y voit un renfort dans le bras de fer avec Bruxelles.C’est en effet la Commission qui négocie depuis plus de vingt ans avec le Mercosur (Brésil, Argentine, Paraguay, Uruguay et Bolivie).Plusieurs pays européens, dont l’Espagne et l’Allemagne, veulent la conclusion de l’accord, qui favoriserait l’exportation de voitures, machines ou produits pharmaceutiques de l’UE.En face, les agriculteurs français mais aussi, dans une rare unanimité, la classe politique hexagonale, redoutent une déferlante de viande du Brésil et d’Argentine, et mettent en garde contre une concurrence déloyale de produits n’étant pas soumis aux normes environnementales et sanitaires strictes en vigueur en Europe.”Le Mercosur, en l’état, n’est pas un traité qui est acceptable”, a réaffirmé mi-octobre Emmanuel Macron.En début d’année, l’entourage du président français avait vanté son influence en assurant qu’il avait réussi à convaincre la présidente de la Commission de suspendre les négociations.Mais cette fois, Ursula von der Leyen semble déterminée à aller au bout.-“Déflagration démocratique”-Emmanuel Macron, affaibli par la double défaite de son camp aux élections européennes et législatives, parviendra-t-il encore à tout bloquer? Dans le cas contraire, ce serait un échec personnel. Et les manifestations d’agriculteurs pourraient repartir de plus belle.En Amérique du Sud, lors d’une tournée qui commence par l’Argentine de l’ultralibéral Javier Milei, Emmanuel Macron va tenter d’expliquer le refus français aux pays du Mercosur.Et leur assurer qu’il n’est pas définitif. Paris est prêt à accepter un accord incluant le respect de l’Accord de Paris sur le climat et des normes européennes.C’est d’ailleurs devant le Congrès du Chili qu’il doit prononcer, jeudi, un discours adressé à l’Amérique latine. Pas un hasard: c’est un pays avec lequel l’UE a pu conclure un accord commercial jugé acceptable à Paris.Une position qui ne suffit pas à certains opposants. “Vous continuez donc à dire qu’un autre accord Mercosur est possible. Nous, on n’en veut pas du tout. Bloquez les négociations!”, a lancé cette semaine au gouvernement le député de La France insoumise Arnaud Le Gall à l’Assemblée nationale.En Europe, le chef de l’Etat essaye de rallier d’autres pays, comme la Pologne, pour bâtir une minorité de blocage. Mais rien ne dit que les Etats qui se montrent réservés iront jusqu’au rejet en cas de vote.Méthode Coué? A l’Elysée comme à Matignon, alignés sur ce dossier explosif, on refuse en tout cas d’envisager un échec, soulignant qu’aucune signature ne devrait intervenir au G20 de Rio.”Rien n’est écrit. La petite musique +on est perdants+ n’est pas du tout avérée”, avance-t-on dans l’entourage du Premier ministre Michel Barnier. “Je ne pense pas qu’on soit si isolés et minoritaires”, abonde un proche du président, qui met aussi en avant la lettre transpartisane de plus de 600 parlementaires français à Ursula von der Leyen.Ces élus préviennent que si Bruxelles devait “s’asseoir sur l’opposition de la France, grand pays fondateur de l’Union”, cela provoquerait “une déflagration démocratique”.C’est d’ailleurs l’autre angle d’attaque de l’exécutif, qui sait peut-être qu’il lui sera difficile de réunir les voix pour une minorité de blocage au sein de l’UE. Le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot a ainsi affirmé mercredi que la Commission “s’écarte” de son mandat en voulant avancer à la majorité plutôt qu’à l’unanimité des Vingt-Sept.”Je recommande qu’on ne passe pas outre la position d’un pays comme la France”, a martelé Michel Barnier après avoir rencontré Mme von der Leyen à Bruxelles.

Au futur congrès du PS, Vallaud en embuscade?

A la tête du Parti socialiste depuis six ans, Olivier Faure devrait briguer un nouveau mandat au prochain congrès prévu en 2025. Mais dans son propre camp, certains verraient bien émerger une autre figure, le député des Landes Boris Vallaud, jugé plus consensuel.Alors que la date du congrès n’est pas encore décidée, Olivier Faure voit déjà ses opposants internes, toujours hostiles à sa stratégie d’alliance avec LFI, se préparer à tenter de lui ravir le trône. Mais parmi ses soutiens, certains émettent aussi des doutes.Et la rumeur monte depuis plusieurs semaines: le chef des députés PS pourrait être l’homme qui réconcilie les socialistes, et éviterait au prochain congrès de finir comme celui de Marseille en 2023, qui avait vu le parti se fracturer en deux. “Je ne veux pas d’un congrès d’autodestruction des socialistes à neuf mois des élections municipales et j’ai l’impression qu’on en prend le chemin”, déplore le sénateur Alexandre Ouizille.”Le risque est élevé de faire Marseille bis repetita sur une question périmée, le rapport à Jean-Luc Mélenchon”, estime-t-il. “Si on veut regagner le pouvoir, les socialistes ne peuvent pas être coupés en deux”, abonde le président du département de Seine-Saint-Denis Stéphane Troussel, proche d’Olivier Faure.Est-ce que ce dernier est dans cet état d’esprit? “Il doit donner des signes”, prévient Stéphane Troussel.Un autre proche d’Olivier Faure le dit: “Il ne devrait pas y aller, pour son bien et le bien du parti. Je ne suis pas le seul à penser ça”.”Visiblement, regrette le même, Olivier Faure ne pense pas qu’il a besoin d’un PS fortement uni pour gagner à gauche. Il se dit que pour gagner, il faut réduire le débat à une confrontation binaire”.Pour Alexandre Ouizille, il existe une voie “entre ceux qui disent comme François Hollande, +un candidat socialiste quoi qu’il en coûte+ et ceux qui disent +un candidat unique+ de la gauche”, à l’instar d’Olivier Faure, “alors qu’ils savent pertinemment que Jean-Luc Mélenchon ne ne soumettra à aucun processus collectif de sélection”. Il plaide, avec “une majorité de socialistes, dit-il, pour “un candidat commun, d’union de la gauche” la plus large possible, avec le principe que “la première place des socialistes ne se décrète pas” mais “se mérite par le travail”.Selon lui, Boris Vallaud, qui aspire à un “congrès de réconciliation”, est sur cette ligne.Le député des Landes, auteur d’un livre remarqué en octobre, “a des ambitions”, assure un autre élu local, qui aimerait le voir prendre la parole prochainement.- “quelle ligne?” -Vallaud, dont tout le monde loue la gestion pacifiée du groupe à l’Assemblée, “pourrait être dans la troisième voie, entre celle de Faure et ses opposants, il est agacé de cette opposition”, confirme un député socialiste.Même chez les Insoumis, certains semblent donner crédit à cette hypothèse: on souligne que le Landais s’est rendu à la rentrée au rassemblement du leader de Place publique, Raphaël Glucksmann, en froid avec le patron du PS. “C’est un signe. Faure est mort”, estime un cadre LFI. Mais cet énarque de 49 ans, époux de l’ex-ministre socialiste Najat Vallaud-Belkacem, reste pour l’instant une énigme. “Je m’interroge quand on m’interroge, mais je n’ai pas la réponse”, répond-il quand on le questionne sur ses ambitions.”Vallaud n’est pas fauriste, il est vallaudien un jour sur deux”, s’amuse un proche.Mais pour le député Laurent Baumel, si quelqu’un veut remplacer Olivier Faure, “il doit dire sur quelle ligne”. “Si le sujet, c’est que Olivier n’a pas bien traité quelqu’un, ou n’a pas répondu au téléphone ou à un SMS, ça fait pas une ligne politique”, martèle-t-il, ne voyant “pas d’espace pour une motion Vallaud et une motion Faure”.Un autre député est aussi sceptique sur les intentions de Vallaud. “Il ne sera candidat que si Faure ne l’est pas. Il ne peut pas l’affronter sur une autre ligne”, prédit-il.”Faure c’est un roseau… Il plie mais ne cède pas. Depuis 6 ans que je suis avec Olivier, vous me demandez toujours s’il est affaibli, et il est toujours là”, balaye le secrétaire général du PS Pierre Jouvet.

Sous la menace d’une inéligibilité, Marine Le Pen à l’heure des choix

Menacée par une peine d’inéligibilité qui anéantirait ses ambitions élyséennes pour 2027, Marine Le Pen joue ces prochaines semaines sa survie politique. Pour reprendre la main, l’hypothèse de censurer le gouvernement Barnier dès cet hiver est passée de fantaisiste à probable.”L’accusation va accuser, ce qui ne me fera pas tomber de ma chaise, a priori…” Mardi soir, dans le salon d’un palace parisien où l’on fêtait la sortie du livre de Jordan Bardella, Marine Le Pen voulait faire entendre le calme des vieilles troupes, à la veille des réquisitions qui la visent dans le procès des assistants des eurodéputés RN.Les cinq ans d’emprisonnement, dont deux ferme, 300.000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité avec exécution immédiate finalement réclamés mercredi par les procureurs l’ont néanmoins fait quelque peu vaciller.”La seule chose qui intéressait le parquet, c’était Marine Le Pen pour pouvoir demander son exclusion de la vie politique (…) et puis le Rassemblement national pour pouvoir ruiner le parti”, a protesté celle qui s’était jusqu’alors refusé à qualifier de “politique” ce procès.Le vice-président du RN Sébastien Chenu a abondé jeudi, dénonçant “un parquet au service d’une mission politique”. “Dans quel pays vivrions-nous dans lequel on empêcherait à la principale femme politique (…) de pouvoir se présenter”. – Le recours Bardella -Jordan Bardella, qui n’est pas poursuivi, a pour sa part vu dans les conclusions de l’accusation autant un “acharnement” qu'”une atteinte à la démocratie”.Le président du Rassemblement national, 29 ans, apparaît surtout plus que jamais comme un recours si la décision des juges – attendue début 2025 – suivait ces réquisitions d’inéligibilité. Avait-il pris les devants? Mardi, sur CNews, le champion des dernières élections européennes avait en tout cas expliqué que ce sont “les circonstances” qui “déterminent” la meilleure candidature à la présidentielle.”C’est évident, ça dépendra des circonstances et il a raison de le dire”, avait dans la foulée commenté, magnanime, Marine Le Pen, faisant valoir qu'”un certain nombre de personnes cherchent peut-être à (l’)empêcher d’être candidate par l’intermédiaire de la justice, parce qu’ils ne peuvent pas y arriver par l’intermédiaire des urnes”. Jordan Bardella a affirmé jeudi sur CNews et Europe 1 qu’il serait “irresponsable” de sa part de se positionner comme candidat de substitution au moment où les réquisitions du parquet font mettre à son parti “un genou à terre”.- Menaçante -Certes, la sévérité de la peine réclamée n’est pas une surprise.Mardi soir, Philippe Olivier, conseiller et beau-frère de Marine Le Pen, esquissait un retro-planning: “On ne se laissera pas faire. On en appellera à l’opinion publique. Et on fera dix points de plus aux prochaines législatives”. Reste que l’idée même d’une exécution provisoire, c’est-à-dire que l’inéligibilité soit immédiate et non suspendue par un recours en appel, n’a pas été totalement anticipée. Pour Marine Le Pen, il s’agit désormais de reprendre la main. Alors que Jordan Bardella savoure déjà le succès commercial de son ouvrage à grand renfort de promotion sur les antennes du groupe Bolloré – 25.000 exemplaires vendus en trois jours, selon son entourage -, la patronne du groupe RN à l’Assemblée nationale s’interroge.Celle qui s’était engagée à ne pas censurer d’office le Premier ministre Michel Barnier, ne voyant que des inconvénients à renverser un gouvernement avant qu’une nouvelle dissolution ne soit possible – c’est-à-dire en juillet prochain – se fait soudainement menaçante.”Oui, il y a un chemin qui s’est fait dans mon esprit”, lance-t-elle, en prévenant que “ceux qui sont confiants ne devraient pas l’être tant que ça”.En privé, ses lieutenants décryptent: “Ce qui nous retenait de voter la motion de censure, c’étaient deux électorats de conquête, les retraités et les chefs d’entreprise, dont nous craignions qu’ils nous accusent d’irresponsabilité si nous faisions sauter le gouvernement”.Or, poursuit l’un des mêmes, “ceux-là nous demandent maintenant aussi de censurer”, ajoutant leurs voix à celles de “notre électorat historique”.”Michel Barnier a choisi le chemin de la censure du Rassemblement national”, a affirmé jeudi soir le député Jean-Philippe Tanguy sur BFMTV, en précisant que le groupe parlementaire trancherait sur cette question.De son côté, Jordan Bardella a récusé tout lien entre les ennuis judiciaires du RN et la décision de censurer ou pas le gouvernement.”On ne mélange pas tout”, a-t-il dit sur Europe 1 et CNews.

Budget 2025: les départements de droite menacent de suspendre le versement du RSA

Les départements dirigés par la droite et le centre ont annoncé jeudi leur intention de suspendre le versement du revenu de solidarité active (RSA) et d’arrêter de prendre en charge les nouveaux mineurs non accompagnés (MNA) si le gouvernement ne revient pas sur les ponctions budgétaires prévues en 2025.”Dès le 1er janvier, tous les départements de la droite et du centre vont suspendre leurs versements” de RSA aux caisses d’allocations familiales et “on ne prendra plus en charge les nouveaux mineurs non accompagnés car c’est de la politique migratoire”, a déclaré lors d’un point presse Nicolas Lacroix (LR), président du groupe des départements de la droite, du centre et des indépendants (DCI) au sein de l’association Départements de France, réunie en congrès à Angers.”Jusqu’à présent, on n’a rien dit (…), mais la protection de l’enfance ce n’est pas la politique migratoire. Aujourd’hui les mineurs non accompagnés, que l’Etat s’en débrouille et les prenne en charge”, a-t-il ajouté.Nicolas Lacroix envisage également “d’attaquer l’Etat” en justice à chaque fois qu’il prendra une décision “qui impacte les finances des départements sans leur accord” et demande au gouvernement de suspendre les nouvelles revalorisations prévues au titre du Ségur.Dans un point presse séparé, la trentaine de présidents de départements dirigés par la gauche a brandi des pancartes colorées expliquant l’impact des coupes envisagées sur la vie des Français. “Nous envisageons aussi des mobilisations dans nos propres départements”, a déclaré Jean-Luc Gleyze, président du groupe des départements de gauche, qui prévoit d’apposer une grande bâche sur l’immeuble du département de la Gironde qu’il préside, ou de manifester.”Si nous défendons aujourd’hui le budget départemental, c’est avant tout parce que nous défendons les personnes que nous aidons au quotidien”, a-t-il ajouté, précisant que l’effort budgétaire avait “déjà été réalisé” pour les départements avec une perte de 6 milliards d’euros de droits de mutation en deux ans.”Faudra-t-il impacter la personne âgée et lui faire payer plus que ce qu’elle doit payer en ehpad ? Faudra-t-il diminuer le nombre d’assistantes sociales ? Faudra-t-il moins soutenir les clubs sportifs? Faudra-t-il moins protéger les enfants? Faudra-t-il augmenter le prix de la cantine scolaire pour les collégiennes et collégiens ?”, a-t-il interrogé.Les départements font face à une explosion de leurs dépenses sociales en matière de protection de l’enfance, d’aide aux personnes âgées dépendantes et aux personnes porteuses de handicap mais voient dans le même temps fondre leurs recettes issues des transactions immobilières et enregistrent moins de TVA qu’attendu. Le projet de loi de finances pour 2025 prévoit un effort de 5 milliards d’euros pour les collectivités, mais selon Départements de France, les départements sont la strate de collectivités la plus impactée, avec 44% de l’effort, soit 2,2 milliards d’euros, alors même que leur situation économique est reconnue comme fragile. Les départements réclament au gouvernement de revoir sa copie en abandonnant le prélèvement prévu sur les recettes de fonctionnement et le gel de la dynamique de TVA.

Lyon: passe d’armes entre Wauquiez et le patron de la métropole sur un centre de mineurs étrangers

Le chef des députés LR Laurent Wauquiez a accusé jeudi le président écologiste de la métropole de Lyon, Bruno Bernard, de “mépriser” les élus au sujet de la création d’un centre pour jeunes migrants, l’intéressé lui reprochant à son tour des “invectives”.La métropole a choisi d’installer jusqu’en 2026 un centre pour 70 mineurs migrants non accompagnés (MNA) à Écully, dans des locaux où des réfugiés ukrainiens ont déjà séjourné. Le maire (LR) de la ville, Sébastien Michel, y est opposé.”La Métropole de Lyon, dans la méthode, a tout faux !”, dit M. Wauquiez, conseiller régional spécial depuis qu’il a quitté la présidence d’Auvergne-Rhône-Alpes, dans une interview au Progrès consacrée à ce projet.”Il n’y a aucune concertation avec les maires, alors que les élus, quelles que soient leurs opinions politiques, doivent être respectés. Cela s’appelle la démocratie”, ajoute-t-il.”Le président de la Métropole doit retrouver un peu de calme et de sang-froid pour le respect de notre territoire. Nous lui tendons la main pour lui demander de corriger le tir”, poursuit-il, en estimant que “la tendance n’est pas à ouvrir de nouveaux centres mais à mieux contrôler notre immigration”.Interrogé par l’AFP, Bruno Bernard répond que sur un sujet “aussi difficile que l’obligation départementale d’accueillir et d’évaluer les MNA”, M. Wauquiez “est censé être républicain et il nous reproche (…) d’appliquer la loi de façon intelligente”.M. Bernard explique le choix d’Ecully car c’est un centre “qui nous appartient, où les coûts sont réduits, plutôt que de laisser ces jeunes supposés mineurs, à l’hôtel, avec des coûts pour nous importants”. Le retard de “trois mois sur l’installation” du centre représente “déjà 500.000 euros d’argent public perdu”, affirme-t-il. “Pendant que l’État, le gouvernement et les amis de Laurent Wauquiez nous réclament de faire des économies, ils nous obligent à faire des dépenses supplémentaires”, ajoute-t-il.”Sur ces sujets compliqués, moi je suis disponible pour discuter avec le gouvernement actuel et son nouveau porte-parole Laurent Wauquiez pour trouver des solutions dans l’accueil de ces migrants”, ironise le président de la Métropole de Lyon.”Il n’y a pas de sujet tabou sur l’immigration, on peut parler de tout, mais il faut le faire sérieusement, sans l’invective, et pour trouver l’intérêt général”, conclut-il.

Corrida et protection de l’enfance: le Sénat s’oppose à l’interdiction pour les mineurs

Le Sénat a largement repoussé jeudi un texte d’interdiction des spectacles de corrida aux mineurs de moins de 16 ans, au terme d’un débat qui a ravivé les clivages entre protecteurs des traditions locales et défenseurs de la cause animale.Les uns entendaient protéger les enfants de scènes “traumatisantes”, les autres craignaient “la mort” de la tauromachie en France… Et ce sont ces derniers qui ont eu gain de cause à la chambre haute, avec un rejet voté à 237 voix contre 64, dans un hémicycle clairsemé.Une issue loin d’être inattendue dans la “chambre des territoires”, dominée par la droite et les centristes. D’autant que le gouvernement était lui aussi défavorable à cette proposition, comme l’essentiel du groupe communiste et la moitié du groupe socialiste.Le texte de la sénatrice macroniste Samantha Cazebonne entendait interdire l’organisation de spectacles de corrida en présence d’enfants de moins de 16 ans, au nom de la “protection de l’enfance”.”Est-il acceptable que les mineurs soient témoins de la souffrance d’un être vivant, alors que leur compréhension des valeurs de compassion et de bienveillance est encore en pleine formation? Nous avons le devoir de protéger leur innocence”, a lancé l’auteure du texte.Cette dernière avait reçu ces derniers jours le soutien de nombreux élus, de la SPA et d’associations et collectifs anticorrida.”Une fois encore, la France a raté l’occasion de se mettre en conformité avec les recommandations du comité des Droits de l’Enfant (de l’ONU), qui a recommandé d’interdire l’accès des mineurs aux spectacles de tauromachie”, a regretté auprès de l’AFP Claire Starozinski, présidente de l’Alliance anticorrida.Mais le camp des défenseurs de la tauromachie a lui aussi été largement appuyé, avec un écho médiatique non négligeable dans les territoires où les corridas restent une “tradition locale ininterrompue”, les seuls où cette pratique est encore autorisée à titre dérogatoire.”En considérant que seuls les parents ont le droit d’inclure ou pas la culture taurine dans l’éducation de leurs enfants (…) le Sénat a franchi une étape importante sur le chemin de la protection définitive de la corrida en France”, a salué l’Union des villes taurines françaises (UVTF).- “Respectons notre culture” -Ces arguments ont été repris très largement sur les bancs du Sénat. “Respectons nos identités, respectons notre culture et laissons aux parents le choix de (la) transmettre !”, a ainsi lancé le sénateur LR du Gard Laurent Burgoa. Le ministre de la Justice Didier Migaud a eu lui une lecture plus juridique de cette proposition, qu’il a jugée disproportionnée. “L’État ne doit pas intervenir (sur l’autorité parentale) sous peine de se montrer paternaliste, voire invasif, et in fine de déresponsabiliser les parents”, a-t-il justifié. Les sanctions prévues par le texte, pouvant aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement et 75.000 euros d’amende, ont également été épinglées, tout comme la responsabilisation des organisateurs plus que des mineurs ou des familles elles-mêmes.”Sanctionner un organisateur de spectacle pour la présence d’un jeune dans le public est complètement incohérent”, a ainsi noté Louis Vogel (Horizons), rapporteur sur ce texte.Plusieurs voix ont par ailleurs craint des répercussions économiques locales. “Priver de spectacles les familles qui souhaitent s’y rendre, parfois par passion, mais simplement aussi par curiosité ou pour se forger une opinion, c’est aussi priver ces territoires d’une attractivité particulière”, a noté la communiste Cécile Cukierman.Mais les débats ont largement dépassé le volet de la protection de l’enfance, certains élus accusant les auteurs du texte d’avoir comme “véritable cible” la corrida en elle-même.”Plus habilement qu’en prônant l’interdiction totale, (ce texte) poursuit les mêmes visées: empêcher toute transmission aux jeunes générations et donc condamner la corrida à une mort certaine”, s’est indigné le sénateur LR des Pyrénées-Atlantiques Max Brisson.Signe de la sensibilité du débat, la discussion intervenait deux ans après l’examen écourté d’un autre texte du député apparenté LFI Aymeric Caron, qui voulait, lui, interdire totalement la corrida. L’Assemblée nationale n’était jamais passée au vote sur cette proposition de loi.

Inéligibilité de Marine Le Pen: le RN attaque la justice, Darmanin aussi

Au lendemain des réquisitions demandant l’inéligibilité de Marine Le Pen, le Rassemblement national continue d’attaquer frontalement la justice, des critiques reprises par l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin accusé d’alimenter le discours “anti-système” de l’extrême droite.”Soutenez Marine! Défendez la démocratie”: le parti à la flamme n’a pas hésité à lancer jeudi sur le réseau social X une pétition dénonçant “une ingérence manifeste dans l’organisation de la vie parlementaire au mépris de la séparation des pouvoirs”, “une tentative d’éliminer la voix de la véritable opposition” et de “contourner le processus démocratique”.Sans préciser que d’après la loi, le délit de détournement de fonds publics est automatiquement assorti pour un élu d’une peine d’inéligibilité.Le RN “a un genou à terre”, a assuré Jordan Bardella sur CNews, en dénonçant un exercice “non de justice mais de vengeance” contre Mme Le Pen.  Au procès des assistants parlementaires, le parquet, jugeant Marine Le Pen au “centre” d’un “système organisé” visant à faire du Parlement européen la “vache à lait” du RN, a prononcé mercredi de sévères réquisitions à son encontre: cinq ans de prison dont trois avec sursis, 300.000 euros d’amende… et cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire – c’est-à-dire avec application immédiate même en cas d’appel – ce qui pourrait l’éjecter de la course à la présidentielle si les juges suivent les procureurs.Renouant avec des accents trumpistes, le député Jean-Philippe Tanguy (RN) a dénoncé “des réquisitions quasi-fanatiques”.”C’est une intrusion inacceptable dans le travail politique”, a abondé la nièce de Marine Le Pen, Marion Maréchal, qui a lancé son propre mouvement Identité-Libertés.Hors extrême droite, la plupart des responsables de la droite et du centre sont restés discrets dans leurs réactions et n’allaient guère dans le sens du RN, à l’exception notable de l’ancien ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui juge “profondément choquant que Marine Le Pen soit jugée inéligible et, ainsi, ne puisse pas se présenter devant le suffrage des Français”.”Si le tribunal juge qu’elle doit être condamnée, elle ne peut l’être électoralement, sans l’expression du peuple”, a-t-il déclaré, en appelant à ne pas “creuser” plus “la différence entre les +élites+ et l’immense majorité de nos concitoyens”.Cette prise de position passe mal dans le camp gouvernemental.Le ministre de la Justice Didier Migaud, tout en refusant de commenter une affaire individuelle, a rappelé que “les magistrats sont indépendants” et “jugent à partir de la loi votée par le législateur”.- “Totem d’immunité” -Gérald Darmanin “n’aurait pas dû dire ça”, a estimé plus directement le président (LR) des Hauts-de-France Xavier Bertrand. “Ou alors il va au bout de sa pensée et il dépose une proposition de loi pour supprimer l’inéligibilité”, a-t-il avancé. Même argumentaire chez la ministre chargée des Relations avec le Parlement, Nathalie Delattre, “profondément choquée” par les propos de l’ancien ministre de l’Intérieur.A gauche, cette “entorse au principe de séparation des pouvoirs”, a été critiquée par le patron du PS Olivier Faure comme un “gros clin d’Å“il gênant de celui qui feint de plaindre celle dont il rêve de récupérer l’électorat”.Le leader de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, s’est, en revanche, prononcé contre l’exécution provisoire, estimant sur X qu'”une peine d’inéligibilité ne doit pas être appliquée avant expiration de tous les recours prévus par la loi”.”Tous les pires adversaires de Marine Le Pen, de Gérald Darmanin à Jean-Luc Mélenchon, disent la même chose” sur le fait de “prononcer une impossibilité de concourir à un scrutin de manière provisoire”, en a tiré comme conclusion Jordan Bardella.Quelques élus Horizons, comme le maire de Nice Christian Estrosi, ont, pour leur part, appelé le Parlement “à se saisir de l’automaticité des peines d’inéligibilité”, “un principe dangereux” selon eux, qui s’applique en cas de condamnation pour détournement de fonds publics.Un argumentaire balayé par la patronne des Ecologistes Marne Tondelier, élue d’opposition dans le fief électoral de Marine Le Pen, Hénin-Beaumont.”Elle ne peut pas considérer qu’elle aurait un totem d’immunité de Koh-Lanta parce qu’elle est candidate à la présidentielle”, a-t-elle déclaré.

Barnier utilisera “probablement” le 49.3 pour l’adoption du budget (entretien à Ouest-France)

Michel Barnier annonce dans Ouest-France qu’il engagera “probablement” la responsabilité de son gouvernement sur le budget par l’article 49.3 de la Constitution, qui permet une adoption du texte sans vote.”Quand je vois ce qu’il s’est passé à l’Assemblée”, où ses soutiens de la droite et du centre ont rejeté le projet de budget pour 2025 qui avait été profondément modifié par la gauche, “il me semble difficile de faire autrement au bout de la discussion”, a affirmé le Premier ministre dans un entretien au quotidien régional mis en ligne jeudi soir. “Mais vous observerez que nous avons fait le choix de laisser le débat s’y dérouler”, a-t-il ajouté.Alors que le 49.3 peut être suivi par le dépôt d’une motion de censure, il estime que “les Français ne souhaitent pas” le renversement du gouvernement. “Ce que j’entends le plus, c’est +courage, tenez bon+. Croyez-moi, je n’en manque pas”, ajoute-t-il.Dans ce projet de budget, le chef du gouvernement promet des “ajustements significatifs” en faveur des collectivités. Les départements, devant lesquels il doit s’exprimer vendredi matin à Angers, ont appelé le gouvernement à revoir sa copie budgétaire, qui les menace selon eux “d’asphyxie”.Le Premier ministre assure qu’il ne va “pas recréer” une taxe d’habitation, qui avait été supprimée par Emmanuel Macron et dont le retour est réclamé par certains maires, ni “créer de nouveaux impôts” locaux, alors que la ministre du Partenariat avec les territoires Catherine Vautrin s’était dite “ouverte à un débat sur la fiscalité locale”.Il se montre par ailleurs “très réservé” sur l’idée de supprimer un jour férié pour remplir les caisses de la Sécurité sociale. “Je suis très réservé sur cette idée, complexe à mettre en Å“uvre et dont je ne suis pas sûr qu’elle rapporte ce que certains prétendent”. “Ce qui est en jeu, c’est qu’il y ait davantage de Français qui travaillent”, ajoute-t-il en plaidant en faveur du “dialogue social”.- “Task force” sur les plans sociaux -En matière d’éducation, autre dossier prioritaire du gouvernement, il affirme qu’il “ne partage pas” des propos récents de Nicolas Sarkozy sur les professeurs des écoles qui, selon l’ancien président, ne travaillent que “six mois par an”. “Les professeurs des écoles, qui s’occupent seuls de toute une classe du matin au soir, font un travail à la fois difficile et essentiel”, souligne-t-il.Face à la multiplication, redoutée par le gouvernement, des plans sociaux dans les entreprises, il indique que son gouvernement va mettre en place une “task force” entre “tous les ministres concernés (travail, industrie, finances, budget…) pour apporter des réponses rapides à chaque situation particulière”. Le gouvernement est aussi “en train de demander à toutes les entreprises qui ont reçu de l’argent public ces dernières années, notamment pour surmonter les crises du Covid et de l’énergie chère, de nous dire ce qu’elles en ont fait”, ajoute Michel Barnier.Il qualifie ses relations avec le président de la République de “simples et fluides” et n’exclut pas “de tenir des réunions décentralisées” du gouvernement.

Censure, mouvements sociaux: Barnier face à l’automne de tous les dangers

Fronde agricole, plans sociaux, menace de censure: Michel Barnier est confronté à un automne de tous les dangers et sa méthode visant à soigner chacune des composantes de sa coalition, plus que jamais divisée, risque de favoriser les ambitions individuelles pour la présidentielle.”Arrêtez de vous entretuer”. Tel est le message en substance envoyé mercredi par le Premier ministre à ses soutiens après la sortie en solitaire du patron de la droite Laurent Wauquiez sur les retraites, qui a provoqué surprise et colère chez les macronistes, décrypte un député proche à la fois de MM. Barnier et Wauquiez.Après avoir menacé de démissionner au moment de la constitution de son gouvernement et prôné “l’esprit d’équipe” en séminaire gouvernemental, Michel Barnier a de nouveau tapé du poing sur la table pour pousser les groupes de son “socle commun” à “travailler ensemble” voire à présenter un candidat commun à la présidentielle. Sinon les “extrêmes” seront au second tour, a-t-il prévenu.Car les électeurs, rapporte un autre député, trouvent que “c’est la pagaille” au gouvernement et au Parlement, où la droite et le centre ont rejeté le projet de budget largement modifié par la gauche.Le texte est désormais entre les mains des sénateurs, à majorité de droite, une configuration plus favorable à Michel Barnier qui peut multiplier les gestes en faveur de sa majorité très relative: sur les retraites pour la droite, sur les allègements de charge pour les macronistes, ou sur l’allocation sociale unique pour Horizons.- Attaques “grossières” -Un ancien ministre trouve que Michel Barnier, du fait qu’il est un élu de longue date, agit “très intelligemment, en jouant l’opinion contre les partis politiques. Là où on pensait justement qu’il allait être tenu par les partis”.Le Premier ministre est d’autant plus épargné par l’opinion que les attaques de son prédécesseur Gabriel Attal ou de Laurent Wauquiez sont “grossières”, estime un chef de groupe.Mais la méthode Barnier trouve ses limites dans sa manière de traiter séparément ses partenaires. “Ca n’entretient que le chacun pour soi”, estime le même. Et si cela peut fonctionner sur le budget, “on ne va pas traiter par appartements les lois qui arrivent”.Michel Barnier “acte en fait l’impossibilité d’un vrai travail en commun” parce que “chacun des groupes est en train de fabriquer son petit porte-avion pour faire décoller son candidat” à la présidentielle, estime le député MoDem Richard Ramos.Le constitutionnaliste Benjamin Morel considère que justement, “pour que ça tienne, il ne faut pas contrecarrer les ambitions des présidentiables” qui risquent de voir Michel Barnier comme un “rival ou quelqu’un qui voudrait les neutraliser”.- “Probablement” recours au 49.3 -Et cette “course à l’échalote” ne donne pas pour autant aux députés “le sentiment qu’ils ont la capacité d’agir”, ajoute M. Morel. La stratégie de Michel Barnier “fait plaisir aux sénateurs” qui ont désormais la main mais “ça reste très compliqué” pour les députés, qui n’ont encore rien à ramener dans leurs circonscriptions et ont “des mouvements sociaux dans le dos”, note-t-il.Les agriculteurs menacent de ressortir les tracteurs pour protester contre notamment l’accord commercial du Mercosur, tout comme les syndicats de fonctionnaires contre les économies dans leur secteur, tandis que les plans sociaux (Michelin, Auchan…) se multiplient avec à la clé un chômage qui repart à la hausse.Une montée des colères qui pourrait nourrir l’hypothèse d’une censure prochaine du gouvernement Barnier par la gauche et l’extrême droite.Notamment si le gouvernement engage sa responsabilité sur le budget en utilisant l’article 49.3 de la Constitution, qui permet une adoption du texte sans vote.Ce que Michel Barnier va “probablement” faire, dit-il jeudi soir dans Ouest-France. Et il pourrait utiliser cet outil dès fin novembre ou début décembre sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Or la menace d’une peine d’inéligibilité, qui pourrait anéantir ses ambitions pour 2027, pourrait inciter Marine Le Pen à tenter de reprendre la main, en faisant tomber le gouvernement.L’ancien Premier ministre socialiste Bernard Cazeneuve a semblé déjà se poser en recours mercredi, en appelant au “rassemblement de la dernière chance” avec un gouvernement allant de la gauche aux Républicains.