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Jean-Marie Le Pen hospitalisé, annonce son entourage à l’AFP

Jean-Marie Le Pen, 96 ans, est hospitalisé depuis le début de la semaine pour faire des “analyses”, a indiqué jeudi à l’AFP son entourage.”Il y a des hauts et des bas”, a poursuivi cette même source, qui a néanmoins démenti des rumeurs “pas fondées” quant à un supposé état grabataire du père de Marine Le Pen.Le finaliste de l’élection présidentielle de 2002 a vu son état de santé se dégrader depuis plusieurs années. Poursuivi dans l’affaire des assistants d’eurodéputés du RN, son cas a été “disjoint” après qu’une expertise médicale avait constaté “une profonde détérioration” de son état physique et psychique, estimant qu’il n’était pas en mesure ni “d’être présent”, ni de “préparer sa défense”.”Il est acté que (Jean-Marie Le Pen) n’est pas en capacité de donner son consentement de quelque acte que ce soit”, avait indiqué fin septembre, à l’ouverture du procès, Marine Le Pen.Cette dernière, ainsi que ses deux sÅ“urs Marie-Caroline et Yann Le Pen, sont les bénéficiaires d’un “mandat de protection” – une mesure comparable à une tutelle – depuis la mi-février, qui leur permet de réaliser divers actes au nom de leur père, seules ou de concert.

Paris rend hommage aux victimes du 13-novembre, en présence de Michel Barnier

Plusieurs cérémonies de commémoration étaient organisées mercredi à Paris en présence notamment de Michel Barnier et de plusieurs membres du gouvernement, en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre 2015. Le Premier ministre ainsi que la maire de Paris Anne Hidalgo ont assisté à une cérémonie devant la salle du Bataclan. Les ministres de la Justice Didier Migaud et de l’Intérieur Bruno Retailleau étaient également présents.Le 13 novembre 2015, les attaques terroristes ont coûté la vie à 92 personnes dans cette salle de concert du 11e arrondissement de Paris. Une minute de silence a été observée et des gerbes de fleurs déposées devant son entrée, ont constaté des journalistes de l’AFP. Michel Barnier et Anne Hidalgo sont ensuite allés à la rencontre des rescapés de l’attaque et de leurs proches. Plus tôt dans la matinée, Mme Hidalgo avait aussi rendu hommage aux victimes devant le Stade de France à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), devant le bar “Le Carillon” et le restaurant “Le Petit Cambodge”, dans le 10e arrondissement de Paris, dont les terrasses avaient été prises pour cibles par les terroristes. Un autre temps d’hommage et de recueil s’est tenu à la mairie du 11e arrondissement. Une cérémonie “intime”, organisée par les associations de victimes des attentats du 13-novembre. “Nous n’oublierons jamais”, a écrit de son côté Emmanuel Macron sur X, assurant que le 13-novembre reste “gravé dans nos mémoires en lettres de douleur”. Le président a rendu hommage “aux victimes, aux familles, à ceux qui ont tout donné pour préserver la vie”. Au total, les attaques terroristes revendiquées par l’organisation Etat islamique ont fait 130 morts. 

Au procès du RN, l’accusation décrit un “système” pour “faire des économies à tout prix”

“Un système organisé par la direction du parti et pour servir les intérêts du parti”. En débutant leur réquisitoire au procès du RN, les procureurs ont détaillé mercredi matin comment Marine Le Pen avait bien été selon eux à la manÅ“uvre d’un détournement de fonds européens.Après un mois et demi d’audience, la triple candidate à la présidentielle sera fixée en fin de journée sur les peines réclamées par le parquet contre elle, son parti et 24 autres prévenus – cadres du parti, ex-eurodéputés et anciens assistants parlementaires.”Nous ne sommes pas ici aujourd’hui en raison d’un acharnement”, ni à cause d’une dénonciation “du Parlement européen”, mais au terme “d’une longue information judiciaire”, déclare d’emblée l’une des deux représentantes de l’accusation, Louise Neyton.”Vous prendrez votre décision au vu des pièces du dossier”, et après “six semaines d’audience” et des “débats particulièrement fournis”, poursuit la magistrate dans une salle d’audience pleine où Marine Le Pen s’est assise au premier rang au côté de Louis Aliot, actuel numéro 2 du RN.”Je suis dans le même état d’esprit que la semaine dernière, que la semaine d’avant. C’est le déroulé normal d’un procès, avec aujourd’hui une accusation qui accuse, ce n’est pas non plus très original”, avait déclaré la cheffe de l’extrême droite en arrivant au tribunal.En entamant leurs réquisitions qui doivent durer toute la journée, les deux magistrats détaillent l’architecture d’un “système” qui a selon eux été mis en place au Front national (devenu RN) entre 2004 et 2016, consistant à embaucher des assistants parlementaires européens “fictifs” qui travaillaient en réalité pour le parti.A l’époque, “le parti est dans une situation financière particulièrement tendue. Tout ce qui peut contribuer à l’allègement des charges va être utilisé de manière systématique”, que ce soit “légal ou pas”, affirme Louise Neyton, alors que Marine Le Pen fait des “non” vigoureux de la tête.Le Parlement européen ne fait que des “contrôles comptables”, pour le reste il fait “confiance” aux eurodéputés quant à l’utilisation de leur dotation mensuelle de 21.000 euros: “Alors, c’est trop tentant, ces enveloppes vont apparaître comme une aubaine et être utilisées comme telles”, insiste la magistrate.- “Fiction alternative” -Pour l’accusation, ce “système va encore se renforcer et prendre une nouvelle dimension” avec l’arrivée, en 2011, de Marine Le Pen à la tête du parti, avec un salarié chargé de la gestion des contrats européens, qui rend compte “seulement” à la présidente, la “donneuse d’ordres”.En 2014, après l’élection d’une vingtaine d’eurodéputés FN, le trésorier du parti Wallerand de Saint-Just écrit: “Nous ne nous en sortirons que si nous faisons des économies importantes grâce au Parlement européen”, rappelle la procureure.Et d’évoquer les mails – “pas tous, il y en a trop” – parlant de “montages financiers”, de “transferts” de tel assistant “sur” tel député en fonction de la disponibilité des enveloppes. L’un ou l’autre, “tu peux choisir”, est-il écrit dans un message.Elle aborde aussi cette fameuse réunion d’accueil des nouveaux députés, à l’été 2014, où Mme Le Pen aurait averti ceux fraîchement élus qu’ils ne devaient prendre qu’un assistant, le reste de l’enveloppe devant revenir au parti. Alors face à tout cela, “la fiction alternative qui vous est présentée en défense” n’est, elle, “corroborée par aucun élément”, estime la procureure.La suite du réquisitoire, qui reprendra à 14H00, doit s’attarder sur chacun des prévenus: les neuf ex-eurodéputés frontistes, leurs 12 anciens assistants parlementaires, les experts-comptables et le trésorier, et enfin le parti lui-même. Ils encourent des peines allant jusqu’à 10 ans d’emprisonnement, un million d’euros d’amende et une peine d’inéligibilité, qui pourrait sérieusement entraver les ambitions de Mme Le Pen à la présidentielle de 2027.En l’occurrence, cela se résume en une “question simple”: “l’assistant parlementaire travaillait-t-il pour son député ou pour un tiers ?”, a estimé le second procureur, Nicolas Barret. Concernant les “preuves” de leur activité pour leurs élus, “on n’a rien !”. “On a bien une capacité de conservation des documents, donc si la preuve n’est pas retrouvée, c’est qu’elle n’existe pas”, a-t-il ajouté.Le Parlement européen a évalué son préjudice financier à 4,5 millions d’euros, mais n’en réclame que 3,4 (une partie ayant été remboursée). 

“Pas d’acharnement”: début des réquisitions au procès de Marine Le Pen et du RN

Début d’une journée de réquisitions pour Marine Le Pen. Après un mois et demi d’audience au procès du Rassemblement national, la cheffe de file de l’extrême droite est fixée mercredi sur les peines réclamées contre elle, son parti et 24 autres prévenus.L’audience a débuté vers 09H45 par une introduction de la procureure Louise Neyton. “Nous ne sommes pas ici aujourd’hui en raison d’un acharnement”, ni à cause d’une dénonciation “du Parlement européen”, mais au terme “d’une longue information judiciaire”, a-t-elle déclaré.”Vous prendrez votre décision au vu des pièces du dossier”, et après “six semaines d’audience” et des “débats particulièrement fournis”, a poursuivi la magistrate, sous l’oeil de Marine Le Pen, assise, stylo à la main, au premier rang du banc des prévenus.”Je pense que le parquet va essayer de défendre la cause qu’il a initiée depuis dix ans. Il faut bien justifier cette procédure qui est apparue plus que branlante”, avait-t-elle déclaré à la presse à son arrivée au tribunal.”Je suis dans le même état d’esprit que la semaine dernière, que la semaine d’avant. C’est le déroulé normal d’un procès, avec aujourd’hui une accusation qui accuse, ce n’est pas non plus très original”.Les réquisitions des deux représentants du parquet, Louise Neyton et Nicolas Barret, doivent durer toute la journée. Ils devraient longuement développer leur analyse du “système” qui a selon eux été mis en place au Front national (devenu Rassemblement national) entre 2004 et 2016.”Vous constaterez que les faits qui vous sont soumis présentent un caractère inédit, par leur ampleur, leur durée mais aussi et surtout par le caractère organisé, optimisé, systémique et systématique de leur commission”, a martelé Louise Neyton. “Ils ont porté une atteinte grave et durable aux règles du jeu démocratique, européen mais surtout français et à la transparence de la vie publique”.Selon l’accusation, un “système de gestion centralisé” a été établi pour “vider” les enveloppes de 21.000 euros par mois auxquelles les députés européens avaient le droit, pour rémunérer des assistants parlementaires “fictifs” qui travaillaient en réalité pour le parti (en tant que garde du corps, graphiste ou secrétaire), en vue de “soulager les finances”.Les procureurs doivent ensuite s’attarder sur le cas de chacun des prévenus: les neuf ex-eurodéputés frontistes, leurs 12 anciens assistants parlementaires, les experts-comptables et le trésorier, et enfin le parti lui-même. Au total, on compte 26 prévenus, jugés devant le tribunal correctionnel pour détournement de fonds publics, complicité ou recel de ce délit.Enfin, en fin d’après-midi ou début de soirée, les procureurs devraient annoncer les peines requises contre chacun.- “Candidate à la présidentielle” -Les prévenus encourent des peines allant jusqu’à 10 ans d’emprisonnement, un million d’euros d’amende et une peine d’inéligibilité, qui pourrait sérieusement entraver les ambitions de Marine Le Pen à la présidentielle de 2027.Si une telle peine était prononcée, elle aurait “des conséquences extrêmement graves”, a-t-elle plaidé à la barre. “Cela aurait pour effet de me priver d’être candidate à la présidentielle, voilà”.”Derrière il y a 11 millions de personnes qui ont voté pour le mouvement que je représente. Donc demain potentiellement, ce sont des millions et des millions de Français qui de fait se verraient privés de leur candidat à la présidentielle”, avait-elle soutenu.Depuis l’ouverture le 30 septembre de ce procès, où elle a assisté à quasiment toutes les audiences, la triple candidate à la présidentielle a été interrogée sous plusieurs casquettes: celle d’ancienne députée européenne, pour s’expliquer sur des contrats litigieux conclus avec certains de ses assistants parlementaires, celle d’ancienne cheffe du parti (entre 2011 et 2016), et enfin en tant que représentante du Rassemblement national, jugé en tant que personne morale. Elle a eu un pouvoir de l’actuel président, Jordan Bardella, pour cela.A chaque fois, elle a clamé son “innocence”, celle de son parti et de ses coprévenus. “Aucun” système, mais beaucoup de “mensonges”, de “fictions” et de “malentendus”,  a-t-elle juré à la barre, disant aussi son “sentiment” que l’opinion du tribunal “était déjà faite”. Le Parlement européen a évalué son préjudice financier à 4,5 millions d’euros, mais n’en réclame que 3,4 (une partie ayant été remboursée). 

Ruffin souhaiterait une “colère sociale” mais craint la résignation

Le député ex-LFI François Ruffin souhaiterait une “colère sociale” face aux annonces de plans sociaux, comme chez Michelin, mais craint davantage une “résignation” qui se traduira, selon lui, dans une “colère politique froide” dont bénéficiera le Rassemblement national. “J’aimerais une colère sociale qui en effet se dise mais bon sang, comment ça se fait que ceux qui ont tenu le pays debout, les ouvriers, les employés soient aujourd’hui rationnés tandis que ça se gave là haut”, a déclaré mercredi le député picard sur Sud Radio.Mais “je ne pense pas qu’elle aura lieu. Je redoute que ce soit la résignation qui l’emporte. Mais il y aura une autre traduction, ce sera une colère politique, une colère politique froide”, qui bénéficiera au RN, a-t-il ajouté.Pour le député, qui siège désormais avec les écologistes, “nous sommes dans un temps de tempête mais nous n’avons plus de capitaine et nous n’avons plus d’équipage” depuis la dissolution de l’Assemblée et les dernières législatives, a-t-il jugé. “On va faire de la gestion à la petite semaine quand ça souffle fort”, a-t-il regretté, en appelant à nouveau à davantage de protectionnisme en Europe.”L’Europe ouverte à tous les vents, la mondialisation, ça suffit ! Il faut des protections douanières, des taxes aux frontières de l’Europe”, a-t-il martelé.

Budget: le gouvernement prévoit presque 1,6 milliard d’euros pour décarboner l’industrie

Le gouvernement a présenté mardi un amendement prévoyant un soutien d’1,55 milliard d’euros pour la décarbonation de l’industrie, dans le cadre du débat parlementaire sur un budget 2025 pourtant contraint par la dérive des finances publiques, a-t-on appris auprès du ministère de l’Economie.”La décarbonation de notre industrie est un élément essentiel de notre stratégie économique. Elle nécessite des investissements privés et publics d’ampleur”, a déclaré le ministre de l’Economie, Antoine Armand, dans un commentaire transmis à l’AFP. “Cette décision, qui marque une évolution notable dans le projet initial de budget, s’inscrit pleinement dans cette stratégie et soutiendra des projets clefs pour produire en France en émettant moins de carbone”, a-t-il ajouté.Cet amendement a été déposé à l’identique par le vice-président de l’Assemblée nationale et ancien ministre de l’Industrie Roland Lescure. Ce dernier est le signataire, avec des élus de tous bords, d’une tribune dans La Tribune Dimanche qui demandait au gouvernement de maintenir les aides publiques aux entreprises pour la décarbonation de l’industrie dans le budget 2025.- “Compétitivité” -“Ces aides doivent permettre de sécuriser l’atteinte des objectifs nationaux et européens à horizon 2030 en matière de baisse des émissions de gaz à effet de serre”, expose l’amendement publié sur le site de l’Assemblée nationale. Outre le financement de la construction d’usines de batteries, d’électrolyseurs, de réseaux de captage de CO2 ou de champs éoliens, “elles permettront par ailleurs de sécuriser la présence des sites industriels sur des secteurs très émetteurs dans la durée, alors qu’ils sont soumis à une forte concurrence internationale, pouvant profiter du caractère moins-disant en matière environnementale, sociale et sur le prix du carbone”, souligne-t-il. Le ministère de l’Economie a indiqué à l’AFP que le texte serait examiné par le Sénat dans le cadre du “volet dépenses”, après le rejet mardi par l’Assemblée nationale, avec les voix de la coalition gouvernementale et du RN, du projet de loi que la gauche a contribué à largement réécrire.Fruit de discussions avec des entreprises industrielles, “cet amendement important est aussi une réponse aux discussions qu’Antoine Armand et Marc Ferracci (le ministre de l’Industrie, NDLR) ont eues avec (…) le socle commun et notamment Ensemble pour la République”, a-t-on précisé à Bercy. Le gouvernement a multiplié les gestes envers sa fragile coalition à l’Assemblée. De son côté, la ministre de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a estimé que “la décarbonation de l’industrie est une brique majeure de l’atteinte de nos objectifs climatiques. Ces nouveaux financements, qui donnent de la visibilité aux industriels et leur permettront d’investir pour l’avenir s’inscrivent dans le cadre de l’ambition que nous portons au travers de la planification écologique”, dans une déclaration transmise à l’AFP mercredi.A Bercy, on évoque également un enjeu de “compétitivité” pour l’industrie dans “un contexte économique difficile pour certains secteurs industriels, notamment du fait des surcapacités chinoises sur le marché qui font baisser les prix”, alors que de grands secteurs industriels comme l’automobile ou la chimie annoncent de nombreuses suppressions d’emploi.- Economies -Un recensement a déjà permis d’identifier 81 projets industriels majeurs de décarbonation, d’après Bercy. Notamment auprès des 50 sites qui totalisent près de 60% des émissions de carbone de l’industrie.   Le gouvernement souhaitant un effort budgétaire de 60 milliards d’euros l’an prochain, surtout en réduisant les dépenses, des “pistes de réflexion” sont en cours pour identifier des mesures d’économies en parallèle.Fin 2022, Emmanuel Macron avait proposé un pacte de décarbonation aux 50 sites les plus émetteurs de CO2 en France en leur promettant un doublement de l’aide publique à 10 milliards d’euros en échange d’un doublement de leur effort en la matière. Selon Bercy, Antoine Armand doit se rendre jeudi à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), où se trouve la deuxième zone industrielle la plus émettrice de CO2 après Dunkerque.

Martinique: interpellation d’une figure du mouvement contre la vie chère

Figure du mouvement contre la vie chère en Martinique, Rodrigue Petitot, à la tête du Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC), a été interpellé mardi soir à Fort-de-France, a-t-on appris du parquet.M. Petitot, dit “le R”, a été placé en garde à vue au commissariat central du chef-lieu de l’île à la suite d’une plainte pour violation de domicile et actes d’intimidation à l’encontre de personnes exerçant une fonction publique, selon la même source.Lundi soir, Rodrigue Petitot s’était introduit en compagnie de trois autres personnes dans l’enceinte de la résidence préfectorale dans le quartier huppé de Didier à Fort-de-France. Une intrusion dont le but était d’obtenir un entretien avec le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, actuellement en visite en Martinique.C’est le préfet de la Martinique, Jean-Christophe Bouvier, qui s’est opposé physiquement à l’entrée du président du RPPRAC dans la résidence.L’attitude des leaders du collectif était “inacceptable, inimaginable, intolérable”, a estimé M. Bouvier.”Nous attendons que le R soit libéré. Je crains ce soir une nouvelle nuit de perturbations qui sera de la responsabilité du préfet et du ministre”, a réagi mardi soir la secrétaire du RPPRAC, Aude Goussard, au micro de la radio locale RCI.Après l’annonce de l’interpellation de Rodrigue Petitot, une centaine de personnes se sont rassemblées devant le commissariat de Fort-de-France pour réclamer sa libération, a pu constater mardi vers 20H30 un journaliste de l’AFP.Les gendarmes, placés en protection autour du commissariat, ont subi des tirs de grenade, de mortiers et d’armes à feu. Trois d’entre eux ont été blessés dans les heurts, a appris l’AFP de source proche du dossier.D’après la Régie des Transports de Martinique, un barrage enflammé a été érigé sur l’avenue Maurice Bishop dans le quartier de Sainte-Thérèse où Rodrigue Petitot a affirmé résider. La régie a suspendu les transports publics dans le centre de l’île.Arrivé lundi soir en Martinique pour une visite de quatre jours, M. Buffet s’est dit “disposé à rencontrer tout le monde” sur l’île, y compris les dirigeants du RPPRAC, de retour lundi dans le département après un séjour de dix jours à Paris pour y organiser des manifestations.Depuis septembre, la Martinique est touchée par un mouvement contre la vie chère qui a dégénéré avec des émeutes urbaines et des violences, essentiellement nocturnes durant lesquelles, selon des chiffres de la préfecture, plus de 230 véhicules ont été brûlés volontairement et des dizaines de locaux commerciaux ont été incendiés, vandalisés ou pillés. 

Procès du RN: l’heure des réquisitions pour Marine Le Pen et ses coprévenus

Après un mois et demi de procès, c’est l’heure des réquisitions pour Marine Le Pen, le Rassemblement national et 24 autres prévenus, accusés d’avoir détourné des fonds du Parlement européen au profit du parti d’extrême droite.Les réquisitions à deux voix doivent commencer vers 9H30 mercredi, et durer toute la journée. Après des considérations générales, les deux représentants du parquet, Louise Neyton et Nicolas Barret, devraient commencer par développer leur analyse du “système” qui a selon eux été mis en place au Front national (devenu Rassemblement national) entre 2004 et 2016.Selon l’accusation, un “système de gestion centralisé” a été établi pour “vider” les enveloppes de 21.000 euros par mois auxquelles les députés européens avaient le droit, pour rémunérer des assistants parlementaires “fictifs” qui travaillaient en réalité pour le parti (en tant que garde du corps, graphiste ou secrétaire), en vue de “soulager les finances”.Les procureurs devraient ensuite s’attarder sur le cas de chacun des prévenus : les neuf ex-eurodéputés frontistes, leurs 12 anciens assistants parlementaires, les experts-comptables et le trésorier, et enfin le parti lui-même. Au total, on compte 26 prévenus, jugés devant le tribunal correctionnel pour détournement de fonds publics, complicité ou recel de ce délit.Enfin, en fin d’après-midi ou début de soirée, les procureurs devraient annoncer les peines requises contre chacun.Ils encourent des peines allant jusqu’à 10 ans d’emprisonnement, un million d’euros d’amende et une peine d’inéligibilité – qui pourrait sérieusement entraver les ambitions de Marine Le Pen à la présidentielle de 2027.Si une telle peine était prononcée, elle aurait “des conséquences extrêmement graves”, a-t-elle plaidé à la barre. “Cela aurait pour effet de me priver d’être candidate à la présidentielle, voilà”.”Derrière il y a 11 millions de personnes qui ont voté pour le mouvement que je représente. Donc demain potentiellement, ce sont des millions et des millions de Français qui de fait se verraient priver de leur candidat à la présidentielle”, avait-elle soutenu.- “Innocence” -Depuis l’ouverture le 30 septembre de ce procès, où elle a assisté à quasiment toutes les audiences, la triple candidate à la présidentielle a été interrogée sous plusieurs casquettes: celle d’ancienne députée européenne, pour s’expliquer sur des contrats litigieux conclus avec certains de ses assistants parlementaires, celle d’ancienne cheffe du parti (entre 2011 et 2016), et enfin en tant que représentante du Rassemblement national, jugé en tant que personne morale – elle a eu un pouvoir de l’actuel président Jordan Bardella pour cela.A chaque fois, elle a clamé son “innocence”, celle de son parti et de ses coprévenus. “Aucun” système, mais beaucoup de “mensonges”, de “fictions” et de “malentendus”,  a-t-elle juré à la barre, disant aussi son “sentiment” que l’opinion du tribunal “était déjà faite”. Tout au long du procès, elle a esquivé les questions qui dérangent, parfois réécrit le dossier. Et s’est enflammée lors de longs monologues sur la “réalité” de la vie d’un parti politique, désireuse de l’expliquer encore et encore… Quitte à exaspérer le tribunal qui lui a sèchement et longuement dit son ras-le-bol, lors de son dernier interrogatoire mercredi : “Ici, on n’est pas en politique, on est devant un tribunal correctionnel”, lui a lancé la présidente Bénédicte de Perthuis. Pendant les interrogatoires (une trentaine au total), les prévenus, bien en mal d’apporter des preuves de travail ou de justifier des échanges de mails compromettants – parlant de “caser” telle personne sur un contrat, “transférer” ou “passer” untel d’un député à un autre -, ont partagé une défense similaire, “frisant parfois l’absurde”, comme a dit l’avocat du Parlement européen Patrick Maisonneuve dans sa plaidoirie mardi.”La plupart des prévenus m’ont semblé assez prisonniers d’un système de défense collective”, suivant en rang “la ligne fixée” par la cheffe, Marine Le Pen, a-t-il estimé. Le Parlement européen a évalué son préjudice financier à 4,5 millions d’euros, mais n’en réclame que 3,4 (une partie ayant déjà été remboursée). Après les réquisitions, le procès reprendra lundi prochain, avec les plaidoiries de la défense prévues sur deux semaines.

Le grand oral de Séjourné face aux eurodéputés

“Ne me jugez pas sur un style mais sur des résultats”: le Français Stéphane Séjourné s’est efforcé mardi de convaincre les eurodéputés qu’il était armé pour le vaste portefeuille sur la stratégie industrielle dont il a hérité à Bruxelles.Le Parlement européen auditionnait tout au long de la journée les six vice-présidents potentiels de la nouvelle Commission européenne, jusqu’en 2029.Les eurodéputés pourront ensuite les adouber ou les récuser lors d’un vote que les groupes politiques ont décidé de reporter ultérieurement, peut-être ce mercredi, sur fond de tractations de couloirs.Le portefeuille de Stéphane Séjourné est crucial à l’heure où l’Union européenne est en plein bras de fer commercial avec la Chine et où l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis fait craindre une explosion des droits de douane pour accéder au marché américain.”L’Europe doit accélérer ou elle décrochera”, a souligné le fidèle du président Macron, en plaidant pour un “rattrapage économique” dans le sillage du récent rapport de Mario Draghi.Considéré comme trop discret dans ses précédentes fonctions de ministre des Affaires étrangères, le centriste de 39 ans a évacué les critiques sur son “style” et la comparaison avec le précédent commissaire français Thierry Breton, coutumier des déclarations tonitruantes.Stéphane Séjourné a été choisi in extremis mi-septembre par le président français Emmanuel Macron à la place de M. Breton, dont les relations étaient exécrables avec la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.”Moi je veux être jugé à la fin des fins sur l’état de l’industrie” dans cinq ans, a-t-il demandé, en promettant une série de mesures dont un plan pour “accélérer la demande” de véhicules électriques.- Ribera attaquée sur les inondations -Dans la matinée, la nouvelle cheffe de la diplomatie européenne et ancienne Première ministre estonienne Kaja Kallas et l’Italien Raffaele Fitto, chargé de la cohésion des territoires, ont été les premiers auditionnés, durant plus de trois heures.Mme Kallas a appelé à soutenir l’Ukraine “aussi longtemps que nécessaire, et avec autant d’aide militaire, financière et humanitaire que nécessaire”.La diplomate de 47 ans a demandé aux Européens de “se serrer les coudes”, alors que “le monde est en flammes”.De son côté, Raffaele Fitto a martelé ne “pas être là pour représenter un parti politique ou un Etat membre”, mais pour “affirmer son engagement envers l’Europe”. “Mon premier parti politique était la Démocratie chrétienne”, a-t-il aussi souligné.Car la gauche et le centre ne digèrent pas que M. Fitto ait obtenu un titre de vice-président de la Commission alors qu’il appartient à Fratelli d’Italia, le parti d’extrême droite de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni.Cette vice-présidence suscite “beaucoup de discussions”, prévient le centriste italien Sandro Gozi (Renew). “L’issue finale reste ouverte et incertaine”.Les groupes politiques se montrent toutefois prudents car faire tomber un rival les expose à des représailles pour les commissaires de leur camp.Dans la soirée, la socialiste espagnole Teresa Ribera s’est retrouvée dans le viseur de la droite et de l’extrême droite. Cette ministre de Pedro Sanchez a hérité d’un portefeuille majeur sur la transition écologique et la concurrence.Mais son audition a été percutée par l’actualité nationale. L’opposition espagnole est montée au créneau contre la gestion des inondations meurtrières qui ont bouleversé le pays.La ministre a assuré qu’elle s’exprimerait devant le Parlement espagnol la semaine prochaine et a insisté au niveau européen sur son “engagement” à renforcer la “capacité d’anticipation et de prévention” face aux événements climatiques extrêmes.Interrogée par ailleurs sur son opposition au nucléaire, elle a prudemment répondu que le choix du mix énergétique relevait des “compétences des Etats membres”.Le socialiste français Christophe Clergeau s’attendait à ce qu’elle soit “attaquée”. Mais, prévient-il, “si le PPE (la droite) shoote Ribera, on shootera l’ensemble du collège” le 27 novembre, date d’un vote global sur la nouvelle équipe exécutive qui pourrait prendre ses fonctions début décembre.La semaine dernière, dix-neuf premiers commissaires ont déjà reçu l’aval des députés. Seul le Hongrois Oliver Varhelyi (santé et bien-être animal) attendait toujours d’être fixé sur son sort. L’audition de ce proche du Premier ministre hongrois Viktor Orban mercredi dernier avait donné lieu à des critiques sur son peu d’empressement à répondre aux questions sur l’accès des femmes à l’avortement ou sur les droits LGBT+.

L’Assemblée rejette le projet de budget 2025, le gouvernement se tourne vers le Sénat

Les efforts de la gauche n’y ont rien fait : la version “NFP compatible” du projet de budget 2025 a été rejetée mardi à l’Assemblée, notamment par les voix de la coalition gouvernementale et du Rassemblement national, l’exécutif pouvant désormais envoyer son texte vers un Sénat à la composition plus favorable.Dans ce scénario à front renversé, les députés ont rejeté par 362 voix contre 192 la partie “recettes” de ce projet de loi de finances (PLF), ce qui équivaut à repousser l’intégralité du texte. Et ce même si la partie “dépenses”, sur laquelle le gouvernement escompte faire la plus grande partie de ses “60 milliards d’économies” avec des mesures contestées comme la suppression de postes d’enseignants, n’a pas été étudiée dans l’hémicycle.Le ministre du budget Laurent Saint-Martin a confié après le vote une “forme de désolation”, tout en saluant le rejet d’un “matraquage fiscal”.Dans son viseur notamment, les très larges modifications décrochées dans l’hémicycle par le Nouveau Front populaire, qui a assorti le projet de loi de finances (PLF) de nouvelles taxes sur les superprofits, les superdividendes, les rachats d’actions, le patrimoine des milliardaires, ou encore sur les “grandes sociétés du numérique”.Au point de rendre le texte “NFP-compatible” selon les mots du président LFI de la commission des Finances Eric Coquerel, qui a chiffré un solde net de recettes créées “de 58 milliards d’euros” portant principalement sur les plus riches. Le gouvernement a lui pointé une “overdose fiscale”, chiffrée à “35 milliards d’euros et qui n’épargnera personne”. Le rapporteur général du budget Charles de Courson (groupe centriste Liot), a pour sa part jugé que de nombreuses mesures votées étaient inconstitutionnelles, incompatibles avec le droit européen, ou mal rédigées, de sorte que le texte allait selon lui aggraver les recettes de l’Etat.- “Il faut un budget” -Dans un coup de billard initié par le Rassemblement national, l’article prévoyant les prélèvements pour la contribution de la France à l’Union européenne a aussi été supprimé.Pour autant, le groupe présidé par Marine Le Pen a, comme ses alliés ciottistes, voté contre ce texte, le député RN Matthias Renault accusant le gouvernement et ses soutiens d’avoir “sciemment laissé la gauche augmenter les taxes jusqu’à l’absurde, jusqu’à l’étouffement fiscal”.”Nous en sommes arrivés là parce que l’extrême droite et l’extrême gauche se sont donné la main pour voter des explosions fiscales”, a tancé le macroniste David Amiel.”Après des semaines d’absentéisme, les députés macrono-wauquiézistes sont donc revenus pour ajouter leurs voix à l’extrême droite pour voter contre le budget de la France”, a rétorqué le Premier secrétaire du PS Olivier Faure.Quoique baroque, le vote de mardi a un effet clair : le gouvernement va pouvoir se tourner vers le Sénat, dominé par la droite et le centre, pour travailler l’ensemble de son texte avec une majorité plus bienveillante.”Démocratiquement, ça pose un problème”, reconnaît une ministre issue de la droite. “Mais est-ce que la démocratie, c’est de faire marcher la représentation parlementaire dans sa globalité (…) ou avoir un budget pour faire fonctionner le pays ? Il faut un budget”.- Compromis -Avant le passage à la chambre haute, l’exécutif a toutefois multiplié les gestes envers sa fragile coalition à l’Assemblée. Au groupe Les Républicains (LR), il a annoncé que les pensions de retraite, qui devaient être gelées, seraient bien revalorisées au 1er janvier mais de la moitié seulement de l’inflation, et qu’il était prêt à introduire une clause de revoyure pour contrôler les effets d’une hausse de taxe sur l’électricité. Au groupe Horizons, il a proposé de travailler sur leur proposition d'”allocation sociale unique”.Au MoDem, il a annoncé que sa proposition de pérenniser la taxe sur les hauts revenus pourrait être retenue, au moins le temps de faire descendre le déficit jusqu’à “par exemple” 4%, selon Laurent Saint-Martin. Ce dernier a aussi annoncé un compromis qui pourrait aboutir dès les “prochains jours” pour limiter la baisse des allègements de cotisations aux entreprises, un marqueur macroniste.Car si le Sénat s’apprête à tenir le stylo, le gouvernement n’en a pas terminé avec l’Assemblée. Son projet de loi de Finances, s’il est adopté à la chambre haute, devra ensuite passer par une commission mixte paritaire et un dernier vote dans chaque chambre avec probablement un 49.3 à l’Assemblée nationale.La gauche a déjà prévu de répondre par une motion de censure à risque pour le gouvernement.