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Budget 2025: une version marquée à gauche risque le rejet à l’Assemblée

Après la bataille des idées, place au vote: les députés sont appelés mardi à voter une partie “recettes” du projet de budget pour 2025 devenue “NFP-compatible” selon LFI, mais qui pourrait être rejetée, avant de poursuivre sa route au Sénat.Le vote aura lieu à partir de 16H30, après la traditionnelle séance des questions au gouvernement. En cas de vote contre, l’ensemble du texte sera considéré comme rejeté, mettant fin à son examen.Un scénario à front renversé devrait voir la coalition gouvernementale voter contre cette version remaniée, avec le concours ou l’abstention du RN, face à une gauche qui voudrait au contraire la faire adopter pour valider ses victoires dans l’hémicycle.S’il y a rejet, cela permettra au gouvernement de soumettre au Sénat sa propre copie, alors que celle-ci a été profondément réécrite dans l’hémicycle de la chambre basse par des coups de boutoir des oppositions, mais aussi des députés soutenant le gouvernement.Durant le long week-end, le gouvernement a anticipé l’examen de ce texte, mais aussi du projet de budget de la Sécurité sociale, au Sénat, cherchant des compromis pour obtenir les faveurs de LR. Les pensions de retraite, qui devaient être gelées, seront bien revalorisées au 1er janvier mais de la moitié seulement de l’inflation.D’autre part, a annoncé le ministre du Budget Laurent Saint-Martin mardi sur France 2, un compromis pourrait “aboutir dans les tout prochains jours” pour limiter la baisse des allègements de cotisations aux entreprises, un marqueur macroniste.- “NFP-compatible” -Mais mardi, c’est bien à l’Assemblée que se joue le vote. L’alliance de gauche du Nouveau Front populaire (NFP) a notamment assorti le projet de loi de finances (PLF) de nouvelles taxes sur les superprofits, les superdividendes, les rachats d’actions, le patrimoine des milliardaires, ou encore sur les “grandes sociétés du numérique”.Signe de la lisibilité difficile des débats, qui se sont terminés dans la nuit de vendredi à samedi, personne ne semblait avoir tout à fait la même calculatrice pour estimer les nouvelles recettes créées.M. Saint-Martin a dénoncé une “overdose fiscale” à “35 milliards d’euros qui n’épargnera personne”. Eric Coquerel, président LFI de la commission des Finances, a lui chiffré à “75 milliards” les recettes créées, “concentrées sur les très grandes entreprises et les plus riches de nos concitoyens”, moins “17 milliards” de suppression de taxes ou prélèvement qui bénéficieraient notamment aux collectivités et aux particuliers. “On arrive à un solde net de 58 milliards d’euros. On a montré que l’on pouvait faire un budget NFP-compatible”, a-t-il souligné mardi devant la presse.- “Pas votable” -Dans un coup de billard initié par le groupe Rassemblement national, l’article prévoyant les prélèvements pour la contribution de la France à l’Union européenne a aussi été supprimé. Suffisant pour “invalider ce budget”, aux yeux du patron du groupe MoDem Marc Fesneau.”Évidemment que ce budget n’est pas votable en l’état”, a assuré samedi le député macroniste David Amiel (Ensemble pour la République, EPR).La coalition gouvernementale à l’Assemblée (EPR, MoDem, Horizons, Droite républicaine) n’a elle-même pas été tendre avec la copie du gouvernement, participant activement à la suppression de plusieurs mesures phares sur la hausse de la taxe sur l’électricité, l’alourdissement du malus automobile et la surtaxe sur les grandes entreprises.Elle devrait toutefois rejeter le texte pour que la copie initiale soit envoyée au Sénat, comme l’ont confirmé à l’AFP des sources chez EPR et DR (groupe de Laurent Wauquiez).A l’inverse, les quatre groupes de gauche à l’Assemblée (LFI, PS, Ecologiste et Social, communistes) ont annoncé qu’ils voteraient pour le texte. Les indépendants du groupe Liot devraient majoritairement opter pour un vote contre ou une abstention.Sauf accident de participation, la gauche aura toutefois du mal à faire adopter le texte face à la coalition gouvernementale et au RN qui ne le soutiendra pas. Lundi une source au groupe estimait que le RN se dirigeait “très probablement” vers un vote contre.La gauche a d’ailleurs échoué mardi en début d’après-midi à faire adopter en commission une version largement amendée par elle de la partie “dépenses” du budget, face aux voix de la coalition gouvernementale et du RN.Si le volet “recettes” était adopté, les députés enchaîneraient dans la foulée l’examen de la partie “dépenses” du projet de loi de Finances, avec à l’horizon la date-butoir du 21 novembre pour examiner les quelque 1.500 amendements déposés, avant que le texte ne soit envoyé au Sénat.

Fitto, Séjourné, Kallas, Ribera…: les commissaires européens sur le gril

“L’Europe doit accélérer ou elle décrochera”: le Français Stéphane Séjourné a entamé son grand oral devant le Parlement européen, qui auditionne les poids lourds de la nouvelle Commission mardi à Bruxelles.Le macroniste doit convaincre qu’il est armé pour le vaste portefeuille sur la stratégie industrielle dont il a hérité. Un portefeuille crucial à l’heure où l’Europe est en plein bras de fer commercial avec la Chine et où l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis fait craindre une explosion des droits de douane pour accéder au marché américain.Les eurodéputés entendent durant la journée les six vice-présidents potentiels du nouvel exécutif européen. Ils pourront ensuite les adouber ou les récuser lors d’un vote que les groupes politiques ont décidé de reporter ultérieurement, peut-être ce mercredi, sur fond de tractations de couloirs.Dans la matinée, la nouvelle cheffe de la diplomatie européenne et ancienne Première ministre estonienne Kaja Kallas et l’Italien Raffaele Fitto, chargé de la cohésion des territoires, ont été les premiers auditionnés, durant plus de trois heures.Mme Kallas a appelé à soutenir l’Ukraine “aussi longtemps que nécessaire, et avec autant d’aide militaire, financière et humanitaire que nécessaire”. “La guerre prendra fin lorsque la Russie se rendra compte qu’elle a commis une erreur” et “retirera ses troupes”, a-t-elle déclaré.La diplomate de 47 ans a demandé aux Européens de “se serrer les coudes”, alors que “le monde est en flammes”.De son côté, Raffaele Fitto a martelé ne “pas être là pour représenter un parti politique ou un Etat membre”, mais pour “affirmer son engagement envers l’Europe”. “Mon premier parti politique était la Démocratie chrétienne”, a-t-il aussi souligné.Car la gauche et le centre ne digèrent pas que M. Fitto ait obtenu un titre de vice-président de la Commission alors qu’il appartient à Fratelli d’Italia, le parti d’extrême droite de la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni.Cette vice-présidence suscite “beaucoup de discussions”, prévient le centriste italien Sandro Gozi (Renew). “L’issue finale reste ouverte et incertaine”.Les groupes politiques se montrent toutefois prudents car faire tomber un rival les expose à des représailles pour les commissaires de leur camp.Au centre, Stéphane Séjourné a quant à lui placé ses premières interventions sous le signe du “rattrapage économique”, dans le sillage du récent rapport de Mario Draghi.Considéré comme trop discret dans ses précédentes fonctions de ministre des Affaires étrangères, le Français de 39 ans doit prouver qu’il est à la hauteur.D’autant qu’il a été choisi in extremis mi-septembre par le président français Emmanuel Macron qui avait initialement affiché son intention de reconduire Thierry Breton malgré son conflit avec la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.- “Ca ira” pour Séjourné – Durant son audition, le macroniste devrait aussi être titillé sur l’accord de libre-échange controversé entre UE et pays latino-américains du Mercosur, que la France conteste mais que la Commission semble inciter à signer.Pour M. Séjourné, “ça ira, il est intelligent et connaît bien le Parlement”, considère l’eurodéputé néerlandais Dirk Gotink (PPE, droite), rappelant que le centriste y dirigeait le groupe Renew de fin 2021 à début 2024.Les auditions de la Roumaine Roxana Minzatu, chargée des affaires sociales et de la Finlandaise Henna Virkkunen (souveraineté numérique) sont aussi considérées comme sans grand risque.L’Espagnole Teresa Ribera, elle, sera dans le viseur de la droite et de l’extrême droite en fin de journée. La socialiste a hérité d’un portefeuille majeur sur la transition écologique et la concurrence.Ses adversaires comptent en particulier l’interpeller sur son opposition au nucléaire.”Elle sera attaquée”, redoute le socialiste français Christophe Clergeau. Mais, ajoute-t-il, “si le PPE (la droite) shoote Ribera, on shootera l’ensemble du collège” le 27 novembre, date d’un vote global sur la nouvelle équipe exécutive qui pourrait prendre ses fonctions début décembre.La semaine dernière, dix-neuf premiers commissaires ont déjà reçu l’aval des députés. Seul le Hongrois Oliver Varhelyi (santé et bien-être animal) attend toujours d’être fixé sur son sort.L’audition de ce proche du Premier ministre hongrois Viktor Orban avait donné lieu à des critiques sur son peu d’empressement à répondre aux questions sur l’accès des femmes à l’avortement ou sur les droits LGBT+.

Le ministre israélien Smotrich ne viendra pas à Paris, selon son porte-parole

Le ministre israélien d’extrême droite, Bezalel Smotrich, dont la venue à Paris était attendue cette semaine, ne se rendra pas en France, a affirmé mardi son porte-parole.”Aucun voyage à Paris n’était prévu”, a dit à l’AFP le porte-parole, Ephraïm David, interrogé sur l’éventuelle venue du ministre israélien des Finances dans la capitale française.Plus tôt, le ministre français des Affaires étrangères avait indiqué qu’il n’avait pas eu la confirmation d’une telle visite cette semaine de ce ministre, figure de l’extrême droite israélienne.”A ce stade, je n’ai pas de confirmation de sa venue en France”, a déclaré Jean-Noël Barrot, lors d’un entretien conjoint de la chaîne France 24 et la radio RFI.Bezalel Smotrich figure sur l’affiche annonçant mercredi à Paris le gala “Israël forever”, un événement de soutien à Israël organisé par plusieurs personnalités d’extrême droite.Il n’est pas exclu qu’il y participe de manière virtuelle.Le gala, dont des associations, syndicats et partis de gauche français ont en vain réclamé l’annulation, se tiendra à la veille du match de football France-Israël.Cette rencontre est jugée à “haut risque” par les autorités françaises après les violences qui se sont produites jeudi dernier à Amsterdam en marge d’un match impliquant le club israélien Maccabi Tel-Aviv.La venue de ce ministre aux positions extrêmes ajouterait de la tension et fait polémique alors que celui-ci a promis lundi une annexion en 2025 par Israël des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, disant voir “une occasion” dans le retour de Donald Trump au pouvoir aux Etats-Unis.Selon le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, le ministre israélien ne viendrait pas à Paris. “Je comprends que finalement, il ne sera pas là”, a-t-il dit. Il pourrait au lieu de cela intervenir par visioconférence, selon Le Parisien.Jean-Noël Barrot a par ailleurs été interrogé sur la convocation mardi au ministère des Affaires étrangères de Joshua Zarka, l’ambassadeur israélien à Paris en raison d’un incident diplomatique survenu la semaine dernière lors de son déplacement en Israël.”C’est l’occasion pour la France de rappeler qu’elle ne tolérera pas que des forces armées israéliennes entrent dans les domaines dont elle a la responsabilité, dont elle assure la protection et de réaffirmer avec force que cet incident ne doit plus jamais se reproduire”, a-t-il dit.Il a souligné que la convocation d’un ambassadeur était “le premier degré” de sanctions. Interrogé sur les autres sanctions possibles, le ministre n’a pas répondu.Jeudi dernier, la police israélienne était entrée “armée” et “sans autorisation” dans un domaine national français à Jérusalem-est, l’Eléona, que le chef de la diplomatie française s’apprêtait à visiter.Le ministère israélien des Affaires étrangères avait de son côté indiqué que “cette mesure a(vait) été prise afin d’assurer la sécurité du ministre, et la question avait été clarifiée à l’avance avec l’ambassade de France en Israël”. “Au cours de la visite, une dispute a éclaté entre les forces de sécurité israéliennes. Deux individus français ont refusé de s’identifier. Les deux hommes ont été arrêtés par la police israélienne et relâchés immédiatement après s’être identifiés comme diplomates”, avait-il également souligné.Des sources diplomatiques françaises avaient, elles, estimé que ces allégations étaient “mensongères”. “Il était parfaitement clair pour tout le monde qu’il s’agissait de gendarmes du consulat, et de personnel sous statut diplomatique”, avaient-elles réagi.

Les footballeurs et supporters israéliens sont “les bienvenus”, selon le ministre de l’Europe

Les footballeurs et les supporters israéliens “sont les bienvenus”, a assuré mardi le ministre français de l’Europe qui s’est aussi dit favorable à des mesures à l’échelle européenne pour lutter contre l’antisémitisme.Un match de football France-Israël aura lieu jeudi au Stade de France, à Saint-Denis (nord de Paris) avec la crainte de débordements après les violences contre des supporters juifs la semaine dernière à Amsterdam en marge du match entre l’Ajax d’Amsterdam et le Maccabi Tel-Aviv.”Les footballeurs et les supporters israéliens sont les bienvenus à Paris” comme c’était le cas des athlètes et supporters israéliens lors des Jeux olympiques à Paris l’été dernier, a déclaré Benjamin Haddad lors d’une interview à la chaîne française CNews retransmise également sur la radio Europe 1.Il s’est en outre félicité que la France n’ait “pas cédé à l’intimidation”, “au chantage” en maintenant le match France-Israël au stade de France et a souligné l’importance de la présence du président Emmanuel Macron et du Premier ministre Michel Barnier, en geste “d’amitié”.A Jérusalem, le Conseil national de sécurité a exhorté dimanche les ressortissants israéliens à “éviter d’assister à des matchs sportifs/événements culturels impliquant des Israéliens”, en mettant l’accent sur le prochain match de l’équipe nationale israélienne à Paris.Selon ce Conseil de sécurité, des organisations souhaitant attaquer Israël ont été identifiées dans un certain nombre de villes européennes, dont Paris. Il conseille à ses ressortissants de ne pas afficher de signes israéliens ou juifs reconnaissables.Revenant sur “l’explosion de violence et de haine antisémite partout en Europe”, Benjamin Haddad a estimé que le conflit israélo-palestinien était “utilisé comme un prétexte”, il est “instrumentalisé pour attaquer les Juifs en Europe”.”Quand on s’attaque à des juifs en France, on s’attaque à la France, on s’attaque à la République”, a-t-il également souligné, exhortant à sanctionner tout incident. S’agissant de mesures pour lutter contre l’antisémitisme, “je crois qu’il faut qu’on réfléchisse à cela au niveau européen”, a-t-il également estimé.Il a cité les initiatives “il y a quelques années pour faire la transparence sur les financements étrangers de l’islam radical, les moyens d’expulser des imams (radicaux) ou pour dissoudre des associations soupçonnées d’être en lien avec des mouvements radicaux”.”Pourquoi ne pas porter effectivement ce type de mesures au niveau européen? En tout cas c’est une réflexion qu’on a en ce moment avec le ministre de l’Intérieur”, a-t-il expliqué, ajoutant que “la lutte contre l’antisémitisme y compris la haine en ligne, c’est un combat que nous avons porté (au niveau français) mais il faut le faire aussi au niveau européen”.

Budget 2025: une version profondément remaniée soumise au vote des députés

Après la bataille des idées, place au vote: les députés sont appelés mardi à voter la partie “recettes” du projet de budget pour 2025, très largement remaniée dans l’hémicycle, et qui pourrait être rejetée avant de poursuivre sa route au Sénat.Le vote aura lieu à partir de 16H30, après la traditionnelle séance des questions au gouvernement. En cas de vote contre, l’ensemble du texte sera considéré comme rejeté, mettant fin à son examen.Un scénario à front renversé pourrait ainsi voir la coalition gouvernementale voter contre cette version remaniée, avec a priori le concours du RN, face à une gauche qui voudrait au contraire la faire adopter pour valider ses victoires dans l’hémicycle.S’il y a rejet, cela permettra au gouvernement de repartir au Sénat de sa propre copie, alors que celle-ci a été profondément réécrite dans l’hémicycle de la chambre basse par des coups de boutoir des oppositions, mais aussi des députés soutenant le gouvernement.Durant le long week-end, le gouvernement a anticipé déjà l’examen de ce texte, mais aussi du projet de budget de la Sécu, au Sénat, cherchant des compromis pour obtenir les faveurs de LR. D’une part, à la demande de la droite, les pensions de retraites, qui devaient être gelées, seront bien revalorisées au 1er janvier mais de la moitié seulement de l’inflation. D’autre part, a annoncé Laurent Saint-Martin mardi sur France 2, un compromis pourrait “aboutir dans les tout prochains jours” pour limiter la baisse des allègements de cotisations aux entreprises, un marqueur macroniste. “Il faut qu’il y ait moins d’économies faites sur les allègements généraux de charges”, a expliqué le ministre du Budget.- Lisibilité difficile -Mais mardi, c’est bien à l’Assemblée que se joue le vote. L’alliance de gauche du Nouveau Front populaire (NFP) a notamment assorti le projet de loi de finances (PLF) de nouvelles taxes sur les superprofits, les superdividendes, les rachats d’actions, le patrimoine des milliardaires, ou encore sur les “grandes sociétés du numérique”.Signe de la lisibilité difficile des débats, qui se sont terminés dans la nuit de vendredi à samedi, personne ne semblait avoir tout à fait la même calculatrice pour estimer les nouvelles recettes créées.M. Saint-Martin a dénoncé une “overdose fiscale” à “35 milliards d’euros qui n’épargnera personne”. Le rapporteur général du budget Charles de Courson (Liot) estimait les recettes à “12 milliards”, une fois retranchées les mesures “probablement euro-incompatibles, ou inconstitutionnelles”.Eric Coquerel, président LFI de la commission des Finances, a lui chiffré à “75 milliards” les recettes créées, “concentrées sur les très grandes entreprises et les plus riches de nos concitoyens”.- “Pas votable” -Dans un coup de billard initié par le groupe Rassemblement national, l’article prévoyant les prélèvements pour la contribution de la France à l’Union européenne a aussi été supprimé. Suffisant pour “invalider ce budget”, aux yeux du patron du groupe MoDem Marc Fesneau.”Évidemment que ce budget n’est pas votable en l’état”, a assuré samedi le député macroniste David Amiel (Ensemble pour la République, EPR).Mais la coalition gouvernementale à l’Assemblée (EPR, MoDem, Horizons, Droite républicaine) n’a pas non plus été tendre avec la copie du gouvernement, participant activement à la suppression de plusieurs mesures phares sur la hausse de la taxe sur l’électricité, l’alourdissement du malus automobile et la surtaxe sur les grandes entreprises.Elle devrait toutefois rejeter le texte pour que la copie initiale soit envoyée au Sénat, comme l’ont confirmé à l’AFP des sources chez EPR et DR (groupe de Laurent Wauquiez).”C’est un texte Frankenstein”, a raillé mardi Laurent Saint-Martin, qui “mêle l’enfer fiscal mais aussi énormément de dispositions qui sont contraires au droit”, notamment européen.  “Bien évidemment, on va le voter”, a assuré Eric Coquerel. Les différents groupes devraient arrêter leurs positions de vote mardi matin lors de leurs réunions hebdomadaires. “Je vais proposer un vote pour”, a indiqué Philippe Brun (PS), soucieux de “transmettre au Sénat les propositions adoptées par l’Assemblée”.Mais sauf accident de participation, la gauche devrait avoir du mal à faire adopter le texte face à la coalition gouvernementale et au RN qui semble se diriger vers un vote contre. “Ce qui est certain, c’est que nous n’allons pas le voter”, a déclaré mardi le député RN Julien Odoul sur franceinfo, sans préciser s’il s’agirait d’un feu rouge ou d’une abstention.Si le volet “recettes” était adopté, les députés enchaîneraient dans la foulée par l’examen de la partie “dépenses” du projet de loi de Finances, avec à l’horizon la date-butoir du 21 novembre pour examiner les quelque 1.500 amendements déposés, avant que le texte ne soit envoyé au Sénat.

“Pas de confirmation” de la venue du ministre israélien Smotrich à Paris, selon le chef de la diplomatie française

Le ministre français des Affaires étrangères a indiqué mardi qu’il n’avait pas eu la confirmation de la venue à Paris cette semaine du ministre israélien d’extrême droite, Bezalel Smotrich.”À ce stade, je n’ai pas de confirmation de sa venue en France”, a déclaré Jean-Noël Barrot, lors d’un entretien conjoint de la chaîne France 24 et la radio RFI.Bezalel Smotrich, ministre des Finances, est invité à participer mercredi à Paris au gala “Israël forever”, un événement de soutien à Israël organisé par plusieurs personnalités d’extrême droite.Le gala, dont des associations, syndicats et partis de gauche français ont en vain réclamé l’annulation, se tiendra à la veille du match de football France-Israël.Cette rencontre est jugée à “haut risque” par les autorités françaises après les violences qui se sont produites jeudi dernier à Amsterdam en marge d’un match impliquant le club israélien Maccabi Tel-Aviv.La venue de ce ministre aux positions extrêmes ajouterait de la tension et fait polémique alors que celui-ci a promis lundi une annexion en 2025 par Israël des colonies israéliennes en Cisjordanie occupée, disant voir “une occasion” dans le retour de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis.Selon le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, le ministre israélien ne viendrait pas à Paris. “Je comprends que finalement, il ne sera pas là”, a-t-il dit. Il pourrait au lieu de cela intervenir par visioconférence, selon Le Parisien.Jean-Noël Barrot a par ailleurs été interrogé sur la convocation mardi au ministère des Affaires étrangères de Joshua Zarka, l’ambassadeur israélien à Paris en raison d’un incident diplomatique survenu la semaine dernière lors de son déplacement en Israël.”C’est l’occasion pour la France de rappeler qu’elle ne tolérera pas que des forces armées israéliennes entrent dans les domaines dont elle a la responsabilité, dont elle assure la protection et de réaffirmer avec force que cet incident ne doit plus jamais se reproduire”, a-t-il dit.Il a souligné que la convocation d’un ambassadeur était “le premier degré” de sanctions. Interrogé sur les autres sanctions possibles, le ministre n’a pas répondu.Jeudi dernier, la police israélienne était entrée “armée” et “sans autorisation” dans un domaine national français à Jérusalem-est, l’Eléona, que le chef de la diplomatie française s’apprêtait à visiter.Le ministère israélien des Affaires étrangères avait de son côté indiqué que “cette mesure a(vait) été prise afin d’assurer la sécurité du ministre, et la question avait été clarifiée à l’avance avec l’ambassade de France en Israël”. “Au cours de la visite, une dispute a éclaté entre les forces de sécurité israéliennes. Deux individus français ont refusé de s’identifier. Les deux hommes ont été arrêtés par la police israélienne et relâchés immédiatement après s’être identifiés comme diplomates”, avait-il également souligné.Des sources diplomatiques françaises avaient, elles, estimé que ces allégations étaient “mensongères”. “Il était parfaitement clair pour tout le monde qu’il s’agissait de gendarmes du consulat, et de personnel sous statut diplomatique”, avaient-elles réagi.

La revalorisation des retraites en 2025 coûtera de 500 à 800 millions d’euros

La revalorisation de toutes les retraites de la moitié de l’inflation au 1er janvier 2025, puis des plus petites pensions en juillet, selon un compromis trouvé entre la droite et le gouvernement, coûtera jusqu’à 800 millions d’euros, a indiqué mardi le ministre du Budget.”Au 1er janvier, l’ensemble des retraites sera revalorisé à hauteur de 0,9(%) probablement, c’est-à-dire la moitié de l’inflation – on verra exactement quelle sera l’estimation sur l’inflation. (…) Et au 1er juillet 2025, il y aura un rattrapage pour toutes les retraites qui sont en dessous du niveau du Smic pour qu’il n’y ait pas justement de perte de pouvoir d’achat”, a déclaré Laurent Saint-Martin sur France 2.”En fonction de la réalité de l’inflation, cela peut varier et nous serons effectivement entre 500 et 800 millions d’euros de rendus aux petites retraites”, réduisant les économies espérées à 3 milliards, a-t-il précisé. Laurent Saint-Martin a également promis d’aboutir “dans les tout prochains jours”, avec le groupe EPR au Parlement, à “un compromis” pour “qu’il y ait moins d’économies faites sur les allégements de charges (des entreprises) que ce qui est proposé dans la copie initiale du gouvernement” pour le budget 2025.Laurent Wauquiez, président du groupe Droite républicaine (ex-LR) à l’Assemblée, avait assuré lundi avoir trouvé un compromis avec le gouvernement pour que “toutes les retraites” soient revalorisées de la “moitié de l’inflation” dès le 1er janvier, avec un second rattrapage pour les plus petites six mois plus tard. Laurent Saint-Martin a assuré sur France 2 qu’il savait que cette annonce serait faite par M. Wauquiez. “Le Premier ministre a dit depuis le début de ce gouvernement que nous voulions une méthode de concertation avec cette coalition qui est ce socle majoritaire à l’Assemblée nationale et au Sénat, et qu’il puisse y avoir des évolutions du texte”, a-t-il affirmé. “Nous avons aussi besoin de démontrer davantage que l’évolution de ce texte vient des compromis entre le gouvernement et les parlementaires du socle majoritaire”, a-t-il ajouté. Parmi ses pistes d’économies pour 2025, le gouvernement avait proposé dans le cadre de l’examen de son projet de loi de financement de la Sécurité sociale de décaler de six mois (du 1er janvier au 1er juillet) l’indexation des retraites sur l’inflation pour économiser environ quatre milliards d’euros. Une mesure critiquée y compris chez les soutiens de la coalition Barnier à l’Assemblée.

Le ministre des Outre-mer François-Noël Buffet en déplacement en Martinique

Le ministre des Outre-mer François-Noël Buffet est arrivé lundi en fin de journée à Fort-de-France en Martinique, épicentre depuis plus de deux mois de revendications contre le coût de la vie dans les Outre-mer.M. Buffet a qualifié de “constructives” ses premières discussions avec Serge Letchimy, président du conseil exécutif de la Collectivité Territoriale de Martinique, qui se sont déroulées selon lui dans “un excellent état d’esprit”, a-t-il commenté.Serge Letchimy a pour sa part évoqué “une discussion de très grande fermeté”, estimant que “le ministère est conscient de la gravité de la situation”.”Il a confirmé la mise en Å“uvre d’une loi d’orientation de programmation qui nous permettra de construire quelque chose de durable sur la maîtrise du prix, éviter les oligopoles, les monopoles, les surprofits”, a indiqué le chef de l’exécutif martiniquais.Rodrigue Petitot, figure du mouvement contre la vie chère en Martinique et président du Rassemblement pour la Protection des Peuples et des Ressources Afro-Caribéens, s’est introduit lundi dans la résidence préfectorale du quartier huppé de Didier, a confirmé une source préfectorale à l’AFP.La scène qui a été filmée sur les réseaux sociaux montre un face à face tendu entre le président du RPPRAC et le préfet de Martinique Jean-Christophe Bouvier.Escorté par la police, Rodrigue Petitot a quitté le domicile du préfet sans pouvoir rencontrer François-Noël Buffet qui recevait des élus de Martinique.Un groupe de 70 sympathisants a par la suite occupé la rue devant chez le préfet au moins jusqu’à 22H30 locales (2H30 GM), a pu constater un journaliste de l’AFP.De retour en Martinique dimanche, Rodrigue Petitot avait fait savoir sa ferme intention de rencontrer François-Noël Buffet.”Ayant appris votre présence prochaine sur nos territoires à partir du 11 novembre 2024, nous avons décidé d’écourter notre séjour à Paris pour être présents et disponibles dès votre arrivée”, a-t-il écrit dans un communiqué de presse avant d’insister : “vous avez le devoir de nous recevoir”.M. Petitot était à Paris pour la manifestation contre la vie chère à Paris le 3 novembre qui a rassemblé plusieurs milliers de personnes.Aucune rencontre avec les dirigeants de l’association n’est pour le moment prévue à l’agenda du ministre.

Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique commémorent le 11-Novembre à Paris

Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Keir Starmer ont commémoré lundi sur les Champs-Élysées à Paris le 106e anniversaire de l’Armistice de 1918.Les deux dirigeants ont célébré ainsi le 120e anniversaire de l’Entente cordiale entre la France et le Royaume-Uni, signée le 8 avril 1904 pour aplanir les différends coloniaux entre les ennemis héréditaires.Emmanuel Macron et Keir Starmer se sont entretenus en début de matinée à l’Élysée. Sur l’Ukraine, selon la présidence française, ils ont réaffirmé “leur détermination à soutenir (Kiev) de façon indéfectible et aussi longtemps que nécessaire” alors que la poursuite de l’aide militaire des États-Unis semble plus que jamais remise en question avec le retour de Donald Trump à la Maison Blanche.Ils ont aussi réitéré leur souhait de “poursuivre leurs efforts” pour le retour de la paix au Proche-Orient et de continuer à coopérer sur “les migrations en Manche, en particulier face aux réseaux de trafiquants d’êtres humains”, a ajouté l’Élysée.Le président français et le Premier ministre britannique ont ensuite été accueillis par le Premier ministre Michel Barnier sur les Champs-Élysées. À quelques pas du palais présidentiel, ils ont déposé une gerbe devant la statue de Georges Clemenceau, puis devant celle de Winston Churchill, avant que retentissent l’hymne anglais, “God Save The King”, et la Marseillaise.Ils ont ensuite passé les troupes françaises en revue à bord d’un véhicule militaire sur la place de l’Étoile, déposé une gerbe sur la tombe du soldat inconnu sous l’Arc de Triomphe et ravivé la Flamme. Ils ont, enfin, salué d’anciens combattants français et britanniques, avant un défilé de la Garde républicaine.”Pour nos blessés de guerre. Pour nos orphelins, nos veuves et veufs de militaires tombés pour la France. Pour nos anciens combattants, héros d’hier. Pour nos soldats, nos marins, nos aviateurs, héros d’aujourd’hui”, a écrit sur X le chef de l’État.Le 11 novembre 1944, le général de Gaulle et Winston Churchill avaient commémoré l’Armistice sous l’Arc de Triomphe pour la première fois depuis la libération de la France.- “Engagez-vous!” -“L’amitié franco-britannique vient de loin et a connu les épreuves. Elle sera précieuse pour affronter les défis qui sont devant nous”, a souligné sur X Michel Barnier.Le Premier ministre a inauguré dans l’après-midi une tranchée reconstituée au Musée de la Grande Guerre à Meaux (Seine-et-Marne). À ciel découvert, l’ouvrage permet de comprendre l’organisation complexe de ce système militaire, composé de différents postes stratégiques, et d’en apprendre plus sur le difficile quotidien des soldats.Face aux menaces, la guerre en Ukraine, “la dette écologique qui s’alourdit toujours plus” et “le poison insupportable de l’antisémitisme”, Michel Barnier a appelé à “un sursaut collectif”.”Engagez-vous pour le climat, contre la pauvreté, la précarité, l’isolement”, “pour la transmission de notre patrie (…) dans des mouvements politiques”, a-t-il lancé à l’adresse de la jeunesse, l’appelant aussi à “prendre soin” de l’Europe “fragile”.

Ukraine: Mélenchon fustige la nomination d’un commissaire européen “pour la guerre”

Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a fustigé lundi, lors d’un déplacement en Creuse, la création “d’un commissariat européen à la défense pour faire la guerre” et appelé à “négocier” la paix en Ukraine.”Sans qu’on nous ait rien demandé, la commissaire européenne, madame von der Leyen, a décidé de nommer un commissaire européen à la défense”, a déploré le leader Insoumis lors d’un discours devant le monument aux morts de la petite commune de Gentioux-Pigerolles (Creuse), l’un des rares d’inspiration pacifiste dans le pays, avec sa mention “Maudite soit la guerre”.Pour Jean-Luc Mélenchon, “il s’agit d’un commissariat européen à la défense pour faire la guerre”.”Et voici comment on est passé de l’Europe de la paix à l’Europe de la défense, et maintenant à l’Europe de la guerre. Aucun parlement national n’a jamais décidé de la création d’un tel commissariat”, a fustigé le tribun Insoumis, à l’occasion du 106e anniversaire de l’armistice de la Première Guerre mondiale.”Je ne sais comment lancer cette alerte, et c’est la raison pour laquelle je vous ai demandé la permission de venir le faire ici, devant ce monument, pour rappeler que derrière les grandes phrases, à la fin, c’est ça, et seulement ça, la mort, la mort, encore la mort”, a-t-il lancé aux 300 personnes venues l’écouter.La semaine dernière, le nouveau commissaire européen à la Défense Andrius Kubilios avait estimé, devant les eurodéputés, que l’UE devait dépenser davantage pour sa sécurité en raison de la menace russe, alors que beaucoup de pays s’interrogent sur la persistance du soutien militaire américain à l’Ukraine après l’élection de Donald Trump. Mettant en garde contre “un système qui a besoin de l’économie de guerre pour se relancer”, M. Mélenchon a également appelé à des négociations de paix en Ukraine.”A un moment incertain de la guerre (…) du fait de l’invasion inacceptable”, “l’heure de la diplomatie et de la paix est venue”, a-t-il estimé.”C’est maintenant qu’il faut négocier avant que quelque aléa des mouvements du front ne vienne, celui-ci ou l’autre, décider de prendre des mesures qu’ils penseraient irréversibles pour étendre encore la guerre”, a appelé le tribun insoumis, avant de conclure “maudit soit le système qui porte en lui la guerre, comme la nuée porte l’orage, ainsi que le disait Jaurès”.