AFP Politics

Cancer du sein: le Sénat veut améliorer la prise en charge des soins

En clôture de l’opération “Octobre rose”, le Sénat examine mercredi une proposition de loi communiste visant à garantir la prise en charge intégrale des soins liés au cancer du sein, un texte qui pourrait toutefois se limiter à certains types de traitements.Activité physique adaptée, consultations de diététique, prothèses capillaires et mammaires… Alors que plus de 60.000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année, le cancer du sein place de nombreuses femmes dans une situation financière fragile, entre un reste à charge souvent élevé et de nombreuses dépenses relatives à des soins annexes – et non-remboursés – ou à l’achat d’accessoires (sous-vêtements adaptés, crèmes, vernis contre la chute des ongles…).Face à cette situation, les parlementaires communistes ont proposé ces derniers mois d’instituer une prise en charge “intégrale” de tous les soins liés à cette maladie, responsable de 12.000 décès par an dans le pays, et dont la charge financière pour les patients serait comprise entre 1.300 et 2.500 euros selon la Ligue contre le cancer.Adoptée à l’unanimité par l’Assemblée nationale fin mai, la proposition de loi du patron du PCF Fabien Roussel arrive dans l’hémicycle du Sénat, dominé par une alliance de la droite et du centre. “Nous irons jusqu’au bout pour que justice soit rendue à ces femmes pour qu’elles n’aient pas la double peine de la maladie et d’un reste à charge trop important”, insiste la sénatrice Cathy Apourceau-Poly, qui porte ce texte à la chambre haute.- Compromis en vue -Si un large soutien de la Haute assemblée semble se dessiner sur les objectifs de ce texte en pleine période de sensibilisation via l’opération “Octobre rose”, plusieurs voix se sont néanmoins élevées, à droite et au centre, pour questionner la portée du dispositif.”Il y a un risque de discriminer les autres types de cancer”, pointe Philippe Mouiller, président LR de la commission des Affaires sociales du Sénat, qui craint une “inégalité de traitement” par rapport à des patients atteints d’autres pathologies graves. Les mêmes réserves avaient été émises par le précédent gouvernement lors des débats à l’Assemblée.Mais un compromis semble se dégager à la chambre haute, avec un recentrage de la prise en charge intégrale sur les “frais jugés spécifiques au cancer du sein”, comme le renouvellement des prothèses mammaires, l’achat de sous-vêtements adaptés ou les soins dits de “support” comme l’activité physique adaptée.En revanche, l’exemption pour les malades du paiement des “participations forfaitaires” et des “franchises médicales”, dus sur les consultations et autres actes paramédicaux, risque de disparaître du texte via un amendement de la droite. “C’est un compromis qui recentre le dispositif sur la spécificité du cancer du sein, mais qui confirme notre volonté d’avancer pour améliorer la prise en charge”, note Philippe Mouiller. Il proposera par ailleurs une solution de financement via la création d’un “forfait spécifique” dédié aux accessoires et autres cosmétiques actuellement non-remboursés par la Sécurité sociale.Un compromis qui semble satisfaire le groupe communiste: “Cela assure un principe d’égalité et nous protège des risques constitutionnels du texte initial”, reconnaît Mme Apourceau-Poly. “Mais ce n’est qu’une première réponse qui en appellera d’autres”.S’il est adopté mercredi soir, ce texte sera à nouveau transmis à l’Assemblée nationale pour une seconde lecture, dont la date reste à définir.

Budget de la Sécu: l’Assemblée s’échauffe sur les retraites

Les députés ont poursuivi mardi l’examen du budget de la Sécurité sociale, la gauche échouant à faire voter une mesure symbolique sur les retraites face à une alliance de circonstances entre le Rassemblement national et la majorité.Après avoir rejeté les trois premiers articles du texte lundi soir, l’Assemblée nationale s’est lancée mardi après-midi dans une bataille rangée sur ce dossier toujours inflammable, un peu plus d’un an après l’entrée en vigueur de la réforme qui a porté l’âge légal à 64 ans, et deux jours avant l’examen d’une proposition de loi RN sur le sujet.La gauche voulait engranger une victoire symbolique en faisant voter une hausse de cotisations, première étape en vue de l’abrogation.Combat finalement perdu par 182 voix contre 232, les quatre groupes du Nouveau Front populaire et les indépendants de Liot se heurtant au front commun des macronistes, de la droite et du Rassemblement national.Pas question en effet pour l’extrême droite de donner le point au camp opposé, à deux jours de sa “niche” parlementaire. “Rendez-vous jeudi”, ont ainsi lancé les élus RN Thomas Ménagé et Laure Lavalette, en soulignant par ailleurs que les amendements NFP n’abrogeaient pas la réforme mais “augment(aient) juste les cotisations”.L’épisode a permis à quelques ténors de donner de la voix, Gérald Darmanin (EPR) défendant le “programme présidentiel” d’Emmanuel Macron quand Boris Vallaud (PS) a reproché au pouvoir d’être “passé en force” à coup de 49.3.D’autres ont profité de l’occasion pour mettre en cause François Hollande, au point que l’ex-président socialiste est sorti de son silence pour défendre son bilan: la “loi Touraine” de 2014, “votée sous (son) autorité” et qui a “permis à 800.000 personnes de partir à 60 ans” en créant les “carrières longues”, a-t-il rappelé.Chahuté pour cette première prise de parole depuis son élection en juillet, l’élu de Corrèze s’est ensuite vu accuser par Laurent Wauquiez (LR) d’avoir “massacré les retraités” durant son quinquennat. “Tout ceci n’est qu’hypocrisie”, a dit le député de Haute-Loire, en pointant “l’écart considérable” entre les positions du président d’hier et du député d’aujourd’hui.- Calendrier intenable -Les socialistes ont un peu plus tard remporté une victoire, certes moins prestigieuse, avec un amendement pour “empêcher” la hausse de cotisations sur les collectivités locales et les hôpitaux, contre l’avis du gouvernement et avec l’appui du RN.L’extrême droite a en revanche soutenu l’exécutif et sa majorité relative pour faire passer une nouvelle mesure en faveur du cumul emploi-retraite des médecins.La discussion s’est poursuivie dans la soirée sur le volet plutôt consensuel des exonérations pour les agriculteurs, prélude au sujet beaucoup plus sensible des cotisations patronales, qui devrait être abordé mercredi après-midi.Le gouvernement, qui entend revoir ces allègements pour récupérer 4 milliards d’euros, risque en effet un désaveu sur cet article, rejeté par son propre camp la semaine dernière en commission.Le vote solennel est prévu le 5 novembre, mais comme pour la première partie du budget de l’Etat, il n’est pas certain que les débutés aillent au terme des débats dans les délais impartis, même si plusieurs groupes ont annoncé retirer des amendements pour accélérer les discussions.La députée Anne Le Hénanff (Horizons) a jugé en conférence de presse “vraisemblable que nous n’arrivions pas au bout du texte”.Dans ce cas, ou si le projet de loi était rejeté par l’Assemblée, c’est la version initiale du gouvernement qui serait transmise au Sénat.En parallèle se déroulaient en commission des finances les débats sur les crédits de l’Education nationale et de l’Enseignement supérieur, dans la partie “dépenses” du projet de loi de finances. Les commissaires ont notamment adopté un amendement généralisant à tous les étudiants les repas à un euro dans les restaurants universitaires et annulé la suppression de 4.000 postes d’enseignants.

Au procès du RN, Louis Aliot et l’art du “tri du courrier”

L’offre d’emploi aurait été inhabituelle : recherche employé, “temps plein”, pour trier le courrier “deux fois par jour” et séparer les vraies lettres de celles de “fous qui écrivent”. C’est pourtant bien, soutient Louis Aliot mardi au procès du RN, le travail qu’effectuait pour lui son assistant parlementaire européen.En juillet 2014, fraîchement élu député européen pour la première fois, l’actuel numéro 2 du Rassemblement national (ex-Front national), avait embauché comme assistant parlementaire Laurent Salles, auparavant employé au parti.Pourquoi lui ? Pourquoi sans même lui faire passer d’entretien ? s’étonne le tribunal. “On est au FN”, répond Louis Aliot, 55 ans, étroit costume bleu pétrole sur le dos. “On me recommande quelqu’un qui est débrouillard, je le prends tel quel”.Depuis le 30 septembre, les ex-eurodéputés et leurs assistants parlementaires (25 prévenus au total) défilent à la barre et leurs interrogatoires se ressemblent furieusement. Celui de Louis Aliot ne fait pas exception. L’enquête, résumée par le tribunal, n’a montré “aucune trace” d’un quelconque travail de Laurent Salles pour Louis Aliot. Relevé un “unique SMS” échangé en huit mois entre les deux hommes. Et noté une “galette des rois” partagée, lors d’un évènement dans la fédération de Laurent Salles où Louis Aliot était invité en tant que responsable du parti. – “Un travail assez simple” -A l’inverse, poursuit la présidente Bénédicte de Perthuis d’un ton un peu las, tout laisse à penser que Laurent Salles travaillait en réalité pour Yann Le Pen (soeur de Marine Le Pen), à l’organisation des grands évènements du parti.Cette dernière l’avait confirmé aux enquêteurs. “Je crois qu’il travaillait aussi un peu pour Louis Aliot, il faisait son courrier ou ses photocopies”, avait-elle ajouté.Pas du tout, rétorque Louis Aliot à la barre : “C’est moi qui donnait les consignes à Laurent Salles”. Pour quelles tâches ? “Un travail assez simple”, explique sans ciller l’actuel maire de Perpignan: “le tri du courrier”.”Vous pensiez que ça allait l’occuper à plein temps ?”, demande la présidente qui oscille au fil de l’interrogatoire de quatre heures entre amusement et profonde exaspération.”C’était deux fois par jour”, précise très sérieux Louis Aliot, avant de détailler longuement ce “tri” – qu’on aura “bien exploré dans toutes ses dimensions”, ironisera la procureure Louise Neyton.Pour 2.560 euros par mois donc, Laurent Salles triait le courrier papier envoyé à Louis Aliot au siège du Front national. Il en écartait notamment les lettres de “tous les fous qui écrivent” – Louis Aliot a fourni des exemplaires au tribunal – et séparait les courriers “très techniques, très politiques” ensuite réaiguillés vers d’autres assistants parlementaires à Perpignan ou à Bruxelles, en fonction de leur objet.- “Synthèses orales” -S’il n’y a aucune trace de tout cela, demande la présidente en s’efforçant de garder son sérieux, c’est que Laurent Salles ne faisait que des “synthèses orales” de son travail à Louis Aliot, lors des passages de ce dernier au parti ? Le prévenu confirme.Et c’est Louis Aliot lui-même qui se chargeait ensuite “d’emmener le courrier” à Bruxelles ou à Perpignan ? “La plupart du temps, c’est comme ça que ça se passe”, confirme-t-il.Assis à côté, Laurent Salles, qui avait dit pendant l’enquête avoir découvert sa fonction d’assistant parlementaire “en recevant” son contrat, ne regarde jamais son ex-employeur.Joueur, l’avocat du Parlement européen (partie civile), Me Patrick Maisonneuve, demande : et à la fin du contrat de M. Salles, “qui s’est occupé du courrier ?”Louis Aliot hésite. Après “le scandale” dit-il – “le début de l’enquête, vous voulez dire ?” rectifie Me Maisonneuve – il a été décidé de faire autrement.Le contrat de Laurent Salles s’était arrêté au bout de huit mois – “cela ne lui plaisait pas”, explique Louis Aliot. Il avait été directement embauché par une autre eurodéputée frontiste avant que cette dernière n’annule en catastrophe le contrat, l’enquête du Parlement européen sur les soupçons d’emplois fictifs au parti venant d’être rendue publique. Laurent Salles avait de nouveau été payé par le parti.A son tour d’être interrogé. Laurent Salles s’avance à la barre et annonce – et c’est le premier -: “Je souhaite exercer mon droit au silence”.

Renaissance: la voie est libre pour Attal, qui se déclare candidat après le ralliement d’Elisabeth Borne

Il n’y aura pas de duel d’anciens Premiers ministres pour s’emparer du parti du président: Élisabeth Borne s’est retirée mardi de la course à la tête de Renaissance pour une “candidature d’union” avec Gabriel Attal, qui conforte sa position de premier héritier, quoique rebelle, d’Emmanuel Macron.M. Attal a officialisé mardi soir sa candidature, dans une lettre aux adhérents du parti consultée par l’AFP.”Notre ambition, avec l’équipe qui m’accompagne et avec vous, militants, cÅ“ur battant de notre parti, est claire: rebâtir un parti d’idées, de terrain et de victoires”, écrit-il, rendant également hommage à Emmanuel Macron.Quelques heures auparavant, Elisabeth Borne avait annoncé son retrait au profit de son successeur à Matignon. Mettant un terme à une candidature qu’elle avait lancé dans un entretien accordé mi-août au Parisien, et qu’une grande majorité des cadres du parti jugeaient vouée à l’échec face à la popularité interne de M. Attal.”La division n’était pas une option”, “on est complémentaires”. “Qu’on puisse rassembler, jouer l’unité, c’est ce que les militants attendent de nous”, s’est justifiée Elisabeth Borne mardi soir sur LCP.Le Congrès de Renaissance est prévu les 23 et 24 novembre et l’élection du successeur de Stéphane Séjourné, récemment nommé commissaire européen, se tiendra le 7 décembre.Les candidats ont jusqu’à lundi pour déposer une liste pour l’élection du Conseil national. Lequel concourra, avec les présidents d’assemblées départementales, les membres du bureau exécutif du parti et ceux de l’Assemblée des territoires, à l’élection du nouveau secrétaire général.Mais il semble peu probable qu’une seconde liste vienne concurrencer celle du nouveau président du groupe macroniste à l’Assemblée.”Gabriel Attal et Élisabeth Borne ont fait le choix d’une candidature d’union et de rassemblement. Ni la situation de notre pays, ni celle de notre parti ne supporteraient la division”, écrivent les deux camps dans un communiqué commun.”Si les militants le confirment par leur vote, Gabriel Attal sera alors le secrétaire général de Renaissance. Élisabeth Borne sera présidente du Conseil national” (sorte de parlement du parti), selon le texte.Les deux anciens Premiers ministres d’Emmanuel Macron “s’engagent pour créer les conditions du rassemblement le plus large possible”.- “Fin du macronisme” -Mme Borne, qui vient de publier un livre sur son expérience à Matignon dans lequel elle n’épargne guère le président, avait reçu le soutien de plusieurs cadres du mouvement présidentiel comme les anciens ministres Aurore Bergé et Clément Beaune et l’ancien patron du groupe à l’Assemblée Sylvain Maillard.Surtout, la députée du Calvados avait d’emblée tenté de placer la pression sur son concurrent non déclaré en estimant qu’il n’était pas d'”usage” de cumuler les fonctions de premier dirigeant du parti et de président du groupe à l’Assemblée. Or Gabriel Attal s’est fait élire président du groupe macroniste en juillet. “Les deux fonctions sont très prenantes, je pense, qu’en responsabilité, il aura à prendre sa décision”, a fait valoir Elisabeth Borne sur LCP.”Je pense que ce n’est pas impossible qu’il (renonce à la présidence du groupe, ndlr) une fois élu, mais il ne le mettra jamais dans le deal”, expliquait lundi un soutien de M. Attal.L’entente au sommet porte également, selon plusieurs sources, sur la place accordée aux soutiens de Mme Borne au sein du futur bureau exécutif du parti.”On a obtenu un très bon accord. Au forceps. Un bon accord qui garantit une véritable représentation dans le parti”, assure un soutien de Mme Borne.Depuis plusieurs semaines, et malgré plusieurs rencontres de négociations, les deux dirigeants sillonnaient les fédérations du parti présidentiel, se succédant parfois dans un même lieu dans une sorte de jeu du chat et de la souris.Le ralliement de Mme Borne ôte un obstacle sur la route de Gabriel Attal, en froid avec Emmanuel Macron depuis la dissolution. L’Élysée avait déjà échoué à obtenir le report de l’élection à la présidence du groupe en juillet. Et avait tenté, sans aller jusqu’au bout, d’obtenir un report de ce Congrès.L’accord entre les deux anciens locataires de Matignon “correspond à la volonté d’union maintes fois réitérée par le président de la République, donc cela va dans le bon sens”, juge un conseiller de l’exécutif.Fondateur d’En Marche en 2016, devenu La République en marche en 2017, Emmanuel Macron est le président d’honneur de Renaissance, nouveau nom du parti depuis 2022.”Le fait qu’Attal prenne le parti et le groupe acte définitivement la fin du macronisme, et le début de l’attalisme”, résume un soutien de l’ancien Premier ministre.

Immigration: Retailleau demande aux préfets “des résultats”

Le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau demande aux préfets une “complète mobilisation” afin de “renforcer le pilotage de la politique migratoire” et obtenir des “résultats”, dans une circulaire dont l’AFP a eu connaissance mardi. “L’obtention des résultats demandés par nos concitoyens exige votre complète mobilisation”, écrit le ministre aux représentants de l’État dans ce document de sept pages qui donne aux préfets la marche à suivre, décidée par le nouveau locataire de la place Beauvau, en attendant une possible nouvelle loi sur l’immigration annoncée pour l’exécutif pour 2025. “Ces orientations visent tant les étrangers en situation régulière (…) que ceux en situation irrégulière, pour ce qui concerne le maintien en rétention administrative et les mesures et dispositifs de suivi à mettre en place lorsque les possibilités de recourir à cette dernière sont épuisées”, écrit le ministre. “Elles visent, avant et surtout, une mobilisation orientée vers les résultats”, demande Bruno Retailleau.  Tenant d’une ligne dure sur l’immigration, le ministre liste dans la circulaire une série de mesures destinées par exemple à “amplifier” et “systématiser” les mesures d’éloignement visant les étrangers susceptibles de présenter des menaces à l’ordre public en France.Ces orientations ne doivent pas se “limiter aux flux de situations nouvelles”, mais doivent “porter sur les dossiers qui n’avaient pu, par le passé, faire l’objet de mesures appropriées, désormais rendues possibles” par la loi Darmanin promulguée début 2024. Soucieux d’utiliser toutes les dispositions ouvertes par la loi “immigration” du précédent ministre, Bruno Retailleau veut par exemple que les préfets mobilisent “pleinement le levier de l’interdiction de retour en complément de l’OQTF (obligation de quitter le territoire français)”, “lorsqu’un arrêt d’expulsion n’est pas juridiquement valable”.  Pour mener à bien cette politique, le ministre demande aux préfets d’abonder “en ressources humaines, matérielles et budgétaires” les services des étrangers afin d’absorber la charge de travail supplémentaire. Il souhaite également “chaque mois des réponses exhaustives” sur l’activité de police des étrangers de chaque préfecture.   La circulaire insiste par ailleurs sur la situation des étrangers sortants de prison, quelques semaines après le viol et le meurtre d’une étudiante parisienne, Philippine, par un Marocain visé par une OQTF. Ainsi parmi le rappel des mesures déjà existantes, la circulaire ordonne aux préfets de “systématiquement faire appel” après la remise en liberté d’un étranger potentiellement dangereux décidée par un magistrat.

Gouvernement démissionnaire: audition de Gabriel Attal à l’Assemblée le 12 novembre

Le gouvernement démissionnaire a-t-il outrepassé certaines prérogatives cet été? C’est la question creusée par une “mission flash”, mardi à l’Assemblée nationale, qui entend notamment auditionner en novembre Gabriel Attal, a appris l’AFP auprès des deux co-rapporteurs.Menée par le macroniste Stéphane Mazars et l’écologiste Léa Balage El Mariky, cette “mission flash”, le nom donné à des travaux réalisés par des parlementaires en général sur un ou quelques mois, débute ses travaux mardi par les auditions des professeurs de droit Denis Baranger et Benjamin Morel. Elle avait auparavant auditionné d’autres professeurs de droit mais également le Secrétariat général du Gouvernement.Quant à l’ex-Premier ministre, il sera entendu le “12 novembre”, ont annoncé à l’AFP les deux co-rapporteurs. Selon M. Mazars, leurs travaux pourraient aussi conduire à auditionner l’ex-ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, l’ex-ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné ou encore leur collègue des Sports Amélie Oudéa-Castéra.Démissionnaire mi-juillet après la défaite du camp présidentiel aux élections législatives anticipées, le gouvernement de Gabriel Attal était resté en fonctions jusqu’en septembre pour expédier les affaires courantes, jusqu’à la nomination de Michel Barnier à Matignon puis de ses ministres.Léa Balage El Mariky estimait début octobre que “des décisions majeures ont été prises par des anciens ministres démissionnaires, sans légitimité démocratique ni contrôle parlementaire”. Elle avait également annoncé vouloir se servir de cette mission parlementaire pour clarifier dans le droit les règles d’exercice des gouvernements démissionnaires.Il y a dix jours, le Conseil d’État a jugé qu’un décret pris par Gabriel Attal lorsqu’il était à la fois Premier ministre démissionnaire et député était bien valable, car si les deux fonctions sont incompatibles selon la Constitution, cette règle est “dépourvue d’effet sur l’exercice des fonctions de membre du gouvernement”.

Renaissance: la voie est libre pour Attal, qui obtient le ralliement d’Elisabeth Borne

Il n’y aura pas de duel d’anciens Premiers ministres pour s’emparer du parti du président: Élisabeth Borne s’est retirée mardi de la course à la tête de Renaissance pour une “candidature d’union” avec Gabriel Attal, qui conforte sa position de premier héritier, quoique rebelle, d’Emmanuel Macron.Un peu plus de deux mois après l’annonce de sa candidature, dans un entretien accordé mi-août au Parisien, l’ancienne Première ministre se rallie à son successeur à Matignon, dont la grande majorité des cadres du parti considéraient la victoire comme acquise.Le Congrès de Renaissance est prévu les 23 et 24 novembre et l’élection du successeur de Stéphane Séjourné, récemment nommé commissaire européen, se tiendra le 7 décembre.Les candidats ont jusqu’à lundi pour déposer une liste pour l’élection du Conseil national. Lequel concourra, avec les présidents d’assemblées départementales, les membres du bureau exécutif du parti et ceux de l’Assemblée des territoires, à l’élection du nouveau secrétaire général.Mais il semble peu probable qu’une seconde liste vienne concurrencer celle du nouveau président du groupe macroniste à l’Assemblée.”Gabriel Attal a fait savoir qu’il souhaitait être candidat au poste de secrétaire général. Dans cette période déterminante pour notre pays et pour notre famille politiques, des discussions se sont engagées pour rechercher une solution de complémentarité plutôt que de division”, écrivent les deux camps dans un communiqué commun.”Gabriel Attal et Élisabeth Borne ont ainsi fait le choix d’une candidature d’union et de rassemblement. Ni la situation de notre pays, ni celle de notre parti ne supporteraient la division”, poursuivent-ils.”Si les militants le confirment par leur vote, Gabriel Attal sera alors le secrétaire général de Renaissance. Élisabeth Borne sera présidente du Conseil national” (sorte de parlement du parti), selon le texte.Les deux anciens Premiers ministres d’Emmanuel Macron “s’engagent pour créer les conditions du rassemblement le plus large possible”.- “fin du macronisme” -Mme Borne, qui vient de publier un livre sur son expérience à Matignon dans lequel elle n’épargne guère le président, avait reçu le soutien de plusieurs cadres du mouvement présidentiel comme les anciens ministres Aurore Bergé et Clément Beaune et l’ancien patron du groupe à l’Assemblée Sylvain Maillard.Surtout, la députée du Calvados avait d’emblée tenté de placer la pression sur son concurrent non déclaré en estimant qu’il n’était pas d'”usage” de cumuler les fonctions de premier dirigeant du parti et de président du groupe à l’Assemblée. Or Gabriel Attal s’est fait élire président du groupe macroniste en juillet. Un point qui n’est pas abordé dans le communiqué commun.Renoncer à cumuler ? “Je pense que ce n’est pas impossible qu’il le fasse une fois élu, mais il ne le mettra jamais dans le deal”, expliquait lundi un soutien de M. Attal.L’entente au sommet porte également, selon plusieurs sources, sur la place accordée aux soutiens de Mme Borne au sein du futur bureau exécutif du parti.”On a obtenu un très bon accord. Au forceps. Un bon accord qui garantit une véritable représentation dans le parti”, assure un soutien de Mme Borne.Depuis plusieurs semaines, et malgré plusieurs rencontres de négociations, les deux dirigeants sillonnaient les fédérations du parti présidentiel, se succédant parfois dans un même lieu dans une sorte de jeu du chat et de la souris.Le ralliement de Mme Borne ôte un obstacle sur la route de Gabriel Attal, en froid avec Emmanuel Macron depuis la dissolution. L’Élysée avait déjà échoué à obtenir le report de l’élection à la présidence du groupe en juillet. Et avait tenté, sans aller jusqu’au bout, d’obtenir un report de ce Congrès.Cet accord annoncé mardi “correspond à la volonté d’union maintes fois réitérée par le président de la République, donc cela va dans le bon sens”, juge mardi un conseiller de l’exécutif.Fondateur d’En Marche en 2016, devenu La République en marche en 2017, Emmanuel Macron est le président d’honneur de Renaissance, nouveau nom du parti depuis 2022.”Le fait qu’Attal prenne le parti et le groupe, ça acte définitivement la fin du macronisme, et le début de l’attalisme”, juge un des soutiens de l’ancien Premier ministre.

Législatives: LFI investit le militant des droits de l’enfant Lyes Louffok en Isère

La France insoumise a annoncé mardi avoir investi le militant des droits de l’enfant Lyes Louffok comme candidat à l’élection législative partielle dans la 1ère circonscription de l’Isère, où les socialistes locaux ont également proposé une candidate.”Lyes Louffok mènera une campagne décisive pour renforcer les rangs du Nouveau Front populaire, seule opposition à Emmanuel Macron”, a déclaré dans un communiqué ce Comité électoral de LFI, alors que la question d’une candidature unique à gauche dans cette circonscription divise les forces du Nouveau Front populaire (NFP). Le siège est vacant depuis la démission le 9 octobre de l’insoumis Hugo Prévost, accusé de violences sexistes et sexuelles. Selon le Dauphiné Libéré, les militants insoumis locaux ont approuvé la candidature de Lyes Louffok à l’unanimité. Alors que des tensions traversent l’alliance de gauche, LFI invite les forces locales du NFP à se réunir mercredi à Grenoble pour “engager avec elles la campagne pour l’élection de Lyes Louffok”, indique le député insoumis Paul Vannier à l’AFP. Le secrétaire général du PS Pierre Jouvet a confirmé à l’AFP qu’une réunion locale des partis du NFP était prévue mercredi soir, à l’initiative du Parti communiste.Mais il s’agit pour lui de “se mettre autour de la table pour discuter de la meilleure stratégie et de la meilleure candidature”, explique-t-il, au regard d'”un contexte politique particulier” avec la démission du député et dans “une circonscription difficile”, où “l’implantation politique locale aura une influence plus grande”. “Notre obsession au Parti socialiste, c’est que cette élection législative partielle ne soit pas pour nos oppositions le moyen de dire: +regardez, la faiblesse du NFP, qui dès qu’il y a une élection, la perd+”.”Nous considérons que pour garder cette circonscription dans le giron de NFP, la meilleure candidate est Amandine Germain”, conseillère départementale présidente du groupe communiste, socialiste, écologiste et insoumis au Conseil départemental.- Soutien des écologistes -Après cette discussion des partenaires locaux, “on verra quelle décision on prend”, a-t-il ajouté.”Il n’y a aucune volonté de notre part de briser le NFP”, assure-t-il, mais envoyer “un candidat parachuté, malgré toutes ses qualités, ne nous parait pas le scenario optimal pour conserver cette circonscription”.  Mais dans un tweet, la patronne des écologistes Marine Tondelier a déjà choisi son camp, évoquant le “total soutien des Ecologistes” à Lyes Louffok.  La candidate du Nouveau Front populaire à Matignon, Lucie Castets, avait un temps envisagé de se présenter dans cette circonscription, avant de renoncer. Les Insoumis exigeaient qu’elle siège au sein de leur groupe, en vertu de l’accord du Nouveau Front populaire conclu au mois de juin, qui leur réserve cette circonscription. Candidat dans le Val-de-Marne en juin dernier, Lyes Louffok avait été battu au second tour par le candidat des Républicains. C’est donc dans l’ancienne circonscription de l’ex-ministre Olivier Véran, qui reste silencieux sur ses intentions potentielles de briguer un nouveau mandat, que le jeune homme, travailleur social et porte-voix des enfants placés, va tenter de s’imposer.Lyes Louffok, “personnalité engagée n’appartenant à aucune formation politique”, proposera une “grande réforme de l’Aide sociale à l’enfance”, un combat “urgent et essentiel”, a plaidé LFI dans son communiqué. 

Les députés insoumis veulent relancer la procédure de destitution de Macron

Le groupe de la France insoumise (LFI) à l’Assemblée nationale va tenter de déposer une nouvelle proposition de destitution du président Emmanuel Macron, malgré l’échec début octobre de sa première tentative, a annoncé mardi la députée Clémence Guetté, au nom du groupe.”On ne va pas lâcher” cette procédure, a souligné la députée lors d’une conférence de presse au Palais Bourbon. Les insoumis, qui reprochent à M. Macron d’avoir “volé” le résultat des dernières élections, espèrent profiter de leur “niche” parlementaire du 28 novembre, un créneau qui leur permet d’avoir la main sur l’ordre du jour.Lors de leur première tentative, il y a quelques semaines, ils s’étaient heurtés au refus de la conférence des présidents d’inscrire leur texte à l’agenda de l’Assemblée. Cette fois, il leur faudra cependant encore obtenir que leur texte soit à nouveau considéré comme recevable par le Bureau de l’Assemblée. Le groupe LFI, a expliqué Mme Guetté, a donc demandé à la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, de convoquer le Bureau à titre exceptionnel avant jeudi – date limite pour fixer l’ordre du jour de la “niche” LFI. “Si jamais ce Bureau nous est refusé, nous demandons quand même de pouvoir mettre (la proposition) à l’ordre du jour” le 28 novembre, “sous réserve” qu’elle soit déclarée recevable ultérieurement, a-t-elle indiqué.Les chances de succès de cette procédure sont cependant très faibles, puisqu’une destitution du président requiert une majorité des deux tiers à l’Assemblée et au Sénat.Même à gauche, l’initiative ne fait d’ailleurs pas l’unanimité. 

Macron au Maroc: l’humoriste controversé Yassine Belattar dans une délégation éclectique

Emmanuel Macron est accompagné au Maroc par une délégation aussi pléthorique qu’éclectique de plus de 130 personnes du monde politique, économique ou culturel, dont certaines ont créé la polémique comme l’humoriste controversé Yassine Belattar.Il était notamment présent lundi soir à la cérémonie d’accueil du chef de l’Etat, à Rabat, en présence du roi Mohammed VI, au début d’une visite d’Etat de trois jours. Son nom a été ajouté tard lundi dans une liste actualisée de la délégation diffusée par l’Elysée. Ce Franco-Marocain quadragénaire est la cible de longue date de la droite et de l’extrême droite qui l’accusent de proximité avec l’islamisme.”Comment ce prétendu humoriste, condamné pour menaces de mort, proche des antisémites du CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France), peut-il être présent à un voyage de cette importance en compagnie du président de la République? C’est aussi irrespectueux pour la France que pour le Maroc”, a réagi sur le réseau social X le président du Rassemblement national Jordan Bardella.Son alliée Marion Maréchal a aussi affirmé que sa présence, “qui plus est en survêtement”, faisait “honte à la délégation française en visite au pays ami qu’est le Maroc”.L’entourage du président a fait valoir qu’il s’agissait d’une “personnalité franco-marocaine” et a assuré que sa présence dans la délégation ne valait “en aucun cas adhésion à ses idées”.Une polémique avait déjà surgi en novembre 2023 lorsque Yassine Belattar avait été reçu par des conseillers d’Emmanuel Macron, après l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas en Israël et peu avant la grande marche contre l’antisémitisme en France à laquelle le chef de l’Etat avait décidé de ne pas participer. Les prises de parole de Yassine Belattar sur les banlieues lui avaient valu l’attention d’Emmanuel Macron, qui l’avait nommé en 2018 au Conseil présidentiel des villes, destiné à alimenter la réflexion de l’exécutif sur les quartiers prioritaires.L’humoriste a été condamné en septembre 2023 à quatre mois de prison avec sursis pour menaces de mort et de crime visant plusieurs personnalités du monde du spectacle.Outre dix ministres, dont celui de l’Intérieur Bruno Retailleau, classé très à droite, la délégation comprend de nombreux patrons d’entreprise, qui ont signé plusieurs contrats dès lundi soir.Le volet culturel est aussi très étoffé. A côté de Yassine Belattar figure ainsi l’intellectuel Bernard-Henri Lévy, très engagé envers Israël notamment depuis le 7 octobre 2023.Mais aussi le photographe François-Marie Banier, condamné en appel en 2016 à quatre ans de prison avec sursis pour abus de faiblesse contre la milliardaire Liliane Bettencourt.Dans la délégation figure également l’ex-député macroniste M’jid El Guerrab, condamné en appel en 2023 à un an de prison ferme et deux ans d’inéligibilité pour avoir agressé en 2017 l’ex-responsable socialiste Boris Faure.Des compagnons de route historiques du chef de l’Etat, comme Jean-Marc Borello, fondateur du groupe associatif SOS, ou encore l’ancien banquier Christian Dargnat, artisan des levées de fonds des campagnes présidentielles de 2017 et 2022, sont aussi du voyage.afptv-vl-fff/jmt/ale/pta