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Budget: à l’Assemblée, le camp gouvernemental laisse le champ libre aux oppositions

Les bancs des quatre groupes de la coalition gouvernementale sont clairsemés à l’Assemblée depuis le début de la discussion budgétaire, signe d’une forme de “démobilisation” à l’heure où le budget s’écrit ailleurs, qui pourrait in fine faire le jeu des oppositions.Cette défection, encore vérifiée lundi pour l’ouverture du débat sur le budget de la Sécurité sociale, a suscité railleries et colère à gauche et à l’extrême droite.Le ministre de la Fonction publique Guillaume Kasbarian “avant de s’en prendre à l’absentéisme des fonctionnaires, devrait se poser la question de l’absentéisme de ses propres députés”, a ironisé lundi sur France Inter le coordinateur de LFI Manuel Bompard, alors que le gouvernement vient d’annoncer son projet de moins bien indemniser les jours d’arrêt maladie des fonctionnaires.Par leur absence, ces parlementaires laissent “finalement l’extrême gauche, La France insoumise, abîmer ce budget”, a grondé le vice-président du RN Sébastien Chenu. Absentéisme “inadmissible”, a tonné le président du MoDem François Bayrou, au grand dam de ses propres troupes. Le député du Bas-Rhin Charles Sitzenstuhl a également regretté que ses collègues du bloc gouvernemental “ne soient pas assez sur les bancs” de l’Assemblée. “Il y a une surmobilisation des groupes de gauche”, a expliqué mardi le député EPR sur Radio J, estimant que la gauche est “en train de remporter le combat idéologique”. Interviewé sur BFMTV, le député Renaissance Karl Olive a assumé de ne “pas faire le concours Lépine du plus présent à l’Assemblée nationale, quand on n’a pas grand chose à y faire de façon concrète”.Les armes du parlementarisme rationalisé laissent en effet peu d’espace aux députés pour influer réellement sur les textes budgétaires, en l’absence de majorité à l’Assemblée: si les débats se prolongent trop, l’article 47 permet à l’exécutif de transmettre les projets de loi de finances au Sénat, où la majorité est désormais acquise au gouvernement, sans que l’Assemblée les ait votés.Et le 49.3, dont le gouvernement devrait faire usage pour l’adoption finale des textes, lui permet de choisir en toute liberté les amendements qu’il veut conserver.”En fait, le vrai budget va être fait au Sénat”, pointe un élu du “socle commun” à la Chambre haute. Les députés “se disent +de toute façon, ça va être le 49.3, rien ne sera retenu, on s’en fout, pourquoi y gâcher un samedi soir+”, résume-t-il sans fard.Une source au sein du groupe Renaissance souligne que beaucoup de députés mènent des négociations en coulisses, avec le gouvernement ou les sénateurs. Et dit ne pas redouter de retombées négatives dans l’opinion face aux bancs vides du bloc central. Plus dommageable serait le spectacle des défaites inévitables du camp gouvernemental, si LR et les macronistes menaient franchement bataille, plaide-t-elle. “Le fait qu’on soit peu là banalise” les victoires de l’opposition, pense-t-elle.- “Perte de sens” -Un cadre RN estime, lui, que les députés du camp gouvernemental “ont tort” de se montrer si peu présents. “Les gens considèrent que les députés, pour voter le budget, doivent être dans l’hémicycle”.Interrogé par l’AFP, le constitutionnaliste Benjamin Morel dit comprendre leur attitude à titre individuel. “Ils ont plutôt intérêt à se désolidariser” d’un budget qui ciblent leurs électeurs, les catégories socio-professionnelles supérieures et les retraités, et à “jouer sur (…) leur ancrage local”, souligne-t-il.Mais ce comportement “nourrit des discours anti-parlementaires”. Surtout, les oppositions peuvent sortir “vainqueurs de la séquence”, estime M. Morel. Le RN en jouant la carte du “sérieux”, de la “crédibilité”, de la “protection des catégories que (la coalition gouvernementale, ndlr) est réputée représenter: les retraités, les classes moyennes”.Et la gauche, qui peut apparaître comme le camp de “l’alternance”, avec “un projet construit en matière budgétaire”. Au milieu, “le camp du sauve-qui-peut”, sans chef clairement identifié pour “tenir les grenouilles dans la brouette”, décrit-il.Auprès de l’AFP, un député Renaissance estime que l’absentéisme de ses collègues “n’a rien d’étonnant”, et qu’il se manifeste dans l’hémicycle mais aussi en commission ou en réunion de groupe. “Je ne connais pas un collègue qui sache précisément où on va, pourquoi et avec qui”, dit-il, évoquant une “perte de sens” et même une forme de “burn-out”. “L’origine du problème, c’est qu’à aucun moment ni Michel Barnier ni nous n’avons essayé de conclure un accord politique (…) et donc il n’y a pas de sens, pas de direction”, soupire-t-il.

Fonctionnaires: Kasbarian ne veut pas “jeter à la poubelle” le projet de suppression des catégories

Le ministre de la Fonction publique, Guillaume Kasbarian, a affirmé mardi ne pas souhaiter “jeter à la poubelle” l’idée lancée par son prédécesseur de supprimer les catégories A, B et C, qui régissent la grille de rémunération des fonctionnaires.”C’est un sujet qui est éruptif pour beaucoup de syndicats”, mais “on continue à en discuter”, a assuré M. Kasbarian, interrogé sur RTL.Élément structurant des carrières des 5,7 millions d’agents publics, le système de catégories classe les fonctionnaires selon leur niveau de diplôme.La catégorie C, la moins bien rémunérée, est accessible sans diplôme, avec un CAP, un BEP ou un brevet des collèges, la catégorie B avec un baccalauréat et la catégorie A avec un niveau Bac+2 ou Bac+3 selon les branches de la fonction publique.Mais de nombreux agents sont aujourd’hui trop diplômés par rapport à la catégorie dans laquelle ils exercent. “Les catégories enferment souvent les agents publics, elles créent des plafonds de verre qu’il est très difficile de casser”, justifiait en mai le précédent ministre de la Fonction publique, Stanislas Guerini, trois semaines avant la dissolution surprise de l’Assemblée nationale.Sept des huit syndicats de la fonction publique avaient alors réagi en marquant leur refus d'”une remise en cause des garanties statutaires qui permettent la reconnaissance des qualifications et le droit à la carrière: catégories, grade, échelon”.”Ce projet (…) ne répond pas aux besoins de la Fonction publique, de ses personnels, et emprunte des directions, qui, au contraire, sont porteuses de recul”, avaient indiqué la CGT, la CFDT, l’Unsa, la FSU, Solidaires, la CFE-CGC et la FA-FP.Autre proposition polémique portée par son prédécesseur que Guillaume Kasbarian compte reprendre: l’accroissement de la rémunération au mérite, “que nous continuons à mettre à la concertation avec les organisations syndicales”, tout comme le licenciement “en cas d’insuffisance”, “un sujet qui n’est pas tabou et qu’on doit aussi discuter dans le cadre du dialogue social”, a indiqué le ministre.

Emploi des seniors: ouverture du patronat sur la retraite progressive

Le patronat a présenté aux syndicats un projet d’accord sur l’emploi des seniors, en amont d’une séance de négociation mardi, comprenant une disposition sur la retraite progressive, selon un document obtenu par l’AFP auprès des syndicats.La retraite progressive, aujourd’hui peu répandue en France, a pour objectif de permettre aux salariés qui en font la demande “de bénéficier d’une fraction de leur retraite tout en exerçant une activité professionnelle réduite”, rappelle ce document.Selon le projet d’accord patronal, “le dispositif est accessible à compter de 60 ans” alors que l’âge légal de départ en retraite doit être relevé progressivement jusqu’à 64 ans. Aujourd’hui, le dispositif n’est accessible que deux ans avant l’âge légal.L’accès facilité à la retraite progressive répond à une demande des syndicats qui veulent qu’elle devienne un droit opposable, c’est-à-dire qu’elle ne puisse pas être refusée par l’employeur au salarié qui en fait la demande.Or le projet d’accord stipule que les cotisations retraite du salarié en retraite progressive “soient calculées sur la base du salaire équivalent du temps plein”, mais “sous réserve de l’accord de leur employeur”.Le document reprend par ailleurs plusieurs mesures déjà discutées lors de la précédente négociation sur l’emploi des seniors, qui avait échoué au printemps, entraînant la reprise par décret de la réforme de l’assurance chômage par le gouvernement Attal.Sur l’emploi des seniors, les branches professionnelles auraient l’obligation de négocier au moins tous les quatre ans, et les entreprises de plus de 300 salariés tous les trois ans.Ces négociations porteraient notamment sur “le recrutement des salariés expérimentés”, “le maintien dans l’emploi et l’aménagement des fins de carrière”.L’entretien de mi-carrière réalisé l’année des 45 ans du salarié serait “renforcé” et organisé “dans les deux mois au plus suivant la visite médicale de mi-carrière”. Les questions abordées lors de cet entretien porteraient sur les compétences, la formation, les souhaits de mobilité, les actions de prévention “de la désinsertion et de l’usure professionnelle”.Enfin, pour faciliter le recrutement des chômeurs âgés, le patronat veut créer un “contrat de valorisation de l’expérience” permettant de compenser une éventuelle perte de salaire par rapport à l’emploi occupé précédemment par le demandeur d’emploi en utilisant ses droits au chômage. Ce contrat prévoit en outre que l’employeur peut mettre d’office le salarié à la retraite dès qu’il peut partir à taux plein.Les partenaires sociaux doivent négocier d’ici la mi-novembre un accord sur l’emploi des seniors et un autre pour définir les nouvelles règles de l’indemnisation des chômeurs.

Popularité: Macron stable à son point bas, Barnier en baisse (sondage)

La cote de popularité d’Emmanuel Macron est stable depuis un mois, à 25%, son point le plus bas depuis son accession à l’Elysée en 2017, tandis que son Premier ministre, Michel Barnier, accuse une baisse de 2 points pour s’établir à 37%, selon un sondage Odoxa-Mascaret paru mardi.Dans cette étude pour Public Sénat et la presse régionale, le chef de l’Etat est considéré comme “un bon président de la République” par 87% des sympathisants Renaissance et 41% des sympathisants LR.Le chef du gouvernement convainc pour sa part 75% des sympathisants LR, parti dont il est toujours adhérent, et 73% des sympathisants macronistes.Au classement des personnalités politiques préférées des Français, le trio de tête reste inchangé: Edouard Philippe s’impose sur la première place du podium (40% de “sympathie”, stable), devant Gabriel Attal (38%, -1 point) et Jordan Bardella (36%, stable).Enquête réalisée auprès d’un échantillon de 1.005 Français représentatif de la population âgée de 18 ans et plus, interrogés par internet les 23 et 24 octobre, selon la méthode des quotas. Marge d’erreur de 2,5 à 3,1 points.

Immigration, contrats: Macron poursuit sa visite d’Etat au Maroc

Visite d’Etat au Maroc, acte deux: Emmanuel Macron prononce mardi une allocution devant le Parlement marocain, avant de nouvelles signatures de contrats et un dîner d’Etat qui devrait être digne du faste royal déroulé la veille à son arrivée.Pendant ce temps, le nouveau ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, qui a fait de la lutte contre l’immigration illégale son cheval de bataille, rencontrera son homologue Abdelouafi Laftit pour voir comment accélérer les retours de Marocains en situation irrégulière arrêtés en France.   Le président français a été accueilli lundi en grande pompe par le roi Mohammed VI afin de retisser des liens aussi historiques que profondément distendus depuis trois ans par des brouilles entre ce pays du Maghreb et l’ex-puissance coloniale.”Ce jour à Rabat, nous ouvrons un nouveau chapitre de la longue histoire entre le Maroc et la France et la prochaine génération”, a conclu Emmanuel Macron lundi soir sur le réseau social X. Au deuxième jour de sa visite – qui s’achèvera mercredi – il doit rencontrer le Premier ministre Aziz Akhannouch ainsi que les présidents des deux chambres avant de se recueillir au mausolée de Mohammed V, premier roi du Maroc après l’indépendance en 1956.Premier moment fort de la journée, l’allocution au Parlement sera l’occasion de revenir sur les liens historiques entre les deux pays et la question du Sahara occidental.Cette ex-colonie espagnole, considérée comme un “territoire non-autonome” par l’ONU, oppose depuis un demi-siècle le Maroc aux indépendantistes sahraouis du Front Polisario, soutenus par Alger.- Jeux vidéo -Après les Etats-Unis, l’Espagne et l’Allemagne, le président français a fait un pas majeur en direction de Rabat en apportant en juillet son appui au plan d’autonomie marocain pour le Sahara occidental.Il clôturera ensuite les Rencontres entrepreneuriales Maroc-France, l’occasion d’engranger de nouveaux contrats après déjà une série d’accords signés la veille en présence du roi.Et participera à une séquence dédiée aux jeux vidéo en présence de professionnels français et marocains, afin d’aider au développement de la filière au Maroc.Au total, les contrats commerciaux, investissements et prêts conclus portent sur un montant allant “jusqu’à dix milliards d’euros”, a annoncé l’Elysée, sans plus de précisions.Ils portent sur le transport ferroviaire, les énergies renouvelables dont le Maroc entend devenir un champion, l’eau, le secteur portuaire ou encore la transition énergétique.Il est notamment prévu que le groupe français Egis participe à la réalisation du deuxième tronçon de la ligne de train à grande vitesse Tanger-Marrakech. Alstom va aussi y prendre part en négociant la fourniture de 12 à 18 rames de TGV. Le premier tronçon avait été inauguré par le roi et le président français en 2018.Le Français TotalEnergies a pour sa part signé un des plus gros accords pour le développement de la filière d’hydrogène vert au Maroc.- Retours et réadmissions -Autre gros volet, Engie et l’Office chérifien des phosphates ont signé un accord de “partenariat dans la transition énergétique”, dont les énergies renouvelables.Accompagné par son épouse Brigitte Macron et une pléthorique délégation de ministres, patrons d’entreprise, intellectuels ou personnalités du spectacle, le président français a été salué lundi à sa descente d’avion par une longue poignée de main du monarque, en costume sombre et s’appuyant sur une canne, au son de 21 coups de canon.Les deux dirigeants ont ensuite salué longuement les deux délégations, place Mechouar, à l’entrée du palais royal.Etaient notamment présents le philosophe Bernard-Henri Lévy et son épouse Arielle Dombasle, le sociologue Edgar Morin, l’acteur Gérard Darmon, le champion olympique de judo Teddy Riner et la directrice de l’Unesco Audrey Azoulay, fille du conseiller du roi du Maroc André Azoulay.Pas moins de neuf ministres français sont également du voyage, dont ceux de l’Economie Antoine Armand, de l’Education nationale Anne Genetet et de la Culture Rachida Dati, d’origine marocaine.Le ministre de l’Intérieur discutera de son côté d’un “partenariat global” portant à la fois sur le “renforcement de la circulation” des personnes entre les deux pays et la “gestion des migrations irrégulières, dont les retours et réadmissions”, a précisé l’Elysée. 

Le budget de la Sécu, nouveau crash-test à l’Assemblée, nouveaux revers pour le gouvernement

Après l’examen inabouti du budget de l’État, les députés ont entamé lundi dans l’hémicycle celui du budget de la Sécu en rejetant d’emblée ses premiers articles, mettant sous pression un gouvernement peu pressé d’utiliser l’arme du 49.3.Premiers revers pour l’exécutif sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS). Les trois premiers articles de ce texte ont été rejetés lundi soir, par une gauche davantage mobilisée que le camp gouvernemental – et avec le soutien ou l’abstention du Rassemblement national.Exit notamment la rectification du déficit de la Sécu, revu à 18 milliards d’euros cette année au lieu des 10 milliards initialement prévus. Preuve d’une “insincérité budgétaire” pour le rapporteur Yannick Neuder (LR), qui a nommément mis en cause l’ex-ministre Aurélien Rousseau.Désormais député du groupe socialiste, l’intéressé a répliqué en dénonçant la “pente dangereuse” de “tous ceux qui s’appellent républicains ici, qu’ils le mettent dans le nom de leur parti ou qu’ils le prétendent”.Puis son camarade Jérôme Guedj s’en est pris à un autre ex-ministre, Frédéric Valletoux, accusé d’avoir “rogné les dotations” des hôpitaux publics au profit des cliniques privées. “Escroquerie intellectuelle” et “propos mensongers”, a répondu le député Horizons.Passes d’armes révélatrices d’un regain de tension dans un hémicycle plus rempli que les derniers jours. Signe aussi de l’enjeu d’un budget de plus de 600 milliards d’euros, rejeté à l’unanimité en commission des Affaires sociales.- “Revoir la copie” -L’exercice a au moins permis de baliser deux points chauds du débat. D’abord les exonérations de cotisations patronales, que le gouvernement veut réviser pour récupérer au passage 4 milliards d’euros. Sauf que ses propres troupes – LR et macronistes – s’y opposent, de même que le RN.Pour éviter un désaveu sur cette mesure, qui devrait faire l’objet d’un vote dans l’hémicycle mardi soir, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, s’est dite “ouverte à des évolutions”.Même chose sur l’autre article-clé, le très contesté gel des pensions de retraites, dont la revalorisation serait repoussée du 1er janvier au 1er juillet. Un coup de rabot également chiffré à 4 milliards, supprimé à la quasi-unanimité en commission et promis au même sort dans l’hémicycle.Le ministre du Budget Laurent Saint-Martin n’a pas exclu de “revoir la copie” pour “mieux protéger les petites pensions” avec une “compensation” pour les retraites inférieures à un seuil “par exemple de 1.200 euros”.Mais “j’attends aussi des propositions d’économies”, a-t-il prévenu, le gouvernement abattant dimanche soir une carte potentiellement explosive: passer d’un à trois jours de carence et moins bien rémunérer les arrêts maladie des fonctionnaires, pour récupérer un peu plus d’un milliard d’euros.Proposition clivante, à laquelle le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, s’est déclaré lundi “favorable” afin de “financer des mesures en faveur du pouvoir d’achat”. A l’inverse, le coordinateur de LFI Manuel Bompard a dénoncé une “manière scandaleuse d’essayer de faire des économies”.- Options ouvertes -Les premiers échanges dans l’hémicycle confirment que la partie sera serrée, d’autant plus que 2.000 amendements sont encore à examiner d’ici au vote programmé le 5 novembre. Improbable au regard de la vingtaine d’heures restantes en séance publique, quand il en a fallu trente-cinq au total à la commission pour achever ses travaux.”Je ne vois pas comment on termine dans les temps”, soupire une source parlementaire, qui anticipe un scénario semblable à celui de la partie “recettes” du budget de l’Etat, laissée inachevée samedi soir et censée reprendre après le budget de la Sécu.Quand bien même les députés viendraient à bout de ce PLFSS, la copie gouvernementale risque d’être largement réécrite. Ce qui ne serait pas pour déplaire aux syndicats, qui ont appelé lundi les députés à “remanier profondément” le texte.Au point de pousser l’exécutif à abréger le calvaire ? “On ne cède pas à la facilité du 49.3”, s’est défendue la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon dimanche.Toutes les options restent donc ouvertes, y compris un renvoi du projet de loi initial au Sénat si les députés rejettent le texte ou n’ont pas pu arriver au vote comme prévu le 5 novembre.En parallèle, l’Assemblée a attaqué en commission des Finances l’examen de la partie “dépenses” du budget de l’État, avec quelques morceaux de choix dès cette semaine comme l’Éducation, l’Écologie ou la Justice.

Le budget de la Sécu, nouveau crash-test à l’Assemblée

Après l’examen inabouti du budget de l’État, les députés ont entamé lundi après-midi dans l’hémicycle celui du budget de la Sécu avec les mêmes risques d’échec, alors que le gouvernement semble peu pressé d’utiliser l’arme du 49.3.”Revoir la copie (…) chiche!”, mais avec “une seule ligne rouge (…) redresser nos comptes”: le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a donné le ton en ouvrant les débats sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale.Un texte rejeté à l’unanimité la semaine dernière en commission des Affaires sociales, manière pour les différents groupes de “porter des messages politiques très forts”, a souligné son président Frédéric Valletoux (Horizons).La partie s’annonce donc de nouveau serrée dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale, qui n’a déjà pas pu venir à bout de la partie “recettes” du projet de loi de finances – 1.500 amendements restant à discuter, cette discussion doit reprendre le 5 novembre. Pour éviter le même écueil, le premier enjeu sera là aussi de tenir les délais. Moins de trente heures sont prévues en séance publique, quand il en a fallu trente-cinq à la commission pour achever ses travaux.- Jours de carence -L’exercice a au moins permis de baliser les deux points chauds du débat. D’abord les exonérations de cotisations patronales, que le gouvernement veut réviser pour récupérer au passage 4 milliards d’euros.Mesure plébiscitée par la gauche car “le pognon de dingue, il est là”, s’est exclamé le socialiste Jérôme Guedj. Sauf que les macronistes, la droite et l’extrême droite font front commun contre cette ponction décriée par le patronat.Désavoué par son propre camp, l’exécutif s’est dit prêt à bouger sur ce point, à l’image de la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, “ouverte à des évolutions”. Mais “j’attends aussi des propositions d’économies”, a prévenu Laurent Saint-Martin.Bercy a fait fort en la matière, en abattant dimanche soir une carte potentiellement explosive: passer d’un à trois jours de carence et moins bien rémunérer les arrêts maladie des fonctionnaires, pour récupérer un peu plus d’un milliard d’euros.Proposition clivante, à laquelle le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, s’est déclaré lundi “favorable” afin de “financer des mesures en faveur du pouvoir d’achat”. A l’inverse, le député LFI Manuel Bompard a dénoncé une “manière scandaleuse d’essayer de faire des économies”.- “La facilité du 49.3” -L’autre passe d’armes attendue concerne les retraites. A double titre. D’une part, le très contesté gel des pensions, dont la revalorisation serait repoussée du 1er janvier au 1er juillet. Un coup de rabot également chiffré à 4 milliards, supprimé à la quasi-unanimité en commission et promis au même sort dans l’hémicycle.Tous les députés de gauche, de droite, macronistes et indépendants de Liot ont en effet signé des amendements de suppression de cet article. Et le RN en fait “une ligne rouge”.Le ministre Saint-Martin n’a toutefois pas exclu de “revoir la copie” pour “mieux protéger les petites pensions” avec une “compensation” rétroactive pour les retraites inférieures à un seuil “par exemple de 1.200 euros”.D’autre part, la gauche remettra sur la table l’abrogation de la réforme des retraites via divers amendements, même si le retour à 62 ans a de fortes chances de se heurter au couperet de la recevabilité financière.Le texte risque donc d’être largement réécrit, ce qui ne serait pas pour déplaire aux syndicats, qui ont appelé lundi les députés à “remanier profondément” ce projet de loi.Au point de pousser l’exécutif à abréger le calvaire? “On ne cède pas à la facilité du 49.3”, s’est défendue la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon dimanche.Toutes les options restent donc ouvertes, y compris un renvoi du projet de loi initial au Sénat si les députés rejettent le texte ou n’ont pas pu arriver au vote comme prévu le 5 novembre.En parallèle, l’Assemblée a attaqué en commission des Finances l’examen de la partie “dépenses” du budget de l’État, avec quelques morceaux de choix dès cette semaine comme l’Éducation, l’Ecologie ou la Justice.

Michel Barnier opéré ce week-end d’une lésion cervicale

Michel Barnier “a été opéré ce week-end d’une lésion cervicale dont les résultats de l’analyse seront connus d’ici à quelques semaines”, a indiqué lundi Matignon dans un communiqué signé du médecin du Premier ministre, le Dr Olivier Hersan.”Tout s’est très bien passé. Il a repris normalement son travail aujourd’hui à l’Hôtel de Matignon et recommencera ses activités publiques avec le Conseil des ministres ce jeudi”, poursuit le communiqué., Michel Barnier, 73 ans, s’est entretenu lundi avec la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon et la ministre chargée des Relations avec le Parlement Nathalie Delattre.Sollicités par l’AFP, ses services n’ont pas souhaité donner davantage de précision, ni sur la pathologie dont souffre le chef du gouvernement, ni sur les modalités et le lieu de l’intervention chirurgicale.Selon le président de l’Académie nationale de chirurgie, le Pr Olivier Jardé, trois “hypothèses” de “lésion du rachis cervical” sont envisageables: “une fracture, qui nécessite une ostéosynthèse, une intervention pour rassembler les fragments osseux à l’aide par exemple d’une plaque métallique”; “une hernie discale cervicale, qui nécessite de libérer la racine nerveuse à la source de la compression”; “une tumeur du rachis cervical, qui nécessite un prélèvement pour une analyse (…) mais c’est rarissime et on ne récupère pas si rapidement”.”Est-ce qu’on lui a libéré une hernie discale cervicale et que le morceau qui comprimait a été envoyé pour analyse?”, s’est encore interrogé le praticien auprès de l’AFP, en soulignant qu'”il faudra(it) regarder les prochains jours si le Premier ministre porte un collier cervical… ou un gros col roulé”.- Absent des “questions au gouvernement” -Le président de la République avait été mis au courant de l’opération du Premier ministre, selon un conseiller de l’exécutif.”Nous avons été prévenus, avec l’ensemble des membres du gouvernement, il y a quelques heures, avant que le communiqué officiel ne paraisse”, a pour sa part indiqué lundi soir sur LCP le ministre de l’Industrie Marc Ferracci.”Je lui souhaite un très bon rétablissement. Je crois que l’opération qu’il a subie s’est bien passée et je crois d’ailleurs qu’il a recommencé à travailler et à avoir des réunions avec ses équipes”, a-t-il poursuivi.Avant son opération, M. Barnier s’était rendu vendredi dans le département du Rhône, à la rencontre de commerçants à Givors victimes des récentes intempéries, puis à Eveux où il a visité un site réaménagé pour prévenir des crues.Son agenda fait état d’une réunion mardi avec les chefs de groupe de la majorité, d’un entretien avec le maire du Touquet Daniel Fasquelle et d’un entretien mercredi avec le ministre chargé du Budget Laurent Saint-Martin, tous ces rendez-vous devant se tenir à Matignon.Les questions au gouvernement à l’Assemblée nationale et au Sénat, mardi et mercredi, ne figurent pas en revanche dans le planning transmis lundi soir à la presse.- Le précédent Pierre Mauroy -C’est la première fois depuis quarante ans qu’un chef du gouvernement français subit une opération: en 1984, le Premier ministre socialiste Pierre Mauroy avait été admis à l’hôpital parisien du Val-de-Grâce pour soigner une pneumopathie aiguë.Les présidents de la République Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy avaient également été soignés dans cet hôpital militaire qui n’accueille plus de patients depuis huit ans, le premier en 2005 pour un accident vasculaire cérébral, le second en 2009 à la suite d’un malaise vagal.Le président François Mitterrand avait pour sa part subi deux interventions chirurgicales de la prostate en 1992 et 1994 à l’hôpital Cochin, qui dépend de l’Assistance publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP).Gravement malade, le président Georges Pompidou était décédé le 2 avril 1974, à 62 ans, après moins de cinq ans de mandat. Jusqu’au bout et en dépit des spéculations, il avait gardé le secret sur sa “maladie de Waldenstrom”, une sorte de cancer du sang. Sa veuve, Claude Pompidou, ne devait dévoiler le nom de sa maladie qu’en 1982.Le 17 avril 1964, le général de Gaulle, 73 ans, avait de son côté été hospitalisé durant une quinzaine de jours à l’hôpital Cochin où il avait subi une ablation de la prostate.pab-arz-ic-frd/sde/or

La publicité pour le livre de Jordan Bardella ne sera pas diffusée dans les gares, a décidé Mediatransports

La publicité pour le livre du président du Rassemblement national Jordan Bardella, intitulé “Ce que je cherche”, ne sera pas diffusée dans les gares françaises, a indiqué lundi Mediatransports.Sollicitée par l’AFP, l’entreprise qui gère les panneaux publicitaires dans les gares SNCF et le métro parisien, a précisé que le visuel de l’affiche contrevenait “aux principes de neutralité” propres à la régie publicitaire. Des syndicats de la SNCF avaient auparavant estimé qu’une campagne de publicité “au service d’un parti politique d’extrême droite” n’avait pas sa place dans les gares.Jordan Bardella a exprimé sa “profonde indignation” et a demandé à la SNCF – qui détient Mediatransports avec la RATP – “de revenir sur cet acte de censure inadmissible, qui met à mal son devoir de neutralité”.Le président du RN a menacé d’engager “des recours par voie légale” pour obtenir gain de cause.Face au début de polémique, Mediatransports avait confirmé mi-octobre avoir reçu une demande pour une campagne de publicité de la part de la maison d’édition Fayard, sans avoir vu le visuel retenu. La régie a depuis pris connaissance de la campagne d’affichage et jugé que le visuel utilisé, la couverture du livre – un portrait de Jordan Bardella barré du titre “Ce que je cherche” -, contrevenait à ses principes de neutralité. Jordan Bardella “est député européen et président d’un parti politique” et le titre du livre souligne qu’il ne s’agit pas simplement d’un récit autobiographique, a justifié Mediatransports.La campagne prévoyait un peu plus de 500 affichages dans plusieurs gares en France, en plusieurs vagues, à partir de fin novembre, soit “une campagne d’envergure”, selon la régie publicitaire.La CGT-Cheminots, qui avait partagé sa vive opposition à l’initiative, s’est félicitée de cette décision.”C’est une très bonne nouvelle”, s’est réjoui le secrétaire général du syndicat Thierry  Nier. “C’était une véritable provocation (…), tout le monde est remis à sa place et on peut toujours affirmer que le RN n’est pas un parti comme les autres”, a-t-il insisté auprès de l’AFP.La sortie du livre, qui sera tiré à 155.000 exemplaires, doit s’accompagner d’un intense plan de communication sur les chaînes du groupe Bolloré, également propriétaire de la maison d’édition Fayard.Sa sortie est prévue le 9 novembre.

Bardella et Bompard opposés sur le passage des fonctionnaires à trois jours de carence

Le président du Rassemblement national Jordan Bardella s’est dit lundi “favorable” au passage à trois jours de carence, au lieu d’un actuellement, dans la fonction publique lors d’un arrêt maladie, une mesure jugée à l’inverse “scandaleuse” par le coordinateur de la France insoumise Manuel Bompard. “Je suis favorable à cet ajustement entre les fonctionnaires et les salariés du privé à une seule condition, c’est que les potentiels 900 millions d’euros qui seraient économisés (…) puissent être utilisés pour financer des mesures en faveur du pouvoir d’achat”, a déclaré sur France 2 le leader frontiste. De son côté, l’insoumis Manuel Bompard a dénoncé sur France Inter une “manière scandaleuse d’essayer de faire des économies en pointant du doigt les fonctionnaires”, estimant qu’il faudrait plutôt “lutter contre les raisons de la souffrance au travail”. Le député a affirmé que les conditions de travail dans la fonction publique se sont “très largement dégradées ces dernières années, parce qu’il n’y a pas suffisamment de postes”. Alors que le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025 commence à être examiné lundi dans l’hémicycle à l’Assemblée, le gouvernement a proposé dimanche soir de passer d’un à trois jours de carence et de moins bien rémunérer les arrêts maladie des fonctionnaires, passant de 100% de salaire versé à 90%, pour récupérer au total un peu plus d’un milliard d’euros.Manuel Bompard a dénoncé une inégalité entre les salariés du public et du privé, indiquant que dans 75% des cas, les fonds de prévoyance des entreprises prennent en charge les jours de carence dans le privé. Le député insoumis s’est même prononcé en faveur du passage à un jour de carence pour tous les salariés, du public comme du privé. Le vice-président du RN, Sébastien Chenu, a lui émis des doutes sur RTL sur la “méthode”. “C’est une piste qu’il faut regarder avec attention”, a-t-il assuré tout en se disant “un peu dubitatif sur le financement, c’est-à-dire sur ce que ça rapporterait”. Dans le camp de la coalition gouvernementale, on défend une mesure efficace pour lutter contre un absentéisme qui “déstabilise les services publics”. “En 2018, quand on a créé un jour de carence, on a vu que l’absentéisme de courte durée à l’Éducation nationale avait baissé quasiment de 25%”, a expliqué sur TF1 le député Ensemble pour la République (EPR) Frédéric Valletoux. “Ça a un impact très clair”, a poursuivi le président de la Commission des affaires sociales.Â