AFP Politics

Municipales à Paris: Marion Waller se lance dans la primaire du PS “pour gagner”

La socialiste Marion Waller, qui a crée la surprise en annonçant briguer l’investiture du PS pour les municipales à Paris face à Emmanuel Grégoire et Rémi Féraud, a assuré mercredi n’être la candidate d’aucun clan et qu’elle partait à la primaire “pour gagner”.”Je ne suis pas la candidate d’un clan, je suis là pour parler aux 3.500 militants socialistes parisiens. Je suis candidate en mon nom, je monte ma propre équipe et j’y vais pour gagner”, a déclaré Marion Walter à l’AFP.Cette ancienne conseillère de la maire socialiste sortante Anne Hidalgo, 32 ans, aujourd’hui à la tête du Pavillon de l’Arsenal, centre d’urbanisme et d’architecture de Paris, a créé la surprise dimanche en annonçant qu’elle se lançait dans la course de la primaire socialiste prévue le 30 juin.Elle affrontera le sénateur Rémi Féraud, successeur désigné d’Anne Hidalgo, et le député Emmanuel Grégoire, ancien premier adjoint que l’édile honnit désormais, au point d’avoir dit qu’elle ne le soutiendrait pas s’il gagnait le vote des militants.Avant de se lancer dans la course, Marion Waller, un “bébé Hidalgo” qui se dit “alignée à 100%” avec son bilan, “parlait” davantage au camp de Rémi Féraud qu’à celui d’Emmanuel Grégoire. “J’ai participé à un évènement de campagne de Rémi Féraud, mais maintenant je suis candidate en mon nom”, a-t-elle insisté.  La primaire, elle y pensait “depuis quelques mois”, portée par “l’envie d’incarner le renouveau et d’apporter quelque chose de joyeux” à une campagne tendue entre les deux parlementaires.”J’ai aussi entendu que beaucoup de militants avaient envie d’une troisième voie, c’est ce qui m’a motivée à y aller”, ajoute cette militante dans le 11e arrondissement.”Ca (lui) a demandé beaucoup de courage” d’annoncer sa décision à Anne Hidalgo, son premier adjoint Patrick Bloche, la patronne du PS parisien Lamia El Aaraje et à ses deux concurrents, qui ont “tous été étonnés”, confie-t-elle. “Je n’ai jamais été élue mais j’ai travaillé dix ans à l’Hôtel de ville, j’ai l’expérience de l’action politique”, fait valoir la candidate à l’investiture qui s’est engagée en politique pour la première campagne d’Anne Hidalgo en 2014.Avec son slogan “Partager Paris”, elle fait de la question de la métropole du Grand Paris “un préalable”. “C’est à cette échelle qu’il faut mener le combat. Si le prochain ou la prochaine maire de Paris n’en fait pas une priorité, son mandat sera déceptif”.

Le gouvernement s’attaque aux faux diagnostics de performance énergétique

Dix mesures pour “crédibiliser” le diagnostic de performance énergétique (DPE) pour les logements, obligatoire en cas de vente ou de location mais au coeur de fraudes, ont été présentées mercredi par la ministre Valérie Létard.Promettant une “tolérance zéro” envers la “poignée de diagnostiqueurs (…) qui réalisent des DPE frauduleux, des DPE de complaisance”, elle a souligné combien cet outil était “essentiel pour définir le niveau de qualité d’un bien au regard de sa consommation énergétique, des factures qu’il va générer en terme de chauffage (…) et de l’impact qu’il a sur le climat”.Il doit être “irréprochable”, a-t-elle déclaré sur TF1.La ministre du Logement a ensuite présenté son “plan d’action” à des fédérations de diagnostiqueurs, des instituts de formation, des organismes de certifications et des parlementaires lors d’une réunion au ministère. Le DPE donne une note de A (la meilleure) à G (la plus médiocre) en fonction de nombreux paramètres, comme l’isolation des murs et du toit, le système de chauffage. Cette note, obligatoire pour toute transaction et bail de location, est de plus en plus déterminante pour fixer la valeur d’un bien immobilier à vendre. Elle est prise en compte dans l’octroi d’aides à la rénovation énergétique et si elle est trop basse, et empêche la location du logement.Chaque année, 4 millions de DPE sont réalisés, parmi lesquels le conseil d’analyse économique a identifié 1,7% de diagnostics frauduleux, soit 70.000, selon la ministre. “C’est 70.000 de trop, on doit tendre vers zéro”, a-t-elle affirmé lors de la réunion. “Plus on a d’informations, plus le DPE sera précis”, mais cette recherche d’informations nécessite du temps, a assuré Jean-Louis Kersac’h, dirigeant d’une société de diagnostic, lors d’un déplacement de la ministre qui assistait à la réalisation d’un DPE d’un appartement. Or il a souvent eu vent de diagnostiqueurs à qui il est demandé de “faire quatre diagnostics par jour, avec une prime pour le 5e”. D’où la volonté de Valérie Létard d’utiliser l’intelligence artificielle et la base de données de DPE de l’Agence de la transition écologique (Ademe) pour “mieux repérer et mieux contrôler” les comportements suspects de diagnostiqueurs, comme 10 audits réalisés en une journée aux quatre coins de la France. – “Gros billet” -Elle souhaite aussi géolocaliser les diagnostiqueurs, leur assigner un QR code, ainsi qu’aux DPE établis, afin de vérifier leurs fiabilité. Les contrôles vont être multipliés par quatre pour inspecter chacun des 10.000 diagnostiqueurs chaque année, et les sanctions seront plus sévères: jusqu’à deux ans d’interdiction d’exercer en cas de fraude, contre 6 mois actuellement. Pour limiter les pressions subies, le DPE ne sera plus délivré immédiatement à l’issue de la visite, mais plus tard et dématérialisé. Ces pressions sont légion, selon Jean-Louis Kersac’h : “mail dans lequel le client dit s’attendre à une note C”, “menace de ne pas nous payer”, “proposition d’un gros billet”. “Tous les jours, des clients nous disent +votre DPE n’est pas bon+”, rapporte-t-il.Alban Chanemougame, diagnostiqueur indépendant, confirme : “J’ai déjà perdu un client qui a préféré prendre un diagnostiqueur moins cher mais qui travaille en dix minutes et donc moins fiable”.”Des agences immobilières m’ont déjà demandé d’ajuster des diagnostics, comme le nombre de mètres carrés, ça ne touche pas que les DPE”, explique-t-il à l’AFP.Valérie Létard veut aussi se pencher sur la création d’un éventuel ordre des diagnostiqueurs, d’une formation post-bac et mieux contrôler les organismes de certification et de formation des diagnostiqueurs.Des annonces accueillies favorablement par Yannick Ainouche, co-président de l’Alliance du diagnostic immobilier. Elles correspondent à des propositions qu’il porte depuis deux ans.Il souhaite aller plus loin dans la sanction avec la création d’un “organe disciplinaire” et dans la formation avec “une filière BTS de bac+2”. L’interdiction de location depuis le 1er janvier des logements les plus énergivores, classés G, est critiquée par de nombreux élus de droite, qui affirment qu’elle aggrave la crise actuelle du logement.

Justice des mineurs: le texte d’Attal largement amoindri en commission au Sénat

Nouveau revers pour l’initiative de Gabriel Attal sur la justice des mineurs: sa proposition de loi pour lutter contre la délinquance des plus jeunes, adoptée à l’Assemblée mi-février, a été largement amoindrie en commission au Sénat, avant son examen mardi dans l’hémicycle.Comparution immédiate, sanction des parents des délinquants mineurs, dérogations à l’excuse de minorité… Plusieurs mesures phares prônées par l’ancien Premier ministre ont été supprimées de ce texte qui vise à “restaurer l’autorité” de la justice à l’égard des mineurs délinquants.Le sénateur Les Républicains de Paris, Francis Szpiner, nommé rapporteur sur ce texte, a ainsi proposé – et obtenu – en commission des Lois la suppression de la plupart des dispositions centrales du texte, rédigées selon lui “dans la précipitation”. “On ne fait jamais de bonne loi dans la précipitation”, a-t-il expliqué à l’AFP, épinglant des mesures “difficilement applicables” ou de nature à “fragiliser l’application des textes déjà existants”.Ont été supprimées à ce stade: la création d’une procédure de comparution immédiate pour les mineurs de 16 ans pour des faits graves, ou encore la fin de l’application de l’excuse de minorité, sauf décision motivée du juge, pour des mineurs âgés de 16 ans et plus multirécidivistes auteurs de faits graves.La commission des Lois a également supprimé la création d’une amende civile pour les parents qui ne répondraient pas aux convocations aux audiences, lui préférant un dispositif permettant aux assureurs de se retourner sur les parents pour que leur soit versé un “reste à charge plafonné” à 7.500 euros, pour participer à l’indemnisation du dommage pour lequel l’enfant a été condamné.Les sénateurs ont par ailleurs introduit plusieurs mesures renforçant l’arsenal répressif visant les mineurs condamnés pour des faits terroristes ou commis en bande organisée (placement et détention provisoire facilités et allongés, surveillance électronique, assignation à résidence…).Les multiples suppressions ont été soutenues au Sénat par les groupes écologiste et socialiste, selon plusieurs participants. “Ce texte se veut une réponse à l’actualité, mais on ne répond pas à l’actualité par un texte qui n’est pas fondé juridiquement”, a insisté auprès de l’AFP la socialiste Laurence Harribey, qui s’est dite “agréablement surprise” de la position du rapporteur LR. Le camp gouvernemental s’est d’ailleurs divisé en commission, laissant augurer des dissensions d’ici la séance publique mardi: le groupe centriste, traditionnel allié de LR au Sénat, s’est majoritairement abstenu sur le texte ainsi vidé de sa substance. “On fait partie d’un socle commun, on fait de la politique. On a le droit de sortir par le haut en aidant Gabriel Attal à réécrire mieux ce texte”, a déploré la centriste Dominique Vérien, qui espère rétablir certaines mesures dans l’hémicycle.

Lutte contre le narcotrafic: la confidentialité des messageries cryptées en débat

Accéder aux messages des trafiquants de drogue sur les plateformes chiffrées telles que WhatsApp ou Signal: la mesure portée par une proposition de loi, soutenue par le gouvernement, continue d’agréger contre elle de nombreux acteurs et experts de la cybersécurité.L’obligation pour les messageries d’ouvrir sur requête des services de police l’accès aux conversations de personnes mises sur écoute figure dans le texte adopté à l’unanimité au Sénat début février.L’article a été supprimé à l’Assemblée nationale en commission des lois début mars. Mais la majorité présidentielle insiste, avec un amendement au but similaire déposé par trois députés, qui devrait être examiné dans la semaine. L’un d’eux, Paul Midy, défend une “réécriture complète de l’article, pour prendre en compte la totalité des inquiétudes” au sujet de sa version initiale.En question: les modalités d’accès aux échanges qui mettraient en péril la sécurité de l’ensemble des utilisateurs.Le “chiffrement de bout en bout” mis en place par Whatsapp, Signal mais aussi Messenger (Facebook) revient à brouiller les conversations, les rendant indéchiffrables y compris pour les plateformes elles-mêmes. Celles-ci n’ont donc pas les moyens, actuellement, de livrer leur contenu. – “Porte dérobée” -Les députés de la gauche et du centre opposés à l’article initial s’inquiétaient de l’introduction d’un mécanisme de “porte dérobée”, ou “backdoor”, permettant à un tiers d’accéder à des messages chiffrés, ouvrant en même temps une faille de sécurité.Dans son amendement, “il n’y a pas de backdoor, il n’y a pas d’atteinte au chiffrement”, insiste Paul Midy. Le texte, en effet, exige de ne pas “porter atteinte à la prestation de cryptologie” et renvoie les modalités techniques à l’approbation d’une commission.Sur X mercredi, la ministre chargée du Numérique, Clara Chappaz, s’est réjouie “de l’ouverture d’une discussion technique exigeante avec les messageries”, après s’être inquiétée mardi, dans un message supprimé depuis, de ne pas avoir “à ce jour de solution technique pour accéder à des communications ciblées sans affaiblir la sécurité du système tout entier”. L’évolution de l’article ne convainc toutefois ni les plateformes de messagerie, ni les acteurs de la cybersécurité. Pour eux, introduire un processus permettant de lire des messages cryptés revient nécessairement à ouvrir une brèche exploitable par des individus mal intentionnés.- Solution “impossible” -“Modifier les mécanismes de sécurité, (…) c’est la garantie de multiplier les erreurs et vulnérabilités involontaires qui pourront ensuite être exploitées par les cybercriminels”, a ainsi indiqué le directeur adjoint de Docaposte — filiale numérique de La Poste française — et ancien directeur de l’agence de sécurité informatique (Anssi), Guillaume Poupard, sur le réseau LinkedIn. “Si c’est possible sur réquisition judiciaire, ça sera aussi possible pour un pirate”, pointe Patrick Blum, délégué général de l’Association française des correspondants à la protection des données personnelles. La “technique du fantôme”, évoquée par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, qui consiste à intégrer un utilisateur tiers dans une conversation privée de manière invisible, est aussi critiquée.Pour Benoit Grunemwald, expert cybersécurité chez ESET, société de logiciels, “c’est juste impossible d’avoir un chiffrement de bout en bout, (…) une complète sécurité et confidentialité des messages, et qu’en même temps un tiers puisse y accéder”. Le président de la messagerie chiffrée française Olvid, désignée par le gouvernement en 2023 pour être utilisée dans les ministères, tient la même position auprès de l’AFP. “L’idée de l’utilisateur fantôme, je comprends qu’elle soit séduisante. (…) Mais, en réalité, dès lors qu’on doit vraiment mettre les mains dans le cambouis, elle pose un nombre de problèmes considérable”, martèle Thomas Baignères. À l’image d’autres services, tels que Proton et Signal, il refuse d’appliquer de telles solutions. “On ne peut pas implémenter ce genre de choses de manière sûre”, tranche-t-il. 

Macron prévient qu’il “n’y aura pas de solution militaire israélienne à Gaza”

Emmanuel Macron a affirmé mercredi que la reprise des frappes israéliennes à Gaza constituait “un retour en arrière dramatique”, et a prévenu qu’il n’y aurait “pas de solution militaire” possible dans le territoire palestinien.”Il faut que les hostilités cessent immédiatement et que les négociations reprennent de bonne foi sous les auspices américains”, a dit le président français aux côtés du roi de Jordanie Abdallah II, reçu à l’Elysée. “Nous appelons de nos vÅ“ux une cessation permanente des hostilités et une libération de tous les otages” retenus par le mouvement islamiste palestinien Hamas dans la Bande de Gaza, a-t-il ajouté.Le souverain jordanien a aussi dénoncé “une étape extrêmement dangereuse” qui ajoute “une nouvelle dévastation à une situation humanitaire déjà désastreuse”, appelant la communauté internationale à agir “immédiatement” pour “un retour au cessez-le-feu”.Il a plaidé poour une reprise de l’aide internationale, déplorant “le blocage” par Israël de la fourniture d’eau et d’électricité qui “met en danger la vie d’une population extrêmement vulnérable”.Selon Emmanuel Macron, la reprise du conflit est “dramatique pour les Palestiniens de Gaza, à nouveau plongés dans la terreur des bombardements, dramatique pour les otages et leurs familles qui vivent dans le cauchemar de l’attente et de l’incertitude d’une libération que nous souhaitons plus que tout, dramatique pour la région tout entière qui tente de se relever en plus d’une année de guerre et de bouleversements”.Emmanuel Macron a aussi estimé que le Hamas avait “été vaincu”, et qu’il était “dépourvu du parrain qui l’avait poussé au crime du 7 octobre” 2023 lors de son attaque meurtrière sans précédent contre Israël, dans une allusion à l’Iran. “L’axe de la résistance est aujourd’hui une illusion”, a-t-il martelé en faisant là aussi référence à Téhéran et ses alliés au Moyen-Orient, dont le Hamas et le mouvement libanais Hezbollah, considérablement affaiblis par les frappes israéliennes.Le président français a appelé à “retrouver le chemin d’une solution politique”, apportant son soutien au plan des dirigeants arabes pour Gaza, “qui propose un cadre crédible de reconstruction et des éléments pour garantir la sécurité et installer une nouvelle gouvernance qui ne peut pas être celle du Hamas”.Pour le chef de l’Etat, “les ferments d’une nouvelle architecture de sécurité” régionale “sont là”, mais “il manque aujourd’hui une pièce à cet ensemble éminemment complexe”: “un État palestinien”.Il a rappelé qu’il coprésiderait en juin aux Nations unies “une conférence pour les deux Etats”, palestinien et israélien, avec le prince héritier d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane, avec lequel il doit aussi “échanger” mercredi soir.

Prévenir l’obésité infantile/école: une “mesure-pesée” en CE2 et respecter le nombre d’heures d’EPS

Pour mieux “mesurer le surpoids et l’obésité”, deux députés préconisent une “mesure-pesée en CE2” et plaident aussi pour que les trois heures d’EPS en primaire soit réellement appliquées, selon les conclusions de leur mission présentée mercredi.Cette mission flash sur l’activité physique et sportive et la prévention de l’obésité en milieu scolaire s’étonne du manque de données récentes sur l’obésité infantile au niveau national, une étude de grande ampleur étant attendue pour 2028. Afin d’améliorer le suivi, Christophe Proença (PS, Lot) et Frédérique Meunier (LR, Corrèze), souhaitent instaurer “une mesure-pesée de tous les élèves de CE2 par un infirmier scolaire”. Ils veulent aussi “généraliser” les tests de capacités physiques au collège, déjà expérimentés dans quelques écoles, et ce alors que des médecins alertent sur la baisse notable de capacité respiratoire des enfants. Au niveau mondial une étude publié début mars dans la revue The Lancet estime que sans une action forte et immédiate des gouvernements, une épidémie mondiale inédite de surpoids et d’obésité touchera six adultes sur dix et un enfant et adolescent sur trois d’ici 2050, plombant les systèmes de santé. Selon cette étude, qui évoque “l’un des plus grands défis sanitaires du XXIe siècle”, l’obésité chez les jeunes devrait bondir de 121% à l’échelle mondiale, avec un total de 360 millions d’enfants et adolescents obèses d’ici 2050. Parmi ses recommandations, elle prescrit entre autres “d’intégrer des infrastructures sportives et des terrains de jeux dans les écoles”. Les deux députés appellent aussi à faire respecter les trois heures d’EPS en école primaire. “Si les trois heures étaient déjà faites, ce serait très bien”, a expliqué M. Proença à l’AFP. Sur le collège, il faut “porter le volume horaire à quatre heures pour tous les collégiens” contre 3 heures de la 5e à la 3e. “Il y a aussi un travail à faire avec le corps des médecins pour éviter des dispenses systématiques car il y très peu de pathologies qui demandent à ce qu’on dispense un enfant complètement “, a-t-il ajouté. Quant au dispositif des 30 minutes d’activité physique en primaire, initié par le comité d’organisation des JO de Paris, M. Proença a bien entendu la ministre des Sports récemment dire aux députés qu’un nouveau bilan serait fait prochainement alors qu’un rapport sénatorial avait fait état de seulement “42% des écoles” l’appliquant. Les deux députés relèvent aussi que “comme pour le niveau d’activité physique, la prévalence du surpoids et de l’obésité est inégalement répartie: le surpoids touche deux fois plus les enfants d’ouvriers que les enfants de cadres, l’obésité trois fois plus”. 

“Nous ne voulons pas la guerre avec l’Algérie, c’est l’Algérie qui nous agresse”, dit Retailleau

“Nous ne sommes pas belliqueux, nous ne voulons pas la guerre avec l’Algérie. C’est l’Algérie qui nous agresse”, a déclaré mercredi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau sur Sud Radio à propos du refus par Alger de reprendre des ressortissants expulsables.”Il faut que l’Algérie ne barguigne pas quand on est convaincu, avec une pièce d’identité, un passeport, que le ressortissant est algérien. Elle doit le réadmettre”, a insisté M. Retailleau.En pleine crise diplomatique entre les deux pays, le ministre de l’Intérieur a plaidé pour “une réponse graduée” envers Alger arguant qu”un “ensemble de mesures pourraient être prises”. La réponse graduée permet de dire “nous ne sommes pas l’agresseur”, a-t-il insisté.”Nous avons commencé à le mettre en Å“uvre avec la suspension des facilités à la nomenklatura algérienne”, a ajouté le ministre évoquant la “remise en cause des accords de 2007” qui permet aux détenteurs de passeports diplomatiques de ne pas avoir besoin de visa.L’Algérie a opposé lundi une fin de non-recevoir à la liste d’Algériens expulsables fournie par Paris ces derniers jours, réitérant son “rejet catégorique des menaces, velléités d’intimidation, injonctions et ultimatums” venant de France.Fin février, le Premier ministre François Bayrou avait menacé de “dénoncer” l’accord de 1968 qui donne un statut particulier aux Algériens en France, l’ancienne puissance coloniale, en matière de circulation, de séjour et d’emploi, si, dans un délai de six semaines, l’Algérie ne reprenait pas ses ressortissants en situation irrégulière.Toutefois, début mars, le président français Emmanuel Macron avait paru vouloir jouer la carte de l’apaisement en se disant “favorable, non pas à dénoncer, mais à renégocier” cet accord.Interrogé sur sa menace de démission si le gouvernement renonçait à un rapport de force avec l’Algérie, Bruno Retailleau  a répondu mercredi qu'”évidemment”, “si un jour il m’arrivait de tomber sur un obstacle qui pourrait mettre en cause la sécurité de nos compatriotes, alors je devrais m’interroger”.Les relations entre la France et l’Algérie ne cessent de se dégrader depuis la reconnaissance en juillet dernier par le président Emmanuel Macron d’un plan d’autonomie sous souveraineté marocaine proposé par Rabat pour le Sahara occidental, territoire au statut non défini selon l’ONU.

Wauquiez refuse une droite au gouvernement “caution de l’immobilisme” de Bayrou

Le patron des députés LR Laurent Wauquiez, rival de Bruno Retailleau dans la course à la présidence de LR, a durci le ton mercredi contre François Bayrou, refusant que la participation de la droite au gouvernement soit “la caution de l’immobilisme” sur l’immigration ou encore l’Algérie.  “Je ne veux pas que la droite soit au gouvernement pour être la caution de l’immobilisme” du Premier ministre, a affirmé sur CNews et Europe 1 le député de Haute-Loire, déplorant qu’aucun texte sur l’immigration ne soit inscrit à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale au cours “du prochain semestre”. Assurant vouloir combattre “cette comédie qu’est en ce moment la politique, beaucoup avec le gouvernement de François Bayrou”, il a accusé le chef du gouvernement de “nourrir un système (…) où l’on a des polémiques et les Français constatent qu’il n’y a rien qui change”.Laurent Wauquiez a pris l’exemple du récent débat sur le voile dans le sport, qui a créé des dissensions au sein de l’exécutif auxquelles la ministre chargée de la lutte contre les discriminations Aurore Bergé a tenté de mettre fin mardi en assurant que “les signe religieux ostentatoire” étaient interdits dans les compétitions sportives.Déplorant qu’aucune loi ne soit soumise au Parlement sur cette question, il a annoncé que les députés LR iraient “plus loin” afin d’interdire le voile non seulement lors des compétitions, mais aussi dans “toute la vie sportive de clubs affiliés à des fédérations”. Il a pointé que le “soutien exigeant” de la droite au gouvernement passait par l’inscription au programme de l’Assemblée d’une loi sur l’immigration dans les six prochains mois, les deux textes approuvés mardi par le Sénat ne l’étant pas encore.  Sur l’Algérie, il a réitéré son appui au ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau qui plaide pour “une réponse graduée” après le rejet par Alger d’une liste de ses ressortissants expulsables fournie par Paris.Mais il a émis des doutes sur la volonté de François Bayrou de mettre la pression sur Alger, craignant une réplique “très graduée avec très peu de riposte”, réitérant sa demande de “dénonciation des accords de 1968″ avec l’Algérie.Sur la présidence de LR, il répété être disposé à débattre avec Bruno Retailleau, tout en mettant en avant deux différences avec son rival.”N’étant pas pris dans la solidarité gouvernementale de François Bayrou, ne lui devant rien, ma parole peut être libre sur tous les sujets”, a-t-il souligné.La deuxième, “c’est que je suis totalement contre la primaire” pour désigner un candidat pour 2027, promettant de “débarrasser la droite de ce poison”.

Immigration: le Sénat adopte deux textes LR chers à Retailleau

Rétention allongée pour les étrangers dangereux, prestations sociales conditionnées à une durée de résidence… La droite sénatoriale a relancé les débats sur l’immigration en faisant adopter mardi deux propositions de loi fidèles à la ligne de Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur en quête de résultats.Mis sous pression par le Rassemblement national (RN) et par son rival à l’élection à la présidence des Républicains, Laurent Wauquiez, dans le cadre du bras de fer engagé par la France avec l’Algérie, Bruno Retailleau peut toujours compter sur le Sénat, où il a lui-même siégé pendant 20 ans.La droite sénatoriale, première force de la Haute assemblée, a en effet fait prospérer deux initiatives déjà portées dans le passé par l’actuel ministre de l’Intérieur.”Nous faisons nôtre la volonté exprimée par Bruno Retailleau d’avoir des dispositions législatives pour traduire les discours en actes”, a martelé auprès de l’AFP Mathieu Darnaud, successeur du locataire de Beauvau à la tête du puissant groupe LR.Le premier texte, soutenu par le gouvernement et adopté à 230 voix contre 109, entend “faciliter le maintien en rétention” des étrangers condamnés pour des faits graves.- Mesures censurées -Il prévoit ainsi d’étendre, de 90 jours maximum actuellement, à 180 jours, voire 210 jours dans certains cas, la durée de maintien en centre de rétention administrative (CRA) des étrangers frappés d’une décision d’éloignement et condamnés pour un crime ou un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement.Ce délai étendu, qui existe déjà en matière de terrorisme, concernerait également les étrangers non condamnés mais constituant “une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public”, en cas de radicalisation par exemple.Les sénateurs entendent répondre à certains faits divers comme le meurtre de l’étudiante Philippine, tuée en septembre 2023 par un Marocain sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF); puis l’attaque au couteau perpétrée à Mulhouse (Haut-Rhin) en février par un Algérien également sous OQTF.L’initiative prend un écho particulier dans le contexte des tensions franco-algériennes, alors qu’Alger a opposé lundi une fin de non-recevoir à une liste d’Algériens expulsables transmise par Paris, conduisant le ministre de l’Intérieur à promettre le lancement d’une “riposte graduée”.Sur la durée de rétention en CRA, “nous devons réfléchir à la possibilité d’aller plus loin”, a lancé devant les sénateurs François-Noël Buffet, ministre auprès de Bruno Retailleau à Beauvau.M. Retailleau s’était déjà dit ouvert à une durée de rétention en CRA étendue à 18 mois ces derniers jours, mais le gouvernement n’a pas déposé d’amendement en ce sens mardi.Encore plus épidermique pour la gauche – et pour les macronistes qui ont voté contre -, l’autre proposition de loi LR, adoptée à 204 voix contre 136, cible cette fois l’immigration régulière. Elle prévoit de conditionner l’octroi de certaines prestations sociales aux étrangers à une durée de résidence en France d’au moins deux ans, reprenant partiellement des mesures censurées de la loi immigration. Parmi elles, les allocations familiales, l’allocation personnalisée d’autonomie (APA) ou encore l’aide personnalisée au logement (APL).- “Dérive” -Objectif affiché: limiter “l’appel d’air” migratoire que représenterait le régime social français.En avril 2024, le Conseil constitutionnel avait jugé qu’un conditionnement à cinq ans de résidence était “disproportionné”, conduisant Les Républicains à proposer d’abaisser cette durée à deux ans.Le gouvernement a rendu un “avis de sagesse” sur ce texte, ni favorable ni défavorable, la ministre déléguée à l’Autonomie Charlotte Parmentier-Lecocq émettant plusieurs réserves.Elle comme de nombreux parlementaires ont en effet constaté que ces dispositions ne pourraient s’appliquer à de nombreux ressortissants étrangers en raison des nombreuses conventions bilatérales de sécurité sociale conclues avec des pays tiers, au Maghreb et en Afrique subsaharienne notamment.La gauche, elle, est vent debout et a dénoncé dans un climat parfois agité une “dérive xénophobe”.La chambre haute “n’est pas là pour servir les intérêts personnels de Bruno Retailleau dans sa course à l’Elysée”, s’est indigné le chef des sénateurs socialistes, Patrick Kanner.Ces initiatives vont-elles prospérer ? Interpellé à l’Assemblée par Laurent Wauquiez, le Premier ministre François Bayrou a semblé confirmer que ces deux textes “seront examinés de la même manière” pour “progresser” sur le contrôle de l’immigration.

Bayrou persiste, la CGT vers la sortie: le “conclave” des retraites vacille

François Bayrou a maintenu mardi qu’il ne jugeait “pas possible” tout retour à un âge de départ en retraite à 62 ans, prenant le risque de torpiller le “conclave” des partenaires sociaux, sérieusement affaibli par le départ de l’U2P, une organisation patronale, et celui possible de la CGT.Après une première déclaration dimanche qui avait mis le feu aux poudres, le Premier ministre a été appelé à clarifier sa position devant l’Assemblée nationale. Abroger la mesure phare de la réforme de 2023, qui a décalé l’âge légal de départ à 64 ans, “je dis comme citoyen, comme observateur, que ce n’est pas possible”, a-t-il réaffirmé avant de recevoir en soirée la CFDT.Il a cité le récent rapport de la Cour des comptes, selon lequel le déficit du système de retraites atteindra 6,6 milliards d’euros en 2025 et 30 milliards à horizon 2045. L’impossibilité d’un retour à 62 ans, “je suis persuadé que les partenaires sociaux (…) en viendront à une conclusion de cet ordre”, a-t-il affirmé.Les concertations sur les retraites, engagées fin février entre partenaires sociaux et prévues pour trois mois, ont plus que jamais du plomb dans l’aile. Après le départ de Force ouvrière le 27 février, qui avait dénoncé une “mascarade”, la CGT a décidé mardi de proposer à ses instances de “quitter les concertations”.- Construire “la mobilisation” -Dans une lettre interne, la Commission exécutive confédérale “considère que la nature des concertations retraites a changé” depuis les déclarations du Premier ministre et propose à ses instances composant son “parlement” de “(s)’en retirer et de construire de façon offensive la mobilisation”. Décision attendue mercredi en soirée.La CGT estime que “le durcissement des positions” de François Bayrou, “sur injonction du Medef, est inacceptable et verrouille le cadre des concertations”.La prochaine réunion de concertation entre partenaires sociaux est maintenue jeudi à 14H00. CFDT, CFTC et CFE-CGC seront à la table des négociations. “La CFDT n’abandonnera pas les discussions car la réforme s’appliquerait complètement, sans aucun changement. Or, on veut des réponses sur la pénibilité et sur la question des femmes”, a indiqué à l’AFP le numéro deux du syndicat, Yvan Ricordeau, après la rencontre à Matignon. Pointant un “constat de désaccord sur l’âge” qui pour la CFDT “reste dans les discussions”, il a noté que “les règles du jeu ont changé depuis l’intervention du Premier ministre qui a interféré”. La CFDT attend de la prochaine réunion, jeudi, qu’elle “reformate la feuille de route” des partenaires sociaux: “En fonction de cela, on verra comment on avance”, selon le syndicaliste.Les numéros un des centrales doivent se parler mercredi à 17H30.- “Jeu de dupes” -Côté patronal, l’U2P (artisans, commerçants et professions libérales) a aussi décidé de claquer la porte mardi voyant dans ces négociations un “jeu de dupes”.”Ce conclave n'(est) pas équilibré”, les syndicats et l’opposition politique “ne négocier(ont) rien sans un retour de l’âge de départ en retraite à 62 ans”, qui financièrement “est impossible”, a expliqué à la presse Michel Picon, son président.Dimanche, M. Bayrou a pris une position “courageuse” en refusant ce “retour en arrière”, a-t-il encore estimé. Mais le “concert d’effarouchements” qui a suivi, les “déclarations” médiatiques des syndicats comme des partis d’opposition, “nous ont fait dire +on est dans un piège+”, a-t-il dit.Car tout éventuel accord entre syndicats et patronat doit être soumis au Parlement. Et l’U2P a aujourd’hui “acquis la certitude que les équilibres politiques” y aboutiront à un retour aux 62 ans et “une augmentation des charges des entreprises”. Interrogé par l’AFP, le Medef, principale organisation patronale, a dit “partager le diagnostic” de l’U2P sur le contexte actuel, qui “oblige à (se) réinterroger sur le bien-fondé de ce conclave”, sans pour autant annoncer son départ. La CPME, elle, “reste”, se disant “toujours aussi volontaire pour arriver à un accord”.od-mep-ito-eva-bat/chl/alu/cbn