AFP Politics

Municipales à Paris: Francis Szpiner candidat à l’investiture de la droite

Le sénateur LR de Paris Francis Szpiner a annoncé mercredi vouloir être le candidat de la droite pour les élections municipales de 2026 dans la capitale, une investiture déjà briguée par Rachida Dati.”Je demanderai en effet aux Républicains et aux Centristes d’être leur candidat à la mairie de Paris. Il appartiendra à la Commission nationale d’investiture (de LR, NDLR) de se prononcer”, a indiqué Francis Szpiner dans un entretien au Parisien publié mercredi soir.Avocat et ancien maire (LR) du 16e arrondissement, Francis Szpiner, 70 ans, dirige l’un des trois groupes de droite au Conseil de Paris, Demain Paris (16 élus, LR et centristes), qu’il a créé il y a un an pour marquer son désaccord avec le rapprochement imposé par Rachida Dati avec la majorité présidentielle lors de son entrée au gouvernement.La ministre de la Culture et maire du 7e arrondissement “est aujourd’hui la candidate du macronisme, elle n’est plus membre des Républicains”, commente le sénateur LR.”Je ne peux pas lui laisser le monopole de l’opposition car les faits démontrent qu’elle n’arrive pas à rassembler”, ajoute-t-il.Mais en janvier, la patronne de la fédération LR de Paris, la sénatrice Agnès Evren, avait appelé “toute la droite parisienne” à se rassembler derrière Rachida Dati. L’appel d’Agnès Evren n’engageait pas l’ensemble du groupe Union capitale, première force d’opposition au Conseil de Paris (22 élus), dont elle partage la présidence avec le LR Geoffroy Boulard et l’ex-député Horizons Pierre-Yves Bournazel. Ce dernier, proche d’Edouard Philippe, dit qu’il sera candidat en 2026.Rachida Dati co-dirige le groupe Changer Paris, deuxième groupe d’opposition à Anne Hidalgo avec 19 élus.La gauche est partie en ordre dispersée pour succéder à Anne Hidalgo à l’Hôtel de Ville. Les socialistes se livrent un duel fratricide entre le sénateur Rémi Féraud, dauphin adoubé par la maire sortante pour reprendre le flambeau, et le député Emmanuel Grégoire, son ancien premier adjoint avec lequel elle a rompu les liens.Leur primaire devrait se tenir le 30 juin, dans la foulée du congrès national du PS.Les écologistes doivent quant à eux investir leur candidat à partir de vendredi, en départageant quatre candidats, un mois avant le congrès national.

LR: Wauquiez déplore les propos “malheureux” de son rival Retailleau

Le patron des députés LR Laurent Wauquiez, en lice pour la présidence du parti, a déploré mercredi des propos “malheureux” de son rival Bruno Retailleau à son égard, tout en accusant “l’exécutif d’avoir capitulé” sur l’Algérie. “Je pense que c’était une phrase malheureuse et je suis sûr qu’il la regrette”, a déclaré à la presse le député de Haute-Loire à l’issue d’une réunion publique devant près de 250 personnes à Provins (Seine-et-Marne). Il réagissait ainsi aux déclarations du ministre de l’Intérieur qui avait répondu le matin sur RTL à une question sur des propos de Laurent Wauquiez par: “Les chiens aboient, la caravane tranquille passe”.”On n’est pas adversaires. Il ne faut pas qu’il y ait d’attaque, pas de phrases avec des mots qui peuvent être blessants”, a souligné le patron des députés LR qui brigue la présidence du parti face à Bruno Retailleau. Dans son discours, Laurent Wauquiez a aussi accusé “l’exécutif d’avoir capitulé avant même de livrer bataille” face à l’Algérie, reprochant au président Emmanuel Macron d’avoir refusé de dénoncer l’accord de 1968 avec Alger, qui donne un statut particulier aux Algériens en France en matière de circulation, de séjour et d’emploi.”Je ne peux accepter le choix qu’a imprimé Emmanuel Macron de dire que sur l’Algérie on ne peut rien faire, on ne va pas renégocier l’accord de 1968, on va continuer à se faire humilier”, a-t-il dénoncé.”Je le dis avec force. Il y a un seul chemin: on dénonce l’accord de 1968″, a-t-il insisté, recourant à ce qu’il présente comme “sa parole libre”. Une façon pour lui de se distinguer de Bruno Retailleau dont il affirme qu’il est bridé dans son expression par sa présence au gouvernement.”Il faut que celui qui sera demain le président de notre famille politique ait l’autonomie et la liberté de pouvoir le dire”, a-t-il expliqué.L’ancien patron du parti, Christian Jacob, qui lui a apporté son soutien, a abondé dans le même sens lors de la réunion publique: “la présidence de LR c’est un travail à plein temps”, a-t-il soutenu.”On n’a pas la parole totalement libre au gouvernement. On y est lié par la solidarité gouvernementale”, a-t-il ajouté.

LR: la campagne s’envenime entre Retailleau et Wauquiez

Coups de “poignards dans le dos” et “chiens qui aboient”: A deux mois du congrès qui désignera le nouveau président de LR, le ton monte entre les deux candidats Bruno Retailleau et Laurent Wauquiez, qui multiplient les piques à distance.A en croire les entourages des deux candidats, il n’y a pas de guerre des chefs: “Bruno Retailleau ne parle jamais de Laurent Wauquiez dans ses meetings”, assure le camp du ministre de l’Intérieur. “Il n’y a aucune attaque personnelle ou de critique de son action au gouvernement”, réplique celui du patron des députés LR.Malgré ces déclarations de bonnes intentions, le ton monte : “Les chiens aboient, la caravane tranquille passe”, a dit le ministre de l’Intérieur sur RTL, répondant aux doutes émis sur sa capacité à obtenir des résultats en étant “sous la tutelle de François Bayrou”.”Je pense que c’était une phrase malheureuse et je suis sûr qu’il la regrette”, a déclaré à la presse le député de Haute-Loire à l’issue d’une réunion publique devant près de 250 personnes à Provins (Seine-et-Marne). “On n’est pas adversaires. Il ne faut pas qu’il y ait d’attaque, pas de phrases avec des mots qui peuvent être blessants”, a-t-il ajouté, tandis que l’un de ses proches taclait “la fébrilité” du ministre et l’appelait “à garder son calme”.Dans l’entourage de Bruno Retailleau, en vogue dans les sondages, on nie un quelconque dédain dans l’utilisation de cette expression, assurant qu’elle témoigne de la volonté de Bruno Retailleau de montrer que “ça ne l’empêche pas d’avancer” dans sa tâche à Beauvau.Surtout, c’est une manière de dire “ça suffit” à Laurent Wauquiez qui “passe son temps à nous taper dessus avec des sous-entendus”, explique la source, agacée par les attaques sur le manque de liberté du ministre en tant que membre du gouvernement.Et l’entourage du Vendéen de contre-attaquer: “Pour décrédibiliser le ministre de l’Intérieur, Laurent Wauquiez se sert du récit de nos adversaires du RN”. A l’image du vice-président Sébastien Chenu qui a récemment présenté le ministre comme “l’homme des accommodements”.- “La campagne contre la ville” -Ces premiers échanges musclés entre les deux candidats coïncident avec l’accentuation de la “chiraquisation” de la campagne de Laurent Wauquiez.Le député de Haute-Loire l’a d’ailleurs reconnu mardi sur Europe 1, citant dès les premières secondes de l’interview le nom de l’ancien président et affichant sa volonté de vouloir “sillonner la France” comme lui pour aller à la rencontre des adhérents LR. Un parallèle qu’il a cherché à renforcer en parlant des “poignards qu’on lui a plantés dans le dos”. Allusion à la trahison infligée à Jacques Chirac par Edouard Balladur, son meilleur ennemi à droite, qui s’était finalement aussi jeté dans la course à l’Elysée en 1995 porté par des sondages favorables… avant de se faire doubler par celui qui deviendra au final président.   “C’est la campagne contre la ville”, observe un élu auvergnat en comparant la stratégie de Laurent Wauquiez, qui prend son temps pour prendre un verre après ses meetings avec les militants et celle du ministre de l’Intérieur dont les fonctions le privent de la même disponibilité.Le patron des députés LR a d’ailleurs l’intention de mener sa campagne jusqu’au congrès du 17 et 18 mai au “rythme de deux réunions par jour avec les fédérations, voire trois” pour pouvoir les rencontrer toutes, commente un proche.C’est déjà le cas cette semaine où il est allé mercredi à la rencontre des militants en Côte d’Or et en Seine-et-Marne, avant de mettre le cap jeudi et vendredi sur l’Aude, l’Hérault, le Tarn et Toulouse.Un emploi du temps chargé qui donne au camp de Bruno Retailleau l’occasion de riposter aux attaques de son adversaire qui souligne sans cesse que “la France a besoin d’un ministre à temps plein”.A Beauvau, on déplore que cette campagne se fasse aux dépens de sa présidence des députés LR: “Il était absent lors du débat sur l’Ukraine…”, relève un proche du ministre.Pour sa part, le ministre accélère également et avance au rythme de trois réunions publiques par semaine, auxquelles s’ajoutent celles de son directeur de campagne Othman Nasrou qui se rend jeudi à Marseille.

Vive polémique et accusations d’antisémitisme après une affiche de LFI sur Hanouna

Nouvelle passe d’armes entre Cyril Hanouna et La France insoumise: le premier veut poursuivre la seconde en justice à cause d’une affiche le mettant en scène qui a déclenché des accusations d’antisémitisme, récusées par le mouvement de gauche radicale.”C’est une caricature qui nous ramène aux heures les plus sombres. (…) Il n’y a aucun doute, c’est fait sciemment”, a estimé l’animateur dans son émission sur Europe 1 mercredi.”Nous préparons des actions judiciaires”, a pour sa part déclaré à l’AFP son avocat, Stéphane Hasbanian. Il a invoqué l'”atteinte à l’image” et a dit réfléchir à “d’autres actions liées à l’antisémitisme”.”On va faire une action en justice, on a énormément de chances de gagner”, a assuré Cyril Hanouna, dans son émission “Touche pas à mon poste” (TPMP). “Ca va très bien, ça me touche pas du tout. Ca me touche, pour tous les Juifs de France”, a-t-il dit, qualifiant LFI de “bien pire que l’extrême droite”.Le visuel incriminé avait initialement été mis en ligne sur le compte X de LFI, qui l’a retiré. Il montre le visage de Cyril Hanouna, d’origine juive tunisienne, en noir et blanc, sourcils froncés et grimace agressive, au-dessus des messages “Manifestations contre l’extrême droite ses idées… et ses relais !” et “Partout en France 22 mars”.”Ce qui pose énormément de problèmes, c’est qu’ils aient trafiqué mes traits pour qu’ils correspondent” à l’affiche d’un film antisémite de 1940, a accusé l’animateur.Après la publication de l’image par LFI, nombre d’internautes ont fait un parallèle avec l’affiche du film nazi “Le juif éternel” (“Le péril juif”).- “Iconographie antijuive” -Sollicitée par l’AFP, LFI a dénoncé des “accusations nauséabondes” qu’elle impute “essentiellement” à des “militants d’extrême droite relayés par CNews, Europe 1 et le JDD”. Ces médias sont dans le giron du milliardaire conservateur Vincent Bolloré.LFI a indiqué avoir remplacé le visuel pour “mettre un terme” à ces accusations, en niant toute “signification antisémite”.Le mouvement fait valoir que sa campagne pour manifester le 22 mars comprend des “visuels avec plusieurs personnalités médiatiques”, comme le présentateur de CNews Pascal Praud, “qui contribuent au relais des idées d’extrême droite”.Cette affiche a toutefois suscité l’indignation, alors que plusieurs élus de LFI ont par le passé fait l’objet d’accusations d’antisémitisme, qu’ils ont toujours rejetées.”LFI recycle l’iconographie antijuive”, a estimé la Licra (Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme) sur X.”Mille autres images auraient pu représenter l’extrême droite. LFI a choisi un juif et lui a fait nez crochu”, a réagi l’UEJF (Union des étudiants juifs de France).”Pas besoin de beaucoup connaître l’Histoire pour savoir que cette iconographie est typiquement antisémite”, a renchéri Yonathan Arfi, le président du Crif (Conseil représentatif des institutions juives de France).- “Cibles” -Le garde des Sceaux, Gérald Darmanin, a jugé que le principe même des affiches revenait à “mettre des cibles dans le dos de ces journalistes, de ces hommes politiques ou de ces personnalités”. “J’espère que ces manifestations pourront être interdites par les préfets”, a-t-il déclaré sur CNews.En mars 2024, la justice avait ordonné à LFI de retirer les visuels d’une campagne utilisant l’image de l’éditorialiste de France Télévisions Nathalie Saint-Cricq, aux opinions présumées contraires au mouvement.Les relations entre Cyril Hanouna et LFI se sont progressivement tendues ces dernières années, alors que plusieurs figures du mouvement apparaissaient auparavant régulièrement dans ses émissions.Les tensions ont culminé en novembre 2022, quand l’animateur a injurié en direct le député LFI Louis Boyard, qui avait critiqué Vincent Bolloré, dans “TPMP” sur C8 (groupe Canal+, dans le giron de M. Bolloré).Cela a valu à la chaîne une amende record de 3,5 millions d’euros de la part de l’Arcom. M. Hanouna, lui, s’est vu infliger une amende de 4.000 euros par le tribunal correctionnel de Paris en février.C8 a cessé d’émettre le 1er mars après le non-renouvellement de sa fréquence par l’Arcom. Cette décision a largement été motivée par les “manquements réitérés” de la chaîne, qui a cumulé 7,6 millions d’euros d’amende à cause des dérapages de M. Hanouna.Ce dernier a annoncé le 27 février qu’il quittait le groupe Canal+ pour rejoindre le groupe M6 la saison prochaine. Entretemps, TPMP reste diffusée en ligne. Six mois avant son arrivée au sein du groupe M6, Cyril Hanouna s’est déjà fait recadrer par son futur employeur après avoir égratigné un de ses animateurs vedettes, Bruno Guillon.bur-ac-hh-pr-kp/ybl

Face à la Russie, les ambiguïtés d’une certaine droite française

La relativisation de la menace russe par plusieurs personnalités de droite, François Fillon en tête, illustre un rapport aussi ambigu qu’ancien de conservateurs français avec Moscou, qui se revendiquent du gaullisme, héritage qui leur est toutefois contesté.Volodymyr Zelensky? “Il a sa part de responsabilité dans le déclenchement de la guerre et il refuse aujourd’hui de (l)’arrêter”, a tranché la semaine dernière François Fillon dans un entretien à Valeurs actuelles. La Russie? “Une menace infiniment moindre” que l’islamisme, a poursuivi l’ancien Premier ministre.La guerre? Elle “aurait pu être évitée si les dirigeants occidentaux avaient cherché à en comprendre les causes plutôt que de se draper dans le camp du bien”, a encore estimé l’ancien administrateur de plusieurs sociétés russes.A droite, la contestation de quelque danger d’une extension du conflit – autant qu’un appel à une “paix” qui acterait la conquête de terres ukrainiennes par la Russie – compte ses promoteurs. Face à Vladimir Poutine, “est-ce qu’on a besoin d’être dans une provocation, d’être facteur d’escalade”, a ainsi interrogé dimanche l’ancien ministre de la Défense Hervé Morin, pour mieux fustiger Emmanuel Macron.Lundi, c’est Henri Guaino, conseiller du président Nicolas Sarkozy (2007-2012), qui relevait que “si nous sommes agressifs, (…) faut pas s’étonner qu’on ait en face un Etat agressif”.Pour le politologue Pascal Perrineau, ces voix iconoclastes illustrent “une partie du personnel gaulliste”, supposément fidèles “à la volonté d’autonomie (de la France) lors de la guerre froide”, et qui veulent “préserver un certain équilibre entre l’alliance occidentale et la dialogue avec la Russie”. “Mais c’est un faux équilibre”, relève l’ancien patron du Centre de recherches politiques de Sciences Po.Chez LR, les deux prétendants à la présidence du parti qui se revendique héritier de la pensée du “Général”, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, se sont d’ailleurs désolidarisés des sorties de leurs “compagnons”, bien que le second fut longtemps un très proche de M. Fillon.- “Dénonciation du progressisme” -L’ambiguïté d’une certaine droite vis-à-vis de la Russie, voire de Vladimir Poutine, n’est pourtant pas nouvelle. Nicolas Sarkozy – dont François Fillon fut le Premier ministre, Hervé Morin le ministre et Henri Guaino le conseiller spécial à l’Elysée – n’avait-il pas plaidé dès août 2023 pour le “compromis” avec Moscou?Huit ans plus tôt, l’ancien président estimait que l’annexion de la Crimée procédait d’un “choix” entériné par un référendum, alors que sa régularité avait été contestée par la communauté internationale. A l’époque, une part conséquente de la droite était par ailleurs vent debout contre les sanctions prises par la France dirigée par François Hollande. De quoi, déjà, provoquer des factures: dans Le Monde, l’eurodéputé UMP (l’ancien nom de LR) Arnaud Danjean dénonçait alors une vision du gaullisme “mal digérée et dévoyée” et une “dérive de la droite française” qui, “à travers cette fascination poutinienne”, entretient “un recul philosophico-idéologique, à savoir le rejet du libéralisme politique”.”Si Poutine est aujourd’hui trop virulent pour être totalement accepté, il demeure une dénonciation du progressisme qui résonne chez certaines personnalités de droite: c’est de nature à plaire à des gens d’une mouvance conservatrice”, abonde auprès de l’AFP le chercheur Emilien Houard-Vial.Au passage, il note que MM. Guaino ou Morin se sont exprimés sur CNews, propriété de Vincent Bolloré, réputé partager un certain nombre de ces thèses: “Leurs discours leur donnent plus de chance d’être reçus sur ces chaînes que s’ils ne le tenaient pas”.Autre explication, selon ce spécialiste de la droite: “une vision de realpolitik, qui fait que si l’Ukraine menace les intérêts des agriculteurs français, alors il faut mettre fin à son soutien”.C’est d’ailleurs précisément sur ce terrain que s’aventure désormais Marine Le Pen, à la recherche d’une ligne de crête après avoir longtemps tressé des lauriers à Vladimir Poutine, reconnu elle aussi le référendum en Crimée, et prêté le flanc aux critiques pour avoir contracté un prêt russe.Dans un entretien au Figaro paru la semaine dernière, la triple candidate malheureuse à la présidentielle avait affirmé “partager totalement l’avis de François Fillon”, en ironisant: “Il y a peu de chances (que la Russie) ambitionne de venir jusqu’à Paris”. Elle reprenait alors la rhétorique de l’un de ses proches, Thierry Mariani, lui aussi ancien ministre de Nicolas Sarkozy et ancien co-président de l’association Dialogue franco-russe, selon qui “croire que les chars russes vont arriver à Paris ou à Lisbonne” était “farfelu”.

Unis sur le soutien à l’Ukraine, les députés se divisent sur la saisie des avoirs russes

Les députés ont commencé à examiner mercredi après-midi à l’Assemblée une proposition de résolution sur le renforcement du soutien à l’Ukraine, qui contient notamment un appel à la saisie des avoirs russes gelés, à laquelle s’oppose pour l’instant le gouvernement.L’examen de ce texte, qui sera suivi d’un vote, intervient en plein tumulte géopolitique, marqué par l’accélération des négociations de paix, avec l’accord de l’Ukraine à une proposition américaine de cessez-le-feu de 30 jours avec la Russie.Le texte a essentiellement une valeur symbolique, mais les députés espèrent qu’il leur permette de peser sur la ligne du gouvernement – même si les principaux ténors étaient absents dans l’hémicycle. “Nous partageons pleinement l’objectif principal” du texte “qui est d’affirmer plus que jamais notre entier soutien à l’Ukraine face à la guerre d’agression qu’elle subit”, a déclaré en ouverture des discussions Patrick Mignola, ministre des Relations avec le Parlement, sans évoquer la question de la confiscation des avoirs.La proposition de résolution appelle l’Union européenne (UE), l’Otan et “les autres pays alliés” à “poursuivre et à accroître leur soutien politique, économique et militaire à l’Ukraine”.Elle contient aussi plusieurs points suscitant les débats, dont la question du processus d’adhésion de l’Ukraine à l’UE, de la présence sur le sol ukrainien de soldats français en cas d’accord de paix, ou encore celle de l’importation de gaz russe par les pays de l’UE, à laquelle la résolution appelle à “mettre fin”.Mais le sujet des avoirs russes s’est particulièrement imposé, alors que les appels se multiplient en Europe en faveur d’une saisie.En l’état actuel, le texte “invite” l’Union européenne à “utiliser dès à présent les actifs russes gelés et immobilisés, (…) pour soutenir la résistance ukrainienne et la reconstruction de l’Ukraine”.Un amendement co-signé le président du groupe macroniste Ensemble pour la République (EPR), Gabriel Attal, propose d’aller plus loin en utilisant ces avoirs pour “renforcer les capacités de défense de l’Europe”.- “Pour l’instant c’est non” -Des positions contraires à celle du gouvernement, officiellement opposé à une saisie des avoirs eux-mêmes (autour de 235 milliards d’euros), en dehors des intérêts qu’ils génèrent et qui servent déjà à aider Kiev. Une telle confiscation pourrait menacer la stabilité financière de l’Europe, a prévenu mardi le ministre des Finances, Eric Lombard.”Pour l’instant, c’est non. Mais le président de la République et le Premier ministre ont demandé à Éric Lombard d’étudier plus en profondeur les conséquences d’une telle décision”, a résumé la porte-parole du gouvernement Sophie Primas.L’hémicycle est lui-même divisé sur cette question.La saisie est défendue par les écologistes, socialistes, le parti d’Edouard Philippe Horizons, ou le groupe indépendant Liot, à l’initiative de la résolution. Le “droit coutumier” permet d’utiliser les avoirs “sous la réserve que ce soit fait au niveau européen d’une part, et d’autre part que ces avoirs financent directement soit l’effort de résistance de l’Ukraine, soit l’effort de reconstruction de l’Ukraine”, selon Laurent Mazaury (Liot), rapporteur du texte.”Nous attendons sur cette question des avoirs russes de pouvoir être rejoints par le gouvernement et par le président de la République”, a déclaré le député socialiste Thierry Sother.”J’entends le débat qui peut exister (…) mais je crois que ce débat est dépassé à partir du moment où notre allié américain a fait le choix du désengagement de l’Europe et où nous avons besoin de trouver les moyens de soutenir la résistance ukrainienne dans la durée”, a renchéri le député EPR Pieyre-Alexandre Anglade. La France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN) sont eux opposés à une telle saisie. Les deux groupes accusent en outre la résolution de porter un message belliciste. La résolution “va nourrir les hostilités et elle porte en elle les germes d’une nouvelle guerre”, a tonné la députée insoumise Sophia Chikirou. “Lorsqu’on vote la guerre, il faut être capable d’aller la mener. Vous avez des suppléants? Démissionnez quand nous rentrons en guerre et allez au front”, a même lancé le député RN Marc de Fleurian. Marine Le Pen avait fait savoir mardi être opposée à la résolution en raison d’un alinéa invitant l’UE à “faciliter le processus d’adhésion de l’Ukraine à l’Union”.

Congrès: Boris Vallaud pose les jalons d’une candidature à la tête du PS

Ira, ira pas? Le patron des députés socialistes, Boris Vallaud, a fait un pas mercredi vers une candidature au poste de premier secrétaire du PS, avec la publication d’une tribune dans laquelle il pose les bases de ses ambitions pour le parti.Même si à ce stade, il n’exprime aucune intention claire dans ce texte publié dans le journal Libération, le député des Landes, que de nombreux socialistes pressaient de se lancer dans la course, pose des jalons pour vérifier sa capacité à rassembler.Dans la tribune intitulée “Pour un PS de combat face aux coups de boutoir des nationalistes et des libéraux”, qu’il signe avec déjà une cinquantaines d’élus et parlementaires, il appelle à faire du prochain congrès du parti, prévu en juin, “un congrès de réconciliation” et “de doctrine”, après celui de Marseille, en 2023, qui avait divisé le PS en deux. Alors qu’Olivier Faure a annoncé qu’il était candidat à sa succession, et que ses opposants de 2023, Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, et Hélène Geoffroy, maire de Vaulx-en-Velin, se préparent aussi à retourner au combat, Boris Vallaud est poussé par plusieurs socialistes, dont le sénateur Alexandre Ouizille, qui le juge plus consensuel que l’actuel premier secrétaire.Parmi les signataires, se trouvent notamment sept sénateurs, les anciens ministres Marylise Lebranchu et François Lamy, ou les maires de Bourg-en-Bresse Jean-François Debat et de Clermont-Ferrand Olivier Bianchi.  “Le pire serait la rumination du passé, le ressentiment des uns et l’esprit de revanche des autres”, écrit le patron des députés PS dans sa tribune. A l’inverse, “le meilleur serait dans la préparation de l’avenir, un congrès de réconciliation, d’affirmation et d’idées pour nous mettre à l’heure du monde (…) Ainsi réconciliés, les socialistes pourront alors unir la gauche”, poursuit celui dont tout le monde loue la gestion pacifiée du groupe à l’Assemblée nationale.Mais l’énarque de 49 ans prévient: il souhaite “l’union à toute force mais pas l’union à tout prix”, et “une union dans laquelle des socialistes aux forces retrouvées pourront jouer le premier rôle. Mais celui-ci ne se décrète pas. Il se mérite”, ajoute-t-il. Une position qui rejoint celle de M. Faure.”Ce qui le distingue d’Olivier c’est la place qu’il fait aux idées. Nous avons fait sept ans de tactiques, mais pas sept ans de travail”, regrette son entourage.- “dézinguer Olivier Faure” -L’époux de l’ex-ministre socialiste, Najat Vallaud-Belkacem, qui se dit préoccupé par le fossé grandissant entre les politiques et les Français, reste une énigme.Il ne cache pas son peu d’intérêt pour les jeux d’appareils et reconnaît avoir “un rapport ambivalent à la politique: elle me fascine autant qu’elle me désespère”. Ira-t-il jusqu’à écrire un texte d’orientation, étape préalable pour être candidat? “Il a suffisamment de signatures pour aller au bout”, abonde son entourage.Mais il n’est pas le candidat de François Hollande, ajoute la même source, face à la petite musique qui voudrait qu’un candidat anti-Faure aurait forcément le soutien de l’ex-président. “Personne ne veut du retour de Hollande”.Dans le camp d’Olivier Faure, on reste circonspect: “Je ne sais pas très bien ce qu’il défendra. Sa ligne est assez proche de la nôtre, pour ne pas dire similaire”, note un proche du premier secrétaire. “Je les aime tous les deux, j’ai pas envie que l’un parte contre l’autre. Ils sont très alignés”, abonde un député socialiste.Boris a “le droit d’être d’accord avec Olivier, mais aussi de penser qu’il y a des choses qu’il peut faire mieux que lui”, réagit l’entourage du Landais. “Il est de son devoir de faire une proposition de rassemblement le plus large possible”.Il pourrait être soutenu à la fois par des partisans d’Olivier Faure et par ceux qui ont du ressentiment contre le premier secrétaire, ajoute un soutien de l’élu des Landes, qui espère de nombreux ralliements.Au final, il n’est “pas une candidature de plus”, mais “potentiellement trois candidatures de moins”, ajoute son entourage.Mais un membre de la direction relève qu’une candidature du député landais “apparaîtra comme une forme de volonté de dézinguer Olivier Faure. Cela serait assez peu apprécié des militants”.

Incidents et invectives à l’Assemblée: la présidente Yaël Braun-Pivet va réunir les présidents de groupe

La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet va réunir la semaine prochaine les différents chefs de groupes politiques pour traiter la question des invectives et incidents lors des débats dans l’hémicycle, a-t-elle annoncé mercredi depuis le perchoir. “Nous avons évoqué ce matin au bureau de l’Assemblée nationale la question des débats dans notre hémicycle, qui sont trop souvent émaillés d’injures, d’insultes, d’invectives”, a déclaré la présidente (Ensemble pour la République/Renaissance).”J’ai décidé de réunir l’ensemble des présidents de groupe pour évoquer ce point la semaine prochaine. Et je compte sur eux pour être présents personnellement”, a-t-elle indiqué.Elle s’est exprimée au cours d’une séance de questions au gouvernement, après la réponse du ministre des Relations avec le Parlement Patrick Mignola à une question posée par le député LR Vincent Jeanbrun au sujet du groupe La France insoumise (LFI). Dans sa question, l’élu de droite a accusé le groupe de Mathilde Panot d’être “un danger” pour le pays et les institutions, demandant au ministre quand il sera sanctionné pour certains “propos” et “agissements” qui constituent à ses yeux “une menace pour la démocratie”. “C’est vous la honte”, “vous nous insultez en permanence”, “la droite gaulliste est morte” ont lancé plusieurs députés insoumis à M. Jeanbrun durant sa prise de parole qui a été applaudie par la droite et certains députés du Rassemblement national.La veille, les députés LFI avaient tous quitté l’hémicycle pour dénoncer l’attitude du ministre François-Noël Buffet, membre des Républicains (LR), en réponse à une question d’un de leurs élus, l’accusant de “racisme”.De son côté, ces derniers mois, le groupe LFI a demandé à plusieurs reprises à la présidente de l’Assemblée Mme Braun-Pivet de prononcer des sanctions sévères contre des élus du Rassemblement national ou du groupe macroniste ayant accusé leur groupe ou certains de ses élus d’antisémitisme.

Mélenchon chez Vencorex dénonce le “baratin sur la souveraineté”

Le leader du parti de gauche radicale La France insoumise Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé mercredi les “contradictions” et “le mépris pour les gens” du gouvernement ainsi que son “baratin sur la souveraineté”, lors d’une visite à l’usine chimique Vencorex, menacée depuis des mois de liquidation.M. Mélenchon a été longuement reçu par des syndicalistes et des représentants du personnel sur le site de la plate-forme du Pont-de-Claix, au sud de Grenoble, principal site de production de ce groupe. Celui-ci est actuellement en redressement judiciaire avec une seule offre de rachat partielle de son activité par le groupe chinois Wanhua, et qui pourrait avoir d’importants effets dominos sur la chimie régionale en cas de fermeture. “On estime à 5.000 emplois qui pourraient être impactés si Vencorex arrêtait purement et simplement” de produire, lui a expliqué Séverine Dejoux, élue CGT au CSE de Vencorex et représentante des salariés dans le cadre de la procédure de redressement judiciaire.Les salariés et les élus locaux sont mobilisés depuis des mois pour réclamer une nationalisation temporaire de Vencorex, mais cette option a été écartée le mois dernier par le Premier ministre François Bayrou, qui a estimé “que l’activité de Vencorex n’est pas viable selon tous les scénarios étudiés”.La CGT a depuis mis sur la table une nouvelle proposition avec la création d’une “société coopérative d’intérêt collectif”, a rappelé Mme Dejoux. Ce projet, qui “n’est pas finalisé”, a reçu à ce jour le soutien de trois collectivités locales et espère celui de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a-t-elle indiqué. “Il n’y a que l’Etat que ça n’intéresse pas ?”, s’est indigné M. Mélenchon.”Je pense que le ministre de l’Industrie (Marc Ferracci) ne sait rien du tout de ce qui se passe ici et n’y comprend rien”, notamment faute d’être venu sur place, a-t-il critiqué. “Assez de baratin sur la souveraineté, la réindustrialisation, etc., quand dans le même temps on laisse s’écrouler des pans entiers de la production, et surtout des endroits comme celui-ci”, qui fabrique des composants nécessaires au carburant de la fusée Ariane, a déploré le leader insoumis.”Nous voulons comprendre pourquoi tous ces gens-là ne font rien et nous leur rappelons que dans le temps long, de toutes façons, ils auront des comptes à rendre, et pas qu’électoraux”, a-t-il grondé.

Migrants: Retailleau veut allonger la durée maximale de rétention administrative à 18 mois

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a souhaité mercredi prolonger jusqu’à 18 mois, contre trois mois actuellement, la durée maximale dans les centres de rétention administrative des migrants en situation irrégulière.Fixée à 10 jours en 1993, la durée en centre de rétention administrative (CRA) a été portée de “manière exceptionnelle” à 90 jours avec la loi Collomb de 2018, et à 210 jours, soit sept mois environ, en matière terroriste. “Aujourd’hui, la durée de rétention maximale en France, elle est de trois mois. En Allemagne, elle est pratiquement d’un an et demi”, a souligné Bruno Retailleau sur RTL.”Au Sénat, un texte va être discuté (…) Nous avions prévu au départ d’aligner le régime de tous les individus les plus dangereux sur le régime terroriste qui prévoit 210 jours. Je pense qu’il faut aller au-delà, donc au maximum, c’est-à-dire 18 mois”, a-t-il ajouté.”Si demain il y a un nouveau Mulhouse et qu’on constate qu’il y a un Algérien avec un profil très, très dangereux qui commet un acte terroriste, qu’est-ce que diront les Français?”, a-t-il interrogé, en référence à l’attaque au couteau perpétrée le 22 février par un Algérien en situation irrégulière et sous le coup d’une obligation de quitter le territoire français (OQTF).”On est comptable de cela”, a estimé Bruno Retailleau, selon qui “le risque zéro n’existe pas, dans aucun pays du monde; mais à chaque fois qu’on constate qu’on a des trous dans la raquette, on doit changer la règle.”Le Sénat a d’ailleurs adopté en parallèle mercredi, en commission des Lois, la proposition mentionnée par le ministre, en se positionnant sur une durée maximale de 210 jours.Cette disposition, si elle était définitivement adoptée, concernerait les personnes condamnées pour les crimes ou délits les plus graves et faisant l’objet d’une décision d’éloignement, ainsi que celles non condamnées mais constituant “une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public”.Le texte sera examiné mardi dans l’hémicycle du Sénat, au côté d’une autre proposition de loi sur l’immigration soutenue par M. Retailleau, qui vise à conditionner l’octroi de prestations sociales aux étrangers à une durée de résidence en France d’au moins deux ans. Ce texte a lui aussi été adopté en commission mercredi.Sur l’Algérie, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, a par ailleurs déclaré mercredi que “la fameuse liste des personnes qui présentent des dangers pour notre pays va sortir dans les prochains jours”, et “sera donc envoyée au gouvernement algérien avec la volonté de venir à bout de cette problématique-là”. Il s’agissait d’une promesse du gouvernement qui entend adresser une “réponse graduée” à l’encontre de l’Algérie, alors que les relations entre les deux pays sont au plus mal.