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Ukraine: Macron “inquiète excessivement” les Français, critique Hervé Morin

Le président de la région Normandie Hervé Morin a reproché dimanche à Emmanuel Macron “d’inquièter excessivement” les Français au sujet de la menace russe, l’accusant de “dramatisation” pour occulter “les sujets qui fâchent”.En offensive médiatique dans La Journal du Dimanche, puis sur Cnews/Europe1, l’ancien ministre de la Défense du gouvernement Fillon (2007-2010) a fustigé l’attitude du chef de l’Etat face à Vladimir Poutine: “est-ce qu’on a besoin d’être dans une provocation, d’être facteur d’escalade”, s’est-il interrogé sur le plateau du Grand rendez-vous.Après l’allocution télévisée d’Emmanuel Macron mercredi soir, qui a décrit une “menace russe” qui “nous touche” avec une “agressivité” qui “ne semble pas connaître de frontières”, M. Morin a déploré que le chef de l’Etat s’inscrive “dans une provocation” et soit “facteur d’escalade”.”Notre rôle, c’est d’essayer de trouver les voies et moyens pour qu’on obtienne le plus rapidement possible un cessez-le-feu et un processus de paix. Est-ce qu’on obtient un processus de paix, un cessez-le-feu, en provoquant Poutine par les médias”, s’est-il demandé. “Certainement pas”.”Et est-ce qu’on a besoin d’inquiéter excessivement nos compatriotes en leur disant grosso modo que la menace ultime aux frontières de la France c’est la Russie”, a-t-il insisté.M. Morin a ainsi minimisé le potentiel d’une armée russe qui a été “incapable d’écraser une armée qui était une armée de va-nu-pieds en 2022” lors de l’invasion de l’Ukraine. Il rejoint ainsi une position exprimée par Marine Le Pen vendredi au Figaro: la leader du RN avait estimé qu’il y avait “peu de chances pour qu’elle (la Russie) ambitionne de venir jusqu’à Paris”, alors qu’elle avait “du mal à avancer en Ukraine”.Selon le centriste, M. Macron alimente une stratégie “d’effets d’annonce, de dramatisation” qui correspond à “un mode de mise en scène permanent”, ironise-t-il dans le JDD.Et “tant qu’on parle de guerre, plus personne ne parle de la démission du gouvernement ou d’élections anticipées en juillet. Et surtout, ça évite de parler des sujets qui fâchent comme la réduction de la dépense publique ou le rééquilibrage du régime des retraites”, fait encore valoir M. Morin dans l’hebdomadaire.

8-Mars: les militantes identitaires Némésis défilent en petit comité, à l’écart du cortège principal

Une cinquantaine de femmes du groupe Némésis, proche de l’extrême droite, a défilé samedi loin derrière la manifestation parisienne du 8-Mars, les associations féministes ayant écarté du cortège principal ces militantes identitaires aux idées jugées incompatible avec la cause des femmes.Pour éviter les tensions, les forces de l’ordre ont fait attendre le petit groupe, composé principalement de femmes, dans une rue voisine de la place de la République, d’où s’est élancé vers 15H00 le cortège parisien hostile à leur présence, a constaté une journaliste de l’AFP.Elles ont été autorisées à commencer à défiler vers 17H30, entourées de CRS, plusieurs centaines de mètres derrière le cortège principal. Brandissant des pancartes “Libérez-nous de l’immigration”, les manifestantes, le bas du visage recouvert pour certaines de foulards de soie, scandaient notamment “violeurs français en prison, violeurs étrangers dans l’avion”, ou “gauchistes, complices”.A leur passage, des passants les ont huées, d’autres leur faisant des doigts d’honneur, les traitant de “fachos”. Une petite dizaine de militants antifascistes s’est ensuite placée devant leur cortège pour brandir face à elles des pancartes comme “fascistes, racistes, jamais féministes”.En janvier, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau avait salué le “combat” d’Alice Cordier, 27 ans, cofondatrice du groupuscule, disant en être “très proche”, avant de rétropédaler.  Samedi, rebelote sur X, il a assuré le collectif de son soutien, sans citer son nom, accusant les organisatrices des principales manifestations prévues en France pour le 8-Mars du “pire des sectarismes” et d’user de méthodes “néototalitaires”.Pour cette journée internationale des droits des femmes, Némésis, qui se revendique féministe, avait pour mots d’ordre “la fin de l’immigration de masse”, “l’application des OQTF” (obligation de quitter le territoire français) et “la mise en place de mesures efficaces contre l’insécurité”.En tête du mini-cortège, comparé aux dizaines de milliers de manifestants en France, Sarah Knafo notamment, du mouvement zemmouriste Reconquête!. “La cause des femmes françaises nous appartient autant qu’à elles”, les organisatrices de la manifestation, avait soutenu l’eurodéputée auprès de l’AFP vendredi.Des militantes des droits des femmes n’étaient pas du même avis. “Elles n’ont rien à faire dans cette manifestation”, avait dénoncé Marie Moreau (pseudonyme), de l’organisation féministe Nous Toutes.C’est un “collectif identitaire, raciste, xénophobe qui stigmatise les migrants comme étant les responsables des violences sexistes et sexuelles dans la société”, a critiqué Myriam Lebkiri, de la CGT, accusant Némésis de “bordéliser (les) manifestations”.Ce groupuscule auto-baptisé “collectif” et revendiquant 300 militantes, emprunte son nom à la déesse grecque de la vengeance et lance depuis novembre 2019 des actions coups de poing, notamment dans les cortèges féministes.Sur ses réseaux sociaux – environ 46.000 followers sur Instagram, 94.000 sur X -, l’association répertorie des affaires de violences sexuelles, insistant souvent sur la nationalité étrangère des suspects. Autre caisse de résonance: des médias comme Radio Courtoisie, CNews ou Europe 1, où intervient sa directrice, Alice Cordier (nom d’emprunt).- “Pas de percée” -Pour le politologue Jean-Yves Camus, ce “mouvement identitaire” suit une orientation politique opposée à la plupart des associations féministes, “de gauche et même très souvent de gauche radicale”.Mais ce spécialiste de l’extrême droite ne constate “pas de percée” du groupe. “Le noyau dur est encore moins nombreux” que les 300 militantes revendiquées, complète Magali Della Sudda, directrice de recherche au CNRS, pointant une “visibilité sur les réseaux sociaux et dans les médias inversement proportionnelle à leur capacité d’action dans la rue”.Fin septembre, à l’appel de ce mouvement, environ 500 personnes s’étaient réunies à Paris après le meurtre de Philippine, une étudiante de 19 ans. Le suspect est un Marocain de 22 ans déjà condamné pour viol, en instance d’expulsion.L’extrême droite met en avant la part des mis en cause étrangers dans les violences sexuelles, qui s’est établie à près de 40% dans l’agglomération parisienne, selon le bilan de la délinquance 2024 de la préfecture de police. Au niveau national, selon des statistiques portant sur les violences sexuelles élucidées, 13% des mis en cause étaient de nationalité étrangère en 2023, d’après le ministère de l’Intérieur.La mouvance identitaire omet de rappeler que les violences sexuelles sont très majoritairement commises dans un cadre familial ou amical: en France, 61% des victimes de ces actes ont déclaré connaître leur agresseur, d’après des chiffres officiels de 2022.

Des dizaines de milliers de manifestants en France pour l’égalité femmes-hommes et contre le “masculinisme”

Inégalités salariales persistantes, féminicides et montée de discours “masculinistes”: des dizaines de milliers de personnes ont manifesté samedi en France pour la Journée internationale pour les droits des femmes. “C’est une lutte, ce n’est pas fini. Trump, les masculinistes, font beaucoup de bruit mais ils sont moins forts que nous”, assure à l’AFP Sabine, 49 ans, responsable d’une association professionnelle, accompagnée de son fils dans un cortège parisien très dense.Autre manifestante croisée au milieu d’un public jeune et familial, Lucie, 18 ans, entend “défendre le droit à l’avortement et protester contre l’extrême droite car ça monte et ça fait peur”.Tonalité politique également avec une brève action de “Femen” qui, peintes de drapeaux américains, européens ou russes barrés d’une croix gammée, ont fait des saluts nazis en criant “Heil Trump”, “Heil Meloni” ou “Heil Poutine”. Une action, visant selon elles à offrir une “riposte féministe” à une “épidémie fasciste”.Une cinquantaine de collectifs, associations et syndicats avaient appelé à quelque 150 rassemblements en cette Journée internationale des droits des femmes. Le collectif organisateur Grève féministe a revendiqué 120.000 participants à Paris et au total 250.000 en France.La préfecture de police a annoncé 47.000 manifestants à Paris, près du double de l’an dernier. Le cortège a défilé dans le calme, hormis quelques tensions entre CRS et manifestants en queue – les autorités font état de sept interpellations. En province, la participation “est établie à 85.000 participants”, de source policière. Ils étaient 9.300 à Lyon, 7.500 à Toulouse, 6.000 à Marseille, 5.000 à Rennes, selon les préfectures.- “On patine” -A Paris, un petit groupe du collectif identitaire Nemesis, dont la présence annoncée avait été dénoncée par les associations féministes et antiracistes, a débuté sa manifestation environ 300 mètres derrière le cortège principal, très encadré par les forces de l’ordre et sous les huées de passants, a constaté une journaliste de l’AFP. Toujours dans la capitale, la Tour Eiffel devait arborer en soirée un message de soutien – en français, anglais, farsi et arabe – aux femmes afghanes. Au-delà du contexte politique et géopolitique tendu, la réduction des écarts de revenus persistants entre les femmes et les hommes reste en tête des revendications. A temps de travail identique, le salaire moyen des femmes reste inférieur de 14,2%, selon l’Insee.”On patine, on avance extrêmement lentement”, ce qui devient “insupportable”, a déploré samedi sur France Inter la numéro un de la CFDT Marylise Léon.”Nous sommes en grève féministe” pour montrer que “quand les femmes s’arrêtent, tout s’arrête”, rappelle Amy Bah, responsable de Nous Toutes Lille, qui a manifesté dans le Nord.Conséquence des inégalités professionnelles: les femmes ont généralement des pensions de retraite inférieures. Le 8 mars était aussi, aux yeux de la CGT, une mobilisation pour l’abrogation de la réforme des retraites, qui pénalise selon le syndicat davantage les femmes.- “Le machisme tue” -Pour renforcer l’égalité entre les sexes, le gouvernement a lancé en 2023 un plan quinquennal qui met l’accent sur plusieurs thématiques, dont la lutte contre les violences. Dans ce cadre, il a notamment renforcé le soutien financier à la ligne d’écoute associative 3919, qui a connu en 2024 une “année record”, avec plus de 100.000 appels.Le gouvernement a également développé le nombre de maison des femmes, qui accompagnent les victimes et le déploiement des téléphones “grave danger” et de bracelets anti-rapprochement.Des mesures insuffisantes pour les associations alors que, selon Salomé Hocquard de l’Unef, les affaires Pelicot, Le Scouarnec ou Bétharram montrent que les violences sexistes et sexuelles sont encore “partout”. Un message repris dans les cortèges à Strasbourg – “On ne naît pas femme mais on en meurt ” – comme à Paris: “Le féminisme n’a jamais tué personne, le machisme tue tous les jours”, clame la pancarte artisanale brandie par Christelle, 48 ans, employée dans l’informatique.En 2025, en France, c’est toujours “dur” d’être une femme, résume Clémentine, 36 ans, développeuse qui a défilé à Lyon. “Il faut toujours en faire dix fois plus que les hommes pour obtenir 1% de ce qu’ils ont.””Le combat n’est jamais fini. Des choses qui étaient acquises reculent”, abonde, à Marseille, Caroline, 27 ans,qui remarque qu’on “ferme par exemple des centres de planning familial dans la Drôme”.burs-mca-mdh-vac-alu/

A Ajaccio, les “vivants” manifestent pour dire “non” à la mafia

“A Maffia Fora!” (la mafia dehors!), “les vivants se révoltent”: plus de 1.500 personnes ont manifesté samedi à Ajaccio à l’appel des deux collectifs antimafia de Corse, en présence de nombreux élus et avec l’intervention saluée et inédite du préfet.Derrière une banderole “Assassini, maffiosi, fora” (“Assassins, mafieux, dehors”) tenue par des jeunes gens, cette manifestation, organisée par les collectifs “Maffia no, a vita ié” (Non à la mafia, oui à la vie) et “Massimu Susini”, du nom d’un militant nationaliste assassiné en septembre 2019 à Cargèse (Corse-du-Sud), a rassemblé quelque 1.500 personnes selon la police, et plus de 3.000 selon les organisateurs.Une seconde banderole était frappée du slogan “A maffia tomba, U silenziu dino” (La mafia tue, le silence aussi).Organisée après le meurtre mi-février d’une étudiante de 18 ans, sans doute ciblée par erreur, la mobilisation, dix jours après une session de l’assemblée de Corse consacrée aux dérives mafieuses, est partie de la gare à 14H30 pour rejoindre la préfecture.”Les vivants se révoltent et ils le font savoir ce samedi après-midi, à Ajaccio”, avaient annoncé les collectifs dans un communiqué.Etaient présents notamment la présidente autonomiste de l’Assemblée de Corse Marie-Antoinette Maupertuis “en tant que présidente, mais aussi citoyenne, professeure et mère”, trois des quatre députés de l’île, le sénateur autonomiste Paul Toussaint Parigi et des politiques, de la droite aux indépendantistes de Core in Fronte, à l’exception des indépendantistes de Nazione. Drapeaux corses et petites pancartes brandies par les manifestants flottaient dans le cortège: “Mafieux, fossoyeurs de notre peuple”, “maffiosi traditori” (maffieux = traîtres), “U silenziu tomba” (le silence tue).  – “Tous victimes de la mafia” -“Merci d’être venus si nombreux pour troubler ce silence assourdissant qui a duré trop longtemps. Nous sommes tous victimes de la mafia”, a lancé au mégaphone Josette Dell’Ava-Santucci du collectif “Maffia No, a vita ié”, devant la préfecture.Evoquant des “procès emblématiques à venir”, elle a appelé à “soutenir la libération de la parole dans les prétoires” ainsi qu’à “accompagner les victimes pour les aider à porter plainte”.  Puis Jean-Jérôme Mondoloni, du collectif “Massimu Susini”, a assuré que “le premier pouvoir en Corse, ce n’est ni celui des élus, ni celui du préfet, c’est celui de la mafia” en égrenant son “capital criminel”: 10 élus assassinés en 20 ans, 15 chefs d’entreprises en 10 ans, un total de 192 assassinats ou tentatives en 20 ans, 80 restaurants victimes d’incendies criminels en dix ans…Appelant à soutenir le renforcement de la législation, il a assuré que le statut de repenti, “seul moyen légal validé par la cour européenne des droits de l’Homme”, avait eu “des résultats remarquables en Sicile” en faisant baisser considérablement le nombre d’assassinats où il y en a désormais bien moins qu’en Corse.Événement rarissime en Corse où un préfet a été assassiné en 1998, il a ensuite passé le mégaphone au préfet de région, Jérôme Filippini, qui a reconnu que “ça n’arrive pas souvent dans la vie d’un préfet” de monter sur un camion de manifestants pour parler à la foule.”Je suis venu au nom de l’Etat, au nom du gouvernement, vous dire que le rassemblement populaire que vous formez aujourd’hui, il a mon soutien, notre soutien et il peut nous donner confiance”, a-t-il déclaré sous les applaudissements et les remerciements. “Compte tenu des relations anciennes et parfois difficiles entre la Corse et la République (…), je dirai volontiers au nom de l’Etat tout le mal que nous avons pu faire dans le passé”, a-t-il déclaré, “mais le passé c’est le passé, et on a maintenant le choix: si la Corse, sa société, ses élus, et l’État, la justice, se font confiance (…), nous pouvons triompher de la mafia”.La manifestation est ensuite passée devant le bar où un jeune pompier a été tué fin décembre, avant de se terminer devant la collectivité de Corse par deux autres discours conclus sur un vibrant “A Maffia Fora!”.

A Ajaccio, manifestation des “vivants” pour dire “non” à la mafia

“Les vivants se révoltent!”: une manifestation à l’appel des deux collectifs antimafia de Corse a rassemblé un millier de personnes samedi, selon les organisateurs et la police, dont de nombreux élus de tous bords.Derrière une banderole tenue par des jeunes gens avec pour mot d’ordre “Assassini, maffiosi, fora” (“Assassins, mafieux, dehors”), cette manifestation, organisée par les collectifs “A Maffia no, a Vita ié” (Non à la mafia, oui à la vie) et Maxime-Susini, du nom d’un militant nationaliste assassiné en septembre 2019 à Cargèse (Corse-du-Sud), a débuté à 14h30.Organisée après le meurtre mi-février d’une étudiante de 18 ans, sans doute ciblée par erreur, la manifestation est partie de la gare pour rejoindre la préfecture, avec une seconde banderole tenue par des membres des deux collectifs et frappée du slogan “A maffia tomba, U silenziu dino” (La mafia tue, le silence aussi: NDLR). Deux discours devraient alors être prononcés, avant de repartir jusqu’à la collectivité de Corse ou deux autres devraient avoir lieu. Initialement prévue le 22 février, cette marche avait été reportée à la demande de la famille de l’étudiante. Celle-ci a indiqué cette semaine dans un communiqué “s’opposer à l’utilisation de l’image ou du nom de leur fille sans accord préalable et à tout rassemblement, marche blanche ou manifestation”, estimant que “le temps était dédié au deuil”.”Les tragédies criminelles succèdent aux tragédies criminelles (…) et voilà que se lèvent des femmes et des hommes pour dire non, simplement non, avec leurs mains nues et leur visage à découvert”, écrivent dans un communiqué commun les deux collectifs.”La peur est là, mais elle ne se voit pas car ils savent qu’ils le font pour l’avenir de ce pays et de ses enfants”, ajoutent-ils.”Nous marchons vers ceux qui ont la responsabilité de notre sécurité, de la gestion de nos ressources, de la préservation de nos conditions de vie: naturelles, sociales, économiques et culturelles”, expliquent-ils, ajoutant: “nous leur demandons si la solution est seulement de faire des communiqués de condoléances et des messages de soutien convenus”.”Nous regardons le mal en face et nous crions notre refus de le voir nous submerger. Les vivants se révoltent et ils le font savoir ce samedi après-midi, à Ajaccio”, concluent les collectifs.Cet événement intervient dix jours après une session spéciale de l’assemblée de Corse consacrée aux dérives mafieuses.

“A69, on finit!”, plusieurs milliers de pro-autoroute se font entendre après l’arrêt du chantier

Plusieurs milliers de partisans de l’autoroute A69 se sont rassemblés samedi sur son tracé aux abords de Castres pour donner de la voix et défendre un projet “essentiel” pour la région, un peu plus d’une semaine après l’arrêt du chantier décidé par la justice.La sono crache un rap qui scande “On déroule l’autoroute!”, un organisateur confie en souriant: “on a fourni les paroles et l’IA a fait le reste”.Le morceau s’entend de loin, malgré le violent vent d’autan qui fait voler le sable du chantier où se sont rassemblés les partisans de l’autoroute contestée – entre 7 et 8.000 personnes selon les organisateurs, 3.700 selon la préfecture – derrière une banderole de tête proclamant: “Le bon sens, on finit!.”On a été un peu assommé par cette décision mais cette manifestation est là pour montrer que notre territoire ne va pas se résigner”, explique Guy Bousquet, chef d’entreprise et président de l’association pro-autoroute Via81.Les petits drapeaux avec le slogan “A69, on finit!” s’agitent derrière lui, leur couleur bleu horizon rappelle les maillots du Castres Olympique arborés par trois joueurs du l’équipe locale de rugby venus à la manifestation.Pierre-Yves Revol, le patron du club et par ailleurs président du groupe pharmaceutique Pierre-Fabre, influent acteur économique de la région et ardent défenseur du projet autoroutier, est là également mais ne souhaite pas s’exprimer.Dans le cortège, Kevin Rodriguez, conducteur d’engin sur le chantier de l’autoroute, est venu “écouter ce que les élus disent, savoir s’il va y avoir des avancées” et espérant “que les travaux vont reprendre”.”Jeudi midi (27 février, date de la décision du tribunal sur le fond), ils nous ont dit machine à l’arrêt, fin de chantier, ça fout un coup au moral”, raconte-t-il, affirmant ne pas comprendre: “c’était avant qu’il fallait se réveiller, le chantier, il est là maintenant”. La justice estime que les apports du projet sont insuffisants au regard des atteintes portées à l’environnement.”On peut pas laisser comme ça, faut finir”, abonde à ses côtés un collègue, conducteur de niveleuse qui souhaite rester anonyme et pour qui cette interruption de chantier, “ça été comme un +carjacking+ (vol de voiture, NDLR), on conduit et on vous sort du véhicule”. Désormais au chômage technique, il veut croire que l’Etat “peut passer au-dessus (de la décision du tribunal) et que le chantier peut continuer”.- “Souci d’attractivité” -Blouse blanche parmi les chasubles bleues des pro-A69, Marie-Noël Cufi est médecin à l’hôpital de Castres-Mazamet. Elle est venue défendre un projet “essentiel”.   “Pour nous, un enjeu important c’est de rapprocher la métropole (toulousaine) pour des questions de qualité, notamment des transferts pour les patients, et puis il y a le souci de l’attractivité, on vit dans un territoire rural, enclavé et attirer des professionnels de santé est un challenge important au quotidien”, explique-t-elle, estimant que l’autoroute constituait un atout sur ces deux plans.”C’est une nécessité cette autoroute, des entreprises en ont besoin, on va pas rester figé, il faut avancer”, clame encore Burno Santamaria, de Castres, salarié d’un atelier de découpe de viande à Puylaurens (Tarn), sur le tracé de l’autoroute. Les manifestants veulent croire qu’une voie est encore possible pour une reprise rapide des travaux.”L’Etat fait le travail pour soutenir le chantier A69 et qu’on poursuive les travaux”, s’est félicité le député du Tarn (Renaissance) Jean Terlier, faisant référence à l’appel que prévoit de former le gouvernement à la décision du 27 février, ainsi qu’à un outil procédural qu’il entend utiliser: “un sursis à exécution”. Cette procédure permettrait de suspendre la décision de première instance.”Nous ne pouvons plus être soumis à l’aléa judiciaire”, a-t-il par ailleurs ajouté, annonçant “prendre l’initiative d’une proposition de loi de validation” de l’autorisation environnementale du chantier, qui pourrait être débattue “dans les semaines qui viennent”. L’autoroute devait être mise en service fin 2025.Le constructeur Atosca, concessionnaire désigné de l’A69 qui assurait le pilotage des travaux, était également représenté au rassemblement.”Le moment le plus difficile dans cette opération pour moi, ça a été d’annoncer aux 1.000 personnes (travaillant sur le chantier) (…) que l’on arrêtait totalement”, a dit à l’AFP Martial Gerlinger, directeur général d’Atosca.”On entend les opposants mais la majorité silencieuse, nous on a toujours considéré qu’elle était présente”, a-t-il estimé.

Face à Trump, Bayrou virulent, Macron en diplomatie

Deux partitions françaises vis-à-vis de Donald Trump ou chacun dans son rôle ? Le ton offensif de François Bayrou contraste avec celui plus modéré d’Emmanuel Macron, qui négocie tous azimuts sur l’Ukraine pendant que son Premier ministre prépare l’opinion à un budget très ardu, orienté défense.Dans son allocution télévisée mercredi soir, le chef de l’Etat a visé nommément son homologue russe Vladimir Poutine mais n’a pas cité Donald Trump. Et s’il a alerté sur la “menace russe”, il ne s’est pas attardé sur les risques créés par une administration américaine en plein rapprochement avec Moscou.Jeudi soir, à l’issue d’un sommet extraordinaire de l’Union européenne à Bruxelles sur la défense et l’Ukraine, Emmanuel Macron a même assuré que la France était un “allié loyal et fidèle” de Washington, et qu’elle avait “respect et amitié” pour Donald Trump – une manière aussi de “réclamer la même chose” en retour.Son Premier ministre s’est lui montré beaucoup plus pugnace, devant le Parlement puis vendredi sur Europe 1 et CNews, en accusant le milliardaire républicain d’opérer un “renversement des alliances”.Sans aller jusqu’à le qualifier d’ennemi, François Bayrou lui a “donné tort” de “renverser les lois qui faisaient que nous vivions en paix” et de “faire de ses alliés des adversaires et des ennemis”.Il s’est aussi demandé si on pouvait encore qualifier le président américain d’allié, dès lors qu’il a décidé “de passer dans le camp” des “adversaires” de l’Europe, en provoquant une “destruction de l’ordre international”.- “Plus mollo” -Chacun joue sa partition naturelle, plus diplomatique pour le chef de l’Etat, plus tournée vers l’opinion française pour le Premier ministre.”La parole qui fait foi sur l’international c’est celle du président”, rappelle l’entourage d’Emmanuel Macron.Pour l’Elysée, la priorité est de mettre en accusation la Russie, réelle “menace existentielle” pour les Européens à ses yeux, tandis que les États-Unis, eux, “n’attaquent pas la France” malgré les bouleversements géopolitiques en cours.Surtout, Emmanuel Macron doit garder le contact et l’oreille de Donald Trump pour arracher une place à la table des négociations entre le président américain et Vladimir Poutine, et un accord de paix “durable” que les Européens et l’Ukraine veulent assorti de solides “garanties de sécurité”. Après le sommet extraordinaire de l’Union européenne sur la défense et l’Ukraine, le président français a encore téléphoné à son homologue américain. Le chef de l’Etat “a une obligation d’y aller plus mollo parce c’est son domaine réservé”, explique l’entourage de François Bayrou, qui défend une relation de “co-responsabilité” avec le président dont il respecte les prérogatives sur la politique étrangère et la défense.”Un certain nombre de gens aimeraient qu’il y ait une querelle, une guerre” au sommet de l’État, mais “c’est impossible (…) parce que la situation du pays est trop grave”, a assuré le chef du gouvernement vendredi.- “Bad cop” -Le Premier ministre joue au “bad cop”, le rôle du méchant, pour “établir un rapport de force”, avance le spécialiste en communication politique Philippe Moreau-Chevrolet.Il a aussi “besoin de maximiser” la menace géopolitique “pour faire passer l’agenda budgétaire, arriver à contenir le Rassemblement national et plus marginalement le Parti socialiste”, ajoute-t-il.Or, de l’aveu même de François Bayrou, le prochain budget pour 2026 relève de la “quadrature du cercle” car il devra intégrer une hausse importante des dépenses militaires tout en réduisant le déficit public. Et sans augmenter les impôts, a martelé mercredi Emmanuel Macron.Le chef du gouvernement veut “garder son équilibre politique” pour rester en place et “faire en sorte que l’Ukraine ne soit plus un sujet de discussion, afin qu’on soit tous embarqués contre nos adversaires”, explique M. Moreau-Chevrolet.La patronne du Rassemblement national Marine Le Pen, dont la base électorale est divisée sur Donald Trump, a jugé, elle, vendredi que “la première des menaces” pour la France n’était pas la Russie mais “le fondamentalisme islamiste”, saluant un président américain qui “tient ses promesses”.

Emprunt national, livret d’épargne: les pistes du gouvernement pour financer le réarmement

Investir plus dans la défense sans altérer le modèle social français ni augmenter les impôts ou creuser le déficit public: le gouvernement réfléchit à différentes pistes de financement, dont celui d’un emprunt national. Le Premier ministre François Bayrou s’est donné “des semaines, peut-être jusqu’à deux mois” pour dire comment mobiliser des moyens supplémentaires tout en assurant une réorganisation de l’action publique. – Souscription nationaleFrançois Bayrou a affirmé vendredi qu’un emprunt national était une “possibilité”, mais que la décision n’était “pas du tout prise”. Une telle souscription, qui permet de lever l’épargne des Français, sur base volontaire ou forcée, ne serait pas une première en France, même si le dernier grand emprunt remonte à 1993 sous Edouard Balladur. En juin 2009, le président Nicolas Sarkozy avait souhaité lancer un nouvel emprunt auprès des Français, avant d’y renoncer parce que le coût aurait alors été beaucoup plus élevé que d’aller sur les marchés.- Rémunération attractiveLa France se finance habituellement auprès d’investisseurs institutionnels (banques, assurances, fonds, etc.).Avec un emprunt national, “l’avantage est qu’on ne s’adresse pas directement au marché”, où les taux d’intérêt ont nettement remontés, explique Eric Dor, directeur des études économiques à l’IESEG School of Management.Cela pourrait en outre être un moyen de rassurer les investisseurs, en montrant la capacité de l’Etat à “mobiliser assez facilement l’épargne nationale”, développe M. Dor. Et “cela peut même être un moyen de faire baisser les taux” sur les marchés, selon lui, comme ce fut le cas pour la Belgique en 2023.- Appétit suffisant?Les Français auraient-ils suffisamment d’appétit pour un emprunt national? Au-delà de la confiance qu’ils accordent au gouvernement, la question de sa rémunération est centrale.Pour être attractive, la souscription doit offrir un rendement supérieur aux produits d’épargne existants comme le Livret A et Livret de développement durable et solidaire (LDDS), qui rapportent 2,4%, ou les fonds d’assurance vie au capital garanti. Mais le taux d’intérêt devrait être inférieur à celui des emprunts à dix ans émis sur les marchés, l’Etat n’étant pas obligé de s’aligner en profitant du fait que les particuliers peuvent difficilement accéder directement au marché obligataire ou moyennant des frais importants. Peuvent s’y ajouter aussi des avantages fiscaux: les gains du Livret A, par exemple, échappent à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux. “Il y a moyen d’attirer des dizaines de milliards si les conditions sont attractives”, estime Eric Dor. Il met toutefois en garde contre une concurrence trop forte envers les banques et les assurances “en suscitant des retraits qui les déstabiliseraient”. – Livret d’épargneL’épargne des Français constitue une manne importante: l’encours de l’assurance vie dépassait 2.000 milliards d’euros à fin janvier, et celui des Livrets A et des LDDS plus de 600 milliards. Le ministère de l’Economie et des Finances se veut toutefois rassurant: “hors de question de confisquer l’épargne de qui que ce soit”. Selon le Premier ministre, pour financer l’industrie de la défense, une forme de placement type livret d’épargne fait “partie des solutions” envisagées. Un livret d’épargne “défense souveraineté” adopté en 2023 avait été retoqué par le Conseil constitutionnel. Une autre piste serait de flécher vers la défense une partie de l’épargne réglementée existante vers la défense, comme le Sénat l’avait voté en 2024, avant la dissolution. Le ministre de l’Economie, Eric Lombard, a par ailleurs dit souhaiter davantage de “fonds spécialisés dans la défense”. – Investisseurs privés et fonds européensEric Lombard, avec le ministre des Armées Sébastien Lecornu, réunira le 20 mars des banques, assurances et fonds d’investissement “afin de les mobiliser” alors qu’actuellement, “trop souvent, les règles ne permettent pas d’investir dans le secteur de la défense”, a-t-il souligné. A Bercy, on indique par ailleurs attendre un plan de bataille stratégique avant de déterminer les efforts budgétaires qui permettront d’accroître la commande publique militaire.La France pourra compter aussi sur une partie des quelque 800 milliards d’euros de fonds européens annoncés mardi, dont 150 milliards sous forme de prêts.   Pour l’eurodéputé (Place Publique) Raphaël Glucksmann, interrogé sur France Inter, il faut “augmenter la part européenne de ces investissements”. Un “emprunt commun de 500 milliards” sera proposé au Parlement européen “la semaine prochaine”. 

LFI dépose une proposition de loi pour abroger le “devoir conjugal”

La France insoumise a déposé à l’Assemblée nationale une proposition de loi visant à “mettre fin au devoir conjugal dans le droit français”, après une récente décision de la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) condamnant la France, a-t-on appris vendredi.Le devoir conjugal, ou devoir d’avoir des relations sexuelles avec son époux ou épouse, ne figure pas en tant que tel dans le Code civil.Mais selon ce dernier, “les époux s’obligent mutuellement à une communauté de vie”. Or ces termes peuvent encore aujourd’hui être interprétés comme impliquant une “communauté de lit”, a dit la députée LFI Sarah Legrain, à l’initiative du texte déposé juste avant la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars.Le but de la proposition de loi est “de s’assurer que cette lecture aberrante du Code civil n’ait plus jamais cours dans les affaires de divorce”, a déclaré la députée à l’AFP. “C’est aussi une façon de réaffirmer notre attachement à la lutte contre le viol conjugal.”Mme Legrain a dit espérer pouvoir rassembler largement sur cette proposition, et avoir déjà recueilli la cosignature d’élus issus des groupes écologiste, communiste et du MoDem.En janvier, la CEDH a donné raison à une Française dont le mari avait obtenu le divorce aux torts exclusifs de son épouse, au motif qu’elle avait cessé d’avoir des relations sexuelles avec lui depuis plusieurs années. Dans son jugement, la Cour a souligné qu’une “jurisprudence ancienne mais constante” sur le devoir conjugal était “encore régulièrement appliquée par les juridictions de première instance et d’appel”. “La Cour ne saurait admettre, comme le suggère le gouvernement, que le consentement au mariage emporte un consentement aux relations sexuelles futures. Une telle justification serait de nature à ôter au viol conjugal son caractère répréhensible”, avait ajouté la CEDH.Le texte Insoumis propose de modifier le Code civil pour y préciser que la “communauté de vie ne saurait être interprétée comme une obligation d’avoir des relations sexuelles”. Cette semaine lors d’une conférence de presse, LFI a par ailleurs mis en valeur une série de propositions de lois du groupe, axées autour de l’indépendance économique des femmes: reconnaissance de la pénibilité des métiers féminisés, lutte contre le temps partiel contraint, meilleure protection dans le monde du travail des femmes victimes de violences conjugales.L’examen de toute proposition de loi dépend d’une éventuelle inscription à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale, par exemple lors d’une semaine transpartisane.

Municipales à Paris: les socialistes se déchirent autour de la date de leur primaire

La tension est montée d’un cran chez les socialistes parisiens, vendredi lors du choix de la date de leur primaire pour départager les deux prétendants à la succession d’Anne Hidalgo à l’Hôtel de ville en 2026, livrés à une guerre fratricide qui risque de laisser des traces.Le match opposant le sénateur Rémi Féraud, dauphin adoubé par la maire sortante, au député Emmanuel Grégoire, son ancien premier adjoint désormais honni, devrait se tenir le 30 juin, dans la foulée du congrès national du PS à la mi-juin.Le choix d’une date de primaire était très attendu par les quelque 3.000 militants socialistes de la capitale, désireux d’éviter un “pourrissement” du climat en interne renvoyant une image de division aux électeurs parisiens, à un an des municipales.  Le vote houleux du conseil fédéral du PS, dans la nuit de jeudi à vendredi, n’a pourtant fait qu’envenimer la situation. Au terme d’un scrutin serré – 61 voix contre 55 -, la direction fédérale a demandé de déroger à la circulaire du bureau national du PS fixant au 3 avril la désignation du chef de file pour les municipales dans plusieurs grandes villes. Une proposition que le parti devrait accepter.Objectif: laisser du temps “pour permettre une dynamique de campagne en s’assurant d’une belle photo de famille le soir du vote, avec notre tête de liste désignée et l’ensemble des chefs de file d’arrondissement, prêts à mener bataille, la seule qui compte vraiment, face à la droite de Rachida Dati”, plaide la patronne de la fédération, Lamia El Aaraje, dans un courrier aux militants.Mais ce choix est vivement contesté au sein du camp d’Emmanuel Grégoire qui souhaitait garder la date du 3 avril.”Choisir le 30 juin, c’est prendre un retard coupable dans la préparation de la campagne auprès des Parisiens”, a-t-il regretté vendredi matin devant quelques journalistes.”Voter tôt est ce qu’il y a de plus bénéfique pour le PS, parce que nos partenaires écologistes vont désigner leur candidat la semaine prochaine, et que la droite se prépare méthodiquement”, fait valoir Antoine Guillou, adjoint à la maire et “pro-Grégoire”.Pour Emmanuel Grégoire, le camp adverse cherche à “gagner du temps” et “perturber” la primaire parisienne avec l’élection du patron du PS en juin, briguée par le premier secrétaire sortant Olivier Faure, qui le soutient, et le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol, proche d’Anne Hidalgo.- Soupçons d’irrégularités -L’ex-adjoint de l’édile fait aussi part d’une “pression” des partisans de Rémi Féraud pour qu’il jette l’éponge. “Tout ça ne suffit pas à endiguer notre dynamique de campagne”, selon le député qui affiche le soutien de plus de 650 militants et une soixantaine d’élus. Son concurrent lui, met en avant celui des maires d’arrondissement dont le vote est décisif.A ces critiques sur la date viennent s’ajouter des soupçons “d’irrégularités” émanant des pro-Grégoire sur le déroulement du scrutin. Ces derniers accusent notamment la direction fédérale d’avoir “remplacé” au dernier moment des membres du corps électoral pour faire basculer le vote.”C’est inacceptable, nous ne nous laisserons pas faire”, a averti le candidat, qui ne fera néanmoins pas de recours. “Lamia El Aaraje a suivi scrupuleusement les règles édictées par le PS”, a-t-on répondu dans l’entourage de cette adjointe à la maire.Des participants ont rapporté une ambiance “très dure” lors de la réunion, dégradant un peu plus le climat de guerre fratricide qu’a déclenchée Anne Hidalgo quand elle a renoncé à briguer un troisième mandat. En jetant dans la bataille deux parlementaires qui ont chacun dirigé le PS parisien et que rien n’opposait sur le plan personnel.Ce duel risque de laisser des traces au-delà du 30 juin, au moment de la constitution des listes électorales. “Il y a un risque qu’ils s’abîment dans leurs querelles internes”, redoute ainsi un responsable de gauche qui y voit “tous les ingrédients de la défaite”, après 25 ans de règne socialiste.Si elle affiche moins de divisions, la droite parisienne peine pour l’heure à se rassembler derrière Rachida Dati en raison notamment de désaccords sur la réforme du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille qui doit être examinée à l’Assemblée nationale la semaine prochaine.