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Drogue: Darmanin veut “taper” les trafiquants “au portefeuille”

Le ministre de la Justice Gérald Darmanin, en visite à Marseille, a dit jeudi vouloir “taper au portefeuille” les narcotrafiquants qui ont désormais assez de moyens pour “corrompre” les agents ou les menacer, assurant vouloir mettre “les moyens contre le blanchiment d’argent”.”Il faut taper au portefeuille”, a déclaré le ministre aux journalistes, à l’issue d’entretiens au tribunal judiciaire de Marseille, soulignant que “les peines de prison ne sont pas totalement dissuasives pour les plus grands délinquants (…), parfois condamnés à des dizaines d’années de prison sans pour autant arrêter leur trafic”.Le ministre a en particulier évoqué “la confiscation des biens mal acquis, l’argent, les voitures, les biens immobiliers”, en France comme à l’étranger. Il a ainsi annoncé qu’il se rendrait “autour du 20 janvier” aux Emirats arabes unis, où prospèrent certains narcotrafiquants identifiés, afin d'”améliorer la coopération judiciaire”.”Cette question du blanchiment doit être la plus importante, car on peut faire mal aux trafiquants avant même leur condamnation”, a-t-il insisté, rappelant qu'”une loi existe qui permet des saisies avant un jugement”.”Quand la criminalité organisée a assez de moyens pour avoir des réseaux téléphoniques parallèles, pour avoir des circuits de financement à l’étranger, pour pouvoir mettre de l’argent dans (…) l’immobilier, la restauration, (…) et pour pouvoir corrompre des agents ou les menacer, (…) nous sommes dans un point de bascule pour la République et nous devons collectivement nous réveiller”.Le ministre a ainsi dit souhaiter “qu’on alourdisse les peines de ceux qui corrompent et/ou menacent ces agents de l’Etat”.Il a dit son intention de donner “des instructions dans la circulaire de politique pénale aux procureurs pour que les atteintes, les menaces, les corruptions envers les agents publics soient poursuivies avec la plus grande fermeté” et “particulièrement condamnées”.Revenant sur sa proposition polémique de renforcer l’isolement en détention “des 100 plus grands narcotrafiquants”, M. Darmanin a expliqué vouloir faire “une sorte de programme +starter+”, d'”appartement-témoin”, comme dans l’immobilier. “Je constate que lorsque ces narcobandits sont mis à l’isolement, un certain nombre d’assassinats ciblés se sont arrêtés”, a-t-il dit, expliquant avoir demandé à l’administration pénitentiaire de “lui remonter les 100 profils demandés”, pour qu’ensuite “nous puissions montrer cet appartement-témoin, que j’espère nous généraliserons à l’ensemble de ceux qui continuent leur trafic de prison”.Mercredi après-midi, le ministre de la Justice devait visiter un centre éducatif fermé avant de se rendre à la maison d’arrêt marseillaise des Baumettes, dont la directrice et le chef de la détention ont dû être temporairement relevés et placés sous protection début décembre après avoir été menacés par un narcotrafiquant. alc/ol/rhl

Gouvernement: la santé “n’est pas à sa juste place”, fustige l’ex ministre Valletoux

L’ancien ministre de la Santé Frédéric Valletoux a estimé jeudi que la santé “n’est pas à sa juste place” dans le gouvernement Bayrou.La structure du gouvernement “ne met pas à sa juste place le sujet majeur de la santé et de l’accès aux soins”, a déclaré M. Valletoux sur TF1. “L’avoir mis à un niveau si bas dans la hiérarchie ministérielle gouvernementale, c’est assez étonnant”.”On ne considère pas assez les sujets de santé, c’est même presque du mépris”, a fustigé le député Horizons.Dans le gouvernement Bayrou, le ministre de la Santé Yannick Neuder est effectivement placé au 21e rang protocolaire, sous la tutelle de Catherine Vautrin qui se trouve à la tête d’un grand portefeuille regroupant aussi le Travail, les Solidarités et les Familles.L’ancien ministre de la Santé a également déploré la “valse des ministres”  – le septième depuis le début du deuxième quinquennat d’Emmanuel Macron – et a souligné “l’incompréhension” de la part du gouvernement quant à l’importance de la santé et de l’accès aux soins pour les Français.Interrogé sur la loi spéciale pour Mayotte qui sera présentée la semaine prochaine en Conseil des ministres, M. Valletoux s’est dit “étonné” de ne pas avoir vu de mesures qui concernent l’accès aux soins à Mayotte. “Ceux qui soignent à Mayotte sont à bout de souffle (…) parce que le système est insuffisant. Il faut absolument aider à rendre plus attractif l’exercice médical à Mayotte”.

Le projet de loi “d’urgence” Mayotte présenté en Conseil des ministres la semaine prochaine

Le projet de loi “d’urgence” pour Mayotte, dévastée par le cyclone Chido, sera présenté en Conseil des ministres la semaine prochaine et non pas lors de celui prévu ce vendredi, mais cela n’aura “pas d’impact” sur son examen au Parlement, qui reprend son activité le 13 janvier, a annoncé Matignon jeudi.Il s’agit de “prendre le temps de continuer la concertation avec les élus” de l’archipel, avec lesquels le ministre des Outre-mer Manuel Valls s’est entretenu 24 heures de plus après la visite du Premier ministre François Bayrou lundi, et de “vérifier certains éléments du projet de loi”, a-t-on précisé de même source.Ce texte devrait intégrer plusieurs des mesures du plan “Mayotte debout” présenté par le chef du gouvernement lors de son déplacement.François Bayrou avait initialement dit que ce texte serait présenté en Conseil des ministres vendredi, le premier de l’année 2025.Pour les mesures de plus long terme, le gouvernement prévoit un autre projet de “loi programme de refondation” de l’archipel “préparé et conçu avec les élus de Mayotte”, qui sera “mis au point dans les trois mois”.François Bayrou a notamment promis “d’empêcher la reconstruction” des bidonvilles à Mayotte, détruits par le cyclone, sans préciser où leurs habitants –un tiers de la population– seraient relogés, et de rétablir l’électricité “dans chaque foyer” d’ici fin janvier grâce à des renforts d’agents et de groupes électrogènes. Il a aussi annoncé l’aide de l’armée pour la remise en état des réseaux d’eau et le déploiement de 200 Starlinks (systèmes de liaison satellite de la société américaine SpaceX) pour assurer les communications en urgence. Il entend également proposer au président de la République un “plan vigilance”, associant armée et gendarmerie, pour “surveiller” les établissements scolaires face aux menaces d’incendie et de pillages.Face à l’immigration irrégulière – le département compte 320.000 habitants selon l’Insee, mais peut-être 100.000 à 200.000 de plus avec les sans-papiers -, M. Bayrou a plaidé pour un “recensement général et précis de la population”. Revenir sur le droit du sol à Mayotte, déjà restreint dans l’archipel, “est une question qu’il faut se poser”, a-t-il dit.Sur le plan économique, il a notamment annoncé la mise en place à Mayotte d’une “zone franche globale exemptant (d’impôts) toutes les entreprises pour une durée de cinq ans”.Chido, cyclone le plus dévastateur à Mayotte depuis 90 ans, a causé le 14 décembre la mort d’au moins 39 personnes et fait plus de 5.600 blessés, selon un bilan publié dimanche dernier par la préfecture.

Fonderie de Bretagne: des responsables syndicaux appellent Macron à intervenir auprès de Renault

Dans une lettre ouverte adressée à Emmanuel Macron, plusieurs responsables syndicaux ainsi que des députés appellent le président de la République à intervenir auprès de Renault pour que le constructeur s’engage à maintenir des commandes jusqu’en 2028 pour la Fonderie de Bretagne (FDB), menacée de fermeture.”Nous refusons que la fermeture de la Fonderie de Bretagne devienne le symbole de la désindustrialisation du pays et de l’impuissance de l’État à se faire respecter par les grands groupes français”, est-il écrit dans la lettre, signée entre autres par la secrétaire générale de la CGT Sophie Binet et le président de la CFE-CGC François Hommeril. Plusieurs députés et élus bretons ont également signé la missive, qui déplore le refus de Renault “de garantir la moindre part de marché à FDB, préférant délocaliser sa production en Turquie, en Espagne et au Portugal”.La Fonderie de Bretagne, qui emploie 350 personnes à Caudan (Morbihan) dans la fabrication de pièces en fonte pour l’automobile, “a été construite par et pour Renault après un long combat au début des années 60”.Le “désengagement soudain” du constructeur fait peser la menace d’une fermeture de l’usine, écrivent les signataires. Renault représentait jusqu’ici 95% du chiffre d’affaires de l’usine. Alors que le fonds allemand Private Assets s’était porté candidat pour une reprise, s’engageant “à apporter 11.000 tonnes par an de productions nouvelles (…) permettant de sortir rapidement de la dépendance commerciale envers le secteur de l’automobile”, Renault a refusé de maintenir ses commandes jusqu’en 2028, “le temps pour permettre la montée en charge de la diversification”.”L’État dispose de leviers pour imposer à Renault de jouer le jeu du made in France”, insistent les signataires de la lettre. Le groupe a touché 298 millions d’euros d’aides publiques en 2023 et a bénéficié “d’un prêt garanti par l’État de 4 milliards pendant le Covid”, écrivent-ils.L’Etat français détient également 15% du capital du constructeur. “L’issue tient à un fil : l’engagement de Renault”, conclut la lettre, appelant Emmanuel Macron à intervenir auprès de la direction du constructeur.

Saint-Denis devient la deuxième ville d’ÃŽle-de-France sans effacer les tensions

Fusion permettant de meilleurs services publics pour ses promoteurs, “absorption” à des fins politiciennes pour ses détracteurs: la commune nouvelle de Saint-Denis, deuxième ville d’ÃŽle-de-France après Paris, est entrée en vigueur mercredi mais n’a pas fini d’alimenter les querelles.Pour marquer cette fusion entre Saint-Denis et sa voisine Pierrefitte-sur-Seine, votée au printemps dernier, maires et élus de la majorité socialiste avaient prévu un coupage de ruban symbolique, à un carrefour où se font encore face les deux panneaux.Un geste qui a ulcéré une Pierrefittoise membre de l’association “Stop Fusion Pierrefitte Saint-Denis” habitant à la limite des deux anciennes communes. Vitupérant contre une “stratégie politique hallucinante”, elle a interpellé mercredi plusieurs élus présents avant de rentrer chez elle. Les édiles de ces villes de la Seine-Saint-Denis, Mathieu Hanotin (Saint-Denis) et Michel Fourcade (Pierrefitte-sur-Seine), avaient surpris avec leur décision de fusion annoncée en avril 2023.Les deux maires socialistes avaient mis en avant qu’en devenant la deuxième commune d’ÃŽle-de-France, derrière Paris et devant Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine), la ville nouvelle pèserait plus au niveau national pour plusieurs arbitrages, notamment financiers, et pourrait également obtenir de nouvelles marges de manoeuvre pour investir.Cette fusion engendrera par ailleurs une baisse d’impôts pour les habitants de Pierrefitte qui pourront également bénéficier de la cantine scolaire et de la politique de lutte contre l’habitat indigne de Saint-Denis.- “Réservoir de voix” socialistes -Avec officiellement 149.781 habitants, selon les services de la mairie, la commune nouvelle pourra de justesse obtenir une dotation réservée aux communes fusionnées totalisant moins de 150.000 habitants. La nouvelle collectivité recevra ainsi 15 euros par habitant pendant trois ans, soit un total d’environ 6,74 millions d’euros.Mais la dotation “ne sera pas suffisante pour absorber la diminution des impôts sur Pierrefitte”, a déclaré à l’AFP Sofia Boutrih, conseillère municipale PCF à Saint-Denis et cheffe de file de l’opposition à M. Hanotin, qui s’inquiète de “difficultés en termes d’organisation”.Pour les opposants à la fusion, le projet est avant tout une manÅ“uvre politique afin d’acquérir “un réservoir de voix” socialistes en vue des prochaines élections municipales de mars 2026, alors que Mathieu Hanotin avait ravi en 2020 la ville, aux mains des communistes depuis la Libération.”Les voix ne nous appartiennent pas”, a répondu mercredi Michel Fourcade, qui devient premier adjoint de la commune nouvelle aux côtés de M. Hanotin, tout en restant maire de la commune déléguée de Pierrefitte-sur-Seine.”Il faut bien (que les oppositions) aient quelque chose à dire”, évacue-t-il.Prenant acte de la fusion, Mme Boutrih ne va “pas faire campagne sur la défusion”.Elle promet en revanche, si elle arrive à la tête de la mairie en 2026, de mener un audit avant de consulter la population sur la nécessité de poursuivre ou non, rappelant que le mariage des deux villes n’étaient pas dans les programmes des deux maires lors des dernières élections municipales.- Diminution du nombre d’élus -Le processus de fusion est permis par une loi de 2010 enrichie par d’autres textes. Sont surtout visés les villages et petites communes rurales dans un pays qui a longtemps compté plus de 36.000 communes, avec le risque d’en voir certaines sans gouvernance faute de candidats aux élections, et au prix parfois d’un piètre service public.En ce sens, le mariage de grosses villes est “atypique”, avait concédé en mai dernier Françoise Gatel, alors sénatrice centriste d’Ille-et-Vilaine et aujourd’hui ministre déléguée chargée de la Ruralité, à l’origine d’une loi en 2019 sur les communes nouvelles.Pour être effective, la fusion doit être votée en conseil municipal sans consultation obligatoire de la population, puis validée en préfecture, qui vérifie le respect de la procédure.Le 31 mai 2024, le projet de la commune nouvelle de Saint-Denis avait été voté à 45 voix pour sur 55 à Saint-Denis et 26 pour sur 36 à Pierrefitte.Le conseil municipal d’installation se tiendra samedi à l’hôtel de ville de Saint-Denis, rassemblant les 94 conseillers municipaux.Aux prochaines élections municipales, le nombre d’élus sera sensiblement diminué – possiblement autour de 60. 

A la peine, Macron ressort la carte du référendum

En 2025, “je vous demanderai” de “trancher” certains “sujets déterminants”: par cette formule, délibérément vague, Emmanuel Macron a relancé l’option du référendum, souvent évoquée voire promise depuis 2017 mais jamais mise en oeuvre. Une tentative de reprendre la main pour un président affaibli comme jamais.- Qu’a dit le chef de l’Etat? -Dans ses voeux du Nouvel-An mardi soir, Emmanuel Macron n’a pas prononcé le mot “référendum”. Evoquant la nécessité de préparer le pays aux défis du prochain quart de siècle, il a souligné les “choix à faire pour notre économie, notre démocratie, notre sécurité, nos enfants”.C’est apparemment sur un ou plusieurs de ces sujets aussi “déterminants” que vastes qu’il entend demander l’avis des Français.De quelle manière? Son entourage reconnaît que cela ne peut se faire que par un référendum ou alors par la piste, moins ambitieuse, d’une nouvelle convention citoyenne, après celles sur le climat et la fin de vie. Mais l’Elysée refuse d’en dire davantage sur les intentions présidentielles.- Est-ce nouveau? -Macron et le référendum, c’est en fait un serpent de mer: il en a souvent parlé depuis qu’il est entré à l’Elysée il y a bientôt huit ans, sans jamais y recourir.Dès l’été 2017, à peine élu, il avait envisagé de soumettre aux électeurs une vaste réforme des institutions qui n’aboutira finalement jamais. En 2019, alors qu’il tente de s’extirper de la crise des gilets jaunes, il caresse aussi pareille consultation sur des solutions nées du grand débat national, mais ne passe pas à l’acte.Rebelote à la fin du premier quinquennat, lorsqu’il promet un référendum sur l’introduction de la défense de l’environnement dans la Constitution, à l’issue d’une convention citoyenne sur le climat: il doit finalement y renoncer faute d’accord entre l’Assemblée nationale et le Sénat, censés voter dans les mêmes termes une révision constitutionnelle avant qu’elle soit définitivement adoptée.Lors du second quinquennat, privé de majorité absolue, Emmanuel Macron réunit les forces politiques en quêtes de compromis, et prévoit de soumettre à référendum certains projets qui émaneront de ces discussions.Alors que la droite et l’extrême droite réclament un vote sur l’immigration, il propose même de modifier l’article 11 de la Constitution afin de le rendre possible en élargissant le champ du référendum aux “questions de société” qui en sont pour l’heure exclues. Mais l’idée est abandonnée faute de consensus.- Un référendum sur quoi? -En l’état, cet article 11 restreint donc les sujets qui pourraient faire l’objet d’une consultation électorale en 2025. Exit l’immigration, mais aussi la légalisation d’une forme d’euthanasie, autre question fréquemment évoquée. “Dès lors que les questions sociétales sont exclues, il n’y a pas tellement de sujets consensuels pour un référendum”, explique à l’AFP le constitutionnaliste Benjamin Morel, qui n’envisage pas que le chef de l’Etat interroge les Français sur les retraites, comme l’a longtemps demandé la gauche, tant le risque de désaveu est fort.Les électeurs pourraient donc être appelés à trancher des sujets “pas très concernants”, estime-t-il.Dans le camp présidentiel, certains ont évoqué ces derniers temps un possible référendum pour instaurer la proportionnelle aux élections législatives. Le Premier ministre François Bayrou, partisan de longue date d’un tel mode de scrutin, n’y est pas opposé, selon une source gouvernementale. Mais il n’est pas certain que les électeurs se déplaceraient en masse sur une question si éloignée de leurs préoccupations quotidiennes.- Un pari risqué? -Aucun référendum n’a été organisé en France au niveau national depuis 20 ans — alors qu’il y en avait eu jusque-là neuf sous la Ve République née en 1958. Et pour cause: le dernier, celui de 2005 sur un projet de Constitution européenne, s’est soldé par une victoire du “non” qui a traumatisé la classe dirigeante.Si Emmanuel Macron ressort cette carte, c’est qu’il n’a plus beaucoup d’atouts en poche. Depuis qu’il a dissous l’Assemblée, et perdu les législatives dans la foulée, il est privé d’une grande part de son pouvoir et cherche une manière de reprendre la main, selon de nombreux macronistes.Mais la tendance de plus en plus “plébiscitaire” du référendum serait un “danger” pour Emmanuel Macron, relève Benjamin Morel. “L’opposition en ferait immédiatement un plébiscite pour ou contre lui”, prédit-il, et sa popularité étant au plus bas, le risque de défaite serait élevé.Le précédent de 1969, quand le général de Gaulle démissionna après avoir essuyé un “non” référendaire, planerait alors sur le chef de l’Etat. “Si on devait avoir un référendum raté aujourd’hui, ça augmenterait les appels à la démission d’Emmanuel Macron. et donc ce serait un outil d’instabilité”, affirme le constitutionnaliste.

Le ministre de la Santé veut “étudier” la voie du cannabis médical

Le ministre chargé de la Santé, Yannick Neuder, a déclaré mercredi vouloir “étudier” la voie du cannabis médical en France, tout en se disant opposé à une légalisation de son usage récréatif.L’année 2025 devait voir l’arrivée en France de traitements à base de cannabis à des fins thérapeutiques, à la suite d’une période d’expérimentation menée auprès de quelques milliers de patients, qui s’est achevée le 31 décembre 2024. Mais le flou règne toujours sur leur avenir, en attendant une décision du gouvernement.Les patients qui sont actuellement dans l’expérimentation pourront, jusqu’au 30 juin prochain, “continuer à le prendre en attendant de réorganiser, de consulter pour savoir si on fait une filière autour de cette nouvelle source de médicaments”, a rappelé M. Neuder.”Je pense qu’il faut étudier cette voie de cannabis thérapeutique parce que ça couvre un champ de douleurs rebelles qui ne sont souvent pas soulagées par d’autres médicaments”, comme dans “la cancérologie, les raideurs, les algies faciales”, a détaillé le ministre à l’issue d’une visite à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris.En revanche, “je suis toujours contre le cannabis récréatif”, a-t-il rappelé, jugeant possible de parvenir à une “position très équilibrée” sur le sujet.Le nouveau ministre de la Santé a, par ailleurs, indiqué avoir débuté le “Dry January” (Défi de janvier), mouvement qui invite à ne pas boire d’alcool pendant un mois, en ne buvant “que de l’eau pétillante” dans l’avion qui le ramenait en métropole après son déplacement à Mayotte. Député LR de l’Isère, le cardiologue avait été critiqué à l’automne pour des propos jugés complaisants envers les viticulteurs, après s’être opposé à une hausse générale des taxes sur l’alcool.

Passe d’armes Lecornu-Mélenchon après des frappes françaises contre l’EI en Syrie

Le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, a qualifié mercredi d'”irresponsable” un commentaire du leader insoumis Jean-Luc Mélenchon affirmant que “la France bombarde en Syrie”, après des frappes françaises contre le groupe Etat islamique (EI).M. Lecornu avait annoncé mardi sur X “des frappes ciblées contre des sites de Daech” (Etat islamique en arabe) sur le sol syrien, dans le cadre de la coalition antijihadiste internationale, première opération de ce type pour la France depuis deux ans.Le ministère des Armées avait précisé à l’AFP que des avions de chasse Rafale et des drones Reaper avaient envoyé sept bombes sur deux objectifs militaires de l’EI dans le centre du pays.”La France bombarde en Syrie”, a commenté mardi soir, toujours sur X, le responsable du parti La France insoumise. “Sans doute quelqu’un pensera à informer les députés du pourquoi et du comment de cette intervention. Si tel est le bon plaisir du prince”, a ironisé M. Mélenchon.Sur X, M. Lecornu a jugé cette déclaration “aussi grave qu’irresponsable”, dénonçant “une désinformation politicienne”.La France participe au combat contre l’EI, au sein de la coalition internationale “Inherent Resolve”, depuis 2014 en Irak et 2015 en Syrie, à travers l’opération Chammal, a-t-il rappelé. Le Parlement français a autorisé la prolongation de cette participation le 13 janvier 2015, concernant l’engagement en Irak, et le 25 novembre 2015 pour le territoire syrien, a ajouté le ministre des Armées.La chute de Bachar Al-Assad, début décembre, a été provoquée par l’offensive éclair de forces rebelles syriennes, menées par un groupe sunnite radical.Elle entraîne une recomposition totale de la Syrie et fait aussi craindre une résurgence des activités de l’EI, historiquement resté très actif en Irak et en Syrie, même après la fin de son califat (2014-2019).Le 8 décembre, le jour où les rebelles syriens ont pris Damas, Washington avait annoncé des frappes sur plus de 75 cibles de l’EI. 

La base de l’armée française sera rétrocédée à la Côte d’Ivoire en janvier, annonce le président Ouattara

La base militaire française d’Abidjan va être rétrocédée à la Côte d’Ivoire en janvier, a annoncé mardi soir le président ivoirien Alassane Ouattara, conformément à la politique de réaménagement du dispositif militaire français en Afrique. “Nous pouvons être fiers de notre armée dont la modernisation est désormais effective. C’est dans ce cadre que nous avons décidé du retrait concerté et organisé des forces françaises en Côte d’Ivoire”, a déclaré M. Ouattara, dans son allocution de fin d’année. “Ainsi, le camp du 43e BIMA, le bataillon d’infanterie de marine de Port-Bouet (une commune d’Abidjan), sera rétrocédé aux forces armées de Côte d’Ivoire dès ce mois de janvier 2025”, a-t-il poursuivi.Il a précisé que le camp serait baptisé du nom du Général Ouattara Thomas d’Aquin, le premier chef d’état-major de l’armée ivoirienne.La France a décidé de reconfigurer sa présence militaire en Afrique, après avoir été chassée de trois pays sahéliens gouvernés par des juntes hostiles à Paris, le Mali, le Burkina Faso et le Niger. Le mois dernier, à quelques heures d’intervalle, le Sénégal et le Tchad ont à leur tour annoncé le départ des militaires français de leur sol et officialisé une “réorganisation”.La France a rétrocédé le 26 décembre une première base militaire au Tchad, à Faya dans l’extrême nord désertique du pays.La Côte d’Ivoire reste un allié important de la France en Afrique de l’ouest. Quelque 1.000 soldats étaient déployés au 43e BIMA, notamment dans la lutte contre les jihadistes qui frappent régulièrement le Sahel et le nord de certains pays du golfe de Guinée. Mardi soir, le président Ouattara a par ailleurs évoqué la présidentielle d’octobre 2025, assurant que l’élection serait “apaisée”, “transparente et démocratique”. M. Ouattara, qui aura 83 ans mercredi, ne s’est pas encore prononcé sur l”éventualité d’une candidature à un quatrième mandat.

France: le budget temporairement reconduit en 2025, mais limité aux “dépenses essentielles”

Dépourvu d’un budget en bonne et due forme pour 2025, le gouvernement a reconduit in extremis les plafonds de crédits des ministères initialement accordés pour 2024, mais compte les limiter aux “dépenses essentielles” jusqu’à l’adoption d’un budget pour l’Etat.A partir du 1er janvier, les ministères pourront continuer d’engager des dépenses dans la limite de ce que prévoyait la loi de finances initiale de 2024, selon un décret publié mardi au Journal officiel.Ils devront toutefois ne consommer que “le minimum de crédits que le gouvernement juge indispensable pour poursuivre l’exécution des services publics”, a indiqué le ministère des Comptes publics à l’AFP, notamment ce qui concerne les “dépenses essentielles”.Cela inclut, entre autres, le paiement des salaires des fonctionnaires ou le versement des prestations sociales. Mais, par exemple, “aucune création nette d’emplois n’interviendra pendant” cette période, précise une circulaire envoyée aux ministres.Les dépenses de fonctionnement sont limitées à celles “strictement nécessaires”, et les ministères ne devront pas conclure de nouveaux contrats, prendre de nouvelles participations financières ou réaliser de nouveaux investissements, sauf s’ils sont “absolument indispensables”.Consulté par l’AFP, ce document précise que 75% des crédits accordés mardi par le décret seront gelés début 2025.Ce gel de crédits se fera jusqu’à l’adoption par le Parlement d’un budget pour 2025. D’autres crédits pourraient toutefois être débloqués si le budget tardait à être adopté.Le Premier ministre François Bayrou espère une adoption “à la mi-février”, sans toutefois être “sûr d’y arriver”. Il compte pour ce faire repartir de “la copie qui a été votée” au Parlement avant la censure.Pour le député LFI et président de la commission des Finances à l’Assemblée nationale Eric Coquerel, il y a urgence, car les reports des crédits accordés en 2024 mais non dépensés doivent être validés d’ici le 15 mars. “Si aucun budget n’est voté d’ici là, 16 milliards d’euros qui ont été gelés au printemps dont 4 ont été annulés, seront considérés comme perdus”, a-t-il dit à un journaliste de l’AFP.Prêt aux “compromis” avec l’opposition, le nouveau ministre de l’Économie Éric Lombard doit inviter tous les partis représentés au Parlement à venir en discuter à Bercy.- Une loi spéciale dans l’urgence -Le précédent gouvernement avait présenté en octobre son projet de budget pour 2025, déficitaire comme c’est le cas en France depuis 1975 malgré les économies envisagées. Parmi les pistes proposées, comme la désindexation partielle des retraites l’an prochain, certaines ont déplu aux députés du Rassemblement national et de la gauche, qui ont voté le 4 décembre la censure du gouvernement, empêchant l’adoption du projet de budget.Dans l’attente de l’adoption d’un nouveau budget, le Parlement a voté mi-décembre une loi spéciale qui permet à l’exécutif de continuer de prélever l’impôt, d’emprunter pour financer les dépenses de l’Etat et de la Sécurité sociale et aux ministères de consommer les crédits sur la base du budget 2024. La loi spéciale ne permet toutefois pas de pratiquer la traditionnelle indexation sur l’inflation du barème de l’impôt sur le revenu au 1er janvier, ce qui ne devrait pas avoir d’impact dans l’immédiat, mais pourrait augmenter les impôts de certains ménages après le dépôt de leur déclaration de revenus au printemps, si aucun budget n’était adopté d’ici là.- Déficit excessif -Autre conséquence: les retraites de base vont être davantage augmentées que ce que prévoyait le gouvernement de M. Barnier dans son projet, à 2,2%.Pareillement, le bouclier tarifaire sur l’électricité prendra fin au 1er février mais sans la hausse de taxe envisagée. Une aubaine pour les ménages qui bénéficieront ainsi d’une baisse de 14% de leur facture.La reconduction du budget intervient alors que la dette publique de la France a atteint fin septembre 3.303 milliards d’euros, soit 113,7% du PIB, l’une des plus élevées de la zone euro, tandis que le déficit public est attendu à 6,1% du PIB cette année, ce qui vaut au pays une procédure pour déficit excessif par la Commission européenne.M. Lombard souhaite que dans le budget qui sera voté en 2025 le déficit public soit fixé “un peu au-dessus de 5 %” du PIB, “de façon à protéger la croissance”. La réduction du déficit implique selon lui d’éventuelles hausses d’impôt “très limitées” mais surtout “des économies supplémentaires”.Le journal l’Opinion indiquait mardi soir que le ministre de l’Economie allait réviser à la baisse la prévision de croissance pour 2025 à 0,8% contre les 1,1% retenus par le gouvernement Barnier dans son projet de budget.Contacté par l’AFP, le ministère de l’Economie n’a pas souhaité commenter cette information.