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Nicolas Sarkozy exclu de la Légion d’honneur après sa condamnation dans l’affaire des écoutes

Une sanction rarissime pour un ancien président: Nicolas Sarkozy a été exclu de la Légion d’honneur après sa condamnation, devenue définitive, à un an de prison ferme pour corruption dans l’affaire des écoutes, selon un arrêté publié dimanche au Journal officiel.L’ex-président (2007-2012), également exclu de l’ordre national du Mérite, devient le deuxième chef de l’Etat français privé de cette distinction après le maréchal Pétain, à qui la Légion d’honneur avait été retirée après sa condamnation en août 1945 pour haute trahison et intelligence avec l’ennemi.”Nicolas Sarkozy prend acte de la décision prise par le Grand Chancelier (de la Légion d’honneur, NDLR). Il n’a jamais fait de cette question une affaire personnelle”, a réagi son avocat Patrice Spinosi dans une déclaration à l’AFP.Cette sanction disciplinaire, sur laquelle le président Emmanuel Macron avait exprimé des réserves, était attendue depuis que la condamnation de l’ancien chef de l’Etat dans l’affaire des écoutes a été rendue définitive par le rejet d’un pourvoi par la Cour de cassation en décembre.Dans ce dossier, M. Sarkozy a été reconnu coupable d’avoir, en 2014, tenté de corrompre un magistrat de la Cour de cassation, Gilbert Azibert, dans l’espoir d’obtenir des informations confidentielles, avec l’aide de son avocat Me Thierry Herzog. Tous trois ont été condamnés à trois ans de prison dont un ferme.Avec le rejet de son ultime recours en France, Nicolas Sarkozy était sous le coup d’une exclusion de la Légion d’honneur qui est automatique quand un récipiendaire est définitivement condamné pour un crime ou écope d’une peine d’emprisonnement égale ou supérieure à un an ferme. Dans ces cas, le retrait est “de droit”, avait souligné en mars le Grand chancelier de la Légion d’honneur, le général François Lecointre, qui a signé l’arrêté privant Nicolas Sarkozy des deux titres dont il était grand-croix, grade le plus élevé.L’ancien président a toutefois déposé un recours devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) qui “est toujours pendant”, a fait valoir son avocat dimanche, disant espérer une annulation de sa condamnation et, en corollaire, du retrait de la Légion d’honneur. “Je note qu’il y a un recours contre la décision de justice. Cette affaire n’est donc pas encore tout à fait terminée”, a abondé le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot.- “Indigne” -A droite, des voix ont dénoncé la sanction infligée à M. Sarkozy et fustigé tout parallèle avec le retrait de la Légion d’honneur de Pétain.”Ce lien avec le maréchal Pétain est indigne”, a affirmé la porte-parole du gouvernement Sophie Primas (LR), se disant “un peu réservée non pas sur la règle, mais sur ce qu’elle entraîne comme comparaison”.”C’est une règle, mais c’est aussi une honte”, a déploré le secrétaire général de LR, Othman Nasrou.Louis Sarkozy a, lui, minimisé la portée de la sanction infligée à son père, assurant ressentir, à son égard, “fierté et honneur aujourd’hui comme tous les jours”. Fin avril, Emmanuel Macron avait lui-même exprimé des réticences à l’idée de voir son lointain prédécesseur déchu de la Légion d’honneur. “De mon point de vue, de là où je suis, je pense que ce ne serait pas une bonne décision”, avait-il déclaré, même si le président ne joue aucun rôle dans les exclusions automatiques liées à des condamnations pénales.A gauche, la décision a été saluée au nom de l’égalité devant la loi.”Les Français ont beaucoup de mal à comprendre que la justice devrait s’appliquer de manière différente en fonction des gens”, a déclaré le député LFI Manuel Bompard.Le député écologiste Benjamin Lucas s’est, lui, félicité que “la République prive de ses privilèges et de son influence institutionnelle celui qui a déshonoré sa fonction”.En vertu de l’arrêté publié dimanche, les deux coprévenus de Nicolas Sarkozy, Gilbert Azibert et Thierry Herzog, sont eux aussi exclus de la Légion d’honneur. Outre celle des écoutes, Nicolas Sarkozy est mis en cause dans plusieurs affaires et a comparu début 2025 pour des soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle de 2007. Le jugement sera rendu fin septembre. 

PS: pas d’accord entre la direction et les opposants d’Olivier Faure

Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, et son concurrent Nicolas Mayer-Rossignol, ne feront pas la “synthèse” tant attendue pour tenter de rassembler le parti, ont annoncé dimanche, au dernier jour du congrès, les opposants d’Olivier Faure.Au cour de ce congrès, la direction du premier secrétaire réélu Olivier Faure et ses opposants, menés par le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol qui a échoué de peu à devenir le patron du PS, se sont écharpés sur la relation que le PS doit entretenir avec La France insoumise.Les deux courants étaient proches d’un accord sur un texte de synthèse, mais le camp de Nicolas Mayer-Rossignol a voulu faire insérer dans la nuit de samedi à dimanche la phrase suivante: “Nous ne ferons pas d’accord national et programmatique aux législatives avec LFI”.Ce que le camp d’Olivier Faure a refusé de faire. Le premier secrétaire a régulièrement affirmé que son parti n’irait “pas derrière Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle” de 2027 et qu’il n’y aurait pas d’accord national aux municipales avec les Insoumis.Mais, en cas de dissolution de l’Assemblée nationale et de risque d’accès de l’extrême droite au pouvoir, il refuse d’exclure des discussions avec LFI. “Nous regrettons que cet amendement n’ait pas été accepté. C’était le seul amendement qui nous séparait d’un accord”, a indiqué dimanche devant la presse Nicolas Mayer-Rossignol.Il a déploré une nouvelle fois un manque de clarté, estimant que le sujet de la relation à LFI “a été caché” par la direction, qui “faisait croire que c’était derrière nous”.”Aucune synthèse n’est possible de notre point de vue”, a renchéri le député de l’Eure Philippe Brun, l’un de ses proches: “Nous ne pouvons accepter une synthèse à vil prix”. Dans le camp d’Olivier Faure, l’eurodéputé Pierre Jouvet a expliqué que la direction refusait de “se positionner en permanence par rapport LFI”, et n’avait “aucune obsession permanente” vis-à-vis de la formation de Jean-Luc Mélenchon.A ce stade, les discussions sont toujours en cours avec le courant de Boris Vallaud pour aboutir à un pacte de gouvernance, a précisé le courant Faure. A l’issue du congrès, “tout le monde sera associé, notamment dans la préparation des élections municipales et dans la définition du projet du Parti socialiste”, a assuré M. Jouvet.

Le conclave sur les retraites, des portes qui claquent et de fragiles discussions

C’est l’heure de vérité mardi pour le conclave sur les retraites, curieux objet politico-social voulu par François Bayrou, après six mois d’éclats de voix à l’extérieur, et de fragiles discussions à l’intérieur.”Je pense que la possibilité existe de trouver un accord dynamique”, a confié le Premier ministre à la Tribune Dimanche. L’idée d’un conclave sur les retraites est proposée le 14 janvier dans son discours de politique générale par le Premier ministre, qui cherche à éviter la censure de son jeune gouvernement en faisant une concession au PS. Sous l’oeil des macronistes gardiens de la réforme de 2023 qui prévoit le passage à 64 ans de l’âge légal, François Bayrou n’accorde pas la suspension réclamée par les socialistes.Mais il propose de rassembler les partenaires sociaux pour “rechercher une voie de réforme nouvelle”, “sans aucun totem et sans aucun tabou, pas même l’âge de la retraite”. Seule “condition”: ne pas “dégrader l’équilibre financier du système” de retraites.Trois jours après, tous les partenaires sociaux se retrouvent avec François Bayrou et plusieurs ministres pour lancer le chantier. Devant la presse, le chef du gouvernement évoque un lieu où les partenaires sociaux pourraient se retrouver sans pression, avec des idées jaillissant “autour de la machine à café”. Premier hic, le 27 février, après la remise d’un rapport de la Cour des comptes plantant le décor sur le plan financier (sans modifications, le déficit du système atteindra près de 15 milliards d’euros en 2035, puis autour de 30 milliards d’euros en 2045), FO claque la porte dès la première réunion.Le syndicat dénonce une “mascarade”, les discussions n’ayant qu’un seul but, “instrumentaliser” les partenaires sociaux.  – “Adulte dans la pièce” -Pour FO, le gouvernement demande désormais aux partenaires sociaux d’assurer l’équilibre financier du régime des retraites en 2030, ce que même la réforme Borne de 2023 n’est pas parvenue à faire puisque le déficit est prévu à 6,6 milliards d’euros. Les premiers échanges entre patronat et syndicats ne prêtent pas à l’optimisme. “On ne peut pas dire que le patronat ait été ouvert sur quoi que ce soit”, constate Yvan Ricordeau, négociateur de la CFDT.Sous la houlette de Jean-Jacques Marette, ancien directeur des retraites complémentaires Agirc-Arrco, et avec le soutien des services de l’Etat qui chiffrent notamment les différentes options mises sur la table, les discussions s’installent néanmoins, cahin-caha.Le 16 mars, François Bayrou restreint un peu plus la marge de manoeuvre des partenaires sociaux, en affirmant qu’il n’y aura pas de retour à 62 ans.Les syndicats sont furieux. La CGT claque à son tour la porte le 19, fustigeant “le durcissement des positions” du Premier ministre, “sur injonction du Medef”.La CFDT reste. “On est aujourd’hui dans un moment extrêmement important pour les travailleurs et les travailleuses et ils ont besoin d’avoir des représentants qui agissent en responsabilité” estime Marylise Léon, sa N.1, qui se sent “un peu la seule adulte dans la pièce”. L’U2P, l’union patronale des artisans, avait quitté la veille les discussions, pour des raisons opposées: selon elle, l’équilibre du régime des retraites “imposera de repousser l’âge légal de départ au-delà des 64 ans”.Les partenaires sociaux restants – Medef et CPME côté patronal, CFTC, CFDT, et CFE-CGC – décident de “s’autonomiser” en fixant leur propre feuille de route. – Chaise vide -Etabli non sans mal le 3 avril, ce document fait une large part aux réflexions sur le “pilotage” du système des retraites : les partenaires sociaux cherchent les moyens de reprendre la mains sur les grands choix du système, notamment sur la fixation de l’âge de départ ou le niveau des pensions.La CFTC ne partage pas cette nouvelle ambition, sèche des réunions mais ne s’en va pas.Le 5 juin, après des semaines de palabres où les sujets qui fâchent sont tenus en lisière, les discussions rentrent dans le dur. C’est le “money time”, explique Marylise Léon, ce moment délicat ou chacun énumère ses lignes rouges, ses demandes et peut-être aussi ses concessions. Sans surprise, le Medef reste inflexible sur les 64 ans. La discussion semble plus ouverte sur ce qui est de rééquilibrer la réforme Borne en faveur des femmes ayant eu des enfants, ou sur l’invalidité et la reconnaissance des travaux pénibles. Mais le Medef exige que ces aménagements se fassent à coût constant.Et la question des 6,6 milliards d’euros à trouver pour rétablir l’équilibre financier en 2030 reste entière. Des options permettant de faire contribuer les retraités sont sur la table, comme une sous-indexation des retraites, une hausse du taux de CSG pour les retraités les plus aisés. Politiquement inflammable. Pour l’instant, les entreprises n’ont proposé aucune contribution. Le gouvernement envisagerait lui une prime “seniors”. “Si on est cinq à signer, c’est un vrai engagement; si nous ne sommes que trois à signer (les syndicats), ça ne serait déjà pas du tout la même chose”, prévient la CFTC. Selon des propos rapportés par La Tribune Dimanche, François Bayrou laisse lui planer le doute sur une transposition législative: “tout dépendra si l’accord comporte ou non des dispositions législatives”. 

Mobilisations en France pour la Palestine à l’appel de syndicats et partis de gauche

L’appel de syndicats, partis de gauche et collectifs en faveur de la Palestine et la paix à Gaza a rassemblé samedi des milliers de manifestants à travers la France, notamment à Paris où le plus gros cortège a défilé.  Cinq syndicats, CFDT, CGT, Unsa, Solidaires et FSU rejoints par les partis de gauche comme LFI, PS, PCF et EELV, avaient appelé à mobiliser “massivement” dans le cadre d’un weekend mondial de mobilisations.105 actions ont été répertoriées en France selon une source policière qui a compatbilisé un total de 17.300 participants sans “aucun incident notable”.  A Paris, entre République et Nation, la préfecture de police a compté 9.000 personnes. La CGT et LFI ont comptabilisé 150.000 participants. Plusieurs députés LFI, le chef de file du mouvement Jean-Luc Mélenchon et l’eurodéputée Rima Hassan étaient présents dans le cortège.”Notre responsabilité politique, citoyenne, morale, éthique, elle consiste à dévier, à désobéir, et à mener toutes les actions nécessaires que nous permettent de faire respecter le droit international, de mettre un terme au génocide”, a lancé Rima Hassan détenue pendant trois jours en Israël suite à l’arraisonnement d’un voilier humanitaire sur lequel elle naviguait avec d’autres militants en direction de Gaza.Dans la manifestation, les participants dénonçaient l’indifférence de l’opinion publique ou la position de la France jugée conciliante voire “complice” du gouvernement Netanyahu. “On ne veut pas que ce qui se passe à Gaza soit passé sous silence. Tous les jours, on entend qu’il y a eu 30, 60 morts. C’est devenu le quotidien, on ne le voit plus et j’ai peur qu’avec ce qui se passe avec l’Iran ce soit encore plus invisibilisé”, a déclaré Eve, 63 ans, qui n’a pas souhaité dévoiler son nom. – “On se sent impuissant ” -L’appel à mobilisation a été lancé avant l’escalade militaire entre Israël et l’Iran, distants de plus de 1.500 km, qui fait craindre un conflit prolongé susceptible d’engloutir la région, selon des experts.D’autres manifestations étaient organisées en France comme à Marseille, Rennes, Toulouse, Lyon ou Romans-sur-Isère (Drôme) où 670 personnes ont manifesté selon la police. “On se sent impuissant. Tout ce qu’on peut faire, c’est venir et manifester contre le génocide à Gaza, dire aux Palestiniens qu’on ne les oublie pas”, a dit à l’AFP Adeline Hacquin dans le cortège rennais où la préfecture a comptabilisé 1.500 participants.A Toulouse, la mobilisation a rassemblé 3.000 participants d’après les organisateurs, 1.300 selon la police. A Lille, Marie-Dominique Ville, 73 ans, venue pour la première fois manifester pour la Palestine, a “très peur du bilan qu’on fera quand tout cela sera fini: on découvrira trop tard le massacre qui a été fait. La cause palestinienne me semble juste, il leur faut un pays.”Si le chef de l’Etat Emmanuel Macron a rappelé vendredi soir la “détermination” de la France à reconnaître l’Etat de Palestine “quelles que soient les circonstances”, Myra Gharbi, professeure d’anglais présente à la manifestation marseillaise, se dit “très pessimiste, il y a une grande hypocrisie. Macron a fait quelques déclarations pour nous calmer mais là c’est reparti de plus belle”.Rompant une trêve de deux mois, Israël a repris son offensive à la mi-mars sur la bande de Gaza, et a intensifié ses opérations militaires le 17 mai, dans le but affiché d’anéantir le mouvement islamiste palestinien Hamas, libérer les derniers otages restants et prendre le contrôle du territoire.Plus de 54.880 Palestiniens, majoritairement des civils, ont été tués dans l’offensive israélienne de représailles à Gaza, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.L’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.219 personnes du côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP établi à partir de données officielles. Sur les 251 personnes alors enlevées, 54 restent retenues à Gaza, dont au moins 32 sont mortes, selon les autorités israéliennes.

Congrès PS: Olivier Faure officiellement réélu avec 51,15% des voix

Olivier Faure a été officiellement réélu samedi premier secrétaire du Parti socialiste avec 51,15% des voix, au deuxième jour du congrès du parti, à Nancy.Sa victoire, face à son concurrent Nicolas Mayer-Rossignol, le maire de Rouen, avait été actée (à 50,9%) à l’issue du vote des militants le 5 juin dernier, mais les résultats dévoilés à ce moment là n’intégraient pas le vote de certains territoires ultramarins, comme la Guadeloupe ou la Martinique.Carton rosé levé à la main, les délégués du congrès ont ratifié les résultats officiels: sur 25.164 votants (et 24.809 exprimés), Olivier Faure obtient 51,15% des suffrages (12.689 voix), contre 48,85% pour Nicolas Mayer-Rossignol (12.120 voix).Le premier secrétaire, réélu pour la quatrième fois à la tête du PS, doit désormais réconcilier un parti divisé notamment sur la stratégie pour la présidentielle.Lui, tout comme Boris Vallaud, le troisième homme du congrès, prônent une candidature commune de la gauche non-mélenchoniste pour 2027, allant du leader de Place publique Raphaël Glucksmann à l’ex-député LFI François Ruffin.Nicolas Mayer-Rossignol défend pour sa part une candidature issue d'”un grand Parti socialiste” réunissant les socialistes et ceux qui gravitent autour, comme Bernard Cazeneuve ou Raphaël Glucksmann.Pour tenter d’unir le parti, le premier secrétaire s’est dit vendredi “ouvert à ce que la direction compte dans ses rangs des gens issus des différentes orientations”. “Ça ne me gêne absolument pas, à une condition, c’est que le débat tranché par le congrès reste tranché par le congrès. On ne rejoue pas le congrès toutes les semaines”, a-t-il prévenu dans une déclaration à l’AFP.Son opposant exige une “synthèse commune” des trois textes d’orientation qui se sont affrontés, et réclame que le parti affirme qu’il n’y aura “pas d’alliance avec LFI, ni aux municipales, ni aux législatives (même en cas de dissolution), ni aux présidentielles à venir”.Olivier Faure a assuré que le PS n’irait “pas derrière Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle” et qu’il n’y aurait pas d’accord national aux municipales avec les Insoumis.caz/sde/hj     

La conférence à l’ONU sur l’Etat palestinien reportée mais sera organisée “au plus vite”, dit Macron

La conférence à l’ONU sur l’État palestinien, qui devait se tenir la semaine prochaine à New York, doit être reportée “pour des raisons logistiques et sécuritaires” mais “aura lieu au plus vite”, a déclaré vendredi Emmanuel Macron.”Dès les prochains jours, en lien évidemment avec les dirigeants de la région et plus particulièrement avec l’Arabie saoudite, une date sera refixée”, a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse alors qu’Israël poursuit des frappes sur l’Iran. Emmanuel Macron devait se rendre à cette conférence, coprésidée par la France et l’Arabie saoudite, mercredi à New York.”Quel sens aurait une telle conférence (…) si tous les dirigeants de la région, pour des raisons évidentes, sont tenus chez eux”, a insisté le chef de l’État, en invoquant “des raisons pragmatiques et de la pure lucidité”.”Aujourd’hui même, le prince héritier (d’Arabie saoudite Mohammed ben Salmane) comme comme le président de l’Autorité palestinienne (Mahmoud Abbas) m’ont indiqué qu’ils n’étaient pas en situation logistique, physique, sécuritaire et politique de se rendre à New York”, a-t-il poursuivi.Le président français a estimé que “la dynamique créée par cette conférence est inarrêtable” et a martelé sa détermination à aller vers une reconnaissance de la Palestine, malgré la vive opposition d’Israël.”Ce report ne saurait remettre en cause notre détermination à avancer vers la mise en œuvre de la solution des deux États”, palestinien et israélien, a-t-il déclaré.”Quelles que soient les circonstances, j’ai dit ma détermination à reconnaître l’État de Palestine. Elle est entière, c’est une décision souveraine”, a-t-il insisté.Cette reconnaissance repose sur un certain nombre de prérequis, dont la démilitarisation du Hamas à Gaza et de tout État palestinien.”L’objectif, c’est un État palestinien démilitarisé, reconnaissant l’existence et la sécurité d’Israël, qui doit recevoir le soutien d’une mission internationale de stabilisation. C’est le préalable indispensable à l’intégration régionale d’Israël et à l’établissement de sa reconnaissance mutuelle”, a dit Emmanuel Macron. 

Macron défend “le droit d’Israël à se protéger” mais doit reporter sa conférence sur l’Etat palestinien

Ni condamnation ni soutien explicite: Emmanuel Macron a défendu vendredi “le droit d’Israël à se protéger”, saluant même les “effets” des frappes israéliennes contre les capacités nucléaires de l’Iran, qui l’ont toutefois contraint de reporter une conférence cruciale à l’ONU sur l’Etat palestinien.”L’Iran a poursuivi son programme ces derniers mois, a continué d’enrichir, et est proche d’un stade critique” qui permet “de produire des engins nucléaires”, a déclaré le président français lors d’une conférence de presse convoquée à l’Elysée après les bombardements menés dans la nuit, puis à nouveau l’après-midi, par Israël contre des installations nucléaires et militaires iraniennes.Cette “marche vers l’arme nucléaire par l’Iran menace la région, l’Europe et plus généralement la stabilité collective”: “nous ne pouvons pas vivre dans un monde où l’Iran posséderait la bombe atomique, car c’est une menace existentielle”, a-t-il martelé. Il a même attribué à Téhéran “une lourde responsabilité dans la déstabilisation de toute la région”.Dès lors, le chef de l’Etat, qui s’est montré très virulent ces derniers mois contre la guerre que continue de mener le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu à Gaza, ainsi que le blocus humanitaire de l’enclave palestinienne assiégé, s’est abstenu de condamner ses frappes en Iran.”Nous ne partageons pas cette approche et la nécessité d’une opération militaire. Néanmoins, quand on regarde les résultats de ces frappes, elles ont permis de réduire des capacités d’enrichissement” d’uranium, “elles ont permis de réduire des capacités balistiques, et elles ont donc des effets qui vont dans le sens recherché”, a-t-il fait valoir.- Appel à la “négociation” -Il a appelé à présent à la “reprise du dialogue” et à la “négociation” pour régler “la question nucléaire iranienne”, demandant au passage que les Européens soient à nouveau “impliqués” dans ce processus qui, ces dernières semaines, s’était résumé à un face-à-face entre l’Iran et les Etats-Unis sous l’impulsion de Donald Trump. Mais il s’est montré pessimiste, redoutant que cette “étape nouvelle dans la guerre qui se joue dans la région” ne soit vouée à “durer”, au risque d’avoir aussi des “conséquences économiques” y compris pour les Français.Emmanuel Macron, qui s’est entretenu toute la journée avec le président américain, le Premier ministre israélien, les principaux dirigeants du Golfe, de l’Egypte et de Jordanie ainsi qu’européens, a exhorté à la “désescalade”.Il a toutefois affirmé que la France participerait “aux opérations de protection et de défense” d’Israël en cas de “représailles” iraniennes, si elle est “en situation de le faire”.Recommandant aux Français de ne pas se rendre dans la région, il a averti solennellement d’un risque “sécuritaire”, car “l’Iran, par le passé” a pu “mener des actions terroristes sur des sols étrangers” et dispose aujourd’hui de missiles “qui peuvent aussi toucher le sol européen”. Il a ainsi annoncé un “renforcement” du dispositif Sentinelle, qui déploie des militaires en France, “pour faire face à toutes les potentielles menaces sur le territoire national”.- Report -Lors de sa conférence de presse, le président français a par ailleurs annoncé le report de la conférence internationale prévue la semaine prochaine au siège de l’ONU, à New York, pour relancer la solution à deux Etats, israélien et palestinien, qu’il devait coprésider avec l’Arabie saoudite.Emmanuel Macron, qui devait y intervenir mercredi, avait envisagé dès avril d’y reconnaître un Etat palestinien, même s’il avait depuis émis plusieurs conditions qui sonnaient parfois comme une volonté de temporiser sur ce pas diplomatique retentissant de la part de la France.Il a assuré vendredi que le report est dû à des “raisons logistiques et sécuritaires” qui empêchent plusieurs dirigeants arabes ou le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas de se rendre à New York, en raison de l’escalade entre l’Iran et Israël qui a provoqué la fermeture de l’espace aérien dans plusieurs pays du Moyen-Orient. La conférence aura toutefois lieu “au plus vite”, a-t-il garanti, promettant de fixer une nouvelle date “dès les prochains jours”.Surtout, le président français a martelé sa “détermination à reconnaître l’État de Palestine”, et ce “quelles que soient les circonstances”.”Un État palestinien démilitarisé, reconnaissant l’existence et la sécurité d’Israël, qui doit recevoir le soutien d’une mission internationale de stabilisation”, est “le préalable indispensable à l’intégration régionale d’Israël”, a-t-il théorisé, jugeant que la conférence engendrera “une dynamique inarrêtable”.

Au Congrès de Nancy, le Parti socialiste cherche son unité

Le Parti socialiste, toujours aussi divisé après la victoire étriquée d’Olivier Faure au poste de premier secrétaire, peut-il se rassembler? C’est la question à laquelle le 81e congrès du PS, entamé vendredi à Nancy, va tenter de répondre.Les socialistes ont jusqu’à dimanche pour essayer de donner une image d’apaisement et d’unité, malgré la courte victoire d’Olivier Faure le 5 juin avec 50,9% des voix (chiffres provisoires qui seront actualisés samedi), devant le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol.Juste avant d’arriver en gare de Nancy, le premier secrétaire a d’ailleurs été félicité de sa victoire par le contrôleur du TGV, qui a pris le micro pour annoncer sa présence à bord et lui souhaiter “un bon congrès”. La question est notamment de savoir si celui qui a été réélu pour la quatrième fois, mais que ses opposants taxent d’une “gestion clanique”, ouvrira la direction du parti à ses concurrents.”Je suis ouvert à ce que la direction compte dans ses rangs des gens issus des différents orientations. Ça ne me gêne absolument pas, à une condition, c’est que le débat tranché par le congrès reste tranché par le congrès. On ne rejoue pas le congrès toutes les semaines”, a prévenu Olivier Faure, interrogé par l’AFP.  Car l’objectif est de ne pas rééditer le catastrophique congrès de Marseille en 2023, où les deux camps s’étaient déchirés pendant plusieurs jours. “L’heure est au rassemblement”, a proclamé la maire de Nantes, Johanna Rolland, proche d’Olivier Faure, affirmant que “l’état d’esprit de la direction” était de “tendre la main”.Mais Nicolas Mayer-Rossignol semble vouloir jouer le bras de fer, et ses partisans affirment que rien n’est tranché. “En démocratie, la majorité c’est 50 + 1”, a rétorqué Johanna Rolland. Le maire de Rouen a posé ses exigences. Il réclame une “synthèse commune” des trois textes d’orientation qui se sont affrontés: celui d’Olivier Faure, le sien et celui de Boris Vallaud, le chef des députés socialistes, arrivé troisième.Olivier Faure se montre sceptique: “Faire la synthèse sur leur texte, ça n’a pas de sens, sinon ça ne sert à rien de faire une élection”, glisse-t-il en privé. Nicolas Mayer-Rossignol exige aussi que le PS affirme qu’il n’y aura “pas d’alliance avec LFI, ni aux municipales, ni aux législatives (même en cas de dissolution), ni aux présidentielles à venir”.Olivier Faure a assuré jeudi que le PS n’irait “pas derrière Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle” et qu’il n’y aurait pas d’accord national aux municipales avec les Insoumis. Pas suffisant pour le maire de Rouen, qui estime que “l’ambiguïté demeure”. D’autant qu’en privé, le premier secrétaire reconnait qu’en cas de risque de majorité d’extrême droite à l’Assemblée, il préférera “faire un accord avec Mélenchon que d’avoir Bardella au pouvoir”. – Être “audibles pour les Français” -Partisan d’une “affirmation socialiste”, pour 2027, Nicolas Mayer-Rossignol est réticent à l’élaboration d’une primaire pour la présidentielle, alors qu’Olivier Faure défend une plateforme programmatique allant de Raphaël Glucksmann à François Ruffin, en vue d’une candidature commune.”Sur la stratégie, nous ne voulons pas choisir entre l’union de la gauche et l’affirmation”, a pour sa part souligné Boris Vallaud, qui se veut garant de l’unité.Signe que le rassemblement est loin d’être fait, la présidente d’Occitanie Carole Delga, farouche opposante d’Olivier Faure, a prévenu qu’elle ne serait pas à Nancy. La maire de Paris Anne Hidalgo est également absente, tout comme François Hollande qui avait appelé à un changement de direction. Pour rassembler le parti, Johanna Rolland a mis en avant trois enjeux: la bataille des municipales, qui est “la bataille première pour tous les socialistes”; la rénovation et modernisation du parti (avec notamment la mise en place du vote électronique); et l’objectif de redevenir “audible pour les Français”.  Les socialistes devront par ailleurs tenter de se mettre d’accord sur deux sujets: y aura-t-il des motions de censures du PS à l’issue du conclave sur les retraites et sur la préparation du budget? “Nous ne sommes pas l’assurance-vie de François Bayrou”, a déjà prévenu Olivier Faure. Mais certains de ses opposants refusent de déstabiliser davantage l’exécutif.  “Le PS c’est comme Astérix: on s’est un peu bagarré, on s’est mis quelques coups de poissons sur la tête, mais à la fin on se retrouve autour du banquet”, assure le député Arthur Delaporte. D’ici le banquet, les discussions s’annoncent serrées.  

Des salariés d’Universcience lancent une pétition pour “sauver” le Palais de la découverte

Des salariés d’Universcience ont lancé vendredi une pétition pour “sauver” le Palais de la découverte, géré par l’établissement, après que le gouvernement a mis fin aux fonctions de son président, Bruno Maquart.La question de l’avenir du musée des sciences, installé depuis 1937 dans une aile du Grand Palais à Paris, est “désormais posée”, au lendemain de la décision prise en Conseil des ministres “sans motif annoncé”, écrivent les auteurs de la pétition publiée sur le site .Le bâtiment, célèbre pour son planétarium ou sa salle consacrée à l’électricité, a fermé en 2020 pour rénovation et sa réouverture est normalement prévue en 2026.Le départ de Bruno Maquart fait suite à “une série d’annonces alarmantes depuis plusieurs mois”, comme la “réduction de la surface attribuée au Palais de la découverte au sein du Grand Palais”, le démenti “brutal” du ministère de la Culture concernant sa réouverture partielle en juin, ou des déclarations du président du Grand Palais “suggérant de déplacer le Palais de la découverte à la Cité des sciences et de l’industrie”, détaille le texte de la pétition.Ses auteurs demandent aux ministères de la Culture et de la Recherche, tutelles de l’établissement, de “confirmer au plus vite leur engagement en faveur de la réouverture du Palais de la découverte au Palais d’Antin, dans le Grand Palais”, estimant que l'”expulser” des lieux serait “le condamner à disparaître”.La pétition, initiée par des salariés d’Universcience qui chapeaute le Palais de la découverte et la Cité des sciences, avait recueilli 400 signatures en milieu d’après-midi.Dans une tribune séparée, publiée vendredi dans le Monde, une cinquantaine de représentants d’institutions scientifiques internationales appellent également la France à garantir l’avenir du Palais de la Découverte, “modèle de médiation exigeante et accessible”, qui a “inspiré des générations de scientifiques, d’enseignants et de citoyens”.”La fermeture ou la réduction définitive de cette institution ne représenterait pas seulement une perte pour Paris et pour la France, mais pour l’ensemble de la communauté internationale”, soulignent les signataires, responsables notamment de musées des sciences aux Etats-Unis, en Europe, en Afrique et en Amérique du Sud.

François Bayrou promet d’améliorer la situation des maires

Le Premier ministre François Bayrou a promis vendredi d’améliorer la situation des maires en vue des municipales de 2026 et de poursuivre le programme “Petites villes de demain”, qui aide les élus à mener à bien leurs projets d’aménagement.”Nous allons changer leur statut (…), améliorer leur situation quand ils sont en responsabilité, améliorer leur situation pour leur retraite et améliorer leur situation pour que l’expérience d’élu qui est la leur puisse servir ce qu’on appelle la validation des acquis”, a déclaré le Premier ministre lors des assises de l’Association des petites villes de France (APVF) à Saint-Rémy-de-Provence (Bouches-du-Rhône).Concernant le programme “Petites villes de demain”, qui arrive à échéance en mars 2026, le maire de Pau a estimé “nécessaire de le poursuivre” tout en l’adaptant “sans doute”, sans préciser quelle enveloppe budgétaire serait associée à ce programme.En réponse à une proposition du président de l’APVF Christophe Bouillon, François Bayrou s’est dit intéressé par l’idée d’un “article 40″ pour les collectivités, sur le modèle de l’article 40 de la Constitution qui limite le pouvoir d’initiative des parlementaires en matière financière afin de ne pas grever les finances de l’Etat.”C’est l’article 40 qui fait que normalement, dans une assemblée parlementaire, si vous proposez une dépense, vous devez proposer une recette. Et si on propose une nouvelle norme, il faut proposer la capacité de répondre à cette norme. Je reprends cette idée que je trouve juste et intéressante”, a-t-il déclaré.Il a en revanche réitéré la nécessité de faire participer les collectivités à l’effort de redressement des finances publiques pour 2026, assurant que “la bataille serait perdue si tout le monde ne participe pas à l’effort collectif”.Interrogé sur la possibilité d’une “année blanche” émise par Bercy, qui consisterait à un gel total des recettes des collectivités, François Bayrou a indiqué que ce n’était pas arbitré.”Les maires ont un sentiment d’avoir déjà fait beaucoup d’efforts, beaucoup de collectivités sont quand même à l’os (…) et ont des difficultés à payer les factures des équipements qu’elles ont entrepris”, a réagi Christophe Bouillon, président de l’APVF et maire de Barentin (Seine-Maritime).”Quand on a plus de charges et pas de recettes en face, qu’est-ce qu’on est obligés de faire ? Soit on abandonne un service public, soit on renonce à créer un équipement, une école, un gymnase ou autre”, a-t-il ajouté, soulignant  qu'”une année blanche pour les communes serait une année noire pour les habitants”.