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Le PS lance son congrès à Nancy, pour essayer de réunir un parti divisé

Le Parti socialiste a entamé vendredi son congrès à Nancy, qui doit entériner la victoire d’Olivier Faure au poste de premier secrétaire, avec pour principal enjeu sa capacité à rassembler sa formation en vue de l’élection présidentielle.”L’heure est au rassemblement”, a déclaré la maire de Nantes, Johanna Rolland, proche d’Olivier Faure, lors d’une conférence de presse, assurant que “l’état d’esprit de la direction” était de “tendre la main”.Olivier Faure est arrivé en tête du vote des militants le 5 juin dernier, mais avec seulement 50,9% des voix (chiffres provisoires qui seront actualisés samedi), ce qui lui laisse une faible marge de manoeuvre.Juste avant d’arriver en gare de Nancy, le premier secrétaire a d’ailleurs été félicité pour sa victoire par le contrôleur du TGV, qui a pris le micro pour annoncer sa présence à bord et lui souhaiter “un bon congrès”. La question est de savoir s’il ouvrira la direction du parti à ses concurrents, et notamment au maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol.”La porte est ouverte à tout le monde. Tous ceux qui respectent la ligne stratégique fixée par le premier vote du congrès ont une place dans la direction”, a assuré Olivier Faure dans Libération vendredi.Mais Nicolas Mayer-Rossignol a déjà posé ses conditions: il réclame une “synthèse commune” comprenant les trois textes d’orientation qui se sont affrontés: celui d’Olivier Faure, le sien et celui de Boris Vallaud, le chef des députés socialistes, arrivé troisième.En privé, le premier secrétaire se montre dubitatif: “Faire la synthèse sur leur texte, ça n’a pas de sens, sinon ça ne sert à rien de faire une élection”, glisse-t-il. Nicolas Mayer-Rossignol insiste aussi pour que le PS clarifie qu’il n’y aura “pas d’alliance avec LFI, ni aux municipales, ni aux législatives (même en cas de dissolution), ni aux présidentielles à venir”.Olivier Faure a affirmé jeudi que le PS n’irait “pas derrière Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle” et qu’il n’y aurait pas d’accord national aux municipales avec les insoumis. Pas suffisant pour le maire de Rouen, qui a estimé dans L’Opinion que “l’ambiguïté demeure”.Nicolas Mayer-Rossignol exige aussi que “toute décision stratégique (alliances, mode de désignation du candidat à la présidentielle…) soit systématiquement soumise à un vote des militants”.Il fait également part de ses réticences quant à l’élaboration d’une primaire pour la présidentielle, alors qu’Olivier Faure défend une plateforme programmatique allant de Raphaël Glucksmann à François Ruffin, en vue d’une candidature commune pour 2027.”La ligne stratégique est tranchée. En démocratie, la majorité c’est 50 + 1″, a répondu Johanna Rolland.

Bayrou se prépare à tomber sur l’autel du budget

François Bayrou s’apprête la semaine prochaine à gravir deux nouveaux sommets de “l’Himalaya”, à commencer par la conclusion très incertaine du “conclave” des retraites, avant la présentation à la mi-juillet du budget, que le Premier ministre reste déterminé à placer sous le signe de l’austérité, quitte à y laisser sa place.Le chef du gouvernement, qui met régulièrement en avant cette chaîne de montagnes comme autant d’obstacles à son action, s’est dit “confiant” jeudi sur la possibilité d’un accord mardi entre partenaires sociaux, malgré leur point de blocage sur l’âge de la retraite à 64 ans.Mais même sans mesure d’âge, François Bayrou, qui avait obtenu en retour de cette remise à plat de la réforme Borne que les socialistes ne le censurent pas, espère un accord qu’il a promis de soumettre au Parlement. Il s’agirait pour ce grand défenseur de la “démocratie sociale” de montrer “la capacité des institutions sociales à discuter, à avancer”, explique un proche.Avec l’idée que syndicats et patronat se saisissent ensuite du dossier plus large du modèle social, pointé du doigt dans l’équation budgétaire.Le gouvernement privilégie pour son prochain budget la réduction des dépenses à une augmentation de la fiscalité, pour dégager 40 milliards d’euros d’économies, réparties entre Etat, Sécurité sociale et collectivités locales, et réduire le déficit public.- “Compromis aussi” -Malgré ces difficultés, le risque d’une censure avant l’été semble s’éloigner, sur ce sujet comme sur le plan d’économies que François Bayrou doit présenter après la fin de la session parlementaire le 11 juillet. Ce qui empêchera le dépôt d’une motion de censure avant la rentrée des députés le 22 septembre.”+Si je propose un budget avec des économies drastiques, j’ai une censure dans les 15 jours+”, avait reconnu l’intéressé lors d’une réunion de ses soutiens à Matignon, selon un participant.Olivier Faure, réélu à la tête d’un Parti socialiste divisé, en congrès ce week-end, reste prudent: “tout est sujet de censure mais tout est sujet de compromis aussi”.Côté Rassemblement national, si le député Jean-Philippe Tanguy défend “une pression politique” pour provoquer une nouvelle dissolution, la présidente de son groupe Marine Le Pen n’y aurait aucun intérêt puisqu’elle ne pourrait pas se représenter du fait de son inéligibilité.Au sein du groupe Les Républicains, “le ton se durcit beaucoup sur Bayrou, mais pas au point de le censurer” car “la question, c’est le changer pour faire quoi ?”, rapporte un cadre LR.François Bayrou préconise un plan “global” d’économies, qui pourrait notamment passer, selon plusieurs sources, par une “année blanche” (gel budgétaire) sauf pour les armées.- “Champ d’honneur” -Reste à savoir si le chef du gouvernement demandera à Emmanuel Macron de soumettre à référendum son plan de rétablissement des finances publiques, comme il en avait émis l’idée début mai.”L’idée ce n’est pas de faire un brûlot (budgétaire) en espérant tomber au champ d’honneur” sous la censure, décrypte un fidèle, mais “d’abord essayer de faire adopter” un texte “parce que la stabilité politique, elle a de la valeur”. “Après, François Bayrou ne veut pas durer pour durer”.Contempteur depuis des décennies de la dette publique, François Bayrou “ne remettra pas en cause sa conviction profonde” qui est d’équilibrer les comptes, complète un ministre. En cas de censure “il dira +j’ai fait le maximum+”, observe le même.Pierre Mendès France “n’est resté que 8 mois et on en parle encore”, fait remarquer en privé le chef du gouvernement à propos de son lointain prédécesseur.Une idée mitigée dans le camp présidentiel par ce que certains perçoivent comme une envie de durer. “Il va d’abord être dans un truc sacrificiel puis il lâchera potentiellement tout”, pense un ancien ministre Renaissance.A moins que François Bayrou parte de lui-même en “martyr”. “Je le vois mal partir sur les municipales à Pau tout en étant Premier ministre”, une fonction “éphémère alors que Pau c’est toute sa vie”, note un député socialiste.Un cacique du camp présidentiel pense qu’il cherche surtout “une sortie pour se présenter en 2027”.C’est un homme politique “insubmersible”, souligne une source ministérielle. Alors “s’il fait passer deux budgets” et “tient plus longtemps que Gabriel Attal”, resté 8 mois à Matignon, où François Bayrou approche des six mois, “il ira” à la présidentielle.

Etat palestinien: Macron prédit un moment “décisif” mais reste flou sur ses intentions

“Le moment est décisif.” Emmanuel Macron fait monter les enjeux mais entretient le suspense: reconnaitra-t-il, dès la semaine prochaine, un Etat palestinien, comme il l’a ouvertement envisagé, ou préférera-t-il temporiser? A cinq jours d’un rendez-vous clé à l’ONU et en pleine escalade entre Israël et l’Iran, toutes les options semblent sur la table.Le président français intervient vendredi après-midi à Paris en clôture d’un forum de la société civile qui va lancer un “appel pour la solution à deux Etats”.Il ne devrait pas lever totalement le voile sur ses intentions dans ce discours au Conseil économique, social et environnemental, mais préparer le terrain avant la conférence internationale qu’il coprésidera avec l’Arabie saoudite, le 18 juin à New York.Il devrait aussi réagir aux frappes israéliennes de vendredi en Iran, qui troublent encore plus le contexte de cette conférence, au risque de perturber les plans français. Paris a appelé à “éviter toute escalade susceptible de compromettre la stabilité régionale”.En avril, en rentrant d’Egypte où il s’était rendu aux portes de la bande de Gaza sous blocus humanitaire israélien, Emmanuel Macron avait annoncé que la France pourrait rejoindre “en juin” près de 150 pays ont déjà reconnu l’Etat palestinien.Mais depuis, il a envoyé des signaux contradictoires sur sa volonté de franchir ce pas retentissant dès la semaine prochaine.Il a ainsi dit vouloir que “d’autres pays” l’accompagnent et a évoqué des “reconnaissances réciproques”, ce qui impliquerait que de nouveaux Etats arabo-musulmans normalisent leurs relations avec Israël. Puis il a énuméré plusieurs conditions, dont la “démilitarisation” du Hamas et la “non-participation” du mouvement islamiste palestinien à la gouvernance de cet Etat.Autant de prérequis très loin d’être réunis.C’est en février 2024 qu’Emmanuel Macron a pour la première fois affirmé que “la reconnaissance d’un Etat palestinien” n’était “pas un tabou pour la France”.Ses équipes ont ensuite précisé que ce geste devait intervenir lorsqu’il serait “utile” plutôt que “symbolique”, pour se distinguer de pays comme l’Irlande ou l’Espagne qui l’ont fait l’an dernier sans faire bouger les lignes.- Inconnue saoudienne -Aussi, ses diplomates ont tenté de créer une “convergence euro-arabe” pour relancer une perspective politique face la guerre qui continue à Gaza, à l’intransigeance israélienne et au plan présenté par Donald Trump après son retour à la Maison Blanche, qui prévoyait un possible déplacement massif des Palestiniens de l’enclave assiégée.Mais les Européens restent divisés, l’Allemagne estimant qu’une reconnaissance aujourd’hui serait “un mauvais signal”.Dans ce contexte, Emmanuel Macron veut au minimum “déclencher un mouvement” pour ressusciter cette solution à deux Etats moribonde dont le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu ne veut pas entendre parler.Qu’il reconnaisse dès mercredi l’Etat palestinien ou un peu plus tard, il entend poser un cadre, un calendrier, avec des échéances précises et “irréversibles”, selon des sources diplomatiques.Il s’est donc cherché des alliés, et a signé en mai une déclaration avec les Premiers ministres britannique et canadien, Keir Starmer et Mark Carney, dans laquelle ils se disent “déterminés à reconnaître un Etat palestinien”. Reste à savoir s’ils sont prêts à accompagner une éventuelle annonce française.Il a aussi affiché un front uni, au Caire, avec l’Egypte et la Jordanie, apportant son soutien au plan arabe censé contrecarrer le plan Trump. Avec l’espoir que ces pays soutiennent en retour une démilitarisation du Hamas, voire une exfiltration de ses chefs de Gaza.La démilitarisation du Hamas est d’ailleurs l’un des engagements écrits qu’il a obtenu du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas dans une lettre cette semaine, avec la condamnation de l’attaque sans précédent du 7 octobre 2023 menée par le mouvement en Israël. “Des engagements concrets et inédits qui témoignent d’une volonté réelle d’avancer”, s’est félicité jeudi le chef de l’Etat français.Objectif: réunir un maximum de contreparties pour montrer à Israël et aux Etats-Unis que l’initiative française n’est pas hostile, mais au contraire une alternative au statu quo qui est aussi dans l’intérêt israélien, selon des diplomates français. Une émissaire d’Emmanuel Macron s’est rendue la semaine dernière en Israël pour tenter de rassurer.Mais pour l’instant, la diplomatie israélienne reste remontée à bloc, accusant le président français d’être “en croisade contre l’Etat juif”.L’autre grande inconnue est la position du prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane, associé à la conférence, et dont la France espère un pas au moins esquissé vers la reconnaissance à terme d’Israël.

Nouvelle-Calédonie: le leader kanak Christian Tein libéré après un an de détention

Le leader indépendantiste kanak Christian Tein a quitté jeudi soir la prison de Mulhouse-Lutterbach, où il était en détention depuis près d’un an dans le cadre de l’enquête sur les émeutes mortelles en Nouvelle-Calédonie au printemps 2024.Christian Tein est sorti en voiture du centre pénitentiaire, sans faire de déclaration, accompagné par sa compagne, qui s’était installée à Mulhouse afin de le soutenir lors des parloirs. Sa libération avait été prononcée quelques heures plus tôt par la cour d’appel de Paris.”Ce dossier vient de rentrer (…) dans l’histoire de la décolonisation de la Nouvelle-Calédonie et je ne peux que me réjouir qu’enfin des juges aient compris le fond du dossier”, s’est félicité François Roux, qui défend M. Tein.Christian Tein, qui comparaissait en visioconférence depuis sa prison, s’est engagé à “répondre aux convocations de la justice” et à vivre chez sa compagne.Sous contrôle judiciaire, il a interdiction de se rendre en Nouvelle-Calédonie et de contacter d’autres protagonistes du dossier.”Aujourd’hui victoire”, a salué Jean-Luc Mélenchon sur X. “Les leaders kanaks emprisonnés à 17.000 kilomètres de chez eux sont enfin libérés. Christian Tein et ses camarades seront bientôt parmi nous”, a écrit le leader insoumis.”Il demeure mis en examen pour son implication présumée dans les émeutes les plus graves de l’histoire récente de la Nouvelle-Calédonie” et sa “participation à une négociation politique (…) apparaît inenvisageable”, a considéré de son côté le député Renaissance de Nouvelle-Calédonie Nicolas Metzdorf.- “Prisonnier politique” -Élu en août 2024 président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS), Christian Tein a toujours nié avoir appelé à commettre des violences et se présente comme un “prisonnier politique”.Il est le chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT), une organisation que la justice soupçonne d’être derrière les émeutes qui ont éclaté le 13 mai 2024 en Nouvelle-Calédonie, faisant 14 morts, dont deux gendarmes, et plus de deux milliards d’euros de dégâts.L’avocate générale avait requis son maintien en détention provisoire, “unique moyen d’éviter une concertation frauduleuse” et pour garantir que M. Tein, présenté comme “le commanditaire” ayant diffusé “un mot d’ordre”, réponde aux convocations des juges d’instruction.Pour l’autre avocat de Christian Tein, Florian Medico, au contraire, “le dossier est vide” et les trois magistrats instructeurs ont pris la “décision unanime” de le remettre en liberté.”On ne reproche à M. Tein que des discours politiques, militants. Il n’a jamais, jamais appelé à prendre les armes, à la violence, à porter atteinte aux intérêts de l’Etat” mais a “toujours appelé au calme”, a assuré Me Medico. L’analyse de son téléphone portable n’a révélé aucun “appel à des rassemblements armés, à des violences”, seulement des documents politiques, selon le conseil. – “Boucs-émissaires” -Pour Me Medico, les troubles en Nouvelle-Calédonie étaient le “signe d’une détresse sociale” pour lesquels “on cherche des boucs-émissaires”.Les trois magistrats instructeurs qui enquêtent à Paris sur les émeutes mortelles de 2024 en Nouvelle-Calédonie ont ordonné le 3 juin la remise en liberté sous contrôle judiciaire de M. Tein, quelques jours après un interrogatoire.Ils ont notamment estimé qu’à ce stade de la procédure, il n’était pas démontré que M. Tein ou d’autres mis en examen auraient préparé un attroupement armé ou un groupement violent, avait indiqué à l’AFP une source proche du dossier.Mais le parquet a fait un référé-détention, contraignant le militant à rester incarcéré jusqu’à l’audience de jeudi.Le ministère public soupçonne M. Tein d’être le commanditaire d’un plan d’actions violentes contre l’État en trois phases visant à déstabiliser les entreprises et commerces, les administrations et services de l’État par la commission de nombreuses exactions contre les biens et les personnes.La cour d’appel a également remis en liberté trois autres militants indépendantistes incarcérés dans l’Hexagone, Dimitri Qenegei, Guillaume Vama, Erwan Waetheane, et confirmé celle d’un quatrième, Steeve Unë.Au cours de l’audience, ce dernier, qui comparaissait libre, a dénoncé, visiblement encore affecté, les conditions de leur transfert en avion vers l’Hexagone après leur mise en examen: “pendant trente heures, notre dignité a été mise plus bas que terre”.L’information judiciaire a été ouverte notamment pour complicité de tentatives de meurtres et vols avec arme et destructions en bande organisée à Nouméa, puis dépaysée à Paris en janvier 2025.jpa-mk-ssa-apz/asl

Gaza: de retour en France, Rima Hassan promet “autant de bateaux que nécessaire” face au blocus

L’eurodéputée LFI Rima Hassan est revenue jeudi soir à Paris sous les acclamations de plusieurs centaines de soutiens, à qui elle a promis “autant de bateaux que nécessaire” pour briser le blocus à Gaza, malgré l’arraisonnement de son voilier lundi par Israël.”J’ai un mot à dire à Israël. Le prochain bateau est bientôt prêt à partir”, a lancé l’élue franco-palestinienne, au micro devant une foule rassemblée place de la République à Paris.L’eurodéputée venait de débarquer d’un vol mouvementé entre Tel Aviv et l’aéroport de Roissy, après trois jours passés dans un centre de rétention en Israël, où elle avait été placée brièvement à l’isolement.”Il y a eu une situation conflictuelle à bord, avec d’autres voyageurs (…) suite à un mouvement de voyageurs hostiles”, a indiqué une source aéroportuaire, expliquant que Mme Hassan avait dû être évacuée de l’avion par la Police aux frontières. Rima Hassan ne s’est pas présentée aux arrivées à Roissy, où l’attendaient des représentants de LFI et des militants propalestiniens criant régulièrement “Free Palestine”, “ce n’est pas une guerre, c’est un génocide”. D’autres voyageurs sont, eux, sortis du même avion enveloppés du drapeau israélien, en levant le poing, répliquant pour certains aux militants propalestiniens.- “Kidnappés” -Mme Hassan a immédiatement pris la route de la place de la République, où elle a été accueillie par une haie d’honneur formée par une quinzaine de députés Insoumis, et Jean-Luc Mélenchon, qu’elle a étreint à son arrivée.”C’est une femme qui a donné la leçon de courage. Jeunes femmes, jeunes filles, essayez toutes quand vous serez grandes d’être Rima Hassan”, a salué le leader Insoumis.Aux côtés d’un autre Français libéré le même jour, Reva Viard, Mme Hassan est revenue sur son action: “Tout le monde le sait, elle était symbolique, mais elle était éminemment politique”, elle “visait d’abord, bien entendu, à livrer de l’aide humanitaire à Gaza” mais “surtout à dénoncer le blocus et à le briser”, a-t-elle insisté.Les deux militants avaient été arrêtés lundi, comme 10 autres personnes, après l’arraisonnement par Israël du voilier Madleen dans les eaux internationales, à environ 185 km de la côte de Gaza. “Nous avons été kidnappés et ramenés de force”, a encore dénoncé jeudi soir Rima Hassan, coiffée d’un keffieh et vêtue d’un survêtement gris hérité de sa détention. Ces douze militants et journalistes (français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais) étaient partis le 1er juin d’Italie à bord du Madleen pour rejoindre la bande de Gaza. L’opération visait à “briser le blocus israélien” imposé au territoire palestinien, ravagé par plus de vingt mois de guerre.- “Selfie yacht” -Jeudi, le gouvernement israélien a annoncé avoir renvoyé six passagers de ce qu’il nomme “le selfie yacht”. “Au revoir, et n’oubliez pas de prendre un selfie avant de partir”, a écrit le ministère israélien des Affaires étrangères dans un bref message en anglais sur son compte XQuatre autres passagers (la Suédoise Greta Thunberg, deux Français et un Espagnol) avaient regagné leur pays plus tôt cette semaine après avoir accepté d’être expulsés par Israël.Deux autres ressortissants français, à qui Mme Hassan a appelé ses soutiens à réserver un accueil similaire, doivent également revenir vendredi soir.Les 12 passagers à bord du bateau affrété par la Coalition de la flottille pour la liberté, un mouvement international non violent de soutien aux Palestiniens lancé en 2010, combinant aide humanitaire et protestation politique contre le blocus du territoire palestinien, ont été interdits de séjour en Israël pendant 100 ans, selon l’ONG.Après avoir atteint la côte égyptienne, le Madleen s’était approché de Gaza en dépit des mises en garde d’Israël contre toute tentative de “briser le blocus maritime” imposé au territoire, “dont l’objectif principal est d’empêcher le transfert d’armes au Hamas”, considéré comme un organisation terroriste par Israël, les Etats-Unis et l’Union européenne notamment.Israël fait face à une forte pression internationale pour mettre fin aux bombardements quotidiens de son armée à Gaza. L’ONU a dénoncé le 4 juin le choix “délibéré” d’Israël de priver les Gazaouis “des moyens de leur survie”.Depuis l’attaque du 7 octobre 2023 qui avait fait 1.218 morts côté israélien, Israël mène des représailles sanglantes à Gaza, qui ont fait plus de 55.207 morts côté palestinien, selon les données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU. 

Le Conseil constitutionnel valide l’essentiel de la loi narcotrafic, dont le régime carcéral d’isolement

Le Conseil constitutionnel a censuré jeudi une poignée d’articles de la loi contre le narcotrafic, mais a validé, à une réserve près, le régime carcéral d’isolement prévu pour les narcotrafiquants les plus dangereux.Au total, il a déclaré conformes à la Constitution 32 articles de ce texte “visant à sortir la France du piège du narcotrafic”, prononcé la censure partielle ou totale de six autres articles et formulé plusieurs réserves.Le Conseil avait été saisi par des députés de gauche, qui estimaient que de nombreux articles de cette loi portée par les ministres de l’Intérieur et de la Justice, Bruno Retailleau et Gérald Darmanin, faisaient “peser de graves menaces” sur l’état de droit.Ils lui demandaient en particulier de censurer l’article portant la création, devenue emblématique, de quartiers de haute sécurité dans les prisons pour les trafiquants les plus dangereux. Le premier à voir le jour, fin juillet, sera celui de la prison de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais).La loi prévoit que les détenus, qu’ils soient en détention provisoire ou condamnés, y soient affectés sur décision du garde des Sceaux, sous certaines conditions. Le régime carcéral qui y est assorti, inspiré des lois antimafia italiennes, permet entre autres des fouilles intégrales encadrées en cas de contacts sans surveillance d’un agent. Des dispositions qui ont été dénoncées, notamment par l’Observatoire international des prisons (OIP) qui les juge “attentatoires aux droits fondamentaux”.Les Sages ont déclaré cet article conforme à la Constitution, tout en émettant une réserve sur la question des fouilles intégrales. Celles-ci ne doivent être réalisées que lorsque la surveillance par un agent pénitentiaire “a été empêchée par des circonstances particulières tenant à l’intimité de la personne détenue, à la nécessité de préserver la confidentialité de ses échanges ou à des difficultés exceptionnelles d’organisation du service pénitentiaire”, a souligné le Conseil.- Censures totales ou partielles -“Grande avancée pour la sécurité des Français ! Le Conseil constitutionnel valide en grande partie les dispositions relatives à la justice de la loi narcotrafic. Parquet national anti-criminalité organisée, régime carcéral très strict pour les narcotrafiquants, procédures anonymes pour les agents pénitentiaires… des mesures concrètes pour la sécurité des Français et contre ceux qui bafouent la République”, s’est félicité Gérald Darmanin sur X.Parmi les six articles censurés figurent aussi l’accès direct des services de renseignement aux bases de données fiscales et l’expérimentation du recours au renseignement algorithmique contre le narcotrafic, qui selon les Sages n’assure pas “une conciliation équilibrée” entre la prévention des atteintes à l’ordre public et le droit au respect de la vie privée.Sur le procès-verbal distinct, aussi appelé dossier-coffre et qui permet de ne pas divulguer certaines informations sur les techniques d’enquête aux trafiquants et à leurs avocats, le Conseil a censuré une des dispositions qui permettait “qu’à titre exceptionnel et par décision spécialement motivée, une condamnation pénale puisse, dans certains cas, être prononcée” sans que la personne mise en cause n’ait pu contester le recueil des preuves présentées à son encontre.Il a par ailleurs censuré partiellement l’article concernant la généralisation de la visioconférence pour les personnes détenues dans ces quartiers de lutte contre la criminalité organisée.Cette disposition a été introduite pour éviter au maximum les transports de détenus dangereux et donc les risques d’évasion, comme celle du narcotrafiquant multirécidiviste Mohamed Amra qui a coûté la vie à deux agents pénitentiaires le 14 mai 2024 au péage d’Incarville (Eure).Le Conseil constitutionnel a estimé qu’elle portait une “atteinte excessive aux droits de la défense” pour les personnes placées en détention provisoire.Sur l’activation à distance d’un appareil électronique pour procéder à des écoutes, il a jugé que les dispositions de l’article poursuivaient “les objectifs de valeur constitutionnelle de recherche des auteurs d’infractions et de prévention des atteintes à l’ordre public” et étaient “entourées de garanties suffisantes pour ne pas porter d’atteinte disproportionnée au droit au respect de la vie privée”.Mais les Sages ont ajouté une réserve, estimant que ces dispositions n’étaient applicables qu’aux délits “commis en bande organisée et punis d’une peine d’emprisonnement d’une durée égale ou supérieure à cinq ans”.

Bayrou exhorte “les grands” groupes de la tech à aider “les petits”

François Bayrou a exhorté jeudi à Paris au salon des nouvelles technologies VivaTech “les grands” groupes à aider “les petits”, à l’instar de dix grandes entreprises qui ont franchi le milliard d’euros d’investissements dans les start-ups. “ll n’y a de stratégie de conquête, pour l’IA, le numérique, les start-ups, que si les grands aident les petits. Que si une chaîne se crée entre les plus grands groupes et (…) les débutants”, a déclaré le Premier ministre au stand de la French Tech.”La France est un pays qui a de très grandes difficultés. On les connaît et on va devoir les affronter, mais avec des atouts comme aucun autre pays n’en a”, a-t-il salué devant la presse, voyant dans VivaTech “une rencontre formidable” pour les entreprises du numérique ou de l’intelligence artificielle (IA).A ses côtés la ministre déléguée à l’IA et au numérique Clara Chappaz a annoncé le franchissement de “la barre du milliard d’euros d’investissements par les grands groupes pour acheter des solutions des start-ups”. Les huit groupes fondateurs de ce programme “Je choisis la French Tech”, lancé en 2023, ont été rejoints cette année par deux nouveaux: Capgemini et Sopra Steria. Le programme vise 2 milliards d’euros d’engagements d’ici 2027, selon Matignon.”C’est non seulement un engagement qui aide absolument les start-ups à accélérer” mais aussi à “construire l’innovation de demain”, a-t-elle souligné.Outre Mme Chappaz, M. Bayrou était accompagné par trois ministres: Éric Lombard (Economie), Laurent Marcangeli (Fonction publique) et Philippe Baptiste (Recherche).Au Pavillon du numérique de l’Etat, M. Marcangeli a annoncé un partenariat avec la start-up française Mistral pour “équiper 10.000 agents” de la Fonction publique avec son logiciel conversationnel Le Chat, similaire à ChatGPT.A terme, il s’agit de mettre cette technologie à la disposition des 5,7 millions d’agents publics en France.Ainsi “on démultiplie la capacité d’action des agents” et “on multiplie les services qu’on peut rendre à la population”, a salué M. Bayrou. 

Glucksmann décrit une “juxtaposition de cocottes-minute” en France

L’eurodéputé Place publique Raphaël Glucksmann a décrit jeudi la France comme “une juxtaposition de cocottes-minute” qui peuvent “exploser à tout moment”, en citant l’éducation, la justice, la police, ou le secteur hospitalier. “La France est devenue une juxtaposition de cocottes-minute, ça peut exploser à tout moment”, a observé l’eurodéputé sur France 2, assurant passer “des semaines et des semaines à aller à bas bruit partout en France, rencontrer les acteurs du secteur hospitalier, rencontrer les acteurs de la police, rencontrer les acteurs de la justice, rencontrer les acteurs de l’éducation”. Il a regretté qu’il n’y ait “pas cette réflexion profonde pour faire évoluer, pas simplement pour injecter de l’argent pour calmer les gens dans chaque cocotte-minute et faire baisser la pression, mais pour refonder notre modèle”.  Interrogé sur le meurtre d’une surveillante en Haute-Marne par un collégien, il a estimé que l'”école est touchée par un phénomène d’hyperviolence qui est suscité par la société dans son ensemble”. Évoquant le “sanctuaire républicain” de l’école de la IIIe République, il a rappelé qu'”à l’époque, il y avait des partis de masse qui canalisaient, il y avait les églises, il y avait le service militaire qui était de trois ans pendant la troisième République”. “Il n’y a plus aucune autre structure intégratrice que l’école, aucune autre structure éducative que l’école”, a-t-il relevé.”On fait tout reposer sur l’école” et “il n’y a pas une mesure qui va tout changer”, comme l’installation de portiques de sécurité à l’entrée des établissements, a-t-il complété, notant néanmoins “un problème fondamental des réseaux sociaux”.

Colère des taxis: le gouvernement va étudier leurs propositions

Faire des économies sans mécontenter les taxis: le gouvernement a proposé mercredi d’étudier, avec les représentants de la profession, de nouveaux calculs pour les conditions de rémunération du transport des patients, mais de nombreux professionnels restent méfiants.À l’issue d’une réunion avec les organisations de taxis, mobilisés depuis plusieurs semaines, le ministre de la Santé Yannick Neuder a assuré qu’il fallait “continuer à travailler ensemble pour trouver des solutions qui soient d’intérêt national”.Il a renvoyé à une nouvelle réunion dans 15 jours. D’ici là, l’Assurance maladie (CNAM) devra évaluer les propositions faites par les taxis.  Après des semaines de mobilisation pour demander une rencontre directe avec le gouvernement, les représentants des taxis se sont montrés plutôt satisfaits. “Le ministre a compris que le système proposé par les services de la CNAM n’était absolument pas viable pour les entreprises de taxi”, a souligné à l’issue de la réunion Rachid Boudjema, président de l’Union nationale des taxis.Il s’agit notamment de prendre en compte le retour au compteur (et non au forfait) pour la plupart des trajets, et la “marche lente” en cas de bouchons. “La grande avancée, c’est que ces propositions vont être chiffrées et voir si elles rentrent dans les objectifs budgétaires”, a indiqué Bilal Bouammar, de la Fédération des taxis indépendants, à l’issue de la réunion. “On est plus dans une négociation que dans l’imposition de mesure comme ça s’est fait pendant un an et demi (avec la CNAM)”, a-t-il relevé.Les taxis sont toutefois prêts à se mobiliser de nouveau en cas de nouvelle déception, car ils sont “pris à la gorge “, a indiqué M. Boudjema à l’AFP.La méfiance planait, en effet, devant le ministère de l’Économie, à Paris, où des centaines de manifestants venus de toute la France ont garé leur taxi, bloquant plusieurs rues.”Ils veulent gagner du temps. En juillet-août, vous pouvez bloquer Paris, ils n’en ont rien à foutre. On reste! Si on part, on ne reviendra plus”, a lancé un manifestant. – Economies -D’ici la prochaine réunion, “il va y avoir des actions sporadiques et incontrôlées”, a prévenu Gérôme Lassalle de l’association Elite Taxi.  La préfecture des Pyrénées-Atlantiques a d’ailleurs interdit mercredi soir une manifestation de 500 taxis attendue à compter de jeudi à Pau, ville du Premier ministre François Bayrou, en raison de “risques de troubles à l’ordre public”. Des taxis venus de plusieurs départements avaient bloqué la gare de Pau pendant deux semaines en mai.Mercredi, en région parisienne, un convoi venu de l’aéroport de Roissy a ralenti dans l’après-midi la circulation sur le périphérique.Les taxis protestent contre la nouvelle convention de l’Assurance maladie régissant le transport des malades en taxi, censée entrer en vigueur le 1er octobre.Le nouveau système doit reposer sur une prise en charge de 13 euros par la Sécurité sociale, puis un tarif kilométrique. Mais les taxis craignent, par exemple, que les temps d’attente lorsque le patient est en consultation à l’hôpital ne soient plus rémunérés.Le chiffre d’affaires de certains artisans-taxis repose parfois aux deux tiers sur le transport des patients vers les hôpitaux ou à leurs rendez-vous médicaux, notamment dans les zones rurales ou les petites villes.L’Assurance maladie souhaite économiser de l’argent en développant des plateformes centralisant les demandes, pour rationaliser les allées et venues des taxis, permettre le transport partagé et éviter retours à vide ou longues périodes d’attente des véhicules.- Blocage -Entre 2019 et 2024, les dépenses de transport sanitaire ont explosé pour atteindre 6,74 milliards d’euros annuels, dont 3,07 milliards pour les taxis conventionnés, soit une augmentation de 45%.Pendant la deuxième quinzaine de mai, la profession avait déjà bloqué gares et aéroports et occupé certains axes, dans plusieurs villes de France, notamment sur le boulevard Raspail à Paris, à deux pas du quartier des ministères. Outre leurs griefs contre la convention avec l’Assurance maladie, les taxis dénoncent aussi les chauffeurs VTC, accusés de concurrence déloyale et de pratiquer la maraude – le fait de circuler à vide à la recherche de clients -, ce qui leur est interdit. Le gouvernement a affirmé qu’il allait accentuer les contrôles pour s’attaquer aux fraudeurs. Une célérité qui a mis en colère les chauffeurs VTC, reçus à leur tour le 3 juin au ministère des Transports. Ils ont eux aussi appelé à une semaine de mobilisation à partir de mardi.

Santé mentale et psychiatrie: le gouvernement dévoile son ordonnance

Plus d’adultes formés en milieu scolaire, une offre de soins plus lisible et graduée, davantage de soignants formés: le gouvernement a dévoilé mercredi un plan pour tenter de mieux repérer et soigner les troubles psychiques mais aussi de rendre plus attractive la psychiatrie.Dévoilées par le ministre chargé de la Santé et de l’Accès aux soins Yannick Neuder à l’issue d’un comité stratégique interministériel, cette trentaine de mesures sont annoncées mi-2025, année où la santé mentale est grande cause nationale, mais aussi au lendemain du meurtre d’une surveillante de collège par un élève de 14 ans, source d’un émoi national.Ce plan psychiatrie se veut le “point de départ” d'”un engagement durable”, selon Yannick Neuder. “On doit s’appuyer en priorité sur les moyens que l’on a”, a-t-il déclaré au Parisien, le ministère ne précisant pas si des fonds seraient débloqués.La grande cause nationale ne sera “pas qu’un slogan”, avait-il affirmé récemment, confronté aux critiques sur l’inaction de l’exécutif y compris au sein de la majorité.Environ un tiers des postes de praticiens hospitaliers sont vacants et le volume de lits a fait l’objet de réductions, tandis que le nombre de patients doublait ces vingt dernières années.Le premier axe du plan vise à favoriser les repérages et interventions précoces face aux troubles psychiques notamment des jeunes de 12-25 ans, reprenant certaines mesures annoncées mi-mai par la ministre de l’Education Elisabeth Borne, jugées “étriquées” par des syndicats.Dans les objectifs: former deux adultes repères dans chaque établissement du second degré et chaque circonscription du premier degré d’ici 2026, déployer un modèle national de repérage et d’intervention précoce ou former 100% des personnels de santé scolaire au repérage précoce.”Sans moyens financiers on ne voit pas bien comment ça peut fonctionner”, a déclaré à l’AFP Catherine Nave-Bekhti (CFDT Education), alors qu'”on manque cruellement d’infirmières, de médecins et de psychologues scolaires, d’assistantes sociales”.”On ne peut pas faire peser le poids de ce défi uniquement sur les personnels déjà en place”, a estimé Sophie Vénétitay (Snes-FSU).Il est aussi prévu de mobiliser les étudiants en santé du service sanitaire intervenant dans les établissements scolaires pour former les jeunes aux compétences psychosociales et de former 300.000 secouristes en santé mentale d’ici 2027 – un doublement.- “Mesurettes” -Le deuxième axe entend favoriser “une psychiatrie de proximité, lisible et accessible”, pour mieux traiter avant, pendant et après une crise aiguë.Entre autres mesures: un appui financier prioritaire aux centres médico-psychologiques proposant des créneaux de rendez-vous non programmés et des dispositifs de suivi intensif, et un renforcement de la régulation des urgences en psychiatrie pour orienter vers des soins adaptés.Aux urgences psychiatriques, le gouvernement souhaite des profils diversifiés dans les équipes (pair aidants, travailleurs sociaux…) et des formations aux alternatives à l’isolement et à la contention. En ville, il veut atteindre 12.000 psychologues conventionnés pour Mon Soutien Psy d’ici 2027 contre 6.000 aujourd’hui.Accès dégradé, pénurie de moyens, inégalités territoriales, droits fondamentaux bafoués: le Comité d’éthique a alerté fin janvier sur la crise de la psychiatrie et l’urgence d’un plan ambitieux.Pour “reconstruire” la psychiatrie, troisième axe de ses mesures, le gouvernement entend “renforcer la formation” des étudiants en médecine, avec un module en psychiatrie avancée dans chaque faculté couplé à un stage pratique. Le nombre d’internes en psychiatrie sera porté de 500 à 600 par an à partir de 2027. Comme le recommandait le rapport des députées Dubré-Chirat et Rousseau, une mission planchera sur les conditions de travail en psychiatrie, avant un plan d’action en 2026. Globalement, “on ne peut pas rattraper 10 ans d’atermoiements et d’attente en deux coups de cuillère à pot. On prend ces mesurettes, mais ça ne va pas résoudre quoi que ce soit”, a déclaré à l’AFP Jean-Pierre Salvarelli (syndicat des psychiatres hospitaliers).”Il y a des grandes lignes, mais il manque des éléments financiers majeurs, un échéancier et quantité de mesures: il n’y a rien sur la prévention, le repérage précoce, la recherche et la question des jeunes qui revient régulièrement”, a estimé la psychiatre Rachel Bocher, présidente de l’Intersyndicat National des Praticiens Hospitaliers (INPH).Les troubles psychiques touchent environ une personne sur trois et quelque deux millions de Français sont pris en charge en psychiatrie chaque année. La crise du Covid a accentué la dégradation de la santé mentale, notamment des jeunes.