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Finances publiques: le gouvernement met en place un “comité d’alerte” pour éviter les dérapages

Le gouvernement a annoncé lundi un “plan d’action” pour améliorer le pilotage des finances publiques, notamment la création d’un “comité d’alerte” qui associera le Parlement pour éviter un nouveau dérapage du déficit public.”C’est un vrai tournant (…) dans le pilotage de nos finances publiques, qui se fera dans la transparence et le dialogue”, a déclaré le ministre de l’Economie, Eric Lombard, lors d’une conférence de presse. “C’est d’autant plus important que nous sommes entrés dans une période nouvelle de l’histoire du monde, avec la montée des tensions internationales qui sont telles que l’Union européenne va devoir retrouver une autonomie stratégique accrue”, laquelle nécessitera de s’assurer “des marges de manoeuvre budgétaires”, a-t-il ajouté. Ce plan d’action fait suite à d’importants dérapages du déficit public en 2023 et 2024, attribués notamment à des recettes inférieures aux prévisions, alors que la France fait figure de mauvais élève de la zone euro en raison de la forte détérioration de ses finances publiques. Celle-ci lui a valu vendredi un avertissement de l’agence de notation S&P.  Pour tenir l’objectif d’un déficit à 5,4% du PIB pour 2025, après 6% environ l’an dernier, le gouvernement souhaite renforcer le dialogue avec le Parlement sur le suivi de l’exécution du budget.Il s’agit de prolonger les consultations des groupes politiques du Parlement qui avaient été menées dans le cadre de la difficile élaboration du budget 2025 après la censure du gouvernement Barnier en décembre. Ainsi, un “comité d’alerte” réunira, autour des ministres de Bercy, les rapporteurs, notamment les parlementaires des commissions des finances et des affaires sociales, des représentants de la Sécurité sociale et le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici. Cette structure, qui se réunira trois fois par an, se penchera à la fois sur les comptes de l’Etat, de la Sécurité sociale et des opérateurs de l’Etat.Le deuxième axe du plan prévoit une “transparence” renforcée, avec une saisie systématique du Haut conseil des finances publiques et la création d’un “cercle des prévisionnistes” qui examinera la pertinence des hypothèses de prévisions macroéconomiques. Sera déployée aussi une “conversation” avec les Français à travers le pays, dont les modalités restent à préciser. “Nous voulons ouvrir la boîte noire de Bercy pour (…) conforter les conditions du compromis politique”, a indiqué la ministre Amélie de Montchalin, chargée des Comptes publics. Un dernier volet consistera à “améliorer” les outils et méthodes de prévisions, notamment concernant la prévisibilité de l’impôt sur les sociétés et des dépenses des collectivités locales.  

8-Mars : le gouvernement accusé d’avoir “enterré” l’égalité femmes-hommes

Budgets “insuffisants”, mesures annoncées qui “tardent”: la promesse d’Emmanuel Macron d’une plus grande égalité femmes-hommes a été “enterrée”, estime l’ONG Oxfam France lundi, à quelques jours de la journée internationale des droits des femmes. “Les travailleuses françaises gagnent toujours 23,5% de moins que leurs homologues hommes” dans le secteur privé et “la France a été classée 48e pays du monde en matière d’égalité dans le secteur économique par le Forum économique mondial en 2024”, souligne l’organisation dans un communiqué.Les mesures annoncées – “congés de naissance partagés équitablement”, service public de la petite enfance, réforme de l’index de l’égalité professionnelle – “tardent à se concrétiser”, s’alarme-t-elle. Or “un réel service public de la petite enfance est un impératif pour réduire les inégalités femmes-hommes quand on sait que ce sont les femmes qui continuent de sacrifier leur carrière professionnelle à l’arrivée des enfants”, souligne Sandra Lhote Fernandes, responsable de la campagne justice de genre au sein de l’ONG.Cette dernière exhorte également l’exécutif à mettre en place une “loi cadre intégrale contre les violences sexuelles”, une demande formulée en novembre par une coalition d’associations féministes et écartée par le gouvernement Barnier de l’époque. Face aux critiques, Emmanuel Macron, qui a fait de la lutte pour l’égalité femmes-hommes et contre les violences faites aux femmes “une grande cause nationale”, s’est à plusieurs reprises défendu de toute inaction, estimant être “inattaquable” sur ces questions.L’exécutif met notamment en avant un soutien financier accru à la ligne d’écoute associative 3919 destinée aux femmes victimes de violence, le déploiement des téléphones “grave danger” et des bracelets anti-rapprochement, ou encore l’indice de l’égalité professionnelle.  La ministre chargée de l’Égalité femmes-hommes Aurore Bergé a fait valoir de son côté début février un budget en hausse de 20% pour 2025, avec des crédits s’élevant à 94 millions d’euros pour affronter ce problème. “Le budget du ministère des droits des femmes pour 2025 c’est à peine la moitié de ce qu’a coûté l’organisation des législatives anticipées de juin dernier”, fustige Oxfam France, qui déplore un budget “aveugle aux inégalités de genre”.L’ONG propose la mise en place de 15 mesures “d’urgence”, parmi lesquelles l’introduction d'”éga-conditionnalités” dans la commande publique, la revalorisation des secteurs les plus féminisés, le renforcement de l’index Egapro ou encore la mise en place effective d’un “congé d’au moins 6 mois partagé entre les deux parents”. 

La France va présenter à l’Algérie une liste de “plusieurs centaines de personnes” aux profils “dangereux”, déclare Retailleau

Dans une stratégie de “riposte graduée” à l’encontre de l’Algérie, la France prépare une liste de “plusieurs centaines” de ressortissants algériens aux “profils dangereux”, qu’elle souhaite renvoyer en Algérie, a déclaré lundi le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.En pleine crise entre Paris et Alger, “nous sommes en train d’établir une liste de plusieurs centaines de personnes qui ont des profils dangereux”, “bien sûr, ils n’ont pas tous la même dangerosité”, et “ces gens-là, dont il est établi qu’ils sont des ressortissants algériens, nous allons les présenter aux Algériens” pour leur demander de les reprendre, a-t-il indiqué sur RMC/BFMTV.Ces individus présentent un danger “parce qu’ils ont commis des troubles à l’ordre public ou parce qu’ils figurent dans notre fichier des radicalisés pour terrorisme”, a précisé Bruno Retailleau.Et la réaction de l’Algérie à cette demande, “ce sera l’épreuve de vérité”, a-t-il jugé.”Ma mission”, a plaidé le ministre, “elle est de protéger les Français et je ne veux pas que ce qui s’est produit à Mulhouse se reproduise demain (…) A Mulhouse, un terroriste a tué un homme qui était un ressortissant portugais. Il aurait dû être en Algérie. Nous l’avions présenté à de multiples reprises aux Algériens qui l’avaient refusé”, a-t-il poursuivi.”Ce que je souhaite, c’est que l’Algérie, encore une fois pour garantir la sécurité des Français, reprenne ses ressortissants, conformément au droit international”, a souligné celui qui est aussi candidat à la présidence de LR.Car, a-t-il martelé, “l’Algérie ne respecte pas, de manière unilatérale, les accords internationaux”: la Convention internationale de Chicago de 1944 et surtout l’accord conclu avec la France en 1994, selon lequel “un ressortissant algérien doit être accepté par l’Algérie”.Interrogé sur l’octroi par le ministère de l’Intérieur de visas pour le temps du Ramadan à des imams venant surtout du Maroc mais aussi parfois d’Algérie, le ministre a jugé qu'”il n’y a aucun paradoxe”. “C’est le ramadan et nous accordons depuis des dizaines d’années des facilités à des imams, des psalmodieurs, qui viennent pendant 40 jours” et “sont strictement contrôlés”, a développé Bruno Retailleau, disant préférer “des gens qui viennent sur une courte période plutôt que certains qui s’autoproclament imams et qui tiennent des discours de haine”. “Ce que ne voit pas le Rassemblement national, c’est que si on mettait des entraves au culte pour des compatriotes qui respectent les principes de la République, on creuserait en réalité le séparatisme et on les ferait basculer du mauvais côté de la barrière”, a-t-il affirmé.

Bretagne: 1.700 personnes défilent à Lorient contre l’extrême droite, des dégradations

Quelque 1.700 personnes ont répondu dimanche à une manifestation régionale à Lorient “contre l’extrême droite” et “pour une Bretagne ouverte et solidaire” à l’appel d’une centaine d’associations et de collectifs de gauche, a annoncé la préfecture du Morbihan, qui a dénoncé “de nombreux actes de dégradation”. Lors de la manifestation dimanche après-midi, “de nombreux actes de dégradation ont été commis (tags, collages, bris de vitrines)”. En outre, “les forces de sécurité ont été la cible de tirs de mortiers et de jets de pierres”, a indiqué la préfecture dans un communiqué, précisant que “trois personnes ont été interpellées et placées en garde à vue”.Le préfet “dénonce vivement ces actes et condamne sans réserve les dégradations commises”, selon le même communiqué.”J’étais ce dimanche à la manifestation contre l’extrême-droite qui a réuni plus de 1.800 personnes à Lorient. C’est une belle mobilisation, qui répond à l’appel d’une centaine d’associations, partis et collectifs et qui montre une nouvelle fois que Lorient et la Bretagne résistent face à la vague d’extrême-droite”, a déclaré dans un communiqué le député du Morbihan Damien Girard (écologistes).”Pour autant, la violence n’a pas sa place dans nos manifestations. Je condamne fermement les dégradations commises, notamment contre le local du Parti Socialiste. Une minorité de casseurs ne doit pas venir entacher le succès de cette mobilisation”, a ajouté l’élu.Un correspondant de l’AFP a constaté d’importants dégâts sur la vitrine du local du Parti socialiste (PS), ainsi que des vitrines brisées d’agences d’intérim ou de distributeurs bancaires. Des forces de l’ordre ont également fait usage de gaz lacrymogènes, selon la même source.”La devanture du siège de la Fédération du Morbihan du Parti socialiste (…) a ainsi été victime d’une destruction méthodique pendant que les manifestants défilaient, avec 29 impacts recensés de masse ou d’objets équivalents et sans compter les tags injurieux. Il s’agit d’une attaque en règle contre les principes démocratiques et républicains les plus élémentaires que tous ceux qui disent combattre l’extrême-droite ont le premier devoir d’incarner avec la plus totale détermination”, a réagi le Premier secrétaire fédéral et sénateur du Morbihan Simon Uzenat, précisant que le parti allait déposer plainte. Lors de la manifestation, des pancartes “Pas de répit pour les fachos” ou “Bretagne anti fasciste” étaient déployées.Sous le soleil, les manifestants ont lancé des slogans comme “le fascisme, c’est la gangrène, on l’élimine ou on en crève” ou encore “pas de fachos dans nos quartiers, pas de quartier pour les fachos”.”Je suis ici pour montrer que les élus sont au côté des citoyens et des associations et des institutions culturelles. Quand l’extrême droite progresse, la culture est attaquée, les minorités, les femmes et les plus vulnérables sont pris pour cible”, a déclaré Rozenn Métayer, conseillère départementale de Lorient, non encartée. “Aujourd’hui, plus d’une centaine d’organisations ont appelé à manifester, c’est encourageant”, s’est félicité l’élue.

Retailleau assume la mise en place d’une “riposte graduée” à l’encontre de l’Algérie

En pleine crise entre Paris et Alger, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau assume dimanche la mise en place d’une “riposte graduée” à l’encontre de l’Algérie et assure que certains ressortissants algériens ont déjà été expulsés à leur arrivée à l’aéroport de Roissy. “Nous avons déjà mis en Å“uvre une riposte à nos frontières, à Roissy notamment, où l’on exige désormais un ordre de mission pour les Algériens présentant un passeport diplomatique à nos postes-frontières. Des ressortissants algériens ont ainsi dû être renvoyés dans leur pays”, explique le ministre dans une interview au Figaro, deux jours après des déclarations d’Emmanuel Macron tentant de calmer le jeu avec l’Algérie.  “Cette riposte graduée est la plus efficace”, selon le ministre Retailleau. “Elle permet d’abord d’aller sur des mesures individuelles, notamment vis-à-vis de membres de la nomenklatura algérienne”, ajoute-t-il.Selon une source proche du dossier, c’est ce qu’il s’est passé pour la femme de l’ambassadeur d’Algérie au Mali, interdite d’entrée sur le territoire français au motif qu’elle “n’avait pas tous ses documents de voyage”.”Quelques heures à peine, après les propos du président français son haineux ministre de l’Intérieur a remis une couche, en instruisant les services de la police des frontières de refouler l’épouse de l’ambassadeur d’Algérie au Mali, en lui interdisant l’entrée sur le territoire français sous le prétexte qu’elle n’avait pas d’argent”, a dénoncé samedi l’agence algérienne APS.”Et pourtant l’épouse du diplomate était en règle, elle a présenté son certificat d’hébergement, un document d’assurance et la carte de crédit de son époux”, a ajouté l’agence dénonçant “la provocation de trop” du ministre de l’Intérieur.Vendredi, le président français Emmanuel Macron a pris pour la première fois la parole après plusieurs attaques ces dernières semaines de Bruno Retailleau contre Alger. Le chef de l’Etat a appelé les deux capitales à “réengager un travail de fond” sur leurs accords d’immigration.

Face au revirement américain, Macron relance le débat sur une dissuasion européenne

Devant le spectaculaire rapprochement des États-Unis de Donald Trump avec la Russie, Emmanuel Macron a relancé le débat sur l’idée très sensible d’un parapluie nucléaire européen, qui divise la classe politique et que l’extrême droite conteste déjà.Le président français, à la tête d’une des deux puissances nucléaires en Europe avec le Royaume-uni, s’est dit prêt à “ouvrir la discussion” sur une dissuasion nucléaire européenne après l’affrontement verbal entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump vendredi à Washington, qui laisse craindre un désengagement des Etats-Unis en Ukraine et une rupture historique de leur alliance avec les Européens.Emmanuel Macron répondait au futur chancelier allemand Friedrich Merz qui a jugé nécessaire que l’Europe se prépare “au pire scénario” d’une Otan dépourvue de la garantie de sécurité américaine, y compris nucléaire.Mais pour la leader du Rassemblement national (RN) Marine Le Pen, les États-Unis restent “évidemment” un allié de la France au sein de l’Otan (Organisation du traité de l’Atlantique nord). Ceux qui disent le contraire “ne sont pas des gens raisonnables”, a-t-elle affirmé samedi.La dissuasion nucléaire de la France doit rester “française” et “on ne doit pas la partager”, a-t-elle estimé, en minimisant la portée des échanges très tendus entre les présidents américain et ukrainien, la veille dans le bureau ovale. “C’est assez normal”, a-t-elle jugé parce que “le chemin de la paix est un chemin qui est difficile”.- “Servilité atlantiste” -Le ministre des Armées Sébastien Lecornu lui a répondu sur X que la dissuasion nucléaire “restera” française “de la conception et la production de nos armes, jusqu’à leur mise en Å“uvre sur décision du président de la République”, mais qu’en même temps “nos intérêts vitaux comportent une +dimension européenne+”.Emmanuel Macron propose à cet égard un “dialogue stratégique” avec les pays européens qui n’ont pas l’arme nucléaire et pourraient ne plus dépendre de la dissuasion américaine, faisant valoir dans le Parisien que cela “rendrait la France plus forte” car, ajoute-t-il dans Ouest-France, “aujourd’hui” les missiles russes déployés en Biélorussie “nous exposent”.”On ne peut pas dire qu’on veut des Européens plus autonomes et considérer qu’on va laisser nos voisins dépendre totalement de la capacité américaine sur le plan de la dissuasion”, ajoute-t-il dans le quotidien régional.Sans se prononcer directement sur l’arme nucléaire, le chef de file de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a estimé qu’il fallait “faire obstacle” à “l’Europe de la défense” tout en dénonçant la “servilité atlantiste” des Européens.Sans surprise, l’idée d’un parapluie nucléaire élargi est soutenue par les plus pro-européens au sein de la classe politique.”Les ennemis de l’Europe doivent savoir que nos partenaires, ceux qui partagent nos valeurs, bénéficient du parapluie nucléaire français”, a affirmé sur France Inter Valérie Hayer, présidente du groupe Renew (centristes) au Parlement européen.- Intérêts vitaux -“La France a un rôle immense à jouer parce qu’elle est la seule puissance dotée de l’arme nucléaire de l’Union européenne, parce qu’elle a une industrie de défense puissante”, a abondé sur franceinfo l’eurodéputé social-démocrate Raphaël Glucksmann. “Nous changeons d’époque”, a souligné sur X l’ancien Premier ministre français Michel Barnier qui, sans évoquer le nucléaire, plaide pour un “aggiornamento stratégique” en Europe, avec par exemple la création d’un “conseil de sécurité européen”.Une quinzaine de dirigeants européens doivent se retrouver lors d’un sommet dimanche à Londres pour “faire avancer” leurs actions concernant l’Ukraine et la sécurité.Les 27 pays de l’UE se retrouveront ensuite jeudi à Bruxelles pour un sommet consacré à défense.Mais le scénario d’une dissuasion européenne se heurte à de nombreux obstacles, dont l’autonomie de décision revendiquée par la France dans ce domaine. Depuis son origine, la dissuasion française voulue par le général de Gaulle se veut complètement indépendante et repose sur l’appréciation par un seul homme, le président de la République, d’une menace contre les intérêts vitaux du pays.En février 2020, Emmanuel Macron avait mis en avant “la dimension authentiquement européenne” des intérêts vitaux français, non sans susciter des débats. Et en avril 2024, il s’était dit prêt à “ouvrir le débat” d’une défense européenne qui pourrait “inclure la défense antimissile, les tirs d’armes de longue portée, l’arme nucléaire pour ceux qui l’ont ou qui disposent sur leur sol de l’arme nucléaire américaine”. Vendredi il a en même temps relevé que sa “doctrine nucléaire garde un certain mystère parce que l’ambiguïté fait partie de son efficacité”. La France ne va donc pas dire par avance où elle pourrait frapper, “c’est le choix du chef des armées”, c’est-à-dire du président, a-t-il ajouté.

Prostitution: Aurore Bergé veut fermer les faux salons de massage

Une “circulaire interministérielle” va être lancée “d’ici quelques jours” pour contrôler les salons de massage et fermer ceux qui abritent la prostitution, annonce la ministre chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes Aurore Bergé samedi dans Le Parisien.L’association Zéro Macho citée par la ministre a recensé rien qu’à Paris 426 salons de massage qui offriraient des services sexuels tarifés.”On ne peut pas accepter qu’au coeur de nos villes on fasse du racolage avec des visages d’enfants avec de prétendus massages”, a déclaré Aurore Bergé en désignant au quotidien une affichette publicitaire d’un salon montrant une adolescente en sous-vêtements.”Tout le monde sait qu’on parle en réalité de traite d’êtres humains”, selon la ministre qui a pour objectif “la fermeture de 100% des salons de massage qui sont de faux nez permettant la pratique de la prostitution et de l’exploitation sexuelle en France”.A cette fin, “nous lançons, d’ici quelques jours, une circulaire interministérielle avec le ministre de l’Intérieur et le garde des Sceaux”.”On va se servir de plusieurs leviers: fraude fiscale, travail dissimulé, conditions de travail ou d’hébergement indignes, emploi de personnes en situation illégale”, détaille Aurore Bergé qui prévient qu”il n’y aura aucune tolérance”.Quant aux femmes qui y travaillent, elles seront considérées en premier lieu comme “des victimes”, promet la ministre.”On les soutiendra financièrement, on les orientera vers des associations en mesure de les accompagner, de les réinsérer”, affirme-t-elle.Le gouvernement de Gabriel Attal avait dévoilé en mai 2024 une stratégie nationale de lutte contre la prostitution qui comprenait un volet contre les “prétendus salons de massage abritant la prostitution”.

En Nouvelle-Calédonie, meurtrie par les émeutes, Valls réussit une reprise du dialogue

Au terme d’une visite d’une semaine, Manuel Valls a quitté samedi la Nouvelle-Calédonie avec la satisfaction d’avoir réuni l’ensemble des forces politiques autour de la table. Le ministre des Outre-mer reviendra courant mars pour la suite de discussions sur le statut du territoire, meurtri par les émeutes de 2024. “Les blocages politiques, le marasme économique et social, la peur, l’absence de perspectives créent une situation qui n’est plus tenable”, a expliqué à la presse l’ancien Premier ministre avant de regagner la métropole.”Chacun est responsable devant l’histoire et devant les Calédoniens. Une seule voie s’ouvre à nous, celle d’un accord politique, suivant un chemin de réconciliation. Sans ce chemin, aucune reconstruction de la Nouvelle-Calédonie ne sera possible”, a souligné le ministre des Outre-mer.M. Valls reviendra ainsi fin mars dans l’archipel pour “poursuivre le dialogue”, sans toutefois fixer de date butoir pour parvenir à un accord.- Arrivé sous les huées -Arrivé le 22 février sous les huées des partisans de la Calédonie française, qui lui reprochaient d’avoir parlé de “souveraineté partagée” à propos du futur statut du territoire, Manuel Valls a réussi en une semaine à réunir autour d’une même table indépendantistes et non-indépendantistes, dix mois après les violences de mai et juin 2024, qui ont fait 14 morts et détruit l’économie de l’archipel.”La méthode est bonne”, s’est réjoui auprès de l’AFP le député (Renaissance) Nicolas Metzdorf, qui avait pourtant eu une altercation avec le ministre au premier jour de son séjour.L’élu, qui contestait l’existence d’un “peuple premier”, s’était fait publiquement taxé de “révisionnisme” par le ministre des Outre-mer.Manuel Valls, familier de la question calédonienne depuis ses passages à Matignon comme conseiller de Michel Rocard (1988-1991) puis de Lionel Jospin (1997-2002), a “passé énormément de temps à écouter les uns les autres, en cadrant les débats, tout en laissant des espaces d’expression libre”, salue l’élu non indépendantiste.”On a apprécié. On a pu avoir des échanges sereins, constructifs”, confirme, côté indépendantiste, le député Emmanuel Tjibaou.La “méthode Valls” a consisté en des réunions plénières sur des thématiques précises (lien avec la métropole, gouvernance, droit à l’autodétermination), entrecoupées de réunions bilatérales avec les différentes formations politiques.- “Etape importante” -Le ministre des Outre-mer avait également défini des principes préalables auxquels l’État n’entend pas déroger : le lien avec Paris devra être maintenu et la Calédonie devra rester “une et indivisible”.Ni indépendance pure donc, ni fédéralisme trop poussé, qui verraient les trois provinces, collectivités qui concentrent aujourd’hui la plupart des compétences, vivre un “développement différencié”, comme souhaité par exemple par la présidente de la province Sud, Sonia Backès.Le ministre des Outre-mer a remis aux deux camps un document de synthèse de cette semaine de travail. “Il s’agit des orientations du gouvernement, elles ne valent pas accord, elles n’engagent pas les partenaires, mais nous avons franchi une étape importante. L’’État peut aider, peut faciliter. Mais ce sont les Calédoniens qui ont leur destin en main”, souligne-t-il.Les différentes formations indépendantistes ont réuni samedi leurs militants pour évoquer la suite à donner aux discussions. La décision de les poursuivre en vue de signer un accord, qui permettrait notamment la tenue des élections provinciales, prévues fin novembre, sera examinée mardi par le bureau politique du Front de libération national socialiste (FLNKS).Les discussions sur l’avenir de la Nouvelle-Calédonie étaient au point mort depuis le référendum d’autodétermination de 2021 que l’État avait décidé de maintenir malgré la demande de report formulée par les indépendantistes, alors que l’archipel était touché par l’épidémie de Covid.Les indépendantistes avaient alors décidé de boycotter le scrutin, qui avait vu le “non” à l’indépendance l’emporter à 97%, mais avec un taux de participation de seulement 43,87%.Depuis lors, toutes les tentatives d’organiser des discussions sur un nouveau statut institutionnel en réunissant indépendantistes et non-indépendantistes autour d’une même table se sont soldées par un échec.

La France ne doit pas “partager” sa dissuasion nucléaire qui doit rester “française”, estime Le Pen

La dissuasion nucléaire de la France doit rester “française” et “on ne doit pas la partager”, a estimé samedi Marine Le Pen.La leader du Rassemblement national s’exprimait en marge du Salon de l’agriculture après que le président français Emmanuel Macron, à la tête d’une des deux puissances nucléaires en Europe avec le Royaume-uni, s’est dit prêt à “ouvrir la discussion” sur une dissuasion nucléaire européenne.”La dissuasion nucléaire française doit rester une dissuasion nucléaire française” et “on ne doit pas la partager, on doit encore moins la déléguer”, a déclaré Mme Le Pen, interrogée sur les développements qui ont suivi l’affrontement verbal entre Volodymyr Zelensky et Donald Trump vendredi à Washington.Elle a exprimé à cet égard sa “tristesse de l’absence d’une voix forte et indépendante qui devrait être celle de la France”.La cheffe de file des députés RN a jugé “normal” qu’il “puisse y avoir des frictions” entre deux dirigeants politiques, après les échanges tendus, devant les caméras, entre le président américain et son homologue ukrainien.”Que des dirigeants de nations puissent se parler avec passion, qu’il puisse y avoir des frictions, qu’il puisse y avoir des mots durs, après tout, c’est assez normal”, a affirmé Mme Le Pen, tout en reconnaissant que la publicité de ces échanges a “pu entraîner une émotion légitime”. “C’est un chemin difficile de construire la paix” et “ce serait dommage de considérer que, parce que ce moment est difficile, il rompt tout espoir d’arriver à une paix”, a-t-elle ajouté.La leader du parti d’extrême droite a aussi jugé que “ceux qui disent que les États-Unis ne sont pas des alliés” n’étaient “pas raisonnables”. “Evidemment que les États-Unis (sont) un allié de la France”, a-t-elle dit.”Est ce qu’on sort de l’Otan ? Non, bien sûr, tout ça, ceux qui disent cela ne sont pas des gens raisonnables”, a-t-elle ajouté.Sur la dissuasion nucléaire, Emmanuel Macron s’était exprimé vendredi soir en marge d’une visite au Portugal et répondait à une demande du futur chancelier allemand Friedrich Merz.Devant le spectaculaire rapprochement des Etats-Unis de Donald Trump avec la Russie, Friedrich Merz a jugé nécessaire que l’Europe se prépare “au pire scénario” d’une Otan dépourvue de la garantie de sécurité américaine, y compris nucléaire.”Si les collègues veulent avancer vers une plus grande autonomie et des capacités de dissuasion, alors nous devrons ouvrir cette discussion très profondément stratégique. Elle a des composantes très sensibles et très confidentielles mais je suis disponible pour que cette discussion s’ouvre”, a dit M. Macron vendredi dans une interview aux chaînes portugaises RTP1 et RTP3.

L’Europe, “chassée de l’histoire à coups de pied par Trump” selon Mélenchon

“L’Europe est en train de sortir de l’histoire et elle en est chassée à coups de pied par monsieur Trump”, a déclaré vendredi à l’AFP le chef de file de la gauche radicale française Jean-Luc Mélenchon depuis Mexico.”Trump est en train de dire à l’Europe: vous avez perdu la guerre (en Ukraine) et maintenant c’est moi qui ramasse la mise avec l’accord qu’il impose à monsieur Zelensky”, a poursuivi le chef de la France insoumise, interrogé sur le sermon passé par le président américain à son homologue ukrainien dans le bureau ovale devant les caméras.”M. Zelensky est traité comme ont été traités de très nombreux chefs d’Etat”, a-t-il commenté, dénonçant l’interventionnisme américain en Amérique latine.”Regardez ce que font les Mexicains, c’est plus intelligent que tout ce que nous sommes en train de faire en Europe”, a-t-il ajouté au sujet des relations de la présidente de gauche nationaliste Claudia Sheinbaum avec Donald Trump. “C’est accepter une réalité et en même temps y mettre des limites”.”Coopération oui, subordination, non”, répète Mme Sheinbaum, menacée par le président Trump de droits de douane de 25% sur les exportations mexicaines faute de résultats dans la lutte contre le trafic de drogue.A quelques jours de l’échéance du 4 mars, le Mexique a annoncé jeudi la remise aux autorités américaines de 29 narcotrafiquants. La Maison Blanche “négocie dans une position de force”, s’est félicité jeudi soir dans un communiqué le département américain de la Justice.M. Mélenchon est par ailleurs revenu sur les tensions entre la France et l’Algérie.Le Premier ministre français François Bayrou a indiqué que la France allait demander à Alger le réexamen d’accords migratoires de 1968 entre les deux pays, faute de quoi ils seront “dénoncés”. Le refus de l’Algérie d’accepter des ressortissants en situation irrégulière renvoyés par Paris a envenimé des relations dégradées depuis la reconnaissance par la France de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en juillet 2024.L’attitude du Premier ministre et du ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, “c’est celle de la vieille France rance qui continue à régler des comptes avec l’Algérie”, a estimé M. Mélenchon.”On n’a pas à les régler avec cette escalade verbale et cette forme de mépris qui pue à plein nez le néo-colonialisme”, a-t-il ajouté.”Je voudrais rappeler que nous sommes des millions d’Euro-Maghrébins et je me mets dedans car je suis né au Maghreb”, a ajouté le natif de Tanger au Maroc.M. Mélenchon a passé une semaine à Mexico pour présenter la version espagnole de son livre “Ahora el pueblo” (Maintenant le peuple).”Nous ne savons pas qui sera notre candidat” à la présidentielle de 2027, a conclu le leader de la France insoumise, interrogé sur son éventuelle quatrième candidature après 2012, 2017 et 2022. “Je n’en ai aucune obsession, contrairement à la psychologie qui m’est prêtée”.