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Voeux pour 2025: Macron fait son mea culpa sur la dissolution et appelle au “ressaisissement”

Emmanuel Macron a fait clairement mardi, lors de ses voeux pour 2025, son mea culpa sur la dissolution de l’Assemblée nationale, qui a semé “divisions” et “instabilité”, avant d’appeler au “ressaisissement collectif” face à la grave crise politique qu’elle a provoquée.Privé d’une grande part de son influence depuis que son camp a perdu les législatives anticipées de l’été, le chef de l’Etat a aussi annoncé, dans la traditionnelle allocution de la Saint-Sylvestre, qu’il demanderait lors de l’année qui s’ouvre aux Français de “trancher” certains “sujets déterminants” pour préparer l’avenir.Une manière de laisser entrevoir des référendums, maintes fois évoqués mais jamais organisés depuis son arrivée à l’Elysée en 2017, ou de nouvelles conventions citoyennes après celles sur la fin de vie ou l’écologie.Enregistrés dans le jardin d’hiver du palais présidentiel, ces huitièmes voeux d’Emmanuel Macron sont aussi les plus courts, en onze minutes. Et pour cause: le président n’a plus les moyens de tout décider comme il avait l’habitude de le faire, et se replie sur son rôle de “garant”, selon son entourage.Il a longuement mis l’accent, au début de son allocution, sur les réussites de 2024. Avec une innovation sur la forme: une vidéo de deux minutes montrant les Jeux olympiques ou la réouverture de Notre-Dame.”Ensemble, cette année nous avons prouvé qu’impossible n’était pas français”, a-t-il lancé. “Sachons garder le meilleur de ce que nous avons été”, “unis, déterminés, solidaires”.- “Instabilité” -Mais Emmanuel Macron n’a pas éludé la plus grave crise politique de la Ve République, avec un mea culpa plus clair que celui esquissé début décembre.”Je dois bien reconnaître ce soir que la dissolution a apporté pour le moment davantage de divisions à l’Assemblée que de solutions pour les Français”, a-t-il affirmé. “La lucidité et l’humilité commandent de reconnaître qu’à cette heure, cette décision a produit plus d’instabilité que de sérénité. Et j’en prends toute ma part.”Bien que fracturée, l’Assemblée actuelle représente selon lui “le pays dans sa diversité et donc aussi dans ses divisions”, et est “pleinement légitime”.”Il ne suffit pas de reconnaître sa responsabilité, il faut en tirer toutes les conclusions politiques : partir”, a riposté dans la foulée le coordinateur de La France insoumise Manuel Bompard, tandis que la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot a raillé ce “président arrogant et autoritaire” qu’elle veut “réussir à faire partir”.Malgré tout, le président appelle les forces politiques à faire de 2025 l’année “du ressaisissement collectif” afin de permettre “la stabilité” et “les bons compromis”. “Car nous ne pouvons pas nous permettre d’attendre. L’année 2025 doit être une année d’action”, exhorte le chef de l’Etat à l’adresse du gouvernement tout juste formé de son allié François Bayrou, le quatrième Premier ministre de l’année, auquel il adresse aussi ses “voeux”.Même s’il ne peut plus donner le “la” des politiques publiques, Emmanuel Macron montre qu’il n’entend pas laisser le gouvernement écorner son bilan. Il a ainsi promis de “veiller” à ce que la France “continue d’être attractive”, “travaille et innove plus”, continue de créer des emplois et “assure sa croissance en tenant ses finances”. Et ce, alors que le pays entame 2025 sans budget voté malgré des déficits alarmants.  Alors que l’international et l’Europe restent les prérogatives présidentielles, Emmanuel Macron a aussi exhorté les Européens à “en finir avec la naïveté” en matière de commerce ou d’agriculture. – “Réveil européen” -“Dire non aux lois du commerce dictées par d’autres et que nous sommes les seuls à encore respecter. Dire non à tout ce qui nous fait dépendre des autres sans contrepartie et sans préparer notre avenir”, a-t-il plaidé. “À l’inverse, il nous faut le réveil européen, un réveil scientifique, intellectuel, technologique, industriel, un réveil agricole, énergétique et écologique”, a-t-il ajouté.Avec ces voeux, Emmanuel Macron espère se poser en surplomb, et éloigner la petite musique de certains de ses opposants qui jugent inéluctable sa démission avant la fin de son mandat, en 2027.La présidente des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, avait dit mi-décembre se préparer à une présidentielle anticipée. Dans ses propres voeux, elle affirme mardi que 2025 sera “une année décisive”, espérant un “dénouement heureux” à l’instabilité gouvernementale, qui passerait par une “décision démocratique”.De son côté, le nouveau Premier ministre a souhaité, à l’issue d’une visite à Mayotte dévastée par le cyclone Chido, une année de “réconciliation”, d'”action” et de “stabilité” face aux “fractures” récentes.Une gageure: faute de majorité à l’Assemblée, son équipe s’appuie sur le même attelage fragile entre la macronie et le parti Les Républicains qui avait soutenu le précédent Premier ministre de droite Michel Barnier, finalement censuré trois mois après sa nomination. Le gouvernement Bayrou s’expose donc au même risque d’être renversé par les députés de gauche et d’extrême droite.

En visite au Liban le ministre des Armées français veut consolider le “fragile” cessez-le-feu

Le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, a souligné mardi en visite au Liban la nécessité de préserver le “fragile” cessez-le-feu en vigueur depuis le 27 novembre entre l’armée israélienne et le Hezbollah.La trêve a mis fin à deux mois de conflit ouvert entre l’armée israélienne et le mouvement libanais pro-iranien, qui avait ouvert un front contre Israël au début de la guerre l’opposant à son allié palestinien du Hamas dans la bande de Gaza, en octobre 2023. Le cessez-le-feu tient globalement, malgré des accusations mutuelles de violations répétées.Un mécanisme réunissant la France, les Etats-Unis, le Liban, Israël et la force de paix de l’ONU au Liban, Finul, a été mis en place pour surveiller son application et ses violations. “Ce mécanisme franco-américain a enregistré pratiquement 300 saisines, ça dit bien qu’il est en train de trouver complètement son rôle”, a indiqué M. Lecornu à l’AFPTV, en déplacement sur une base de la Finul à Deir Kifa, dans le sud libanais.”On est à mi-parcours dans le cadre de ce cessez-le feu, avec des premiers résultats qui ont été enregistrés notamment dans la capacité à déconflicter, à sécuriser”, a-t-il ajouté. L’accord de cessez-le-feu prévoit le retrait dans un délai de 60 jours de l’armée israélienne du sud du Liban, où elle était entrée fin septembre, et le repli du Hezbollah au nord du fleuve Litani, à environ 30 kilomètres de la frontière libano-israélienne.En visite au Liban avec le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, le ministre des Armées a rencontré lundi Joseph Aoun, le commandant en chef de l’armée libanaise.A l’issue du délai fixé par l’accord, “les forces armées libanaises doivent avoir repris pied à la place de là où était le Hezbollah (…) et à la place de là où sont les forces armées israéliennes”, a rappelé M. Lecornu.La visite française est un “point d’étape” permettant de se “projeter pour les 26 jours qui restent d’un cessez-le-feu dont on sait qu’il est fragile, et qui nécessite immanquablement et inévitablement du volontarisme des deux côtés”, a-t-il dit.”C’est pour cela que nous nous appliquons (…) à faire en sorte que ce cessez-le-feu tienne”, a-t-il insisté.Mardi les ministres français ont aussi rencontré le commandant de l’armée libanaise en charge du secteur sud du Litani, avant de retrouver les Casques bleus français de la Finul à Deir Kifa à l’occasion du Nouvel An.

France: faute de budget pour 2025, le gouvernement reconduit celui de l’année écoulée

Dépourvu d’un budget en bonne et due forme pour 2025, le gouvernement a reconduit in extremis les plafonds de dépenses des ministères initialement accordées pour 2024, mais compte les limiter aux “dépenses essentielles” jusqu’à l’adoption d’un budget.A partir du 1er janvier, les ministères pourront continuer d’engager des dépenses dans la limite de ce que prévoyait la loi de finance initiale de 2024, selon un décret publié mard au Journal officiel.Ils devront toutefois ne consommer que  “le minimum de crédits que le gouvernement juge indispensable pour poursuivre l’exécution des services publics”, a indiqué le ministère des Comptes publics à l’AFP, notamment ce qui concerne les “dépenses essentielles”.Cela concerne notamment le paiement des salaires des fonctionnaires. Mais, par exemple, “aucune création nette d’emplois n’interviendra pendant” cette période, précise une circulaire envoyée aux ministres.Consulté par l’AFP, ce document précise que 75% des crédits accordés mardi par le décret seront gelés début 2025.Ce gel de crédits se fera jusqu’à l’adoption par le Parlement d’un budget pour 2025. D’autres crédits pourraient toutefois être débloqués si le budget tardait à être adopté.C’est la première mission de François Bayrou, nommé Premier ministre le 13 décembre.Prêt aux “compromis” avec l’opposition, et soucieux “qu’un budget soit adopté”, le nouveau ministre de l’Économie, Éric Lombard, va tenter de procéder “par le dialogue” en invitant tous les partis représentés au Parlement à venir en discuter à Bercy, avait-il fait savoir dimanche.M. Bayrou espère une adoption “à la mi-février”, sans toutefois être “sûr d’y arriver”. Il compte pour ce faire repartir de “la copie qui a été votée” au Parlement avant la censure du gouvernement de son prédécesseur, Michel Barnier.Le précédent gouvernement de Michel Barnier avait présenté en octobre son projet de budget pour 2025, déficitaire comme c’est le cas en France depuis 1975 malgré les économies envisagées pour réduire le “trou” entre recettes et dépenses. Parmi les pistes proposées, comme la désindexation partielle des retraites l’an prochain, certaines ont déplu aux députés du Rassemblement national et de la gauche, qui ont voté le 4 décembre la censure du gouvernement, empêchant l’adoption du projet de budget sans vote via l’article 49.3 de la Constitution.- Une loi spéciale dans l’urgence -Dans l’attente de l’adoption d’un nouveau budget, le Parlement a voté mi-décembre une loi spéciale qui permet à l’exécutif de continuer de prélever l’impôt, d’emprunter pour financer l’Etat et la Sécurité sociale et de dépenser les crédits sur la base du budget 2024. La loi spéciale ne permet toutefois pas de pratiquer la traditionnelle indexation sur l’inflation du barème de l’impôt sur le revenu. En conséquence, sans nouveau budget, 380.000 nouveaux ménages risquent d’être assujettis à l’impôt sur le revenu, et des millions de contribuables d’en payer davantage. Au 1er janvier, l’absence de budget pour 2025 n’aura toutefois pas d’impact immédiat sur les impôts de Français, qui ne seront pas prélevés davantage, a indiqué le ministère des Comptes publics à l’AFP. La hausse de l’impôt sur le revenu pourra toutefois se manifester ultérieurement, après la déclaration de revenus au printemps, si aucun budget n’était adopté d’ici là. Le taux de prélèvement à la source est mis à jour en septembre. – Déficit excessif -Autre conséquence de l’absence d’un budget voté: les retraites de base vont être davantage augmentées que ce que prévoyait le gouvernement de M. Barnier dans son projet, à 2,2%.Pour une pension de base de 1.200 euros par exemple, la revalorisation représente une hausse de 26,4 euros mensuels, qui sera visible sur le versement de février.Pareillement, le bouclier tarifaire sur l’électricité prendra fin au 1er février mais sans la hausse de taxe envisagée par le précédent projet de budget. Une aubaine pour les ménages qui bénéficieront d’une baisse de 14% de leur facture.La dette publique de la France a atteint fin septembre 113,7% du PIB, soit 3.303 milliards d’euros, l’une des plus élevée de la zone euro, tandis que le déficit public est attendu à 6,1% du PIB cette année, ce qui vaut au pays une procédure pour déficit excessif par la Commission européenne.Eric Lombard souhaite, dans le budget qui sera voté en 2025, que le déficit soit inscrit “un peu au-dessus de 5 %” du PIB, “de façon à protéger la croissance”. Cela implique d’éventuelles hausses d’impôt “très limitées” mais surtout “des économies supplémentaires”, a-t-il indiqué.

Le Pen espère que 2025 sera une “année décisive” pour remettre la France “dans la course de l’Histoire”

Marine Le Pen (RN) a souhaité mardi que 2025 soit une “année décisive” pour remettre la France et l’UE “dans la course de l’Histoire”, espérant un “dénouement heureux” à l’actuelle instabilité gouvernementale qui passerait par une “décision démocratique”, dans ses voeux aux Français.”2025 sera une année décisive où se décidera sans aucun doute la transition politique qui peut seule inverser le cours des événements et remettre la France et même l’Europe dans la course de l’Histoire”, a affirmé la présidente des députés RN dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux.   “C’est du peuple et donc par une décision démocratique que viendra le dénouement heureux d’une situation que chacun déplore et dont il faut sortir la France au plus vite”, a estimé Mme Le Pen, qui avait dit mi-décembre se préparer à une présidentielle anticipée.Considérant que le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, est “définitivement déconsidéré”, elle a déploré le “tête-à-queue institutionnel” de la dissolution de l’Assemblée nationale et dénoncé les “combines indignes de second tour (des élections législatives qui) ont faussé les logiques électorales naturelles et conduit mécaniquement le pays à la paralysie parlementaire et gouvernementale”.Fustigeant les forces politiques dont l’unique programme est “de se maintenir au pouvoir” et qui “nous amènent au désastre”, elle s’est dite persuadée “que nous pouvons inverser ces funestes dynamiques”.Mme Le Pen, dont les députés ont voté la censure du gouvernement de Michel Barnier avec les voix de la gauche, a présenté l’alliance entre son parti et l’UDR d’Eric Ciotti, l’ancien patron de LR qui a rejoint le RN aux législatives, comme une “force d’alternance pour la France et pour l’Europe (qui) a vocation à s’élargir encore pour réunir tous les patriotes française, de droite, de gauche et d’ailleurs”. “C’est de ce grand rassemblement du peuple français, qui est notre projet, qu’émergera une nouvelle élite de dirigeants qui pourra reconduire le redressement politique, économique, social et même psychologique de la patrie”, a-t-elle ajouté.  Le président du RN, Jordan Bardella, a également diffusé une vidéo. “En 2025, le RN sera plus fort que jamais”, a-t-il promis, dénonçant lui aussi les “manoeuvres des partis qui s’accrochent au pouvoir”. “En ces temps aux airs de fin de règne (…), rien ne peut arrêter un peuple qui s’est remis à espérer”, a-t-il assuré, promettant que le RN “fera vivre l’esprit de la Ve République face à ceux qui voudraient nous voir replonger dans la IVe”.

Macron adresse ses voeux aux Français pour espérer tourner la page de la dissolution

Emmanuel Macron présente mardi soir ses voeux aux Français pour 2025 dans la traditionnelle allocution télévisée de la Saint-Sylvestre, dans l’espoir de tourner la page d’une année marquée par sa dissolution ratée de l’Assemblée nationale et la perte d’une grande part de son influence.”Ce sont ses huitièmes voeux” depuis son arrivée à l’Elysée en 2017, mais “les premiers dans un rôle un peu différent”, relève-t-on dans son entourage.Rentré de quelques jours de repos au fort de Brégançon sur la Méditerranée, le président de la République va bien revenir sur les “difficultés géopolitiques ou de politique intérieure”, à commencer par la dissolution de l’Assemblée nationale. Mais il devrait s’en tenir aux “grands enjeux”, sans dicter de solutions comme il a pu le faire par le passé, ajoute-t-on.”Auparavant, il était un président qui gouvernait”, donnant l’impulsion aux politiques publiques qui occupaient une part importante de ce discours du Nouvel An, relève un conseiller. Cette année, il sera “davantage dans un rôle de garant” et de “président qui préside”.C’est aussi la première fois que le chef de l’Etat s’exprime depuis qu’il a nommé le 13 décembre François Bayrou comme Premier ministre, dernier soubresaut d’une année politique scandée par les crises.Malgré l’arrivée à Matignon du centriste, son allié historique, Emmanuel Macron entend donc conserver une posture en retrait. Comme c’est le cas depuis que son camp a perdu les élections législatives anticipées de l’été à la suite de la dissolution de l’Assemblée nationale, ouvrant la plus grave crise politique de la Ve République.”L’ombre de la dissolution va peser sur ces vÅ“ux”, car le président “est vraiment cornerisé” et doit tenter de “redonner un élan” à son second quinquennat, dit à l’AFP Philippe Moreau Chevrolet, professeur en communication à Sciences Po.S’il a déjà esquissé un timide mea culpa début décembre, il va peut-être tenter d’ouvrir de nouvelles perspectives, pour éloigner la petite musique de certains de ses opposants qui jugent inéluctable sa démission avant la fin de son mandat, en 2027.- “Décision démocratique” -La présidente des députés du Rassemblement national, Marine Le Pen, avait dit mi-décembre se préparer à une présidentielle anticipée. Dans ses propres voeux, elle affirme mardi que 2025 sera “une année décisive”, espérant un “dénouement heureux” à l’instabilité gouvernementale, qui passerait par une “décision démocratique”.De son côté, le nouveau Premier ministre a souhaité, à l’issue d’une visite à Mayotte dévastée par le cyclone Chido, une année de “réconciliation”, d'”action” et de “stabilité” face aux “fractures” récentes.Une gageure: faute de majorité dans une Assemblée nationale morcelée en trois blocs, son équipe s’appuie sur le même attelage fragile entre la macronie et le parti Les Républicains qui avait soutenu le précédent Premier ministre de droite Michel Barnier, finalement censuré trois mois après sa nomination. Le gouvernement Bayrou s’expose donc au même risque d’être renversé par les députés de gauche et d’extrême droite.Et ce, alors que le pays entame 2025 sans budget voté malgré des déficits alarmants.Il y a un an, lors de ses voeux, le président de la République annonçait une année de “fiertés françaises”, avec le 80e anniversaire du Débarquement allié en Normandie, les Jeux olympiques de Paris et la réouverture de Notre-Dame cinq ans après l’incendie. Autant de paris réussis.Mais il évoquait aussi une année de “réarmement de la Nation” pour faire face aux défis à venir.Et là, 2024 n’a pas tenu ses promesses.Les crises et les déconvenues se sont enchaînées: fronde paysanne inédite qui lui a valu un passage houleux au Salon de l’agriculture, émeutes en Nouvelle Calédonie sur fond d’impasse institutionnelle que sa visite express dans l’archipel n’est pas parvenue à résoudre, coup d’arrêt à la réindustrialisation du pays et procès en mauvaise gestion des finances publiques. Et l’année se termine sur la désolation et la colère à Mayotte.A l’international, la guerre se poursuit en Ukraine et à Gaza, même si M. Macron a remporté quelques succès diplomatiques, en contribuant à un cessez-le-feu au Liban entre Israël et le mouvement chiite Hezbollah, ou en réunissant à Paris son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky avec le président élu des Etats-Unis Donald Trump.

France: le budget initial de 2024 reconduit à l’identique en 2025 par décret au Journal officiel

En attendant l’adoption d’un budget pour 2025, le gouvernement a reconduit les autorisations d’engagement ouvertes par la loi de finances initiale de 2024 par un décret publié au Journal officiel mardi.”A la suite de la promulgation” d’une loi spéciale le 20 décembre, ce décret alloue aux ministères des crédits pour 2025 “en reconduisant ceux ouverts en loi de finances initiale pour l’année 2024 par le Parlement”, est-il expliqué dans le document.Dans la présentation de son projet de budget pour 2025, le précédent gouvernement de Michel Barnier avait indiqué que cela correspondait à des dépenses de l’Etat de 492,9 milliards d’euros.Ces crédits sont plus élevés que ce que prévoyait ce précédent gouvernement qui planchait sur des économies de plus de 7 milliards d’euros par rapport au budget initial de 2024, dans l’espoir de réduire le déficit public.Mais la censure le 4 décembre du gouvernement Barnier par l’Assemblée nationale a empêché la promulgation de ce projet de budget.Le nouveau Premier ministre, François Bayrou, avait dit, le 19 décembre, espérer l’adoption d’un budget “à la mi-février”, sans toutefois être “sûr d’y arriver”. Il avait indiqué qu’il repartirait de “la copie qui a été votée” au Parlement avant la censure du gouvernement de son prédécesseur, M. Barnier.Dans l’attente de ce budget en bonne et due forme, le Parlement a adopté mi-décembre une loi spéciale qui permet à l’exécutif de prélever l’impôt, de dépenser les crédits sur la base du budget 2024 et d’emprunter pour financer l’Etat et la Sécurité sociale.Cette “loi spéciale”, promulguée le 20 décembre par le président Emmanuel Macron, ne permet pas de pratiquer la traditionnelle indexation du barème de cet impôt sur l’inflation. En conséquence, sans nouveau budget, 380.000 nouveaux ménages risquent d’être assujettis à l’impôt sur le revenu, et des millions de contribuables d’en payer davantage. Au 1er janvier, cette absence de budget pour 2025 n’aura toutefois pas d’impact immédiat sur les Français, qui ne seront pas prélevés davantage, a indiqué le ministère des Comptes publics à l’AFP. La hausse de l’impôt sur le revenu pourra toutefois se manifester ultérieurement, au moment de la déclaration de revenus au printemps, si aucun budget n’est adopté d’ici là. Dans une interview à La Tribune Dimanche, le nouveau ministre de l’Economie, Eric Lombard, s’est voulu rassurant. “Nous aurons un budget qui comportera une indexation du barème”, a-t-il affirmé. “Les Français qui ne paient pas d’impôts sur le revenu aujourd’hui n’en paieront pas demain”, a-t-il également assuré.

Chido: après Mayotte, Bayrou achève son déplacement à La Réunion

François Bayrou achève mardi à La Réunion son déplacement consacré au cyclone Chido qui a frappé Mayotte, où il a annoncé lundi une batterie de mesures destinées au redressement de l’archipel.Le Premier ministre, qui a dormi à Saint-Denis de la Réunion, a débuté sa journée par une rencontre matinale avec les élus locaux à la préfecture. Il y saluera ensuite des agents impliqués dans le centre opérationnel de La Réunion, importante base logistique de l’aide à Mayotte.Il visitera ensuite la plateforme d’intervention régionale de l’Océan indien de la Croix rouge à Sainte-Marie. Puis inspectera, dans la même commune, le “hub logistique” pour Mayotte situé sur une base aérienne à proximité de l’aéroport Roland-Garros d’où la délégation s’envolera à la mi-journée pour regagner Paris.Lundi, après une visite d’une journée à Mayotte à la tête d’une importante délégation ministérielle, M. Bayrou a présenté devant le Conseil départemental de l’archipel son plan “Mayotte debout” qui “a une seule ligne directrice: pas de phrases, des décisions concrètes et précises, des engagements concrets et précis”.Parmi la dizaine de mesures annoncées, le rétablissement de l’électricité “dans chaque foyer”, la volonté d’empêcher la reconstruction de bidonvilles, ou encore une série de mesures financières, fiscales, sanitaires ou sur l’éducation.Avec l’objectif, a expliqué le chef du gouvernement à l’AFP, de tenir “un discours clair et compréhensible de l’ensemble des citoyens” et de “s’inscrire dans la démarche du président de la République”, qui avait annoncé de premières mesures d’urgence lors d’un déplacement à Mayotte après le cyclone, qui a causé, selon le dernier bilan officiel, la mort de 39 personnes.Des mesures qui vont “incontestablement dans le bon sens”, a réagi sur X la cheffe des députés RN Marine Le Pen, souhaitant néanmoins que “les espoirs des Mahorais ne soient pas à nouveau trahis”.Une “loi d’urgence” sera présentée vendredi en Conseil des ministres, avec “une présentation au Parlement sous quinze jours”, a annoncé M. Bayrou. Un projet de “loi programme de refondation” de l’archipel “préparé et conçu avec les élus de Mayotte, sera mis au point dans les trois mois, a-t-il précisé.A Mayotte, M. Bayrou était notamment accompagné de ses deux ministres d’État Élisabeth Borne (Éducation) et Manuel Valls (Outremer). M. Valls est resté à Mayotte pour poursuivre le dialogue avec les élus et le travail de coordination.La délégation s’est aussi heurtée au désespoir des habitants, à l’image de cette séquence au cours de laquelle Mme Borne est interpellée par deux enseignants qui témoignent des difficultés du quotidien. “Ok”, leur répond avant de quitter les lieux Mme Borne, dont l’attitude a été largement fustigée sur les réseaux sociaux.”Image terrible. Une ministre ne peut pas tourner les talons en méprisant le témoignage d’enseignants qui alertent sur la situation sanitaire”, a ainsi grincé le premier secrétaire du PS Olivier Faure.”La séquence tronquée, diffusée ne reflète pas mes échanges avec les deux enseignants”, a expliqué Mme Borne mardi sur le réseau social X.”Par ailleurs, attachée au dialogue, consciente et préoccupée par la gravité de la situation, j’ai longuement échangé (lundi) avec les personnels de direction et les syndicats enseignants sur la situation à Mayotte et les défis de la rentrée”, ajoute l’ancienne Première ministre.

“Mayotte debout”: Bayrou dévoile son plan pour l’archipel dévasté par Chido

Empêcher la reconstruction des bidonvilles, rétablir l’électricité “dans chaque foyer” d’ici fin janvier: François Bayrou a annoncé lundi une batterie de mesures lors de sa visite à Mayotte, deux semaines après le passage du dévastateur cyclone Chido.Après une visite d’une journée à la tête d’une importante délégation ministérielle, le Premier ministre a présenté devant le Conseil départemental de l’archipel son plan “Mayotte debout” qui “a une seule ligne directrice: pas de phrases, des décisions concrètes et précises, des engagements concrets et précis”.Pris dans une polémique sur sa présence au Conseil municipal de Pau deux jours après le cyclone et trois jours après sa nomination à Matignon, confronté à l’impatience et à la colère d’habitants et de représentants de l’île sur la lenteur des secours, M. Bayrou a égrené plusieurs dizaines de mesures sur de nombreux thèmes, dont l’éducation, la santé, l’approvisionnement en eau et en électricité, ou encore le soutien à l’économie locale.Des mesures qui vont “incontestablement dans le bon sens”, a réagi sur X la cheffe des députés RN Marine Le Pen, souhaitant que “les espoirs des Mahorais ne soient pas à nouveau trahis”.En parallèle aux mesures, une “loi d’urgence” sera présentée vendredi en Conseil des ministres, avec “une présentation au Parlement sous quinze jours”, a annoncé M. Bayrou. Un projet de “loi programme de refondation” de l’archipel “préparé et conçu avec les élus de Mayotte, sera mis au point dans les trois mois, a-t-il précisé.Parmi les dispositions-phares détaillées lundi, l’engagement de l’Etat et des pouvoirs publics locaux à “interdire et empêcher la reconstruction des bidonvilles”, reprenant un mantra d’Emmanuel Macron, venu les 19 et 20 décembre sur place.Une volonté qui pourrait être “inscrite dans la loi”, alors qu’environ un tiers de la population de ce département le plus pauvre de France réside dans des habitats précaires, entièrement détruits.Face à l’urgence d’un archipel encore en partie privé de services essentiels, M. Bayrou a demandé que l’électricité soit “rétablie dans chaque foyer fin janvier”, grâce à “un renfort de 200 agents” et l’arrivée de “200 groupes électrogènes, une dizaine par commune” pour faire fonctionner “les équipements indispensables”.Selon EDF, au total, 51,6% des clients ont été réalimentés en électricité au 29 décembre.”Avant la fin de la semaine, le volume de production d’eau potable obtenu avant Chido sera atteint”, a promis le chef du gouvernement.Il a aussi annoncé le lancement d’un “plan vigilance” à Mayotte associant armée et gendarmerie pour “surveiller” les établissements scolaires face aux menaces d’incendie et de pillage. Le maire de Mamoudzou venait, en séance, de dénoncer que l’on ait lundi “brûlé une école de la République” transformée depuis quinze jours en centre d’hébergement.Face à l’immigration irrégulière – le département compte 320.000 habitants selon l’Insee, mais peut-être 100.000 à 200.000 de plus avec les sans-papiers -, M. Bayrou a plaidé pour un “recensement général et précis de la population”.Une “opération vérité qui permettra de sortir des ambiguïtés et des incohérences que beaucoup d’élus ont signalé sur l’appréciation numérique de la population”, a-t-il fait valoir, alors qu’il avait plus tôt dans la journée jugé “irresponsable” de prétendre “qu’il n’y a pas un problème d’immigration brûlant à Mayotte”.Sur le volet économique, M. Bayrou a indiqué que les cotisations sociales seraient suspendues “pour toutes les entreprises jusqu’au 31 mars”. Des compensations de pertes de chiffres d’affaires, ou encore des facilités de prêts sont également prévues.- Objectif: deux ans -“Il ne s’agit pas seulement de reconstruire Mayotte comme elle était. Il s’agit de dessiner l’avenir de Mayotte, différent”, avait expliqué dans la journée M. Bayrou, qui a répété son “objectif” de rebâtir Mayotte en deux ans.Accompagné de cinq ministres, dont les ministres d’Etat Elisabeth Borne (Education) et Manuel Valls (Outremer), François Bayrou a visité l’usine de dessalement d’eau de Petite Terre, un hôpital de campagne, une école dont plusieurs salles de classes ont été dévastées, avant de multiplier les rencontres avec les forces vives et les élus de l’île.La délégation s’est aussi heurtée au désespoir des habitants, à l’image de cette séquence au cours de laquelle Mme Borne est interpellée par deux enseignants qui témoignent des difficultés du quotidien. “Ok”, leur répond avant de quitter les lieux Mme Borne, dont l’attitude a été largement fustigée sur les réseaux sociaux.”Image terrible. Une ministre ne peut pas tourner les talons en méprisant le témoignage d’enseignants qui alertent sur la situation sanitaire”, a ainsi grincé le premier secrétaire du PS Olivier Faure.Chido, cyclone le plus dévastateur à Mayotte depuis 90 ans, a causé le 14 décembre la mort de 39 personnes et fait plus de 5.600 blessés, selon un bilan publié dimanche par la préfecture.Concernant le bilan des victimes, M. Bayrou a appelé lundi à une “très grande prudence”, affirmant que les “rumeurs de milliers de morts” n’étaient “pas fondées”.Après Mayotte, M. Bayrou se rendra sur l’île de La Réunion, importante base logistique pour l’aide à l’archipel mahorais, où il poursuivra sa visite mardi matin avant de regagner la métropole.”Dans le sud, dans le nord, on est les oubliés de ce territoire. Ils (les plus hauts responsables politiques) restent toujours à Mamoudzou”, déplore une habitante, Marachi Maoulida, “déçue” de cette visite primo-ministérielle d’une journée mais qui veut rester “optimiste”. 

Gestion du Covid-19: fin de l’enquête à la CJR, pas de ministre mis en examen

Des investigations aux enjeux historiques qui pourraient déboucher sur un non-lieu: l’enquête portant sur la gestion de l’épidémie de Covid-19 par le gouvernement a été clôturée par la Cour de justice de la République (CJR), sans ministre mis en examen.L’ex-Premier ministre Edouard Philippe, l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, ainsi que son successeur Olivier Véran sont placés sous le statut plus favorable de témoin assisté, à l’issue de cette information judiciaire ouverte en juillet 2020.L’absence de mise en examen ouvre la voie à un probable non-lieu.”Un avis de fin d’information a été délivré le 28 novembre”, a indiqué lundi à l’AFP Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, qui exerce les fonctions du ministère public près la CJR et qui confirmait une information de Franceinfo. “Par ailleurs, aucune personne n’est à ce jour mise en examen”, a ajouté M. Heitz.Contactés lundi matin, les avocats des anciens ministres n’ont pas répondu dans l’immédiat à l’AFP.Les investigations ont été menées pour mise en danger de la vie d’autrui et abstention volontaire de combattre un sinistre.Elles découlaient de plusieurs plaintes de médecins ou d’associations dénonçant, dès le début du confinement en mars 2020 en France, le manque d’équipements de protection pour les soignants et la population ou encore les errements sur la nécessité ou non de porter des masques.- Une mise en examen annulée -Dans cette enquête, seule Agnès Buzyn, ministre de la Santé entre mai 2017 et février 2020, avait été, un temps, mise en examen pour mise en danger de la vie d’autrui. Mais elle en a obtenu l’annulation, en janvier 2023, par la Cour de cassation.Mme Buzyn, critiquée quand elle a quitté ses fonctions au début de la crise sanitaire pour devenir candidate à la mairie de Paris, s’est toujours défendue de ne pas avoir agi lorsque l’épidémie est apparue en Chine et s’est propagée en Europe.Après l’annulation de sa mise en examen, elle avait estimé que l’existence d’une enquête pénale sur la gestion gouvernementale du Covid-19 “rend(ait) l’émergence de la vérité plus difficile”. “Plus personne n’a envie de parler vraiment”, malgré “un besoin de retour d’expérience”, avait-elle déploré.Maintenant que l’enquête est terminée, il revient au parquet général puis à la commission d’instruction de se prononcer sur la suite à y donner.Quatre ans d’instruction ont permis de nombreuses auditions et perquisitions, jusqu’aux domiciles et bureaux d’Edouard Philippe, Agnès Buzyn et Olivier Véran, mais aussi chez le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, et la directrice générale de Santé Publique France, Geneviève Chêne.Quatre ans qui ont étoffé un dossier de dizaines de milliers de pages. “Le rendu de ces investigations permettra-t-il bien de mettre au jour l’organisation de l’Etat face aux crises sanitaires d’ampleur” et “peut-être”, en prévenir d’autres? Ou les magistrats vont-ils se contenter de livrer une “version synthétique” de leur travail de fond? s’interroge une source proche du dossier.Quelle que soit l’option retenue, le Pôle santé publique du tribunal judiciaire de Paris, qui enquête aussi sur la gestion du Covid en France, pourra se nourrir des éléments récoltés par la CJR, offrant ainsi une “vision globale et croisée” de l’épidémie, note une autre source proche du dossier.La CJR est la seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les membres du gouvernement – Premiers ministres, ministres et secrétaires d’Etat – pour les crimes et délits commis dans l’exercice de leurs fonctions. Elle a connu une forte inflation des plaintes lors de l’épidémie de Covid-19.Mais elle est souvent contestée, en particulier pour sa formation de jugement, composée de trois magistrats de la Cour de cassation, six députés et six sénateurs, dotés chacun d’une voix.Par ailleurs, ces derniers mois, des sources ont regretté auprès de l’AFP plusieurs classements de plaintes qui auraient, à leurs yeux, nécessité des investigations. 

Gestion du Covid-19: les investigations menées par la CJR sont closes, sans mise en examen

L’enquête portant sur la gestion de l’épidémie de Covid-19 par le gouvernement a été clôturée par la Cour de justice de la République (CJR), sans mise en examen, a indiqué lundi à l’AFP le procureur général Rémy Heitz, confirmant une information de Franceinfo.A l’issue de cette information judiciaire ouverte en juillet 2020 pour mise en danger de la vie d’autrui notamment, l’ex-Premier ministre Edouard Philippe, l’ancienne ministre de la Santé Agnès Buzyn, ainsi que son successeur Olivier Véran sont placés sous le statut plus favorable de témoin assisté.L’absence de mise en examen ouvre la voie à un probable non-lieu.”Un avis de fin d’information a été délivré le 28 novembre”, a précisé Rémy Heitz, procureur général près la Cour de cassation, qui exerce les fonctions du ministère public près la CJR. “Par ailleurs, aucune personne n’est à ce jour mise en examen”, a-t-il ajouté.Les investigations avaient été ouvertes pour mise en danger de la vie d’autrui et abstention volontaire de combattre un sinistre.Elles découlaient de plusieurs plaintes dénonçant, dès le début du confinement en mars 2020 en France, le manque d’équipements de protection pour les soignants et la population ou encore les errements sur la nécessité ou non de porter des masques.Contactés lundi matin, les avocats des anciens ministres n’ont pas répondu dans l’immédiat à l’AFP.Dans cette enquête aux enjeux historiques, seule Agnès Buzyn a, un temps, été mise en examen pour mise en danger de la vie d’autrui. Elle s’était pourvue en cassation et avait obtenu l’annulation de cette mise en examen.La CJR est la seule juridiction habilitée à poursuivre et juger les membres du gouvernement – Premiers ministres, ministres et secrétaires d’Etat – pour les crimes et délits commis dans l’exercice de leurs fonctions. Cette Cour a connu une forte inflation des plaintes lors de l’épidémie du Covid-19.