AFP Politics

La Réunion: un député LFI condamné à six mois de prison avec sursis pour conduite en état d’ivresse

Le député LFI Jean-Hugues Ratenon a été condamné jeudi à six mois de prison avec sursis, neuf mois de suspension du permis de conduire et 2.300 euros d’amende pour conduite en état d’ivresse par le tribunal correctionnel de Saint-Denis de la Réunion. Outre la conduite en état d’ivresse manifeste, Jean-Hugues Ratenon a été condamné pour défaut de maîtrise de son véhicule et refus de se soumettre aux vérifications de la consommation d’alcool et de stupéfiants.Ni Jean-Hugues Ratenon, ni ses avocats n’étaient présents pour le rendu du jugement.Dans la nuit du 24 au 25 août 2024, la voiture du député, arrêtée tous feux éteints sur la chaussée de droite d’une quatre-voies, avait été heurtée par une conductrice.M. Ratenon, qui était au volant de son véhicule, avait été transporté au CHU de Saint-Denis. Selon le parquet, il avait alors “refusé les prélèvements par éthylotest et salivaire destinés à dépister l’éventuelle présence d’alcool ou de stupéfiants, ainsi que le prélèvement sanguin”. Tout au long de la procédure, le parlementaire a nié avoir été en état d’ivresse et avait de nouveau réfuté les faits à la barre du tribunal, affirmant avoir été “victime d’un malaise”.Le président lui avait fait remarquer que les gendarmes l’avaient décrit en “état d’ivresse manifeste et (ayant) des explications embrouillées”.”Je n’ai eu aucune interaction avec les gendarmes, pour moi ces scènes n’ont jamais existé”, avait soutenu Jean-Hugues Ratenon. Les avocats de la défense, Me Jade Dousselin et Me Erick Hesler, avaient plaidé la relaxe de leur client au motif que “rien ne peut être retenu contre lui”.

Violences à Bétharram: Bompard (LFI) dénonce un “scandale d’État”

Le coordinateur politique de La France insoumise Manuel Bompard a dénoncé jeudi “un scandale d’Etat” à propos des dénégations de François Bayrou quant à sa connaissance de violences et d’agressions sexuelles dans un établissement catholique, qui a été fréquenté par ses enfants.”On est face à ce qui s’apparente de plus en plus à un scandale d’État”, a estimé Manuel Bompard sur RTL, rappelant que François Bayrou était ministre de l’Éducation nationale puis président du Conseil général à l’époque de certains faits. Le parquet de Pau mène l’enquête depuis un an sur plus d’une centaine de plaintes visant des violences physiques, agressions sexuelles et viols qui auraient été commis au collège-lycée Notre-Dame-de-Bétharram, dans les Pyrénées-Atlantiques, entre les années 1970 et 1990.La semaine dernière, des témoins interrogés par l’AFP, après une enquête de Mediapart, ont affirmé que le Premier ministre avait connaissance dès la fin des années 1990 d’accusations d’agressions sexuelles.Interrogé à deux reprises par des députés insoumis et écologiste, le chef du gouvernement a de nouveau “récusé” mercredi devant l’Assemblée nationale les accusations de mensonge et dénoncé des “polémiques artificielles”. “Un juge, une enseignante dans cet établissement catholique, une victime ont signalé ces faits à Monsieur Bayrou et donc il ne peut pas, comme il l’a fait, s’enfoncer dans le mensonge”, s’est indigné Manuel Bompard, trouvant également “particulièrement choquant” le “silence dans la classe politique de manière générale” sur cette affaire.”C’est factuellement vérifié qu’il a menti”, a-t-il affirmé, soulignant que “le sujet” était de “faire la démonstration aujourd’hui, et on est capable de le faire, qu’il a reçu un certain nombre de signalements et qu’il n’a pas agi pour mettre un terme à ces faits”, a insisté le député de Marseille, réclamant la démission du Premier ministre.Le député insoumis Paul Vannier, qui a interrogé le Premier ministre cette semaine à l’Assemblée, a dans le même temps demandé à la présidente de la commission des Affaires culturelles, la socialiste Fatiha Keloua Hachi, d’organiser un vote pour “conférer” à sa commission “les prérogatives attribuées aux commissions d’enquête, pour une durée de six mois, sur les défaillances du contrôle des établissements privés sous contrat par l’Etat”.  Cette commission “pourrait investiguer sur l’action des services de l’Education nationale vis-à-vis de Bétharram ces 60 dernières années. Ces éléments n’entrent pas dans le cadre de la procédure judiciaire en cours, qui porte elle sur la commission de crimes”, a précisé M. Vannier à l’AFP.En avril 1996, alors que François Bayrou était ministre de l’Education, une plainte avait dénoncé les violences physiques d’un surveillant à Bétharram sur un enfant de la classe d’un de ses fils, condamné par la suite.En mai 1998, alors qu’il était redevenu député des Pyrénées-Atlantiques et président du conseil général, un ancien directeur de l’institution avait été mis en examen et écroué pour viol.”Est-ce que vous croyez que nous aurions scolarisé nos enfants dans des établissements” où l’on aurait “soupçonné ou affirmé qu’il se passe des choses de cet ordre ?”, s’était défendu mercredi M. Bayrou.

Fin de vie: deux textes “en mai” au Parlement, dit la porte-parole du gouvernement

Le Parlement débattra bien de deux textes sur la fin de vie, “probablement en mai”, a confirmé jeudi la porte-parole du gouvernement Sophie Primas après des déclarations de Catherine Vautrin indiquant sa préférence, comme celle de l’Élysée, pour un seul texte.”La position du Premier ministre est très claire: il y aura deux textes”, l’un sur les soins palliatifs, l’autre sur l’aide active à mourir, a déclaré Mme Primas sur Public Sénat. La ministre de la Santé avait semé le doute mardi en affirmant que “ça n’est pas encore totalement arbitré” et en affirmant que l’Élysée et elle-même penchaient pour un seul texte regroupant les deux sujets.”C’est lui (François Bayrou) qui tranche et sa position est très ferme”, a insisté Mme Primas.En revanche, la porte-parole est restée floue sur la nature des deux textes, projets de loi ou propositions parlementaires.”On est aujourd’hui dans la détermination des modalités”, a-t-elle dit, assurant qu’on “ne repart pas de zéro” même si “ce n’est pas tout à fait possible” de reprendre la proposition de loi Falorni dont l’examen avait été interrompu par la dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier.Le gouvernement vise une discussion des deux textes au Parlement “en mai probablement” pour une adoption “le plus rapidement possible”, a-elle ajouté.

L’Assemblée s’empare du texte d’Attal pour durcir la justice des mineurs

Comparution immédiate, sanction des parents, dérogations à l’excuse de minorité: l’examen d’un texte de Gabriel Attal visant à durcir la justice des mineurs, soutenu par le gouvernement mais honni par la gauche, a débuté mercredi soir dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale.La proposition de loi visant à “restaurer l’autorité” de la justice à l’égard des “mineurs délinquants” et de “leurs parents” reprend une série de mesures annoncées au printemps par Gabriel Attal, alors Premier ministre.Le texte se veut une réponse aux violences urbaines de l’été 2023 – après la mort du jeune Nahel, tué par un policier à Nanterre – selon l’ex-chef du gouvernement qui, après être redevenu député, a décidé de le porter à l’Assemblée.Dans un hémicycle fourni, Gabriel Attal a évoqué un autre drame: le meurtre d’Elias, un adolescent de 14 ans mortellement poignardé à Paris pour son téléphone portable le 24 janvier. Deux mineurs de 16 et 17 ans ont été mis en examen.”Evidemment, ce texte n’a pas été rédigé ou déposé après ce drame, mais c’est un drame de plus. C’est un drame de trop”, a déclaré Gabriel Attal au cours d’une brève intervention, laissant le député Jean Terlier, rapporteur, défendre une proposition de loi au service “d’une justice plus réactive et mieux adaptée face à l’aggravation de la délinquance des mineurs”.Le ministre de la Justice Gérald Darmanin a réitéré le soutien du gouvernement à ce texte saluant des mesures qui permettent “de répondre beaucoup plus rapidement à des faits inacceptables”. – Détricoté en commission -Son adoption est loin d’être assurée. La gauche est vent debout contre le texte “directement inspiré par les idées de l’extrême droite”, selon le député socialiste, Hervé Saulignac.  Lors de l’examen en commission des Lois, fin novembre, la gauche avait détricoté le texte, en l’absence d’un grand nombre de députés du centre, de la droite et de l’extrême droite.Mais la motion de rejet préalable du texte, déposée par les socialistes, n’a pas été adoptée à l’ouverture des débats mercredi (202 contre, 96 pour). M. Attal espère rétablir les mesures supprimées, à commencer par la création d’une procédure de comparution immédiate pour les mineurs de 16 ans pour des faits graves.Il entend également “inverser les choses” sur “l’excuse de minorité” qui permet d’atténuer les peines judiciaires, afin “qu’elle ne soit plus automatique à partir de 16 ans, pour des faits particulièrement graves”. Le texte prévoit en outre de durcir les sanctions envers les parents de mineurs délinquants.Il pourrait se durcir un peu plus au Sénat, le garde des Sceaux a annoncé, dans une interview au Parisien, vouloir introduire de nouvelles mesures lors de son examen prévu le 25 mars à la chambre haute (sous réserve de son adoption par les députés).  Gérald Darmanin souhaite notamment l’introduction de jurés populaires pour juger les délits commis par des mineurs, étendre une mesure judiciaire de couvre-feu aux mineurs délinquants “dès leur sortie des cours et les week-ends”, ou renforcer l’usage du bracelet électronique pour les mineurs. – Macronistes surmobilisés -Pour le député écologiste Pouria Amirshahi, lors des débats, ce texte “traduit la bascule triste de notre époque, celle par laquelle la répression devient le seul horizon d’un pouvoir en mal de solution de fond”.”Ce n’est pas en enfermant un enfant qu’on lui ouvre de nouvelles perspectives”, s’est-il indigné, appelant plutôt à s’inquiéter de la suppression de 500 postes envisagés à la protection judiciaire de la jeunesse.De l’autre côté de l’hémicycle, le Rassemblement national a salué le “message de fermeté” envoyé, selon les mots de la députée Sylvie Josserand.”Il faut rendre à César ce qui est à César”, a lancé l’élue d’extrême droite rappelant que “l’exclusion de l’excuse de minorité de plein droit” est “une mesure prônée de longue date” par le RN. Plus tôt, le député socialiste Hervé Saulignac avait appelé “à la conscience personnelle de chaque député du bloc central” pour faire barrage à ce texte. Avant l’examen, plusieurs élus avaient partagé leur malaise, déplorant un seul volet répressif. Le député macroniste, Ludovic Mendes, regrettait par exemple que le texte ne “ne traite qu’une partie du problème”.Le dossier a valeur de test pour l’ancien Premier ministre Gabriel Attal; dans le creux de la vague après un revers essuyé par son parti Renaissance lors de récentes élections, et des critiques sur sa méthode employée comme chef du groupe.Mercredi soir, la présence de la quasi-totalité des députés macronistes sur les bancs sonnait comme une première victoire. Avant la poursuite de l’examen des mesures jeudi matin, et un probable vote dans la foulée. parl-cma/lpa

Centrale thermique de Saint-Avold: une loi pour assurer la conversion du site

“Une étape importante” : une proposition de loi visant à convertir au gaz naturel et au biogaz la centrale à charbon Emile-Huchet de Saint-Avold (Moselle) a été mise mercredi sur les rails, une lueur d’espoir pour ses salariés jusqu’alors très inquiets pour l’avenir du site.La centrale lorraine est “l’une des deux dernières centrales à charbon” de France, avec celle de Cordemais (Loire-Atlantique), “qui devaient fermer en France d’ici à fin 2027 et le président (de la République Emmanuel Macron) avait pris l’engagement de la transformer fin 2023 en centrale à biomasse”, a rappelé lors d’une intervention au Sénat le ministre de l’Economie et des Finances Eric Lombard, interrogé sur le sujet par la sénatrice LR de Moselle Catherine Belrhiti.”L’engagement pris par le président (…) sera tenu parce que d’autres évolutions ont été prévues de façon à ce qu’on puisse recourir au gaz naturel ou au biogaz”, a ajouté le ministre, en rappelant toutefois que “les textes ne permettent pas d’opérer cette transformation à droit constant” et qu'”un amendement qui a été proposé dans le cadre du projet de loi de finances a été rejeté”.”Malgré cela, une proposition (de loi) transpartisane (…) est portée par cette assemblée et (…) je peux vous assurer que (…) nous trouverons un moment pour (qu’elle) puisse être débattue et adoptée” afin “que vive cette belle centrale de Saint-Avold”, a déclaré M. Lombard.- “Ingrédients réunis” -Le texte sera examiné le 25 mars, selon l’ordre du jour communiqué mercredi par le Sénat.”Nous avions besoin d’un texte législatif pour la conversion de cette centrale à charbon”, a-t-on indiqué du côté de Bercy, soulignant que “tous les ingrédients étaient réunis pour une (proposition de loi) transpartisane”.Dans un communiqué, GazelEnergie, propriétaire du site, voit dans ce texte “une étape importante dans le projet de reconversion industrielle postcharbon” du site.”Coordonnée par l’ensemble des sénateurs de Moselle, avec le soutien de l’ensemble des élus locaux mosellans, cette initiative parlementaire transpartisane va permettre de poser les bases législatives permettant à la centrale (…) de poursuivre son activité et d’assurer la sécurisation de l’approvisionnement en électricité de la région Grand-Est tout en réduisant très significativement son empreinte carbone”, se félicite GazelEnergie.La conversion, qui représente un investissement “de plusieurs dizaines de millions d’euros de la part” de l’énergéticien, “permettra de maintenir les emplois sur le site de la centrale”, ajoute l’entreprise.Emile-Huchet emploie 150 personnes, pour 500 emplois directs et indirects, selon la CFDT.Grosse émettrice de CO2, elle devait déjà fermer ses portes en mars 2022, mais entre guerre en Ukraine et déboires du parc nucléaire, elle a repris du service et assure un rôle de sécurisation de l’approvisionnement en hiver.En septembre 2023, Emmanuel Macron avait annoncé sa conversion ainsi que celle de Cordemais d’ici 2027 vers une énergie plus verte. Mais des discussions enlisées et les changements de gouvernement successifs avaient semble-t-il relégué l’avenir des centrales au second plan.Député LFI de Loire-Atlantique, Matthias Tavel a de son côté interpellé M. Lombard sur X quant à l’avenir du site proche de Nantes : “votre engagement vaut-il aussi pour la centrale EDF (détenu à 100% par l’Etat) de Cordemais dont la fermeture a été annoncée?”- “Considération” -L’annonce de M. Lombard a été accueillie avec soulagement en Moselle, où l’inquiétude montait chez les salariés de la centrale, dont les contrats de travail prenaient fin en avril.”GazelEnergie a accepté de prolonger les contrats de travail des salariés jusqu’au 31 août 2025, le temps que cette avancée puisse se traduire concrètement”, a précisé l’entreprise dans son communiqué.”Enfin un petit de peu de considération pour les salariés”, a réagi auprès de l’AFP Thomas About, délégué CFDT, syndicat majoritaire chez GazelEnergie, en réaction aux propos de M. Lombard.”On ne crie pas victoire” pour autant, a-t-il tempéré, invitant le ministre “à continuer dans cette voie et à nous rendre visite sur le site”.”Cette annonce est une bonne nouvelle pour sauver des centaines d’emplois en Moselle-Est, pour assurer notre souveraineté énergétique et pour décarboner notre production électrique en passant du charbon au gaz”, s’est réjoui de son côté sur X Alexandre Loubet, député Rassemblement National (RN) de Moselle et vice-président du parti.

Retailleau se lance dans la course à la tête de LR, au bord d’une “guerre des chefs”

Nicolas Sarkozy avait utilisé le même tremplin pour se propulser à l’Elysée en 2007: le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau s’est lancé mercredi dans la course à la présidence des Républicains, au risque de raviver une “guerre des chefs” à droite avec Laurent Wauquiez.Porté par les sondages où il a bondi depuis son arrivée au gouvernement en septembre, le ministre a choisi d’annoncer sa candidature dans un courrier adressé aux militants qui devraient être appelés à élire le nouveau président de LR lors d’un congrès ce printemps. “Aujourd’hui, je veux faire pour mon parti ce que je fais à la tête de mon ministère: parler vrai et agir vite”, écrit-il dans ce message dont l’AFP a obtenu une copie, confirmant une information du Figaro. Surfant sur les récentes victoires de la droite à la mairie de Villeneuve-Saint-Georges (94) et lors d’une législative partielle dans son fief de Boulogne-Billancourt (92), succès attribués à sa participation au gouvernement par ses partisans, Bruno Retailleau donne ainsi un coup d’accélérateur à sa campagne avant un bureau politique crucial prévu lundi pour fixer la date du congrès.Et prend également le risque de déclencher une “guerre des chefs dévastatrice” à droite. Laurent Wauquiez l’avait prévenu lors d’un dîner en tête-à-tête il y a une semaine à Beauvau, où le patron des députés LR lui avait rappelé un “accord” entre les deux hommes sur la distribution des rôles. “A toi d’incarner la droite au gouvernement, à moi de reconstruire notre famille politique”, l’avait mis en garde le patron des députés LR qui envisage également de se lancer dans la course pour 2027, avec l’intention lui aussi d’utiliser la présidence du parti de droite comme tremplin pour la présidentielle. Mais “la démocratie, une élection, c’est le contraire d’une guerre”, a répondu le ministre de l’Intérieur mercredi soir à son arrivée à une rencontre avec des jeunes LR dans un café parisien, à Montparnasse.”Je ne suis pas du tout dans cet état d’esprit. Je crois que l’on a beaucoup de militants qui nous sont restés fidèles. Ils ont été parfois déçus parce qu’il y a eu des défaites, des échecs. Mais ils ont tenu. Et cette fidélité là, elle doit nous obliger à les respecter”, a-t-il également déclaré.Attendu par une centaine de personnes, M. Retailleau était accompagné par Élisabeth de Maistre, nouvelle députée LR de Boulogne-Billancourt, et Kristell Niasme, nouvelle maire de Villeneuve-Saint-Georges.”Je veux continuer de porter cette parole de vérité qu’attendent les Français”. Et “élargir la droite”, a ensuite expliqué le Vendéen.- “Voter ce n’est pas diviser” -Mercredi, l’entourage de Laurent Wauquiez a répété à l’AFP que Bruno Retailleau prenait la “lourde responsabilité d’ouvrir une guerre des chefs”.Fort de sa popularité, M. Retailleau – qui avait perdu fin 2022 l’élection interne LR contre Eric Ciotti, allié depuis à Marine Le Pen – a reçu récemment le soutien de plusieurs personnalités de droite.L’ex-chef du gouvernement Michel Barnier l’a qualifié de “grand ministre”, le président des Hauts-de-France Xavier Bertrand soutient sa candidature, Louis Sarkozy, le fils de l’ancien président, le présente comme la “seule lumière” qui soit apparue dans “la triste séquence” de la dissolution…Et Xavier Bertrand a écarté sur BFMTV toute “contradiction” entre la présidence de LR et les fonctions de ministre de l’Intérieur, prenant l’exemple de Nicolas Sarkozy qui a conquis l’Elysée en 2007 en occupant ces deux postes.Le président des Hauts-de-France, qui s’est déjà déclaré candidat à la présidentielle, a toutefois réfuté le “caractère automatique” entre la présidence de LR et la course à l’Elysée.D’autres candidats potentiels de droite proposent d’ailleurs des primaires ouvertes pour désigner un seul candidat qui ne serait pas éliminé au premier tour comme lors des deux dernières présidentielles, à l’image du ministre de la Justice Gérald Darmanin ou de David Lisnard, le président de l’Association des maires de France (AMF).   Dans son courrier aux militants, Bruno Retailleau appelle à “agir vite”, estimant qu'”une nouvelle dissolution est possible et qu’il nous faut rapidement nous mettre en ordre de bataille”. L’éphémère secrétaire d’Etat du gouvernement Barnier Othman Nasrou sera son directeur de campagne.

Meurtre d’Elias: Hidalgo va porter plainte contre une élue LR mettant en cause la gauche parisienne

La maire PS de Paris Anne Hidalgo va attaquer en diffamation l’élue LR Nelly Garnier, proche de Rachida Dati, pour avoir accusé, mercredi lors du Conseil de Paris, la gauche parisienne d’être en partie responsable de la mort du jeune Elias, agressé au couteau le 25 janvier.”La gauche parisienne est dans le déni et le bras qui a porté un coup fatal au jeune Elias a aussi été armé par votre déni, votre idéologie de l’excuse et de l’aveuglement”, a lancé la conseillère LR de Paris Nelly Garnier lors des questions d’actualité du Conseil de Paris, en présence du préfet de police Laurent Nuñez.La maire Anne Hidalgo a demandé à l’élue du groupe Changer Paris, co-présidé par Rachida Dati, de retirer ses propos, avant d’interrompre définitivement la séance des questions d’actualité, un fait rarissime.”Face à son refus obstiné (de retirer ses propos, NDLR), j’ai pris la décision responsable d’attaquer Mme Garnier en diffamation”, a annoncé l’édile socialiste dans un communiqué, dénonçant une “surenchère populiste et nauséabonde”.Une séance extraordinaire du Conseil de Paris a été convoquée vendredi matin pour voter les poursuites en justice contre Nelly Garnier.”Les échecs d’Anne Hidalgo ne nous feront pas taire”, ont répliqué les élus de Changer Paris dans un communiqué. “Le déni de l’insécurité désarme la société et les jeunes Parisiens en sont les victimes”, estiment-ils, ajoutant que “depuis des années, nous demandons à Mme Hidalgo de prendre des mesures de prévention comme armer la police municipale”.Le premier groupe d’opposition au Conseil de Paris, Union Capitale, co-dirigé par Agnès Evren (LR), Geoffroy Boulard (LR) et Pierre-Yves Bournazel (Horizons), ainsi que le groupe Demain Paris porté par le sénateur LR Francis Szpiner, se sont désolidarisés des propos de Nelly Garnier.Élias, 14 ans, avait été poignardé à la sortie d’un entraînement de football dans le 14e arrondissement de Paris pour avoir résisté au vol de son portable. Deux mineurs de 16 et 17 ans, connus de la justice, ont été arrêtés et mis en examen pour “extorsion avec violences ayant entraîné la mort” de l’adolescent.

L’Assemblée adopte enfin le budget de la Sécu, et se tourne vers l’inconnu

Au bout de quatre mois de tensions et de tractations l’Assemblée a adopté mercredi le budget de la Sécurité sociale pour 2025, en repoussant une nouvelle motion de censure, mais la chambre basse reste fracturée et guettée par la paralysie.Trois 49.3 enclenchés par François Bayrou sur ce projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) lui ont valu trois motions de censure LFI sur ce texte qui avait coûté son poste à Michel Barnier.Sans surprise, en l’absence du soutien des groupes PS et RN, la dernière n’a recueilli que 121 voix, loin des 289 nécessaires, un résultat qui emporte adoption du PLFSS à l’Assemblée.Le texte ira désormais au Sénat, jeudi en commission et lundi dans l’hémicycle, où le gouvernement espère une adoption conforme, pour fermer définitivement la page budgétaire sans repasser devant les députés, après l’adoption du budget de l’Etat la semaine dernière.”Nous voilà, peut-être, au terme d’un marathon”, s’est félicité François Bayrou à la tribune, dont le gouvernement a négocié avec les socialistes pour échapper à la censure.”Les pseudos-concessions pèsent peu face au rouleau compresseur austéritaire”, a critiqué l’Insoumise Marianne Maximi en défense de la motion. “Ce PLFSS n’est parfait pour personne”, mais “il en va de la crédibilité française”, a répondu l’ancien ministre des Solidarités Paul Christophe (Horizons).Le rapporteur général Thibault Bazin (LR), a lui martelé face au gouvernement l”impératif” de maîtriser le déficit de la Sécu, estimé à plus de 22 milliards d’euros pour 2025.- “Mensonges” -La pression est montée d’un cran sur François Bayrou mercredi lors des Questions au gouvernement, le député LFI Paul Vannier appelant – en vain – ses collègues à la censure, face aux “mensonges” du Premier ministre sur l’affaire des violences au collège-lycée Bétharram.”Dans une démocratie adulte apaisée. Vous ne seriez pas là, monsieur le Premier ministre”, a lancé Benjamin Lucas, pour le groupe écologiste, peu avant le rejet de la motion.Passé à la moulinette de la censure, et des concessions accordées aux oppositions comme à la majorité, le budget de la Sécu prévoit une hausse des dépenses d’Assurance maladie de 3,4%, contre 2,6% initialement prévu, notamment parce que l’exécutif a rallongé d’un milliard d’euros l’enveloppe de l’hôpital.Le gouvernement a dû renoncer à une hausse des tickets modérateurs (reste à charge du patient après le remboursement de l’assurance maladie), accepter de revoir à la baisse les efforts demandés aux entreprises concernant les exonérations de cotisations sociales, et faire le deuil de la désindexation des retraites sur l’inflation.L’idée adoptée au Sénat d’instaurer sept heures de travail annuelles supplémentaires non rémunérées n’a pas non plus fait florès.- “Piège à retardement” -Dans la majorité, pas plus que dans les oppositions, la clôture de cette longue période d’incertitudes ne devrait donner lieu à des marques de joie excessives.A gauche, l’épisode a profondément divisé le Nouveau Front populaire, et laisse un goût amer aux socialistes qui ont renoncé à la censure, parfois “la mort dans l’âme” face à un gouvernement engagé dans un virage à droite, sur le droit du sol ou la justice des mineurs.Le groupe PS déposera une motion de censure en début de semaine prochaine, contre la “trumpisation et la lepénisation des esprits”. Une initiative que certains députés socialistes rechignent à soutenir.Les Insoumis appellent de leur côté à manifester partout dans le pays le 22 mars, date qui correspond également à la journée internationale contre le racisme.Du côté du Rassemblement national, les cadres se réjouissent d’avoir obtenu “des victoires” grâce à la censure, tout en appelant plus que jamais à un “changement de dirigeants”. Si le parti de Marine Le Pen donne le sentiment de ne pas vouloir censurer avant qu’une nouvelle dissolution ne soit possible, à partir de cet été, un changement de pied est toujours possible.Dans le camp gouvernemental quelques-uns se félicitent que le PS ait renoué avec la “responsabilité”.Mais beaucoup craignent d’entrer dans un purgatoire, avec une Assemblée toujours divisée en trois blocs, ce qui la condamnerait à la paralysie. “Chacun a bien compris que cette législature ne servirait strictement à rien”, bougonne un cadre macroniste.”Aujourd’hui, je ne vois pas quel texte structurant on peut mettre sur la table”, abonde un député LR, qui s’inquiète que la réouverture du débat sur les retraites ne soit un “piège à retardement”. 

Paris veut renforcer les pouvoirs des maires d’arrondissement

La mairie de Paris veut renforcer le rôle des maires d’arrondissement en déployant notamment des “référents” sécurité et propreté dans les quartiers, dans une logique de décentralisation à contre-pied selon elle de la réforme du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille voulue par le gouvernement.Cette deuxième étape de “territorialisation” de la capitale, entamée en 2021, réaffirme la volonté de faire de Paris une “ville du quart d’heure” pensée par l’urbaniste Carlos Moreno, a plaidé mercredi la maire  de Paris, Anne Hidalgo (Parti socialiste), devant le Conseil de Paris. De nouvelles compétences seront transférées de la mairie centrale aux 17 maires d’arrondissement, pour la plupart demandeurs de davantage de décentralisation même si certains se disent déçus par leur nouvelle feuille de route.Des référents en “entretien de l’espace public”, rattachés aux maires d’arrondissement, seront déployés dans 35 des 117 quartiers de la capitale jugés prioritaires (quartiers populaires, festifs…). Identifiés par une chasuble, ces agents seront au contact des habitants pour “repérer les dysfonctionnements” dans la rue, explique la mairie.Chacun des 117 quartiers aura aussi son policier municipal référent “à l’écoute” des habitants sur les questions d’incivilités, de tapage, de sécurité routière, etc.Des mesures bienvenues mais “loin du big bang territorial souhaité par les maires d’arrondissement”, selon le maire Les Républicains (LR) du 17e Geoffroy Boulard. “Leur pouvoir est renforcé mais cela ne se traduit pas par des moyens humains et des délégations budgétaires complètes”, a regretté l’élu.La maire du 9e arrondissement Delphine Bürkli (Horizons) y voit de son côté un “bel outil de communication” avec des dotations “dérisoires”.Anne Hidalgo a défendu sa politique de décentralisation qui fait de l’arrondissement “la référence, sans remettre en question l’unité de Paris”. “C’est un modèle équilibré, démocratique qui a montré son efficacité. Ne cassons pas ce qui marche avec une modification du mode de scrutin à la hussarde”, a ajouté l’édile socialiste, rappelant son opposition à la réforme du mode de scrutin à Paris, Lyon et Marseille.En vertu de la loi PLM de 1982, les élections municipales dans ces villes se déroulent par arrondissements ou par secteurs, et non à l’échelle de la ville.La réforme appelée de leurs vÅ“ux par Emmanuel Macron et François Bayrou propose d’élire les membres du conseil des trois métropoles au suffrage universel direct, comme c’est le cas dans les autres villes.Si elle était adoptée, “les maires d’arrondissements n’auront plus de pouvoir”, a estimé Anne Hidalgo qui a été reçue la semaine dernière par le Premier ministre pour évoquer le projet de réforme.

La justice maintient la peine d’inéligibilité de Patrick Balkany

Le tribunal correctionnel de Paris a refusé mercredi de lever la peine d’inéligibilité prononcée contre l’ex-maire (LR) de Levallois-Perret Patrick Balkany, a-t-on appris de source judiciaire, décision qui entrave ses espoirs de retour pour les municipales de 2026.L’ancien élu, âgé de 76 ans, a immédiatement fait appel, a indiqué à l’AFP son avocat Robin Binsard.Patrick Balkany et son épouse Isabelle avaient été reconnus définitivement coupables de fraude fiscale et blanchiment pour avoir dissimulé, entre 2007 et 2014, quelque 13 millions d’euros d’avoirs au fisc, notamment deux fastueuses villas dans les Caraïbes et au Maroc.M. Balkany avait été condamné à quatre ans et demi de prison ainsi qu’à 100.000 euros d’amende et une peine complémentaire de 10 ans d’inéligibilité.L’ancien baron des Hauts-de-Seine, qui avait déjà passé cinq mois en prison en 2019-2020, a été à nouveau incarcéré pendant six mois, de février à août 2022, pour ne pas avoir respecté les contraintes de son bracelet électronique.A l’issue d’une audience non publique mercredi, le tribunal a rejeté la demande, déposée fin octobre dernier, de lever cette peine complémentaire d’inéligibilité.”M. Balkany n’a jamais détourné d’argent public, et les infractions qu’il a commises n’ont aucun lien avec les fonctions d’élu qu’il a exercées par le passé”, a fait valoir son avocat, sollicité par l’AFP. “Nous poursuivons l’exercice de nos recours contre cette peine d’inéligibilité, en vigueur depuis cinq ans, et que nous considérons disproportionnée et confiscatoire de la démocratie”, a ajouté Me Robin Binsard.Fin novembre, M. Balkany avait déclaré à l’AFP que, pour lui, “la retraite, c’est l’antichambre de la mort”. “Et je n’ai pas envie de mourir, je suis beaucoup trop jeune pour mourir”, avait ajouté l’ancien élu. “Je m’ennuie beaucoup, la retraite c’est pas un truc pour moi, j’ai toujours dit que je mourrai dans mon bureau”, avait-il poursuivi, assurant que lors de ses promenades, des habitants de sa ville l’arrêtaient “tous les 10 mètres” pour lui demander de revenir.Il avait qualifié de “grotesque” et “antidémocratique” l’inéligibilité décidée par les juges, faisant valoir que “les Français sont capables de choisir leurs élus”.