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Un Beauvau pour moderniser une Sécurité civile en première ligne

Du cyclone Chido à Mayotte aux inondations en Bretagne, la Sécurité civile est en première ligne face au dérèglement climatique et gère aussi des interventions du quotidien sur fond de désertification médicale. Une concertation a été relancée pour moderniser tout un système en quête de financements.Ce Beauvau de la Sécurité civile avait été annoncé en avril 2024 par le ministre de l’Intérieur de l’époque, Gérald Darmanin, avant d’être interrompu par la dissolution de l’Assemblée nationale en juin. Les travaux ont été relancés cinq mois plus tard et sont désormais sous la houlette de François-Noël Buffet, ministre auprès du nouveau ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau.Quatre chantiers se sont tenus dans différentes villes, chacun avec un thème précis et réunissant une myriade d’acteurs (pompiers, ambulanciers, Samu, associations, collectivités, etc). Le dernier chantier s’est tenu mardi à Mâcon (Saône-et-Loire) autour de la gouvernance et du financement du futur modèle de la sécurité civile, dont le budget global actuel est de 6,7 milliards d’euros.L’objectif affiché du ministre, présent à Mâcon, est de trouver de nouvelles sources de financement pour établir un modèle opérationnel de la Sécurité civile avec, par exemple, une participation accrue des assureurs. – “Surengagement des agents” – La Sécurité civile – dont la mission est le secours aux personnes, de l’accident à l’incendie en passant par les catastrophes – repose à près de 81% sur le volontariat et l’engagement associatif.  Parmi ces non-professionnels, des associations agréées de Sécurité civile (AASC) – autour de 100.000 effectifs – et un peu plus de 200.000 sapeurs-pompiers volontaires, quand le voisin allemand en compte plus d’un million. Participent aussi quelque 43.000 sapeurs-pompiers professionnels.L’augmentation globale du nombre d’intervention des services d’incendie et de secours est de plus de “plus de 17% en 10 ans”, selon le ministère. Les modes d’organisation sont hétérogènes, avec différents niveaux de donneurs d’ordre allant de l’Etat aux collectivités en passant par la sphère associative, ce qui complexifie la coordination des actions.Les associations agréées sécurité civile demandent à avoir “une place plus importante dans le fonctionnement” afin de “renforcer la coordination et la prise en charge de la population”, selon Florent Vallée, directeur national de l’urgence et des opérations à la Croix-Rouge française.”La problématique est plutôt dans les crises. On sait très bien faire les choses, mais c’est vrai qu’on peut améliorer très largement la prise en charge des populations ce qui permettrait de gagner du temps sur tout un tas d’interventions”, poursuit M. Vallée. La Sécurité civile, “on nous dit qu’elle va bien, mais aujourd’hui elle ne fonctionne que grâce au surengagement des agents”, relève Sébastien Delavoux, coordinateur de la CGT des services départementaux d’incendie et de secours. “Ce que l’on attend du Beauvau, c’est vraiment qu’il y ait une remise à plat de l’existant (…) On est vraiment face à un mur avec (…) une réelle augmentation des besoins en financement, mais aussi en investissements” qui sont financés à “80%” par les collectivités, notamment les départements et les mairies, observe André Accary, interrogé de l’AFP. Plusieurs acteurs interrogés soulignent la nécessité d’installer sur l’ensemble du territoire une plateforme commune de gestion des appels d’urgence, gage selon eux d’une prise en charge plus efficiente et moins coûteuse. Tous soulignent l’impératif de redéfinir les missions de sécurité civile.Les pompiers, “colonne vertébrale” des secours, seront “très vigilants” à ce qui sortira de ces consultations, insiste quant à lui Jean-Paul Bosland, président de la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France.”Certaines missions non urgentes peuvent être destinées à d’autres organisations que les pompiers, ou peut-être être facturées”, avance notamment M. Bosland.

Conseil constitutionnel: juriste ou politique, la nomination de Ferrand relance le débat

Faut-il nommer des juristes ou des politiques au Conseil constitutionnel ? Le débat, pas nouveau, restait vif mardi autour de Richard Ferrand, proposé la veille par Emmanuel Macron afin de prendre la tête de l’institution et notamment critiqué pour sa proximité avec le chef de l’Etat.Les critiques proviennent de tout l’arc politique. Pour le socialiste Olivier Faure, “il existe un doute sérieux sur les compétences juridiques et l’impartialité” de Richard Ferrand.”C’est le fidèle parmi les fidèles (du président), et cela pose question”, relève le vice-président LR de la commission des lois de l’Assemblée, Philippe Gosselin.Angle d’attaque des politiques et des juristes, Richard Ferrand n’est pas un grand spécialiste du droit respecté comme tel. Sa nomination, combinée à celle de l’ex-députée MoDem Laurence Vichnievsky – par la présidente de l’Assemblée – et du sénateur LR Philippe Bas – par le président du Sénat, accentue la place des “politiques” au Conseil, même si les deux derniers peuvent se targuer d’une solide expérience juridique.Jusqu’à présent, il y avait “un équilibre subtil entre des juristes purs et des politiques qui ont une conscience de ce que c’est l’Etat”, a expliqué sur RMC l’ancien ministre et de la Justice et professeur de droit public Jean-Jacques Urvoas.Mais, si le trio est confirmé par les parlementaires, sept membres auront eu des mandats politiques et les deux autres une fonction de directeur de cabinet dans leur parcours. Emmanuel Macron a ainsi nommé trois anciens ministres – Jacques Mézard en 2019, Jacqueline Gourault en 2022 et donc Richard Ferrand. C’est “une mauvaise tradition (…) car le Conseil constitutionnel, c’est une Cour suprême. Et pour juger, il vaut mieux faire appel à des juges”, estime M. Urvoas. Cette position est aussi celle d’une partie de la classe politique. Pour Marine Le Pen, régulièrement critique à l’égard du pouvoir de l’institution, celle-ci devrait être un “cénacle juridique”. – “expérience” -Au contraire, n’avoir que des professeurs de droit serait une “catastrophe” pour Alain Juppé, “Sage” depuis 2019, car le Conseil a toujours eu une double nature juridictionnelle et politique.”Avoir à l’intérieur du Conseil des hommes et des femmes qui ont eu l’expérience du gouvernement ou du Parlement, c’est un gage de compétence”, estime-t-il car “le Conseil constitutionnel doit s’assurer du bon fonctionnement des pouvoirs publics, du bon équilibre entre le pouvoir législatif et le pouvoir exécutif”.En outre, fait remarquer l’ancien Premier ministre, les magistrats eux-mêmes peuvent être politisés, à l’instar de ceux nommés à la Cour suprême des Etats-Unis.Pour concilier les fonctions juridique et politique du Conseil, les députés communistes proposent que trois des neuf membres nommés viennent d’une profession juridique. Mais cela nécessiterait une réforme constitutionnelle, toujours difficile à adopter. La proposition, pourtant consensuelle de supprimer le droit aux anciens présidents de siéger au Conseil – auquel ont renoncé Nicolas Sarkozy et François Hollande – n’a ainsi toujours pas été votée. – “copinage” -Second reproche fait à Richard Ferrand, celui d’être un fidèle d’entre les fidèles d’Emmanuel Macron, et pas une personnalité politique indépendante , comme Laurent Fabius vis-à-vis de François Hollande.”Un copinage malsain” pour le LR Olivier Marleix. Richard Ferrand “ne pourra pas être président du Conseil constitutionnel le matin et celui qui chuchote au président le soir”, avertit Olivier Faure. Le débat n’est pas nouveau car les mêmes critiques avaient été exprimées contre Jean-Louis Debré, nommé en 2007 par Jacques Chirac dont il était un intime.”Il y a un principe que nous respectons qui est le devoir d’ingratitude. Nous ne devons rien à la personne qui nous a nommés”, assure Alain Juppé, rappelant que la longue durée du mandat (neuf ans) est une “garantie de notre indépendance”.Le député MoDem Erwan Balanant s’insurge, lui, du “procès en illégitimité” fait à Richard Ferrand, rappelant qu’il a été “président de l’Assemblée près de quatre ans (septembre 2018- juin 2022) et rapporteur d’un texte de révision constitutionnelle”.M. Ferrand aura l’occasion de répondre aux critiques lors des auditions parlementaires le 19 février. Pour bloquer sa nomination, ses opposants doivent cependant rassembler 3/5e des voix additionnées des membres des commissions des Lois des deux chambres. “Ce sera très difficile car on se doute qu’il y a eu un deal” entre le camp présidentiel et les LR, assure la députée LFI Gabrielle Cathala.Mais, selon Philippe Gosselin, “la question “n’est pas tranchée” au sein des députés Les Républicains qui doivent faire le point avec les sénateurs de leur parti.  Le vote est à bulletin secret, une surprise est donc toujours possible.far/sde/ dch 

Les Ecologistes veulent une sécurité sociale alimentaire

Une proposition de loi visant à mettre en place à titre expérimental une nouvelle carte vitale créditée de 150 euros par mois, afin de garantir “une sécurité sociale alimentaire pour tous”, va être examinée le 20 février lors de la journée parlementaire réservée aux Ecologistes.”Ce seraient 150 euros par mois crédités sur une carte vitale de l’alimentation” pour “tout le monde” qui “pourraient être dépensés dans des lieux conventionnés démocratiquement”, a expliqué Boris Tavernier, député du groupe EELV, mardi lors d’une conférence de presse à Paris.La proposition de loi, qui prévoit une expérimentation de ce dispositif sur cinq années, sera présentée en troisième position lors de la “niche” parlementaire des Ecologistes, une journée qui leur est réservée pour présenter les textes de leur choix. Cette proposition de loi donnera un “cadre pour tester les modèles dans tous les territoires” et permettra de “construire une sécurité sociale de l’alimentation” grâce à un “fond national” pour subventionner le fonctionnement de caisses locales, selon Charles Fournier, le député à l’origine du texte.Cette sécurité sociale sera théoriquement financée à 50% par des fonds publics, 25% par les collectivités territoriales, et 25% par une cotisation citoyenne volontaire. Cette initiative profitera autant aux citoyens qui pourront “choisir ce qu’ils mettent dans leur assiette”, qu’aux agriculteurs qui seront mieux rémunérés, assure le député Boris Tavernier.Une quarantaine de caisses alimentaires d’initiative locale, qui permettent des circuits courts de distribution des agriculteurs aux citoyens grâce à des cotisations mensuelles, existent déjà en France. Le fonds permettra de les “consolider” et de “leur donner un cadre”, selon les parlementaires. Cette loi viendrait “concrétiser” un “droit fondamental à l’alimentation”, que le groupe des Ecologistes souhaite introduire dans la Constitution française depuis mai 2024, pour “imposer à l’Etat l’obligation de prendre des mesures”, a affirmé la sénatrice Raymonde Poncet Monge.

Au sommet sur l’IA à Paris, les Etats-Unis en pourfendeurs de la régulation

Le sommet de Paris sur l’intelligence artificielle a vu s’affronter mardi deux visions du monde, les Etats-Unis appelant à limiter la régulation pour “ne pas tuer une industrie en plein essor” qu’ils dominent et ne signant pas l’appel sur une IA “ouverte”, “inclusive” et “éthique”.A la clôture du sommet à la mi-journée, les signataires, qui incluent la Chine, la France et l’Inde (les deux co-organisateurs), se sont prononcés pour une coordination renforcée de la gouvernance de l’IA nécessitant un “dialogue mondial” et ont appelé à éviter “une concentration du marché” afin que cette technologie soit plus accessible.Une vision très éloignée de celle défendue par les Etats-Unis qui, comme le Royaume-Uni, ne figurent pas parmi les signataires de cette déclaration, voulue par le président français Emmanuel Macron et rassemblant des principes partagés de régulation, un thème maintes fois abordé lors de ce sommet qui a débuté lundi.Ce grand raout mêlant dirigeants politiques et patrons de la tech dans l’enceinte du Grand Palais a été marqué mardi par le discours très offensif du vice-président américain J.D. Vance, dont c’est le premier déplacement à l’international depuis la prise de fonction de Donald Trump fin janvier et l’annonce de “Stargate”, un plan d’investissements dans l’IA américaine à hauteur de 500 milliards de dollars. – “Pro-croissance” -A rebours d’une Europe voulant aller plus vite tout en définissant un cadre à l’essor de l’IA, il a souhaité faire “tous les efforts possibles pour encourager les politiques pro-croissance” en la matière.”Les Etats-Unis sont les leaders dans l’IA et notre administration entend qu’ils le restent”, a-t-il souligné, quelques heures après des informations sur une offre non sollicitée d’Elon Musk, l’homme le plus riche du monde et membre de l’administration Trump, sur la start-up OpenAI, à l’origine de ChatGPT.Selon le Wall Street Journal, le milliardaire (qui dispose déjà de sa propre start-up d’IA générative, xAI, lancée en 2023) veut, avec un groupe d’investisseurs, racheter l’organisation à but non lucratif qui contrôle OpenAI pour 97,4 milliards de dollars.”Non merci”, lui a répondu lundi sur X le patron d’OpenAI, Sam Altman, présent au sommet de Paris.Avant de quitter la nef du Grand Palais pour déjeuner à l’Elysée, J.D. Vance a également mis en garde contre les partenariats avec les “régimes autoritaires”, dans une référence à peine voilée à la Chine. “S’associer avec eux (ces régimes, NDLR) revient à enchaîner votre nation à un maître autoritaire qui cherche à infiltrer, s’installer et s’emparer de votre infrastructure d’information”.- Prochain sommet en Inde -En réponse aux ambitions américaines, Emmanuel Macron a insisté sur le “besoin de règles” et d’un “cadre de confiance” pour accompagner le développement de l’IA. “Nous avons besoin de ces règles pour que l’IA avance” et “besoin de continuer à faire avancer une gouvernance internationale de l’IA”, a-t-il dit, en clôture du sommet qui s’est traduit pour la France en annonces sonnantes et trébuchantes, avec un plan d’investissements privés à hauteur de 109 milliards d’euros.Pour le Premier ministre indien Narendra Modi, qui co-présidait le sommet IA et va accueillir le prochain, le défi est de ne pas laisser “le sud global”, dont son pays et ses 1,4 milliard d’habitants, à la traine d’une révolution technologique en plein boom.Alors que l’Europe tente d’avancer ses pions dans cette course à l’IA, l’Union européenne a dévoilé mardi un plan d’investissements de 200 milliards d’euros, dont 150 milliards venant de grands groupes. Il s’agit du “plus grand partenariat public-privé dans le monde pour le développement d’une IA fiable”, au sein de l’alliance “EU AI Champions Initiative” qui regroupe plus de 60 entreprises, a souligné la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen. Le “leadership mondial est toujours à saisir”, a-t-elle estimé.Parallèlement au sommet, se tient mardi un rendez-vous “business” pour les entreprises de la tech européenne et internationale à Station F, l’incubateur de start-up fondé par le milliardaire français Xavier Niel, en présence notamment d’OpenAI. M. Macron doit aller à la rencontre des entrepreneurs sur place dans l’après-midi.

Handicap: comité interministériel le 6 mars, le gouvernement promet une “accélération”

Un comité interministériel sur le handicap se tiendra le 6 mars, a annoncé mardi la ministre chargée du Handicap Charlotte Parmentier-Lecocq, estimant qu’il fallait “accélérer” sur la question de l’accessibilité vingt ans après la loi de 2005. “La préoccupation du handicap pour le gouvernement a été clairement réaffirmée par le Premier ministre” François Bayrou dans sa déclaration de politique générale, a-t-elle affirmé sur Franceinfo TV.Vingt ans après son adoption, la “loi handicap” a permis des avancées mais reste largement en-deçà de son ambition initiale, selon les associations. Les acteurs du secteur et les principales personnes concernées pointent une application “insatisfaisante” de ce texte emblématique et exhortent l’Etat à remplir ses obligations. Dans une interview au Figaro, l’ancienne secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées Sophie Cluzel, en poste sous le premier quinquennat d’Emmanuel Macron, estime de son côté que le handicap n’est “manifestement plus la priorité du deuxième quinquennat”.”Elle a raison de soulever que ça doit rester au dessus de la pile, c’est le cas”, a réagi Charlotte Parmentier-Lecocq, évoquant notamment l’annonce de la prise en charge à 100% par l’Assurance maladie des fauteuils roulants. “Il y a encore beaucoup à faire. Si on regarde le bilan de la loi de 2005, on est un peu au milieu du gué, on a beaucoup avancé” concernant le nombre d’enfants handicapés scolarisés en milieu ordinaire et l’accessibilité des gares, “mais clairement il faut qu’on accélère”, a-t-elle ajouté. “Il y a beaucoup de solutions, d’initiatives qui existent, mais il faut mettre tout cela en musique et surtout il faut rattraper de l’investissement qui n’a pas été fait sur 20 ans”, a poursuivi la ministre, précisant par ailleurs qu’une évaluation de la loi ELAN sur le logement de 2018, qui a restreint l’obligation d’accessibilité des logements neufs, serait rendue d’ici fin mars.Concernant l’école, la ministre de l’Education Elisabeth Borne a fait état de “520.000 enfants en situation de handicap, alors qu’ils étaient 151.000 en 2005″, dans une interview à La Croix.”Nous développons aujourd’hui des pôles d’appui à la scolarité”, des “équipes mobiles pluridisciplinaires, qui peuvent intervenir rapidement”, souligne-t-elle. “Nous en avons déployé 100 en septembre dernier, dans quatre départements” et “je souhaite que nous ayons 500 pôles d’appui à la scolarité de plus” en septembre 2025. Les 20 ans de la “loi handicap” sont l’occasion “de réfléchir à tout ce qui reste encore à faire”, a-t-elle renchéri mardi matin, en visitant une école élémentaire du 11e arrondissement de Paris. “Évidemment, il reste du chemin à parcourir, notamment pour rendre plus attractifs les fonctions d’AESH” (accompagnant d’élèves en situation de handicap).Outre le développement des pôles d’appui à la scolarité, elle souhaite aussi “qu’on continue à renforcer les classes Ulis” (Unité localisée pour l’inclusion scolaire, accueillant des élèves en situation de handicap dans les établissements) “avec un focus sur les lycées professionnels”.

Opposé au reste du NFP, le PS ferait jeu égal en cas de dissolution, selon un sondage

Le Parti socialiste, qui s’est distingué de ses partenaires du Nouveau front populaire (NFP) en ne censurant pas le gouvernement de François Bayrou, s’en sortirait tout seul aussi bien que ces derniers réunis si des législatives anticipées devaient être convoquées, selon un sondage Ifop pour l’Opinion publié mardi.L’institut a interrogé un échantillon de 1.377 électeurs sur les deux hypothèses. Si La France insoumise, le Parti communiste et les Écologistes s’alliaient au premier tour, ils obtiendraient 14% des voix. Avec Place publique, le PS en récolterait 13%. Si en revanche, la France insoumise partait seule au premier tour face à une alliance PS, Place publique, PCF, Écologistes, elle obtiendrait 8% des voix (en baisse de 3 points par rapport au baromètre de juin 2024), très loin du reste de la gauche qui pourrait s’enorgueillir de 19% des voix (égal au précédent baromètre). A noter que quelle que soit la configuration étudiée, l’extrême droite arriverait très largement en tête avec 35% des voix pour le RN (34% en juin) et 3% pour Reconquête (4%). Autre élément saillant de cette étude, la progression de LR aux dépens notamment du bloc central. Dans les deux hypothèses, le parti macroniste Renaissance allié au Modem de François Bayrou, à Horizons et à l’UDI enregistrerait 15% des voix (17% en juin). Juste derrière, Les Républicains obtiendraient de 12 à 13%, en forte progression par rapport à juin dernier (8%).  L’étude a été réalisée par questionnaires auto-administrés les 5 et 6 février, auprès d’un échantillon de 1.377 personnes inscrites sur les listes électorales, selon la méthode des quotas. La marge d’erreur est de 1,4 à 3,1 points. 

Tapis rouge aux chefs d’Etats et patrons de la tech au sommet IA de Paris

Vers une intelligence artificielle plus éthique? Le sommet de Paris sur l’IA tente mardi d’aboutir à une position commune des Etats participants, sans garantie, mais risque d’être éclipsé par les vues d’Elon Musk sur un acteur-clé du secteur, OpenAI.Chefs d’Etat et dirigeants de la tech se réunissent au Grand Palais mardi matin, au dernier jour du sommet, pour les discours de treize personnalités.Dès 10h, le Premier ministre indien Narendra Modi, dont le pays co-préside l’événement, le vice-président américain J.D. Vance, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen ou encore le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres prendront la parole. Le PDG de Google Sundar Pichai, la directrice générale du groupe sud-coréen Naver, Choi Soo-yeon, et le chanteur et créateur de mode Pharrell Williams figurent également parmi les intervenants. Le président français Emmanuel Macron s’exprimera, quant à lui, deux fois, avant le point d’orgue de sa journée: un déjeuner avec J.D. Vance à l’Elysée. Le numéro deux de l’exécutif américain, qui a fait carrière dans la Silicon Valley, effectue son premier déplacement à l’international depuis la prise de fonction de Donald Trump fin janvier et l’annonce de “Stargate”, un plan d’investissements dans l’IA américaine à hauteur de 500 milliards de dollars. Mais c’est un autre membre de l’administration Trump qui a agité lundi l’univers de la tech: Elon Musk, l’homme le plus riche du monde et patron du réseau social X, chercherait à prendre le contrôle de la start-up californienne OpenAI, qui a popularisé l’IA générative avec ChatGPT fin 2022.Selon des informations du Wall Street Journal, le milliardaire (qui dipose déjà de sa propre start-up d’IA générative, xAI, lancée en 2023)veut, avec un groupe d’investisseurs, racheter l’organisation à but non lucratif qui contrôle OpenAI pour la somme de 97,4 milliards de dollars.”Non merci (…)”, lui a sèchement répondu sur X le patron de la start-up mère de ChatGPT, Sam Altman.Si Musk n’a pas répondu présent à Paris, justifiant son absence par ses obligations à Washington, il a tout de même proposé sur X d’intervenir “en visio”. La dernière journée du sommet IA sera également l’occasion d’un rendez-vous “business” pour les entreprises de la tech européenne et internationale à Station F, l’incubateur de start-up fondé par le milliardaire français Xavier Niel. En présence notamment d’OpenAI.- “Troisième voie de l’IA” -Pour son ouverture lundi, le sommet IA a vu le président Macron promettre une “stratégie” comparable à celle pour reconstruire Notre-Dame de Paris après l’incendie de 2019.Son objectif: accélérer la construction d’infrastructures en France dédiées à cette technologie, avec un plan d’investissements privés à hauteur de 109 milliards d’euros.Il faut “choisir l’Europe et choisir” la France, a martelé M. Macron, avec pour arguments l’électricité bas carbone, les talents et la promesse d’une accélération des procédures.”Il est important que l’Europe fasse le choix d’une troisième voie de l’intelligence artificielle”, a insisté mardi matin sur Radio Classique Maya Noël, directrice générale de France Digitiale, une association représentant les jeunes entreprises tech, avec une approche “plus éthique et plus responsable”.Le chef de l’État devrait réitérer ce message mardi après-midi dans les allées de Station F, au milieu des 3.000 à 4.000 entrepreneurs réunis.  En parallèle, alors que la réglementation de l’IA, l’importance des modèles en source ouverte (qui permettent l’accès à leur code informatique et autorisent d’autres à les utiliser) et le respect de la vie privée ont été largement abordés lundi, les attentes portent sur la déclaration commune prévue mardi. Les participants au sommet devraient publier un texte non-engageant, rassemblant des principes partagés de régulation.Mais lundi, Max Tegmark, président du Future of Life Institute, un organisme non lucratif basé aux États-Unis qui met régulièrement en garde contre les méfaits de cette technologie, a appelé les participants à “ne pas signer” cette déclaration.Après la circulation d’un brouillon de cet accord, M. Tegmark s’est élevé contre une “occasion manquée”. En cause, notamment, l’absence supposée de mention relative aux “risques” associés à l’IA. L’envoyée spéciale de l’Élysée pour le sommet, Anne Bouverot, avait indiqué en amont que le texte final serait “très court”, sans en préciser le contenu.Pour la première fois organisé au sein de l’Union européenne, le sommet de Paris, auquel participent quelque 1.500 personnes, fait suite à deux autres en Corée du Sud et au Royaume-Uni.

Parti socialiste: Hollande et Faure accentuent leur duel avant le congrès

Au sein du PS, le premier secrétaire Olivier Faure et l’ex-président François Hollande poursuivent leur duel de manière de plus en plus ostensible, dans l’espoir de prendre le leadership sur le parti en vue du prochain congrès.”Ce sera la ligne de Hollande contre la ligne de Faure”, prédit un cadre du parti, alors que les deux hommes multiplient les désaccords stratégiques. Le dernier en date porte sur la motion de censure spontanée que le PS va déposer après le débat budgétaire, à la suite des propos du Premier ministre sur “le sentiment de submersion” migratoire.”Absurde”: c’est de cette manière qu’a qualifié Olivier Faure lundi matin sur BFMTV la position de l’ancien président, qui la veille sur le même média avait expliqué que cette motion de censure n’avait pas vocation à faire tomber le gouvernement.L’ancien chef de l’Etat considère même que si le Rassemblement national décide de la voter, alors le PS devra “prendre (sa) responsabilité” et ne pas censurer.”Vous imaginez le ridicule ?”, a rétorqué Olivier Faure, affirmant que François Hollande s’exprimait “pour lui-même”, et non au nom du parti ou du groupe de députés, qui ont choisi la semaine dernière de ne pas renverser le gouvernement sur le budget pour ne pas “bloquer le pays”, mais de le faire “sur les valeurs”.Olivier Faure, conscient que les probabilités sont faibles que le RN se joigne au reste de la gauche, affirme pour sa part vouloir que la motion de censure du PS “aille à son terme”. “Si le gouvernement tombe, ça ne sera pas un malheur”, a même affirmé celui qui fut l’un des artisans de la Nupes puis du Nouveau Front populaire, avec LFI.Car même s’il a fait opérer à son parti une mue réformiste ces dernières semaines en refusant de voter la censure des Insoumis sur le budget, le patron du PS sait qu’il doit aussi rassurer les plus “unionistes” de son camp, qui voient d’un mauvais Å“il la “rehollandisation” du PS, après les années difficiles du parti consécutives à son quinquennat.- influence -Depuis que François Hollande est revenu dans l’arène politique en juin dernier, en retrouvant son poste de député de Corrèze, l’ex-président, hostile à LFI et au rassemblement de la gauche pour 2027, ne cache pas son animosité face à la stratégie d’Olivier Faure, qui avait fait l'”inventaire” de son quinquennat en prenant le parti en 2018. Sans pour autant pousser un nom en particulier, il a d’ailleurs appelé ouvertement à remplacer le premier secrétaire lors du prochain congrès qui devrait avoir lieu d’ici la fin “du premier semestre”, a indiqué Olivier Faure mardi sur Sud Radio en confirmant qu’il serait candidat à sa succession.Et l’ancien chef de l’Etat a usé de son influence, notamment auprès des députés, pour modifier la ligne du parti. Dans l’optique de rompre définitivement avec La France insoumise pour que le PS joue sa propre carte en 2027… Celle de Hollande lui-même ?  Aussitôt après la première non-censure des députés PS sur la déclaration de politique générale de François Bayrou, – contre l’avis d’Olivier Faure et du patron des députés socialistes Boris Vallaud – il s’est d’ailleurs enorgueilli de voir les socialistes constituer “désormais le pôle central au sein de l’Assemblée nationale”. Dans le groupe à l’Assemblée, “quand il parle, c’est construit, à juste titre, ça pèse”, reconnait un député proche de ses orientations, qui juge que le centre de gravité du groupe “n’est plus le même à 66 députés que dans le groupe Nupes”, beaucoup plus LFI-compatible.L’ex-chef de l’Etat a notamment fédéré autour de lui des élus souvent moins connus, d’anciens élus locaux, parfois ex-députés entre 2012 et 2017.  Mais “le parti est plus à gauche que le groupe de députés”, veut croire le cadre socialiste cité plus haut, toujours certain qu’Olivier Faure reste majoritaire au sein du parti.”Tout le monde donnait Olivier Faure perdant pour le congrès, c’est moins évident aujourd’hui”, en faisant le choix de s’affranchir de LFI, estime aussi un député opposé à la ligne du premier secrétaire sortant.A l’inverse chez LFI, un élu juge qu’en venant “sur les positions de François Hollande, Faure s’est cramé pour le congrès”.

Ferrand au Conseil constitutionnel: le RN “l’attend au tournant”, le PS “doute de sa compétence et de son impartialité”

Richard Ferrand, candidat d’Emmanuel Macron pour présider le Conseil constitutionnel, sera “attendu au tournant” par le RN sur son indépendance d’esprit et devra lever les “doutes sérieux” du PS sur ses “compétences” et son “impartialité”.”On l’attend au tournant, Richard Ferrand”, a affirmé le vice-président du RN Sébastien Chenu sur Public Sénat, soucieux que ce proche d’Emmanuel Macron fasse “du droit” et “pas de la politique” pour “protéger la Constitution”.Richard Ferrand doit se plier à des auditions parlementaires le 19 février. Pour bloquer sa nomination, ses opposants doivent cependant rassembler 3/5e des voix additionnées des membres des commissions des Lois des deux chambres.”Son intérêt, s’il ne veut pas être mis en cause immédiatement, c’est de montrer une certaine indépendance d’esprit rapidement”, a estimé Sébastien Chenu, jugeant qu’ “il ne l’a pas démontré tout au long de sa carrière politique, c’était un fidèle, un inféodé du président de la République”.Il a rappelé la position du RN, favorable à ce que soient nommés au Conseil constitutionnel “des gens qui soient très éloignés de la sphère partisane, des professionnels du droit ou des gens qui n’aient pas eu d’engagement politique au sens partisan du terme”. Les nominations politiques, “ça affaiblit l’institution” car pour “le grand public”, le chef de l’État et les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat “nomment leurs copains”.  Du côté de la gauche, le socialiste Olivier Faure sur Sud Radio a fait part de son “doute sérieux” sur “les compétences juridiques” et “l’impartialité” de Richard Ferrand.”C’est à lui maintenant de les lever et de dire quelles sont les garanties qu’il apporte”, a-t-il jugé.Il a cependant reconnu que M. Ferrand avait “toutes les chances d’être approuvé” car “il n’y a pas 3/5e d’opposition au Parlement”.