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Euro-2025: les Pays-Bas, traumatisés, condamnés à l’exploit face à la France
Les Pays-Bas sont condamnés à l’exploit dimanche face à la France s’ils veulent survivre au premier tour de l’Euro-2025, quatre jours après un revers cinglant et “traumatisant” infligé par l’Angleterre (4-0).Ce camouflet n’est pas “un simple accident, certes traumatisant” comme a tenté de minimiser le sélectionneur Andries Jonker; il est le révélateur d’une équipe en plein doute un mois et demi à peine après une autre gifle, sur le même score, portée par l’Allemagne en Ligue des nations.Pourtant, les Oranje Leeuwinnen (les Lionnes oranges) “ont une équipe de classe mondiale”, a déclaré la sélectionneuse de l’Angleterre, la… Néerlandaise Sarina Wiegman qui avait conduit ses compatriotes sur le toit de l’Europe en 2017 avant d’atteindre avec la même équipe la finale du Mondial-2019.”Cette lourde défaite est un instantané dans le temps. Je ne pense pas que la différence soit si grande entre l’Angleterre et les Pays-Bas. Nous avons très bien joué, les Pays-Bas moins bien”, a analysé Wiegman, “convaincue” que les Néerlandaises afficheront un tout autre niveau face aux Bleues.Il le faudra nécessairement puisque Jill Roord et ses équipières devront s’imposer avec trois buts d’écart si l’Angleterre l’emporte dans le même temps face au pays de Galles.”Nous avons appris beaucoup de choses de ce match face aux Anglaises. Nous aurions dû faire preuve d’intelligence et de maturité pour limiter le nombre de buts que nous avons encaissés, ce qui nous aurait permis d’être dans une position plus facile aujourd’hui”, a constaté la milieu de terrain Jackie Groenen sur le site de l’UEFA.- Faibles face aux fortes -Le compliment de Wiegman ne reflèterait pourtant plus le réel niveau d’une équipe qui ne parvient plus que rarement à inquiéter les meilleures formations.Sous Jonker (depuis 2022), les Oranje ont affronté à onze reprises un pays du top 10 mondial. Nombre de victoires ? Une seule. Il y a deux ans, en Ligue des Nations, contre l’Angleterre de Wiegman. Pas vraiment la statistique d’un pays leader au niveau mondial.”Qu’est-ce que le top mondial ?, s’interroge toutefois Jonker. À mes yeux, l’Espagne est le top absolu. Ensuite, il y a huit à dix pays auxquels nous pouvons appartenir”.Le sélectionneur rappelle le match référence de ses joueuses face aux Etats-Unis, première nation mondiale, en décembre dernier. Malgré la défaite (2-1), les Néerlandaises avaient sorti “une première période exceptionnelle” qui n’a plus été reproduite depuis.”Ce match doit nous conforter dans notre façon de jouer. Il démontre que nous sommes capables de rivaliser avec les meilleures”, tente de se convaincre Danielle van de Donk, 170 sélections au compteur.”Chaque joueuse évolue dans un club de haut niveau”, renchérit la jeune Wieke Kaptein (19 ans) qui, à l’instar de la capitaine Sherida Spitse, “refuse de croire que l’équipe est subitement devenue mauvaise”.Le son de cloche n’est pas le même chez Dominique Janssen (Manchester United): “on joue +pas mal+. Mais +pas mal+, ce n’est pas assez car les nations concurrentes progressent alors que nous stagnons. L’Angleterre, l’Allemagne, la France sont pour l’instant au-dessus”.
Euro-2025: avec Lea Schüller, l’Allemagne tient sa renarde
Qualifiée pour les quarts de l’Euro-2025 malgré un jeu poussif, l’Allemagne s’avance samedi vers le choc pour la première place du groupe C face à la Suède avec une certitude: l’efficacité hors normes de son avant-centre Lea Schüller, longtemps dans l’ombre d’Alexandra Popp.”Jamais je n’ai approché un tel ratio de buts”, reconnaissait mardi soir le sélectionneur Christian Wück, lui même ancien milieu offensif, à propos des 54 réalisations en 77 sélections de sa N.11, dont déjà deux depuis le début de l’Euro.Lea Schüller, pourtant invisible pendant près de 66 minutes face au Danemark, a surgi pour propulser dans le petit filet une offrande de la néo-Lyonnaise Jule Brand, donnant aux Allemandes un avantage décisif (2-1).”J’étais vraiment seule devant le but, tout ce que j’avais à faire était de pousser la balle dedans. C’est une belle performance collective de l’équipe”, avait humblement minimisé l’attaquante du Bayern Munich.Mais quatre jours plus tôt, avec la même science du placement, “Schülli” s’était faufilée devant deux Polonaises pour reprendre de la tête un centre de la même Brand, exactement à la même minute, scellant le succès (2-0) des vice-championnes d’Europe.”Je ne sais pas ce qui se passe avec Lea. Je pense qu’elle sent le moment où on veut la remplacer, marque rapidement un but et part”, plaisantait Wück mardi, suggérant d’avancer ce scénario dès la première période.- Première place en jeu -Plus sérieusement, le Bavarois de 52 ans avait loué “une buteuse comme toute équipe en a besoin”, renarde des surfaces dans la pure tradition allemande, celle du “Bombardier” Gerd Müller.Longtemps, Schüller n’a pourtant été en sélection que la doublure relativement anonyme de la légendaire Alexandra Popp, qui a refermé avec le bronze des JO-2024 une carrière internationale marquée par 67 buts en 145 sélections.Avec 0,70 but par match contre 0,46 pour Popp, Schüller est d’une efficacité encore plus redoutable, mais sans avoir la même aura de leader, puisque le brassard est revenu à la défenseuse centrale Janina Minge après le forfait de la capitaine Giulia Gwinn, blessée au genou gauche face à la Pologne en début de compétition.Dans le jeu, la Rhénane de 27 ans n’a pas non plus séduit les observateurs autant que les deux ailières Jule Brand et Klara Bühl, respectivement élues par l’UEFA meilleures joueuses du match contre la Pologne puis contre le Danemark. Mais pour disputer la première place du groupe C à une Suède impressionnante, qui a dominé le Danemark (1-0) puis la Pologne (3-0) grâce à l’intelligence de sa capitaine Kosovare Asllani et sa domination collective dans les airs, l’Allemagne sait qu’elle devra se montrer clinique.Et à l’heure d’exploiter la plus petite munition, elle pourra compter sur Schüller: “se faire relativement discrète, mais être là quand il le faut pour marquer, c’est exactement ce qui définit une buteuse”, résume Christian Wück.
Euro-2025: Elisa De Almeida, discrète mais de plus en plus précieuse
De nature discrète, préférant les siestes aux activités de groupe entre les entraînements, la latérale droite des Bleues Elisa De Almeida ose de plus en plus se projeter sur le terrain, tout en restant solide défensivement.A 27 ans, la joueuse du Paris qui compte 45 sélections en équipe de France tient-elle la forme de sa vie ? Elle temporise. “Non je ne le sais pas, dit-elle, seul l’avenir nous le dira, j’essaie juste de donner le maximum (…). Je vais essayer de rester dans cette dynamique.”De Almeida, titulaire lors de la victoire face à l’Angleterre (2-1) et laissée au repos face au Pays de Galles (4-1) pour les débuts des Bleus à l’Euro, dispute en Suisse sa troisième grande compétition internationale après la Coupe du monde 2023 en Australie, qu’elle avait abordée diminuée par des blessures à un mollet et aux adducteurs, et les Jeux de Paris-2024 l’été dernier.Elle affirme avoir pris depuis “de l’expérience et de la confiance”.Pour les autres progrès ? “Je vous laisse répondre à ma place”, a-t-elle dit vendredi, à deux jours du choc face aux Pays-Bas, vainqueurs de l’Euro en 2017, contre qui un nul suffira pour accéder aux quarts de finale du tournoi.”Avec les gens autour de moi, j’ai essayé de faire un travail qui me permet de mieux m’exprimer sur un terrain, de plus oser faire des choses”, déclarait-elle à l’AFP en janvier dernier, avant de préciser: “Aller apporter offensivement quand je suis placée à droite, lors de mes duels quand je suis dans l’axe.”L’évolution de son jeu est perceptible aussi bien au PSG, où elle a signé en 2021, qu’en équipe de France, où elle donne de la voix et de l’assurance sur le terrain. En club, elle alterne entre la défense centrale et le couloir droit, tandis que Laurent Bonadei, le sélectionneur, la fait jouer uniquement au poste de latérale droite.”Il a un peu oublié (l’axe)”, constatait-elle vendredi en souriant, alors qu’elle aimerait bien rejouer en charnière centrale.- Connexion avec Cascarino -La timide De Almeida, l’une des plus anciennes au PSG, s’est muée naturellement en cadre à Paris mais pas encore totalement chez les Bleues: “C’est plus facile pour moi aujourd’hui de m’exprimer auprès de mes coéquipières”, confiait-elle quand même à l’AFP en début d’année.Discrète en dehors des terrains, préférant la sieste aux parties de belotte, de Uno ou de basket qui s’improvisent pendant les temps morts en Suisse, la défenseuse a toute sa place dans le groupe. Proche des Parisiennes Sakina Karchaoui, Grace Geyoro et Griedge Mbock, elle entretient aussi de bons liens avec la gardienne Constance Picaud (Fleury) et l’attaquante Kelly Gago (Everton, dans le championnat anglais).”C’est une personne avec un grand coeur”, décrivait cette dernière vendredi. “J’apprécie beaucoup sa franchise, son honnêteté, sa combativité et qu’elle ne lâche rien sur le terrain. Cela nous pousse à nous surpasser, j’en apprends d’elle tous les jours”, poursuit celle qui la côtoyait déjà dans les sélections jeunes il y a dix ans.Samedi dernier, lors de l’entrée en lice de l’équipe de France face aux Anglaises championnes d’Europe en titre, De Almeida a été l’une des meilleures Bleues pendant les 80 minutes qu’elle a passées sur le terrain, muselant l’attaquante Lauren Hemp et faisant parler son physique dans les duels.Dans son couloir droit, elle a aussi été décisive offensivement, à l’image de l’action du premier but où elle a lancé Delphine Cascarino, qui a servi Marie-Antoinette Katoto.  Sa connexion avec Cascarino a été particulièrement remarquée, mais aussi avec Kadidiatou Diani en seconde période: “C’est simple de jouer avec des joueuses de ce calibre, ce sont des joueuses avec qui j’ai beaucoup joué et avec qui je parle beaucoup”, a-t-elle détaillé vendredi.Mercredi contre le Pays de Galles, Laurent Bonadei l’a fait souffler car le match initial contre les championnes d’Europe en titre avait été intense, a reconnu la Parisienne, qui sera au meilleur de sa forme dimanche contre les “Oranje”.
Euro-2025: l’Italie plie devant l’Espagne mais s’ouvre les quarts
Pour la première fois depuis douze ans, les Italiennes se sont offert vendredi un billet pour les quarts de finale de l’Euro de football malgré leur défaite 3-1 contre les championnes du monde espagnoles à Berne.Déjà qualifiée après ses larges succès contre le Portugal (5-0) et la Belgique (6-2), l’Espagne termine sans surprise en tête du groupe B et affrontera la Suisse, pays hôte, vendredi prochain à Berne.L’Italie, grâce à la défaite simultanée du Portugal face à la Belgique (2-1 à Thoune), décroche le second ticket et tourne la page de ses éliminations en poules lors des deux derniers tournois continentaux et du Mondial-2023.Les joueuses d’Andrea Soncin rencontreront les Norvégiennes mercredi prochain à Genève, pour tenter d’écrire une nouvelle épopée européenne après celles achevées en finale lors des éditions 1993 et 1997.Surtout, malgré leur revers, elles ont longtemps fait déjouer des Espagnoles qui éclaboussaient jusqu’alors le tournoi de leur football léché et offensif, porté par une pléiade de stars, même si l’équipe avait été nettement remaniée vendredi.”Nous emportons avec nous l’immense émotion de la qualification”, a souligné Andrea Soncin. “Nous avons vu que grâce à une bonne organisation, nous pouvons résister”, a-t-il souligné, choissant de retenir “une mi-temps de très haut niveau”.Osant un coup de poker tactique, le Lombard a laissé sur le banc jusqu’à la 58e minute sa capitaine Cristiana Girelli, pourtant en pleine forme, buteuse et meilleure joueuse du match face au Portugal (1-1), pour évoluer dans un schéma en 4-4-1-1 très inhabituel.Pari réussi: étouffées par la densité italienne au milieu, les Espagnoles ont eu beaucoup de mal à concrétiser leurs 68% de possession, s’en remettant à des centres hasardeux ou des frappes lointaines, tout en s’exposant en contre.- Bonmati titulaire -Et après une première alerte sur la cage d’Adriana Nanclares, avec un tir sur la barre d’Elena Linari, la latérale de la Lazio Elisabetta Oliviero a récupéré une balle perdue par Caldentey pour ouvrir le score du gauche (1-0, 10e).Menées pour la première fois dans cet Euro, les joueuses de Montse Tomé ont réagi grâce à une combinaison pleine de malice partie de la droite entre Athenea del Castillo et Alexia Putellas, qui a remis une talonnade à la joueuse du Real pour qu’elle propulse le ballon dans la lucarne gauche (1-1, 14e).Après une fin de première mi-temps aussi débridée que marquée par la maladresse des deux formations, les Espagnoles ont doublé la marque avec un peu de réussite, sur une frappe à ras de terre de Patri Guijarro de l’extérieur de la surface, au ras du poteau gauche (2-1, 48e).Plusieurs fois prises de vitesse en contre, les championnes du monde ont fini par se mettre à l’abri grâce à Esther Gonzalez: entrée à la 76e, l’avant-centre a repris une nouvelle offrande de Putellas pour inscrire sa quatrième réalisation du tournoi (3-1, 90e+1).Pour la suite, les Espagnoles pourront compter sur la forme retrouvée de leur double Ballon d’or Aitana Bonmati, titularisée pour la première fois vendredi. Elle n’avait disputé qu’une dizaine de minutes face au Portugal et la deuxième mi-temps face à la Belgique pour pouvoir récupérer d’une méningite virale qui l’a touchée juste avant la compétition.Elles devront néanmoins gérer les transitions adverses et ballons envoyés dans leur dos, déjà une faille visible par séquences dans leurs deux premiers matches. “Nous savons que ce n’est pas une de nos forces”, a reconnu Patri Guijarro, élue joueuse du match. “Mais on essaie de s’améliorer.”