AFP Sports

Marée verte à Saint-Etienne en soutien aux groupes d’ultras menacés

“Touche pas à mes kops”: plusieurs milliers de personnes ont défilé samedi à Saint-Etienne pour s’opposer à la possible dissolution de deux groupes de supporteurs ultras de l’ASSE, que le ministère de l’Intérieur accuse de “violences graves”.”Ensemble, nous défendrons le Chaudron, il ne se dissout pas. Allez les Verts !”, a déclaré en français le président sud-africain du club de L1, Ivan Gazidis, en référence à l’emblématique stade Geoffroy Guichard, où il attendait le cortège de manifestants.Parties du centre-ville, quelque 3.200 personnes, selon la préfecture, ont marché jusqu’au “chaudron” derrière de larges banderoles proclamant “Sainté c’est nous”, “touche pas à mes kops” ou encore “Liberté pour les Ultras”. Vêtues pour beaucoup des couleurs vertes du club, elles ont entonné les chants de supporteurs au rythme des tambours.Les deux groupes menacés de dissolution, les Green Angels et les Magic Fans, les avaient appelées à manifester dans une ambiance “familiale et festive” juste avant d’accueillir le PSG, un match considéré à haut risque et pour lequel la sécurité a été renforcée, avec des canons à eau et des effectifs supplémentaires.A l’exception de quelques fumigènes, aucun incident n’a été rapporté en milieu d’après-midi, et la marée verte ne cessait de grossir aux abords du stade.”J’ai le cÅ“ur vert. Malgré la pluie et le froid je serai présent jusqu’à ce soir”, assure Jean Astier, 68 ans, croisé par l’AFP dans cette foule. “Ces deux groupes on en a besoin, c’est le poumon de Geoffroy-Guichard! Ce ne sont pas des hooligans”, assure cet habitué des tribunes, en espérant que la mobilisation fasse fléchir le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.- “Jusqu’au bout” -Le ministère, qui dénonce une “explosion de la violence” dans le foot professionnel, examine la situation de plusieurs clubs de supporteurs, dont celle des Magic Fans et des Green Angels, fondés respectivement en 1991 et 1992 et qui gèrent plus de 15.000 membres des kops sud et nord. Leurs représentants, ainsi que la direction de l’ASSE, sont convoqués mardi devant la Commission nationale consultative de prévention des violences lors des manifestations sportives, qui rendra ensuite un avis consultatif.”On va se battre jusqu’au bout pour sauver nos associations et indiquer au ministère qu’il fait fausse route”, a déclaré à la presse avant le départ du cortège Tom Dufieu, porte-parole des Green Angels, en qualifiant l’hypothèse d’une dissolution d'”ineptie”.”Bien qu’ils soient imparfaits, on l’admet, nos groupes sont structurés”, et quand “certains de nos membres commettent des délits, ils l’assument devant les tribunaux  et en interne, on a des procédures qui permettent de jouer notre rôle de régulateur”, a-t-il poursuivi.”Etre ultra, c’est donner 100% de son temps et de son énergie à son club, c’est le contraire de chercher la violence et se servir du foot pour ça”, a ajouté Corentin Cartal pour les Magic Fans.- “Sanctionner toute une ville” -Ces deux groupes, ainsi que Légion X, un groupe d’ultras du Paris FC, sont “responsables des incidents parmi les plus graves et les plus violents” constatés depuis 2020, a rétorqué le ministère dans un communiqué publié alors que la manifestation battait son plein.”Entre 2021 et 2025, les Greens Angels se sont ainsi rendus coupables de 10 faits de violence grave” et les Magic Fans de 13 entre 2020 et 2024, a encore assené le ministère.Même si aucune décision n’est prise, la menace de dissolution des Magic Fans et Green Angels a suscité une large désapprobation dans une ville viscéralement attachée à son club de foot, bien qu’il ne soit plus à son niveau des glorieuses années 1960 et 1970.Les deux clubs, principaux animateurs des tribunes populaires avec leurs chants, drapeaux et tifos, ont ainsi reçu l’appui des dix parlementaires de la Loire, toutes étiquettes confondues, et de nombreux élus. Et dans la foule samedi, beaucoup vivaient la procédure engagée comme une punition collective.”Il y a eu des événements punissables, mais sanctionner tout un stade, toute une ville, je ne suis pas sûre que ce soit la bonne solution”, confiait ainsi Marie, une Stéphanoise de 32 ans, accompagnée de son fils de 5 ans.

Espagne: tenu en échec par l’Espanyol, l’Atlético rate le coche

L’Atlético Madrid n’a pu faire mieux qu’un match nul samedi sur la pelouse de l’Espanyol Barcelone (1-1) et piétine au classement de la Liga, à trois points du Real, deuxième, et à sept du leader, le FC Barcelone, qui doivent encore jouer lors de cette 29e journée.Dans un match plutôt insipide, les Madrilènes pensaient avoir fait le plus dur en marquant avant la pause sur un éclair de génie de leur défenseur César Azpilicueta, dont la reprise de volée de l’extérieur de la surface s’est logée en pleine lucarne (38e).Les Catalans, 15e au classement, sont revenus à la marque grâce à un pénalty converti par leur capitaine Javi Puado (71e), après un tirage de maillot coupable du défenseur français des Colchoneros, Clément Lenglet.Troisième avec 57 points, l’Atlético peut craindre d’être distancé par le Real Madrid (2e, 60 pts), qui reçoit samedi soir son voisin Leganés (18e), et par le Barça (1er, 63 pts), qui accueillera dimanche Gérone (13e) pour un derby catalan.En début de journée, la Real Sociedad (9e, 38 pts) avait battu (2-1) la lanterne rouge Valladolid.

Italie: avec Tudor, le retour aux sources de la Juventus Turin

Igor Tudor a neuf matches, à commencer par la réception du Genoa samedi, pour sauver la saison de la Juventus Turin, une mission commando qu’il a débutée en rappelant à ses joueurs les valeurs de “sa” Juve. Depuis sa première séance comme entraîneur de la Juventus lundi, au lendemain du licenciement de Thiago Motta, Tudor, 46 ans, donne de la voix et de soi, physiquement.Objectif: réveiller une équipe, décevante 5e de Serie A et éliminée le mois dernier coup sur coup de la Ligue des champions et de la Coupe d’Italie, qui reste sur deux déroutes (4-0 face à l’Atalanta et 3-0 sur le terrain de la Fiorentina).”Nous savons tous que le contexte n’est pas simple et que nous n’avons pas beaucoup de temps pour travailler, mais on ne doit pas se chercher d’excuses”, a prévenu le technicien croate lors de sa première conférence de presse jeudi.”Dans ma vie, je n’en ai jamais cherché, j’ai toujours affronté les défis la tête haute et je veux des joueurs avec cette mentalité, qui sont conscients de l’honneur que c’est d’endosser le maillot de ce club”, a-t-il insisté.Dans la carrière de l’ancien défenseur international croate, 3e du Mondial-1998, la Juve tient une place à part.- L’appel de Lilian Thuram -Il a porté le maillot bianconero à 174 reprises (21 buts) entre 1998 et 2005 avec, à la clef, deux titres de champion (2002, 2003).Il y est revenu en 2020 dans un contexte de crise, comme adjoint de son ancien coéquipier Andrea Pirlo, pour une seule saison terminée à la 4e place.”J’ai beaucoup appris à la Juve, comme joueur et comme entraîneur, a-t-il assuré. Dans ce club, il y a une éthique de travail unique”.”J’ai raconté aux joueurs cette semaine ce que j’avais vécu ici quand j’étais jeune. Je me souviens de l’humilité de Zidane, star mondiale du foot, qui m’avait laissé un jour sa place pour une séance avec le physiothérapeute”, a rappelé l’ancien entraîneur de Vérone (2021-22), de Marseille (2022-23) et de la Lazio (2024).Dès sa nomination, un autre ancien coéquipier français, Lilian Thuram s’est manifesté: “Il m’a dit +Si mon fils Khephren fait quelque chose de mal, donne-lui une claque+”, a rigolé Tudor.Il ne devrait pas à avoir en arriver là: Thuram, recruté pour 20 millions d’euros l’été dernier, a pris rapidement ses marques comme le montrent ses statistiques (39 matches disputés, quatre buts, autant de passes décisives).Ce n’est pas le cas d’autres recrues, bien plus coûteuses, comme le défenseur brésilien Douglas Luiz (50 M EUR) et le milieu néerlandais Teun Koopmeiners (51 M EUR). – “A fond tout le temps” -Autre priorité pour Tudor, redonner confiance à des joueurs comme le phénomène turc Kenan Yildiz et l’attaquant serbe Dusan Vlahovic qui, sous Motta, ont perdu leur statut de titulaire.”Vlahovic est très fort, je suis heureux de l’avoir, car il a tout pour être un attaquant de top niveau”, a-t-il dit du Serbe (9 buts) à qui Motta préférait Randal Kolo Muani, prêté par le PSG.”Je crois beaucoup en cette équipe: j’ai des joueurs de qualités qui ont une grande envie de progresser”, s’est réjoui Tudor.Habitué à claquer la porte en raison de différends avec ses dirigeants, le Croate au tempérament volcanique ne devrait pas avoir le temps de reprendre cette mauvaise habitude.Son contrat expire en juillet et il ne devrait pas aller au-delà du Mondial des clubs. Les dirigeants de la Juve pistent en effet un entraîneur de plus grand renom, comme Antonio Conte (Naples), Stefano Pioli (Al-Nassr) ou Roberto Mancini, libre de tout contrat.A moins que son équipe arrache la 4e place, synonyme de Ligue des champions, si importante pour les finances d’un club qui a dépensé 235 millions d’euros cette saison en transferts et qui reste fragile.”Notre état d’esprit, c’est être à fond tout le temps”, a prévenu Tudor.

L1: le PSG peut décrocher le titre à Saint-Etienne avant de rêver plus grand

Le Paris SG peut être sacré champion de France dès la 27e journée de Ligue 1 samedi à Saint-Etienne (19H00) en cas de circonstances favorables et ainsi se concentrer sur les échéances de Ligue des champions.Le PSG est sur une lancée record, même si la comparaison des éditions récentes à 18 clubs est limitée. D’ores et déjà, à huit journées de la fin, il compte autant de points (68) que le Nantes champion de 2000-01, plus que le Monaco de la saison précédente (65) et que le Lyon de la suivante (66).Il risque, aussi, d’exploser son propre total de 76 points l’an dernier.Mais décrocher le titre dès samedi est loin d’être garanti, puisqu’il faudrait gagner à Saint-Etienne, que l’OM perde deux heures plus tôt à Reims et que Nice et Monaco se neutralisent deux heures plus tard dans le derby azuréen.De toute façon, assure l’entraîneur Luis Enrique, “ça me paraît totalement anecdotique”. “On n’est jamais champion avant que ce soit mathématiquement acquis, mais on peut se sentir champions, on est la meilleure équipe de Ligue 1”, a-t-il confié.Néanmoins, symboliquement, une telle fête aussi tôt dans la saison libèrerait un peu plus les Parisiens, euphoriques après leur qualification à Anfield le 11 mars en Ligue des champions. La suite du programme arrive très vite. D’abord une demi-finale de coupe de France dès mardi prochain contre Dunkerque au stade Pierre-Mauroy (21H10), mais surtout le quart de finale de C1 contre Aston Villa les 9 et 15 avril.- Hakimi au repos -“On va utiliser ces huit derniers matches pour préparer d’autres objectifs, être compétitifs face à tous les adversaires, avec humilité et respect, être prêts pour les trois mois qui restent, il y a la coupe de France, la Ligue des champions, où on veut être jusqu’à la fin”, a-t-il détaillé.Il faudra de nouveau monter en puissance après une trêve internationale qui a charrié son lot de déconvenues: Lee Kang-in s’est blessé avec la Corée du Sud, Marquinhos a pris une raclée avec le Brésil contre l’Argentine (4-1) et de nombreux cadres ont beaucoup joué, de Vitinha à Ousmane Dembélé en passant par Joao Neves ou Achraf Hakimi.D’ailleurs le Marocain, qui a joué mardi contre la Tanzanie, va être laissé au repos contre Saint-Etienne, a annoncé le club.”Hier, nous nous sommes entraînés à 10, aujourd’hui à 17, l’idée est de mettre en commun des objectifs, les resituer, il faut préparer les compétitions devant nous”, a expliqué Luis Enrique.”Les joueurs qui ont pu se reposer, qui ne sont pas allés en sélection, ont pu travailler individuellement et ceux qui reviennent de sélection pourront se reposer un peu”, a-t-il ajouté.”Il n’y aura plus de trêve d’ici juin, maintenant les joueurs pourront se focaliser” sur le club, s’est réjoui l’Espagnol.