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Ligue 1: Adrien Rabiot, voyage en terre inhospitalière
Six ans après avoir quitté le Paris SG dans la rancoeur, Adrien Rabiot jouera dimanche au Parc des Princes avec le maillot de l’OM, le rival historique du club parisien, dans une ambiance qui risque d’être particulièrement hostile.Né en région parisienne, Rabiot a passé près de dix ans au PSG, entre la fin de sa formation et ses premières saisons professionnelles. Il a disputé plus de 220 matchs avec le club de la capitale et y a gagné une ribambelle de titres. Mais l’histoire s’est très mal finie, dans la rancune réciproque, après six mois de mise à l’écart en 2019 sur fond de prolongation de contrat refusée par le joueur. “Je ne vais pas vous mentir, au PSG on ne m’a rien donné, on ne m’a pas fait de cadeaux, on n’a pas été plus que ça derrière moi. Donc maintenant, après cinq ans à la Juventus, dire +on l’a bichonné+, il faut arrêter, il n’y a rien eu de tout ça”, a-t-il encore raconté il y a quelques semaines à Téléfoot, interrogé sur le sentiment de trahison ressenti par certains supporters parisiens.”Ma dernière saison, quand j’étais au placard, les supporters ne sont pas venus me défendre, ils ne sont pas venus pour me sortir de là . Il faut arrêter un peu l’hypocrisie”, avait-il ajouté.- “une famille” -Depuis ce départ très amer, le “Duc” est déjà revenu au Parc des Princes avec la Juventus en Ligue des Champions en 2022 et deux fois avec l’équipe de France. Il y a été sifflé et chahuté mais rien de comparable sans doute avec ce qui l’attend dimanche quand il entrera sur la pelouse avec le maillot de l’OM.De quoi perturber le joueur à l’approche de ce Classique à l’enjeu sportif un peu dilué par la supériorité du PSG et son avance au classement?”J’en ai discuté un peu avec lui et soit il le cache bien, soit ça ne l’affecte pas trop. Je n’ai pas senti un Adrien différent des autres semaines”, a répondu vendredi Valentin Rongier, qui a surtout assuré que ses équipiers seraient solidaires de l’ex-Turinois. “Ca n’est pas lui qui monte au Parc, c’est toute l’équipe. Forcément, c’est particulier et ça sera hostile pour lui. Mais dans ce cas, ça l’est pour nous aussi. On est une famille et on sera avec lui”, a ainsi promis l’ancien capitaine marseillais. Au club également, on décrit un Rabiot “serein et tranquille”, “assez expérimenté pour ne pas se laisser parasiter par l’ambiance”. Vendredi, il faisait d’ailleurs partie de la délégation de “cadres” qui a accueilli à la Commanderie des représentants des groupes de supporters.Et quelques heures plus tard, c’est son nom qui a été scandé par les quelques centaines de fans présents au Vélodrome pour une séance d’entraînement que Roberto De Zerbi avait souhaité ouvrir au public.- objectif Ligue des Champions -“Il n’a rien à prouver. Il a pour lui sa carrière en club et en sélection. Bien sûr, il veut bien faire dimanche, mais comme nous tous”, a simplement commenté le technicien italien, qui a fait de Rabiot l’un de ses incontournables.A l’aise à Marseille où il s’est facilement intégré, toujours entouré de sa famille – sa mère et ses deux frères aînés sont très souvent au Vélodrome -, Rabiot le lui rend bien avec déjà six buts et deux passes décisives toutes compétitions confondues.”Je suis vraiment content d’être là . J’essaie de donner le maximum, de faire avancer le club comme je le peux. Je ne regrette pas du tout mon choix”, avait-il d’ailleurs assuré au mois de janvier.Mais la suite de son aventure marseillaise risque de dépendre de la présence de l’OM en Ligue des champions la saison prochaine. “Mon souhait, c’est qu’on se qualifie pour la Ligue des champions et de rester. Ca n’aurait pas de sens de venir puis de partir quand le meilleur moment arrive”, a-t-il dit en janvier.Dans cette optique, un petit point chipé au Parc des Princes chez ses anciens admirateurs ne serait pas de trop…
Koundé, toujours le prince de la mode chez les Bleus
Jules Koundé, “un des sportifs les plus stylés du monde” selon son partenaire de l’équipe de France Aurélien Tchouaméni, séduit également l’univers de la mode par son audace et ses goûts très affirmés.”Ibou (Konaté) veut le trône, mais on sait qui est le boss”, rigole Ousmane Dembélé en désignant Koundé lors de l’émission “The Bridge” animée par Tchouaméni sur YouTube. Pour l’occasion, le Barcelonais porte un maillot vintage du FC Sochaux des années 1980.Le jour où Koundé a débarqué au mini-défilé du centre d’entraînement de Clairefontaine “en crop-top et en jupe, il avait gagné, c’était fini”, s’amuse “Dembouz”.Fair-play, Ibrahima Konaté s’incline mais ne s’avoue pas vaincu. “Jules a commencé un peu fort sur cette voie, lâchait-il dans un sourire en juin 2024. “Maintenant, on va essayer de le détrôner”.Cette arrivée du lundi aux débuts des rassemblements des Bleus est désormais scrutée bien au-delà du monde du football, les joueurs eux-mêmes la surnomme “la fashion week”.”J’ai conscience que maintenant les gens sont impatients et se demandent si je vais être excentrique”, sourit Koundé. Il s’est présenté tour à tour avec une cravate orange sur un blouson de cuir et des chaussures à talon ou bien en assortissant des moon boots avec une salopette en jean et un ensemble polaire-bob jaune moutarde, des clichés dévorés par ses 4,6 millions de suiveurs sur Instagram.- “Quand c’est Jules, tout passe” -Le magazine Elle lui a même consacré une série: “Le style de Jules Koundé en dix clichés”.”Quand c’est Jules, tout passe. J’ai fait du shopping avec lui: moi je n’ai rien pris, lui il a tout pris”, s’esclaffe Dembélé.”Quand on l’a shooté pour GQ, c’est une des plus belles séances de ces dernières années, raconte le chef de la rubrique style, Adrien Communier. On était face à quelqu’un qui se prêtait au jeu, qui avait envie de repousser les limites.”Et l’arrière-droit des Bleus a un style affirmé. “A la cérémonie des hommes de l’année 2023 de GQ France, poursuit le journaliste, il portait une pièce +Comme des garçons+, la marque ne lui avait pas prêtée pour s’habiller le soir, c’était ce qu’il avait dans son armoire”.Le joueur confirme qu’il adore “digger”, c’est-à -dire chercher les pièces rares. “Ca participe à la déconnexion, développe-t-il, c’est une des choses que j’aime faire dans mon temps libre. Faire des recherches, me documenter sur la mode… C’est une de mes passions”.Il met même la main à la pâte: il s’est associé à Homies from Paris (HFP), du créateur Oscar Goba Noël. “J’ai toujours voulu avoir ma marque de vêtement, m’occuper des designs, des coupes, discuter…” explique-t-il.- “Un goût très prononcé” -“Il y a du marketing, il y a sans doute des accords avec des marques que j’ignore, mais on sent qu’il va chercher ses pièces dans différentes maisons. Il a un goût très prononcé”, estime Marie-Laure Gutton, commissaire de l’exposition “Mode en mouvement” au Palais Galliera à Paris.”C’est de bon goût, il est très actuel et il a des références”, juge Maï Jarach, jeune styliste de 21 ans qui a notamment créé des pièces à partir de maillots de foot “upcyclés” (transformés et revalorisés, ndlr).Pour Koundé, “la seule personne qui doit être contente de la manière dont elle est habillée, c’est toi. Le reste, on s’en fiche. Même si c’est évidemment sympathique de pouvoir être complimenté”.Le “sapeur” des Bleus a même répondu aux critiques de certains commentateurs du foot qui parlaient de “cirque” et de “déguisements” à propos des arrivées des internationaux à Clairefontaine.”Enfin, messieurs, il ne faut pas vous emporter de la sorte pour si peu, a-t-il écrit sur X. Le prochain rassemblement c’est promis on arrivera tous avec le survêtement, les crampons aux pieds”.Au rassemblement suivant, en novembre il était venu en parka des Bleus de l’Euro-1992, survêt’ et crampons, par autodérision.Le FC Barcelone aussi a essayé de le freiner en imposant à tous ses joueurs d’arriver en tenue du club. “Mais on trouve toujours des moyens” rigole Koundé, qui “défile” désormais… après les matches, accompagné d’un photographe, et publie ses clichés. Comme un prince.
Ligue 1: Ã Lille, un rebond pour une nouvelle Ligue des champions
Malgré la déception d’un quart de finale envolé, Lille n’a d’autre choix que de rebondir à Nantes dès samedi (17h00) lors de la 26e journée de Ligue 1, pour espérer disputer la prochaine Ligue des champions.Que restera-t-il de cette page d’histoire arrachée dans le grand livre du Losc, au terme d’une soirée où tout semblait réuni pour l’écrire, entre le match nul convaincant à Dortmund (1-1), l’ouverture du score précoce, et l’état de forme plutôt favorable aux Lillois?Le match d’après, au Stade de la Beaujoire contre Nantes (quatorzième, 24 points), a tout du piège pour les Nordistes, qui ont manqué l’occasion d’amener leur club pour la première fois en quart de finale de la meilleure compétition européenne entre clubs.”On n’est pas des robots, admet le gardien Lucas Chevalier. Il m’a fallu une journée pour digérer, et là je suis déjà focalisé sur ce qu’il va se passer demain. J’espère que c’est le cas de l’ensemble de l’équipe. C’est une déception, mais la Ligue 1, c’est le pain quotidien, ce qui va nous permettre de revivre ce genre d’émotions qu’on a pu vivre cette saison en Ligue des champions. Ça va passer par un bon résultat pour remettre les têtes à l’endroit et se positionner sérieusement pour les places européennes.”- Fatigue physique et mentale -Cinquième avec 44 points, soit autant que Monaco (quatrième) mais deux de moins que Nice (troisième) avant le début de la 26e journée, Lille n’a plus vraiment le droit à l’erreur s’il veut finir dans les quatre premiers du championnat.”On a tous une responsabilité engagée dans cette fin de saison sur ce qu’on va faire en termes de comportements et de résultats, commente Bruno Genesio. Il faut digérer les grosses déceptions et être capable de rebondir. C’est ce que j’attends.”L’entraîneur de 58 ans a trouvé ses joueurs “déçus mais pas abattus, motivés, prêts à relever le défi de cette fin de saison”.L’élimination de la Ligue des champions, compétition structurante dans la saison des Lillois, qui n’ont jamais été aussi forts que sur la scène européenne, fait craindre un délitement du groupe.Outre l’aspect mental, leur état de forme physique sera l’un des facteurs de cette rencontre, trois jours après le match contre le BVB, où ils ont été dominés dans l’intensité en deuxième période.Les Dogues tirent la langue, avec déjà 42 rencontres disputées, soit quinze de plus que Nantes, qui n’a pas joué de coupe d’Europe.Mais “ce n’est pas une excuse”, selon Lucas Chevalier: “Il va y avoir la trêve (après cette rencontre, NDLR), les mecs vont souffler et on n’aura qu’un match par semaine, donc ce n’est pas ça qui fera qu’on sera moins performant en fin de saison.”