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Ligue 1: Paris corrige Saint-Etienne et attend son sacre

Le Paris SG, d’abord laborieux pour sa reprise, a bien réagi pour étriller Saint-Etienne (6-1) samedi lors de la 27e journée de Ligue 1, et pourrait être sacré champion de France pour la 13e fois dans la soirée si Monaco et Nice se neutralisent (21h05).Avec 71 points, le PSG compte 22 points d’avance sur l’OM, défait plus tôt dans la journée à Reims (3-1), et 24 sur Monaco et Nice.Puisque Luis Enrique avait dit qu’être champion dès samedi était “anodin” au regard de l’avance de son équipe au championnat, il l’avait largement remaniée afin de reposer des cadres de retour de sélection: Achraf Hakimi, Marquinhos ou encore Ousmane Dembélé commençaient sur le banc.Ce turn-over et la pause due à la trêve expliquent en partie l’apathie des Parisiens avant la mi-temps, qui ont enchaîné imprécisions et dribbles forcés devant, et ont été pénalisés par une défense peu réactive derrière. Les automatismes si bien rodés du début d’année étaient alors loin.Une scène étrange a bien résumé cette fébrilité au coeur du premier acte: Luis Enrique a profité d’un temps mort pour convier ses troupes à l’écouter au bord de la pelouse, déclenchant la fureur du public indigné que le jeu ne reprenne pas.Il faut dire aussi qu’en face, les Verts étaient remontés comme des coucous et poussés par des ultras désireux de montrer aux autorités qu’ils sont indispensables à la fête du foot. Avant le match, plusieurs groupes de supporters, accompagnés de certains élus et cadres du club, ont défilé pour contester les projets des autorités qui envisagent de dissoudre les Green Angels et les Magic fans après plusieurs violences.”Retailleau, ton nom rimera avec chaos” s’inscrivait sur l’une des nombreuses banderoles du soir, aussi orientées contre Nasser Al-Khelaïfi et les “conflits d’intérêts”.- Férocité -Sur la pelouse, les joueurs ont semblé soutenir en retour leur public en démarrant le match pied au plancher et en cantonnant Paris à sa moitié de terrain.Et c’est au bout d’un magnifique mouvement collectif conclu par Lucas Stassin que Saint-Etienne a ouvert le score dès la 9e minute. Loin de reculer ensuite, les Verts ont obligé Paris a beaucoup défendre et s’emmêler les pinceaux en contre-attaque.Mais Stassin a manqué deux énormes occasions juste avant la mi-temps, l’une à l’issue d’une nouvelle belle offensive des Stéphanois et l’autre au bout d’une contre-attaque qui aura exposé les errances défensives du soir côté Parisien. Lucas Hernandez, en particulier, n’a toujours pas récupéré son niveau depuis son retour de blessure il y a plusieurs semaines.Stassin et ses coéquipiers s’en mordront les doigts: Gonçalo Ramos a alors obtenu un pénalty inattendu juste avant la mi-temps. Le Portugais a dompté la tribune des Green Angels pour expédier son tir en lucarne et intimer aux supporters de se taire – sous les huées (1-1, 43e).Probablement secoués par Luis Enrique à la pause, les Parisiens ont ensuite tué le match en un quart d’heure, avec une activité et une férocité retrouvée. Khvicha Kvaratskhelia a d’abord manqué l’immanquable à bout portant avant de réussir un but bien plus difficile après une course échevelée, un crochet et un tir à contre-pied (50e). Puis Désiré Doué a confirmé sa bonne forme des derniers mois en trompant Larsonneur au ras de son poteau droit (53e).Moins de dix minutes plus tard, Joao Neves salait l’addition (62e), avant le doublé de Doué d’un tir puissant en pleine lucarne (66e). Le jeune “titi” Ibrahim Mbaye a clôturé ce set de tennis (90e, 6-1).

Allemagne: Olise et Sané portent le Bayern, qui garde son avance en tête

Après deux matches sans victoire en championnat, le Bayern Munich a dû s’employer pour retrouver le chemin de la victoire, samedi contre St. Pauli (3-2), et conserver son matelas de six points d’avance sur le Bayer Leverkusen à sept rencontres du terme.Au soir de la 27e journée, les hommes de Vincent Kompany totalisent 65 points, contre 59 pour le Bayer Leverkusen, champion en titre qui avait mis un bon coup de pression sur les Munichois en s’imposant vendredi soir à domicile contre Bochum (3-1).Dans ce duel à distance que vont se livrer les deux meilleures équipes allemandes cette saison, les Munichois possèdent aussi une différence de buts, qui sert à départager en cas d’égalité de points, très nettement en leur faveur (+52 contre +28).Samedi, les Munichois ont pu profiter de la très belle forme du moment de Michael Olise, impliqué sur les trois buts du Bayern. Il a commencé par servir Harry Kane peu après le quart d’heure de jeu, seul au point de penalty et qui ne s’est pas fait prier pour marquer son 22e but de la saison en Bundesliga.Au retour des vestiaires, Olise a idéalement trouvé Leroy Sané, après avoir vu la défense de St. Pauli avancée. Sané a frappé en force pour tromper Nikola Vasilj (53e). Et à la 71e minute, le vice-champion olympique français de 23 ans a donné dans la profondeur à Harry Kane, qui a centré pour Sané, qui y est allé de son doublé, son premier depuis la mi-janvier.- Tests en défense -Avant une meilleure maîtrise de la rencontre en seconde période, les Munichois ont joué à se faire peur en première période, en laissant St. Pauli revenir au score à la 27e minute, par Elias Saad.Dans une Allianz Arena toujours pleine (75.000 spectateurs), Kompany a pu tester plusieurs solutions en défense après les blessures de ses internationaux français Dayot Upamecano et canadien Alphonso Davies.En défense centrale, c’est l’Anglais Eric Dier qui a été titularisé aux côtés de Kim Min-jae. Sur le côté gauche, Raphaël Guerreiro a joué 50 minutes avant d’être remplacé par Hiroki Ito, revenu seulement jeudi de sélection avec le Japon et à cours d’entraînement. Ito est sorti blessé en fin de rencontre.”Il a senti quelque chose au même pied (droit), qui lui a causé des problèmes cette saison, donc ce n’est pas bon pour nous. Il va passer des tests et on verra”, a expliqué Vincent Kompany en conférence de presse à propos d’Ito.Les Munichois restaient sur deux matchs sans victoire après avoir pourtant mené au score (défaite 3-2 contre Bochum après avoir mené 2-0, match nul à Berlin contre l’Union après avoir mené 1-0), deux contre-performances dont Leverkusen n’a profité qu’à moitié pour réduire l’écart de huit à six points avant la trêve internationale.Dans la course aux deux autres tickets pour la prochaine Ligue des champions (les deux premiers sont promis au Bayern et à Leverkusen), Francfort a joué pendant une grosse demi-heure en supériorité numérique face à Stuttgart et s’est imposé 1 à 0 sur un but de Mario Götze. L’Eintracht renforce ainsi sa place dans le top 4, troisième avec 48 points.Battu sur la pelouse du Borussia Mönchengladbach (1-0), le RB Leipzig stagne à 42 points, alors que Gladbach lui passe devant (43 points) à la 5e place.

Marée verte à Saint-Etienne en soutien aux groupes d’ultras menacés

“Touche pas à mes kops”: plusieurs milliers de personnes ont défilé samedi à Saint-Etienne pour s’opposer à la possible dissolution de deux groupes de supporteurs ultras de l’ASSE, que le ministère de l’Intérieur accuse de “violences graves”.”Ensemble, nous défendrons le Chaudron, il ne se dissout pas. Allez les Verts !”, a déclaré en français le président sud-africain du club de L1, Ivan Gazidis, en référence à l’emblématique stade Geoffroy Guichard, où il attendait le cortège de manifestants.Parties du centre-ville, quelque 3.200 personnes, selon la préfecture, ont marché jusqu’au “chaudron” derrière de larges banderoles proclamant “Sainté c’est nous”, “touche pas à mes kops” ou encore “Liberté pour les Ultras”. Vêtues pour beaucoup des couleurs vertes du club, elles ont entonné les chants de supporteurs au rythme des tambours.Les deux groupes menacés de dissolution, les Green Angels et les Magic Fans, les avaient appelées à manifester dans une ambiance “familiale et festive” juste avant d’accueillir le PSG, un match considéré à haut risque et pour lequel la sécurité a été renforcée, avec des canons à eau et des effectifs supplémentaires.A l’exception de quelques fumigènes, aucun incident n’a été rapporté en milieu d’après-midi, et la marée verte ne cessait de grossir aux abords du stade.”J’ai le cÅ“ur vert. Malgré la pluie et le froid je serai présent jusqu’à ce soir”, assure Jean Astier, 68 ans, croisé par l’AFP dans cette foule. “Ces deux groupes on en a besoin, c’est le poumon de Geoffroy-Guichard! Ce ne sont pas des hooligans”, assure cet habitué des tribunes, en espérant que la mobilisation fasse fléchir le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau.- “Jusqu’au bout” -Le ministère, qui dénonce une “explosion de la violence” dans le foot professionnel, examine la situation de plusieurs clubs de supporteurs, dont celle des Magic Fans et des Green Angels, fondés respectivement en 1991 et 1992 et qui gèrent plus de 15.000 membres des kops sud et nord. Leurs représentants, ainsi que la direction de l’ASSE, sont convoqués mardi devant la Commission nationale consultative de prévention des violences lors des manifestations sportives, qui rendra ensuite un avis consultatif.”On va se battre jusqu’au bout pour sauver nos associations et indiquer au ministère qu’il fait fausse route”, a déclaré à la presse avant le départ du cortège Tom Dufieu, porte-parole des Green Angels, en qualifiant l’hypothèse d’une dissolution d'”ineptie”.”Bien qu’ils soient imparfaits, on l’admet, nos groupes sont structurés”, et quand “certains de nos membres commettent des délits, ils l’assument devant les tribunaux  et en interne, on a des procédures qui permettent de jouer notre rôle de régulateur”, a-t-il poursuivi.”Etre ultra, c’est donner 100% de son temps et de son énergie à son club, c’est le contraire de chercher la violence et se servir du foot pour ça”, a ajouté Corentin Cartal pour les Magic Fans.- “Sanctionner toute une ville” -Ces deux groupes, ainsi que Légion X, un groupe d’ultras du Paris FC, sont “responsables des incidents parmi les plus graves et les plus violents” constatés depuis 2020, a rétorqué le ministère dans un communiqué publié alors que la manifestation battait son plein.”Entre 2021 et 2025, les Greens Angels se sont ainsi rendus coupables de 10 faits de violence grave” et les Magic Fans de 13 entre 2020 et 2024, a encore assené le ministère.Même si aucune décision n’est prise, la menace de dissolution des Magic Fans et Green Angels a suscité une large désapprobation dans une ville viscéralement attachée à son club de foot, bien qu’il ne soit plus à son niveau des glorieuses années 1960 et 1970.Les deux clubs, principaux animateurs des tribunes populaires avec leurs chants, drapeaux et tifos, ont ainsi reçu l’appui des dix parlementaires de la Loire, toutes étiquettes confondues, et de nombreux élus. Et dans la foule samedi, beaucoup vivaient la procédure engagée comme une punition collective.”Il y a eu des événements punissables, mais sanctionner tout un stade, toute une ville, je ne suis pas sûre que ce soit la bonne solution”, confiait ainsi Marie, une Stéphanoise de 32 ans, accompagnée de son fils de 5 ans.

Espagne: tenu en échec par l’Espanyol, l’Atlético rate le coche

L’Atlético Madrid n’a pu faire mieux qu’un match nul samedi sur la pelouse de l’Espanyol Barcelone (1-1) et piétine au classement de la Liga, à trois points du Real, deuxième, et à sept du leader, le FC Barcelone, qui doivent encore jouer lors de cette 29e journée.Dans un match plutôt insipide, les Madrilènes pensaient avoir fait le plus dur en marquant avant la pause sur un éclair de génie de leur défenseur César Azpilicueta, dont la reprise de volée de l’extérieur de la surface s’est logée en pleine lucarne (38e).Les Catalans, 15e au classement, sont revenus à la marque grâce à un pénalty converti par leur capitaine Javi Puado (71e), après un tirage de maillot coupable du défenseur français des Colchoneros, Clément Lenglet.Troisième avec 57 points, l’Atlético peut craindre d’être distancé par le Real Madrid (2e, 60 pts), qui reçoit samedi soir son voisin Leganés (18e), et par le Barça (1er, 63 pts), qui accueillera dimanche Gérone (13e) pour un derby catalan.En début de journée, la Real Sociedad (9e, 38 pts) avait battu (2-1) la lanterne rouge Valladolid.

Italie: avec Tudor, le retour aux sources de la Juventus Turin

Igor Tudor a neuf matches, à commencer par la réception du Genoa samedi, pour sauver la saison de la Juventus Turin, une mission commando qu’il a débutée en rappelant à ses joueurs les valeurs de “sa” Juve. Depuis sa première séance comme entraîneur de la Juventus lundi, au lendemain du licenciement de Thiago Motta, Tudor, 46 ans, donne de la voix et de soi, physiquement.Objectif: réveiller une équipe, décevante 5e de Serie A et éliminée le mois dernier coup sur coup de la Ligue des champions et de la Coupe d’Italie, qui reste sur deux déroutes (4-0 face à l’Atalanta et 3-0 sur le terrain de la Fiorentina).”Nous savons tous que le contexte n’est pas simple et que nous n’avons pas beaucoup de temps pour travailler, mais on ne doit pas se chercher d’excuses”, a prévenu le technicien croate lors de sa première conférence de presse jeudi.”Dans ma vie, je n’en ai jamais cherché, j’ai toujours affronté les défis la tête haute et je veux des joueurs avec cette mentalité, qui sont conscients de l’honneur que c’est d’endosser le maillot de ce club”, a-t-il insisté.Dans la carrière de l’ancien défenseur international croate, 3e du Mondial-1998, la Juve tient une place à part.- L’appel de Lilian Thuram -Il a porté le maillot bianconero à 174 reprises (21 buts) entre 1998 et 2005 avec, à la clef, deux titres de champion (2002, 2003).Il y est revenu en 2020 dans un contexte de crise, comme adjoint de son ancien coéquipier Andrea Pirlo, pour une seule saison terminée à la 4e place.”J’ai beaucoup appris à la Juve, comme joueur et comme entraîneur, a-t-il assuré. Dans ce club, il y a une éthique de travail unique”.”J’ai raconté aux joueurs cette semaine ce que j’avais vécu ici quand j’étais jeune. Je me souviens de l’humilité de Zidane, star mondiale du foot, qui m’avait laissé un jour sa place pour une séance avec le physiothérapeute”, a rappelé l’ancien entraîneur de Vérone (2021-22), de Marseille (2022-23) et de la Lazio (2024).Dès sa nomination, un autre ancien coéquipier français, Lilian Thuram s’est manifesté: “Il m’a dit +Si mon fils Khephren fait quelque chose de mal, donne-lui une claque+”, a rigolé Tudor.Il ne devrait pas à avoir en arriver là: Thuram, recruté pour 20 millions d’euros l’été dernier, a pris rapidement ses marques comme le montrent ses statistiques (39 matches disputés, quatre buts, autant de passes décisives).Ce n’est pas le cas d’autres recrues, bien plus coûteuses, comme le défenseur brésilien Douglas Luiz (50 M EUR) et le milieu néerlandais Teun Koopmeiners (51 M EUR). – “A fond tout le temps” -Autre priorité pour Tudor, redonner confiance à des joueurs comme le phénomène turc Kenan Yildiz et l’attaquant serbe Dusan Vlahovic qui, sous Motta, ont perdu leur statut de titulaire.”Vlahovic est très fort, je suis heureux de l’avoir, car il a tout pour être un attaquant de top niveau”, a-t-il dit du Serbe (9 buts) à qui Motta préférait Randal Kolo Muani, prêté par le PSG.”Je crois beaucoup en cette équipe: j’ai des joueurs de qualités qui ont une grande envie de progresser”, s’est réjoui Tudor.Habitué à claquer la porte en raison de différends avec ses dirigeants, le Croate au tempérament volcanique ne devrait pas avoir le temps de reprendre cette mauvaise habitude.Son contrat expire en juillet et il ne devrait pas aller au-delà du Mondial des clubs. Les dirigeants de la Juve pistent en effet un entraîneur de plus grand renom, comme Antonio Conte (Naples), Stefano Pioli (Al-Nassr) ou Roberto Mancini, libre de tout contrat.A moins que son équipe arrache la 4e place, synonyme de Ligue des champions, si importante pour les finances d’un club qui a dépensé 235 millions d’euros cette saison en transferts et qui reste fragile.”Notre état d’esprit, c’est être à fond tout le temps”, a prévenu Tudor.