AFP Sports

Euro-2025: l’Allemagne surclasse la Pologne mais tremble pour Gwinn

L’Allemagne a lancé son Euro de football avec une victoire 2-0 sur la Pologne, vendredi à Saint-Gall (Suisse), grâce à deux buts de Jule Brand et Lea Schüller, mais a perdu sur blessure sa capitaine Giulia Gwinn.Les médaillées de bronze des JO-2024, en quête depuis 2013 d’un neuvième titre continental, prennent la tête du groupe C à la même hauteur que les Suédoises, qui ont battu un peu plus tôt le Danemark sur un score plus étriqué (1-0).Les Allemandes, finalistes malheureuses de l’Euro-2022 remporté par les Anglaises, avaient l’occasion de répondre à l’entrée en lice tonitruante de l’Espagne jeudi face au Portugal (5-0), confirmant son statut de grande favorite.Mais pour leur première phase finale d’un Euro, les Polonaises ont paru pendant près d’une heure capables de créer l’exploit, ou du moins de neutraliser leur prestigieuse voisine, pourtant arrivée avec l’impressionnant bilan de 24 buts en cinq succès cette année.Fortes d’une solidarité impeccable, repliées sur leur cage dès la perte de balle, les joueuses de Nina Patalon se sont efforcées de piquer en contre avec Ewa Pajor, impériale cette saison avec le FC Barcelone (43 buts), mais tantôt trop esseulée tantôt imprécise vendredi.Il a fallu un exploit individuel de Jule Brand, jusque-là aussi muselée que ses coéquipières, pour débloquer le match: d’une frappe limpide du gauche, pleine lucarne, décochée depuis l’entrée de la surface, la recrue lyonnaise de 22 ans n’a laissé aucune chance à Kinga Szemik (1-0, 52e).Dans une seconde période plus débridée, où les joueuses de Christian Wück ont offert des appels plus tranchants, Lea Schüller a doublé la mise en reprenant de la tête un long centre venu de la droite, toujours de Jule Brand (2-0, 66e), s’offrant à seulement 27 ans un 53e but en sélection.La soirée allemande est cependant ternie par la sortie à la 40e minute de la latérale droite et capitaine Giulia Gwinn, manifestement touchée au genou gauche après une intervention défensive face à Ewa Pajor.La joueuse du Bayern, icône en Allemagne, a tenté de reprendre la rencontre avant de sortir en larmes, enlacée par Lea Schüller. A seulement 26 ans, Gwinn s’est déjà rompue les ligaments croisés des deux genoux, manquant pour cette raison le Mondial-2023.Les Allemandes avaient été éliminées lors de la phase de poules de cette compétition, un échec très loin de leur standard, et se présentent cet été en Suisse avec un groupe rajeuni et revanchard.

Italie: la Juventus Turin s’offre Jonathan David

La Juventus Turin a officialisé vendredi l’arrivée de l’attaquant international canadien Jonathan David, en provenance de Lille en Ligue 1 où il a passé les cinq dernières saisons.”Jonathan David est officiellement un joueur de la Juventus ! L’attaquant canadien de 25 ans a signé un contrat de cinq ans avec le club, soit jusqu’au 30 juin 2030″, a indiqué dans un communiqué le club le plus titré du football italien.David a marqué 109 buts sous le maillot de Lille en 232 matches toutes compétitions confondues. Passé par La Gantoise (2018-20), il a marqué les esprits cette saison sur la scène européenne en contribuant aux victoires de Lille en Ligue des champions contre le Real Madrid (1-0) et l’Atlético (3-1).Il s’est forgé en France la réputation d’un attaquant fiable, terminant cette saison à la quatrième place du classement des buteurs de Ligue 1, à la deuxième place la saison d’avant et à la troisième en 2022-2023.David est la première recrue de la Juve depuis que le Français Damien Comolli a pris le mois dernier ses fonctions de directeur général.Le Canadien, sacré champion de France avec Lille en 2021, rejoint un club qui n’a remporté qu’un trophée (Coupe d’Italie 2024) depuis 2021 et qui sort d’une saison décevante, terminée à la 4e place en Serie A et marquée par le licenciement de son entraîneur Thiago Motta huit mois seulement après son arrivée. La Juve, éliminée en 8e de finale du Mondial des clubs par le Real Madrid (1-0), n’entend pas en rester là pour muscler son secteur offensif.Les Bianconeri convoitent le Nigérian Victor Osimhen, que David avait d’ailleurs remplacé à Lille.Osimhen est sous contrat avec Naples qui l’a prêté la saison dernière au club turc du Galatasaray pour qui il a inscrit 26 buts en 30 matches de championnat. Mais le Napoli qui a remporté le titre de champion d’Italie, sans lui, réclame 70 millions d’euros pour le laisser partir.Les dirigeants piémontais veulent par ailleurs obtenir du Paris SG un nouveau prêt d’une saison, assorti cette fois d’une obligation d’achat de Randal Kolo Muani. L’international français, arrivé à Turin en janvier, a marqué huit buts en seize matches de Serie A.Selon la presse italienne, la Juve, entraînée depuis mars par le Croate Igor Tudor, s’intéresse également à l’international anglais de Manchester United, Jadon Sancho.Ces arrivées permettraient à la Juve de se séparer du Serbe Dusan Vlahovic, plus gros salaire de Serie A, dont le rendement (10 buts en championnat) et l’attitude ont déçu la saison dernière.

Mondial des clubs: Thiago Silva, 40 ans toujours “monstro”

Fluminense, qui vise une place en demi-finale du Mondial des clubs, vendredi à Orlando face à la surprenante équipe saoudienne d’Al-Hilal, sait qu’il peut compter sur “O Monstro” Thiago Silva, toujours intraitable en défense malgré ses 40 ans.”Boys don’t cry”. Dans cet indémodable tube de 1979, Robert Smith, leader des Cure, conteste avec ironie l’idée selon laquelle les hommes ne devraient pas pleurer. L’ancien international brésilien, lui, n’a jamais eu peur d’exprimer ses émotions sur un terrain et tant pis pour la soi-disant invulnérabilité masculine, qui prévaut souvent dans le foot.Les larmes de Thiago Silva, c’est en effet tout une histoire, car elles ont coulé plusieurs fois sur ses joues au cours de sa brillante carrière.Celles restées à la postérité – à ses dépens – datent du Mondial-2014 disputé dans son pays où la pression était immense. Juste avant la séance de tirs au but finalement remportée face au Chili en 8e de finale, alors que tous ses coéquipiers s’étaient rassemblés, lui s’était isolé, assis sur un ballon, et avait pleuré. Une attitude que beaucoup ont jugé indigne d’un capitaine de la Seleçao.- Emotif qui s’assume -Il y a eu aussi celles, plus convenues, lors de son dernier match avec le Paris-SG en 2020 après huit ans passés dans la capitale, d’autres qui ont accompagné son message de remerciements aux fans de Chelsea pour son ultime rencontre avec les Blues (2024), jusqu’à celle de dimanche, après la qualification de Fluminense en quarts, en battant l’Inter Milan (2-0).Ces larmes furent cependant de joie, également motivées par le souvenir de son ancien club, l’AC Milan, grand rival de son adversaire du jour. “Je pense que les supporteurs sont contents du résultat”, expliqua-t-il après coup. Il est acquis depuis longtemps que Thiago Silva est un émotif qui s’assume. Mais ce serait trop vite oublier à quel point le stoppeur brésilien est avant tout un roc, un guerrier, qui ne lâche rien et reste une redoutable force dissuasive pour les attaques adverses.D’où son surnom “O Monstro” (Le Monstre) dont l’affubla en 2007 Fernando Henrique, alors gardien de but de Fluminense, pour le féliciter après une action défensive impressionnante. Le surnom a été vite adopté par les fans et l’a suivi en Europe. – “Remporter un titre” -Revenu l’an passé dans son club formateur sis à Rio de Janeiro, Thiago Silva semble vivre une cure de jouvence durant ce Mondial des clubs à 32 participants, entouré d’autres vétérans en défense, Fabio le gardien âgé de 44 ans et Samuel Xavier (35 ans) son binôme de la charnière centrale.Malgré une cuisse douloureuse et une chaleur étouffante à Charlotte, il a tenu son rang, impérial, face aux Intéristes de l’Argentin Lautaro Martinez.”Il faisait trop chaud pour jouer, mais nous sommes Fluminense – et aujourd’hui, nous avons mérité de gagner.” Des mots empreints de fierté, celle d’un leader qui, s’il n’a évidemment plus ses jambes de vingt ans, continue de briller par un formidable sens du placement et une lecture du jeu remarquable. Ce qui explique en partie pourquoi “Flu” n’a encaissé qu’un seul but sur ses six derniers matches. Autant d’atouts qui ne seront pas de trop face aux attaquants d’Al-Hilal, qu’il convient de ne plus sous-estimer dans ce Mondial des clubs, tant leur capacité à se projeter et à faire mal à l’adversaire a été criante contre Manchester City, en plein naufrage défensif en 8e de finale (4-3 a.p.).”O Mostro”, lui, ne prendra certainement pas à la légère cet adversaire, car il a un objectif bien en tête: “ce que je souhaite le plus à la fin de ma carrière, c’est de remporter un titre avec ce maillot”.

Mondial de clubs: pour la pépite Estevao, drôle de samba face aux Blues

Nouvelle petite merveille venue du Brésil, l’attaquant de Palmeiras Estevao, 18 ans seulement, sera la principale attraction du quart de finale du Mondial des clubs face à Chelsea, vendredi à Philadelphie, et va vivre une drôle de soirée en affrontant l’équipe qu’il doit rejoindre à l’issue du tournoi. Le pays des quintuples champions du monde est passé maître dans l’art de sortir des pépites à intervalles réguliers. Elles ne connaissent pas toutes la réussite mais la dernière, issue de l’Etat de Sao Paulo, semble promise à un destin de star si elle parvient à se faire une place dans la jungle du football européen et au sein de l’effectif pléthorique des Blues.   La formation londonienne n’a en tout cas pas hésité à débourser près de 60 millions d’euros, bonus compris, pour mettre le grappin sur ce grand espoir brésilien, signe des attentes élevées qui l’escortent depuis ses premiers pas à Palmeiras où il a débarqué à 14 ans avant de s’imposer chez les professionnels à partir de 2023, avec un premier sacre national la même année et un trophée de meilleur joueur du championnat décroché la saison suivante.Tantôt ailier, tantôt N.10, le natif de França possède toute la panoplie qui fait depuis si longtemps la spécificité et l’attrait des joueurs brésiliens: le dribble et la percussion, à quoi il sait ajouter le sens de la passe et une vision du jeu au-dessus de la moyenne.- Contrat Nike à 10 ans -Des qualités qui lui ont valu aux Etats-Unis le titre de MVP lors du premier match de Palmeiras dans cette Coupe du monde contre Porto (0-0).L’équipementier Nike ne s’y est pas non plus trompé et a fait signer un contrat dès l’âge de 10 ans à ce pur gaucher, considéré au pays comme un possible successeur de son idole Neymar, dont il s’est inspiré en visionnant les plus belles actions sur YouTube, comme il l’a écrit sur la plateforme en ligne The Players’ Tribune. “Un jour, il sera désigné meilleur joueur du monde. C’est un gamin spectaculaire et il va briller en Europe”, estime la présidente de Palmeiras Leila Pereira. “Estevao est le meilleur joueur brésilien depuis Neymar. On le regarde et on tombe amoureux. Il impressionne déjà par sa technique, mais il n’a pas encore atteint sa maturité physique. Il pourrait donc encore progresser. C’est ce qui laisse penser qu’il atteindra un niveau bien supérieur”, abonde Joao Paulo Sampaio, le patron de l’Académie de Palmeiras, interrogé par la BBC.En attendant de tutoyer la gloire, Estevao, qui va traverser l’Atlantique avec toute sa famille après le Mondial, va devoir s’acclimater à un environnement forcément déroutant pour un élément aussi jeune. – “Anxieux” -Même s’il a déjà effectué ses débuts en équipe nationale en septembre 2024 (5 sélections) et qu’il a été confronté à une forte pression au Brésil, le prodige, qualifié de “génie” par Neymar, a bien conscience de basculer dans un tout autre univers en arrivant en Premier League et en Europe où il va découvrir la Ligue des champions, la compétition inter-clubs la plus relevée de la planète. “Je suis anxieux et j’ai des papillons dans l’estomac en y pensant. C’est vraiment difficile. C’est un rêve qui va devenir réalité. Plus ça approche, plus l’anxiété s’installe mais j’essaie de rester concentré pour quitter Palmeiras dans les meilleures conditions”, a-t-il expliqué la semaine dernière.Carlo Ancelotti, qui l’a titularisé dès sa première rencontre à la tête de la Seleçao, le 5 juin face à l’Equateur (0-0) en qualifications du Mondial-2026, est lui déjà tombé sous le charme de celui qui était appelé “Messinho” à ses débuts avec Cruzeiro à Belo Horizonte avant de signer à Palmeiras.  “Je vois ce que tout le monde voit, un joueur spécial avec un talent extraordinaire”, a déclaré le prestigieux technicien italien. Un compliment pas anodin de la part de quelqu’un qui a vu défiler sous ses ordres un paquet de cracks.