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Ligue 1: Désiré Doué, un avenir radieux

Auteur du tir au but victorieux à Liverpool en Ligue des champions, appelé pour la première fois avec l’Équipe de France, Désiré Doué a vécu une semaine qui l’a fait basculer dans une nouvelle dimension et qui se conclura dimanche face à l’OM (20H45).A 19 ans, l’attaquant du PSG, qualifié pour les quarts de finale de la Ligue des champions, a marqué les esprits mardi quand il est rentré sur la pelouse d’Anfield juste après l’heure de jeu: calme, décontracté et disponible, exactement comme une semaine plus tôt, à l’aller, au Parc des Princes, où il avait déjà tenté plusieurs frappes. Sans pression visible, l’ancien Rennais s’est aussi porté volontaire pour frapper le 4e tir au but, finalement décisif (1-0, 4-1 tab): il s’est présenté serein face à Alisson, soufflant un grand coup avant de frapper près de la lucarne, célébrant son but avec insolence, façon “coup de clim”. Sa facilité balle au pied, sa polyvalence – pouvant jouer à tous les postes de l’attaque et dans l’entre-jeu – et son état d’esprit l’ont fait basculer dans une nouvelle dimension qui a éclaté aux yeux de toute l’Europe du football.Entouré de sa famille, notamment son père et son frère Guéla Doué, 22 ans et joueur de Strasbourg, le natif d’Angers est devenu professionnel depuis moins de trois ans, en 2022 à Rennes.Il s’est imposé rapidement dans l’effectif breton après quelques mois d’adaptation. Soit peu ou prou, ce qui lui est arrivé en début de saison au PSG.Débarqué l’été dernier pour 50 millions d’euros après avoir participé aux Jeux olympiques, le Français a mis plusieurs mois à s’adapter aux exigences de Luis Enrique, à s’habituer à évoluer dans un club de l’envergure du PSG et à effacer quelques défauts, comme celui parfois de trop surjouer au point de perdre toute efficacité dans ses dribles.- “Dans le club qu’il faut pour grandir” -“Doué a eu quelques mois d’adaptation. Mais je crois que nous avons déjà vu son niveau à Rennes. Il est en train de récolter les fruits de son travail. Il va continuer à évoluer. Il est dans le club qu’il lui faut pour grandir”, a commenté samedi Luis Enrique “très content” de sa convocation chez les Bleus.”Il peut jouer dans l’axe, même sous pression il ne perd pas le ballon. C’est un joueur qui a un don technique avec ses deux jambes. Il a 19 ans. Il joue beaucoup. Je soulignerais sa volonté de vouloir s’améliorer et qu’il a un super état d’esprit”, avait-il expliqué il y a quelques semaines, tout en assurant que “c’est un joueur dans lequel nous avons une très grande confiance”.Celui qui est comparé par certains à Neymar par son style de jeu et son audace brille depuis plusieurs semaines, sans être encore un titulaire indiscutable: il a déjà inscrit sept buts et délivré 11 passes décisives avec le PSG dont deux buts et trois passes en Ligue des champions, une compétition qu’il découvre cette saison.Ses dernières prestations tranchantes ont séduit le sélectionneur Didier Deschamps, qui l’a convoqué pour les quarts de finale de la Ligue des nations contre la Croatie (20-23 mars).”C’est intéressant pour nous ce qu’il fait. J’aurais pu le faire plus tard, mais je l’ai fait là (…). Si je prends Désiré ce n’est pas pour lui dire bonjour. Mais comme les 23 autres joueurs, j’espère qu’il a l’envie de jouer”, a estimé Deschamps.Avec cette première convocation, Doué a pris de l’avance sur deux autres éléments aux portes de l’équipe de France: le Lyonnais Rayan Cherki et le Monégasque Maghnes Akliouche.”Ce sont trois potentiels très intéressants pour l’équipe de France. Il y a une grosse concurrence dans le secteur offensif. Désiré Doué à l’avantage de la polyvalence en attaque et au milieu de terrain”, a tranché le sélectionneur.

Ligue 1: Adrien Rabiot, voyage en terre inhospitalière

Six ans après avoir quitté le Paris SG dans la rancoeur, Adrien Rabiot jouera dimanche au Parc des Princes avec le maillot de l’OM, le rival historique du club parisien, dans une ambiance qui risque d’être particulièrement hostile.Né en région parisienne, Rabiot a passé près de dix ans au PSG, entre la fin de sa formation et ses premières saisons professionnelles. Il a disputé plus de 220 matchs avec le club de la capitale et y a gagné une ribambelle de titres. Mais l’histoire s’est très mal finie, dans la rancune réciproque, après six mois de mise à l’écart en 2019 sur fond de prolongation de contrat refusée par le joueur. “Je ne vais pas vous mentir, au PSG on ne m’a rien donné, on ne m’a pas fait de cadeaux, on n’a pas été plus que ça derrière moi. Donc maintenant, après cinq ans à la Juventus, dire +on l’a bichonné+, il faut arrêter, il n’y a rien eu de tout ça”, a-t-il encore raconté il y a quelques semaines à Téléfoot, interrogé sur le sentiment de trahison ressenti par certains supporters parisiens.”Ma dernière saison, quand j’étais au placard, les supporters ne sont pas venus me défendre, ils ne sont pas venus pour me sortir de là. Il faut arrêter un peu l’hypocrisie”, avait-il ajouté.- “une famille” -Depuis ce départ très amer, le “Duc” est déjà revenu au Parc des Princes avec la Juventus en Ligue des Champions en 2022 et deux fois avec l’équipe de France. Il y a été sifflé et chahuté mais rien de comparable sans doute avec ce qui l’attend dimanche quand il entrera sur la pelouse avec le maillot de l’OM.De quoi perturber le joueur à l’approche de ce Classique à l’enjeu sportif un peu dilué par la supériorité du PSG et son avance au classement?”J’en ai discuté un peu avec lui et soit il le cache bien, soit ça ne l’affecte pas trop. Je n’ai pas senti un Adrien différent des autres semaines”, a répondu vendredi Valentin Rongier, qui a surtout assuré que ses équipiers seraient solidaires de l’ex-Turinois. “Ca n’est pas lui qui monte au Parc, c’est toute l’équipe. Forcément, c’est particulier et ça sera hostile pour lui. Mais dans ce cas, ça l’est pour nous aussi. On est une famille et on sera avec lui”, a ainsi promis l’ancien capitaine marseillais. Au club également, on décrit un Rabiot “serein et tranquille”, “assez expérimenté pour ne pas se laisser parasiter par l’ambiance”. Vendredi, il faisait d’ailleurs partie de la délégation de “cadres” qui a accueilli à la Commanderie des représentants des groupes de supporters.Et quelques heures plus tard, c’est son nom qui a été scandé par les quelques centaines de fans présents au Vélodrome pour une séance d’entraînement que Roberto De Zerbi avait souhaité ouvrir au public.- objectif Ligue des Champions -“Il n’a rien à prouver. Il a pour lui sa carrière en club et en sélection. Bien sûr, il veut bien faire dimanche, mais comme nous tous”, a simplement commenté le technicien italien, qui a fait de Rabiot l’un de ses incontournables.A l’aise à Marseille où il s’est facilement intégré, toujours entouré de sa famille – sa mère et ses deux frères aînés sont très souvent au Vélodrome -, Rabiot le lui rend bien avec déjà six buts et deux passes décisives toutes compétitions confondues.”Je suis vraiment content d’être là. J’essaie de donner le maximum, de faire avancer le club comme je le peux. Je ne regrette pas du tout mon choix”, avait-il d’ailleurs assuré au mois de janvier.Mais la suite de son aventure marseillaise risque de dépendre de la présence de l’OM en Ligue des champions la saison prochaine. “Mon souhait, c’est qu’on se qualifie pour la Ligue des champions et de rester. Ca n’aurait pas de sens de venir puis de partir quand le meilleur moment arrive”, a-t-il dit en janvier.Dans cette optique, un petit point chipé au Parc des Princes chez ses anciens admirateurs ne serait pas de trop…

Koundé, toujours le prince de la mode chez les Bleus

Jules Koundé, “un des sportifs les plus stylés du monde” selon son partenaire de l’équipe de France Aurélien Tchouaméni, séduit également l’univers de la mode par son audace et ses goûts très affirmés.”Ibou (Konaté) veut le trône, mais on sait qui est le boss”, rigole Ousmane Dembélé en désignant Koundé lors de l’émission “The Bridge” animée par Tchouaméni sur YouTube. Pour l’occasion, le Barcelonais porte un maillot vintage du FC Sochaux des années 1980.Le jour où Koundé a débarqué au mini-défilé du centre d’entraînement de Clairefontaine “en crop-top et en jupe, il avait gagné, c’était fini”, s’amuse “Dembouz”.Fair-play, Ibrahima Konaté s’incline mais ne s’avoue pas vaincu. “Jules a commencé un peu fort sur cette voie, lâchait-il dans un sourire en juin 2024. “Maintenant, on va essayer de le détrôner”.Cette arrivée du lundi aux débuts des rassemblements des Bleus est désormais scrutée bien au-delà du monde du football, les joueurs eux-mêmes la surnomme “la fashion week”.”J’ai conscience que maintenant les gens sont impatients et se demandent si je vais être excentrique”, sourit Koundé. Il s’est présenté tour à tour avec une cravate orange sur un blouson de cuir et des chaussures à talon ou bien en assortissant des moon boots avec une salopette en jean et un ensemble polaire-bob jaune moutarde, des clichés dévorés par ses 4,6 millions de suiveurs sur Instagram.- “Quand c’est Jules, tout passe” -Le magazine Elle lui a même consacré une série: “Le style de Jules Koundé en dix clichés”.”Quand c’est Jules, tout passe. J’ai fait du shopping avec lui: moi je n’ai rien pris, lui il a tout pris”, s’esclaffe Dembélé.”Quand on l’a shooté pour GQ, c’est une des plus belles séances de ces dernières années, raconte le chef de la rubrique style, Adrien Communier. On était face à quelqu’un qui se prêtait au jeu, qui avait envie de repousser les limites.”Et l’arrière-droit des Bleus a un style affirmé. “A la cérémonie des hommes de l’année 2023 de GQ France, poursuit le journaliste, il portait une pièce +Comme des garçons+, la marque ne lui avait pas prêtée pour s’habiller le soir, c’était ce qu’il avait dans son armoire”.Le joueur confirme qu’il adore “digger”, c’est-à-dire chercher les pièces rares. “Ca participe à la déconnexion, développe-t-il, c’est une des choses que j’aime faire dans mon temps libre. Faire des recherches, me documenter sur la mode… C’est une de mes passions”.Il met même la main à la pâte: il s’est associé à Homies from Paris (HFP), du créateur Oscar Goba Noël. “J’ai toujours voulu avoir ma marque de vêtement, m’occuper des designs, des coupes, discuter…” explique-t-il.- “Un goût très prononcé” -“Il y a du marketing, il y a sans doute des accords avec des marques que j’ignore, mais on sent qu’il va chercher ses pièces dans différentes maisons. Il a un goût très prononcé”, estime Marie-Laure Gutton, commissaire de l’exposition “Mode en mouvement” au Palais Galliera à Paris.”C’est de bon goût, il est très actuel et il a des références”, juge Maï Jarach, jeune styliste de 21 ans qui a notamment créé des pièces à partir de maillots de foot “upcyclés” (transformés et revalorisés, ndlr).Pour Koundé, “la seule personne qui doit être contente de la manière dont elle est habillée, c’est toi. Le reste, on s’en fiche. Même si c’est évidemment sympathique de pouvoir être complimenté”.Le “sapeur” des Bleus a même répondu aux critiques de certains commentateurs du foot qui parlaient de “cirque” et de “déguisements” à propos des arrivées des internationaux à Clairefontaine.”Enfin, messieurs, il ne faut pas vous emporter de la sorte pour si peu, a-t-il écrit sur X. Le prochain rassemblement c’est promis on arrivera tous avec le survêtement, les crampons aux pieds”.Au rassemblement suivant, en novembre il était venu en parka des Bleus de l’Euro-1992, survêt’ et crampons, par autodérision.Le FC Barcelone aussi a essayé de le freiner en imposant à tous ses joueurs d’arriver en tenue du club. “Mais on trouve toujours des moyens” rigole Koundé, qui “défile” désormais… après les matches, accompagné d’un photographe, et publie ses clichés. Comme un prince.