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Ligue 1: à Nice, Haise hausse le ton et les tauliers doivent réagir
“Est-ce qu’ils sont suffisamment mes relais? S’ils l’étaient, on n’en serait pas là ”: avant le déplacement de Nice à Strasbourg samedi, l’entraîneur Franck Haise n’épargne personne, à commencer par ses leaders, censés prolonger son discours sur le terrain.La dernière victoire niçoise remonte au 1er mars, à Saint-Étienne (3-1). Après un point pris sur douze, “Strasbourg est un défi magnifique, où on est vraiment outsider”, indique Franck Haise. “Vu les dynamiques, on doit logiquement perdre, observe-t-il. Mais si cette série négative devait perdurer un match de plus, ça serait plus compliqué (pour l’Europe, Ndlr).”Malgré cette urgence, le technicien se trouve devant un défi plus important: “Retrouver un état d’esprit collectif”. “C’est au moment où on a le plus de monde, qu’on a perdu notre force collective, analyse-t-il. Ce n’est jamais anodin. Ce sont les attitudes, les comportements.”Et d’asséner: “S’il nous manque des choses ces dernières semaines, c’est parce que tous ne mettent pas toute leur énergie positive au service de l’équipe. Si vous voulez avoir des résultats, cinq ou six joueurs ne suffisent pas.”En début de saison, Haise avait instauré un conseil des sages au sein du vestiaire. Autour du capitaine Dante, il comptait sur Marcin Bulka, Pablo Rosario, Morgan Sanson, Gaëtan Laborde et Jérémie Boga.Les trois derniers ont longtemps été blessés, mais sont désormais opérationnels. Or, comme dans toute construction humaine, les statuts ont évolué. Si les “historiques” demeurent essentiels, certains comme Youssouf Ndayishimiye, Evann Guessand et Jonathan Clauss ont pris du poids.-“On se dit les vérités”-“Les leaders ont leur importance”, souligne Haise. Mais il y a “un manque”. “Tous les messages, ceux des leaders, mais d’abord le mien, ne passent pas suffisamment bien, dit-il. Sinon, on aurait pris plus de points.”Leader technique, Boga assume sa “responsabilité”. “A un moment, on doit plus échanger avec le groupe, faire parler notre expérience, convient-il. On se parle de plus en plus, on se dit les vérités les uns, les autres. Elles sont parfois difficiles mais on est professionnels. C’est pour le bien collectif. Il faut de prendre ses responsabilités individuellement, et assumer son rôle de leader.”Haise ne jette toutefois pas uniquement la pierre à ses hommes d’expérience. Il compte sur chacun pour “une prise de conscience, sinon à la fin, on aura beaucoup de regrets”, prévient-il.Et puis, “il faut avoir envie d’écouter les leaders, une capacité d’écoute, d’acceptation, poursuit l’entraîneur. C’est ça, la dynamique d’équipe, la cohésion. C’est le plus difficile, parce que ça dépend de chacun. Il ne faut pas que les mecs se disent: +Il n’y a que nos leaders+. C’est trop facile de dire: +Nos leaders faillent+. Ou alors: “C’est le coach+. Chacun doit être en capacité de se regarder, de demander ce qu’il fait pour l’équipe.”A six journées du terme du championnat, ce discours a fait grincer quelques dents en interne. Mais il a pour but de faire réagir. “Ce qui me fait le plus peur, c’est que je ne retrouve pas un groupe qui a envie de +performer+ ensemble, poursuit Haise. C’est ma crainte. Si je retrouve ça, il n’y aura pas de regrets.”Après avoir changé quelques routines cette semaine à l’entraînement, il a encore distillé le même discours. Et il compte aussi sur la réaction de ses cadres, tel Boga.”On n’a plus de joker, conclut le champion d’Afrique. Ceux qui ont raté beaucoup de matches, eu une saison compliquée en raison des blessures, comme moi, ont envie de finir fort pour aider le club à atteindre ses objectifs. C’est très excitant.”
Italie: Maignan sifflé puis blessé pour son retour à Udine
Pour son retour vendredi à Udinese quinze mois après y avoir été la cible d’insultes racistes, le gardien de l’AC Milan et de l’équipe de France Mike Maignan a été sifflé par les ultras locaux, avant de sortir sur blessure après un violent choc avec un coéquipier.La rencontre était placée sous haute surveillance depuis qu’une banderole injurieuse visant Maignan avait été déployée jeudi sur un pont à proximité du stade de l’Udinese.Comme redouté, les ultras de l’Udinese ont réservé un accueil houleux à Maignan: dès l’échauffement puis à chaque fois qu’il a touché le ballon lors de cette rencontre d’ouverture de la 32e journée du Championnat d’Italie, il a été copieusement sifflé. Comme si les supporters de l’Udinese le rendaient responsable de ce qu’il s’était passé en janvier 2024: lors de la précédente visite du Milan à Udine, le gardien des Bleus avait été la cible d’injures racistes et de cris de singe. Il avait quitté le terrain, imité par ses coéquipiers, obligeant l’arbitre à interrompre brièvement le match.Cinq supporters de l’Udinese ont depuis été interdits de stade.A la 51e minute, tous les spectateurs du Bluenergy Stadium, y compris les ultras de l’Udinese, ont retenu leur souffle lorsque Maignan, sorti de sa surface de réparation pour annihiler un contre adverse, a percuté de plein fouet, tête contre tête, son défenseur Alex Jimenez.- “Toujours une ambiance étrange” -Il s’est effondré au sol et a été entouré par ses coéquipiers qui ont aussitôt appelé l’encadrement médical du Milan. Les services de secours sont ensuite rentrés sur le terrain et ont évacué Maignan sur une civière sous les applaudissements.L’AC Milan a précisé dans un premier temps qu’il souffrait d'”un traumatisme crânien” et qu’il était “conscient”.”Les examens réalisés à l’hôpital sont ressortis négatifs (pour un traumatisme crânien). Maignan va rester en observation et rentrera samedi matin à Milan”, a précisé ensuite le club lombard.La durée de son indisponibilité n’est pas encore connue alors que l’AC Milan a un rendez-vous très attendu le 23 avril face à l’Inter avec sa demi-finale retour de Coupe d’Italie, dernière compétition où il peut sauver sa très décevante saison.Jimenez a pu reprendre le match, avant de sortir à son tour quelques minutes plus tard, visiblement encore sonné.Au moment de la sortie de Maignan, remplacé par Marco Sportiello, le Milan menait 2 à 0. Les Rossoneri se sont finalement imposés 4 à 0 avec notamment un but de Théo Hernandez (74) mais restent 9e de la Série A avec 52 points, à quatre longueurs de la 6e place, la dernière qualificative pour une compétition européenne.”Il y a toujours une ambiance étrange à Udine (…) Les ultras de l’Udinese ont fait un sacré raffut en particulier au début de la seconde période, on pense tous à Mike”, a déclaré l’international portugais Rafael Leao, auteur de l’ouverture du score.Son entraîneur Sergio Conceiçao a lui salué l’attitude des supporters de l’Udinese après la blessure de Maignan: “Je dois les féliciter, ils ont sifflé le joueur, ils ont applaudi l’homme, c’était un geste très beau, comme j’en ai vu rarement”, a-t-il insisté.
Ligue 1: Reims surprend Lens et se donne de l’air
Porté par son gardien Yehvann Diouf et un doublé de Keito Nakamura, Reims est allé surprendre Lens (2-0) pour remporter trois points précieux dans la lutte pour son maintien en Ligue 1, en ouverture de la 29e journée vendredi.Barragistes avant la rencontre, les Rémois font un bond au classement (14e) et dépassent provisoirement Angers et Le Havre, deux rivaux directs qui jouent dimanche. Le premier relégable, Saint-Etienne, est désormais à six points.Cette défaite à domicile après deux victoires consécutives à Bollaert, porte en revanche un coup sévère aux ambitions de qualification européenne de Lensois coincés à la neuvième place. Pas aidée par les sorties sur blessure du latéral Deiver Machado (21e) et du défenseur central Juma Bah (40e), souvent dominatrice en seconde période, l’équipe de Will Still a payé son manque de précision dans le dernier geste et son apathie initiale. Celle-ci a été sanctionnée par Nakamura, étrangement seul dans la surface pour reprendre tranquillement et victorieusement du plat du pied droit un centre en retrait de Sergio Akieme (34e). Lens a ensuite dominé mais stérilement. Par la faute d’abord d’un Diouf inspiré, comme sur une tête piquée à bout portant de Goduine Koyalipou (46e), un face-à -face intelligemment remporté face à Wesley Saïd (73e) ou une double parade pour repousser des tirs d’Anass Zaroury et Adrien Thomasson (75e). Mais Reims a aussi bénéficié du manque de tranchant des attaquants locaux sur plusieurs situations dangereuses en fin de première période, ou sur ces frappes qui ont frôlé le cadre par Aurélio Buta (29e), Florian Sotoca (52e) ou Andy Diouf (58e), en positions pourtant idéales. Ce manque d’inspiration a été de nouveau puni en fin de match sur un contre conclu par Nakamura, encore décisif (88e).