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Ligue des nations: Digne, soldat de confiance

L’irrégularité de Théo Hernandez à gauche de la défense française offre une opportunité à Lucas Digne de bousculer la hiérarchie, dimanche contre l’Allemagne, le joueur d’Aston Villa étant l’une des rares solutions fiables des Bleus dans un secteur en manque de réserves solides.Trois jours après avoir été martyrisée par l’Espagne de Lamine Yamal en demi-finales de la Ligue des nations (5-4), l’arrière-garde des vice-champions du monde sera particulièrement observée. Une occasion en or pour Digne (31 ans) de marquer des points dans son duel à distance avec le cadet des frères Hernandez.Sauf blessures, trois des quatre places de titulaires en défense sont pour l’instant bien occupées par Jules Koundé, Dayot Upamecano et William Saliba, forfaits en Allemagne. Mais tout reste possible à gauche dans l’optique du Mondial-2026.      Le natif de Lille, rarement décevant lors de ses dernières sélections, a des atouts, lui qui est désormais systématiquement appelé après une longue éclipse de juin 2022 à septembre 2024.Il est ainsi le joueur le plus ancien du groupe au sein duquel il a fait son apparition le 5 mars 2014, le même jour qu’Antoine Griezmann, contre les Pays-Bas (2-0).Avec 51 sorties sous le maillot tricolore, Digne figure au quatrième rang au nombre de capes parmi les joueurs emmenés par le sélectionneur pour la finale à quatre de la Ligue des nations en Allemagne, derrière Kylian Mbappé (89 sél.), Ousmane Dembélé (56 sél.), qui, blessé, a quitté le groupe, et Benjamin Pavard (55 sél.), à égalité avec Adrien Rabiot.”C’est beaucoup de chemin parcouru, beaucoup de travail”, déclarait-il en novembre avant Italie-France (victoire 3-1), match au cours duquel il avait livré l’une de ses meilleures prestations en équipe de France. Il avait même bien cru marquer enfin en bleu, pour sa 50e sélection, sur un superbe coup franc direct qui avait tapé la transversale avant de rentrer. Mais le but avait finalement été attribué au gardien Guglielmo Vicario car le ballon avait rebondi sur son dos avant de franchir la ligne.- Trajectoire sinueuse -Le Villan avait également délivré une passe décisive pour l’ouverture du score de Rabiot.Ce coup d’éclat reste un de ses meilleurs moments en sélection. Mais s’il est l’un des plus anciens, Digne ne compte que deux titularisations dans une phase finale, contre l’Équateur (0-0) au Mondial-2014 et contre la Hongrie (1-1) à l’Euro en 2021.  Car la trajectoire en bleu de l’ancien Parisien est loin d’être rectiligne. Confiné à un rôle de doublure malgré sa présence régulière dans les listes de Didier Deschamps, il n’avait pas été retenu pour le Mondial-2018, assistant de loin au deuxième sacre français en Russie. Une absence qu’il a longtemps ruminée.  Rebelote en 2022 avec la Coupe du monde au Qatar dont il a été dispensé.”J’ai eu beaucoup de temps de jeu depuis que je suis revenu et c’est à moi de montrer à chaque fois qu’on fait appel à moi que je peux avoir une place. Mais pour l’instant, je n’ai pas à me plaindre”, avait-il lâché en novembre.Pas rancunier, Digne préfère retenir sa fidélité et sa fiabilité au long cours: “ Ça montre ma longévité et la constance que j’ai pu avoir dans mon travail et mes performances.”Il rêve maintenant de participer à une deuxième Coupe du monde en 2026. Le match contre l’Allemagne peut déjà avoir valeur de test en vue du futur tournoi organisé l’an prochain aux Etats-Unis, au Mexique et au Canada. 

Ligue des nations: Yamal, plus haut plus tôt par rapport à CR7

Phénomène de précocité, Lamine Yamal est en avance sur les temps de passage de Cristiano Ronaldo, qu’il affronte en finale de la Ligue des nations dimanche (21h00) à Munich avec 23 ans d’écart entre le jeune prodige espagnol et la mégastar portugaise.CR7 a attendu 2008 et ses 23 ans pour décrocher son premier Ballon d’Or, début du duel avec l’Argentin Lionel Messi (8 fois lauréat), alors que Lamine Yamal est en course pour soulever la récompense le 22 septembre à 18 ans, à la lutte avec le Français Ousmane Dembélé, vainqueur avec le PSG de la Ligue des champions, trophée majeur de la saison.. 104 matches en clubLamine Yamal a disputé son premier match avec l’équipe professionnelle du FC Barcelone le 29 avril 2023, sept minutes jouées contre le Betis Séville en championnat à 15 ans et 9 mois. Depuis, il a joué 104 matches, dont deux saisons complètes en Liga (35 en 2024/25, 37 en 2023/24).Formé au Sporting Portugal, Cristiano Ronaldo joue pour la première fois avec les pros le 14 août 2002 à 17 ans. Avant de rejoindre Manchester United à l’été 2003, alors qu’il a 18 ans passés, il a joué 31 matches avec le club lisboète, 20 au moment d’atteindre la majorité, cinq fois moins que Yamal.. 20 capes en sélectionAvec la sélection espagnole, Lamine Yamal a connu sa première cape à seulement 16 ans, 1 mois et 26 jours, le 8 septembre 2023 en qualifications pour l’Euro-2024 contre la Géorgie, inscrivant par la même occasion son premier but. Depuis, il a déjà joué 20 fois avec la Roja, a marqué à six reprises et a délivré neuf passes décisives.De son côté, CR7 a dû attendre 18 ans et demi (18 ans, 6 mois et 15 jours précisément) pour revêtir le maillot de la Seleçao portugaise pour la première fois.Dimanche, en finale de la Ligue des nations, Lamine Yamal disputera son 21e match en sélection, chiffre que CR7 a atteint avec le Portugal après ses 20 ans, le 30 mars 2005.. 23 matches de Ligue des championsPassé par la célèbre Masia, le centre de formation du FC Barcelone, Lamine Yamal a intégré très rapidement l’équipe professionnelle et a déjà disputé 23 matches de Ligue des champions, s’arrêtant en quarts de finale en 2024 (contre le Paris SG) et en demi-finales en 2025 (contre l’Inter Milan).Au même âge, Cristiano Ronaldo ne comptait qu’un match de barrage de C1 avec le Sporting et deux matches de barrage en Coupe de l’UEFA, ancêtre de la Ligue Europa. Ronaldo a quitté les Lisboètes à l’été 2003 à 18 ans pour s’engager avec Manchester United, où il découvrira la compétition reine du foot européen avec les Red Devils.. 5 trophéesDouble champion d’Espagne avec le Barça (2023 et 2025), vainqueur de la Coupe du Roi (2025) et de la Supercoupe d’Espagne (2025) et surtout champion d’Europe avec l’Espagne en 2024 à tout juste 17 ans, Lamine Yamal a aussi pris de l’avance sur CR7 au niveau du palmarès.Au même âge, Ronaldo ne comptait qu’une Supercoupe du Portugal remportée en août 2002 à 17 ans (il reste sur le banc), quelques jours seulement après avoir intégré l’équipe professionnelle.

Mondial-2026: l’Italie au bord du gouffre après sa déroute norvégienne

Après avoir raté les deux dernières Coupes du monde, l’Italie tremble à nouveau: surclassée par la Norvège (3-0) vendredi, elle a d’emblée compromis ses chances de qualification directe pour le Mondial-2026 et son sélectionneur pourrait ne pas survivre à ce nouvel affront.Les tifosi de la Nazionale en ont ras-le-bol, comme le résume la Une samedi du quotidien sportif La Gazzetta dello Sport barré du mot “Basta !” (littéralement, assez). L’Italie, quadruple championne du monde, a débuté sa campagne de qualifications pour le prochain Mondial aux Etats-Unis, au Mexique et Canada de la pire des façons.Sous la pluie d’Oslo, elle a sombré en concédant trois buts en première période et n’a jamais réussi à inquiéter son principal rival pour la qualification directe, qui caracole en tête du groupe I avec un total de neuf points sur neuf possibles.”C’est un désastre, il n’y a rien à sauver, la qualification pour le Mondial est déjà en péril”, résume La Gazzetta dello Sport.L’Italie a encore sept matches, dont une seconde “finale”, à domicile cette fois, contre la Norvège le 16 novembre, pour redresser la barre, mais elle accuse neuf points et 15 buts de retard sur la Norvège. Cette défaite initiale a également rappelé les cuisants échecs de 2018 et 2022, ces Coupes du monde manqués après des revers en barrages contre la Suède et la Macédoine.- “Je suis responsable” -Pour la presse comme pour les observateurs, le responsable de cette nouvelle déroute est le sélectionneur Luciano Spalletti.L’ancien entraîneur de Naples était certes privé de six joueurs, blessés, comme Moise Kean ou Matteo Gabbia, et démotivé comme Francesco Acerbi dont le forfait justifié selon lui par “un manque de respect” de Spalletti, a déclenché une polémique.Mais sa décision de titulariser le débutant Diego Coppola en défense, comme ses récurrentes indécisions tactiques, en passant en cours de match d’un 3-5-2 à un 3-5-1-1, pourraient lui coûter cher.”Je suis responsable” de cette défaite, a-t-il aussitôt reconnu, avant d’énumérer les faillites de ses joueurs. “Mauvaise lecture du jeu, manque de détermination, un seul tir cadré: à tous les niveaux, nous avons été en-dessous de tout”.La Nazionale a maintenant deux jours pour digérer cette défaite avant d’affronter la Moldavie lundi à Reggio d’Emilie, mais Spalletti n’entend pas modifier profondément son équipe.”Je ne me désolidarise pas de ce groupe, on va continuer ensemble, on est conscients de ce qu’on doit améliorer et après, je discuterai avec Gravina”, a assuré le sélectionneur de la Nazionale.- Un nouveau sélectionneur cet été ? -Gabriele Gravina, le président de la Fédération italienne de football (FIGC), est l’autre cible des critiques: il y a un peu moins d’un an après l’élimination dès les 8e de finale de l’Euro-2024 par la Suisse (2-0), il avait maintenu son sélectionneur en poste.Spalletti qui a succédé en catastrophe en août 2023 à Roberto Mancini, parti entraîner l’Arabie saoudite, s’était alors engagé à rajeunir la Nazionale et être moins acerbe dans ses échanges avec la presse notamment.Mais les promesses d’une victoire (3-1) face à la France au Parc des Princes en septembre en Ligue des nations ont vite laissé place à une série de désillusions: défaite contre la France (3-1) à domicile, puis élimination en quarts de finale de la Ligue des nations par l’Allemagne (1-2, 3-3).Contrairement à ses prédécesseurs, Giancarlo Abete et Carlo Tavecchio, qui avaient tiré les conséquences, en démissionnant pour le premier après une piteuse Coupe du monde 2014, et pour le second après la non-participation au Mondial-2018, Gravina n’a jamais songé à quitter ses fonctions.Sous sa présidence, la Nazionale a certes remporté l’Euro-2021, mais elle a manqué une deuxième Coupe du monde consécutive (2022), n’a pas brillé lors de l’Euro-2024 et n’arrive pas à trouver un nouveau souffle. Sommé d’agir, le patron du football italien devrait profiter de l’été pour stopper l’expérience Spalletti.