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Ligue 1: entre Montpellier et Saint-Etienne, ce sera vaincre ou mourir un peu
Le match de la peur et de la dernière chance: tous deux engagés dans une difficile bataille pour le maintien, Montpellier, lanterne rouge de la Ligue 1, et Saint-Etienne, également relégable, se retrouvent dimanche à la Mosson pour un duel qui vaut très cher.Englué à la dernière place, Montpellier broie du noir depuis la fin du mercato hivernal et guette une lueur d’espoir pour préserver sa place dans l’élite une 17e saison d’affilée.Autre club historique du championnat de France, Saint-Etienne, avant-dernier du classement, ne va guère mieux. Mais s’il affiche les mêmes maux que son rival du jour, il n’est décroché ni par le Havre, barragiste avec un point d’avance, ni par Reims, premier non-relégable.Un succès à Montpellier aurait donc beaucoup de valeur pour le promu. “C’est un match à six points, capital pour nous”, constate ainsi le jeune milieu Aïmen Moueffek .Côté montpelliérain, on s’accroche à l’hypothèse d’un printemps salvateur, comme les deux dernières saisons, pour émerger des bas fonds.”A partir de maintenant, le championnat commence. Avec une première balle de match devant Saint-Etienne et l’avantage de jouer chez nous. C’est là qu’il faut montrer”, a ainsi lancé l’entraîneur Jean-Louis Gasset.- Effectif décimé -Mais les chiffres sont têtus: pire défense et attaque la moins prolifique de L1, le club héraultais reste sur une série de six défaites d’affilée et compte six points de retard sur le barragiste havrais. Montpellier s’avance sur une ligne de crête où chaque faux-pas peut le précipiter d’une manière presque irréversible dans le vide. L’espoir, s’il y en a un, réside peut-être dans la lecture du calendrier. Le MHSC s’apprête en effet à jouer son avenir lors d’un printemps où il va croiser les autres candidats au maintien, avec les réceptions successives de Saint-Etienne, Le Havre et Reims, qui le précèdent au classement.En plus de ces trois confrontations avec des concurrents directs à la Mosson, l’équipe de Gasset peut aussi espérer gratter quelques points à Auxerre, Angers ou Nantes, classés dans la seconde moitié de championnat.Reste la réalité d’un effectif décimé par les blessures et le mercato. Les départs conjugués de Tamari (Rennes), Adams (FC Séville) ou Nordin (Mayence) ont ainsi défiguré une attaque qui n’a inscrit qu’un but lors des six derniers matchs.Et la défense, régulièrement rafistolée depuis le début de saison, souffre de l’absence de l’international suisse Becir Omeragic, de la recrue serbe Nikola Maksimovic et désormais d’Enzo Tchato, touché à une cuisse juste avant le dernier déplacement à Lille.- Chemin de croix -L’indispensable esprit de révolte sera-t-il là pour compenser ? “Là, on est dans la survie, la survie d’un club”, a en tous cas prévenu Gasset.En face, malgré ses cinq longueurs d’avance sur son rival de dimanche, Saint-Etienne, n’est pas non plus tranquille. Avec leur défense fragile, accablée par 14 penaltys, et leur attaque à la peine malgré le retour au mercato d’Irvin Cardona, les Verts souffrent. Mais ils sont prêts pour ça.”On va se battre pour se rapprocher des équipes devant nous. Rien ne sera définitivement acté à la fin de cette rencontre mais tout le monde sait que ce match est très important pour les deux équipes”, a déclaré l’entraîneur norvégien Eirik Horneland.Rien ne sera acté, certes, mais les Verts ont tout intérêt à prendre un peu d’avance car leur calendrier ressemble à un vrai chemin de croix (Paris, Lens, Brest, Lyon, Monaco…). Les Stéphanois, qui n’ont obtenu qu’un seul succès depuis la trêve hivernale, face à Reims (3-1), ont donc besoin d’enfoncer encore un peu plus Montpellier et de rebondir. “C’est l’opportunité pour nous de creuser l’écart avec un concurrent direct”, confirme Aïmen Moueffek.
Ligue 1: l’ambitieux Strasbourg aux portes de l’Europe
Grâce à une défense solide, un buteur efficace et une jeunesse qui prend en maturité, Strasbourg (septième), est l’une des meilleures équipes de Ligue 1 depuis décembre, avant d’accueillir Toulouse (dixième) dimanche (17h15) lors de la 26e journée.- Cinq buts pris en trois mois de Ligue 1 -Strasbourg n’a pas pris de but lors des cinq derniers matches, ce qui constitue une performance que l’on avait plus vue en Alsace depuis… 1984, à une époque où feu Dominique Dropsy occupait la cage alsacienne et Albert Gemmrich le front de l’attaque, cinq ans après le seul titre national, en 1979.Quatre décennies plus tard et depuis leur désormais lointain trou d’air en novembre (4 défaites et dix buts encaissés), les Alsaciens ont resserré les rangs: lors des douze matches suivants, l’équipe n’a perdu qu’une fois, contre Rennes (1-0, le 2 février), ne prenant que quatre buts. “Il y a une connexion naturelle, les joueurs aiment jouer les uns avec les autres et chacun est investi pour stopper un tir avec la volonté de toujours avancer”, évoque l’entraîneur Liam Rosenior.Le milieu offensif Félix Lemaréchal, buteur à Nantes dimanche, souligne la qualité du bloc alsacien: “Notre schéma de jeu défensif est en place. En fin de match, je pense que ça s’est remarqué, lors de contre-attaques on revient tous en sprint, on ne lâche rien.”- Une jeunesse sur le chemin de la maturité -L’effectif strasbourgeois a beau avoir l’une des moyennes d’âges les plus basses d’Europe (22 ans), son parcours depuis décembre est celui d’un candidat au podium de la Ligue 1: 27 points récoltés en douze rencontres, huit victoires, trois nuls et une défaite.Critiquée la saison passée (13e de Ligue 1), la classe biberon encore rajeunie cet été, a tâtonné au début avant de comprendre la philosophie de jeu de son entraîneur britannique, adepte d’un pressing puissant et d’une volonté d’aspirer son adversaire en pratiquant un jeu de passe très bas.”J’espérais qu’ils apprennent de leurs erreurs et jusqu’ici, ils l’ont montré. Pour moi les victoires à Auxerre (1-0) et à Nantes (1-0) sont les plus belles car ils ont joué comme des trentenaires avec calme et maturité”, commente Rosenior.L’entraîneur de 40 ans a tiré des enseignements du positionnement des Nantais dimanche: Un 5-4-1 qui “montre que nous sommes craints mais aussi le niveau et la maturité que ces jeunes joueurs ont atteint aujourd’hui”.La jeunesse? “C’est une force, au contraire: on court plus, on communique sans gêne. Avec les joueurs qui ont tous le même âge, on peut dire les choses directement. On a tous la même façon de parler”, raconte à l’AFP Lemaréchal, qui vise “le top 6 et même le top 4”.- Emanuel Emegha, attaquant hors du commun -Parmi ces jeunes, il y a Emanuel Emegha. L’attaquant néerlandais n’est pas le plus fin techniquement sur un terrain mais il a clairement progressé devant le but (huit buts la saison passée et onze pour l’instant).Longiligne buteur (1,95 mètre), “Ema” a subi les critiques la saison passée, puis a fini par convaincre le Stade de la Meinau ces derniers mois, notamment depuis janvier avec huit buts inscrits en dix matches. Parfois nonchalant la saison dernière, Emegha a beaucoup travaillé son implication en phase défensive au point d’harceler les remontées de balles à l’image de son prédécesseur Ludovic Ajorque. “Nos attaquants travaillent aussi très dur pour l’équipe: Emegha, Bakwa sont nos premiers défenseurs”, souligne Rosenior. L’un des principes qui pourraient emmener le Racing jusqu’en Europe.
Ligue 1: la belle semaine de Nuamah avec Lyon
L’attaquant ghanéen Ernest Nuamah a été l’un des éléments moteurs de la belle semaine de Lyon, vainqueur à Nice (2-0), le 9 mars, avec un but à la clé puis du FCS Bucarest (4-0) jeudi en Ligue Europa avec un doublé.Son total est même de quatre buts depuis le 16 février après avoir aussi marqué à Montpellier (4-1).L’ailier espère continuer à surfer sur cette vague contre Le Havre, dimanche (15H00) au Groupama Stadium lors de la 26e journée de Ligue 1.Face au FCSB, Nuamah (21 ans) a porté son total de buts à six cette saison pour trente matches disputés toutes compétitions confondues quand il était de seulement trois buts et deux passes décisives pour 33 rencontres la saison dernière.Au-delà de son efficacité, il a aussi livré une performance très aboutie même si l’opposition était faible, avec 86% de passes (31/36) et 100% de dribbles (4/4) réussis.Jusqu’à présent, Nuamah donnait l’impression d’un joueur athlétique mais brouillon et individualiste dans le jeu, capable d’user son adversaire direct avant que la fraîcheur d’un partenaire sorti du banc ne profite de son travail de sape.- Nouveau souffle -Gaucher souvent positionné à droite, il a également joué sur l’aile gauche ces dernières semaines.A sa décharge, depuis sa signature à l’OL, le 30 août 2023, l’international ghanéen a déjà connu quatre entraîneurs: Laurent Blanc, Fabio Grosso, Pierre Sage et Paulo Fonseca. Mais l’arrivée de ce dernier semble lui donner un nouveau souffle et lui amener la confiance et la clairvoyance dont il manquait. Avec Sage, il n’avait été titulaire que neuf fois mais il a été aligné au coup d’envoi à six reprises sur huit avec Fonseca.”Il y a eu quelques changements au niveau du jeu. On essaie de sortir de la pression, de jouer davantage en équipe et d’avoir plus d’espaces en relançant de l’arrière”, a-t-il expliqué récemment en conférence de presse. Mais dans un club où l’entraîneur est considéré par le président John Textor comme un banquier et l’effectif comme du capital joueurs, Ernest Nuamah est un élément à forte valeur marchande.Son arrivée en fin du mercato estival 2023 avait été l’objet de contestations des autres clubs de Ligue 1, mécontents de ce qu’ils considéraient comme un tour de passe-passe pour contourner l’encadrement des transferts et de la masse salariale imposé à l’OL par la DNCG, le gendarme financier du football français.- Enquête classée sans suite -Le joueur avait été transféré pour 25 millions d’euros du club danois de Nordsjaelland, où il s’est révélé, en Belgique, au RWD Molenbeek, club de la galaxie Eagle à laquelle appartient également Lyon où il avait immédiatement été prêté.L’enquête réclamée n’avait donné lieu qu’à “une information de suivi”, classée sans suite.L’OL a acquis officiellement Nuamah au début de l’été dernier par un transfert de 28,5 M EUR et un contrat jusqu’en 2028.Mais fin août, le club lyonnais envisageait déjà de le céder pour 19 M EUR au club anglais de Fulham. Le joueur avait refusé au dernier moment, préférant fuir sans donner de nouvelles durant quelques heures après avoir pourtant passé sa visite médicale.Cet hiver, pour alléger sa masse salariale et pour dégraisser son effectif trop important, le Ghanéen avait aussi failli être transféré à Everton. Finalement, l’échec de ces transactions profite à l’OL en vue d’une fin de saison pleine d’intérêt avec le Top 4 toujours accessible et un quart de finale de Ligue Europa contre Manchester United.Mais un transfert au prochain mercato pour dynamiser les finances de l’Olympique lyonnais n’est nullement exclu.
Ligue 1: un PSG-OM sur un volcan avant la trêve
Euphorique après sa qualification à Liverpool mardi, le leader parisien reçoit son dauphin Marseille pour un Classique prometteur et sous haute surveillance, dimanche (20h45) en clôture de la 26e journée, juste avant la trêve internationale.L’Olympique de Marseille a failli se faire chiper sa deuxième place le week-end dernier, à cause de sa défaite à la dernière minute contre Lens (1-0). Mais c’est bien dans le costume de dauphin que le club phocéen se présentera au Parc des Princes dimanche soir, contre le champion de France en titre, invaincu en L1, qui le devance de 16 points.Le rendez-vous est toujours ardent mais plus encore cette fois-ci. D’abord parce que les supporters sont dans le viseur de la Ligue de football professionnel (LFP) quant aux chants homophobes ou insultants qu’ils entonnent régulièrement contre les Marseillais. Et les ultras de la tribune Auteuil devraient réserver un accueil tout particulier à l’ancien Parisien Adrien Rabiot, pour son premier retour dans ce stade sous les couleurs de l’OM.Contre Lille et Rennes, les supporters parisiens ont préparé le terrain avec des chants insultants à l’endroit des Marseillais, taxés de “rats”.Une réunion de sécurité a eu lieu jeudi avec le PSG, la LFP et les autorités. Mais puisque l’arrêté d’interdiction de déplacement des supporters marseillais n’a pas été invalidé par le tribunal administratif vendredi, un dispositif classique va être déployé, soit 300 membres des forces de l’ordre, selon une source policière.- Fête gâchée -Le PSG a de son côté lancé, sur les réseaux sociaux, une campagne visant à ramener le supportérisme à sa vocation de “ferveur” et de “respect”. L’ancien joueur Mevlut Erding, notamment, y a participé. “On prend au sérieux” la “pédagogie” auprès des supporters avec des campagnes régulières, explique une source interne.Il faut dire que la LFP et le ministère des Sports ont plusieurs fois brandi, ces derniers mois, la menace d’un arrêt définitif des rencontres en cas de manquements répétés en tribunes.Au PSG, on prévient néanmoins qu’il serait dommage d’interrompre la rencontre au moindre incident “afin de servir d’exemple”, alors que des chants insultants sont aussi entonnés chaque journée dans d’autres stades.Le club craint de voir la fête de ses résultats récents gâchée juste avant la trêve, lors d’un des matches les plus importants de sa saison. L’entraîneur Luis Enrique et ses troupes sont sur un nuage depuis la qualification acquise à Anfield mardi, point d’orgue de plusieurs semaines de bons résultats et de beau jeu.- “Spécial” -D’autant que sur le papier, malgré son statut de dauphin, l’OM est une proie facile, puisque ses résultats sont plus inconstants depuis quelques temps, comme l’a montrée la défaite au Vélodrome contre Lens, mais aussi celles contre Nice (2-0) et Auxerre (3-0). Elles ont confirmé que l’OM n’était pas très efficace, ni devant, ni derrière.Au match aller, Paris avait corrigé les Phocéens dans leur antre (3-0) à l’issue d’un match à sens unique, rendu encore plus déséquilibré par l’expulsion d’Amine Harit.A Marseille, certains tentent de combattre la résignation. “On n’y va pas pour faire le dos rond et les regarder. On a des atouts. On va essayer de ramener quelque chose, même si on sait que ça sera dur”, a déclaré Valentin Rongier vendredi.L’entraîneur Robert De Zerbi a confié de son côté: “Si on pense que le match contre Paris est un match normal, on n’a rien compris. (…) On sait que c’est un match spécial pour tout le monde, nous, le club, les supporters… On ne peut pas se rater dans l’intensité, l’envie de gagner tous les duels””Ca va nous permettre de voir comment on a progressé mais c’est vrai qu’il faudra faire un match différent de l’aller dans l’envie et le contenu”, a dit Rongier.Si l’OM devra se passer de son influent milieu Pierre-Emile Hojbjerg, il aura une arme supplémentaire à son arsenal, avec Amine Gouiri, recruté cet hiver et qui flambe déjà – trois buts et trois passes décisives en six matches.Côté parisien, le capitaine Marquinhos, sorti en fin de match contre Liverpool, pourrait manquer à l’appel.




