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Le web mondial perturbé plus d’une demi-journée par une panne majeure du cloud d’Amazon

La première plateforme de cloud au monde, Amazon Web Services (AWS), a annoncé avoir résolu la longue panne qui a perturbé nombre d’applications en ligne lundi, dévoilant la vulnérabilité de l’informatique mondiale, très dépendante des géants de la tech américains.Des banques aux jeux en ligne (Fortnite, Roblox) en passant par les plateformes de streaming (Disney+, Prime Video) ou d’autres applications du quotidien (Airbnb, Zoom, Snapchat), c’est une part significative de services en ligne d’entreprises qui ont connu des perturbations voire des interruptions totales, à la suite d’une première défaillance peu après 7H00 GMT dans des centres de données historiques d’AWS, non loin de Washington.Vers 22H00 GMT, soit au bout d’une quinzaine d’heures de gestion de crise, “tous les services sont revenus à la normale”, avec seulement une file d’attente de quelques heures pour résoudre des processus techniques secondaires, a indiqué le propriétaire de cette épine dorsale de l’informatique en ligne.Cette défaillance, synonyme de paiements bloqués, de livraisons interrompues et d’autres activités professionnels ou privées empêchées, a illustré la dépendance du monde aux infrastructures des géants de la tech américains.Filiale d’Amazon, AWS est la plus importante plateforme mondiale d’informatique “en nuage” (cloud) qui fournit aux entreprises des centres de données mutualisés, des serveurs privés ou des outils d’intelligence artificielle (IA).Elle pèse près d’un tiers du marché mondial de ce secteur en pleine expansion, sous l’essor rapide de l’IA, devant ses concurrents eux aussi américains, Microsoft Azure et Google Cloud, qui se partagent le deuxième tiers, selon le cabinet Synergy Research Group.- “Dépendance” -Cette panne soulève “de sérieuses questions” sur la pertinence pour les entreprises “d’externaliser tout ou partie de leur infrastructure essentielle à un petit groupe de fournisseurs tiers afin de réaliser des économies sur l’hébergement”, a pointé l’analyste financier britannique Michael Hewson.”Cette dépendance excessive à l’égard d’un seul fournisseur menace désormais plus que la simple disponibilité des services: elle met en péril la réputation de la marque et la confiance des clients”, a souligné Gadjo Sevilla, analyste chez Emarketer, évoquant la nécessité pour les clients d’AWS de prévoir des stratégies de redondance, synonymes de coûts financiers et énergétiques supplémentaires.Selon un premier bilan à chaud sur son site de maintenance, AWS affirme que “le déclencheur” de l’incident est, pour une raison qui reste à préciser, lié à un problème de DNS, le système de nom de domaines des sites internet, sorte d’annuaire qui permet aux requêtes informatiques d’être guidées jusqu’à destination.Ce problème affectait l’accès à la base de données DynamoDB, utilisées par de nombreuses applications en ligne. – Effet domino – Cette défaillance, rapidement résolue en deux heures, a toutefois provoqué en cascade celle des serveurs EC2, une brique fondamentale des services d’AWS qui alloue de la puissance de calcul et de la mémoire aux entreprises au moment où elles ont en besoin.Puis, par effet domino, “le système de vérification des répartiteurs de charge réseau a également été affecté”, autrement dit la tour de contrôle a elle aussi ensuite été touchée par la défaillance initiale du système de navigation.Alors que la plupart des services semblaient revenir à la normale en Europe, vers 15H00 GMT de nombreux internautes aux Etats-Unis signalaient, sur le site Downdetector, des difficultés avec le jeu Battlefield, le site de la compagnie aérienne Delta ou encore le service de paiement en ligne Venmo, très populaire dans le pays.Pour éviter qu’une panne n’affecte tout le réseau, AWS a découpé le monde en une quarantaine de régions, disposant chacune de 3 structures distinctes et isolées, pouvant pallier la défaillance de l’une ou l’autre.Mais l’incident lundi a démontré qu’un certain nombre de requêtes fondamentales (par exemple le système IAM, qui gère les authentifications) continue de dépendre des centres de données de la région nommée US-East-1, la plus ancienne (2006) et la plus importante d’AWS, dans le nord de la Virginie.En juillet 2024, une autre panne informatique, liée à la mise à jour d’un logiciel du groupe de cybersécurité CrowdStrike sur Windows, avait paralysé des aéroports, des hôpitaux et de nombreuses autres organisations, provoquant une gigantesque pagaille à travers le monde.D’après Microsoft, cette panne d’un logiciel, et non d’une infrastructure, avait touché environ 8,5 millions d’appareils, les utilisateurs étant confrontés à des “écrans bleus de la mort” qui rendaient le redémarrage impossible.

Effet “spirale” de l’algorithme de TikTok: Amnesty International saisit l’Arcom

L’antenne française de l’ONG Amnesty International dénonce dans un rapport publié mardi l’effet “spirale” de l’algorithme du réseau social TikTok, accusé d’amplifier l’exposition à des contenus en lien avec le suicide ou l’automutilation, et annonce saisir l’Arcom, régulateur de l’audiovisuel et du numérique.”Amnesty International France a décidé de saisir l’Arcom pour porter plainte dans le cadre du DSA (Digital Services Act, le règlement européen sur les services numériques, ndlr) contre TikTok pour manquement à ses obligations”, a déclaré à la presse Katia Roux, chargée de plaidoyer pour Amnesty International France. D’après les conclusions de l’ONG, des adolescents “manifestant un intérêt pour des contenus relatifs à la tristesse ou à un mal-être psychologique” sont orientés en moins d’une heure vers des “contenus dépressifs”. Après avoir publié en 2023 un rapport sur l’algorithme du réseau social, Amnesty a mené de nouvelles expériences en France.Ce rapport “apporte de nouvelles preuves de la manière dont TikTok expose les jeunes sur sa plateforme à des contenus qui peuvent être préjudiciables, qui peuvent normaliser, banaliser, voire idéaliser la dépression, l’automutilation ou le suicide”, a avancé Mme Roux.Sollicité par l’AFP, le réseau social a estimé que “sans tenir compte de la façon dont les vraies personnes utilisent TikTok, cette +expérience+ a été conçue pour aboutir à un résultat prédéterminé”. – “Pensées suicidaires” -L’ONG a créé trois profils factices d’adolescents de 13 ans sur TikTok et fait défiler le fil personnalisé, baptisé “Pour toi”, pour visionner pendant plusieurs heures des contenus évoquant “la tristesse ou des problèmes de santé mentale”.”Dans les 15 à 20 minutes après le début de l’expérience, les trois fils contenaient presque exclusivement des vidéos sur la santé mentale, dont jusqu’à la moitié sur des contenus tristes et dépressifs. Sur deux des trois comptes, des vidéos exprimant des pensées suicidaires sont apparues dans les 45 minutes”, indique le rapport.Douze comptes automatisés ont ensuite été créés, en lien avec l’association Algorithmic Transparency Institute, intégrant l’historique des trois premiers comptes.L’ONG a constaté une amplification des contenus sur la santé mentale, toutefois moins importante que sur les comptes gérés manuellement.”TikTok n’a pas pris les mesures adéquates pour identifier et prévenir les risques auxquels la plateforme expose les jeunes”, a assuré Katia Roux, pointant un non-respect des obligations imposées par le DSA depuis août 2023.”On espère véritablement que (…) ces nouvelles preuves seront examinées, seront prises en compte pour faire avancer l’enquête ouverte par la Commission européenne”, a-t-elle ajouté.En février 2024, la Commission européenne a ouvert une enquête visant TikTok pour des manquements présumés en matière de protection des mineurs.TikTok a assuré proposer “de manière proactive une expérience sûre et adaptée à l’âge des adolescents”. “Neuf vidéos sur dix qui enfreignent nos règles (sont) supprimées avant même d’être visionnées”, a insisté le réseau social.

Effet “spirale” de l’algorithme de TikTok: Amnesty International saisit l’Arcom

L’antenne française de l’ONG Amnesty International dénonce dans un rapport publié mardi l’effet “spirale” de l’algorithme du réseau social TikTok, accusé d’amplifier l’exposition à des contenus en lien avec le suicide ou l’automutilation, et annonce saisir l’Arcom, régulateur de l’audiovisuel et du numérique.”Amnesty International France a décidé de saisir l’Arcom pour porter plainte dans le …

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Une partie du web mondial perturbée depuis une demi-journée par une panne du cloud d’Amazon

Une panne majeur au sein de serveurs aux Etats-Unis d’Amazon Web Services (AWS), première plateforme de “cloud” au monde, a affecté lundi de nombreux services, jeux et applications en ligne, comme Snapchat, Fortnite ou des banques, avec un regain de perturbations dans la soirée après une première accalmie.Le site de location de logements Airbnb, le forum communautaire Reddit, le service de paiement en ligne Venmo, celui de visioconférence Zoom ou encore les jeux vidéo Roblox et Brawl Stars… Des applications au cœur du quotidien de millions de personnes se sont grippées après une défaillance localisée peu après 7H00 GMT dans un centre d’AWS en Virginie, non loin de Washington, illustrant la dépendance du monde aux infrastructures des géants de la tech américaine.La situation semblait sur le point de rentrer dans l’ordre à l’heure du déjeuner en Europe, AWS indiquant vers 10h30 GMT sur son site de maintenance que “la plupart des opérations du service AWS (fonctionnaient) désormais normalement”.Mais les mises à jours suivantes du site de maintenance ont égrené des difficultés supplémentaires, qui ont touché de nouveaux clients pendant que d’autres, comme la banque britannique Lloyds ou la start-up de l’IA Perplexity annonçaient le rétablissement de leurs services.Selon le site Downdetector, où les internautes peuvent signaler des difficultés de connexion, une résurgence de défaillances après une accalmie a fait de nouvelles victimes aux Etats-Unis autour de 15H00 GMT, comme le jeu Battlefield, la compagnie aérienne Delta ou la plateforme de vidéos Netflix.- “Dépendance” -Filiale d’Amazon, AWS est la plus important plateforme mondiale d’informatique “en nuage” (cloud) qui fournit aux entreprises des centres de données mutualisés, des serveurs privés ou des outils d’intelligence artificielle (IA). Elle pèse près d’un tiers du marché mondial de ce secteur, en pleine expansion sous l’essor rapide de l’IA, devant Microsoft Azure et Google Cloud qui se partagent le deuxième tiers, selon le cabinet Synergy Research Group.Dans un premier temps, AWS avait attribué la panne à un problème, vite résolu, de DNS, le système de nom de domaines des sites internet, celui qui permet aux requêtes informatiques d’être guidées jusqu’à la bonne destination.Mais c’est finalement une défaillance plus grave qui a émergé, AWS annonçant sur son site vers 16H00 GMT que “la cause profonde est un sous-système interne chargé de surveiller le bon fonctionnement des répartiteurs de charge réseau”. Autrement dit la défaillance, non encore expliquée, ne concerne pas seulement le système de navigation mais la tour de contrôle.Cette panne “met en évidence les défis liés à la dépendance” aux fournisseurs de services basés à l’étranger comme Amazon, Microsoft et Alphabet (Google), et qui concentrent une partie importante des clients dans le monde, estime Junade Ali, expert en cybersécurité à l’IET (Institution of Engineering and Technology), au Royaume-Uni.Elle soulève “de sérieuses questions” sur la pertinence pour les entreprises “d’externaliser tout ou partie de leur infrastructure essentielle à un petit groupe de fournisseurs tiers afin de réaliser des économies sur l’hébergement”, pointe l’analyste financier britannique Michael Hewson.”Cette dépendance excessive à l’égard d’un seul fournisseur menace désormais plus que la simple disponibilité des services : elle met en péril la réputation de la marque et la confiance des clients”, souligne Gadjo Sevilla, analyste chez EMarketer, évoquant la nécessité pour les clients d’AWS de prévoir des stratégies de redondance, synonymes de coûts financiers et énergétiques supplémentaires.En juillet 2024, une autre panne informatique, liée à la mise à jour d’un logiciel du groupe de cybersécurité CrowdStrike sur Windows, avait paralysé des aéroports, des hôpitaux et de nombreuses autres organisations, provoquant une gigantesque pagaille à travers le monde.D’après Microsoft, cette panne d’un logiciel, et non d’un infrastructure, avait touchée environ 8,5 millions d’appareils dont les utilisateurs étant confrontés à des “écrans bleus de la mort” qui rendaient le redémarrage impossible.

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Le procès opposant Klarna à Google pour 7,1 milliards d’euros s’est ouvert

Le procès intenté par le site suédois de comparaison de prix Pricerunner, propriété de Klarna, contre Google à qui il réclame plus de 7 milliards d’euros pour avoir fait la promotion de son propre comparateur d’achat dans les résultats de recherche, s’est ouvert lundi. “Nous nous opposons fermement à cette action en justice et sommes impatients de présenter notre dossier devant le tribunal”, a déclaré un porte-parole de Google à l’AFP. L’entreprise suédoise a saisi le tribunal des brevets et du marché de Stockholm en 2022, à la suite d’un arrêt de la Cour de justice de l’Union européenne jugeant que le géant américain avait “enfreint la législation antitrust de l’UE en manipulant les résultats de recherche en faveur de ses propres services de comparaison de prix”. Pricerunner avait initialement poursuivi Google pour une somme autour de 22 milliards de couronnes (2,1 milliards d’euros) mais avait déclaré s’attendre à ce que “le montant final des dommages et intérêts lié aux poursuites soit sensiblement plus élevé”, étant donné que “la violation est toujours en cours”.La Commission européenne, chargée du respect de la concurrence au sein de l’UE, avait condamné la firme de Mountain View en juin 2017 à une amende record de 2,4 milliards d’euros pour avoir abusé de sa position dominante dans la recherche en ligne, afin de favoriser son comparateur de prix GoogleShopping dans 13 pays européens.La pratique visait à assurer au géant américain une position hégémonique en rendant ses concurrents pratiquement invisibles pour les consommateurs, selon Bruxelles.”La Cour européenne de justice a confirmé cette décision en 2024. Klarna réclame désormais une indemnisation conformément à ce jugement”, a déclaré le spécialiste suédois du paiement différé, qui a acquis Pricerunner en 2022. “Nous réclamons environ 78 milliards de couronnes (7,1 milliards d’euros), sur la base d’une analyse économique des pertes subies”, a précisé lundi le porte-parole de Klarna, John Craske, dans un message à l’AFP. Le montant des dommages et intérêts “augmente chaque jour”, a-t-il ajouté.”Pour atteindre les consommateurs en ligne, il faut être visible dans les résultats de recherche. Et c’est là que Google détient un pouvoir quasi absolu”, a relevé Klarna, notant que plus de 90% des recherches en Europe passent par la plateforme du géant américain.Avant que Google ne lance ses propres de comparaison de prix, les sites indépendants offrant ce type de service apparaissaient en tête des résultats de recherche, a souligné le groupe suédois.Le porte-parole du géant américain a lui estimé que les modifications apportées par Google en 2017 en réponse à la décision de la Commission européenne “fonctionnaient bien”. Le procès se tient jusqu’au 19 décembre.

Le procès opposant Klarna à Google pour 7,1 milliards d’euros s’est ouvert

Le procès intenté par le site suédois de comparaison de prix Pricerunner, propriété de Klarna, contre Google à qui il réclame plus de 7 milliards d’euros pour avoir fait la promotion de son propre comparateur d’achat dans les résultats de recherche, s’est ouvert lundi. “Nous nous opposons fermement à cette action en justice et sommes impatients …

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Une partie du web mondial perturbée plusieurs heures par une panne du service cloud d’Amazon

Plusieurs sites, jeux en ligne et applications populaires comme Snapchat et Fortnite ont été inaccessibles plusieurs heures lundi matin après une panne aux Etats-Unis d’Amazon Web Services (AWS), la plateforme cloud d’Amazon, illustrant la dépendance des entreprises aux géants américains de la tech.Le site de réservation de logements Airbnb, le site communautaire Reddit ou les jeux vidéo en ligne Roblox et Brawl Stars… Une partie de l’internet mondial et des applications au coeur du quotidien de millions de personnes se sont grippés lundi.Au Royaume-Uni, un porte-parole de la banque Lloyds a indiqué que certains de ses services étaient touchés “par des problèmes liés à Amazon Web Services”.Coinbase, l’une des plus importantes plateformes d’échange de cryptomonnaies, a également indiqué à l’AFP avoir “rencontré des problèmes en raison d’une panne AWS”. Sur X, l’entreprise  a dit constater “de premiers signes de rétablissement” à 09h30 GMT.”Perplexity est actuellement indisponible”, a indiqué sur X Aravind Srinivas, PDG de la start-up californienne spécialisée dans l’intelligence artificielle (IA). “Le problème provient d’un dysfonctionnement d’AWS. Nous travaillons à sa résolution”, a-t-il poursuivi.Selon le site Downdetector, où les internautes peuvent signaler des difficultés à se connecter aux plateformes en ligne, cette défaillance a aussi affecté des plateformes de streaming vidéo comme Prime Video, propriété d’Amazon.La situation semblait rentrer dans l’ordre à la mi-journée, AWS indiquant sur son site de maintenance que “la plupart des opérations du service AWS fonctionnent désormais normalement”.- “Dépendance” -Le problème lié au DNS, système de nom de domaines des sites internet, “a été entièrement résolu”, explique le service, qui anticipe toutefois des ralentissements jusqu’à la résolution complète de l’incident.Plus tôt dans la journée, il avait relevé “des taux d’erreur importants pour les requêtes adressées” à sa base de données DynamoDB, utilisée par de nombreuses applications web et jeux en ligne.Les premiers ralentissements avaient été observés vers 07h11 GMT.Filiale d’Amazon, AWS est une plateforme d’informatique à distance (cloud) qui fournit aux entreprises des services à la demande comme le stockage, les bases de données ou l’intelligence artificielle (IA).Selon son site de maintenance, le problème semblait provenir d’une zone critique de son infrastructure dans la région “US-EAST-1”, située dans le nord de l’Etat américain de Virginie.Cette panne “met en évidence les défis liés à la dépendance” aux fournisseurs de services basés à l’étranger comme Amazon, Microsoft et Alphabet (Google), et qui concentrent une partie importante des clients dans le monde, estime Junade Ali, expert en cybersécurité à l’IET (Institution of Engineering and Technology), au Royaume-Uni.Elle soulève “de sérieuses questions” sur la pertinence pour les entreprises “d’externaliser tout ou partie de leur infrastructure essentielle à un petit groupe de fournisseurs tiers afin de réaliser des économies sur l’hébergement”, pointe l’analyste financier britannique Michael Hewson.En juillet 2024, une autre panne informatique, liée à la mise à jour d’un logiciel de CrowdStrike sur Windows, avait paralysé des aéroports, des hôpitaux et de nombreuses autres organisations, provoquant une gigantesque pagaille à travers le monde.D’après Microsoft, environ 8,5 millions d’appareils avaient été touchés par cette défaillance, les utilisateurs étant confrontés à des “écrans bleus de la mort” qui rendaient le redémarrage impossible.

OpenAI achète des puces par millions sans en avoir les moyens, un pari sur l’avenir

Lancé ventre à terre dans la course à l’intelligence artificielle (IA), OpenAI passe commande de puces par centaines de milliards de dollars, des montants déconnectés de ses revenus actuels qui inquiètent une partie des investisseurs.En moins d’un mois, le géniteur de ChatGPT vient de s’engager auprès de Nvidia, AMD et Broadcom à acquérir des processeurs d’une puissance de 26 gigawatts (GW), ce qui représente au moins dix millions d’unités au total, nécessitant la production électrique de plus d’une vingtaine de réacteurs nucléaires.”Il va leur falloir des centaines de milliards de dollars pour tenir leurs engagements”, résume Gil Luria, de la société de conseil financier D.A. Davidson.Mais OpenAI ne prévoit de réaliser qu’environ 13 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2025, perd plusieurs milliards chaque année et ne s’attend pas à être rentable avant 2029.Sollicité par l’AFP, le groupe s’est refusé à communiquer sur le financement de ce shopping effréné. Lors d’un entretien à la chaîne CNBC, le président d’OpenAI, Greg Brockman, a évoqué “différents mécanismes”, sans plus de précision.Egalement contactés par l’AFP, Nvidia, AMD et Broadcom n’en disent pas plus sur les modalités de paiement de ces processeurs essentiels dans le développement de l’IA.Dans le cas de Nvidia, le mastodonte de Santa Clara (Californie) s’est engagé à acquérir, sur plusieurs années, pour 100 milliards de dollars d’actions OpenAI, un apport d’argent frais qui peut permettre à l’enfant chéri de l’IA d’absorber une partie du coût des puces.Ce mécanisme est souvent qualifié de financement circulaire, un fournisseur offrant les moyens à un client de lui acheter ses biens ou services.AMD a, lui, accepté de donner des titres à son client, dont la valeur pourrait atteindre des dizaines de milliards de dollars, une opération très atypique car elle n’inclut aucune contrepartie.”C’est un autre exemple de comportement malsain”, pointe Gil Luria, qui témoigne, au passage, du fait qu'”AMD est prêt à tout pour écouler ses puces IA”.Le patron d’OpenAI Sam Altman “a le pouvoir de faire dérailler l’économie mondiale pour une décennie ou de nous emmener jusqu’à la terre promise”, a écrit l’analyste de Bernstein Stacy Rasgon. “Et à ce stade, nous ne savons pas comment ça se terminera.”- “Anticiper l’avalanche” -Lever du capital, auprès de Nvidia notamment, “ne sera pas du tout suffisant” pour régler la facture, estime Gil Luria, même avec une valorisation actuelle de 500 milliards de dollars, “donc il va surtout falloir s’endetter”.Certains évoquent des véhicules financiers ad hoc, qui emprunteraient les sommes nécessaires en apportant les puces comme garantie, une formule que vont utiliser Nvidia et xAI, concurrent d’OpenAI, dans le cadre d’un autre partenariat.La stratégie est d’autant plus osée que la start-up a notamment pour concurrent Google ou Meta qui, eux, dégagent des dizaines de milliards de dollars de trésorerie chaque année et ont une toute autre puissance de feu. Le terme de bulle spéculative revient de plus en plus souvent ces dernières semaines, de même que les comparaisons avec les investissements colossaux dans les infrastructures internet à la fin des années 90, le câble en particulier, en décalage avec le trafic encore modéré à l’époque.”Cela semble un peu différent cette fois”, tempère néanmoins Josh Lerner, professeur de finance à l’université d’Harvard, parce qu’il “est clair qu’il y a une vraie demande pour l’IA sous de nombreuses formes”.”Ils ont la croissance la plus forte qu’on ait jamais vue pour un éditeur de logiciels”, rappelle Angelo Zino, analyste de CFRA, au sujet d’OpenAI, avec plus de 800 millions d’utilisateurs hebdomadaires de ChatGPT, et “un écosystème qui grandit très rapidement”.”Nous cherchons avec cette industrie (des processeurs) comment anticiper l’avalanche de demande qui nous arrive”, a avancé Greg Brockman.”Le problème”, reconnaît Angelo Zino, “c’est leur manque de revenus, qui rend très difficile un financement classique. Donc nous pensons que ces partenariats font sens et nous ne les voyons pas comme problématiques.”Malgré des voix dissonantes, Wall Street garde, pour l’instant, le cap et continue de parier massivement sur les fleurons de l’IA.”C’est un dilemme”, selon Josh Lerner. “Comment se déterminer entre le potentiel futur (…) et le côté spéculatif de ces revenus anticipés?”

OpenAI achète des puces par millions sans en avoir les moyens, un pari sur l’avenir

Lancé ventre à terre dans la course à l’intelligence artificielle (IA), OpenAI passe commande de puces par centaines de milliards de dollars, des montants déconnectés de ses revenus actuels qui inquiètent une partie des investisseurs.En moins d’un mois, le géniteur de ChatGPT vient de s’engager auprès de Nvidia, AMD et Broadcom à acquérir des processeurs …

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