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Taxes sur les géants de la tech: état des lieux après le retrait du Canada

Le renoncement du Canada à sa taxe sur les géants américains de la tech sous la pression de Donald Trump, quelques mois après l’Inde, alimente des inquiétudes quant à l’avenir des taxes existantes ou en projet dans d’autres pays, surtout en Europe.”Près de la moitié des pays européens de l’OCDE ont annoncé, proposé ou mis en Å“uvre” une telle taxe au sein de leurs frontières, observe l’ONG Tax Foundation qui promeut une telle politique, dans l’attente d’une mesure mondiale.Or les négociations internationales ont du plomb dans l’aile après une décision samedi des pays du G7 d’exempter les multinationales américaines d’une taxation minimale mondiale à 15%.De quoi mettre en colère le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, qui milite depuis des années pour une telle mesure: “il s’agit de savoir si des gouvernements démocratiquement élus peuvent réglementer et taxer de puissantes entreprises, ou si des milliardaires de la tech peuvent dicter des politiques par l’intermédiaire de relais politiques”, a-t-il dénoncé dans un communiqué.Qui a imposé une telle taxe?France, Espagne, Royaume-Uni, Italie, Autriche, Turquie, Brésil, Inde… Une dizaine de grands pays ont mis en place, ou prévu une taxation des entreprises internationales du numérique ces dernières années. L’objectif est de les faire payer là où elles exercent leur activité, et tenter de corriger l’optimisation fiscale que la dimension immatérielle de leur activité autorise.Généralement cette taxe porte sur le chiffre d’affaires de grandes entreprises essentiellement américaines comme Google (groupe Alphabet), Apple, Facebook (Meta), Amazon et Microsoft.La taxation varie d’un pays à l’autre en termes de chiffre d’affaires et de type d’activité pris en compte. Cela peut s’appliquer à la publicité en ligne, à la vente de données… “La plupart des taux proposés ou adoptés se situent dans une fourchette de 2% à 5%” du chiffre d’affaires des activités prises en compte, analyse la Fondation canadienne de la fiscalité.La plupart des pays ont mis en place leur mesure nationale dans l’attente d’un accord international, désormais considéré comme improbable. Ce que ça rapporteCette taxe rapporte davantage d’année en année dans la plupart des pays, selon des statistiques de l’Observatoire européen de la fiscalité remontant à juin 2023. Les recettes en France, en Italie, en Inde, au Royaume-Uni et en Turquie notamment montraient une progression constante.La taxe a rapporté environ 750 millions d’euros en 2024 à la France, selon les statistiques du gouvernement, et environ 800 millions de livres (près de 935 millions d’euros) par an au budget britannique. L’Italie a encaissé 455 millions d’euros en 2024 après 240 millions en 2021, selon la presse.A l’inverse, alors que le gouvernement espagnol tablait sur environ 1 milliard d’euros par an, en 2023 seuls 303 millions d’euros ont été générés via cette taxe, selon le journal La Vanguardia.Des décisions menacées?Avant le Canada, l’Inde avait déjà supprimé en avril sa taxation sur le numérique, à savoir une taxe de 6% sur les services de publicité en ligne fournis par des entités non résidentes, sur fond de négociations commerciales avec Trump.La question se pose désormais pour les autres pays: si le Royaume-Uni a déjà signé un accord commercial avec Washington, Londres veut aller plus loin et a toujours refusé de démentir qu’une suppression ou une adaptation de cette taxe était dans la balance.Le gouvernement espagnol n’a jamais parlé de revenir dessus jusqu’à présent.L’Italie non plus, mais lors d’une visite de la cheffe du gouvernement Giorgia Meloni à Washington en avril, la Maison Blanche affirmait dans un communiqué qu’elle et Trump étaient “d’accord pour dire qu’un environnement non discriminatoire en termes de taxation des services financiers était nécessaire pour permettre des investissements”.Un porte-parole du gouvernement allemand a indiqué lundi que l’abandon par le Canada de son projet de taxation ne “signifie absolument pas” que Berlin va faire de même, au moment où les dirigeants allemands réflechissent à un projet de loi de taxation.Interrogé par l’AFP en avril, le ministre de l’Economie Eric Lombard n’envisageait pas de supprimer la taxe française sur les services numériques tant que les Etats-Unis ne signaient pas l’accord international sous l’égide de l’OCDE. Mais l’inquiétude demeure: “les taxes sur les services numériques nationales restent vulnérables aux menaces économiques et politiques, en particulier de la part des États-Unis, qui ont toujours protégé leurs multinationales du numérique d’une imposition équitable à l’étranger”,  a réagi auprès de l’AFP l’ONG Tax Justice Network.

Taxes sur les géants de la tech: état des lieux après le retrait du Canada

Le renoncement du Canada à sa taxe sur les géants américains de la tech sous la pression de Donald Trump, quelques mois après l’Inde, alimente des inquiétudes quant à l’avenir des taxes existantes ou en projet dans d’autres pays, surtout en Europe.”Près de la moitié des pays européens de l’OCDE ont annoncé, proposé ou mis …

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Dati dans l’arène de l’Assemblée pour défendre la réforme de l’audiovisuel public

Enfin l’épreuve du feu pour Rachida Dati. Les députés débattent à partir de lundi de la réforme de l’audiovisuel public, maintes fois repoussée et dont il n’apparaît pas certain à ce stade qu’elle puisse être votée dans le temps imparti.La ministre de la Culture n’a eu de cesse de soutenir l’examen à l’Assemblée nationale de la proposition de loi du sénateur Laurent Lafon (UDI, centre), qui prévoit de créer le 1er janvier 2026 une holding, France Médias, qui chapeauterait France Télévisions, Radio France et l’Ina (Institut national de l’audiovisuel), sous l’autorité d’un président-directeur général.Lors du passage du texte en commission mi-juin, France Médias Monde, branche internationale de l’audiovisuel public français (RFI, France 24), a été exclu du périmètre de la holding, sur proposition du gouvernement. La commission a aussi supprimé tout un pan du texte visant à “préserver la souveraineté audiovisuelle de la France”, avec des dispositions concernant les droits sportifs ou le développement de la radio numérique terrestre.La réforme, si elle aboutissait, serait un des rares trophées dont la ministre pourrait se prévaloir, alors qu’elle ambitionne de ravir la mairie de Paris à la gauche en mars 2026.Le projet de holding est combattu avec force par les syndicats de l’audiovisuel public. Ceux de Radio France ont lancé un mouvement de grève illimitée dès jeudi, le jugeant “extrêmement dangereux”, tant pour l’avenir des salariés que pour l’indépendance de l’information. A France Télévisions et l’Ina, les syndicats appellent à la grève à partir de lundi.”L’audiovisuel public est un enjeu citoyen (…) Il est utile à la démocratie, surtout dans un contexte très facturé avec les ingérences étrangères, les innovations technologiques et les groupes privés qui s’organisent et se structurent. Le statu quo n’est plus possible. Il est urgent de rassembler les forces de l’audiovisuel public”, a de nouveau justifié Mme Dati dans une interview à Challenges lundi.Le Premier ministre François Bayrou a apporté son soutien à la réforme dimanche sur RTL.Les débats commenceront par l’examen d’une motion de rejet déposée par les écologistes. Si elle est repoussée, la ministre devra affronter une véritable guérilla parlementaire, avec en pointe le député socialiste Emmanuel Grégoire, auteur de plus de 250 amendements, sur les 935 déposés.Peut-être un avant-goût des municipales ? Les militants socialistes parisiens choisissent lundi le candidat qui portera leur couleur, et pourraient désigner M. Grégoire, à moins qu’ils lui préfèrent le dauphin d’Anne Hidalgo, Rémi Féraud.- “Sérénité des débats” -Face à cette masse d’amendements, il semble peu probable que les débats puissent aller jusqu’au vote, en tout cas dans le temps pour l’instant prévu pour l’examen: lundi et mardi. Mercredi doit commencer l’examen d’un autre texte, sur l’allongement de la durée maximale du maintien en centre de rétention (CRA).”Malgré l’acharnement de Rachida Dati, le gouvernement n’a pas prévu les créneaux suffisants pour examiner le texte en entier”, se réjouit la députée du groupe écologiste et social Sophie Taillé-Polian.Mais Mme Dati reste “déterminée à ce que (les députés) puissent aller jusqu’au vote”, assure la rapporteure du texte, Virginie Duby-Muller (LR). Les débats reprendront si besoin vendredi, a confirmé Matignon à l’AFP.Dans cette bataille parlementaire, la mobilisation de la coalition gouvernementale est incertaine, un député du socle commun confiant un certain malaise. “J’ai l’impression qu’on accélère pour aller dans le mur”, dit cet élu, qui pointe aussi une gestion du dossier par Mme Dati qui n’a pas contribué à la “sérénité des débats”.En avril, un incident avait opposé en commission la ministre à une fonctionnaire de la chambre basse. Plus récemment, Mme Dati a créé l’émoi en s’en prenant au journaliste Patrick Cohen sur le plateau de C à vous, sur France 5, ou en affirmant sur France Inter que les auditeurs du service public étaient un “club” de “CSP+”, c’est-à-dire appartenant à des catégories socioprofessionnelles plutôt aisées.Le RN lui se montre circonspect: on est “plutôt partisan de s’abstenir sur cette réforme”, a affirmé dimanche sur Europe 1 le vice-président du RN Sébastien Chenu, dont le parti est favorable à une privatisation partielle de l’audiovisuel public.

L’IA devient menteuse et manipulatrice, les chercheurs s’inquiètent

Les derniers modèles d’intelligence artificielle (IA) générative ne se contentent plus de suivre les ordres et vont jusqu’à mentir, manigancer ou menacer pour parvenir à leurs fins, sous le regard inquiet des chercheurs.Menacé d’être débranché, Claude 4, le nouveau-né d’Anthropic, fait du chantage à un ingénieur et menace de révéler une liaison extra-conjugale. L’o1 d’OpenAI essaye lui de se télécharger sur des serveurs extérieurs et nie lorsqu’on le prend la main dans le sac.Pas besoin d’aller fouiller dans la littérature ou le cinéma, l’IA qui se joue de l’homme est désormais une réalité.Pour Simon Goldstein, professeur à l’université de Hong Kong, ces dérapages tiennent de l’émergence récente des modèles dits de “raisonnement”, capables de travailler par étapes plutôt que de produire une réponse instantanée.o1, version initiale du genre pour OpenAI, sorti en décembre, “a été le premier modèle à se comporter ainsi”, explique Marius Hobbhahn, patron d’Apollo Research, qui teste les grands programmes d’IA générative (LLM).Ces programmes tendent aussi parfois à simuler “l’alignement”, c’est-à-dire à donner l’impression qu’ils se plient aux consignes d’un programmeur tout en poursuivant, en fait, d’autres objectifs.Pour l’heure, ces traits se manifestent lorsque les algorithmes sont soumis à des scénarios extrêmes par des humains, mais “la question, c’est de savoir si les modèles de plus en plus puissants auront tendance à être honnêtes ou pas”, estime Michael Chen, de l’organisme d’évaluation METR.”Les utilisateurs poussent tout le temps les modèles aussi”, fait valoir Marius Hobbhahn. “Ce que nous observons est un vrai phénomène. Nous n’inventons rien.”Beaucoup d’internautes évoquent, sur les réseaux sociaux, “un modèle qui leur ment ou invente. Et ce ne sont pas des hallucinations, mais une duplicité stratégique”, insiste le co-fondateur d’Apollo Research.Même si Anthropic et OpenAI font appel à des sociétés extérieures, comme Apollo, pour étudier leurs programmes, “davantage de transparence et un accès élargi” à la communauté scientifique “permettraient de meilleures recherches pour comprendre et prévenir la tromperie”, suggère Michael Chen.Autre handicap, “le monde de la recherche et les organisations indépendantes ont infiniment moins de ressources informatiques que les acteurs de l’IA”, ce qui rend “impossible” l’examen de grands modèles, souligne Mantas Mazeika, du Centre pour la sécurité de l’intelligence artificielle (CAIS).Si l’Union européenne s’est dotée d’une législation, elle concerne surtout l’utilisation des modèles par des humains.Aux Etats-Unis, le gouvernement de Donald Trump ne veut pas entendre parler de régulation et le Congrès pourrait même bientôt interdire aux Etats d’encadrer l’IA.- L’IA en justice? -“Il y a très peu de prise de conscience pour l’instant”, constate Simon Goldstein, qui voit néanmoins le sujet s’imposer dans les mois à venir avec la révolution des agents IA, des interfaces à même de réaliser seules une multitude de tâches.Les ingénieurs sont engagés dans une course derrière l’IA et ses dérives, à l’issue incertaine, dans un contexte de compétition féroce.Anthropic se veut plus vertueux que ses concurrents, “mais il essaye en permanence de sortir un nouveau modèle pour dépasser OpenAI”, selon Simon Goldstein, une cadence qui offre peu de temps pour des vérifications et corrections éventuelles.”En l’état, les capacités (de l’IA) se développent plus rapidement que la compréhension et la sécurité”, reconnaît Marius Hobbhahn, “mais nous sommes toujours en mesure de rattraper notre retard”.Certains pointent dans la direction de l’interprétabilité, une science récente qui consiste à décrypter de l’intérieur le fonctionnement d’un modèle d’IA générative, même si d’autres, notamment le directeur du CAIS, Dan Hendrycks, sont sceptiques.Les combines de l’IA “pourraient gêner son adoption si elles se multiplient, ce qui constitue une forte incitation pour les entreprises (du secteur) à résoudre” ce problème, selon Mantas Mazeika.Simon Goldstein évoque, lui, le recours à la justice pour mettre au pas l’intelligence artificielle, en se tournant vers les sociétés en cas de sortie de route.Mais il va plus loin et propose même de “tenir légalement responsables” les agents IA “en cas d’accident ou de crime”.

L’IA devient menteuse et manipulatrice, les chercheurs s’inquiètent

Les derniers modèles d’intelligence artificielle (IA) générative ne se contentent plus de suivre les ordres et vont jusqu’à mentir, manigancer ou menacer pour parvenir à leurs fins, sous le regard inquiet des chercheurs.Menacé d’être débranché, Claude 4, le nouveau-né d’Anthropic, fait du chantage à un ingénieur et menace de révéler une liaison extra-conjugale. L’o1 d’OpenAI …

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“Questions pour un champion” bientôt cantonné aux week-ends

Une page se tourne à la télé: le jeu de France 3 “Questions pour un champion”, créé en 1988, ne sera plus diffusé quotidiennement en semaine la saison prochaine, mais seulement le week-end.Le groupe public France Télévisions et le producteur de l’émission, Fremantle, ont officialisé ce changement samedi soir. Il avait été dévoilé en fin de matinée par le journaliste médias d’Europe 1 Thomas Isle sur le réseau social X.”Cette décision n’a pas été facile. Elle s’inscrit dans un contexte budgétaire particulièrement contraint, qui nous oblige à repenser nos équilibres de grille”, a indiqué le numéro 2 de France Télévisions, Stéphane Sitbon-Gomez, dans une déclaration transmise à l’AFP.”Mais elle ne remet pas en cause l’attachement profond que nous portons à cette émission”, a-t-il assuré, en soulignant qu’elle allait continuer à “vivre (…) le week-end, là où son audience est la plus forte et la plus fédératrice”.De son côté, le président de Fremantle France, Bruno Fallot, a fait part de sa “surprise” et de sa “tristesse” après la décision du diffuseur.”A l’heure où France Télévisions traverse une crise budgétaire sans précédent, nous comprenons la nécessité de faire des arbitrages financiers”, a-t-il assuré dans un communiqué.”Cependant, en arriver à réduire une émission aussi fédératrice que +Questions pour un champion+ interroge sur les moyens donnés au service public pour remplir sa mission”, a poursuivi le producteur.Il voit dans ce changement “une rupture majeure avec une programmation historique quotidienne, qui rythme les fins d’après-midi des Français et reste régulièrement leader de sa tranche” en audience.- Houellebecq, un fan -Adaptation du jeu britannique “Going for Gold”, “Questions pour un champion” a été créé en France en 1988. Les candidats doivent répondre à des questions de culture générale (souvent relevées) en plusieurs manches et le gagnant revient le lendemain.L’émission a été présentée pendant plus de 27 ans par l’emblématique Julien Lepers, remplacé par Samuel Étienne début 2016.Julien Lepers avait contesté son licenciement en justice, mais les prud’hommes puis la cour d’appel de Paris avaient estimé qu’il n’était pas abusif.Au fil des années, l’émission a marqué la culture populaire hexagonale, en partie grâce à la personnalité fantasque de Julien Lepers. Michel Houellebecq, l’un des écrivains français les plus influents au monde, l’a ainsi citée à plusieurs reprises dans ses romans.”On retire en général de l’émission l’impression que les gens sont heureux, et soi-même on se sent plus heureux et meilleur”, faisait-il dire au narrateur (déprimé) de “Plateforme” (2001).En 2022, France Télévisions avait décidé de ne plus programmer durant la semaine un autre de ses jeux emblématiques, “Des chiffres et des lettres”, créé en 1972. Après deux saisons où il n’était plus diffusé que le weekend, il a définitivement disparu à la rentrée 2024.”Je ne sais pas de quoi sera fait l’avenir de +Questions pour un champion+. Mais si le jeu est menacé, on ne pourra pas utiliser l’argument des audiences”, a déclaré Samuel Étienne samedi sur le réseau social X.Ces derniers jours, l’émission a été regardée par quelque 1,1 million de téléspectateurs, selon Fremantle. “Nous avons la volonté de préserver ce rendez-vous populaire et exigeant, qui fait honneur au service public”, a pour sa part insisté M. Sitbon-Gomez.

“Questions pour un champion” bientôt cantonné aux week-ends

Une page se tourne à la télé: le jeu de France 3 “Questions pour un champion”, créé en 1988, ne sera plus diffusé quotidiennement en semaine la saison prochaine, mais seulement le week-end.Le groupe public France Télévisions et le producteur de l’émission, Fremantle, ont officialisé ce changement samedi soir. Il avait été dévoilé en fin …

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Trump éreinte les médias après les frappes américaines en Iran

Donald Trump malmène de longue date les médias traditionnels, mais il a redoublé d’agressivité en s’en prenant personnellement à des journalistes et en menaçant de poursuivre leurs employeurs pour leur couverture des suites des bombardements américains en Iran.Après ces frappes, Donald Trump a déclaré et répété: les trois sites nucléaires iraniens visés ont été “complètement détruits”.Mais CNN et le New York Times ont fait état d’un rapport préliminaire top secret du renseignement américain avançant que l’action militaire avait retardé le programme nucléaire de Téhéran, mais sans le détruire complètement.Le républicain les a ensuite attaqués avec virulence.”Les journalistes +fake news+ de CNN et du New York Times devraient être renvoyés. Immédiatement!!! Ce sont de mauvaises personnes avec des intentions malveillantes!!!”, a-t-il accusé en lettres capitales jeudi, sur sa plateforme Truth Social.”Natasha Bertrand devrait être RENVOYEE de CNN! Je la regarde depuis trois jours raconter des +fake news+. Elle devrait être IMMEDIATEMENT sanctionnée, et ensuite jetée dehors comme un chien. (…) VIREZ NATASHA!”, a-t-il même frontalement ciblé. C’est cette journaliste qui a fait état du document du renseignement américain.Nombre d’observateurs estiment que ces attaques particulièrement violentes contre les journalistes traduisent la volonté du président américain de mettre les médias – qui connaissent déjà une désaffection de plus en plus profonde du public – sur la défensive et d’étouffer l’examen critique des frappes contre l’Iran, dont le résultat est un enjeu considérable pour Donald Trump.- “De plus en plus laid” -“Pouvoir affirmer que l’intervention a été brève et réussie a un bénéfice politique évident pour Donald Trump afin de resserrer les rangs” autour de lui, avec une base de partisans farouchement opposés à toute intervention militaire, analyse auprès de l’AFP Joshua Tucker, co-directeur d’un centre de recherche à la New York University.Que les médias aient fait état “du rapport préliminaire du renseignement a compliqué le récit privilégié par le président de l’attaque américaine”, complète-t-il.Au cours d’une conférence de presse convoquée jeudi, son ministre de la Défense Pete Hegseth a également mis en cause directement le parterre de journalistes devant lui et critiqué vertement la reprise d’éléments du rapport préliminaire.Donald Trump a même menacé de poursuivre le New York Times et CNN pour leur couverture.Dans une lettre adressée au quotidien new-yorkais, son avocat personnel écrit que le journal a porté atteinte à la réputation du président américain, qualifie ses informations de “fausses, diffamatoires et non patriotiques” et exige qu’il “se rétracte et s’excuse”. Le New York Times a rejeté ces demandes et, comme CNN, pris la défense de ses journalistes et de leur travail.- Défiance de longue date -“Le président Trump et son gouvernement s’en prennent aux messagers d’une manière de plus en plus laide,” a estimé le journaliste politique de CNN Jake Tapper.”Trump tue le messager”, résume auprès de l’AFP Todd Belt, directeur du programme de management politique de l’université George Washington. “Il s’en prend à la presse parce qu’il sait qu’elle est impopulaire.””Si l’opinion publique pense que la salve de frappes n’a pas fonctionné, alors il devra soit attaquer à nouveau, soit négocier en reconnaissant que l’Iran a toujours des composants nucléaires, ce qui pourrait ne pas fonctionner”, poursuit l’universitaire. Or “si le conflit s’éternise, ça compromet le statut de faiseur de paix qu’il revendique.”La rhétorique anti-médias de Donald Trump s’inscrit dans une défiance qu’il nourrit de longue date envers les médias traditionnels d’information. Le milliardaire républicain traite régulièrement les journalistes de “menteurs” et même d'”ennemis du peuple”.Depuis son retour au pouvoir, il a attaqué sur plusieurs fronts les médias qu’il qualifie de “traditionnels”, entre financement fédéral brutalement asséché, procédures judiciaires coûteuses et restrictions d’accès, comme quand l’agence de presse AP n’a pas adopté la dénomination “Golfe d’Amérique” qu’il a substituée à “Golfe du Mexique”.

Trump éreinte les médias après les frappes américaines en Iran

Donald Trump malmène de longue date les médias traditionnels, mais il a redoublé d’agressivité en s’en prenant personnellement à des journalistes et en menaçant de poursuivre leurs employeurs pour leur couverture des suites des bombardements américains en Iran.Après ces frappes, Donald Trump a déclaré et répété: les trois sites nucléaires iraniens visés ont été “complètement …

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À la Fashion Week de Paris, le départ d’Anna Wintour de Vogue US ne surprend pas

Le monde de la mode, réuni à Paris pour la Fashion Week, a été peu surpris par le départ d’Anna Wintour de la direction éditoriale de l’édition américaine de Vogue, saluant son influence sur le secteur et pointant son caractère “très dur”.Surnommée la papesse de la mode et connue pour ses éternelles lunettes de soleil noires dissimulant un regard acéré, elle quitte à 75 ans son poste de rédactrice en chef de Vogue US après 37 ans de règne, mais conserve ses fonctions de directrice des contenus de l’édition internationale de Vogue et du groupe de médias Condé Nast.”Je doute qu’il y ait une grosse révolution. La manière dont Condé Nast est aujourd’hui structurée fait qu’elle a toujours beaucoup de pouvoir”, a réagi auprès de l’AFP Matthieu Morge Zucconi, chef de rubrique mode masculine du journal Le Figaro.Pour Elvire von Bardeleben, responsable de la rubrique mode au quotidien Le Monde, “c’était même plutôt étonnant qu’elle continue d’avoir les mains dans le cambouis du Vogue US, alors qu’elle avait une position aussi surplombante sur tout Condé Nast”.Anna Wintour a fait son entrée en 1988 à la direction américaine de Vogue et a fait de la publication l’une des plus suivies et des plus influentes de la marque. Elle s’est construit au fil des ans une réputation digne du personnage principal et tyrannique du film “Le diable s’habille en Prada”, qu’elle a inspiré.- Icône -“Pas un seul avis ne peut être différent du sien. C’est une manière de gouverner très dure”, a fait valoir la journaliste de mode Sophie Fontanel.”J’ai évidemment un immense respect pour tout ce qu’elle a fait. Mais, en même temps, c’est fini ce monde-là”, a-t-elle ajouté.Dans son premier numéro de Vogue, Anna Wintour avait notamment remis en cause le “coût réel d’un bon look”, ce qui avait secoué l’industrie, avant d’ouvrir la Une du magazine à des célébrités, mêlant ainsi les mondes de la mode et du show-bizz.”Elle a façonné le paysage mondial de la mode bien au-delà des pages d’un magazine, établissant une norme qui continue d’inspirer. Son influence s’étend bien au-delà du premier rang et continuera de le faire”, a estimé pour sa part Simon Longland, directeur des achats mode du grand magasin de luxe londonien Harrods.Un avis tempéré par Morge Zucconi: “Évidemment, c’est une icône pour les gens qui ne connaissent pas la mode et qui ne s’intéressent pas vraiment à la mode”. “C’est l’une des figures reconnues de notre métier, donc elle est forcément assez emblématique. Après, ça représente une vision, pour moi, très américaine de la mode globalisée”, a-t-il insisté.