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L’avenir incertain de la lecture humaine dans le livre audio

Faire lire intégralement un livre en vue de sa version audio coûte cher, trop cher pour certains promoteurs de ce format. Alors ils investissent dans le clonage de voix et les voix de synthèse.Nicolas Sarkozy, par exemple, a enregistré en 2021 plus de 13 heures de ses mémoires de président, “Le Temps des tempêtes”. Barack Obama a fait plus fort avec “Une terre promise” en 2020: 29 heures.D’autres livres sont lus par des comédiens. Denis Podalydès a prêté sa voix à “Martin Eden”, roman de Jack London. La narratrice du prix Goncourt 2024, “Houris” de Kamel Daoud, est incarnée par Lola Naymark, moins connue.Mais des productions de ce genre, assez ou très onéreuses, ont un avenir incertain parmi les livres audio, qui font désormais de plus en plus souvent appel à l’intelligence artificielle (IA). Le Festival du livre de Paris, du 11 au 13 avril, a été l’occasion de deux annonces en ce sens.Librinova, numéro un français de l’auto-édition, a ainsi dit adopter “la technologie de clonage vocal, qui permet d’obtenir une qualité largement supérieure à celle des voix synthétiques, souvent trop robotiques”.Un auteur enregistre la lecture d’une petite partie seulement de son livre et l’IA va extrapoler l’autre partie.- “Il faut de tout” -Spotify, le numéro un mondial du streaming, a lui indiqué qu’il investissait un million d’euros pour “des livres narrés par la voix de synthèse”, autrement dit une machine qui imite, de plus en plus fidèlement, la voix humaine.Et d’expliquer: “Les coûts importants de production et l’adoption encore naissante de l’usage du livre audio ont eu pour conséquences de limiter l’offre et le catalogue existant en français”.Spotify indique clairement à ses utilisateurs quelle voix leur fait la lecture. À eux de savoir s’ils acceptent qu’elle soit artificielle.La plateforme suédoise n’abandonne pas les livres intégralement lus par un humain. “Ils viennent aider les éditeurs en finançant une partie de la production. Pour qu’un marché se développe et soit mature, il faut de tout”, souligne auprès de l’AFP le directeur général de Hugo Publishing, Arthur de Saint-Vincent.Cet éditeur, qui s’est imposé comme le numéro un de la romance en France, a pour sa part annoncé une offensive dans le livre audio, sans IA de son côté. Avec sa maison mère Glénat, il proposera 200 nouveaux titres dans les trois ans à venir.”Nous en sommes à un stade de développement où nous pouvons investir dans une production de qualité. Donc on veut choisir les voix, travailler avec des comédiens et, avec le partenaire que nous avons choisi, le studio Blynd à Lyon, être intransigeants à chaque fois”, avance le patron de Hugo.- Monotonie -Tout le monde n’a toutefois pas la trésorerie pour suivre.En 2021, le numéro un du livre audio dans le monde, Audible, filiale d’Amazon, écrivait sur son site internet français: “Au départ, les livres audio utilisaient la synthèse vocale, c’est-à-dire une voix générée par ordinateur. Aujourd’hui, la voix humaine est privilégiée, car elle permet une plus grande proximité avec le lecteur, plus de chaleur et une meilleure intonation”.Quatre ans plus tard, la recherche “virtual voice” (“voix artificielle”) sur son catalogue anglophone donne “plus de 50.000 résultats”. L’immense majorité des titres sont signés d’auteurs mal ou pas connus.La qualité de cette lecture laisse des appréciations contrastées, tantôt enthousiastes sur les progrès rapides de cette technologie, tantôt sceptiques sur ses limitations.”Je ne pense pas que la narration par IA soit bonne avec les émotions des personnages, hélas”, a par exemple commenté sur X Alisanya, autrice anglophone de romans “fantasy” autoédités sur Amazon.Les voix de synthèse ne bafouillent jamais et commettent de moins en moins d’erreurs dans la prononciation des noms propres. À l’intérieur d’une phrase, elles ont des modulations. Mais sur la longueur elles peuvent devenir monotones: elles ne savent pas (encore) accélérer ou ralentir, monter ou baisser l’intensité, s’agacer, s’étrangler, s’essouffler ni sangloter.

Netflix réjouit Wall Street avec des résultats trimestriels supérieurs aux attentes

Netflix a enregistré une croissance solide au premier trimestre et n’anticipe pas d’impact majeur lié aux guerres commerciales de Donald Trump, des annonces et déclarations qui ont réjoui Wall Street jeudi.Le géant américain du streaming a réalisé 10,54 milliards de dollars de chiffre d’affaires au premier trimestre, en hausse de 12,5% sur un an, dont il a dégagé 2,89 milliards de dollars de bénéfice net, deux résultats supérieurs aux attentes du marché.Son titre prenait près de 3% lors des échanges électroniques après la clôture de la Bourse de New York.”Nous suivons de près la situation économique, notamment la confiance des consommateurs (…) mais nous n’observons rien de significatif pour l’instant”, a indiqué Ted Sarandos, le co-directeur général de la société, lors de la conférence aux analystes.”Historiquement, le fait que le secteur du divertissement, et Netflix en particulier, se soient montrés assez résistants pendant les périodes économiques difficiles nous rassure aussi”, a-t-il ajouté.La guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine et les menaces de droits de douane plus élevés de la part du président américain Donald Trump pèsent sur les entreprises. Certaines marques diminuent leurs budgets publicitaires.”Que les nouvelles taxes soient ou non appliquées, cette situation est destructive pour de nombreuses industries et rendra le divertissement plus coûteux à produire”, a commenté Ross Benes, de Emarkerter.”Mais Netflix est en mesure de résister à la pression mieux que la plupart de ses concurrents, du moins dans un premier temps, en raison de sa faible dépendance aux recettes publicitaires et de ses taux d’annulation des abonnements relativement faibles par rapport à ses pairs”, a ajouté l’analyste.La plateforme table sur plus de 11 milliards de dollars de revenus pour le trimestre en cours, une estimation meilleure que celle du marché.- “Engagement” -A la fois pionnier et leader de l’industrie du streaming, Netflix comptait plus de 300 millions d’abonnés en décembre dernier.Le groupe californien venait alors de gagner près de 19 millions de nouveaux abonnements pendant le quatrième trimestre 2024, des chiffres qui font pâlir la concurrence.Mais, comme il l’avait annoncé, il ne divulgue plus cet indicateur désormais, afin de se concentrer sur les mesures “d’engagement” de l’audience (temps passé à regarder des contenus).Netflix “a supprimé cette mise à jour trimestrielle au moment où les gains liés à la fin du partage des mots de passe entre utilisateurs allaient diminuer et où les perspectives d’augmentation du nombre d’abonnés semblaient s’essouffler”, a noté Ross Benes.Selon l’expert, tout le secteur du streaming se concentre maintenant moins sur les gains de spectateurs, et plus sur les revenus par abonné.”Les consommateurs peuvent s’attendre à de nouvelles augmentations de prix”, a-t-il détaillé.En décembre, la plateforme a augmenté ses prix aux Etats-Unis : la formule “Standard” est passée à 18 dollars au lieu de 15,50 et la formule moins chère avec de la publicité, lancée fin 2022, à 8 dollars par mois au lieu de 7.Netflix espère commencer à tirer des revenus significatifs de cet abonnement cette année. “Nous avons doublé nos recettes publicitaires d’une année sur l’autre en 2024, et nous prévoyons de les doubler à nouveau cette année”, avait indiqué en janvier Greg Peters, co-directeur général du service.Il a évoqué jeudi l’ambition de ses équipes de parvenir au “même niveau de sophistication” dans la distribution des clips publicitaires que dans les recommandations de contenus, c’est-à-dire “trouver la bonne pub pour le bon public et la bonne émission”.Pour convaincre les spectateurs, Netflix va continuer d’investir dans les émissions en direct, notamment dans le sport. “Le direct représente une part relativement faible de nos dépenses et du nombre d’heures visionnées”, a reconnu Ted Sarandos, “mais les retombées sont disproportionnellement positives en termes d’attraction des spectateurs et sans doute de la rétention (des abonnés)”.La plateforme compte aussi sur une nouvelle saison de la série dystopique “Black Mirror”, sortie ce mois-ci, et la très attendue dernière saison de “Stranger Things”, prévue pour plus tard cette année.

Netflix réjouit Wall Street avec des résultats trimestriels supérieurs aux attentes

Netflix a enregistré une croissance solide au premier trimestre et n’anticipe pas d’impact majeur lié aux guerres commerciales de Donald Trump, des annonces et déclarations qui ont réjoui Wall Street jeudi.Le géant américain du streaming a réalisé 10,54 milliards de dollars de chiffre d’affaires au premier trimestre, en hausse de 12,5% sur un an, dont il …

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Pour la justice américaine, Google a monopolisé le marché de la publicité sur internet

Google a été reconnu coupable jeudi d’avoir abusé de sa position dominante sur le marché de la publicité sur internet, une deuxième défaite cuisante pour le géant américain des technologies déjà jugé coupable de pratiques anticoncurrentielles dans la recherche en ligne.Une juge fédérale a conclu que Google avait bien établi un monopole sur la publicité numérique, causant des “dommages importants” à ses clients et empêchant ses rivaux de lui faire concurrence.Les autorités américaines de la concurrence accusaient l’entreprise d’imposer des prix artificiellement élevés et un partage inéquitable des recettes aux sites web, grâce à son contrôle des outils de gestion des publicités et des ventes d’espaces publicitaires (comme les bannières).Selon la magistrate, les acquisitions de sociétés spécialisées dans les technologies publicitaires telles que DoubleClick n’étaient pas illégales, mais la façon dont Google les a ensuite utilisées constitue une infraction au droit de la concurrence.Google a fait part de son intention de faire appel, et l’affaire pourrait monter jusqu’à la Cour suprême.”Le tribunal a estimé que nos outils et nos acquisitions, comme DoubleClick, ne nuisent pas à la concurrence”, a souligné Lee-Anne Mulholland, vice-présidente de Google, dans une déclaration transmise à l’AFP.  “Nous avons remporté la moitié de cette affaire et nous allons faire appel concernant l’autre moitié”.”L’ampleur des retombées dépendra des recours juridiques utilisés et le calendrier de mise en Å“uvre s’étalera probablement sur des années si Google perd ses appels anticipés”, a commenté pour l’AFP Evelyn Mitchell-Wolf, analyste principale chez Emarketer.- “Marée antitrust” -“Mais le tableau d’ensemble est clair comme de l’eau de roche : la marée antitrust s’est retournée contre Google et d’autres géants de la publicité numérique.”Le groupe californien a déjà été reconnu coupable en août 2024 d’abus de position dominante sur un autre dossier, celui de la recherche sur internet. Sur les outils publicitaires numériques, le gouvernement de Joe Biden avait porté plainte contre la firme en janvier 2023. Le procès a eu lieu en septembre dernier.”Les plaignants ont prouvé que Google avait sciemment entrepris une série d’actions anticoncurrentielles pour atteindre et conserver un pouvoir de monopole dans le serveur de publications publicitaires et dans les marchés d’échanges de publicités sur internet”, a conclu la juge fédérale Leonie Brinkem.Dans une décision de 115 pages, elle explique comment la société a lié dans ses contrats les outils technologiques et la vente d’espaces publicitaires, empêchant tout rival d’émerger.”Tout le monde, des grands organes de presse aux petits blogueurs indépendants, a subi un préjudice financier à cause du comportement de Google”, a réagi jeudi Letitia James, la procureure générale de New York, dans un communiqué qui salue une “grande victoire”.Les méthodes de Google “rendent plus difficile d’offrir un contenu en ligne gratuit et de haute qualité pour tout le monde”, a-t-elle insisté.- “Remèdes” -Pendant le procès, la défense avait fustigé une version selon elle dépassée d’internet, ignorant le contexte actuel, où les publicités sont aussi placées dans les résultats de recherche, les applications mobiles et les réseaux sociaux.La juge a donné sept jours aux parties pour lui remettre un calendrier pour la suite de la procédure, afin de déterminer les “remèdes” à cette situation. Elle prononcera ensuite la peine. Mais l’issue du dossier pourrait au final être déterminée par la nouvelle administration.Le président Donald Trump avait en effet laissé entendre en octobre qu’il n’était pas favorable au démantèlement de Google, qui pénaliserait les États-Unis sur la scène internationale.Après des années d’enquêtes et de plaintes contre les entreprises technologiques et leurs monopoles, Google est la première entreprise à faire face à d’éventuelles conséquences.Dans l’affaire sur la recherche en ligne, où Google a été jugé coupable l’année dernière, le parquet réclame qu’il se sépare de son navigateur Chrome. Il veut aussi lui interdire de passer des accords avec les fabricants de smartphones pour installer son moteur de recherche par défaut sur leurs appareils.Le procès de Meta (Facebook, Instagram) s’est par ailleurs ouvert lundi à Washington. Le géant des réseaux sociaux est accusé d’avoir acquis Instagram et WhatsApp il y a plus de dix ans afin d’étouffer toute concurrence potentielle à ses services.

Pour la justice américaine, Google a monopolisé le marché de la publicité sur internet

Google a été reconnu coupable jeudi d’avoir abusé de sa position dominante sur le marché de la publicité sur internet, une deuxième défaite cuisante pour le géant américain des technologies déjà jugé coupable de pratiques anticoncurrentielles dans la recherche en ligne.Une juge fédérale a conclu que Google avait bien établi un monopole sur la publicité …

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Le PDG de Nvidia à Pékin alors que la guerre commerciale menace les ventes

Le PDG de Nvidia, leader mondial des puces électroniques pour l’intelligence artificielle, a rencontré jeudi à Pékin des responsables chinois, selon les médias d’État, en pleine guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, et après que le gouvernement américain a limité l’exportation de certaines puces.Jensen Huang a rencontré le vice-premier ministre He Lifeng et lui a dit apprécier “le potentiel de l’économie chinoise”, selon l’agence de presse officielle Xinhua. Le patron de Nvidia a aussi déclaré vouloir “continuer à être très présent sur le marché chinois” et “à jouer un rôle positif dans la promotion de la coopération commerciale entre les États-Unis et la Chine”, selon Xinhua. La Chine “a toujours été un terrain fertile pour les entreprises étrangères qui souhaitent investir et commercer”, a répondu le vice-premier ministre. “Nous invitons davantage d’entreprises américaines telles que Nvidia à s’implanter durablement sur le marché chinois”, a-t-il ajouté, selon Xinhua. Le PDG de Nvidia avait auparavant rencontré le directeur du Conseil chinois pour la promotion du commerce international, Ren Hongbin, à qui il a déclaré que “la Chine est un marché très important” pour sa société, selon la chaîne de télévision publique CCTV. En 2024, Nvidia a réalisé 17 milliards de dollars de ventes en Chine, soit 13% de son chiffre d’affaires mondial.La société, qui est l’une des plus grosses capitalisations boursières mondiales, a indiqué plus tôt cette semaine qu’elle prévoyait une charge exceptionnelle de 5,5 milliards de dollars ce trimestre en raison d’une nouvelle exigence de licence américaine sur les processeurs graphiques avec des largeurs de bande similaires au H20, la principale puce que Nvidia pouvait légalement vendre en Chine. Mercredi, l’action de Nvidia a chuté de presque 7% à Wall Street.Depuis l’entrée en fonction de Donald Trump en janvier, Washington a imposé de nouveaux droits de douane allant jusqu’à 145% sur les importations chinoises. Pékin a riposté en imposant des taxes de 125% sur les produits américains.Sous la présidence de Joe Biden, le prédécesseur de Donald Trump, Washington avait déjà restreint les exportations vers la Chine des puces les plus sophistiquées de Nvidia, conçus pour alimenter les modèles d’IA haut de gamme.

Le PDG de Nvidia à Pékin alors que la guerre commerciale menace les ventes

Le PDG de Nvidia, leader mondial des puces électroniques pour l’intelligence artificielle, a rencontré jeudi à Pékin des responsables chinois, selon les médias d’État, en pleine guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine, et après que le gouvernement américain a limité l’exportation de certaines puces.Jensen Huang a rencontré le vice-premier ministre He Lifeng et …

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A Bourges, un piano piloté par l’intelligence artificielle improvise façon Keith Jarrett

Un piano qui joue seul, capable d’improviser: la revisite dopée à l’intelligence artificielle du célèbre “Köln Concert” de l’as américain du jazz Keith Jarrett a été présentée à Bourges par le pianiste français Edouard Ferlet, qui assure que la technologie stimule “sa créativité”.Pour le 50e anniversaire d’un des albums de jazz les plus célèbres au monde – quatre millions de copies écoulées – Ferlet a accepté la proposition du Printemps de Bourges d’explorer une oeuvre découverte enfant, pour questionner “les liens entre improvisation et apprentissage”.”L’idée de départ était osée et ça n’a pas été évident pour moi, c’était un vrai défi à relever”, raconte le pianiste rencontré mercredi par l’AFP, après son concert.Principal enjeu, “savoir comment se positionner par rapport à l’IA”, l’intelligence artificielle étant la véritable nouveauté du projet, bâti sur “son musicien préféré”, confie-t-il.Son compagnon, le Pianoïd, l’accompagne depuis dix ans: sur scène, il décrit cet instrument d’un nouveau genre comme “totalement insensible aux compliments” mais “très sensible à la musique”.”L’IA peut être un outil très inspirant, c’est ce que je recherchais: me demander de quelle manière cela pouvait inspirer ma créativité ?”, dit Edouard Ferlet.Sur la scène feutrée de l’auditorium de Bourges, le musicien a proposé pendant une heure une performance originale, entrecoupée de parenthèses explicatives pour le public.Plus qu’un hommage à Keith Jarrett, le côté innovant de la création repose surtout sur ce second piano droit, piloté par l’IA et notamment développé par l’Ircam (Institut de recherche et coordination acoustique/musique) et Sony, sur lequel Ferlet s’est appuyé pour improviser.”J’attendais depuis longtemps de faire un concert qui raconte une histoire. Je trouve que cela ouvre l’esprit, je fais ce métier pour que tout le monde réalise qu’on est artiste de notre vie, qu’on peut tous être dans l’inattendu et l’improvisation”, résume-t-il.Son approche de l’IA reste claire: hors de question pour autant que la technologie remplace l’artiste sur scène. “C’est l’humain d’abord et l’idée doit toujours venir de l’humain”, assène le pianiste.- “Boulot de chercheur” -La raison est simple: “Je n’ai pas besoin de savoir jouer comme les autres. Quand j’étais étudiant, j’ai voulu savoir jouer comme Keith Jarrett, Chick Corea, j’ai fait ce que fait la technologie artificielle” en me nourrissant “de leur musique”, détaille Edouard Ferlet.”Mais c’était plus fort que moi, je voulais inventer quelque chose”, car être artiste, c’est “avoir l’impression d’inventer des choses”.Durant les quatre mois de travail qui ont conduit à la création livrée à Bourges, il a le sentiment d’avoir fait son “boulot de chercheur”. “Parfois, c’est sur la technologie, parfois, c’est sur la musique: j’ai gardé cette âme d’enfant d’être curieux tout le temps, dans l’amusement et dans la curiosité”, observe-t-il.Nouvelle alliée pour Edouard Ferlet, l’IA générative est perçue par de nombreux acteurs culturels comme une menace qui bafoue le droit d’auteur et a un besoin urgent d’être règlementée. “Quand j’ai commencé, je me suis aperçu que c’était éthiquement parlant compliqué et je me suis vraiment posé toutes les questions” sur le sujet, précise le musicien. “Je suis vraiment attentif à la défense des droits, de la propriété intellectuelle, et je pense qu’il y a un vrai travail à faire là-dessus.” Selon lui, il faut néanmoins laisser une “liberté” d’usage pour que les artistes puissent “vraiment utiliser l’IA d’une manière créative, sans a priori”. C’est le cas dans la musique électronique avec la compositrice DeLaurentis, qui recourt depuis 2018 à l’intelligence artificielle non générative: elle ne s’applique qu’à sa voix ou son répertoire, pour créer des chÅ“urs ou des sons percussifs.

A Bourges, un piano piloté par l’intelligence artificielle improvise façon Keith Jarrett

Un piano qui joue seul, capable d’improviser: la revisite dopée à l’intelligence artificielle du célèbre “Köln Concert” de l’as américain du jazz Keith Jarrett a été présentée à Bourges par le pianiste français Edouard Ferlet, qui assure que la technologie stimule “sa créativité”.Pour le 50e anniversaire d’un des albums de jazz les plus célèbres au …

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