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En Bulgarie, des Elfes numériques contre la barbarie sur les animaux

Au départ, ces cybermilitants bulgares voulaient contrer la propagande russe. Mais Petko Petkov, seul visage public du collectif, est très fier de leur dernier coup d’éclat: avoir démasqué des tortionnaires d’animaux agissant sur internet.Ils se surnomment l’armée des “Elfes”, en référence aux gentils personnages aux oreilles pointues de la mythologie scandinave, par opposition aux trolls …

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Sortie de la Switch 2: Nintendo rêve d’égaler le succès de l’originale

Le géant du jeu vidéo Nintendo table pour relancer ses ventes sur un début en fanfare de sa Switch 2, commercialisée à partir de jeudi, très attendue par les joueurs en dépit d’un prix jugé onéreux.Comme la Switch originale, c’est une console hybride –jouable aussi bien en déplacement que connectée à un téléviseur– mais disposant d’un écran plus grand, d’une mémoire huit fois supérieure, d’un micro intégré et de manettes amovibles.Nintendo espère égaler le succès fulgurant de la Switch: sortie en mars 2017, elle a été écoulée depuis à plus de 152 millions d’exemplaires, ce qui en fait la troisième console la plus vendue de tous les temps derrière la PlayStation 2 de Sony et la Nintendo DS. Mais après huit ans, les ventes se sont essoufflées, la lassitude s’installant dans l’attente de sa nouvelle version.Le géant nippon anticipait début mai d’écouler 15 millions de Switch 2 d’ici mars 2026 –soit à peu près autant que la Switch durant sa première année de commercialisation–, en s’appuyant sur des pré-commandes colossales (2,2 millions pour le seul Japon courant avril). Pour autant, la Switch 2 “est proposée à un prix relativement élevé” par rapport à la console originale et “même si le lancement suscite une dynamique, il ne sera pas facile de la maintenir sur le long terme”, reconnaissait en mai le président de Nintendo, Shuntaro Furukawa.La Switch 2 est vendue 469,99 euros en Europe (449,99 dollars aux États-Unis), alors que sa devancière avait été lancée à 329,99 euros.Les titres Switch 2 emblématiques, comme “Donkey Kong Bonanza” et “Mario Kart World”, sont également plus chers. En revanche, la plupart des jeux Switch originaux seront jouables sur la Switch 2.-“Super excités”-“Les gens ont été un peu surpris par le prix de +Mario Kart World+, premier jeu à 80 dollars que nous ayons jamais vu”, observe Krysta Yang du podcast Kit & Krysta. Mais si l’entreprise “devra faire des efforts” pour convaincre les joueurs occasionnels de l’intérêt de passer à la nouvelle console, les fans sont eux “super excités”, indique-t-elle à l’AFP.Bien que la nouvelle console ne soit pas radicalement différente, “beaucoup de gens disent: +Voilà ce que je voulais, une Switch plus puissante, rien de sert de toucher à ce qui marche bien”, confie Mme Yang, elle-même ex-employée de Nintendo. De nouvelles fonctionnalités permettant aux utilisateurs de discuter en ligne et de partager temporairement une partie de jeux avec leurs amis pourraient constituer un atout majeur, précise David Gibson, analyste de MST Financial.”C’est un moyen de séduire un public qui s’est habitué à regarder des jeux en +streaming+, en plus de jouer eux-mêmes”, déclare-t-il à l’AFP.”Le prix aurait pu être un frein, mais il semblerait en tout cas que pour les clients qui veulent l’avoir tout de suite, ça n’en est pas un”, observe Charlotte Massicault, directrice des produits multimédia du distributeur français Fnac-Darty.Par rapport à la Switch originale, “c’est moins un produit familial qu’un produit de +gamers+. Et ça prend!”, ajoute-t-elle, misant pour son enseigne sur des ventes records en termes de consoles écoulées au premier jour. “Et les jeux ont déjà un très bon niveau de précommandes, on n’est pas du tout inquiets”, note-t-elle.-Surtaxes douanières-L’enjeu est massif pour Nintendo: bien qu’il se diversifie dans les parcs à thème et films à succès, environ 90% de ses revenus proviennent de l’activité liée à sa console vedette. Il a durement souffert de l’effritement des ventes de la Switch jugée veillissante, lesquelles ont plongé de 22% en 2024-2025.Nintendo avait retardé de deux semaines les précommandes de la Switch 2 aux États-Unis, le temps d’évaluer l’impact de l’offensive douanière du président Donald Trump. Mais depuis, les précommandes ont atteint le niveau maximal sur le marché américain.”Les articles destinés à l’Amérique du Nord sont principalement produits au Vietnam”, avait précisé en mai M. Furukawa. Or, Washington a imposé aux importations venant du Vietnam des surtaxes dites “réciproques” de 46%, actuellement suspendues jusqu’à début juillet.L’incertitude sur les droits de douane pourrait inciter les consommateurs à acheter une Switch 2 plus tôt, par peur d’une hausse des prix ultérieure, juge Mme Yang.

Sortie de la Switch 2: Nintendo rêve d’égaler le succès de l’originale

Le géant du jeu vidéo Nintendo table pour relancer ses ventes sur un début en fanfare de sa Switch 2, commercialisée à partir de jeudi, très attendue par les joueurs en dépit d’un prix jugé onéreux.Comme la Switch originale, c’est une console hybride –jouable aussi bien en déplacement que connectée à un téléviseur– mais disposant …

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Pour pimenter la soirée électorale, la TV sud-coréenne mise sur les visuels déjantés

Avatars de candidats à la présidence débouchant des toilettes, tirant dans un ballon de football, puis ouvrant une canette de soda… il ne peut s’agir que de la soirée électorale en Corée du Sud, où les chaînes redoublent d’inventivité pour muscler le décompte des voix à grand renfort d’animations farfelues.”Harry Potter”, “Squid Game”, un sprint sur un vélo stationnaire… aucune référence n’est trop éloignée de la politique pour la chaîne SBS qui multiplie les animations extravagantes en image de synthèse afin d’attirer les téléspectateurs – et, selon les journalistes aux manettes, de rendre les élections plus accessibles et engageantes.Mardi soir, SBS peut compter sur une équipe de plusieurs dizaines de spécialistes, pour transformer le fastidieux dépouillement de millions de bulletins de vote en un spectacle digne des JO.”La pression est forte”, confie à l’AFP Son Hyoung-an, journaliste de SBS, qui travaille au sein de l’équipe graphique électorale depuis l’annonce du scrutin. “Tout le monde nous demande ce que nous allons faire ensuite, et ils sont impatients de voir ce que nous allons apporter”, ajoute-t-il.Cette tradition a débuté il y a une dizaine d’années, lorsque les chaînes sud-coréennes ont compris qu’elles pouvaient attirer davantage de téléspectateurs le soir des élections en s’appuyant sur la forte culture de la K-pop et des K-dramas, et en s’efforçant ainsi de rendre la politique divertissante.Désormais, la plupart des chaînes sud-coréennes diffusent des séquences animées sophistiquées montrant les visages et les mouvements corporels des candidats – avec leur permission –, en utilisant des acteurs pour créer les mouvements, puis en ajoutant les vrais visages par-dessus.- Election anticipée -Le scrutin de cette année constitue un défi particulier, car il s’agit d’une présidentielle anticipée après la destitution de l’ex-dirigeant Yoon Suk Yeol, à la suite de l’échec de sa déclaration de loi martiale. L’équipe électorale de SBS n’a donc eu que peu de temps pour se préparer. “Nous devons accomplir l’équivalent de cinq mois de travail en quelques semaines”, souffle Son Hyoung-an à l’AFP, ajoutant qu’il avait été difficile de convaincre les candidats, très occupés, de leur consacrer quelques minutes afin de filmer leurs visages pour les animations.Le favori, le chef de l’opposition de gauche Lee Jae-myung, s’est présenté en 2022 et a perdu face à M. Yoon par la plus faible marge de l’histoire du pays. SBS disposait donc déjà d’images de lui.Le défi était de recruter Kim Moon-soo, ancien ministre du Travail et candidat du Parti du pouvoir au peuple (PPP, conservateur), mais son équipe, trop occupée, refusait constamment les demandes de SBS.Finalement, ils ont obtenu trois minutes avec lui devant un fond vert. Il ne restait plus qu’à créer les visuels. L’un des thèmes de cette année est “Squid Game”, avec des visuels montrant MM. Lee et Kim s’affrontant dans des jeux d’enfants traditionnels vus dans la série à succès Netflix.”Même les plus petites idées sont les bienvenues”, déclare à l’AFP Kim Deok-hyun, journaliste de SBS. “Nous recueillons des souvenirs personnels, des moments joyeux – tout ce que l’équipe trouve divertissant – sans filtre ni retenue.”Un membre de l’équipe a eu un cours sur un vélo stationnaire particulièrement réussi et a suggéré que cela pourrait fonctionner pour le soir des élections. Sur l’image, les têtes des deux candidats en selle balancent furieusement, leur part de voix augmentant à chaque coup de pédale. – Battle de rap -SBS est particulièrement connue pour ses graphiques électoraux, mais tous les réseaux sud-coréens en font. Une chaîne rivale est même devenue virale l’année dernière grâce à une battle de rap – un duel de rappeurs – entre candidats.”On peut se demander: peut-on aller aussi loin avec des candidats qui pourraient devenir président?”, s’interroge Kim Deok-hyun. Mais les journalistes à l’origine des animations de SBS affirment que l’objectif est de créer un “flux” pour captiver les téléspectateurs et les maintenir captivés par le processus démocratique.Pendant le vote de mardi, la couverture médiatique est plus restreinte, mais une fois les sondages de sortie des urnes publiés, “nous diffuserons des reportages dynamiques, avec des résumés rapides pour aider les téléspectateurs à suivre l’évolution de la situation, explique-t-il.”Nous voulons que les gens attendent avec impatience notre couverture de la soirée électorale, comme ils attendent un nouveau film, en se disant: +J’ai hâte de voir ce qu’ils vont faire cette fois-ci+.”

Marche silencieuse en Hongrie contre la loi ciblant médias et ONG

Des milliers de Hongrois ont protesté en silence dimanche à Budapest contre un projet de loi permettant à Viktor Orban de sanctionner les médias et les ONG “financés depuis l’étranger”.Le Premier ministre “veut faire taire tous ceux qui n’écrivent pas ce qu’il souhaite”, a déclaré à l’AFP Zsolt Solyom, un ancien soldat de 49 ans. La …

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Marche silencieuse en Hongrie contre la loi ciblant médias et ONG

Des milliers de Hongrois ont protesté en silence dimanche à Budapest contre un projet de loi permettant à Viktor Orban de sanctionner les médias et les ONG “financés depuis l’étranger”.Le Premier ministre “veut faire taire tous ceux qui n’écrivent pas ce qu’il souhaite”, a déclaré à l’AFP Zsolt Solyom, un ancien soldat de 49 ans. La majorité nationaliste au pouvoir dans ce pays d’Europe centrale a déposé mi-mai un texte comparé à la loi russe sur les “agents de l’étranger”. La législation permettra la mise sur liste noire d’organismes “menaçant la souveraineté de la Hongrie en utilisant des fonds étrangers pour influencer la vie publique”.Les médias ou les ONG visés devront obtenir une autorisation pour recevoir des fonds de l’étranger et devront s’acquitter d’une amende en cas d’infraction.Les manifestants portaient en nombre un bâillon lors du rassemblement organisé sur le pont de la Liberté, dans la capitale hongroise, et brandissaient des banderoles appelant au retrait du projet. Après la marche, la lecture à haute voix des noms des 115 députés soutenant le texte a été accompagnée de sifflets et de huées. La semaine dernière, des représentants de plus de 80 médias issus de 22 pays, dont le quotidien français Libération, ont exhorté leurs gouvernements et l’Union européenne (UE) à tout faire pour empêcher cette réforme. Elle a été condamnée par le Conseil de l’Europe et la Commission européenne, qui a appelé la Hongrie à retirer le texte, promettant sinon de “prendre les mesures nécessaires”.L’opposition hongroise estime qu’il s’agit de la dernière tentative de Viktor Orban depuis son retour au pouvoir en 2010 pour museler les critiques.Mais son parti, le Fidesz, estime ce nouveau texte nécessaire pour défendre le pays contre les ingérences.Les députés doivent voter à la mi-juin. L’adoption devrait être une formalité, la majorité gouvernementale dominant le parlement.

Les réseaux sociaux, accélérateurs des troubles alimentaires et obstacles à la guérison

Glorification de contenus axés sur la maigreur et promotion de fausses informations en nutrition: les réseaux sociaux contribuent, chez des jeunes déjà fragilisés, au développement de troubles des conduites alimentaires (TCA) et complexifient leur prise en charge.”On ne traite plus un TCA sans aborder les réseaux sociaux. Ils sont devenus un facteur déclencheur, un accélérateur certain et un obstacle à la guérison”, résume Carole Copti, diététicienne-nutritionniste à Paris. En France, près d’un million de personnes souffrent d’anorexie mentale, de boulimie nerveuse, ou d’hyperphagie boulimique, particulièrement des femmes âgées de 17 à 25 ans.Si les causes des TCA sont multifactorielles (biologiques, psychologiques, sociales), les acteurs du secteur pointent de plus en plus l’impact “dévastateur” des réseaux sociaux dans ces pathologies.”Ce n’est pas la cause mais c’est la goutte d’eau qui peut faire déborder le vase”, explique à l’AFP Nathalie Godart, psychiatre de l’enfant et de l’adolescent à la Fondation Santé des Etudiants de France.A travers la promotion de la maigreur, d’une alimentation ultra-contrôlée, et d’une activité physique acharnée, les réseaux sociaux fragilisent les personnes déjà vulnérables et “amplifient les menaces sur la santé des jeunes”, ajoute-t-elle.A l’exemple de la tendance #skinnytok qui regorge d’injonctions violentes, culpabilisantes et dangereuses, incitant à réduire drastiquement son alimentation.- Laxatifs et vomissements -Pour Charlyne Buigues, infirmière spécialisée dans les TCA, les réseaux sociaux sont “une porte d’entrée” vers ces troubles, qui y sont “banalisés”.Elle dénonce la mise en avant de vidéos de jeunes filles souffrant d’anorexie mentale qui exposent leur corps dénutri, ou d’autres souffrant de boulimie nerveuse et qui affichent leurs “purges”. “La prise de laxatifs ou les vomissements sont présentés comme un moyen tout à fait légitime de perdre du poids, alors que le risque est de faire un arrêt cardiaque”, rappelle Mme Buigues.Au-delà d’engendrer de graves problèmes, notamment cardiaques et de fertilité, les TCA constituent la deuxième cause de mortalité prématurée chez les 15-24 ans, selon l’Assurance maladie.Pour Mme Copti, les réseaux sociaux forment même un “engrenage”. “Les personnes souffrant de TCA ont souvent une faible auto-estime. Mais en exposant leur maigreur causée par l’anorexie sur les réseaux sociaux, elles vont cumuler des abonnés, des vues, des +likes+… et cela va entretenir leurs troubles et prolonger la phase de déni.”D’autant plus que certains contenus vont être monétisés. Charlyne Buigues raconte ainsi qu’une jeune femme qui se filme régulièrement en +live+ sur TikTok en train de vomir “expliquait être rémunérée par la plateforme, ce qui lui permettait de financer ses courses”.-“Je ne fais pas le poids”-Et même lorsque les personnes s’engagent dans un processus de guérison, les réseaux sociaux rendent la prise en charge “plus dure, plus complexe et plus longue”, prévient Carole Copti.En cause: les fausses informations en nutrition qui pullulent sur les plateformes et que les jeunes tiennent pour vraies.”La consultation, c’est un peu devenu mon procès. Je dois sans cesse me justifier et batailler pour leur faire comprendre que non, il n’est pas possible de tenir en ne mangeant que 1.000 calories par jour – la moitié de leurs besoins – ou que non, ce n’est pas normal de sauter des repas”, développe la diététicienne-nutritionniste.”Les patients sont complètement endoctrinés et je ne fais pas le poids, moi, avec ma consultation de 45 minutes par semaine, face à des heures passées quotidiennement sur TikTok”, souffle-t-elle.Dans le même sens, Nathalie Godart alerte sur la prolifération de “pseudo-coaches” qui partagent des conseils “aberrants”, qui pourraient s’apparenter à “de l’exercice illégal de la nutrition”. “La parole de ces influenceurs pèse beaucoup plus que celle des institutionnels. On rame constamment pour passer des messages simples sur l’alimentation”, déplore-t-elle, rappelant qu’une ligne d’écoute Anorexie Boulimie Info est joignable au 09.69.325.900.Très active sur les réseaux sociaux à travers son compte Instagram @aucoeurdestca, Charlyne Buigues passe son temps à signaler des contenus problématiques même si cela “ne sert à rien”.”Les contenus restent en ligne et les comptes ne sont que rarement suspendus, c’est vraiment fatiguant”, confie-t-elle. L’infirmière en arrive ainsi à conseiller à ses patients de supprimer certains réseaux, notamment TikTok. “Ça peut paraître radical mais tant que les jeunes ne seront pas mieux informés, l’application est trop dangereuse”, soutient-elle.

Les réseaux sociaux, accélérateurs des troubles alimentaires et obstacles à la guérison

Glorification de contenus axés sur la maigreur et promotion de fausses informations en nutrition: les réseaux sociaux contribuent, chez des jeunes déjà fragilisés, au développement de troubles des conduites alimentaires (TCA) et complexifient leur prise en charge.”On ne traite plus un TCA sans aborder les réseaux sociaux. Ils sont devenus un facteur déclencheur, un accélérateur …

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Lilia Hassaine (France Inter): avec les écrivains, “j’écoute une langue”

La romancière Lilia Hassaine, renouvelée par France Inter pour une deuxième saison de son émission littéraire Etcetera, dit croire au pouvoir de la voix pour donner envie de lire.Cette émission, qui a pris depuis septembre la case horaire d’une autre qui s’arrêtait, La Librairie francophone, le samedi à 14 heures, a fait progresser d’un quart …

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Lilia Hassaine (France Inter): avec les écrivains, “j’écoute une langue”

La romancière Lilia Hassaine, renouvelée par France Inter pour une deuxième saison de son émission littéraire Etcetera, dit croire au pouvoir de la voix pour donner envie de lire.Cette émission, qui a pris depuis septembre la case horaire d’une autre qui s’arrêtait, La Librairie francophone, le samedi à 14 heures, a fait progresser d’un quart l’audience sur cette tranche, selon la radio publique.R: Non, et on essaie d’y faire attention. Je mets parfois à l’antenne des auteurs connus et moins connus, comme Pierre Assouline et Audrée Wilhelmy. Les gens viennent écouter l’un, et découvrent l’autre. Il y a des écrivains qu’on a entendus quatre fois à la radio, et j’ai envie de dire: allez réécouter si vous les aimez, vous saurez de quoi parle leur livre. Donc mon idée, quand ils sont déjà connus, est de poser peu de questions. J’aime bien leur faire lire des extraits, qu’ils choisissent. Et souvent, quand j’écoute une langue, que c’est beau, que ça me parle, que c’est intéressant, j’ai plus envie de lire un écrivain qu’après 20 minutes d’interview.R: Le fait de rencontrer les auteurs, d’aborder certaines thématiques avec eux, notamment la question des écrans, parce qu’ils sont très angoissés par ça, aide beaucoup justement. J’ai constaté que mon roman, que je prenais pour un livre de boomers, les faisait parler. Les filles voient les mecs regarder des vidéos masculinistes, elles ont peur pour leur poids quand elles voient les influenceuses… Et elles découvrent que dans un livre il y a plus de nuances que sur Instagram. Je suis un peu critique là-dessus, ce qui a permis des débats en classe. Le cours magistral, aujourd’hui, ils ne peuvent plus supporter. Et tout roman offre un espace au débat, parce qu’il est sujet à interprétation.R: Difficile de répondre à cette question, parce qu’on n’est pas forcément là pour satisfaire. J’ai l’impression qu’au contraire, en n’essayant pas de séduire les lecteurs, on a plus de chances d’y arriver. En essayant de faire ce qui nous ressemble. Chacun de mes romans correspond à des émotions que j’ai ressenties à une période de ma vie. Une angoisse liée à l’époque, dans “Panorama”. Cela peut faire écho à celle d’autres personnes.R: Ce sont des livres que j’ai lus assez facilement. Je me souviens d'”Une année studieuse”, d’Anne Wiazemsky, qui raconte sa rencontre avec Jean-Luc Godard. C’est un récit que je n’ai pas lâché. C’était l’été, j’avais besoin de me détendre, et cet univers du cinéma des années 60 m’a fait rêver. J’ai mis aussi “L’Adversaire”, d’Emmanuel Carrère, livre que je recommande à des amis qui me disent qu’ils ne lisent pas beaucoup. Peut-être qu’après, ils vont lire tout Emmanuel Carrère. Les livres sont des déclencheurs.