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Robert Badinter, artisan de l’abolition de la peine de mort, est entré au Panthéon

Robert Badinter est entré jeudi au Panthéon, le temple de l’universalisme républicain, “avec les Lumières” et “les principes de l’Etat de droit”, lors d’une cérémonie solennelle en hommage à l’artisan de l’abolition de la peine de mort.Emmanuel Macron a promis dans son discours de continuer à “porter” son combat “jusqu’à l’abolition universelle”. “Pour Robert Badinter, chaque jour devant nous doit être un 9 octobre”, date de la loi de 1981 portant l’abolition de la peine de mort, a dit le chef de l’Etat sous la nef du Panthéon.Peu avant, le cénotaphe, cercueil au nom de l’ancien avocat et garde des Sceaux décédé en février 2024 à l’âge de 95 ans, était entré dans l’ancienne église du centre de Paris, devenue monument funéraire portant sur son fronton la devise “Aux grands hommes, la patrie reconnaissante”.Sous les applaudissements du public venu nombreux, les mots du discours du ministre de la Justice de François Mitterrand ont résonné, quand il demanda à la tribune de l’Assemblée nationale le 17 septembre 1981, et obtint “l’abolition de la peine de mort en France”, conformément à un engagement du président socialiste à rebours de l’opinion de l’époque.”Demain, grâce à vous, la justice française ne sera plus une justice qui tue”, lançait l’homme de droit devenu homme politique aux députés dans un débat passionné.Parmi les temps forts, Julien Clerc a interprété sa chanson “L’assassin assassiné” consacrée en 1980 à la lutte pour l’abolition du châtiment suprême.Le comédien Guillaume Gallienne a lu un texte de Victor Hugo, précurseur dans ce même combat. Ce texte, comme d’autres, a été choisi par la veuve de l’avocat qui sauva plusieurs hommes de la guillotine, la philosophe Élisabeth Badinter, également applaudie à son arrivée sur place.”Robert Badinter entre au Panthéon avec les Lumières et l’esprit de 1789″, “avec les principes de l’Etat de droit”, a déclaré Emmanuel Macron dans son discours.”Il entre au Panthéon et nous entendons sa voix qui plaide ses grands combats essentiels et inachevés: l’abolition universelle de la peine de mort, la lutte contre le poison antisémite et ses prêcheurs de haine, la lutte pour la défense de l’Etat de droit”, a ajouté le chef de l’Etat.Il a rappelé que Robert Badinter était “né dans les années vingt ravagées par la haine des Juifs” et “s’est éteint dans nos années vingt où à nouveau la haine des Juifs tue”. “N’éteignons jamais cette colère face à l’antisémitisme”, a martelé le président de la République.-“Universalisme républicain”-La journée a été ternie par une profanation de la tombe de Robert Badinter dans la matinée à Bagneux, où il est effectivement enterré. Les “tags qui insultent ses engagements contre la peine de mort et pour la dépénalisation de l’homosexualité”, dénoncés par le maire de la ville, ont été rapidement nettoyés.”Honte à ceux qui ont voulu souiller sa mémoire”, avait immédiatement réagi Emmanuel Macron.Prévue de longue date, cette cinquième panthéonisation sous ses mandats sera une parenthèse en pleine crise politique pour le chef de l’Etat, qui doit décider d’ici vendredi soir quoi faire pour sortir le pays de l’impasse.Celui qui fut aussi président du Conseil constitutionnel de 1986 à 1995 repose désormais symboliquement au Panthéon, à travers des objets déposés dans son cénotaphe: sa robe d’avocat, une copie de son discours sur l’abolition de la peine de mort et trois livres dont un de Victor Hugo.Dans le caveau “des révolutionnaires de 1789″, où reposent Condorcet, l’abbé Grégoire et Gaspard Monge depuis le bicentenaire de la Révolution.Emmanuel Macron a déjà fait entrer dans la nécropole républicaine Simone Veil, rescapée d’Auschwitz et auteure de la loi sur l’interruption volontaire de grossesse, l’écrivain chroniqueur de l’horreur des tranchées de la Première Guerre mondiale Maurice Genevoix, la star du music-hall, résistante et militante antiraciste franco-américaine Joséphine Baker, et le résistant communiste d’origine arménienne Missak Manouchian.L’historien et résistant Marc Bloch sera à son tour panthéonisé mi-juin, 82 ans après son exécution par la Gestapo en 1944.Pour l’historien Denis Peschanski, le fil conducteur de ces choix présidentiels est l'”universalisme républicain”. “C’est la France des Lumières, qu’incarnait Robert Badinter à travers son combat abolitionniste mais aussi sa défense acharnée des victimes et sa lutte pour les droits”.

Hungary’s ‘master of the apocalypse’ Krasznahorkai wins literature Nobel

The Nobel Prize for Literature was on Thursday awarded to Laszlo Krasznahorkai considered by many as Hungary’s most important living author, whose works explore themes of postmodern dystopia and melancholy.The Swedish Academy honoured him “for his compelling and visionary oeuvre that, in the midst of apocalyptic terror, reaffirms the power of art”.Speaking to the Nobel …

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Police clash with protesters as thousands rally in Madagascar

Several thousand anti-government demonstrators marched on Thursday through Madagascar’s capital, several of them injured when police cracked down on the latest youth-led protest of the past two weeks.The fresh rally came after the Gen Z movement called for a general strike and rejected President Andry Rajoelina’s attempts to defuse the tensions rocking the Indian Ocean island.The …

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Procès Péchier: syndrome rarissime ou empoisonnement, une double énigme médicale à la barre

Syndrome rarissime, ou intervention malveillante ? La cour d’assises du Doubs, qui juge l’ancien anesthésiste Frédéric Péchier pour 30 empoisonnements, a remonté le temps jeudi pour tenter d’expliquer les arrêts cardiaques de deux patients en 2009 dans une clinique de Besançon.A l’époque des faits, les accidents cardiaques particulièrement surprenants ayant frappé ces deux patients, Eric Gendronneau et Sylvie Gaillard, à 19 jours d’écart en septembre 2009, avaient été imputés à un syndrome de Tako-Tsubo. “Un Tako-Tsubo, c’est le cœur qui crampe”, à cause d’un excès d’adrénaline provoqué par le stress, a expliqué à la barre le directeur d’enquête Olivier Verguet. “C’est un phénomène d’une rareté absolue”, a-t-il insisté.Les deux patients, alors âgés de 49 et 41 ans, survivront. Et c’est bien plus tard, après l’ouverture d’une enquête en 2017 concernant d’autres arrêts cardiaques dans la même clinique Saint-Vincent, que les policiers envisageront l’hypothèse d’un empoisonnement par Frédéric Péchier. L’accusation lui en impute 30 au total, dont 12 mortels, entre 2008 et 2017.Dans le cas de M. Gendronneau, un anesthésique local (un poison potentiel) sera retrouvé dans une poche de perfusion utilisée ce jour-là au bloc opératoire. Mais l’anesthésiste en charge du patient, Martial Jeangirard, a affirmé jeudi devant la cour qu’il ne l’avait pas utilisée pour ce patient.”Il n’y a rien dans ce dossier”, tance l’avocat de la défense, Randall Schwerdorffer. Pour que la thèse de l’empoisonnement tienne, “il aurait fallu que Frédéric Péchier entre dans le bloc” quand le Dr Jeangirard en était sorti, et “qu’il mette cette poche-là, sans que les infirmières le voient”, un scénario invraisemblable selon lui.Après l’arrêt cardiaque, Martial Jeangirard a raconté qu’il avait appelé à l’aide son collègue Frédéric Péchier, alors “au top de la réanimation” et qui “s’était créé un vrai personnage charismatique de sauveur”. Ce dernier “m’a pris dans les bras et m’a dit: +Tu sais mon gars, quand on a un problème comme ça, il faut rentrer chez soi et se reposer. T’inquiète, je m’occuperai de tes patients+”, s’est souvenu le praticien. “Sur le coup j’ai trouvé ça très sympa, maintenant, je trouve ça traitre”, a poursuivi le médecin qui pense désormais l’accusé coupable.Selon l’accusation, l’un des mobiles présumés de Frédéric Péchier pour empoisonner des patients aurait été de nuire à des collègues anesthésistes avec lesquels il avait des différends.Or, avant ces événements de 2009, le Dr Péchier était parti travailler quelques mois dans une autre clinique, ce que le Dr Jeangirard lui avait reproché, a observé le directeur d’enquête. “Je ne comprends pas qu’on fasse la valse entre deux établissements”, a confirmé le témoin.”S’attaquer à un de vos patients, c’était une bonne manière de vous toucher ?”, lui demande son avocat, Me Kevin Louvet. “Oui, là, c’était touché-coulé”, répond l’anesthésiste, très éprouvé par cet évènement.Interrogé par Me Schwerdorffer, Martial Jeangirard concède néanmoins qu'”à l’époque”, il “s’entendait bien avec Péchier”. “J’ai l’impression”, abonde l’avocat, “je ne comprends toujours pas pourquoi il vous en aurait voulu”.”Je ne suis pas dans les méandres de son cerveau”, répond le médecin. “Peut-être qu’il n’y en a pas”, conclut le conseil, suscitant des sourires dans l’assistance.Frédéric Péchier, qui a toujours clamé son innocence, comparait libre, mais risque la réclusion criminelle à perpétuité. Verdict le 19 décembre.

Un homme tué par balle en plein jour à Marseille, deux interpellations

Un homme a été tué par balle jeudi en plein jour dans un quartier populaire du centre de Marseille et deux personnes ont été interpellées quelques heures après le meurtre, a-t-on appris auprès du parquet de Marseille.À ce stade de l’enquête, il n’était pas possible de déterminer ni le motif ni les circonstances de cet homicide qui a eu lieu près d’une salle de sport dans la matinée dans le 3e arrondissement de Marseille.Le parquet de Marseille a annoncé en fin d’après-midi l’interpellation de deux personnes sans donner plus de précision. Il avait indiqué plus tôt avoir ouvert une enquête “des chefs d’assassinat en bande organisée, d’association de malfaiteurs criminels et destruction par moyen dangereux en bande organisée”.À la mi-journée, les forces de l’ordre avaient entièrement bouclé le secteur, les experts de la police scientifique effectuant des prélèvements devant la façade de la salle de sport, sous les regards d’une centaine de badauds.”C’est pas vrai”, a crié une jeune femme en pleurs qui s’est jetée sur les cordons de la police, avant d’être prise en charge par les pompiers.Les marins-pompiers ont été appelés dès 11H08. “Un homme présentant plusieurs impacts de balles a été déclaré décédé par le médecin du SMUR”, ont-ils précisé à l’AFP.Le meurtre “s’est déroulé à proximité d’une salle de sport, il y a eu des impacts de balle sur sa vitrine”, ont ajouté les pompiers, soulignant toutefois qu’il n’y avait pas eu d’autres “dommages collatéraux”.Le lien entre cet homicide et le narcobanditisme n’a pas encore été établi, mais Marseille est régulièrement secouée par des “narchomicides” sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue dans la seconde ville de France.Sur place, dans un quartier très passant, avec beaucoup de commerces et un hypermarché, les riverains affichaient leur accablement, avec des femmes en pleurs rassemblées à l’entrée d’une rue.Prévenu par des amis qui se trouvaient dans la salle de sport, le député LFI Sébastien Delogu, présent sur place, a déclaré à l’AFP qu’il connaissait “personnellement” la victime.”C’est un homme de 38 ans qui laisse quatre enfants derrière lui. Il allait rentrer dans la salle quand il s’est fait tuer”, a-t-il affirmé.”On voit bien que le tout sécuritaire n’amène aucun résultat. Ce qu’il faut et ce que je demande c’est plus de moyens pour la police de proximité, les juges et les magistrats”, a-t-il ditPour Fatima, 51 ans, qui n’a pas souhaité donner son nom car elle habite dans le quartier, ne décolère pas.”Je ne comprends pas comment on peut s’en prendre comme ça à quelqu’un en plein jour. Ils n’ont plus aucune limite”, déplore la quinquagénaire qui était juste sortie faire des courses.

Peine alourdie pour avoir violé Gisèle Pelicot qui referme le chapitre judiciaire

Le procès en appel des viols de Mazan s’est soldé par 10 ans de prison pour l’unique accusé, refermant la page judiciaire d’une affaire qui a touché le monde entier et érigé en symbole féministe Gisèle Pelicot, pour avoir dit aux victimes de ne “jamais avoir honte”.A l’issue d’un délibéré d’un peu moins de trois heures, Husamettin Dogan a été condamné à une peine alourdie d’un an par rapport à sa condamnation en première instance, mais moins lourde que les 12 années requises par l’accusation.L’accusé, qui n’a cessé de clamer qu’il n’avait pas eu “l’intention” de violer Gisèle Pelicot, n’a pas réagi à l’énoncé de la sentence, debout dans le box des accusés.En décembre à Avignon, Dominique Pelicot, chef d’orchestre d’une décennie de viols sur son ex-épouse, avait été condamné à 20 ans de réclusion, la peine maximale, pour avoir livré celle-ci, préalablement droguée et inconsciente, à des inconnus recrutés sur internet.Un affaire totalement hors norme, devenue un symbole mondial des violences faites aux femmes quand Gisèle Pelicot a refusé que le procès se tienne à huis clos, afin que “la honte change de camp”.A l’issue de quatre mois d’un procès retentissant, ses 50 co-accusés avaient été condamnés à des peines allant de trois ans de prison, dont deux avec sursis, à 15 ans. Husamettin Dogan avait finalement été le seul à maintenir jusqu’au bout son appel.Pendant ces quatre jours d’audience devant la cour d’assises du Gard, il y a eu d’un côté les exaspérations nombreuses suscitées dans la salle d’audience par les dénégations de l’accusé et à la sortie les applaudissements à chaque passage de Gisèle Pelicot, la plupart du temps soutenue par un de ses fils. – “Bravo”, “merci” -Ses mots, elle les a réservés à la cour, composée cette fois de neuf jurés populaires et trois magistrats, sortant silencieuse du tribunal après le verdict, sous un tonnerre d’applaudissements, “bravo” et “merci”.”J’ai le sentiment d’être allée au bout de cette épreuve qui a duré cinq ans. Je souhaite ne jamais retourner dans un tribunal de ma vie. Moi, le mal est fait. Il va falloir que je me reconstruise sur cette ruine. Je suis en bonne voie”, avait déclaré mercredi en témoignant cette femme de 72 ans, avec son carré roux devenu un signe de ralliement dans les mouvements féministes du monde entier.”Que les victimes n’aient jamais honte de ce qu’on leur a imposé par la force”, a-t-elle ajouté. Pour autant, elle lance, à destination notamment de la centaine de journalistes accrédités: “Arrêtez de dire que je suis une icône. C’est malgré moi. Je suis une femme ordinaire qui a levé le huis clos”.Pourtant, pour l’avocat général, ce dossier a permis “une prise de conscience collective sur un fonctionnement social archaïque, destructeur, qui fait de l’homme, le mâle, le centre de l’univers”. Et “on ne peut pas en 2025 considérer que parce qu’elle n’a rien dit, elle était d’accord. Car là, on se situe dans un mode de pensée d’un autre âge!”.Dans un réquisitoire puissant, Dominique Sié a souligné l’attitude “désespérante” de l’accusé, qui a de façon constante nié toute intention de violer, lui lançant: “tant que vous refuserez de l’admettre, ce n’est pas seulement une femme, c’est tout un fonctionnement social sordide que vous cautionnez”.Ce procès pouvait difficilement être le procès ordinaire d’un viol. D’abord, et c’est rare, parce qu’il y a dans ce dossier des preuves vidéo accablantes, Dominique Pelicot ayant tout filmé et archivé méticuleusement.- Une douzaine de vidéos -La cour a donc pu voir la douzaine de courtes vidéos de cette soirée du 28 juin 2019, lors de laquelle Husamettin Dogan s’était rendu à Mazan.On y voit l’accusé réaliser plusieurs actes sexuels sur une Gisèle Pelicot en sous-vêtements, portant des sandales et parfois un bandeau sur les yeux, totalement inerte et ronflant parfois fortement. Husamettin Dogan et Dominique Pelicot chuchotent pour éviter de la réveiller. Pourtant, l’accusé, un ex-ouvrier de 44 ans au parcours socioprofessionnel chaotique, a fermement maintenu n’avoir “violé personne”, disant avoir été “sous l’emprise” de Dominique Pelicot.Et la défense ne s’est pas départie de sa ligne, soutenant la thèse que leur client avait cru à un scenario libertin. Et “dans libertin, il y a liberté: tout est envisageable, tout est transgressable”, a plaidé Me Jean-Marc Darrigade.”Qu’il ait pu croire que j’étais consentante, c’est absolument abject”, s’était agacée Gisèle Pelicot face aux tentatives de victimisation de l’accusé. “Assumez votre acte, j’ai honte pour vous !”, avait-elle ajouté.”Ce que nous faisons ici est utile. Ce n’est pas l’objet d’un procès de changer la société, mais ça y contribue”, avait plaidé ensuite l’un de ses avocats Me Stéphane Babonneau.Et d’ailleurs, combien de temps va rester la banderole “Gisèle, les femmes te remercient” sur les grilles du palais de justice de Nîmes ?

Cédric Jubillar face aux lourdes accusations de son ex-petite amie

“Je lui ai dit +mais qu’est-ce que tu as fait? Il m’a dit: +Je l’ai étranglée+”: entendue par la cour d’assises du Tarn jeudi, Jennifer, ex-petite amie de Cédric Jubillar, a réaffirmé les confidences faites selon elle par l’accusé au parloir quant au meurtre de sa femme Delphine, ce qu’il continue de démentir catégoriquement. “Sur des échanges téléphoniques, il me disait qu’il avait peur s’il venait à ce procès, +parce que tu vas entendre des choses horribles sur moi+”, a déclaré la jeune femme de 31 ans, auditionnée en visio-conférence depuis le tribunal d’Auch. “Non, j’ai jamais reconnu l’avoir tuée, ça elle invente complètement”, a réfuté Cédric Jubillar après ce témoignage, expliquant les déclarations de Jennifer par de la rancœur: “J’ai beaucoup insisté pour qu’elle ramène du shit au parloir, elle a dû se sentir manipulée, du coup elle se venge.”Jennifer, qui réside dans le Gers, à plus de 100 km de Cagnac-les-Mines, avait contacté l’accusé début 2021, “pour le soutenir”, mais ne l’avait pas rencontré avant son incarcération pour le meurtre de l’infirmière, dont le corps n’a jamais été retrouvé.Dernier témoin de ce procès, elle a expliqué que le peintre-plaquiste de 38 ans avait, au cours de plusieurs parloirs après sa première visite en novembre 2024, mimé un étranglement sur lui puis sur elle.”Il me dit +je l’ai étranglée+, comme une clé de coude, (…) je lui pose des questions, lui demande +Mais elle est où Delphine?+, il me dit à 15 km ou 15 minutes de Cagnac, c’est moi qui ne sais plus, je reste choquée”, détaille-t-elle.- “Malsaine” -“Une fois, il m’a dit que si jamais je le trompais, j’allais finir à côté de Delphine, et il réitère ses propos en disant que si je le trompe je sais ce qui va m’arriver”, a-t-elle poursuivi.Interrogé par Laurent de Caunes, avocat de parties civiles, pour savoir s’il trouve son ex-petite amie “diabolique”, l’accusé assure: “J’irais pas jusqu’à dire diabolique, mais malsaine”.Lorsque la défense prend la parole pour comprendre pourquoi elle a renoué avec Cédric Jubillar après avoir d’abord mis un terme à leur relation, Jennifer ne se dit “plus disposée à répondre (aux) questions, je n’ai pas envie”.Ce témoignage accusateur fait suite à celui de sa précédente compagne, Séverine, entendue jeudi matin, qui a affirmé avoir “eu des fois des doutes parce qu’il ne cherchait pas trop sa femme non plus, mais je me suis toujours dit que c’était pas lui qui avait fait du mal à Delphine”.Séverine, 48 ans, a rencontré l’accusé en avril 2021, lors d’une battue destinée à retrouver d’éventuels indices concernant l’infirmière disparue quatre mois plus tôt.Questionnée sur les révélations que Cédric Jubillar lui aurait faites, Séverine a confirmé qu’il lui avait affirmé avoir enterré le corps “près d’une ferme qui a brûlé”: “Il le disait en rigolant”.- “Blagues” -Interrogé jeudi, Cédric Jubillar a qualifié de “blagues” ces propos et a continué à clamer son innocence. Au long d’une longue audition souvent confuse, elle a également été interrogée sur ses échanges avec Marco, un ex-codétenu de Cédric Jubillar, qui a témoigné mercredi, affirmant avoir également recueilli ses confidences à propos du meurtre de sa femme.Selon Marco, Cédric Jubillar lui aurait demandé d’incriminer l’amant de son épouse pour faire réorienter l’enquête vers lui, alors que Séverine était chargée de lui fournir les noms et photos de cet amant résidant à Montauban et de sa compagne.Séverine a confirmé avoir rencontré Marco et lui avoir fourni des informations, ce qui lui avait valu d’être placée en garde à vue pour recel de cadavre avant d’être relâchée, mais a cherché à relativiser l’importance de son témoignage: “Il me disait qu’il avait braqué le cousin de Pablo Escobar…”. Avant d’accuser l’ex-prisonnier: “Pour moi, c’est un indic”. Poussée à raconter son quotidien avec Cédric Jubillar à l’époque où il était en liberté, Séverine a dépeint un homme capable de “mentir en vous regardant droit dans les yeux”, parfois capable de violence avec son fils Louis.”Il n’avait pas le comportement de quelqu’un qui avait perdu sa femme”, a-t-elle souligné.L’accusé sera interrogé en longueur vendredi.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Au Congrès mondial de l’UICN, une “nouvelle liste rouge” d’animaux menacés

L’organisation internationale de protection de la nature, l’UICN, a ouvert jeudi à Abou Dhabi son congrès mondial, qui dévoile une “liste rouge” actualisée des espèces menacées.Cette liste des espèces végétales et animales à “risque d’extinction” les classe sur une échelle de sept degrés, depuis “préoccupation mineure” jusqu’à “éteinte”.Actuellement, “sur les 169.420 espèces étudiées, 47.187 sont classées menacées”, soit plus d’un quart, indique l’UICN. Les coraux (dont 44% des espèces sont menacées) et les amphibiens (41%) suscitent le plus d’inquiétude.Des chiffres actualisés et le nom des espèces pour lesquelles la situation s’aggrave doivent être divulgués à Abou Dhabi, où des centaines de congressistes ont afflué jeudi.Les Emirats arabes unis, après Marseille en 2021, accueillent ce congrès de l’Union internationale pour la conservation de la nature, organisé tous les quatre ans.Se félicitant de “discussions qui sont tout à fait vitales pour notre environnement”, la ministre de l’Environnement des Emirats, Amna bent Abdallah Al-Dahak, a appelé à traduire les débats “en engagements, en actions et en plans d’action”.”C’est une plateforme où les conversations peuvent converger”, a-t-elle déclaré à l’AFP.- Urgence -Le constat est chaque fois inquiétant pour la biodiversité sur la planète. De plus en plus d’animaux souffrent de l’artificialisation des milieux naturels, du changement climatique et de la pollution de l’eau, de l’air et des sols, tous induits par l’expansion incontrôlée des activités humaines.D’après l’agence onusienne pour la biodiversité, l’IPBES, ces 30 à 50 dernières années, les divers indicateurs de la biodiversité ont baissé de 2 à 6% chaque décennie.”Le programme du Congrès reflète l’urgence et l’ambition de notre époque” pour trouver des solutions au problème, affirme la secrétaire générale de l’Agence pour l’environnement d’Abou Dhabi, Shaikha Salem Al Dhaheri.La directrice générale de l’UICN, la Costaricaine Grethel Aguilar, souligne “l’ampleur de l’ambition et la possibilité réelle de fournir les solutions dont nous avons besoin pour construire une planète où l’humanité et la nature pourront prospérer ensemble”.Le Congrès de l’UICN vote sur des motions qui, une fois adoptées, deviennent des résolutions. Elles ne sont pas juridiquement contraignantes pour les Etats membres, contrairement aux textes de la COP, la conférence de l’ONU sur le climat, organisée cette année à Belém (Brésil) du 10 au 25 novembre. Les votes ont commencé jeudi, sur des motions ayant au préalable obtenu un consensus diplomatique.Mais elles peuvent “façonner l’agenda international”, indique à l’AFP une source au sein de l’UICN, et par exemple permettre une “accélération” dans des domaines où sont négociés ou envisagés des traités.- “Le plus démocratique” -Le vote le plus suivi concernera deux motions concurrentes au sujet de la “biologie de synthèse”. Cette discipline, prisée notamment de l’industrie pharmaceutique ou de l’agro-industrie, explore les possibilités de modifier ou imiter le vivant, notamment sa génétique, avec tous les risques éthiques que cela comporte.Une motion appelle à un “moratoire” sur ces techniques. Ses rédacteurs, dont l’association française Pollinis, affirment que “le génie génétique appliqué aux espèces sauvages dans les écosystèmes naturels, notamment dans les aires protégées, n’est pas compatible avec les pratiques, les valeurs et les principes de la conservation de la nature”.Une autre motion, dont les rédacteurs estiment que la biologie de synthèse, encadrée, pourrait “compléter” les efforts de conservation, propose une politique de l’UICN qui ne puisse “être interprétée ni comme un soutien ni comme une opposition à la biologie de synthèse”.Les organisateurs attendent 10.000 délégués, ainsi que 5.000 autres congressistes issus de la société civile. C’est nettement plus qu’il y a quatre ans, où la pandémie de Covid-19 perturbait encore les voyages.Le congrès de l’UICN revendique d’être le “rassemblement le plus démocratique de la communauté internationale de la conservation”. Il réunit des États et agences publiques d’un côté, et des organisations non gouvernementales, de défense de l’environnement ou des peuples autochtones de l’autre.