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Pour sortir du noir, le Tadjikistan mise sur l’hydroélectricité malgré des pénuries d’eau

S’éclairant à la lumière d’un téléphone, la famille Mahmoudzoda passe un énième hiver sans électricité au Tadjikistan, où l’eau manque pour alimenter les centrales hydroélectriques. Des pénuries qui risquent de s’aggraver avec le changement climatique durement ressenti en Asie centrale.Mais les autorités espèrent enfin sortir ce pays montagneux du noir en construisant un nouveau barrage, le plus haut du monde.”Les coupures d’électricité commencent dès fin septembre. Nous avons de l’électricité de 5h à 8h puis de 17h à 23h”, raconte le père, Mousslikhiddine Mahmoudzoda, rencontré par l’AFP dans un village au nord-est de la capitale Douchanbé.Comme chaque année, la compagnie nationale d’électricité Barki Tojik limite la consommation durant six mois.Une “mesure inévitable” sur fond de demande exponentielle : la population de désormais dix millions d’habitants a été multipliée par deux depuis l’indépendance en 1991 et une forte croissance économique (environ 8%) après des décennies de marasme.Le rationnement est aussi dû à la baisse du niveau des réservoirs d’eau faisant tourner les turbines des centrales hydroélectriques qui fournissent au Tadjikistan 95% de son électricité. En cause, les “faibles précipitations” alimentant le Vakhch, plus grande rivière du pays.Désormais, “chaque centimètre d’eau compte”, avertit Barki Tojik, exhortant les Tadjiks à payer leurs factures – le salaire moyen est à 180 euros – pour rénover les infrastructures vétustes.Faute d’électricité en continu, la famille Mahmoudzoda utilise un poêle à charbon pour se chauffer, procédé risqué tant les intoxications mortelles au monoxyde de carbone sont courantes.- “Palais de lumière” -Selon les autorités tadjikes, tous ces désagréments appartiendront bientôt au passé, car le pays n’utilise aujourd’hui que 5% de son immense potentiel hydroélectrique, trois fois supérieur à celui de toute l’Asie centrale.Le Tadjikistan mise tout sur Rogoun, la future plus puissante centrale hydroélectrique d’Asie centrale et plus haut barrage au monde (335 mètres), censé produire 3.600 mégawatts, l’équivalent de trois centrales nucléaires.Ce projet colossal, entamé il y a un demi-siècle sous l’URSS en 1976 puis abandonné avec la chute du communisme et la guerre civile tadjike, a été relancé. Le site fonctionne partiellement, mais la date de mise en service à pleine capacité reste inconnue.A Rogoun, d’immenses panneaux montrent le président Emomali Rakhmon, aux commandes du Tadjikistan depuis 32 ans, le regard déterminé sous un casque de chantier dans un photomontage de la construction du barrage. “Rogoun est l’avenir radieux du Tadjikistan”, y lit-on.Quelque 17.000 personnes oeuvrent sur ce chantier situé à une centaine de kilomètres à l’est de Douchanbé, dans les contreforts du Pamir.”Une fois la construction de Rogoun achevée, le Tadjikistan sortira complètement de la crise énergétique”, assure à l’AFP l’ingénieur Zafar Bouriev.Autour de lui, des dizaines d’engins s’affairent sur ce site, véritable ville souterraine, où fourmillent les travailleurs dans les quelque 80 kilomètres de tunnels creusés dans la montagne.”Nous nous trouvons au coeur du futur barrage” dit le spécialiste, peinant à se faire entendre à cause du brouhaha. “D’ici l’été prochain, cet endroit sera submergé, l’eau atteindra 1.100 mètres d’altitude, puis à terme 1.300”, explique-t-il, montrant une marque à flanc de roche.Les qualificatifs hyperboliques utilisés par le régime ne manquent pas pour décrire Rogoun: “palais de lumière”, “fierté du peuple tadjike”, ou encore “construction du siècle”.- Manque d’eau -Selon le directeur technique de la centrale, Mourod Sadoulloev, “Rogoun fournira de l’électricité non seulement au Tadjikistan, mais aussi aux pays d’Asie centrale”, voire à l’Afghanistan, au Pakistan et l’Inde. Un sujet clé dans une région où l’eau est au coeur de nombreuses tensions. Grâce à son immense réservoir, la centrale “rationalisera l’eau disponible dans la région pendant l’été” dit-il à l’AFP, ce qui “renforcera le système énergétique unifié” de la région, pensé sous l’URSS et permettant aux républiques centrasiatiques d’échanger eau et électricité.Les voisins du Tadjikistan s’activent pour relancer un autre projet soviétique, la centrale hydroélectrique de Kambar-Ata au Kirghizstan, à construire avec le Kazakhstan et l’Ouzbékistan.Mais Rogoun est critiqué pour son coût faramineux en constante augmentation — plus de 6 milliards de dollars — et son possible impact environnemental, tandis que les informations sur Kambar-Ata ont été classées secrètes.Si le développement de sources d’énergie renouvelables est salué par les instances internationales, ces projets d’immenses centrales se heurtent à des réalités climatiques.Selon les Nations unies, l’Asie centrale “se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale”: les précipitations se raréfient, les glaciers alimentant les rivières fondent. La Banque mondiale alerte aussi sur l'”importante menace potentielle pesant sur la production d’énergie hydroélectrique du Tadjikistan”.

Retraites: “Pas de réunion vendredi” à Matignon avec les partenaires sociaux, annonce Binet

La N.1 de la CGT, Sophie Binet, a déclaré mercredi matin que la réunion annoncée par François Bayrou avec les partenaires sociaux et initialement prévue vendredi à Matignon pour lancer les concertations sur la réforme des retraites, “n’aurait pas lieu”.”Cette réunion n’aur(a) pas lieu vendredi, et nous n’avons pas de nouvelle date”, a déclaré la syndicaliste sur RTL, qui a appris très tôt mercredi matin l’annulation. “La ministre du Travail m’a appelé vers 08H00 pour me prévenir et me dire qu’on recevrait vendredi un courrier d’invitation”, a précisé auprès de l’AFP un autre leader syndical, qui ne se dit “pas mécontent”.”J’ai été surpris d’apprendre en direct hier qu’il y aurait une réunion et qu’il fallait être disponible 48 heures plus tard”, a-t-il poursuivi.”Où, quand, comment, quel format, quels moyens … ? On ne sait rien !”, taclait un autre responsable.”C’est exclusivement une question d’agenda”, a nuancé la ministre du Travail Catherine Vautrin, interrogée sur BFMTV.”Vendredi matin, le Premier ministre va déjà écrire à l’ensemble des partenaires sociaux pour présenter la méthode et ensuite il réunira les partenaires sociaux”, a confirmé la ministre sans pour autant indiquer de calendrier. “Viendront ceux qui veulent venir”, a-t-elle ajouté, tout en estimant que “l’intérêt c’est que chacun vienne (…) parce que nous parlons de l’avenir du pays”.”On ne peut pas non plus convoquer les personnes en moins de 72 heures”, a estimé la ministre Astrid Panosyan-Bouvet sur France Info, soulignant que “les responsables syndicaux et patronaux de notre pays ont aussi des agendas chargés”.Elle a assuré que cette réunion aurait lieu “très prochainement avec l’ensemble des partenaires sociaux pour fixer précisément les règles du jeu”.Astrid Panosyan-Bouvet a annoncé que “la réunion sera dirigée par un tiers de confiance: un expert, un garant de la négociation quelqu’un qui peut susciter la confiance” et a demandé “aux partenaires sociaux de (lui) proposer quelques noms”.Dans sa déclaration de politique générale mardi, le Premier ministre avait “choisi de remettre ce sujet (des retraites) en chantier avec les partenaires sociaux” et annoncé réunir “dès vendredi” les “représentants de chaque organisation”.L’objectif de cette première rencontre était de proposer aux organisations syndicales et patronales “de travailler autour de la même table, de s’installer dans les mêmes bureaux ensemble pendant trois mois, à dater du rapport de la Cour des comptes” qui doit établir, par une “mission flash”, “l’état actuel et précis du financement du système de retraites”.Sans abroger ou suspendre la très controversée réformée adoptée au forceps en 2023, François Bayrou a promis que la négociation se tiendrait “sans aucun totem et sans aucun tabou, pas même l’âge de la retraite, les fameux 64 ans, à condition qu’elle réponde à l’exigence fixée” dont la maîtrise du déficit.

Private US, Japanese lunar landers launch on single rocket

One rocket, two missions: lunar landers built by US and Japanese companies launched their “rideshare” to the Moon on Wednesday, showcasing the private sector’s growing role in space exploration.On board the SpaceX Falcon 9 rocket that took off from the Kennedy Space Center in Florida were Firefly Aerospace’s Blue Ghost and ispace’s Resilience from Japan, …

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Pas de répit dans les incendies à Los Angeles, où le vent souffle

Los Angeles ne connaît pas de répit: des vents chauds et puissants continuent de souffler dans la nuit de mardi à mercredi et d’attiser plus encore les flammes qui défigurent la deuxième ville des Etats-Unis depuis une semaine et ont fait au moins 25 morts.Les services de météo américains (NWS) ont mis en garde contre des rafales pouvant atteindre les 110 km/h entre 03H00 du matin (11H00 GMT) et 15H00 (23h00 GMT) mercredi.Des parties du comté de Los Angeles et de celui — voisin — de Ventura ont été placées en statut de “situation particulièrement dangereuse”.Le taux d’humidité, très faible, et la végétation, très sèche, peuvent conduire à une “expansion ultrarapide du feu” dans certaines zones, mettent en garde les météorologues, qui ont aussi placé une grande partie du sud de la Californie en alerte rouge.Les dégâts sont immenses: plus de 12.000 habitations, bâtiments et véhicules ont été détruits ou endommagés, et des quartiers entiers rasés. Quelque 88.000 personnes sont toujours déplacées et au moins 25 décédées, selon un nouveau bilan.Refusant de quitter le complexe d’appartements qu’il gère à Pacific Palisades, Jeff Ridgway a expliqué à l’AFP l’avoir préservé des flammes en puisant des seaux d’eau dans la piscine pour éteindre un eucalyptus dangereusement proche.”C’était la guerre”, a raconté ce sexagénaire. “Mais j’étais têtu, je me suis battu”.Fred Busche, un autre habitant, a eu moins de chance. “Ma maison a brûlé, je le sais. J’ai vu des photos: il ne reste que la cheminée. Mais j’ai besoin de le voir de mes propres yeux pour y croire”, a-t-il confié à l’AFP.- “Tout va bien se passer” -Les deux principaux incendies ont parcouru 9.700 hectares dans le quartier huppé de Pacific Palisades, et plus de 5.700 dans la ville d’Altadena, juste au nord de Los Angeles.Une enquête visant à déterminer les causes des incendies a été lancée mardi par les autorités fédérales, qui ont toutefois averti que cela prendrait du temps. “Nous savons que vous voulez des réponses, (vous) le méritez. L’ATF vous donnera (des) réponses une fois l’enquête terminée et approfondie”, a déclaré Jose Medina, représentant cette agence en charge notamment des explosifs et des armes.Depuis des jours, des équipes accompagnées de chiens recherchent des victimes dans les ruines. Lundi, 1.800 habitations ont été inspectées, selon le shérif du comté de Los Angeles, Robert Luna. “La bonne nouvelle c’est que n’avons trouvé aucun corps”, a-t-il indiqué. Ces incendies, parmi les pires de l’histoire de la Californie, pourraient être les plus coûteux jamais connus: entre 250 et 275 milliards de dollars selon les estimations provisoires de la société privée AccuWeather. Des centaines de milliers d’enfants ont repris l’école lundi, mais les établissements scolaires situés dans les zones évacuées restent fermés.Au total, des milliers de pompiers sont à pied d’oeuvre. Des renforts humains et matériels, dont des dizaines de camions citernes, ont été acheminés.Ils ont été mobilisés notamment sur un nouveau foyer qui s’est déclenché tard lundi, à Oxnard, à 80 km de Los Angeles.- “Poussière fine” -Après des problèmes pour combattre les flammes dans le secteur de Pacific Palisades en raison de bouches d’incendie à sec ou avec une faible pression, qui ont notamment entraîné des critiques sur la gestion des feux, le chef des pompiers Anthony Marrone a assuré mardi qu’il y avait bien de “l’eau et de la pression” dans le secteur d’Altadena.Cible de ces critiques, venant notamment du prochain président républicain des Etats-Unis Donald Trump, le gouverneur démocrate de Californie Gavin Newsom a demandé “un examen indépendant complet” des services de distribution d’eau de Los Angeles.Il a par ailleurs ordonné mardi aux équipes de déblayage de se tenir prêtes à intervenir, les autorités craignant que des orages hivernaux ne provoquent des coulées de boue.Le services de santé ont par ailleurs alerté sur les risques sanitaires liés aux fumées et aux cendres générées par les brasiers et déplacées par les vents.”Les cendres ne sont pas que de la saleté. C’est de la poussière fine qui peut irriter ou endommager votre système respiratoire et d’autres parties de votre corps”, a prévenu Anish Mahajan, du service de santé publique du comté. Les autorités ont appelé la population à porter un masque.Les vents de Santa Ana, qui ont attisé les flammes à une vitesse folle, sont un classique des automnes et des hivers californiens. Mais ils ont atteint cette fois une intensité inédite depuis 2011, selon les météorologues, avec des rafales soufflant jusqu’à 160 km/h la semaine passée.De quoi propager le feu à la vitesse de l’éclair, d’autant que deux années très pluvieuses avaient fait naître une végétation luxuriante, qui s’est ensuite desséchée au cours de huit mois sans précipitation.Les scientifiques rappellent régulièrement que le changement climatique augmente la fréquence des événements météorologiques extrêmes.