AFP Top News

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Dans le nord de l’Allemagne, le changement climatique chamboule la viticulture

Le feuillage généreux des vignes cache la dizaine de vendangeurs à l’oeuvre sur la colline, en cette chaude matinée de septembre. On dirait le sud, mais on est dans le nord de l’Allemagne, où le changement climatique transforme la viticulture.”Quand j’ai commencé ici, en 1996, nous connaissions des récoltes autour du 1er octobre. Aujourd’hui, nous commençons au 1er septembre”, raconte à l’AFP le vigneron Manfred Lindicke en décrétant la pause pour ses troupes.Aménagé sur un sol sablonneux, son domaine de 7,6 hectares domine la rivière Havel et le village de Werder, à 35 km de Berlin.Soit le 52e parallèle nord, à la même latitude que la Mongolie ou l’Alaska. Ce qui fait de son vin certifié “de qualité”, avec appellation d’origine protégée (AOP), l’un des plus septentrionaux d’Europe.- Renaissance -Attestée au Moyen-Âge dans la région, la culture des vignes y a disparu “à cause des gelées et des difficultés économiques” au milieu du XIXe siècle, retrace Manfred Lindicke.Elle renaît après la réunification, portée par la passion de pionniers, aidés par l’augmentation, depuis 1990, de plus d’un degré de la température moyenne entre avril et octobre, selon l’Institut allemand du vin (DWI).Depuis 2016 et l’assouplissement des règles européennes, la plantation de vignes a été autorisée sur plus de 200 hectares de terres dans le nord de l’Allemagne. Une vingtaine d’exploitations a ainsi essaimé en Basse-Saxe (nord-ouest), région bordée par la mer du Nord.”Nous avons maintenant des températures adaptées”, dit Jan Brinkmann, président de l’association viticole de ce Land.Plus de fraîcheur et d’eau que dans le sud: sur 1,5 hectare, ce jeune agriculteur a donc remplacé ses céréales par trois cépages pour avoir “quelque chose de moins vulnérable”.”Cela prend bien sûr du temps” pour que son vin de table devienne un produit de qualité, admet-il.Léger et fruité, le pinotin de Werder est déjà convaincant. “Nous avons plus de soleil et le vin s’améliore sans cesse. Surtout le rouge”, se réjouit Peter Weymann en coupant des grappes chez les Lindicke.Chemise blanche tâchée de raisin, ce vendangeur bénévole de 71 ans estime que “les vignerons allemands n’ont plus besoin de se cacher face aux Italiens et Espagnols”.Un enthousiasme que tempère son ami Manfred Lindicke. Il déplore “des vendanges de plus en plus précoces”, “les coups de soleil” qui peuvent endommager certaines variétés et “la sécheresse” qui l’a forcé à aménager un système d’irrigation au goutte à goutte.Mais aussi la grêle, les gelées tardives et des pluies “excessives”.- Revers de la médaille -Si les viticulteurs allemands sont “encore globalement gagnants face au changement climatique”, selon le DWI, l’augmentation de ces phénomènes extrêmes constitue le “revers de la médaille”.Ils doivent aussi faire front face aux maladies: mildiou après des printemps et étés humides, esca durant les étés secs et chauds, “bois noir” transmis par un insecte arrivé d’Europe du sud, mouche du vinaigre…En Basse-Saxe, le changement climatique rend la viticulture “possible”, mais aussi “toujours plus difficile”, résume Jan Brinkmann.Pour parer à ces fléaux, de nouveaux cépages dits “PiWi”, soit “résistants aux champignons”, ont été implantés sur plus de 3% de la surface viticole du pays, et plus de la moitié de celle de Manfred Lindicke.Ces efforts d’adaptation s’ajoutent à un environnement économique difficile notamment depuis le Covid-19 et la baisse de la demande.Résultat: les Allemands préfèrent des vins bon marché de voisins européens. “Si vous obtenez un sauvignon blanc de France pour 2,50 euros” dans un supermarché, “et que vous devez payer 12 ou 15 euros pour le mien, cela n’a pas de sens”, souffle Manfred Lindicke.A 75 ans, le vigneron cherche donc toujours un repreneur.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Sri Lanka: un concours de pêche pour limiter le nombre d’espèces invasives

Un concours de pêche a été organisé samedi par le gouvernement srilankais afin de capturer des espèces invasives de poissons telles que les têtes de serpent (ophiocéphales) ou les piranhas, qui menacent les écosystèmes locaux.Le ministère de la Pêche a lancé une campagne nationale en organisant ce concours dans un réservoir du district central de Kurunegala, où plus de 1.000 pêcheurs ont été invités à capturer uniquement les prédateurs introduits par l’homme et qui menacent les espèces autochtones.”Ce n’est pas facile de les attraper avec un filet, car ils sont très agressifs et leurs dents sont très acérées”, a souligné Kolitha Kamal Jinadasa, un représentant du ministère, en s’adressant à des centaines de pêcheurs lors de la compétition ciblant les têtes de serpent au réservoir de Deduru Oya.”En une journée, nous pouvons retirer un grand nombre de poissons du réservoir, puis nous pouvons contrôler leur population,” a-t-il ajouté.Le représentant a qualifié la journée de succès, bien que seulement 22 têtes de serpents entre deux et quatre kilogrammes aient été capturés lors de la compétitionN.A.V Sandaruwan, un pêcheur amateur de 37 ans, a remporté le premier prix de 200.000 roupies (56 euros) ainsi qu’une canne à pêche et un moulinet.”J’ai failli attraper un autre gros tête de serpent, mais il a réussi à s’échapper”, a-t-il rapporté.Les responsables ont également encouragé les pêcheurs à ramener leurs prises à la maison et à les cuisiner, bien qu’il ne s’agisse pas d’espèces habituellement consommées par les habitants.L’importation, la vente et le transport de quatre espèces — têtes de serpent, poissons-couteaux, garpiques alligators et piranhas — des espèces importées, sont interdits depuis samedi.Les personnes possédant dans leurs aquariums une des ces quatre espèces ont été invitées à les remettre aux autorités qui les confineront dans des aquariums gérés par l’Etat.Kolitha Kamal Jinadasa espère que la campagne aura des retombées positives sur le tourisme.Selon lui, les poissons-serpents, qui peuvent mesurer plus d’un mètre et se multiplient rapidement dans le réservoir de Deduru Oya, menacent les espèces endémiques de plus petite taille.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

L’influenceur Jeremstar en garde à vue après une action anticorrida dans les arènes de Nîmes

L’influenceur Jeremstar, arrêté vendredi soir après avoir fait irruption au milieu des arènes de Nîmes en pleine corrida, brandissant un tissu portant l’inscription “F*CK la CORRIDA”, va rester en garde à vue jusqu’à dimanche, a-t-on appris auprès de la police samedi.La corrida avait été brièvement interrompue à la suite de son intrusion dans l’arène avant que lui et deux autres participants à l’action de protestation ne soient arrêtés.”Je déteste la corrida. Ce n’est pas de l’art mais de la torture animale. Cette tradition ignoble doit être abolie. Je ne comprends pas comment ce spectacle honteux est encore possible en 2025″, s’est justifié l’influenceur, dans un post sur son compte Instagram aux 2,5 millions d’abonnés, accompagné de la vidéo de son action, soutenue et organisée avec Peta France.”Nous avions planifié cette action depuis plusieurs mois avec lui”, a confirmé Anissa Putois, responsable de la communication et des campagnes Peta France, association dédiée à la protection des animaux. Deux autres activistes, ayant agi avec Jeremstar, sont également en garde à vue “pour des faits d’intrusion dans une enceinte sportive troublant le déroulement de la compétition”, a déclaré le parquet de Nîmes dans un communiqué samedi soir.Ils avaient parcouru le couloir circulaire, le Callejon, autour des arènes, vêtus d’un tee-shirt flanqué du mot corrida barré de rouge. Tous trois ont été expulsés des arènes par des agents de sécurité. Sur la vidéo, Jeremstar est traîné au sol jusqu’à la sortie des arènes.”Une équipe de Peta France attend au commissariat la sortie de Jeremstar et des deux activistes. Nous nous opposons à cette garde à vue. Nous ne savons pas s’ils ont eu accès à un avocat”, précise Anissa Putois, interrogée par l’AFP. “Punir ceux qui s’opposent à la violence tout en autorisant, voire en célébrant, la torture d’autres animaux est un manquement honteux à la justice”, estime l’association dans un communiqué. Sur le plan judiciaire, l’influenceur, Jérémy Gisclon de son vrai nom, doit être jugé jeudi en appel à Paris dans un autre dossier, dans lequel il avait été relaxé en première instance en 2023. Un ancien collaborateur l’accuse de travail dissimulé pour des dizaines de vidéos tournées entre 2012 et 2017. 

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

La menace plane à nouveau sur les calèches de Central Park

Objet de virulents débats depuis bientôt vingt ans, les calèches de Central Park sont de nouveau en sursis: le maire de New York s’est prononcé en faveur de leur interdiction mercredi, réjouissant les défenseurs de la cause animale et ulcérant les cochers.L’attraction, dont le prix varie de 150 dollars pour 45 minutes à plusieurs centaines de dollars pour une demande en mariage, reste prisée des touristes. Les New-Yorkais, en revanche, souhaitent son interdiction “depuis très longtemps”, assure à l’AFP Ashley Byrne, de l’ONG de défense des animaux Peta. L’association animaliste à la pointe de ce mouvement, NYCLASS, a été fondée en 2008. Et, en 2022, 71% des électeurs new-yorkais étaient anti-calèches, selon un sondage mené à l’initiative d’autres ONG.Rallié à leur cause, le maire Eric Adams a enjoint, dans une lettre, le conseil municipal à interdire au plus vite cette activité, faute de pouvoir le faire lui-même.L’édile a aussi signé un décret facilitant la reprise des licences des 68 attelages autorisés, soutenant la reconversion des quelque 170 employés du secteur et renforçant les contrôles vétérinaires et en matière de sécurité.- “Danger et cruauté” -L’été 2025 a été décisif, estime Ashley Byrne. Pour elle, “le danger et la cruauté de ce secteur ont été largement exposés au grand jour, entre la mort d’une jument dans la rue et quatre incidents dont nous avons connaissance de chevaux qui ont pris peur et se sont mis à galoper”.Qui plus est, l’organisme chargé de la gestion de Central Park s’est pour la première fois prononcé contre les calèches, sur d’autres critères toutefois que celui du bien-être animal.”La fréquentation du parc atteignant des niveaux record (plus de 42 millions de visiteurs annuels, NDLR), nous sommes convaincus que l’interdiction (…) est désormais une question de santé publique et de sécurité pour les visiteurs”, a écrit sa dirigeante, Elizabeth W. Smith, dans une lettre aux élus de la ville.L’un des moyens d’y parvenir serait que le conseil municipal vote un texte porté depuis 2022 par un représentant du Queens, Robert Holden, qui programme l’arrêt des calèches au 1er juin 2026. Un processus qui semblait jusque-là à l’arrêt. Mercredi, M. Holden a “applaudi” la prise de position du maire, NYCLASS l’a “remercié” et l’organisme de gestion de Central Park s’est dit “reconnaissant”. – “Tradition séculaire” -Au contraire, le syndicat représentant la profession – qualifiée de “tradition” remontant à la création du parc au XIXe siècle – estime qu’Eric Adams a “trahi la classe ouvrière new-yorkaise” dans l’intérêt de “promoteurs immobiliers qui cherchent depuis longtemps à libérer les écuries de l’ouest de Manhattan pour y construire des gratte-ciels”.”Tout ce qui concerne le bien-être animal a été étudié et clarifié en 2014-2015″, renchérit la cochère Christina Hansen, qui assure que ce travail est “bénéfique” pour les quelque 200 chevaux concernés, “soumis à une réglementation très stricte”. Quant à la sécurité, celle-ci blâme plutôt les vélos et trottinettes électriques.Qui des anti ou des pro-calèches remportera cette manche ? Ces derniers ont eu l’avantage jusque-là.Dès 2007, un conseiller municipal démocrate proposait de bannir une tradition jugée “cruelle pour les animaux”. Sans succès, faute d’avoir le soutien du maire d’alors, Michael Bloomberg.Son successeur Bill de Blasio avait, au contraire, fait d’une interdiction son cheval de bataille. Il n’était finalement parvenu qu’à réglementer le secteur.Pour Eric Adams, en tout cas, le temps est compté : les élections municipales auront lieu le 4 novembre et ses chances d’être réélu sont très minces, selon les sondages, la mégalopole préférant largement le candidat issu de la primaire démocrate Zohran Mamdani.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Qu’est-ce que le traité pour protéger la haute mer ?

Le traité de protection de la haute mer, désormais ratifié et qui entrera en vigueur en janvier, donnera des moyens d’action pour la conservation et la gestion durable de la biodiversité marine dans l’immense partie des océans qui n’appartient à personne.Le traité a été adopté par les Etats membres de l’ONU en juin 2023. Il a désormais recueilli 143 signatures et a été ratifié par 60 pays ainsi que par l’Union européenne, selon le service des traités de l’ONU. Ce qui permettra son entrée en vigueur dans 120 jours.- Haute mer et fonds marinsL’objectif principal est la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine, “dans l’immédiat et à long terme”, dans les zones ne relevant pas d’une juridiction nationale, soit près de la moitié de la planète.Le texte s’appliquera à la haute mer, c’est-à-dire la partie des océans au-delà des zones économiques exclusives (ZEE) des Etats, qui s’étendent à maximum 200 milles nautiques (370 km) des côtes. Il s’appliquera aussi aux fonds marins des eaux internationales et à leur sous-sol, appelés “la Zone”.- Océan morceléMais la future Conférence des parties (COP, organe de décision) devra composer, pour faire appliquer ses décisions, avec d’autres organisations mondiales et régionales qui ont autorité aujourd’hui sur des morceaux de l’océan.En particulier les organisations régionales de pêche et l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM) qui délivre pour l’instant des contrats d’exploration minière et négocie un “code minier”.La question de la compétence de la future COP sur les fonds marins est encore compliquée par la récente décision unilatérale de Donald Trump d’accélérer la délivrance par Washington de permis d’extraction minière sous-marine dans les eaux internationales. Les Etats-Unis ne sont pas membres de l’AIFM.- Aires marines protégéesOutil emblématique du futur traité: les aires marines protégées, qui aujourd’hui existent principalement dans les eaux territoriales.Sur la base de la science, la COP, sur proposition d’un ou plusieurs Etats, pourra créer ces sanctuaires dans des zones à caractère unique, particulièrement fragiles ou importantes pour des espèces en danger.Comme dans d’autres COP, notamment celles sur le climat, les décisions seront prises en général par consensus. Mais la décision pourra être prise à la majorité des trois quarts en cas de blocage.Le traité ne détaille pas comment assurer concrètement la mise en œuvre de mesures de protection dans ces vastes étendues éloignées des terres, une tâche qui reviendra à la COP.Chaque Etat est responsable des activités sur lesquelles il a de toute façon juridiction même en haute mer, par exemple sur un navire battant pavillon de son pays.- Ressources génétiques marinesChaque Etat, maritime ou non, et toute entité sous sa juridiction, pourra organiser en haute mer des collectes de végétaux, animaux ou microbes, dont le matériel génétique pourra ensuite être utilisé, y compris commercialement, par exemple par des entreprises pharmaceutiques qui espèrent découvrir des molécules miraculeuses.Pour que les pays en développement ne soient pas privés de leur part d’un gâteau qui n’appartient à personne, le traité pose le principe d’un partage “juste et équitable des avantages” liés aux ressources génétiques marines.Le texte prévoit un partage des ressources scientifiques (échantillons, données génétiques sur une “plateforme en libre accès”, transferts de technologies…) ainsi que des éventuels revenus.- Etudes d’impactAvant d’autoriser une activité en haute mer menée sous leur contrôle, les pays devront étudier ses conséquences potentielles sur le milieu marin, si les impacts envisagés sont “plus que mineurs et transitoires”, et publier régulièrement une évaluation des impacts ensuite. Ce sera à l’Etat concerné de décider si une activité est autorisée, alors que les ONG espéraient que la COP soit maître de cette décision.Hormis l’exclusion des activités militaires, le traité ne liste pas les activités concernées, qui pourraient inclure pêche, transport, exploitation minière sous-marine voire techniques de géoingénierie marine pour atténuer le réchauffement.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Pic de chaleur sur la France, avant des orages violents sur le Sud-Est

Vendredi a été une journée de pic de chaleur sur la France, avec des températures qui ont grimpé jusqu’à 36°C par endroits, un phénomène de plus en plus fréquent en septembre sous l’effet du changement climatique, et qui sera suivi d’orages violents dans le quart sud-est.Météo-France prévoyait un “sursaut de l’été”. Il a concerné presque tout le pays, avec des maximales de 35,2°C à Bordeaux, 32,6°C à Clermont-Ferrand, 30,5°C à Lyon, 30,4°C à Paris ou encore 30,1°C à Rouen, très loin au dessus des normales de saison, selon les données transmises par l’institut météorologique.La température la plus élevée a été atteinte à la station d’Ayros-Arbouix (Hautes-Pyrénées), près de Lourdes, avec 36,9°C. À Saint-Jean-le-Vieux (Pyrénées-Atlantiques), non loin de la frontière espagnole, le mercure a grimpé à 36,5°C.”Les tendances climatiques donnent, sur le long terme, des possibilités de vagues ou de pics de chaleur qui s’étendent dans le temps, en juin et septembre”, a expliqué à l’AFP un prévisionniste de Météo-France, Frédéric Long.”Ces chaleurs restent généralement plus supportables en septembre, avec des nuits plus longues, qui permettent que la température redescende”, a-t-il relevé. En juin, le mois du solstice d’été, les nuits sont en revanche les plus courtes de l’année, et peuvent rester très chaudes.- “Remarquable, pas inédit” -Météo-France parle d’un “pic de chaleur remarquable, mais pas inédit”, comme en témoignent les 32°C à Paris le 18 septembre 1961. À l’époque, les chaleurs suscitaient une tout autre crainte que celle du réchauffement climatique aujourd’hui: les accidents de la route liés à un pic de départs à la campagne. Le week-end s’était soldé par plus de 30 morts, rapportait le quotidien Le Monde.Hormis un autre 18 septembre avec 35°C à Bordeaux, en 1987, Météo-France relève des précédents datant tous du XXIe siècle, en 2003, 2020 et 2023.Le mois de septembre le plus chaud historiquement en France a été enregistré en 2023, avec une température supérieure de 3,6°C à la moyenne des années 1990 à 2010. C’était la première fois qu’une vigilance orange pour risque de canicule avait été déclenchée un jour de septembre, le 7 en l’occurrence. Le mercure avait alors grimpé jusqu’à 35,1° à Paris.Cette fois, il n’y a pas de vigilance de Météo-France, contrairement aux vagues de chaleur intenses des mois de juin et août 2025.- Vendanges “particulièrement tôt” -Le réchauffement des étés bouleverse en particulier, en France, le calendrier de ce mois de vendanges qu’est septembre. Depuis une quarantaine d’années, elles ont lieu de plus en plus tôt, le raisin arrivant à maturité plus rapidement.”Beaucoup de régions nous disent qu’elles auront fini les vendanges avant la fin septembre. C’est particulièrement tôt. La Champagne avait quasiment fini au 5 septembre, c’est très exceptionnel”, a expliqué à l’AFP le président du Comité national interprofessionnel des vins à appellation d’origine, Bernard Farges.Le mois devient par ailleurs de plus en plus désirable pour les touristes, même si le calendrier scolaire ou les habitudes du monde du travail ne permettent qu’à peu d’entre eux d’en profiter.Dans le Baromètre annuel 2025 d’Europ Assistance, auprès de plus de 1.000 personnes interrogées en ligne en février-mars par Ipsos, 37% des sondés en France désignent septembre comme un mois idéal pour partir, plus qu’août (35%), juin et juillet (32% chacun).Le consensus des scientifiques fait un lien entre l’activité humaine, en particulier l’émission de gaz à effet de serre, et le réchauffement du climat sur l’ensemble de la planète. Ce dernier rend les vagues de chaleur plus longues et intenses mais aussi précoces ou tardives.La hausse des températures est encore plus rapide en France que la moyenne mondiale.Le pic de chaleur de vendredi sera suivi de météos très contrastées samedi et dimanche. Dimanche, “de forts cumuls de pluie sont attendus par endroits sur la moitié est, avec notamment des orages virulents et parfois peu mobiles entre les régions méditerranéennes et la vallée du Rhône”, a prévenu Météo-France, qui doit affiner ses prévisions samedi.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

La coopération météo internationale, elle aussi chamboulée par Trump

Pertes de budgets, de données et de partage d’informations: les experts mondiaux en satellites météorologiques, réunis en congrès à Lyon, déplorent l’effet délétère pour la recherche sur le changement climatique de la politique de Donald Trump.”Nous risquons de perdre des preuves qui permettront à la prochaine génération de comprendre le changement climatique”, s’alarme le chercheur coréen Sang Seo Park, de l’institut de sciences et technologie d’Ulsan, lors d’un échange avec l’AFP. Depuis l’entrée en fonction du président républicain, certains sites internet gouvernementaux contenant des données sur la météo et le climat ont été supprimés, et ce spécialiste de l’observation de la qualité de l’air est particulièrement scandalisé par la fermeture d’une page dédiée à la surveillance de l’ozone. “Cela signifie la perte de toutes les données historiques. Et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres”, s’indigne le chercheur. “On souffre du manque de communication des Etats-Unis et de la diminution des données” des satellites qui nous sont transmises. Quelque 500 représentants de services météorologiques nationaux, agences spatiales et centres de recherches sont présents depuis lundi à Lyon à l’initiative de l’organisation européenne pour l’exploitation des satellites météorologiques, Eumetsat. Beaucoup partagent la confusion et l’inquiétude de M. Park.L’agence spatiale américaine NASA et l’agence chargée des prévisions météo, de l’analyse du climat et de la conservation des océans NOAA ont récemment annoncé des coupes budgétaires, dont les fonds alloués à un satellite qui mesure les concentrations de gaz à effet de serre.”Le mot climat n’est pas très bienvenu à Washington, aujourd’hui”, regrette Paul Counet, chef de la stratégie et de la communication d’Eumetsat.”Continuer à faire de la prévision météorologique va rester une priorité” aux Etats-Unis, où le gouvernement veut toujours connaître les températures et pluies attendues à court-terme, dit-il.Mais, selon lui, “pour la détection du changement climatique, on voit déjà des impacts” de la politique de Donald Trump, qui veut réduire la taille des agences gouvernementales et sabrer dans les dépenses consacrées à l’environnement.Dans “les équipes américaines, il y a une perte de compétences, une perte de personnel” et “dans les interactions, c’est plus compliqué”, constate-t-il. “On progresse moins rapidement, c’est clair.”- Réécriture -Christophe Maréchal, ingénieur au Centre national d’études spatiales (CNES) en est bien conscient: “si on veut continuer à travailler avec (nos partenaires américains), il faut insister sur les aspects non-climatiques”, le sujet étant devenu “très sensible”.”Tout peut s’arrêter du jour au lendemain”, affirme ce chef de projet français. “On est sur le qui-vive, on sait que les décisions budgétaires arrivent en fin d’année pour les différents projets”, explique-t-il.Pour l’exercice 2026, que le Congrès doit voter avant le 30 septembre, l’administration Trump a proposé de réduire le budget de la NOAA d’environ 25% et de supprimer totalement sa division de recherches.D’ores et déjà, “beaucoup de programmes ont été abandonnés, beaucoup de gens vont être mutés”, confie à l’AFP un chercheur de la NOAA qui a requis l’anonymat de peur de perdre son emploi. “On nous a demandé de supprimer toute référence au changement climatique” de nos demandes de subventions, poursuit-il. “Notre bureau nous a aidés à réécrire tous nos projets pour s’assurer qu’ils aient les meilleures chances possibles d’être financés.”Pour lui “cela a fonctionné” et il a réussi à conserver ses financements, mais ses recherches sont quasiment à l’arrêt, en attendant sa nouvelle équipe de travail après cette restructuration. Paul Counet sent aussi le vent tourner à l’Eumetsat. Pour obtenir des financements européens, il doit développer “de plus en plus un argumentaire sur les applications de sécurité et de défense”. “La guerre en Ukraine nous a appris que pour piloter des drones, il fallait connaître les vents, l’atmosphère…”, explique-t-il. “Aujourd’hui, vous n’envoyez pas un avion bombarder sans une bonne prévision météo.”Le discours a changé en conséquence, dit-il: “il y a dix ans on vendait des satellites météorologiques pour sauver le climat, aujourd’hui on les vend pour sauver l’Ukraine”.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

USA: à peine 20 ans, et déjà en procès contre la politique environnementale de Trump

Ils ont à peine 20 ans et se pincent pour réaliser qu’ils défient en justice le gouvernement fédéral. De jeunes Américains écœurés par la politique environnementale de l’administration Trump attendent désormais d’un tribunal du Montana (nord-ouest des États-Unis) qu’il ordonne l’ouverture d’un procès.Joseph Lee, 19 ans, n’en revient toujours pas d’avoir témoigné devant un tribunal durant deux jours d’audience, mardi et mercredi, aux côtés de 21 autres jeunes, dont des mineurs.”Je vais me réveiller et réaliser : +Wahou! J’ai vraiment fait ça+. J’ai témoigné devant un tribunal contre mon propre gouvernement fédéral, et c’est tellement lourd de sens d’en faire partie”, s’emporte le jeune homme auprès d’un journaliste de l’AFP.Les plaignants veulent faire suspendre trois décrets du président américain Donald Trump qui facilitent la production de pétrole et de gaz et entravent celle d’énergies renouvelables.Ils cherchent également à faire cesser le démantèlement par l’administration de la climatologie scientifique, depuis la suppression d’un rapport national clé sur le climat jusqu’à la fermeture d’un site majeur de surveillance du dioxyde de carbone à Hawaï.L’action n’en est qu’à un stade initial: il s’agit pour eux d’obtenir du juge qu’il adopte une injonction préliminaire ouvrant la voie à un procès. Le gouvernement fédéral, rejoint par 19 États conservateurs et le territoire de Guam, réclame un classement sans suite.Le magistrat, Dana Christensen, est connu pour ses décisions en faveur de l’environnement, mais les observateurs ne sont pas optimistes: même en cas de procès, la procédure risque de finir devant la Cour suprême, dominée par les conservateurs.- “Presque thérapeutique” -Malgré la gravité des enjeux, les plaignants ont été stupéfaits des questions parfois soulevées devant le tribunal, et des réponses apportées par les avocats du gouvernement. Alors que Joseph Lee racontait comment il avait dû être hospitalisé à la suite d’une insolation, l’avocat du ministère de la Justice, Erik Van de Stouwe, lui a demandé s’il avait porté plainte contre son université pour le manque de climatisation dans les dortoirs. “Ce n’est pas une question d’air conditionné”, a répondu M. Lee, persuadé que réduire le sujet “à quelque chose d’aussi trivial” montrait la faiblesse du dossier de la défense et la légèreté des autorités fédérales en matière de politique environnementale. Dans un autre échange étrange, un avocat du gouvernement a demandé à Avery McRae, 20 ans, si l’anxiété qu’elle attribuait au changement climatique pouvait découler du fait d’avoir passé la moitié de sa vie à poursuivre le gouvernement. Et quand Jorja McCormick, 17 ans, a évoqué un incendie traumatisant près de chez elle, l’avocat a rétorqué que “l’élevage de chevaux (contribuait) au réchauffement climatique”.En sortant de la salle d’audience, les plaignants semblaient sans grande illusion mais conservaient une détermination intacte.”Un avenir meilleur est possible”, soutient Joseph Lee. “Si la décision ne nous est pas favorable, nous continuerons à nous battre”.Jorja McCormick, elle, a trouvé dans la procédure elle-même un effet positif. “Être à la barre était vraiment stimulant : raconter mon histoire, la partager avec le monde de cette manière, c’était presque thérapeutique”.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Aux Philippines, la corruption autour des digues “fantômes” fait des vagues

Un “projet fantôme”: lorsque le ministre philippin des Travaux publics, Vince Dizon, s’est rendu début septembre au nord de la capitale, Manille, pour inspecter une digue, il n’y a trouvé qu’un tas de terre déversée à la hâte.Cette digue, comme plus d’une centaine de projets de lutte contre les inondations, est au cœur du plus grand scandale de corruption que les Philippines aient connu depuis des décennies, qui a déjà précipité ces dernières semaines la chute du président du Sénat et plus récemment du président de la chambre basse, Martin Romualdez, un cousin du président Ferdinand Marcos Jr.La polémique a fait la une des journaux, et la question était au centre du discours sur l’état de la nation du président Marcos en juillet, après plusieurs semaines d’inondations meurtrières dans l’archipel.Selon M. Dizon, cette digue à Bulacan est un “projet fantôme” dont les “100 millions de pesos” (environ 1,5 million d’euros) servant aux travaux ont “clairement été volés”.Il a indiqué qu’un ingénieur en chef et deux autres personnes avaient été licenciés à la suite des révélations.D’après Elizabeth Abanilla, une octogénaire résidant à Bulacan, le projet a été déclaré “achevé” il y a plus d’un an lorsque les prestataires ont démarré la construction de la digue.- “Mauvaise qualité” -Dans cette province de l’île de Luçon (nord) ravagée par les inondations et dont le sol s’affaisse lentement en raison de la surexploitation des nappes phréatiques, l’impact des projets inachevés ou inexistants est inévitable.Chaque année, au moins 20 tempêtes ou typhons frappent les Philippines ou s’en approchent. L’archipel est également touché par l’élévation du niveau de la mer.”Nous portons nos enfants jusqu’à l’école lorsque le niveau de l’eau est élevé”, raconte à l’AFP Leo Francisco, un ouvrier du bâtiment et père de deux enfants.Chez lui, même lors “de jours ordinaires sans typhon”, “l’eau nous arrive aux cuisses”, poursuit cet homme de 35 ans. “La digue est incomplète, donc l’eau s’infiltre” et même “dans les sections construites, l’eau passe toujours par en dessous”.Lors d’une rare visite dans le petit village de Frances, toujours dans la province de Bulacan, le président Marcos a déclaré que la digue était manifestement de “mauvaise qualité”.”La digue est inutile” et “pleine de trous”, renchérit Nelia de los Reyes Bernal, une travailleuse dans la santé.Les écoliers de Frances doivent désormais, selon elle, porter des bottes en caoutchouc pour aller en classe en raison de la recrudescence des cas de leptospirose et de pied d’athlète.Et “nous ne pouvons plus utiliser les pièces du rez-de-chaussée de nos maisons” et “avons déplacé nos cuisines au premier étage” en raison de la montée des eaux, ajoute-elle.- Manifestations -La quinquagénaire affirme également que “la construction a commencé l’année dernière, mais elle n’a pas été achevée, apparemment parce que les fonds ont été épuisés”.Si les habitants étaient heureux de voir le président, ils “attendent maintenant qu’il tienne ses promesses”.Aux Philippines, les scandales impliquant les fonds publics sont courants. Si de nombreux politiciens ont été reconnus coupables de corruption, ils ont cependant pour la plupart échappé à de lourdes peines de prison.Dimanche, des milliers de manifestants devraient se rassembler à Manille pour une “Marche du Billion de Pesos”, nommée d’après une enquête de Greenpeace sur les fonds présumés détournés de projets liés au climat depuis 2023 – quelque 17,6 milliards de dollars selon l’organisation.Mais pour Francisco, l’ouvrier du bâtiment qui affirme que les inondations détruisent son gagne-pain, un tel dénouement est à peine envisageable.”Pour moi, l’important, c’est qu’ils rendent l’argent” et “c’est à Dieu de décider ce qu’il adviendra d’eux”, confie-t-il.

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Pic de chaleur sur la France, de plus en plus fréquent en septembre

Vendredi est une journée de pic de chaleur sur la France, avec des températures qui pourraient grimper jusqu’à 35°C par endroits, un phénomène de plus en plus fréquent en septembre sous l’effet du changement climatique.Météo-France prévoit un “sursaut de l’été” qui concerne presque tout le pays, avec 32°C à Bordeaux, 29°C à Paris, 28°C à Toulouse ou encore 27°C à Lille.”Les 35°C pourraient être atteints dans les plaines du Sud-Ouest, ce qui reste très rare passé un 15 septembre”, avance Météo-France. La Gironde, le Lot-et-Garonne, les Landes et le Gers sont parmi les départements où il devrait faire le plus chaud.Dans la moitié nord, “les 30°C peuvent être atteints localement sur les Hauts-de-France, la Normandie, le Bassin parisien ou la Bourgogne”, ajoutent les prévisionnistes.Seule exception: dans les parties du Nord-Ouest les plus exposées à l’influence maritime, Bretagne et Cotentin, une journée douce s’annonce, avec 19°C à Brest par exemple.Jeudi déjà, les températures ont atteint ou dépassé 33°C dans trois stations météo d’Occitanie et de Gironde.- “Remarquable, pas inédit” -Météo-France parle d’un “pic de chaleur remarquable, mais pas inédit”, comme en témoignent les 32°C à Paris le 18 septembre 1961. À l’époque, les chaleurs suscitaient une tout autre crainte que celle du réchauffement climatique aujourd’hui: les accidents de la route liés à un pic de départs à la campagne. Le week-end s’était soldé par plus de 30 morts, rapportait le quotidien Le Monde.Hormis un autre 18 septembre avec 35°C à Bordeaux, en 1987, Météo-France relève des précédents datant tous du XXIe siècle, en 2003, 2020 et 2023.Le mois de septembre le plus chaud historiquement en France a été enregistré en 2023, avec une température supérieure de 3,6°C à la moyenne des années 1990 à 2010. Le pays avait connu un “épisode de chaleur inédit” du 3 au 11 septembre, lors de la rentrée des classes et de l’ouverture de la Coupe du monde de rugby.C’était la première fois qu’une vigilance orange pour risque de canicule avait été déclenchée un jour de septembre, le 7 en l’occurrence. Le mercure avait alors grimpé jusqu’à 35,1° à Paris.Cette fois, il n’y a pas de vigilance de Météo-France, contrairement aux vagues de chaleur intenses des mois de juin et août 2025.- Vendanges “particulièrement tôt” -Le réchauffement des étés bouleverse en particulier, en France, le calendrier de ce mois de vendanges qu’est septembre. Depuis une quarantaine d’années, elles ont lieu de plus en plus tôt, le raisin arrivant à maturité plus rapidement.”Beaucoup de régions nous disent qu’elles auront fini les vendanges avant la fin septembre. C’est particulièrement tôt. La Champagne avait quasiment fini au 5 septembre, c’est très exceptionnel”, a expliqué à l’AFP le président du Comité national interprofessionnel des vins à appellation d’origine, Bernard Farges.Le mois devient par ailleurs de plus en plus désirable pour les touristes, même si le calendrier scolaire ou les habitudes du monde du travail ne permettent qu’à peu d’entre eux d’en profiter.Dans le Baromètre annuel 2025 d’Europ Assistance, auprès de plus 1.000 interrogées en ligne en février-mars par Ipsos, 37% des sondés en France désignent septembre comme un mois idéal pour partir, plus qu’août (35%), juin et juillet (32% chacun).Le consensus des scientifiques fait un lien entre l’activité humaine, en particulier l’émission de gaz à effet de serre, et le réchauffement du climat sur l’ensemble de la planète. Ce dernier rend les vagues de chaleur plus longues et intenses mais aussi précoces ou tardives.La hausse des températures est encore plus rapide en France que la moyenne mondiale.Le pic de chaleur de vendredi sera suivi de météos très contrastées samedi et dimanche. Il fera encore 30°C dans certaines régions samedi, puis une “dégradation orageuse” et le retour de la pluie dimanche feront chuter les températures, avec une maximale sous 15°C dans certaines régions.