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La BCE maintient ses taux pendant la tourmente politique en France

La Banque centrale européenne a maintenu jeudi ses taux directeurs, reflétant sa confiance dans une inflation contenue, alors que les turbulences politiques françaises devaient planer sur les débats entre gardiens de l’euro.La dernière modification des taux remonte à juin, lorsque la BCE avait abaissé son principal taux sur les dépôts à 2%, marquant la première détente monétaire après une longue série de hausses pour contenir la flambée des prix post-Covid et liée à la guerre en Ukraine.L’inflation “se situe actuellement autour de l’objectif à moyen terme de 2 %” et la BCE voit les perspectives d’inflation “globalement inchangées”, selon un communiqué. La réunion de la BCE s’est aussi déroulée au moment où la France traverse une période d’incertitude politique. Emmanuel Macron a nommé mardi son fidèle ministre des Armées, Sébastien Lecornu, Premier ministre, mais celui-ci doit encore bâtir une coalition et présenter un budget, sous la menace constante d’une motion de censure.- Responsabilité budgétaire – Lors de la conférence de presse commentant les décisions du jour, sa présidente Christine Lagarde, ancienne ministre française des Finances (2007-2011), sera inévitablement interrogée sur le sujet. Quel que soit le gouvernement mis en place, il devra piloter un pays dont la dette publique atteint environ 3.300 milliards d’euros, soit plus de 115% du PIB, record de la zone euro. Les investisseurs exigent déjà une prime de risque plus élevée pour financer Paris : le taux de l’emprunt français à dix ans a du reste brièvement dépassé cette semaine celui de l’Italie à maturité comparable, une première depuis le début des années 2000.La France reste par ailleurs sous la menace d’une dégradation de sa note par l’agence Fitch vendredi.Mme Lagarde devrait certes éviter tout commentaire politique, mais “pourrait rappeler l’appel de la BCE à la responsabilité budgétaire”, estime Felix Schmidt, chez Berenberg.La question pourrait aussi porter sur l’éventuel recours à un mécanisme spécial au sein de l’institut francfortois destiné à stabiliser les marchés obligataires en cas de turbulence.Cet outil, l'”Instrument de protection de la transmission”(IPT), permet à la BCE de racheter les obligations de pays empêchés de se financer à coût raisonnable à cause d’attaques de marché injustifiées, mais pas de ceux confrontés à des difficultés liées à un mauvais pilotage budgétaire. Créé en 2022, lors d’une période de forte instabilité politique en Italie, il n’a encore jamais été utilisé. Les analystes estiment qu’il ne serait déclenché que si la crise française se propageait à d’autres pays. Or, les marchés restent calmes et “il y a peu de raisons de penser que l’aggravation des problèmes en France provoquerait des difficultés ailleurs”, note Jack Allen-Reynolds, de Capital Economics. – Croissance revue en baisse  -L’institut  monétaire a appuyé ses décisions du jour sur un jeu de nouvelles projections économiques : l’inflation devrait s’établir à 2,1% en 2025, contre la cible de 2% encore espérée en juin, avant de descendre à 1,7% en 2026, contre 1,6% auparavant. La croissance devrait atteindre 1,2% cette année, 0,3 point de pourcentage de mieux que dans les projections de juin du fait d’une première partie d’année meilleure que prévu, mais redescendre à 1,0% en 2026, corrigeant à la baisse le chiffrage précédent. Ces prévisions reflètent en partie la morosité économique en Allemagne, première économie de la zone euro, où les dernières données ont douché les attentes de reprise rapide.Elles tiennent aussi compte de l’accord conclu début août avec les Etats-Unis, fixant des droits de douane de 15% sur la plupart des produits européens, un peu supérieurs au scénario de base imaginé par la BCE en juin.Cela reste un choc pour l’économie européenne mais la déviation anticipée sur les données économiques pourrait s’avérer trop modeste pour justifier rapidement un nouvel assouplissement monétaire, selon les observateurs.

La précarité s’ancre dans le quotidien des Français, alerte le Secours populaire

La précarité s’ancre dans le quotidien des Français, touchant tous les aspects de la vie des plus fragiles, alerte jeudi le Secours Populaire, qui publie un baromètre témoignant de cette situation jugée préoccupante. “La précarité est toujours plus ancrée en France, elle interfère dans tous les aspects de la vie, que ce soit la santé, les loisirs, la vie familiale”, estime auprès de l’AFP Henriette Steinberg, secrétaire générale du Secours populaire.L’association publie un baromètre qui indique qu’un tiers des Français (31%) rencontrent des difficultés financières pour se procurer une alimentation saine permettant de faire trois repas par jour. Lynda Boussif, 36 ans, constate que la “vie est devenue trop chère”, pour “se nourrir” comme pour “faire des activités” avec ses cinq enfants. “Avec mon mari, on pense toujours à comment on va terminer le mois, on est stressés”, témoigne auprès de l’AFP cette habitante de Seine-Saint-Denis, qui a repris des études.Par ailleurs, 39% des Français ont du mal à payer leurs dépenses d’électricité et 49% à partir en vacances au moins une fois par an, selon ce sondage réalisé par l’Institut Ipsos, auprès d’un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas.Revenus insuffisants, dépense imprévue, endettement excessif: au final, un Français sur cinq s’estime précaire pour différentes raisons, soit 20% de la population, contre 24% l’an dernier.  Malgré ce “léger mieux” lié au “ralentissement de l’inflation”, ce baromètre révèle “une situation sociale toujours très préoccupante”, selon le Secours populaire.”La situation en France s’est détériorée” depuis une quinzaine d’années et dernièrement “on observe une stabilisation”, précise Henriette Steinberg.En début de semaine, la déléguée interministérielle à la prévention et la lutte contre la pauvreté, Anne Rubinstein, a évoqué des “difficultés” rencontrées par l’Etat pour résorber un taux de pauvreté qui a atteint un niveau record en 2023 en France métropolitaine.  Face à cette situation, la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) a appelé mardi à une “mobilisation collective” pour “débloquer la lutte contre la précarité”.Au niveau européen, 28% de la population déclare se trouver en situation précaire, également selon ce baromètre du Secours populaire, qui s’appuie aussi sur des échantillons de 1.000 personnes représentatifs de neuf autres pays.En 2024, le Secours populaire a soutenu 3,7 millions de personnes en France. L’association fournit notamment de l’aide alimentaire et organise des activités pour différents publics pour rompre l’isolement.

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Au moins 280 morts en excès pendant la canicule d’août, selon Santé publique France

Au moins 280 décès de plus que la normale, soit un excès d’environ 5%, ont été constatés en France lors de la canicule du 8 au 19 août, la deuxième de l’été 2025, a annoncé jeudi l’agence Santé publique France.”Cette mortalité en excès n’est observée que chez les personnes âgées de 75 ans et plus”, précise l’agence sanitaire, rappelant qu’il est encore trop tôt pour établir un rapport direct de cause à effet entre ces morts et les fortes chaleurs.La France, comme d’autres pays européens, a été frappée au mois d’août par cet épisode de fortes chaleurs, le deuxième de l’été après une première canicule fin juin et début juillet. A l’échelle mondiale, le mois d’août a été le troisième plus chaud jamais mesuré.Les chiffres donnés jeudi par Santé publique France présentent une première idée de la mortalité liée à cette canicule, qui a frappé un peu moins de la moitié de l’Hexagone, alors que les effets négatifs des fortes chaleurs sont bien documentés: risque de déshydratation, aggravation de troubles cardiovasculaires…Néanmoins cet excès de mortalité peut être lié à d’autres causes, comme celui précédemment annoncé pour la canicule de juin-juillet: Santé publique France l’avait estimé à environ 480 morts en excès.Ces calculs reposent en effet sur les données de mortalité toutes causes issues des bureaux d’état-civil et transmises par l’Insee, comparées à un chiffre attendu de décès basé sur les six années précédentes, hors évènements extrêmes.Mais, d’ores et déjà, ces premières données “soulignent l’importance de mettre en place des mesures de prévention pour diminuer l’impact de la chaleur, durant les canicules, mais aussi durant tout l’été”, prévient Santé publique France, alors que les vagues de chaleurs ont tendance à se multiplier sur fond de réchauffement climatique.Dans le détail, l’excès de mortalité constaté lors de la canicule d’août a surtout frappé la Nouvelle-Aquitaine et la Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elles enregistrent “chacune au moins 90 décès en excès – +7,9% et +7,7% respectivement”, selon l’agence sanitaire.Santé publique France prévoit de donner plus tard à l’automne un bilan précis de la mortalité directement attribuable à la chaleur, non seulement pendant les canicules mais aussi tout le reste de l’été.

Au moins 280 morts en excès pendant la canicule d’août, selon Santé publique France

Au moins 280 décès de plus que la normale, soit un excès d’environ 5%, ont été constatés en France lors de la canicule du 8 au 19 août, la deuxième de l’été 2025, a annoncé jeudi l’agence Santé publique France.”Cette mortalité en excès n’est observée que chez les personnes âgées de 75 ans et plus”, précise l’agence sanitaire, rappelant qu’il est encore trop tôt pour établir un rapport direct de cause à effet entre ces morts et les fortes chaleurs.La France, comme d’autres pays européens, a été frappée au mois d’août par cet épisode de fortes chaleurs, le deuxième de l’été après une première canicule fin juin et début juillet. A l’échelle mondiale, le mois d’août a été le troisième plus chaud jamais mesuré.Les chiffres donnés jeudi par Santé publique France présentent une première idée de la mortalité liée à cette canicule, qui a frappé un peu moins de la moitié de l’Hexagone, alors que les effets négatifs des fortes chaleurs sont bien documentés: risque de déshydratation, aggravation de troubles cardiovasculaires…Néanmoins cet excès de mortalité peut être lié à d’autres causes, comme celui précédemment annoncé pour la canicule de juin-juillet: Santé publique France l’avait estimé à environ 480 morts en excès.Ces calculs reposent en effet sur les données de mortalité toutes causes issues des bureaux d’état-civil et transmises par l’Insee, comparées à un chiffre attendu de décès basé sur les six années précédentes, hors évènements extrêmes.Mais, d’ores et déjà, ces premières données “soulignent l’importance de mettre en place des mesures de prévention pour diminuer l’impact de la chaleur, durant les canicules, mais aussi durant tout l’été”, prévient Santé publique France, alors que les vagues de chaleurs ont tendance à se multiplier sur fond de réchauffement climatique.Dans le détail, l’excès de mortalité constaté lors de la canicule d’août a surtout frappé la Nouvelle-Aquitaine et la Provence-Alpes-Côte d’Azur. Elles enregistrent “chacune au moins 90 décès en excès – +7,9% et +7,7% respectivement”, selon l’agence sanitaire.Santé publique France prévoit de donner plus tard à l’automne un bilan précis de la mortalité directement attribuable à la chaleur, non seulement pendant les canicules mais aussi tout le reste de l’été.

Face aux actes antimusulmans, une association réclame des “états généraux”

Des “états généraux” pour répondre aux actes antimusulmans: dans un entretien à l’AFP, Bassirou Camara, président de l’Addam, une association proposant depuis le printemps une plateforme de signalement de ce type d’actes, juge urgent d’écouter l’anxiété de la communauté musulmane.Question : Neuf têtes de cochon ont été découvertes mardi devant des mosquées d’Ile-de-France. Même s’il s’agit d’une possible opération de déstabilisation venue de l’étranger, selon le parquet de Paris, la condamnation rapide de ces actes par l’exécutif vous a-t-elle rassuré?Réponse : La brutalité de l’événement nous a surpris. Mais on s’attendait à une aggravation graduelle des actes antimusulmans, avec la libération du discours de haine qu’on dénonce depuis des mois, et la stigmatisation permanente des musulmans, notamment par les partis d’extrême droite.Le ministre de l’Intérieur a pris les dispositions nécessaires pour que les forces de l’ordre soient mobilisées, et une enquête a été diligentée assez rapidement. C’est un motif de satisfaction. Mais on attend des gestes et des mots beaucoup plus forts pour rassurer les musulmans, dont l’anxiété et l’inquiétude s’accroissent.Q. Que demandez-vous concrètement?R. Nous sommes satisfaits de voir que des réponses plus rapides sont trouvées, par exemple pour la fête de l’Aïd où les conditions de sécurité ont été améliorées.Nous appelons aussi à des états généraux sur la question des actes antimusulmans, et plus largement sur la haine antireligieuse qu’on sent monter dans notre pays. Il faut réunir des experts, des sociologues… pour trouver des pistes avec les services de l’État. Q. Y a-t-il selon vous un caractère spécifique aux actes antimusulmans ? R. L’islam est parfois considéré comme la dernière religion arrivée à la table de la République, et se retrouve attaqué à des fins électoralistes. Mais les musulmans font pleinement partie de la communauté nationale ! Ils contribuent à la richesse économique, culturelle et intellectuelle du pays. Ils n’aspirent qu’à vivre tranquillement leur religion dans le respect des lois de la République et de la laïcité.Aujourd’hui à la recherche d’un bouc émissaire, certains disent que le problème c’est l’islam. Non, le problème c’est de ne pas réussir à joindre les deux bouts à la fin du mois. Et en cas de crise, lorsque des écervelés tuent au nom de l’islam, les musulmans ont l’impression qu’ils doivent réaffirmer leur amour de la République. Cette stigmatisation n’a pas lieu d’être.Q. Le rapport publié au printemps sur les Frères musulmans a-t-il contribué à un amalgame?R. Ce rapport est venu rajouter de la confusion à une confusion déjà existante. Aujourd’hui, un musulman investi dans le milieu associatif, ou en politique, peut se retrouver taxé de frère musulman.Q. L’an dernier, 173 actes antimusulmans ont été recensés. Cela reflète-t-il fidèlement la réalité?R. Il s’agit des dépôts de plaintes, pas de la totalité des actes antimusulmans, qui sont beaucoup plus nombreux.L’Addam (soutenue par l’Etat, NDLR), qui propose une plateforme de signalements, publiera de premiers chiffres en octobre. Il s’agit aux deux tiers d’atteintes aux personnes: violences, insultes, menaces… Les femmes notamment sont visées, avec des voiles arrachés ou des propos insultants. Q. Comment expliquer cette sous-déclaration? R. Beaucoup de victimes se disent “à quoi bon déposer plainte puisqu’il n’y aura aucune suite ?”. D’autres ont peur d’entrer dans un commissariat parce qu’ils ne savent pas comment ils seront reçus.Il faut aussi faire de la pédagogie au sein des services de l’État, sur la manière d’accueillir ces plaintes.Du côté de l’Addam, nous sommes en train de constituer un réseau de référents territoriaux, qui accompagneront les victimes pour déposer plainte.

Taxe Zucman: c’est “non” pour Larcher, “la base de tout accord” pour Glucksmann

Le président LR du Sénat Gérard Larcher s’est dit hostile jeudi à la mise en place d’une taxe sur les très hauts patrimoines qui est une “illusion”, alors que pour la gauche c’est “la base de tout accord” de non censure du gouvernement Lecornu selon Raphaël Glucksmann.”Nous avons voté contre la taxe Zucman au Sénat au mois de juin”, a rappelé M. Larcher sur BFMTV/RMC.Ce dispositif, qui prévoit de taxer à hauteur de 2% les patrimoines de plus de 100 millions d’euros, concernerait 1.800 foyers fiscaux selon son promoteur, l’économiste Gabriel Zucman. D’après lui, elle rapportera jusque 20 milliards d’euros par an, alors que d’autres économistes estiment son rendement plutôt autour de 5 milliards.Mais pour M. Larcher, la taxe Zucman “est une illusion” et “ne passera pas le barrage du Conseil constitutionnel”.”On a une jurisprudence selon laquelle nul ne doit être obligé de se séparer de son patrimoine pour payer l’impôt qui est décidé”, a argumenté M. Larcher qui va rencontrer le nouveau Premier ministre dans la matinée.En outre, cela “conduira à l’exil fiscal”, a-t-il jugé, en particulier si les biens professionnels sont inclus dans la base taxable.Mais pour le chef des députés socialistes Boris Vallaud, cette taxe “est fondamentale”. “Ce n’est pas une lubie de socialistes, d’ailleurs, elle est aujourd’hui soutenue par 75% des Français”, a-t-il plaidé sur TF1.Pour l’eurodéputé Raphaël Glucksmann (Place publique), c’est même “la base de tout accord” de non censure entre la gauche et le nouveau gouvernement de Sébastien Lecornu.”On peut discuter des modalités, on peut discuter de l’assiette, on peut discuter du montant”, a-t-il néanmoins jugé sur RTL.”Ce dont on ne peut pas discuter et ce qui est la condition de possibilité de tout accord, c’est le fait qu’à la fin un dispositif permette de taxer (…) ceux qui ont multiplié par deux leur fortune sur les huit dernières années”, a-t-il répété.

Budget: pour la dirigeante de la CFDT, Lecornu va devoir “penser différemment”

Sébastien Lecornu va devoir “penser différemment” de son prédecesseur à Matignon pour la construction du budget, a estimé jeudi la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, réclamant des mesures de “justice fiscale et sociale”.”Si les totems et les dogmes restent du côté du gouvernement, ça n’avancera pas”, a prévenu sur France Inter Mme Léon, alors que M. Lecornu a promis des “ruptures” sur le fond comme sur la forme lors de sa prise de fonctions mercredi.Le nouveau Premier ministre s’est entretenu mercredi avec les leaders de la CFDT et FO, ont fait savoir ces derniers. C’était un “échange très bref de prise de contact”, a précisé Mme Léon, à qui Sébastien Lecornu a dit qu’ils allaient “se voir rapidement”.Lors de leur discussion, le Premier ministre a assuré qu'”il souhaitait redonner plus de place à la démocratie sociale”, a déclaré de son côté Frédéric Souillot (FO) sur BFMTV. La reprise des négociations menées pendant cinq mois, qui ont tenté en vain d’amender l’impopulaire réforme des retraites de 2023, n’a pas été évoquée avec ces responsables, ont fait savoir leur entourage à l’AFP.La leader de la CGT, Sophie Binet, n’avait pas encore échangé avec le nouveau locataire de Matignon tandis que ses homologues de la CFE-CGC, François Hommeril, et de la CFTC, Cyril Chabanier, n’avaient pas été contactés jeudi matin, a-t-on appris auprès de leurs entourages.Avant la mobilisation intersyndicale du 18 septembre, le “message principal que les travailleurs attendent”, c’est “respectez le monde du travail” et “faites en sorte que, s’il y a des efforts à faire, ils soient justement partagés”, a relevé Marylise Léon, évoquant notamment la “conditionnalité des aides publiques” aux entreprises.”Est-ce que tout le monde est prêt à prendre ses responsabilités et à les assumer (pour réduire le déficit, ndlr)? Je pense que la question doit d’abord être envoyée aux employeurs”, a-t-elle déclaré, dénonçant des “aides aux entreprises de plus en plus nombreuses, sans évaluation, sans contrôle efficace”.La cheffe de file de la CFDT a estimé que le mouvement “Bloquons tout”, qui a rassemblé quelque 200.000 manifestants mercredi et auquel son organisation n’appelait pas à participer, avait permis d'”exprimer des colères” et un “ras-le-bol”. “Ce qui va compter maintenant, c’est la préparation et la réussite” de la mobilisation du 18 septembre, a-t-elle jugé.

Plus de 2 millions de jeunes en situation de handicap en France

Plus de 2 millions de jeunes âgés de 5 à 20 ans et vivant chez eux souffrent d’au moins un handicap en France métropolitaine, selon une étude de la direction des statistiques du ministère de la Santé (Drees) portant sur 2022, publiée jeudi.Dans cette étude, une personne est considérée comme handicapée quand elle est sévèrement limitée que ce soit d’un point de vue sensoriel, physique ou cognitif, quand elle est fortement restreinte dans les actes essentiels du quotidien, ou quand elle a depuis au moins six mois des restrictions importantes dans les activités que les autres font habituellement. “Selon que l’on retient uniquement une seule définition ou plusieurs parmi les trois, en 2022, entre 250.000 et 2,3 millions de jeunes âgés de 5 à 20 ans vivant à domicile en France métropolitaine sont handicapés, soit entre 1,9% et 18% de cette tranche d’âge”, indique la Drees dans son étude.Dans le détail, 16% des jeunes déclarent au moins une limitation fonctionnelle importante (en majorité liée à la mémoire, la concentration et au relationnel), 3% évoquent une restriction forte dans les actes essentiels du quotidien et 2% une restriction, depuis au moins six mois, dans les activités que les gens font habituellement. Le cumul de ces trois critères, signalant une forme sévère de handicap, reste rare (0,7%), souligne la Drees. Parallèlement, plus d’un quart des jeunes (27%) déclarent avoir au moins une altération importante de fonctions organiques, c’est-à-dire qui touche la motricité (paralysie, amputation, faiblesses musculaires…), la perception visuelle ou auditive, l’aptitude à parler, les fonctions métaboliques (l’insuffisance rénale, respiratoire, cardiaque…), ou encore qui affecte le fonctionnement du cerveau ou du psychisme.Ces altérations, parfois appelées déficiences, renvoient à des difficultés susceptibles d’impacter le quotidien, l’autonomie ou la participation sociale sans forcément aboutir à une situation de handicap, précise l’étude. Quant au taux de scolarisation, y compris l’enseignement à domicile, par correspondance ou en établissement spécialisé, il “varie sensiblement” selon la situation vis-à-vis du handicap.Les jeunes sans aucune limitation ou restriction ont un taux de scolarisation de 91,3% contre 85,5% pour ceux déclarant au moins une limitation fonctionnelle importante et 77,2% pour ceux déclarant avoir une restriction dans les activités quotidiennes. 

La commission TikTok préconise à son tour d’interdire les réseaux sociaux aux moins de 15 ans

Un rapport parlementaire sur TikTok dévoilé jeudi préconise l’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans et la mise en place d’un “couvre-feu numérique” pour les 15-18 ans, pour tenter d’endiguer le “piège algorithmique” qui peut affecter la santé des plus jeunes.Une telle interdiction, déjà souhaitée par l’Elysée, permettrait “de donner un signal à la fois aux enfants et aux parents qu’avant 15 ans”, les réseaux sociaux, “ce n’est pas anodin”, résume auprès de l’AFP la députée Laure Miller (EPR), rapporteure de cette commission d’enquête parlementaire.Lancée en mars, la commission a auditionné pendant plusieurs mois des familles de victimes, responsables de réseaux sociaux et influenceurs pour décortiquer l’algorithme de TikTok, application ultrapopulaire chez les jeunes dont le design “a été copié par d’autres réseaux sociaux”, rappelle Mme Miller.Elle a été créée dans la foulée de l’assignation en justice de TikTok, fin 2024, par un collectif de sept familles l’accusant d’avoir exposé leurs enfants à des contenus pouvant les pousser au suicide.”C’est compliqué pour nous, parents, de modérer tout ça”, explique à l’AFP Géraldine, 52 ans, qui fait partie des plaignants et souhaite rester anonyme. En février 2024, cette mère de famille a perdu sa fille, Pénélope, qui s’est suicidée à l’âge de 18 ans.Après son décès, elle avait découvert les vidéos de scarification que sa fille publiait et consultait sur TikTok.”Ce n’est pas TikTok qui a tué notre fille, parce que de toute façon, elle n’allait pas bien”, explique Géraldine. Mais pour cette mère qui dénonce aujourd’hui le manque de modération en ligne, le réseau a “enfoncé” sa fille dans un mal-être.TikTok assure régulièrement faire de la sécurité des jeunes “sa priorité absolue”.Le rapport recommande d’aller jusqu’à une interdiction avant 18 ans si, d’ici trois ans, “les réseaux sociaux ne respectent pas de façon satisfaisante leurs obligations juridiques”, notamment vis-à-vis du règlement européen sur les services numériques (DSA).- Bulles nocives -Devant la commission, les responsables de TikTok, propriété du groupe chinois ByteDance, avaient mis en avant une modération dopée à l’intelligence artificielle qui lui aurait permis de retirer proactivement 98% des contenus enfreignant ses conditions d’utilisation en France l’an dernier.  Mais pour les députés, ces efforts sont insuffisants voire “défaillants”, avec des règles “très faciles à contourner”. “Quand vous tapez le mot +suicide+, ils vous indiquent d’appeler un numéro d’aide: ils se cachent derrière ça pour dire qu’ils protègent les enfants”, regrette Géraldine, alors que ces contenus restent accessibles via d’autres mots-clés ou émojis.Entre septembre 2023 et décembre 2024, le nombre de modérateurs francophones de TikTok a baissé de 26%, selon des données issues de ses rapports de transparence.Les contenus néfastes continuent ainsi à pulluler, couplés à des algorithmes de recommandations particulièrement puissants qui peuvent enfermer les jeunes dans des bulles nocives, relève la commission d’enquête.D’autres impacts négatifs du réseau sur les mineurs incluent, selon Mme Miller, perte de l’attention et de la concentration, perturbation du sommeil ou problèmes d’estime de soi, en particulier pour les adolescentes confrontées à des standards de beauté inatteignables. – “Couvre-feu numérique” -S’agissant des 15-18 ans, le rapport propose l’instauration d’un “couvre-feu numérique” rendant les réseaux sociaux inaccessibles de 22H00 à 08H00. Il préconise aussi une vaste campagne d’information sur leurs risques, suivie de la création d’un “délit de négligence numérique” pour “les parents irresponsables”. L’interdiction des réseaux sociaux aux moins de 15 ans est un cheval de bataille du président Emmanuel Macron.De récentes lignes directrices de la Commission européenne ont “ouvert la porte à une réglementation nationale”, dont “la clé est la mise en place d’un dispositif de vérification de l’âge à l’inscription”, selon Laure Miller. De telles mesures butent toutefois sur les réticences des plateformes, des limites techniques et un risque d’atteinte aux libertés individuelles. Une loi française sur la majorité numérique, adoptée à l’été 2023, exige déjà une autorisation parentale pour l’accès des moins de 15 ans aux réseaux sociaux mais elle n’est jamais entrée en application jusqu’à présent faute de certitude sur sa conformité au droit européen.

BCE: réunion de rentrée compliquée par la crise politique française

La crise politique française, avec un nouveau Premier ministre mais sans gouvernement ni budget, devrait s’inviter jeudi à la réunion de la Banque centrale européenne (BCE), confrontée aux turbulences de la deuxième économie de la zone euro.Sauf énorme surprise, le principal taux directeur devrait être maintenu à 2%, l’inflation étant contenue en zone euro et les tensions commerciales apaisées, rendant cette réunion de rentrée pauvre en décisions monétaires. Mais celle-ci intervient juste après qu’Emmanuel Macron a propulsé mardi son fidèle ministre des Armées, Sébastien Lecornu, comme chef du gouvernement, une nomination immédiatement critiquée par les oppositions. Sa mission: bâtir des accords politiques et former un gouvernement pour tenter de façonner un budget, sous la menace constante d’une motion de censure.Lors de la conférence de presse commentant les décisions de politique monétaire, Christine Lagarde, présidente de la BCE et ancienne ministre française des Finances (2007-2011), sera inévitablement interrogée sur les développements en France. – Responsabilité budgétaire -Quel que soit le gouvernement qui sera mis en place, il pilotera un pays dont la dette atteint désormais environ 3.300 milliards d’euros, soit plus de 115% du PIB, record de la zone euro.Sans visibilité sur le cap politique à venir, les investisseurs exigent une prime de risque accrue pour prêter à la France.Si bien que le taux de l’emprunt français à dix ans a dépassé l’italien à même échéance mardi pour la première fois depuis le début des années 2000.  La France est également sous la menace d’une dégradation de sa note par l’agence Fitch vendredi.Mme Lagarde devrait certes éviter tout commentaire politique, mais “pourrait rappeler l’appel de la BCE à la responsabilité budgétaire”, estime Felix Schmidt, chez Berenberg. La question pourrait aussi porter sur l’éventuel recours à un mécanisme spécial au sein de l’institut francfortois destiné à stabiliser les marchés obligataires en cas de turbulence.Cet outil, l'”Instrument de protection de la transmission”(IPT), permet à la BCE de racheter les obligations de pays empêchés de se financer à coût raisonnable à cause d’attaques de marché injustifiées, mais pas de ceux confrontés à des difficultés liées à un mauvais pilotage budgétaire. Créé en 2022, lors d’une période de forte instabilité politique en Italie, il n’a encore jamais été utilisé. Les analystes estiment qu’il ne serait déclenché que si la crise française se propageait à d’autres pays. Or, les marchés restent calmes et “il y a peu de raisons de penser que l’aggravation des problèmes en France provoquerait des difficultés ailleurs”, note Jack Allen-Reynolds, de Capital Economics. Signe rassurant: l’euro a légèrement progressé mercredi à 1,17 dollar, les marchés misant sur le fait que “dans le pire des cas, la BCE agirait probablement comme prêteur en dernier ressort” comme lors de la crise de la zone euro, estime Antje Praefcke, de Commerzbank.- Allemagne au ralenti – A ces inquiétudes s’ajoute la morosité économique en Allemagne, première économie de la zone euro, où les dernières données ont douché les attentes de reprise et compliqué la tâche du gouvernement de Friedrich Merz.Pour autant, ni les déboires politiques français ni la faiblesse allemande ne devraient influencer à court terme les décisions de la BCE. La dernière baisse des taux remonte à juin, et l’institut juge depuis sa politique bien “calibrée”, dans un contexte d’inflation proche de la cible de 2%, favorable à l’économie.Les gardiens de l’euro disposeront également de nouvelles projections économiques, qui devraient légèrement revoir à la baisse les prévisions de croissance et d’inflation pour 2026, selon les observateurs. Elles tiendront compte de l’accord conclu début août avec les Etats-Unis, fixant des droits de douane de 15% sur la plupart des produits européens, un peu supérieur au scénario de base imaginé par la BCE en juin.Reste que la récente amende de près de 3 milliards d’euros infligée par la Commission européenne à Google pourrait provoquer une nouvelle escalade commerciale par l’imprévisible président Donald Trump.