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Lecornu, fidèle et discret soldat d’Emmanuel Macron

Venu de la droite, discret au point d’être quasi inconnu du grand public, Sébastien Lecornu, nommé Premier ministre à 39 ans, est un compagnon de route du chef de l’Etat depuis 2017, devenu un rouage essentiel de la macronie. De tous les gouvernements depuis la première élection d’Emmanuel Macron, il a déjà manqué de peu Matignon l’année dernière.Celui qui n’a “jamais complètement défait” ses cartons depuis la dissolution devait déjà être nommé rue de Varenne le 13 décembre avant que François Bayrou ne s’impose au forceps.Malgré l’absence de majorité et l’instabilité politique qui en découle depuis 2022, Sébastien Lecornu s’est maintenu au poste stratégique de ministre des Armées depuis trois ans, où il a connu pas moins de quatre Premiers ministres, Elisabeth Borne, Gabriel Attal, Michel Barnier, et François Bayrou.Peu loquace publiquement à son poste de gardien de la “grande muette”, Sébastien Lecornu est aussi un homme politique réservé. C’est en grande partie en coulisses qu’il a étendu son influence.”C’est un fidèle de Macron qui ne lui fera pas d’ombre. Son bilan à la défense est plutôt bon”, relève auprès de l’AFP un diplomate sous couvert de l’anonymat. Leur proximité remonte en partie au mouvement des Gilets jaunes, après lequel M. Lecornu avait co-animé les “grands débats”.”Lecornu, c’est le bon soldat qui par ailleurs n’a pas trop de charisme”, ajoute un conseiller ministériel.- “Manoeuvrier” -Proche de Gérald Darmanin et d’Edouard Philippe, issus comme lui de la droite, il s’est illustré politiquement par ses négociations pied à pied avec les parlementaires de tous bords pour faire adopter, à la quasi unanimité, la loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030, en hausse de 40% par rapport à la précédente.”Il est apprécié sur tous les bancs de l’Assemblée”, selon un ancien membre de la commission Défense de l’Assemblée qui décrit “un animal politique”: il maîtrise ses dossiers, répond sans regarder ses notes et distribue alternativement à ses adversaires flagorneries et tacles appuyés.Mais “ce n’est pas difficile” de faire passer un budget en hausse, modère un responsable du bloc central, qui le voit davantage “manœuvrier” et pointe la montée du RN dans son département de l’Eure.Reste à savoir si cet homme, jugé “habile” par un responsable socialiste, saura convaincre le PS avec  qui Emmanuel Macron a demandé de travailler. “Il comprend vite les choses”, mais “il est plus à droite que Bayrou”, note le même.Il a été épinglé dans la presse pour un dîner avec Marine Le Pen, ce qui en fait “l’homme de la négociation avec le RN dans la psyché socialiste”, selon une ministre.Sur le budget, alors que son prédécesseur a été accusé de dramatiser la question de la dette, Sébastien Lecornu affirmait récemment ne pas croire que le FMI soit “aux portes de Bercy” mais se dit certain que “si nous ne faisons rien, le pays va s’étouffer à petit feu”.- Réserviste -Il reste conscient qu'”accepter ce job (de Premier ministre), c’est accepter de mettre les deux doigts dans la prise et que ça continue de grésiller”, glisse un proche.Originaire de Normandie, petit-fils de résistant, il a un temps pensé faire Saint-Cyr mais s’est lancé très jeune en politique. Sa carrière a débuté à droite, à l’UMP puis chez les Républicains (LR), battant plusieurs records de précocité. Assistant parlementaire à 19 ans, il devient en 2008 le plus jeune conseiller dans un cabinet ministériel -celui de Bruno Le Maire aux Affaires européennes- puis en 2015, le plus jeune président d’un département, l’Eure, après avoir été maire de sa ville, Vernon.Propulsé au gouvernement à 31 ans, il passe par plusieurs ministères : l’Ecologie, les Collectivités, l’Outre-mer, puis les Armées. Réserviste de la gendarmerie dans l’Eure, cet amateur d’histoire élu sénateur en 2020 répétait vouloir rester aux Armées, citant régulièrement l’action de son lointain prédécesseur Pierre Messmer, inamovible titulaire du portefeuille sous le général de Gaulle.S’il reste discret dans les médias, il a pris la lumière avec la guerre en Ukraine, s’efforçant de mettre en musique le “réarmement” du pays ordonné par le chef de l’Etat ou les garanties de sécurité que les Européens seraient susceptibles d’apporter à Kiev. Il a été aussi en première ligne dans l’intensification de la coopération européenne en matière d’industrie de défense, notamment avec l’Allemagne.Face à ce qu’il voit comme le “plus gros dérèglement géopolitique depuis la Seconde guerre mondiale”, il a bénéficié pour son ministère d’un budget en ascension constante, à l’inverse de la plupart de ses collègues.Après l’attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, c’est lui qu’Emmanuel Macron a envoyé en tournée régionale pour négocier la libération d’otages français retenus dans la bande de Gaza et incarner la position française.bur-dla-mra-are/sde/jmt/cbn

Dette: la France emprunte désormais au même taux que l’Italie

La France emprunte désormais aussi cher que l’Italie à échéance dix ans, au lendemain de la chute du gouvernement Bayrou et à l’approche de la révision de la notation du pays vendredi par l’agence Fitch Ratings. Le taux de l’emprunt français à dix ans, la référence en terme de rendement de la dette souveraine, a terminé mardi en hausse, à 3,47%, lorsque son équivalent italien a fini juste au-dessus, à 3,48%.Durant la séance, le rendement italien est même passé brièvement sous son équivalent français.Cette situation est inédite depuis le lancement de l’euro en 2002, alors que Rome a longtemps été considérée parmi les mauvais élèves en Europe en termes de maîtrise de sa dette publique.Mais la situation budgétaire italienne “s’est améliorée ces dernières années et le gouvernement Meloni s’est engagé à ramener leur déficit à 2,8% d’ici 2026”, explique Alexandre Baradez, responsable de l’analyse marchés chez IG France.Au contraire, “sur les 3 dernières années, on a un déficit qui a augmenté en France, à rebours de ce qui se passe ailleurs en Europe”, relève Julien-Pierre Nouen, directeur des études économiques chez Lazard Frères Gestion.Plus une dette publique est jugée risquée par les marchés financiers, plus son taux de rendement est élevé.Ce renchérissement du coût de la dette française fait directement suite au vote de confiance perdu lundi par François Bayrou, qui l’avait sollicité à la suite de son annonce de plus de 40 milliards d’euros d’économies en juillet.L’écart entre le taux d’intérêt français et son équivalent allemand, une référence sur le marché européen ne cesse également de se creuser. Depuis l’annonce, le 25 août, du vote de confiance par François Bayrou, il s’est élargi de 0,70 point de pourcentage à 0,81 point mardi en clôture.”Il faut rappeler que l’écart était d’environ 50 points de base” avant la dissolution de l’Assemblée nationale déclenchée par Emmanuel Macron en juin 2024, commente Paul Jackson, directeur mondial de la recherche en allocation d’actifs chez Invesco.Si le président de la République a affirmé son intention de vouloir nommer un Premier ministre rapidement, la démission de François Bayrou rendue effective mardi augmente l’incertitude, ce qu’abhorrent les investisseurs. “La France vient de basculer dans une nouvelle zone de turbulences”, a ainsi noté mardi John Plassard, responsable de la stratégie d’investissement chez Cité Gestion Private Bank.Les investisseurs ont désormais les yeux rivés vers l’agence Fitch Ratings, qui doit actualiser la note de la France vendredi. “L’agence a déjà placé la France sous perspective négative, un abaissement est désormais probable”, estime John Plassard.Du côté des actions, l’indice vedette CAC 40 a pris 0,19%, soit 14,55 points à 7.7749 points. 

A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Dans l’Arctique suédois, des terres rares chères aux Samis attisent les convoitises

Le plus grand gisement de terres rares de l’Union européenne se trouve en Suède en plein territoire sami, au grand dam de ce peuple autochtone qui craint de voir sacrifié l’élevage de rennes au profit de la souveraineté économique européenne.A 910 mètres sous terre, le groupe public minier LKAB creuse, depuis la mine de minerai de fer voisine de Kiruna, un tunnel d’exploration pour évaluer le potentiel du gisement découvert début 2023. Les machines avancent chaque jour de cinq mètres.”Nous n’avons aucune activité d’exploitation minière dans le domaine des terres rares en Europe qui représente un potentiel énorme”, souligne Niklas Johansson, vice président de LKAB, lors d’une visite. Cependant il existe “de nombreux défis à relever pour atteindre nos objectifs” sur ce gisement, ajoute-il.”Il existe une volonté politique d’y parvenir, mais pour ce faire, il reste encore de nombreux obstacles juridiques et processus d’autorisation à surmonter, que les nouvelles règles sont censées faciliter, mais nous n’avons encore rien vu”, ajoute-t-il.Ces “nouvelles règles” évoquées par le dirigeant renvoient aux 47 “projets stratégiques” de terres rares et matériaux stratégiques définis en mars par la Commission européenne, et qui doivent bénéficier d’un traitement accéléré.Le gisement suédois de LKAB baptisé Per Geijer figure parmi les projets choisis. En théorie, la procédure d’obtention de permis pour l’extraction doit être accélérée pour s’établir à 27 mois. Mais LKAB reste prudent et, en l’absence de nouvelles, le dirigeant estime qu'”il faudra peut-être compter 10 ans rien que pour obtenir le permis” puis “environ deux ans pour construire une mine”.- Menace “existentielle” pour les Sami -Cette promesse d’eldorado inquiète le peuple autochtone Sami qui vit de l’élevage traditionnel de rennes. “Nous sommes vraiment désespérés” déplore Lars-Marcus Kuhmunen, éleveur de rennes et chef de la communauté Gabna. “Parce que nous considérons que nous pourrions être la dernière génération sami dans cette région. Ce sera un trou noir sur la carte, là où se trouve Kiruna.”La pérennité de cet élevage est en jeu.”La mine prévue va obstruer la seule route migratoire saisonnière restante reliant les pâturages d’hiver et les pâturages d’été” explique Rasmus Kløcker Larsen, chercheur à l’Institut de l’environnement de Stockholm. “Le risque est que les gens soient poussés à abandonner l’élevage et que les coutumes et les connaissances des Samis ne soient pas transmises aux nouvelles générations”, poursuit le chercheur qui réalise une étude pilote sur les risques liés aux droits humains dans les projets miniers sur les terres samies.”Le projet Per Geijer en est encore à ses débuts, et de nombreux aspects sont actuellement étudiés et examinés, notamment les mesures de protection, d’adaptation et de compensation à prendre pour répondre aux besoins de l’élevage de rennes”, répond Pia Lindström, directrice de LKAB pour le développement durable. “Nous pensons qu’il est possible pour nos deux industries de poursuivre leurs activités et leur développement.”- Dialogue de sourds ? -Cependant, les représentants Sami et ceux de LKAB ne parlent pas la même langue, estime Lars-Marcus Kuhmunen. “Le dialogue porte toujours sur la minimisation des dommages pour nous. (…) Nous ne prenons pas d’argent. Nous ne voulons pas d’argent, nous voulons de la culture. Nous voulons que notre culture et l’élevage des rennes s’améliorent.”L’an dernier, l’UE a adopté une législation pour sécuriser ses approvisionnements en matières premières. L’objectif est de réduire la dépendance à la Chine pour des matières utilisées notamment dans la fabrication de batteries, d’éoliennes, ou de munitions. Ce texte a été complété en mars par la liste de 47 “projets stratégiques” dont ce gisement nordique.Le groupe minier suédois contrôlé par l’État entend aller de l’avant et profiter de ses capacités à extraire du minerais de fer à Kiruna depuis 1890 pour rentabiliser la production de terres rares et de phosphate.Car bien que les terres rares ne soient pas rares sur terre, 92% de leur production raffinée est réalisée en Chine alors que le pays n’est responsable que de 60% de leur extraction, selon l’Agence internationale de l’énergie.

Vif émoi après la découverte d’au moins neuf têtes de cochon devant des mosquées en Ile-de-France

“Une nouvelle et triste étape dans la montée de la haine antimusulmane”: au moins neuf têtes de cochon ont été découvertes mardi matin devant des mosquées de la capitale et de la région parisienne, suscitant des réactions indignées.Ces têtes de porc, animal considéré comme impur par l’islam, ont notamment été découvertes sur la voie publique à Paris, devant l’entrée de la mosquée Islah à Montreuil (Seine-Saint-Denis), ainsi qu’à Montrouge,  Malakoff (Hauts-de-Seine) et Gentilly (Val-de-Marne).A Paris, des têtes ont été découvertes, devant des mosquées des 15e, 18e et 20e arrondissement.Plusieurs des têtes de cochon “supportaient une inscription +MACRON+ écrite à l’encre bleue”, a précisé le parquet de Paris à l’AFP.Au total, au moins neuf têtes ont été retrouvées, “quatre à Paris et cinq en petite couronne”, a détaillé le préfet de police de Paris Laurent Nuñez, disant ne pas exclure “qu’on en découvre d’autres”.Emmanuel Macron s’est entretenu avec les représentants de la communauté musulmane de Paris après cette découverte et leur a exprimé son “soutien”.”On ne peut s’empêcher de faire des rapprochements avec des actions précédentes (…) dont il a été avéré que c’était des actions d’ingérence étrangère”, a fait valoir M. Nuñez, appelant toutefois à rester “très prudent”.Il faisait référence à de précédentes affaires, attribuées à de possibles ingérences étrangères, dont les tags d’étoiles de David dans Paris à l’automne 2023 ou de mains rouges sur le Mémorial de la Shoah en mai 2024.L’enquête pour provocation à la haine aggravée par la discrimination en raison de l’appartenance à une race ou religion a été confiée à la brigade criminelle de la préfecture de police de Paris, selon le parquet de la capitale, qui centralise les investigations.Le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz a dénoncé “une nouvelle et triste étape dans la montée de la haine antimusulmane”, appelant “à une prise de conscience et à une solidarité nationale”, après s’être entretenu avec la ministre déléguée chargée de la Lutte contre les discriminations Aurore Bergé.Devant la mosquée de l’Union des musulmans de Malakoff, Caroline (prénom modifié) est venue déposer un bouquet de trois roses blanches pour montrer son “soutien et (s)a solidarité”, bien qu’elle ne se considère “pas croyante”. “Les gens ne devraient pas avoir à cacher leur foi, en tout cas c’est pas ce qu’on m’a appris de la laïcité quand j’étais à l’école”, estime l’ancienne directrice d’association de 40 ans.- Hausse des actes anti-musulmans -A Paris, la maire PS Anne Hidalgo a condamné des “actes racistes” et a assuré de sa “solidarité avec la communauté musulmane”, précisant que la Ville avait saisi la justice.A la mosquée Islah de Montreuil, les fidèles se rassemblent par petits groupes avant d’entrer dans la salle de prière. “On est de plus en plus inquiets”, déclare Issa Doukouré, habitué des lieux, pointant des “actes de haine qui continuent à s’intensifier”.”On reste sereins, on ne se laisse pas trop impressionner par ça”, soutient de son côté Haider Rassool, vice-président de la mosquée.  L’édile de la ville, Patrice Bessac (PCF), s’est rendu sur place avant la prière de 13H30 pour “témoigner de (s)on amitié” aux fidèles, dénonçant “une provocation islamophobe” dans cette commune où deux lieux ont été visés.”C’est la première fois que l’on a un acte aussi ignoble et lâche” à Gentilly, a déclaré à l’AFP le maire de la ville Fatah Aggoune (apparenté PCF), condamnant des “pratiques abjectes” visant à “diviser”.La ville de Malakoff (PCF) a également condamné “cet acte islamophobe” et rappelé “son attachement aux valeurs de vivre-ensemble et de fraternité”.De son côté, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (LR) a fait part de son “indignation” face à “cette sorte de profanation”. Le sénateur de Paris Ian Brossat (PCF) a condamné des actes visant “à intimider, à humilier et à nourrir la haine contre nos concitoyens musulmans”.”Cela fait des mois qu’on alerte, et nous ne sommes pas entendus”, a affirmé à l’AFP Bassirou Camara, le président de l’Addam (association de défense contre les discriminations et les actes antimusulmans), demandant une “réaction forte” des autorités. L’association SOS Racisme a alerté sur des “discours stigmatisants qui se banalisent dans l’espace public” et “légitiment des passages à l’acte”, rappelant l’assassinat d’un jeune malien, Aboubakar Cissé, au sein de la mosquée de La Grand-Combe (Gard) en avril 2025. Les actes antimusulmans enregistrés en France sur la période janvier-mai 2025 ont augmenté de 75% par rapport à 2024, avec un triplement des atteintes aux personnes, selon des chiffres du ministère de l’Intérieur de juillet.La France compte entre cinq et six millions de musulmans pratiquants et non-pratiquants, ce qui fait de l’islam la deuxième religion du pays et de la communauté musulmane française la première en Europe. 

10 septembre: trafic perturbé sur de nombreuses lignes ferroviaires en Ile-de-France

Le trafic sera perturbé sur de nombreuses lignes ferroviaires en Ile-de-France mercredi, jour du mouvement pour “tout bloquer”, le ministre des Transports promettant un important dispositif de sécurité à Paris à la Gare du Nord qui pourrait être ciblée par des manifestants.La SNCF ne prévoit aucune circulation sur une partie du RER D, seulement un train sur trois sur les lignes Transilien H, vers le nord-ouest de la région parisienne, et Transilien R (sud-est) ainsi qu’un train sur deux sur le RER B dans sa partie nord, desservant notamment l’aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Dans la partie sud du RER B, gérée par la RATP, deux trains sur trois circuleront, a précisé mardi ce dernier transporteur. Le RER A, ligne ferroviaire la plus fréquentée d’Europe, ne sera a priori pas affectée par le mouvement, selon la RATP et la SNCF. Cette dernière prévoit aussi un trafic “normal” sur la ligne V du Transilien (Versailles-Massy) et les deux tramways qu’elle exploite, les lignes 12 et 13.Le RER C et les lignes K (nord), N (ouest) et U (ouest) du Transilien verront circuler un train sur deux. Cette proportion montera à deux trains sur trois sur les lignes J et L (ouest) et le RER E. La ligne P, vers l’est, sera également touchée, mais verra circuler au minimum deux trains sur trois.A la RATP, le trafic sera “quasi normal” dans le métro avec “plus de neuf trains sur dix” sur les lignes 5, 8, 9 et 13, les autres n’étant pas affectées. En moyenne, “neuf bus sur dix circuleront sur l’ensemble du réseau”, tandis que les tramways fonctionneront à 100%.La SNCF avait déjà prévenu lundi que le trafic ferroviaire serait affecté dans l’Hexagone par le mouvement social de mercredi, en particulier celui des TER et des Intercités, mais pas le réseau à grande vitesse.”A la RATP, il y a assez peu d’annulations puisqu’il y a, je crois, 1.400 collaborateurs grévistes sur près de 46.000″ salariés, a affirmé le ministre démissionnaire des Transports, Philippe Tabarot, après avoir réuni mardi après-midi les principaux acteurs du transport.- “Particulièrement vigilants” -M. Tabarot a évoqué, côté SNCF en Ile-de-France, “quelques perturbations sur les RER et sur les Transilien, mais qui, majoritairement, vont circuler, environ aux alentours de 60%”.Selon le ministre, dans le reste de la France, environ “70% des TER” devraient circuler, “avec quelques régions où il n’y aurait pratiquement pas de perturbations, et d’autres où il y en aurait un petit peu plus”, notamment les Hauts-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes et l’Occitanie.A la RATP, le syndicat La Base, majoritaire chez les conducteurs de RER, a appelé à faire grève mercredi.Mais les quatre principaux syndicats de la RATP – CGT, FO, Unsa Mobilité et CFE-CGC – ont quant à eux appelé à la grève le 18 septembre, autre jour de mobilisation.Côté SNCF, la CGT-Cheminots, premier syndicat du groupe, a appelé à “participer massivement” à la grève de mercredi ainsi qu’à celle du 18 septembre. SUD-Rail, troisième syndicat de cheminots, a également appelé à faire grève mercredi, mais ne s’est pas joint à l’appel lancé par les trois autres grands syndicats de la SNCF (CGT, Unsa, CFDT) pour le 18 septembre.M. Tabarot a estimé que la mobilisation “pourrait être plus forte le 18 que le 10”, mais il a prévenu que “la radicalité des actions menées risque d’être au rendez-vous” mercredi.En particulier, “il semblerait que la Gare du Nord soit ciblée par un certain nombre de manifestations”, a-t-il révélé, en promettant un dispositif de sécurité “très important sur cette gare comme pratiquement sur l’ensemble des plus grandes gares [du] pays”.”On sera particulièrement vigilants là-dessus, que ce soit sur les voies ferrées, que ce soit sur nos routes ou nos autoroutes pour éviter un certain nombre de blocages”, a promis le ministre.

ICC hears harrowing details as Kony war crimes hearing opens

Villages torched, young girls forced into sexual slavery, babies beaten and thrown into fires: the International Criminal Court Tuesday heard harrowing stories of atrocities allegedly committed by Joseph Kony’s Lord’s Resistance Army in Uganda.The fugitive warlord faces 39 counts of war crimes and crimes against humanity, including murder, rape, torture, enslavement and sexual slavery, allegedly …

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Indignation après la découverte d’au moins neuf têtes de cochon devant des mosquées en Ile-de-France

“Une nouvelle et triste étape dans la montée de la haine antimusulmane”: au moins neuf têtes de cochon ont été découvertes mardi matin devant des mosquées de la capitale et de la région parisienne, suscitant de vives réactions.Ces têtes de porc, animal considéré comme impur par l’islam, ont notamment été découvertes sur la voie publique à Paris, “devant l’entrée de la mosquée Islah” à Montreuil (Seine-Saint-Denis), ainsi qu’à Montrouge,  Malakoff (Hauts-de-Seine) et Gentilly (Val-de-Marne), a appris l’AFP auprès de différentes sources.A Paris, des têtes ont été découvertes, notamment devant des mosquées des 15e, 18e et 20e arrondissement, a précisé le parquet de Paris.Plusieurs des têtes de cochon “supportaient une inscription +MACRON+ écrite à l’encre bleue”, a ajouté cette source à l’AFP.Au total, au moins neuf têtes ont été retrouvées, “quatre à Paris et cinq en petite couronne”, a détaillé le préfet de police de Paris Laurent Nuñez lors d’un point presse, disant ne pas exclure “qu’on en découvre d’autres”.”On ne peut s’empêcher de faire des rapprochements avec des actions précédentes (…) dont il a été avéré que c’était des actions d’ingérence étrangère”, a-t-il ajouté, appelant toutefois à rester “très prudent”.Il faisait référence à de précédentes affaires, attribuées de possibles ingérences étrangères, dont les tags d’étoiles de David dans Paris à l’automne 2023 ou de mains rouges sur le Mémorial de la Shoah en mai 2024.L’enquête pour provocation à la haine aggravée par la discrimination en raison de l’appartenance à une race ou religion a été confiée à la brigade criminelle de la préfecture de police de Paris, selon le parquet de la capitale, qui centralise les investigations.Le recteur de la Grande mosquée de Paris Chems-eddine Hafiz a dénoncé “une nouvelle et triste étape dans la montée de la haine antimusulmane”, appelant “à une prise de conscience et à une solidarité nationale”, après s’être entretenu avec la ministre déléguée chargée de la Lutte contre les discriminations Aurore Bergé.Devant la mosquée de l’Union des musulmans de Malakoff, Caroline (prénom modifié) est venue déposer un bouquet de trois roses blanches pour montrer son “soutien et (s)a solidarité”, bien qu’elle ne se considère “pas croyante”. “Les gens ne devraient pas avoir à cacher leur foi, en tout cas c’est pas ce qu’on m’a appris de la laïcité quand j’étais à l’école”, estime l’ancienne directrice d’association de 40 ans.Trois agents de la police judiciaire étaient aussi présents, a constaté un journaliste de l’AFP.- “Haine islamophobe” -A Paris, la maire PS Anne Hidalgo a condamné des “actes racistes” et a assuré de sa “solidarité avec la communauté musulmane”, précisant que la Ville avait saisi la justice.A Montreuil, l’édile de la ville, Patrice Bessac (PCF), a dénoncé des “actes de haine islamophobe”, avant de se rendre à la mosquée avant la prière de 13h30 pour y “témoigner” de son soutien aux fidèles.De son côté, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau (LR) a fait part de son “indignation” face à “cette sorte de profanation”. “J’entends que nos compatriotes musulmans puissent exercer leur foi dans la sérénité”, a-t-il ajouté devant la presse. “Cela fait des mois qu’on alerte, et nous ne sommes pas entendus”, a affirmé à l’AFP Bassirou Camara, le président de l’Addam (association de défense contre les discriminations et les actes antimusulmans), demandant une “réaction forte” des autorités. “On craint que ça aille crescendo. Quel va être la prochaine étape? Jeter des têtes de cochon sur les fidèles ou les agresser physiquement?”, s’est-il interrogé.Sur X, plusieurs personnalités de gauche ont vivement dénoncé ces actes.”Au début la fachosphère s’en prenait aux clandestins, puis est venu le tour des immigrés en situation régulière, ensuite celui des binationaux, maintenant les Français musulmans sur leurs lieux de culte”, a déploré le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure.Le chef de file de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a accusé Bruno Retailleau de “chauffer à blanc” l’islamophobie en France.La droite s’est aussi indignée, la présidente LR de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse, estimant ainsi que la République devait “protéger les croyants devant les profanations de leurs lieux de culte qui se multiplient”.La France compte entre cinq et six millions de musulmans pratiquants et non-pratiquants, ce qui fait de l’islam la deuxième religion du pays et de la communauté musulmane française la première en Europe. 

Bayrou a remis sa démission, Macron veut nommer très vite son successseur

Le Premier ministre François Bayrou a remis sa démission mardi au président Emmanuel Macron, ouvrant la voie à la nomination de son successeur, potentiellement un fidèle du chef de l’Etat, le ministre des Armées Sébastien Lecornu, qui pourrait intervenir très rapidement.Le chef du gouvernement, qui a échoué lundi à obtenir la confiance des députés, a franchi peu avant 13H30 la grille de l’Elysée pour un ultime entretien avec le président. Emmanuel Macron a “pris acte” dès lundi soir du refus des députés de lui apporter leur confiance et promis de nommer dans les “tout prochains jours” son successeur.Cette nomination pourrait intervenir dès mardi -“C’est possible”, glisse-t-on dans l’entourage du chef de l’Etat- le nom de Sébastien Lecornu, déjà favori en décembre avant que François Bayrou ne s’impose, revenant avec insistance.Le président LR des Hauts-de-France Xavier Bertrand, un temps cité, a fait savoir mardi qu’il ne serait pas nommé et précisé que “Sébastien Lecornu est en train de composer son propre gouvernement” lors d’une réunion des dirigeants de son parti, a indiqué à l’AFP un participant.Une fois n’est pas coutume, le chef de l’Etat paraît donc déterminé à aller vite pour désigner son Premier ministre, à l’encontre des appels à choisir la gauche, à négocier d’abord un accord politique ou à recevoir les chefs des partis.Ce sera le cinquième chef du gouvernement depuis le début du quinquennat en 2022. Du jamais-vu dans une Ve République longtemps réputée pour sa stabilité mais entrée dans une crise sans précédent depuis la dissolution en juin 2024.- “Urgence” avant “Bloquons tout” -Il y a “urgence à nommer un Premier ministre” parce qu’il ne doit pas “y avoir de pouvoir vacant” à la veille du mouvement “Bloquons tout” et avant la mobilisation syndicale du 18 septembre, a martelé le ministre de l’Intérieur sortant Bruno Retailleau, patron du parti Les Républicains (LR), évoquant un mois “propice à tous les débordements”.Le casse-tête auquel est confronté le président est pourtant le même que celui qu’il a été incapable de dénouer depuis qu’il a dissous l’Assemblée nationale: trouver un profil susceptible de survivre dans un paysage parlementaire sans l’ombre d’une majorité.A l’Elysée, on estime que la fragile coalition bâtie il y a un an entre la macronie et la droite est un acquis. Le président a exhorté ses chefs à “travailler avec les socialistes” pour “élargir” son assise.Mais il ne devrait pas aller jusqu’à nommer comme Premier ministre le patron du Parti socialiste Olivier Faure, malgré ses offres de services pour la formation d’un “gouvernement de gauche” qui irait chercher des “compromis”. Selon ses proches, Emmanuel Macron préfère donner les clés de Matignon à une personnalité “de confiance”. Depuis lundi soir, le nom du ministre des Armées Sébastien Lecornu, 39 ans, devenu au fil du temps un intime du chef de l’Etat, revient avec insistance en macronie, certains interlocuteurs de l’Elysée allant jusqu’à rapporter que ce choix avait été arrêté. Avec la prudence d’usage: déjà en décembre, le président avait voulu désigner ce fidèle, avant que François Bayrou ne s’impose à lui pour Matignon.Le nom de Catherine Vautrin est aussi cité, mais la ministre du Travail et de la Santé reste discrète, ayant elle aussi déjà expérimenté un revirement élyséen en 2022.Sur l’aile gauche de la macronie, la présidente de l’Assemblée Yaël Braun-Pivet s’est dite prête mardi à aller Matignon pour y appliquer un éventuel “pacte de coalition”.- Concessions au PS ? -Autant de noms qui ne résolvent pas en soi l’équation: comment obtenir, a minima, une non-censure du PS, nécessaire pour tenir ? Selon un interlocuteur régulier d’Emmanuel Macron, ce dernier pourrait cette fois accepter que le Premier ministre, d’autant plus si c’est un proche, fasse de réelles concessions aux socialistes, par exemple sur la taxation des plus riches jusqu’ici un tabou pour lui.Olivier Faure a refusé de dire si son parti négocierait avec une personnalité issue du camp présidentiel, continuant de “revendiquer le pouvoir”.La cheffe des Ecologistes Marine Tondelier a exhorté le chef de l’Etat à “recevoir” les chefs des partis de gauche “avant toute décision”.Le macroniste Gabriel Attal a demandé la désignation préalable d’un “négociateur” à même de vérifier les coalitions possibles, proposition qui semble mort-née.Cette fois, l’intéressé ne devrait même pas engager des “consultations formelles”, alors qu’il avait reçu les formations politiques à tour de rôle avant de désigner Michel Barnier il y a un an, et organisé une table ronde de plusieurs chefs de parti avant de choisir François Bayrou en décembre.Ses stratèges estiment qu’il a déjà invité les forces politiques à dialoguer.Il en donnera donc probablement plutôt mandat au futur Premier ministre, en lui demandant de négocier un programme a minima, et notamment une ébauche de budget pour 2026.Emmanuel Macron le sait: s’il n’a que des cartes imparfaites entre les mains, l’atout qu’il va abattre risque d’être le dernier avant de devoir, en cas de nouvel échec, redissoudre l’Assemblée, comme l’y invite le Rassemblement national. En cas d’impasse prolongée, la pression monterait sur une démission d’Emmanuel Macron, espérée par l’extrême droite comme par La France insoumise.