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Climat: l’UE face aux pays pétroliers et émergents, la COP30 dans l’impasse

La conférence de l’ONU sur le climat à Belém (Brésil) est entrée en prolongation samedi, avec un face-à-face entre Union européenne d’un côté et des pays pétroliers et émergents de l’autre, en désaccord frontal.Les négociations se sont poursuivies dans la nuit de vendredi à samedi, alors que la COP30 devait s’achever vendredi soir, après deux semaines de travaux. Où en est-on au petit matin?”Nulle part”, répond la ministre française de la Transition écologique, Monique Barbut, en arrivant à une réunion avec les Vingt-Sept tôt samedi. De nombreux négociateurs n’ont pas dormi de la nuit, alors que des parties du site à Belem commencent à être démontées.Que doit dire la déclaration finale de cette COP30? La question divise les délégations venues jusqu’en Amazonie.Une séance de clôture est programmée à 10h00 (13h00 GMT), mais l’horaire pourrait changer.Pour les Européens, l’avenir passe obligatoirement par un message pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les énergies fossiles. Celles-ci sont responsables de la grande majorité du réchauffement. Des pays comme la Chine, la Russie, l’Arabie saoudite ou l’Inde sont désignés par la France comme menant le camp du refus. Mais une partie du monde en développement ne soutient pas non plus la bataille contre les fossiles.Ils expliquent que de nombreuses économies, pauvres ou émergentes, n’ont pas à l’heure actuelle les moyens d’une transition vers une consommation et une croissance moins denses en carbone, ou tout simplement de s’adapter à un climat déréglé. Ils réclament des pays les plus riches des engagements financiers supplémentaires pour aider les nations qui le sont moins.- Européens “isolés” -La présidence brésilienne de la conférence a consulté tout le monde vendredi sur une proposition d’accord qui ne contient plus le mot “fossiles”. Et encore moins la création d’une “feuille de route” sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et soutenue par le président brésilien Lula lui-même.L’Union européenne a évoqué vendredi la perspective de partir “sans accord”. Ce serait un échec retentissant pour l’hôte, le Brésil, et pour une conférence organisée dans l’une des régions emblématiques des questions environnementales posées à la planète, l’Amazonie.Mais cela pose un dilemme. Les Européens se retrouvent “isolés” dans leur refus du texte, selon une délégation d’un des 27. Ils hésitent sur l’attitude à adopter: claquer la porte pour marquer la gravité de la situation, ou chercher encore une conciliation par “peur (…) d’endosser la responsabilité” de l’échec du sommet.Le projet d’accord de la présidence brésilienne demande des “efforts” pour tripler les financements pour l’adaptation des pays pauvres au changement climatique. Or les État appelés à contribuer appelés sont réticents, un an après une COP29, à Bakou, qui les a déjà engagés sur dix ans.”Concentrons-nous sur l’essentiel: l’accès à l’énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète”, dit à l’AFP l’Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l’Asie du Sud.- “Nous mettre d’accord” -Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l’AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de friction: l’ambition de réduction des énergies fossiles, l’aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.”Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu’on n’arrive pas à nous mettre d’accord”, lançait le président de la COP30, le diplomate André Corrêa do Lago.L’idée d’une “feuille de route” pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l’engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.Peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu’à ce que le président brésilien la remette au centre du jeu au début du sommet.Premier producteur de pétrole au monde, les États-Unis sont eux-mêmes absents de cette COP30, le président Donald Trump jugeant ces négociations inutiles.

Compter sur ses doigts, étape essentielle pour l’apprentissage du calcul

Compter sur ses doigts est une étape importante dans l’apprentissage du calcul, avance une nouvelle étude, selon laquelle les jeunes enfants qui utilisent cette technique ont par la suite plus de facilité à additionner mentalement.Dénombrer avec ses doigts pour savoir combien font 3+2 est une stratégie courante, mais parfois découragée, chez les petits écoliers. Dans une enquête menée en France en 2023, 20% des enseignants en maternelle et 30% de ceux de CP y voyaient un signe que l’élève avait des problèmes à comprendre les concepts numériques, rappellent les autrices de cette étude publiée récemment par l’American Psychological Association.”Les craintes qu’on a en tant que parent ou qu’enseignant, c’est que l’enfant reste bloqué à ce stade-là” et ne soit pas capable d’effectuer des calculs plus complexes, explique à l’AFP Catherine Thevenot, principale autrice et professeure de psychologie du développement cognitif à l’Université de Lausanne. “En fait, c’est grâce au calcul sur les doigts que les enfants vont pouvoir internaliser” le processus, poursuit la chercheuse.Dans leur étude, elle et sa collègue Marie Krenger ont suivi 211 enfants suisses âgés de 4 ans et demi à 7 ans et demi. Deux fois par an, elles leur ont demandé de résoudre jusqu’à trois séries d’opérations de difficulté croissante: additionner deux chiffres entre 1 et 5, un chiffre entre 1 et 5 à un autre entre 6 et 9, puis deux chiffres entre 6 et 9. Et ont observé si les enfants utilisaient leurs doigts pour y parvenir. – “Premier outil” -Elles ont constaté que le comptage sur les doigts atteignait un pic vers 5 ans et demi/6 ans. Jusqu’à 5 ans, davantage d’enfants additionnaient sans leurs doigts que l’inverse. A 6 ans et demi, 92% des enfants avaient utilisé leurs doigts au moins une fois lors des tests. À 7 ans et demi, 43% étaient des “ex-compteurs sur les doigts”, c’est-à-dire qu’ils les avaient utilisés lors des tests précédents mais ne le faisaient plus. 50% les utilisaient encore et seulement 7% ne les avaient jamais utilisés. Les doigts sont “le premier outil” qui va permettre à l’enfant de “marquer la quantité”, souligne Mme Thevenot, qui a publié cet été “Des mythes en maths” sur l’apprentissage des mathématiques.Quand on demande à un enfant de dénombrer une collection de trois objets, “il y a toute une phase du développement où il pense que le +3+ correspond au troisième objet et pas du tout aux trois objets de la collection”, explique la chercheuse.En comptant sur ses doigts, “il n’y a pas d’ambiguïté là-dessus, il le ressent dans son corps: chaque fois qu’il lève un nouveau doigt, la quantité augmente”, poursuit-elle.L’enfant doit aussi intégrer le principe de “correspondance terme à terme”, c’est-à-dire “qu’il y a un mot pour un objet”, ajoute Mme Thévenot. “Sur les doigts, c’est extrêmement évident: chaque fois qu’il dit un mot, il lève un doigt”. Les enfants qui comptent sur leurs doigts ont “déjà commencé à construire ces principes-là” et, à force de pratique, vont progressivement passer à “des stratégies de plus en plus mentales”. Par exemple, en visualisant 3 doigts d’une main et 4 doigts de l’autre pour additionner 3+4, puis en levant les 5 doigts de la première main avant de continuer à compter sur la suivante.Dans l’étude, les enfants les plus performants étaient les “ex-compteurs”. Dès 6 ans, ces anciens utilisateurs surpassaient à la fois ceux qui n’avaient jamais compté sur leurs doigts et ceux qui continuaient à le faire.Les enfants les moins performants étaient ceux qui n’avaient jamais compté sur leurs doigts.Si compter sur ses doigts est un comportement “plutôt naturel”, certains enfants ne vont en effet pas y recourir d’eux-mêmes et “on peut le leur enseigner”, souligne Mme Thevenot.Et si à 7 ans et demi, un enfant continue à utiliser ses doigts, “c’est qu’il a encore besoin de ce stade pour plein de raisons. Il faut le laisser faire”, estime-t-elle. 

Seine-et-Marne: le rappeur Zola mis en examen et écroué pour séquestration et violences

Le rappeur Zola a été mis en examen et placé en détention provisoire, suspecté avec trois autres personnes de séquestration et violences aggravées, a indiqué samedi le procureur de Meaux.Ils sont poursuivis pour séquestration, vol, détention non autorisée d’arme, dégradation et violences aggravées par plusieurs circonstances: menace ou utilisation d’une arme, dissimulation du visage, réunion, appartenance de la victime à une ethnie, une race, une nation ou une religion.Demandant un délai pour préparer sa défense, Zola a été placé en détention provisoire pour quatre jours, “le prochain débat contradictoire se tiendra mercredi 26 novembre”, précise le procureur dans son communiqué diffusé samedi matin.Le 6 novembre, “plusieurs hommes désireux de rencontrer le rappeur Zola afin de prendre un cliché photographique en sa compagnie, se rendaient au domicile de ce dernier”, détaille Jean-Baptiste Bladier.De la propriété sort alors “un homme cagoulé et manifestement armé”, faisant fuir les admirateurs du rappeur, mais “l’un d’eux, resté sur place, était immédiatement victime de premières violences de la part du rappeur Zola”, précise le procureur, dans un communiqué diffusé vendredi.La victime a ensuite été “séquestrée dans la cave du domicile” de l’artiste de 26 ans, rapporte M. Bladier qui décrit le calvaire subi par le jeune homme, âgé de 19 ans selon le quotidien Le Parisien. “Durant les deux heures qui suivaient, aussi bien au sein dudit domicile, qu’à l’extérieur de celui-ci, la victime subissait de nombreuses violences sous la forme de coups de poing, coups de pied, injures, menaces verbales,” énumère le procureur. “Ayant été contraint de se dévêtir, ses vêtements étaient incendiés. Une arme de poing était pointée sur l’une de ses tempes avant que le canon de ladite arme ne soit introduite dans sa bouche”, précise le magistrat en ajoutant que le téléphone du jeune homme lui a été volé et sa voiture dégradée.Jean-Baptiste Bladier ajoute qu'”à plusieurs reprises, les agresseurs faisaient mention de l’appartenance ethnique de la victime, l’invitant à ne pas craindre pour sa vie, puisqu’ils ne voulaient pas +aller en prison pour un p’tit blanc comme (elle)+”.La victime souffre d’une incapacité totale de travail somatique de 6 jours et psychologique de 35 jours. Zola et les trois personnes arrêtées dans le cadre de l’enquête ont gardé le silence ou contesté les faits dont ils sont accusés, “en dépit d’éléments non équivoques notamment issus d’échanges téléphoniques entre les protagonistes”, a signalé le procureur de Meaux.Ecouté par plus de trois millions d’auditeurs mensuels sur la plateforme Spotify, Zola est l’auteur de trois albums, dont le premier sorti en 2020.

Sur le premier téléphérique d’Île-de-France, exercice d’évacuation grandeur nature

Flocons de neige, vent glacial et cabines de téléphérique suspendues: à Limeil-Brévannes, dans le Val-de-Marne, les pompiers de Paris s’entraînent à évacuer des passagers avant l’ouverture le mois prochain du premier téléphérique d’Île-de-France, baptisé le C1.Au sol, 35 sapeurs-pompiers de Paris s’apprêtent à évacuer des passagers – joués par des employés de la société Ile-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice des transports de la région. Dans cette mise en situation, ils se retrouvent bloqués dans des cabines à la suite d’un arrêt complet provoqué par la panne simultanée du moteur électrique et du moteur thermique de secours.Deux opérations sont alors mises en place par les équipes de secours. La première mobilise un bras élévateur articulé au pied d’un pylône à côté duquel se prépare une équipe du groupe d’intervention en milieu périlleux des pompiers, le GRIMP. La nacelle s’élève alors dans le ciel avec à son bord deux pompiers, dont un du GRIMP, et s’arrête au niveau de la cabine, où deux personnes attendent d’être secourues. Arrimé sur le toit de la cabine, le pompier du GRIMP déverrouille les portes et sécurise l’évacuation de deux voyageurs par la nacelle.Long de 4,5 kilomètres, le C1 a été conçu pour permettre aux habitants de pouvoir se déplacer plus facilement et rapidement dans un département entrecoupé de voies rapides et de lignes ferroviaires.Après sa mise en service le 13 décembre, la toute première ligne de téléphérique urbain d’Ile-de-France Mobilités pourra transporter 11.000 passagers par jour entre Créteil et Villeneuve-Saint-Georges, à raison d’une cabine toutes les 22 à 30 secondes.C’est le quatrième téléphérique urbain de France, après celui de Brest, inauguré en 2016, puis Saint-Denis de La Réunion et Toulouse.Chaque cabine pourra accueillir dix passagers assis ainsi que des fauteuils roulants, des vélos et des poussettes. A l’intérieur, vidéosurveillance, boutons d’appel d’urgence ont été installés pour garantir la sécurité des voyageurs en plus de la présence humaine dans chacune des cinq stations.Pour le deuxième exercice, trois pompiers du GRIMP se laissent glisser sur le câble depuis un pylône pour atteindre le toit d’une cabine inatteignable avec le bras élévateur articulé. Une fois les portes ouvertes et le système de cordage installé, les deux passagers sont descendus en rappel jusqu’à terre.- “L’ennemi, c’est le vent” -Ces opérations peuvent prendre du temps, mais une communication permanente est assurée entre les passagers et le poste de sécurité. “Nous n’avons pas de délai à respecter sur ce genre d’intervention, ce qui compte, c’est de prendre le temps de tout faire en sécurité”, indique le lieutenant-colonel des pompiers Nicolas Pleis, satisfait du déroulement de l’exercice.A ses côtés, Vanessa Olivier, directrice de la société Transdev Coteau de la Marne, exploitant du C1, insiste sur le caractère “très exceptionnel” de telles procédures.”En cas de problème technique et d’arrêt imprévu, soit les techniciens pourront ramener les cabines dans les stations et permettre aux voyageurs de descendre, soit on aura recours à une évacuation ultime comme testée aujourd’hui”, précise-t-elle.Un test obligatoire avant l’ouverture du C1 et qui permet à Transdev et à Ile-de-France Mobilités de s’assurer que “tout se déroulera correctement pour les voyageurs” après la mise en service.”Le téléphérique, c’est un mode de transport fiable, robuste, il n’y a pas grand-chose qui l’arrête”, assure Christophe Surowiec, chef de projet chez Ile-de-France Mobilités. “L’ennemi principal, c’est le vent”, ajoute-t-il. Avec une vitesse de circulation de 21 km/h, le C1 verra son trafic ralenti en cas de vent supérieur à 70 km/h voire totalement arrêté à partir de 90 km/h pour limiter tout risque d’accident. Considérés comme l’un des moyens de transport les plus sûrs au monde, selon le service technique du ministère des Transports, les téléphériques doivent être contrôlés quotidiennement.En France, le dernier accident meurtrier remonte à 1999 dans les Hautes-Alpes, où 20 personnes ont perdu la vie. Plus récemment, une chute de cabine de téléphérique a fait quatre morts près de Rome en Italie au mois d’avril.

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La COP30 s’enfonce dans la nuit, l’ambition sur la sortie des fossiles en péril

Les négociations de la COP30 au Brésil se sont prolongées samedi dans une lutte nocturne acharnée pour finaliser un accord a minima, après deux semaines chaotiques de sommet en Amazonie, proche de se conclure sans engagement majeur pour accélérer la sortie des énergies fossiles.L’enjeu est de sceller un accord pour rattraper le retard pris par l’humanité dans sa lutte contre la pollution carbone, soutenir l’adaptation au changement climatique des pays pauvres et démontrer la viabilité du multilatéralisme dans un monde fracturé. Mais depuis vendredi à l’aube, les pays se disputent à Belem sur un texte de la présidence brésilienne qui ne contient plus le mot “fossiles”. Et encore moins la création d’une “feuille de route” sur la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires, et endossée par le président brésilien Lula lui-même.Au point que l’Union européenne a évoqué la perspective de partir “sans accord”, ce qui serait un échec humiliant pour le Brésil et cette première conférence climatique de l’ONU en Amazonie, débutée le 10 novembre.Les Européens se retrouvent “isolés” dans leur refus du texte, certains pays souhaitant claquer la porte et d’autres ayant “peur (…) d’endosser la responsabilité” de l’échec du sommet, selon une délégation d’un des 27.Qui s’oppose à des efforts sur les fossiles? L’Inde, l’Arabie saoudite et la Russie, rejoints par des pays émergents, a déclaré Monique Barbut, ministre française de la Transition écologique.”Je mets en garde les médias contre les narratifs simplistes sur les véritables bloqueurs”, a répondu Romain Ioualalen, de l’ONG Oil Change International, soulignant que les négociations portent aussi sur des aides aux pays pauvres “qui sont bloquées par les pays développés”.”Ne nous laissons pas distraire par tout ce bruit. Dans toute négociation climatique, il y aura toujours des accusations. Concentrons-nous sur l’essentiel: l’accès à l’énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète”, dit à l’AFP l’Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l’Asie du Sud.Le projet d’accord demande des “efforts” pour tripler les financements pour l’adaptation des pays pauvres au changement climatique. Mais les pays riches sont réticents à remettre la main au portefeuille après une COP29 qui les a engagés sur dix ans.Après l’échec d’une longue réunion à la mi-journée avec les près de 190 pays présents, la présidence brésilienne a changé de format. A partir de 17H00 (20H00 GMT), elle a mené sans quasi-interruption des discussions à huis clos avec un groupe restreint de pays, représentatifs des différents blocs.Très peu a filtré de ce long huis clos qui se poursuivait tard dans la nuit. Selon plusieurs observateurs et délégués interrogés par l’AFP, les débats se concentrent sur des modifications à la marge des trois principaux points de frictions : l’ambition de réduction des énergies fossiles, l’aide financière due par les pays développés, et les tensions commerciales sur les taxes carbone aux frontières.- Pression de Lula -“Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu’on n’arrive pas à nous mettre d’accord”, a plaidé le président de la COP30, le diplomate André Correa do Lago.Il a la lourde tâche de mettre d’accord 194 pays et l’Union européenne, membres de l’accord de Paris, pour une adoption par consensus, comme c’est la règle aux COP.L’idée d’une “feuille de route” pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, largement responsables du réchauffement climatique, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l’engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.Dans une année géopolitique mouvementée, avec de nombreux pays occidentaux se détournant politiquement du climat, peu comptaient sur le retour de cette question au menu, jusqu’à ce que le président Lula la remette au centre du jeu au début du sommet.Pour la ministre colombienne de l’Environnement Irene Velez Torres, dont le pays est devenu un chef de file anti-pétrole, la COP30 “ne peut se terminer sans feuille de route pour abandonner les énergies fossiles”.

L’Assemblée rejette à la quasi-unanimité le budget de l’Etat

Fait inédit dans la Ve République: la quasi totalité de l’Assemblée a rejeté dans la nuit de vendredi à samedi le budget de l’Etat, un vote sans surprise mais qui augure mal de son adoption avant la fin de l’année.Après 125 heures de débats parfois houleux sur la fiscalité du patrimoine, ou celle des grandes entreprises, 404 députés ont rejeté la partie “recettes” du texte (un pour, 84 abstentions), emportant ainsi l’ensemble du projet de loi, sans même étudier la partie “dépenses”.Les groupes de gauche et le RN ont voté contre, ceux du camp gouvernemental se sont divisés entre votes contre et abstentions. Seul à voter pour, le député du groupe centriste Liot Harold Huwart.L’Assemblée avait déjà rejeté en 2024 le budget de l’État, de manière inédite sous la Ve République. Mais c’est une première qu’il le soit avec une telle ampleur.- “Travail utile” -Si elle a vu dans le “plus long débat budgétaire” de la Ve République, un “travail utile”, la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin a aussi déploré un “certain nombre de mesures inconstitutionnelles, irréalistes ou inapplicables”.Sur X, elle a dénoncé l'”attitude cynique” des “extrêmes”, se disant cependant “convaincue” de la possibilité d’un compromis. Le camp gouvernemental a largement invoqué les mesures votées par les oppositions – “des horreurs économiques”, selon Paul Midy (Renaissance) – pour justifier son absence de soutien au texte de l’exécutif. Le Premier ministre Sébastien Lecornu a lui pointé vendredi des “coups tactiques des extrêmes qui rendent la copie insincère”.Dans le viseur du camp gouvernemental, plusieurs hausses d’impôts, dont un “impôt universel” sur les multinationales censé rapporter 26 milliards d’euros, une hausse de taxe sur les rachats d’action, ou une contribution sur les dividendes.Avec elles, le déficit passerait à “4,1%” du PIB (contre un objectif à 4,7% dans le texte initial), sans elles il serait de “5,3%”, a estimé Amélie de Montchalin, les jugeant “fragiles”.Eric Coquerel, président LFI de la commission des Finances, a rejeté l’argument, estimant que le texte initial “présenté par un gouvernement comme s’il était majoritaire”, était condamné à “déplai(re) à tout le monde”. “Ce texte n’est le texte de personne en totalité, mais chacun doit prendre une part”, a rétorqué le président du groupe MoDem Marc Fesneau.Jean-Philippe Tanguy (RN) n’y a vu qu’une “diversion”, estimant que le gouvernement fera passer son texte initial, par ordonnances ou par un 49.3.- “Le compte n’y est pas” -Le PS, qui a accepté de ne pas censurer le Premier ministre en échange de la suspension de la réforme des retraites et d’un abandon du 49.3, espérait que les débats permettent d’arracher une mesure de justice fiscale, “taxe Zucman” ou succédané.Des propositions rejetées. Et la taxe sur les holdings proposée par le gouvernement a même été édulcorée à l’initiative de la droite. Au coeur de la nuit, les socialistes avaient obtenu le vote d’un Impôt sur la fortune improductive, à l’écriture bancale.Les députés ont aussi adopté une hausse de deux milliards d’euros de la surtaxe sur les bénéfices des grandes entreprises, un doublement de la taxe sur les géants du numérique, ou encore le plafonnement de certaines niches fiscales comme le pacte Dutreil.Mais “le compte n’y est pas”, a lancé Boris Vallaud (PS), estimant les “recettes” insuffisantes pour “effacer” des économies irritantes sur les politiques publiques. Et le chef des députés socialistes de dénoncer “l’intransigeance d’une partie du bloc central” et d’appeler Sébastien Lecornu à “interroger l’autorité qui est la sienne” sur ses troupes.Le PS continuera toutefois à “chercher le compromis”, a-t-il assuré.Le budget va désormais être examiné par le Sénat, qui devrait en débattre dans l’hémicycle dès jeudi, en repartant du projet initial du gouvernement.Son adoption avant la fin de l’année apparaît comme une gageure, en terme de délais comme en terme de majorité pour le voter, mais le gouvernement espère : “il faut que cela fonctionne”, a martelé le Premier ministre.Le rapporteur général du budget Philippe Juvin (LR) suggère lui au gouvernement de recourir finalement à l’article 49.3 de la Constitution, pour faire passer un budget avant le 31 décembre. Le pari étant qu’il serait plus facile pour le PS de ne pas censurer le gouvernement que de voter pour un budget, traditionnel marqueur de l’appartenance à une majorité.Le gouvernement peut aussi faire adopter une “loi spéciale” pour percevoir les impôts existants, avant de reprendre les débats budgétaires en début d’année.Un scénario privilégié par plusieurs cadres du camp gouvernemental, mais M. Lecornu a estimé que ce n’était “pas la solution”. Le gouvernement écarte aussi a priori le scénario des ordonnances.

Le Sénat s’oppose à la généralisation du Nutri-score

Les sénateurs ont rejeté vendredi une mesure du budget de la Sécurité sociale visant à rendre obligatoire l’affichage du Nutri-score sur les emballages des aliments, suivant l’avis du gouvernement qui la juge contraire aux normes européennes.Par 212 voix contre 117, la chambre haute s’est opposée à un article introduit à l’Assemblée nationale début novembre.La mesure proposait de généraliser le Nutri-score sur les emballages, cette échelle de notation des aliments pouvant aller de A à E. Les entreprises qui refuseraient d’afficher cette information seraient pénalisées d’une taxe de 5% sur leur chiffre d’affaires, dont le produit serait affecté à l’Assurance maladie.”L’information, oui; la taxation, non”, s’est justifié le sénateur Les Républicains Laurent Somon. La ministre de la Santé Stéphanie Rist a aussi soutenu la suppression de cette mesure, avançant une “incompatibilité avec le droit européen”. La gauche a regretté ce retour en arrière, alors que la suppression de ce dispositif avait été repoussée samedi en commission des Affaires sociales.Il est “largement prouvé que le Nutri-score modifie les comportements dans le bon sens et notamment pour l’alimentation des enfants. Le généraliser est un véritable outil de santé publique”, a appuyé le sénateur Bernard Jomier (groupe socialiste).L’association UFC-Que choisir a fait part de sa “déception” car il s’agit d'”un outil de protection des consommateurs”. “Encore une fois, le Sénat a préféré défendre les intérêts industriels plutôt que la santé publique et c’est un problème”, a-t-elle ajouté dans un communiqué à l’AFP.Les sénateurs ont par ailleurs adopté une taxe sur les boissons énergisantes alcoolisées, ciblant notamment de nouveaux produits particulièrement prisés des jeunes comme la boisson “Vody”. Cette taxe, qui avait déjà été adoptée par les députés, a été élargie par les sénateurs pour prendre en compte certaines boissons mélangeant alcool fort et ingrédients sucrés et aromatises.La chambre haute a également adopté un amendement du sénateur Renaissance Xavier Iacovelli pour instaurer une taxe sur les sucres ajoutés dans les produits alimentaires destinés aux nourrissons et aux enfants en bas âge.Ces votes sont loin d’être définitifs car les débats sur ce budget de la Sécu vont se poursuivre entre les deux chambres du Parlement jusqu’au début du mois de décembre au plus tôt.

Bolivia says US drug agency to return to aid cocaine battle

Bolivia’s brand-new narcotics czar, Ernesto Justiniano, told AFP Friday the US Drug Enforcement Administration, expelled in 2008, will be returning to bolster the South American country’s anti-cocaine campaigns.Justiniano is part of the new administration of President Rodrigo Paz, a pro-business conservative who took office on November 8 after two decades of leftist rule.Paz, 58, is …

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Prolongation pour la COP30, engluée dans la dispute sur la sortie des énergies fossiles

Les négociations climatiques de la COP30 au Brésil entre près de 200 pays sont entrées officiellement en prolongation vendredi après deux semaines de négociations infructueuses, sans compromis en vue sur la question du pétrole, du gaz et du charbon.Au point que l’Union européenne, sommée de donner des gages aux pays en développement, évoque ouvertement la perspective de quitter Belem “sans accord”, ce qui serait un échec humiliant pour le Brésil et cette première conférence climatique de l’ONU en Amazonie.La présidence brésilienne du sommet, débuté le 10 novembre, fait défiler depuis 17H00 (20H00 GMT) petits et grands pays pour tenter de dénouer la situation: Chine, Inde, Arabie saoudite, Européens, groupe africain, Japon, Honduras…Les débats sont focalisés sur le projet d’accord présenté à l’aube, avec une grande omission: il ne contient pas le mot “fossiles”, et encore moins la création de la “feuille de route” réclamée par au moins 80 pays européens, latino-américains ou insulaires.Protestation immédiate de cette coalition informelle, dont la Colombie, qui mène la bataille contre la “prolifération” du pétrole.”Ce qui est actuellement sur la table est inacceptable”, a déclaré le commissaire européen au climat, Wopke Hoekstra, pour qui “nous sommes vraiment face à un scénario sans accord”.Qui s’oppose? L’Inde, l’Arabie saoudite et la Russie, rejoints par des pays émergents, a déclaré Monique Barbut, ministre française de la Transition écologique.”Je mets en garde les médias contre les narratifs simplistes sur les véritables bloqueurs”, lui a répondu Romain Ioualalen, de l’ONG Oil Change International, car les négociations portent aussi sur les aides financières et techniques aux pays pauvres “qui sont bloquées par les pays développés”.”Ne nous laissons pas distraire par tout ce bruit. Dans toute négociation climatique, il y aura toujours des accusations. Concentrons-nous sur l’essentiel: l’accès à l’énergie pour les plus pauvres, la sécurité énergétique pour tous et la durabilité énergétique pour la planète”, dit à l’AFP l’Indien Arunabha Ghosh, émissaire de la COP30 pour l’Asie du Sud.Le projet d’accord demande des “efforts” pour tripler les financements pour l’adaptation au changement climatique dans les pays pauvres, mais les pays riches sont réticents à remettre la main au portefeuille après une COP29 qui les a engagés sur dix ans.Pour la ministre colombienne de l’Environnement Irene Velez Torres, la COP30 “ne peut se terminer sans feuille de route pour abandonner les combustibles fossiles”.- Pression de Lula -“Ceux qui doutent que la coopération soit la meilleure chose à faire pour le climat seront absolument ravis de voir qu’on n’arrive pas à nous mettre d’accord”, a plaidé le président de la COP30, le diplomate André Correa do Lago.Dans l’après-midi, il a ajourné plus de quatre heures de réunion infructueuse avec tous les pays et envoyé les ministres se restaurer, leur demandant d’utiliser ce temps de repos “pour réfléchir aux solutions à apporter sur la table”, selon des participants dans la salle.Des négociateurs européens et du groupe arabe se sont réunis autour de M. Correa do Lago.Il a la lourde tâche de mettre d’accord 194 pays et l’Union européenne, membres de l’accord de Paris, pour une adoption par consensus, comme c’est la règle aux COP.L’idée d’une “feuille de route” pour accélérer la sortie du pétrole, du charbon et du gaz, largement responsables du réchauffement climatique, est née de la frustration face au manque de concrétisation de l’engagement à leur abandon progressif pris à la COP28 il y a deux ans.Dans une année géopolitique mouvementée, avec de nombreux pays occidentaux se détournant politiquement du climat, peu comptaient sur le retour de cette question à l’ordre du jour.Mais le président brésilien Lula l’a relancée au début du sommet, et encore remise au centre du jeu lors de sa visite mercredi, dopant le camp anti-pétrole.