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Taïwan: près de 2.000 personnes évacuées à l’approche du typhon Podul

Près de 2.000 personnes vont être évacuées mardi à Taïwan à l’approche du typhon Podul avec un risque de nouvelles intempéries pour les régions déjà touchées du centre et du sud de l’île, ont annoncé les autorités.Le typhon devrait toucher terre mercredi le long de la côte sud-est, une zone peu peuplée, avant de traverser l’île et de se diriger vers le détroit de Taïwan, a indiqué l’Agence centrale de météorologie (CWA).La tempête devrait être accompagnée de vents pouvant atteindre 133 km/h, avec des rafales allant jusqu’à 166 km/h, selon l’agence.Environ 31.000 soldats sont mobilisés pour les opérations de secours et d’assistance, a déclaré le ministère de la Défense.Les compagnies aériennes locales Uni Air et Mandarin Airlines ont annoncé l’annulation de tous leurs vols intérieurs prévus mercredi.Parmi les zones qui devraient être les plus touchées figurent les comtés orientaux de Hualien et Taitung, le comté central de Chiayi, le sud de l’île et les îles périphériques de Kinmen, a précisé la prévisionniste Chu Mei-lin, lors d’un point-presse.”Chacun doit être conscient de la menace de vents violents et de fortes pluies entre demain et le matin du 14″, a-t-elle déclaré.Près de 700 personnes seront évacuées de leurs foyers à Hualien et environ 1.100 habitants des zones montagneuses de la ville méridionale de Kaohsiung devraient être déplacés, selon les autorités locales.Kaohsiung et le comté voisin de Pingtung pourraient recevoir entre 400 et 600 millimètres de pluie cumulée entre mardi et jeudi, selon un autre prévisionniste. D’autres régions pourraient enregistrer plus de 350 millimètres de précipitations.Une grande partie du centre et du sud de Taïwan se remet encore des effets du typhon Danas et de pluies diluviennes ces dernières semaines.Le typhon Danas, qui a frappé Taïwan début juillet, a fait deux morts et des centaines de blessés après avoir déversé plus de 500 millimètres de pluie sur le sud de l’île en un week-end.Taïwan est habitué à de fréquents passages de tempêtes tropicales entre juillet et octobre.Les scientifiques estiment que le changement climatique d’origine humaine provoque des phénomènes météorologiques plus intenses, augmentant le risque d’inondations dévastatrices.

Grande-Bretagne: pénurie d’eau “d’importance nationale” en Angleterre

La pénurie d’eau en Angleterre a été classée comme “d’importance nationale”, le pays ayant connu les six premiers mois de l’année les plus secs depuis 1976, a indiqué mardi l’Agence pour l’environnement (EA).Selon l’EA, cinq régions d’Angleterre sont touchées par la sécheresse, confrontées à une diminution des réserves d’eau et à une baisse des rendements agricoles.Le Groupe national sur la sécheresse, qui réunit le gouvernement, des représentants du secteur agricole et des compagnies des eaux, s’est réuni pour discuter de la situation, alors que certaines régions d’Angleterre se préparent à affronter la quatrième vague de chaleur de cet été.”La situation actuelle est cruciale à l’échelle nationale, et nous appelons chacun à jouer son rôle et à contribuer à réduire la pression sur notre environnement aquatique”, a déclaré Helen Wakeham, chargée de l’eau à l’EA.La vice-présidente de l’Union nationale des agriculteurs, Rachel Hallos, a fait part d'”une inquiétude croissante pour les mois à venir”, les agriculteurs continuant à faire face à “des conditions de sècheresse extrême”.”Certaines exploitations signalent une baisse significative de leurs rendements, ce qui est financièrement dévastateur pour le secteur agricole et pourrait avoir des répercussions sur l’ensemble des récoltes au Royaume-Uni”, a-t-elle ajouté.Les niveaux des réservoirs à travers l’Angleterre n’atteignaient ces derniers jours que 67,7% de leur capacité, soit nettement moins que la moyenne pour une première semaine d’août, qui est de 80,5%.Selon l’EA, 49% des débits des cours d’eau étaient inférieurs à la normale, tandis que le Yorkshire, dans le nord de l’Angleterre, a interdit l’arrosage des jardins.Selon le service météorologique Met Office, l’Angleterre a connu en 2025 le printemps le plus sec depuis plus de cent ans.”Nous allons être confrontés à une pénurie d’eau croissante au cours de la prochaine décennie, a estimé Emma Hardy, ministre de l’Eau, ajoutant que le gouvernement prévoyait de construire de nouveaux réservoirs. Les scientifiques avertissent que le changement climatique provoqué par l’homme rend les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les inondations, les vagues de chaleur et les sécheresses plus intenses et plus fréquents.

Macron promulgue la loi Duplomb après la censure partielle du Conseil constitutionnel

Emmanuel Macron a promulgué la loi Duplomb après la censure par le Conseil constitutionnel de sa disposition la plus contestée qui prévoyait la réintroduction de l’acétamipride, un pesticide interdit de la famille des néonicotinoïdes, selon le Journal officiel publié mardi.Les “Sages” avaient en revanche validé le 7 août les simplifications administratives accordées aux plus gros élevages, ainsi qu’à la construction d’ouvrages de stockage d’eau à finalité agricole. Néanmoins, les mesures adoptées ne doivent pas permettre de prélèvement dans des nappes inertielles – qui se vident ou se remplissent lentement – et devront pouvoir être contestées devant un juge.Le Conseil constitutionnel avait par ailleurs validé sans réserve des dispositions très attendues par certains agriculteurs facilitant l’agrandissement ou la construction de bâtiments d’élevages de porcs ou de volailles.Cette loi, adoptée au Parlement début juillet avec le soutien des macronistes, LR et l’extrême droite, a fait l’objet d’un vaste mouvement de protestation, y compris au sein du monde scientifique. Une pétition réclamant son abrogation a réuni plus de 2,1 millions de signatures sur le site de l’Assemblée nationale, du jamais-vu, permettant la tenue d’un futur débat dans l’hémicycle essentiellement symbolique.Malgré cette forte mobilisation citoyenne contre le texte, le chef de l’Etat a en revanche, après la censure partielle du Conseil constitutionnel, écarté la possibilité de demander une nouvelle délibération du Parlement.- “Risques pour la santé” -La réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride, interdit depuis 2018 en France mais autorisé ailleurs en Europe, a cristallisé la contestation contre la loi Duplomb. Son retour était réclamé par certains producteurs de betteraves et de noisettes pour lutter contre les ravageurs.Le Conseil constitutionnel a estimé que “faute d’encadrement suffisant”, cette mesure était contraire au “cadre défini par sa jurisprudence, découlant de la Charte de l’environnement”, inscrite en 2005 dans la Constitution française.Dans leur décision, les Sages ont rappelé que les néonicotinoïdes “ont des incidences sur la biodiversité, en particulier pour les insectes pollinisateurs et les oiseaux” et “induisent des risques pour la santé humaine”.En 2020, ils avaient consenti à une dérogation temporaire à leur interdiction, cantonnée à la filière des betteraves et à l’enrobage des semences.Cette fois, ils ont censuré la dérogation introduite dans la loi en relevant qu’elle n’était pas limitée dans le temps, ni à une filière particulière, et concernait aussi la pulvérisation, aux risques élevés de dispersion des substances.Une “bataille gagnée” pour le député LFI Antoine Léaument, qui a toutefois regretté mardi sur franceinfo que le chef de l’Etat ait promulgué le texte “plutôt que de demander un nouveau vote” au Parlement. L’élu de gauche radicale a au passage réclamé des “mesures fortes pour empêcher l’entrée de produits qui utilisent ce pesticide sur le territoire français”.Revendication partagée à l’extrême droite par la députée RN Edwige Diaz, qui a déploré sur Cnews une décision qui “n’interdit pas les importations de produits cultivés avec ce néonicotinoïde”. Tout en se disant “inquiète pour les filières” agricoles concernées, puisque le gouvernement “n’a pas dit qu’il allait proposer une nouvelle loi”. – “Réévaluer au niveau européen” -Pour l’heure, le ministre français de la Santé Yannick Neuder a seulement appelé vendredi à réévaluer au niveau européen l’impact sur la santé humaine de l’acétamipride pour “interdire ce produit” en cas de risques avérés.”Il s’agit bien de mettre la France au même niveau de principe de précaution que les autres pays européens”, a-t-il souligné, faisant état d'”études en cours sur notamment le rôle perturbateur endocrinien potentiel ou neurotoxique”.De son côté, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a estimé que la décision du Conseil constitutionnel maintenait “une divergence entre le droit français et le droit européen” et les “conditions d’une concurrence inéquitable faisant courir un risque de disparition de certaines filières”, en promettant que le gouvernement serait “à leurs côtés pour ne pas les laisser sans solution”.La FNSEA, premier syndicat agricole, a qualifié d'”inacceptable” la décision des Sages.Quant au groupe écologiste à l’Assemblée, il a fait part de son intention de déposer une proposition de loi pour tenter d’obtenir “une abrogation totale” de la loi.Laurent Duplomb, sénateur LR qui a porté la loi agricole partiellement censurée, n’a pas exclu vendredi un nouveau texte pour réintroduire le pesticide acétamipride contesté, mais en tenant compte cette fois des critères imposés par les Sages.

Macron promulgue la loi Duplomb après la censure partielle du Conseil constitutionnel

Emmanuel Macron a promulgué la loi Duplomb après la censure par le Conseil constitutionnel de sa disposition la plus contestée qui prévoyait la réintroduction de l’acétamipride, un pesticide interdit de la famille des néonicotinoïdes, selon le Journal officiel publié mardi.Les “Sages” avaient en revanche validé le 7 août les simplifications administratives accordées aux plus gros élevages, ainsi qu’à la construction d’ouvrages de stockage d’eau à finalité agricole. Néanmoins, les mesures adoptées ne doivent pas permettre de prélèvement dans des nappes inertielles – qui se vident ou se remplissent lentement – et devront pouvoir être contestées devant un juge.Le Conseil constitutionnel avait par ailleurs validé sans réserve des dispositions très attendues par certains agriculteurs facilitant l’agrandissement ou la construction de bâtiments d’élevages de porcs ou de volailles.Cette loi, adoptée au Parlement début juillet avec le soutien des macronistes, LR et l’extrême droite, a fait l’objet d’un vaste mouvement de protestation, y compris au sein du monde scientifique. Une pétition réclamant son abrogation a réuni plus de 2,1 millions de signatures sur le site de l’Assemblée nationale, du jamais-vu, permettant la tenue d’un futur débat dans l’hémicycle essentiellement symbolique.Malgré cette forte mobilisation citoyenne contre le texte, le chef de l’Etat a en revanche, après la censure partielle du Conseil constitutionnel, écarté la possibilité de demander une nouvelle délibération du Parlement.- “Risques pour la santé” -La réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride, interdit depuis 2018 en France mais autorisé ailleurs en Europe, a cristallisé la contestation contre la loi Duplomb. Son retour était réclamé par certains producteurs de betteraves et de noisettes pour lutter contre les ravageurs.Le Conseil constitutionnel a estimé que “faute d’encadrement suffisant”, cette mesure était contraire au “cadre défini par sa jurisprudence, découlant de la Charte de l’environnement”, inscrite en 2005 dans la Constitution française.Dans leur décision, les Sages ont rappelé que les néonicotinoïdes “ont des incidences sur la biodiversité, en particulier pour les insectes pollinisateurs et les oiseaux” et “induisent des risques pour la santé humaine”.En 2020, ils avaient consenti à une dérogation temporaire à leur interdiction, cantonnée à la filière des betteraves et à l’enrobage des semences.Cette fois, ils ont censuré la dérogation introduite dans la loi en relevant qu’elle n’était pas limitée dans le temps, ni à une filière particulière, et concernait aussi la pulvérisation, aux risques élevés de dispersion des substances.Une “bataille gagnée” pour le député LFI Antoine Léaument, qui a toutefois regretté mardi sur franceinfo que le chef de l’Etat ait promulgué le texte “plutôt que de demander un nouveau vote” au Parlement. L’élu de gauche radicale a au passage réclamé des “mesures fortes pour empêcher l’entrée de produits qui utilisent ce pesticide sur le territoire français”.Revendication partagée à l’extrême droite par la députée RN Edwige Diaz, qui a déploré sur Cnews une décision qui “n’interdit pas les importations de produits cultivés avec ce néonicotinoïde”. Tout en se disant “inquiète pour les filières” agricoles concernées, puisque le gouvernement “n’a pas dit qu’il allait proposer une nouvelle loi”. – “Réévaluer au niveau européen” -Pour l’heure, le ministre français de la Santé Yannick Neuder a seulement appelé vendredi à réévaluer au niveau européen l’impact sur la santé humaine de l’acétamipride pour “interdire ce produit” en cas de risques avérés.”Il s’agit bien de mettre la France au même niveau de principe de précaution que les autres pays européens”, a-t-il souligné, faisant état d'”études en cours sur notamment le rôle perturbateur endocrinien potentiel ou neurotoxique”.De son côté, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a estimé que la décision du Conseil constitutionnel maintenait “une divergence entre le droit français et le droit européen” et les “conditions d’une concurrence inéquitable faisant courir un risque de disparition de certaines filières”, en promettant que le gouvernement serait “à leurs côtés pour ne pas les laisser sans solution”.La FNSEA, premier syndicat agricole, a qualifié d'”inacceptable” la décision des Sages.Quant au groupe écologiste à l’Assemblée, il a fait part de son intention de déposer une proposition de loi pour tenter d’obtenir “une abrogation totale” de la loi.Laurent Duplomb, sénateur LR qui a porté la loi agricole partiellement censurée, n’a pas exclu vendredi un nouveau texte pour réintroduire le pesticide acétamipride contesté, mais en tenant compte cette fois des critères imposés par les Sages.

Nouvelle-Calédonie: le FLNKS donnera mercredi sa position sur l’accord de Bougival

Le Front de libération nationale kanak socialiste (FLNKS), principale alliance indépendantiste de Nouvelle-Calédonie, fera finalement connaître mercredi sa position sur l’accord signé mi-juillet avec l’État et les non-indépendantistes, a annoncé mardi le mouvement.Une conférence de presse se tiendra mercredi à 10H00 locales à Nouméa (01H00 à Paris), a précisé le bureau politique du FLNKS, revenant sur la date de mardi initialement avancée par plusieurs responsables à l’AFP.L’issue ne fait guère de doute: toutes les structures (partis et syndicats) composant le FLNKS se sont déjà prononcées contre l’accord de Bougival, signé le 12 juillet au terme de dix jours de négociations entre indépendantistes et non-indépendantistes sous l’égide du ministre des Outre-mer, Manuel Valls.Ce texte prévoit notamment la création d’un “État de Nouvelle-Calédonie” et d’une nationalité calédonienne, ainsi que la possibilité de transférer des compétences régaliennes (monnaie, justice, police). Mais il ne prévoit pas de nouveau référendum sur l’indépendance, suscitant une levée de boucliers chez les militants indépendantistes.Samedi, à l’ouverture du congrès extraordinaire du FLNKS, son président Christian Tein avait appelé, dans une déclaration lue par une militante, à un rejet “clair et sans ambiguïté” de l’accord. Il considère ce dernier comme “l’illustration du mépris de la puissance administrante à l’égard de notre combat pour la reconnaissance en tant que peuple colonisé”.Sous contrôle judiciaire, Christian Tein est interdit de séjour dans l’archipel français du Pacifique. Il n’avait pas participé aux négociations à Bougival, en région parisienne.De son côté, Manuel Valls a annoncé se rendre la semaine prochaine en Nouvelle-Calédonie pour tenter de sauver l’accord, qu’il présente comme “un compromis historique, fruit de mois de travail (…) avec toutes les délégations, y compris celle du FLNKS”.

Des douches et une salle fraîche pendant la canicule, un “bonheur” pour des sans-abri

Après des jours à errer d’un parc à un autre dans un Bordeaux surchauffé, William a pu rejoindre lundi, exténué par une température qui a dépassé 41°C, la fraîcheur d’un centre municipal ouvert aux sans-abri pendant la canicule.”Même la nuit, il n’y a pas d’air. J’ai tout essayé, les parcs, les fontaines, rien n’y fait, je sens que mon corps cuit. Alors pouvoir, sans pression, me reposer dans un lieu frais, c’est un bonheur”, indique ce trentenaire à la rue depuis des mois, qui n’a pas souhaité donner son nom de famille, tout comme les autres personnes accueillies au centre.Boissons, snacks, repas et même des lits de camp: depuis que le département de la Gironde est passé en vigilance orange (samedi et dimanche), puis en rouge lundi, la mairie écologiste a ouvert le centre Jean-Moulin, naturellement frais grâce à ses murs en pierre, aux personnes à la rue à la recherche de quelques heures de répit. Trois hommes, le visage en sueur, s’installent à une table après s’être jetés sur les bouteilles d’eau fraîche. À côté d’eux, la tête entre les mains, Thierry, 62 ans, ne souhaitait qu’une chose: se “mettre au frais”.”Je fais comme je peux, parfois je dors à la gare, mais avec cette chaleur ce n’est plus possible. Et puis où qu’on aille, on nous fait bien comprendre qu’on n’est pas les bienvenus, qu’on ne veut pas de nous… alors qu’ici, on nous accueille, ça fait chaud au cœur”, dit cet homme chauve, à la barbe blanche bien touffue.- “J’en peux plus” -Installé derrière une grande table en plastique qui sert de comptoir, Jean-Michel Galan, retraité de 69 ans, propose avec un grand sourire compotes, gâteaux, thé ou café, mais aussi, pour ceux qui le souhaitent, des repas chauds ou froids.”Je fais partie de la +Réserve citoyenne+ de Bordeaux Métropole, c’est-à-dire que je suis bénévole sur des actions ponctuelles comme celle-ci, mais ça peut aussi être lors d’incendies ou d’inondations. Toutes les situations où des citoyens sont en danger”, dit-il.La grande majorité des personnes qui se présentent sont des hommes, témoigne-t-il, ajoutant que des coins isolés avec des lits sont prévus pour les femmes, ainsi que des kits d’hygiène intime.Plusieurs centaines de personnes sont sans abri dans la capitale girondine, selon un recensement annuel de la municipalité. Les prévenir de la mise en place d’un tel dispositif représente “tout l’enjeu de la chose”, explique à l’AFP Stéphane Pfeiffer, adjoint au maire chargé de l’urbanisme et du logement, citant notamment les maraudes, associations et médiateurs sociaux.Grand cabas en plastique accroché au bras, une vieille dame, le dos courbé, marche péniblement sous un soleil écrasant. Un bout de papier à la main où l’on peut lire “Centre Jean-Moulin”, elle demande aux passants autour d’elle s’ils connaissent “ce lieu dédié aux gens comme moi”. “J’en peux plus”, murmure-t-elle.À deux pas du centre, juste en face de la mairie, un grand camion blanc de la Croix-Rouge complète le dispositif d’urgence destiné aux sans-abri. Tout juste sorti de l’une des deux douches installées dans le véhicule, Walid, un Tunisien de 42 ans, a les cheveux mouillés et un grand sourire aux lèvres.”Ça fait un bien fou, je reviendrai!”, lance-t-il.

A Toulouse, soigner les parents pour protéger les nouveau-nés

Accueillir un nouveau-né peut sembler insurmontable lorsque l’un des parents présente de grandes fragilités, comme la dépression ou la toxicomanie, d’où l’ouverture au CHU de Toulouse d’un nouveau service qui propose désormais d’accueillir les familles les plus en difficulté au sein d’une équipe pluridisciplinaire.L’unité “Care en Mater” (“care” signifie “soin” en anglais) propose ainsi depuis le printemps cinq lits à ces familles en position de grande vulnérabilité, pour un maximum de 28 jours après la naissance, afin de les accompagner au mieux dans ce moment de bascule pour leur porter assistance ainsi que protéger l’enfant.”L’Occitanie ne pouvait pas rester sans une unité parent-bébé”, explique la pédopsychiatre Ludivine Guérin, qui a contribué à porter le projet, en gestation depuis 2020. Jusqu’ici, les parents en difficulté étaient notamment pris en charge dans des hôpitaux psychiatriques.- “J’ai détesté être enceinte” -“J’ai détesté être enceinte”, confie Cristina, 43 ans, passée il y a quelques mois par ce service avec son petit Ezio et son papa Stéphan. Sujette pendant toute sa grossesse à de violents et incessants vomissements, cette responsable inventaire dans une entreprise toulousaine n’a “pas du tout investi (sa) grossesse”, elle qui était pourtant tellement “impatiente d’être maman”.”On vomit tout le temps, tout le temps, tout le temps. A un moment donné, on se dit que bébé ne peut pas grandir dans ces conditions, donc pour se protéger, on se dit qu’il va forcément disparaître et on n’y croit pas”, explique-t-elle.Alors, vers le sixième mois de grossesse, un médecin inquiet lui propose de rejoindre cette équipe dédiée, après son accouchement. A l’arrivée d’Ezio, elle est donc prise en charge pendant quinze jours par l’équipe de Care en Mater, qui rassemble notamment pédopsychiatres, psychologue, psychomotricienne et assistante sociale.Care en Mater reçoit des patients qui tombent dans quatre grandes catégories, détaille la Dre Guérin: des personnes atteintes de troubles anxieux ou dépressifs, souffrant de maladies psychotiques chroniques (schizophrénie, bipolarité), présentant des troubles de la personnalité (qui ne sont “pas des maladies, mais des constructions dans l’enfance avec des grosses difficultés à réguler ses émotions”), ou des “carences psychosociales, avec notamment de la toxicomanie”.”Pour ces familles, il faut mettre de gros moyens dès le départ”, explique-t-elle. “On change les règles de l’hôpital. On sert par exemple le petit-déjeuner quand la famille se réveille (et pas à heure fixe, ndlr), les pédiatres essaient de ne pas réveiller les bébés…”- Le bébé “ne regarde pas sa mère” -Un vendredi de juillet, Elisa (prénom modifié) arrive la première, avec son bébé, à l’atelier intitulé “Présentez vos enfants”. Schizophrène, elle suit un lourd traitement neuroleptique. Entre ensuite Josie, endormie dans son berceau à roulettes, poussée par ses parents Sébastien et Jennifer (prénoms modifiés). Sa mère, sujette à dépression et dont plusieurs enfants d’unions précédentes ont dû être placés, montre des difficultés d’attachement.”Josie ne regarde pas du tout sa mère”, note la sage-femme une fois les parents partis. “Des bébés de 15 jours qui évitent activement le regard de leurs parents, alors qu’ils nous regardent nous les soignants, c’est assez incroyable”, souligne de son côté Ludivine Guérin.”Un bébé qui ne va pas bien fait beaucoup moins de bruit qu’un adolescent qui casse tout”, explique l’autre pédopsychiatre du service, Lola Villetorte. “Il va se mettre en retrait, dormir, se faire oublier, moins manger, ne va pas regarder” ses parents, des signes ténus qui traduisent un risque que l’enfant “se développe mal et ait plus de vulnérabilité à l’adolescence et à l’âge adulte”, poursuit-elle.Agir dès la détection de ces signaux est impératif, soulignent les pédopsychiatres. “Il y a une plasticité neuronale jusqu’à 18 mois, donc plus les soins intensifs de rééducation sont effectués tôt, y compris de psychomotricité, plus ça donne des chances à l’enfant de compenser certaines difficultés ensuite”, note Ludivine Guérin.Après l’atelier, la pédopsychiatre appelle une ancienne patiente pour prendre de ses nouvelles. La jeune mère atteinte d’un trouble borderline raconte au téléphone avoir eu une crise d’angoisse le matin même, au point de ne plus pouvoir s’occuper de son enfant. “C’était exactement ce que je craignais qu’il m’arrive”, dit-elle, avant de demander: “Vous pensez que c’est grave, ces crises d’angoisse?””Vous avez un trouble borderline donc vos peurs, vous les ressentez puissance mille. Prendre du recul comme vous l’avez fait, c’est ce qu’il faut faire. Ça ne veut pas dire que vous n’êtes pas une bonne maman”, rassure Ludivine Guérin.”Vous pouvez revenir quelques jours”, suggère doucement la psychiatre avant de raccrocher.

Sécheresse: plus de la moitié de l’Europe et du pourtour méditerranéen affectés depuis avril

Plus de la moitié des sols d’Europe et des côtes méditerranéennes étaient affectés en juillet par la sécheresse (52%) pour le quatrième mois consécutif, selon l’analyse par l’AFP des données de l’Observatoire européen de la sécheresse (EDO).Ce taux de 52% est le plus élevé enregistré pour un mois de juillet depuis le début des observations en 2012, supérieur de 21 points à la moyenne 2012-2024. La sécheresse dans la région a battu des records mensuels chaque mois depuis le début de l’année.L’indicateur de sécheresse de l’observatoire du programme européen Copernicus, basé sur des observations satellitaires, combine trois paramètres: précipitations, humidité des sols et état de la végétation. Il se décompose en trois niveaux de sécheresse (surveillance, avertissement, alerte).L’Europe de l’Est et les Balkans sont particulièrement concernés. Dans plusieurs pays, la part des sols en situation d’alerte a bondi: en Hongrie, elle est passée de 9% en juin à 56% en juillet, au Kosovo de 6% à 43% et en Bosnie-Herzégovine de 1% à 23%. Les vagues de chaleur qui frappent les Balkans depuis le début de l’été s’accompagnent d’un nombre record d’incendies, y compris dans les décharges à ciel ouvert, souvent illégales, qui dégagent fumées et gaz toxiques.A l’est de la Méditerranée, la Turquie est également touchée par une sécheresse persistante, qui affecte plus de 60% du pays chaque mois depuis mars et favorise la survenue d’incendies. Vendredi 8 août, des feux dans l’ouest du pays ont entraîné l’évacuation de trois villages et la fermeture du trafic maritime dans le détroit des Dardanelles.En Europe de l’Ouest, la situation est plus contrastée. En France, plus des deux tiers des sols sont affectés par la sécheresse en juillet (68%), en nette hausse par rapport à juin (44%). Et le pays a subi l’un des plus gros incendies de son histoire: 13.000 hectares de végétation ont brûlé dans le département de l’Aude, dans le sud du pays. La France fait désormais face à une nouvelle vague de chaleur, la deuxième de l’été.Au Royaume-Uni, la situation s’améliore par rapport aux mois précédents mais plus des deux tiers du pays demeurent toujours en déficit d’eau.Quant à l’Espagne et au Portugal, ils restent relativement préservés avec des taux de sécheresse faibles (7% et 5% respectivement).

Canicule: le Sud-Ouest et le Centre-Est en vigilance maximale

L’actuelle vague de chaleur, exceptionnelle même pour un mois d’août, resserre son étau mardi: après le Sud-Ouest et ses températures records, quatre départements du Centre-Est basculent à leur tour en vigilance rouge, poussant les autorités à multiplier les mesures préventives.Dans le Rhône, la préfète a décidé de suspendre les chantiers extérieurs de la mi-journée jusqu’à 22H00 et d’interdire toute manifestation publique dehors ou dans des établissements non climatisés jusqu’en début de soirée.Le département entre à midi en vigilance rouge, tout comme l’Isère, la Drôme et l’Ardèche. Les douze départements du Sud-Ouest, déjà en alerte maximale lundi, le restent à l’exception de la Charente et la Charente-Maritime qui reviennent en orange à 6H00 à la faveur de vents océaniques.Au total, à la mi-journée, les trois-quarts du pays seront au moins en vigilance orange. Seul un petit quart Nord-Ouest (17 départements), dont la Bretagne et le littoral de la Manche jusqu’au Pas-de-Calais, doit échapper à la touffeur accablante.Lundi, plusieurs stations météorologiques du Sud-Ouest ont enregistré des records absolus de température: à Bordeaux (41,6°C), Bergerac (42,1°C), Saint-Emilion (41,5°C) ou encore Angoulême (42,1°C), le thermomètre est monté à des niveaux inédits. Elles resteront très élevées mardi dans la région, “40°C pouvant même atteindre le littoral aquitain par endroits”, indique Météo France. Les fortes chaleurs vont gagner le Nord et l’Est dans la journée: 36°C à 38°C sont attendus du Val-de-Loire à l’Ile-de-France et au Grand-Est, et 40 à 41°C en vallée du Rhône jusqu’au Lyonnais, bien au-dessus des moyennes saisonnières, selon les services météorologiques.En Ardèche, les températures pourraient monter jusqu’à 42°C localement, selon la préfecture, qui souligne que “la forte chaleur concerne également les zones de montagne, avec 30 à 35°C à 1.000-1.200 mètres d’altitude”.Mercredi, la vigilance rouge canicule sera toujours en vigueur dans les 14 départements concernés, a annoncé Météo-France dans son bulletin publié à 06H00, qui maintient également en vigilance orange les 64 départements sous ce niveau d’alerte.”Les températures marquent un peu le pas en général au Sud, tandis qu’elles sont en légère hausse dans le Nord-Est: des pointes à 40°C sont prévues en Bourgogne. Encore autour de 35/36°C à Paris”, a ajouté l’institut de prévision.En outre, des orages ponctuellement forts sont attendus du Sud-Ouest en remontant vers le nord ainsi que sur le Sud-Est, prévoit-il.- Parc ouvert toute la nuit -Alors que l’épisode devrait se prolonger plusieurs jours, l’Etat a anticipé son impact sanitaire, avec des hôpitaux prêts à répondre à la situation, a assuré lundi la ministre de la Santé Catherine Vautrin.Les préfectures ont aussi réitéré leurs conseils à la population: “à ces niveaux de température, toute personne, même jeune et en bonne santé, peut subir un coup de chaleur ou un malaise si elle ne prend pas de réelles précautions”, ont ainsi mis en garde les services de l’Etat dans la Drôme, où les températures doivent dépasser 40°C en journée et 22°C la nuit mardi et mercredi.Les municipalités déroulent leur plan canicule. A Lyon, deux grands parcs, Tête d’Or et Gerland, voient leurs horaires d’ouverture allongés jusque tard dans la soirée, et un troisième restera même ouvert toute la nuit pour proposer un lieu de fraîcheur. Deux musées — climatisés — ouvriront leurs portes gratuitement.A Bordeaux, la mairie a ouvert un centre d’accueil aux sans-abri. “Pouvoir, sans pression, me reposer dans un lieu frais, c’est un bonheur”, y confiait lundi William, un trentenaire à la rue depuis des mois.Le pic de chaleur participe à la détérioration de la qualité de l’air. Les départements du Var, des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse notamment sont en alerte de niveau 2 pour pollution à l’ozone. Il augmente aussi le risque de feux de forêts. L’incendie géant survenu mardi dans le massif des Corbières, “maîtrisé” depuis dimanche, reste sous surveillance.La France subit depuis vendredi sa 51e vague de chaleur depuis 1947 et sa deuxième de l’été 2025. Selon Météo France, elle devrait durer “au moins jusqu’au weekend du 15 août” et pourrait même “sans doute” se prolonger jusqu’au 19 ou 20 août, ce qui fait que “l’épisode global pourrait durer de 12 à 14 jours”.Celle du début de l’été avait duré 16 jours, se classant parmi les trois plus longues vagues de chaleur du pays.La France n’est pas le seul pays concerné par des chaleurs intenses. De la péninsule ibérique aux pays des Balkans, en passant par l’Italie, les températures grimpent.