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La France larguera 40 tonnes d’aide sur Gaza à partir de vendredi (ministre français)

La France larguera à partir de vendredi 40 tonnes d’aide sur la bande de Gaza, où les largages humanitaires ont repris depuis dimanche pour venir en aide aux populations affamées, a annoncé mardi le ministre français des Affaires étrangères.”Nous organiserons à partir de vendredi, en lien étroit avec les autorités jordaniennes, quatre vols emportant 10 tonnes de vivres chacun dans la bande de Gaza”, a déclaré Jean-Noël Barrot sur BFMTV.”La plus grande précaution sera prise pour assurer la sécurité des populations lors de ces opérations”, avait dit à l’AFP une source diplomatique plus tôt dans la journée en parlant de la perspective de ces largages.”La voie aérienne est utile, mais elle n’est pas suffisante”, a ajouté le ministre, en demandant la réouverture des accès terrestres au territoire palestinien soumis à un blocus de l’armée israélienne.”Je rappelle que 52 tonnes de fret humanitaire français sont aujourd’hui bloquées à al-Arish (en Egypte, ndlr), à quelques kilomètres de la bande de Gaza. Il est donc indispensable que les autorités israéliennes consentent enfin à rouvrir les accès terrestres à la bande de Gaza de manière suffisamment significative pour alléger les souffrances atroces des populations civiles sur place”, a déclaré le ministre, qui s’exprimait depuis New York où il participait à une conférence ministérielle de l’ONU sur une solution à deux Etats.Quelque 2,4 millions de Palestiniens sont assiégés à Gaza par Israël depuis le début de la guerre déclenchée par une attaque du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.Les Nations unies ont alerté dimanche sur des “niveaux alarmants” de malnutrition.Mardi, un organisme international de surveillance de la faim soutenu par l’ONU a affirmé mardi que le “pire scénario de famine est en cours à Gaza”.Des largages d’aide sur la bande de Gaza sont autorisés depuis dimanche par Israël, qui a déclaré une pause des combats à des fins humanitaires dans certains secteurs.Lundi, le chancelier Friedrich Merz a annoncé que l’Allemagne allait organiser avec la Jordanie un “pont aérien de biens humanitaires vers Gaza”. Le Royaume-Uni a annoncé mardi avoir procédé à un premier largage d’aide.Le président Donald Trump a annoncé, également lundi, la prochaine mise en place par les Etats-Unis de centres de distribution alimentaire dans la bande de Gaza dévastée par la guerre, où selon lui il y a des signes d’une “vraie famine”.

Alertes au tsunami dans tout le Pacifique après un gigantesque séisme au large de la Russie

Un séisme de magnitude 8,8, le plus puissant dans la région en près de 73 ans, a eu lieu mardi au large de la péninsule russe du Kamtchatka, provoquant des alertes de tsunamis dans tout le Pacifique et des évacuations de Hawaï jusqu’au Japon.Si plusieurs personnes ont été blessées légèrement en extrême-Orient russe, selon des médias locaux, aucun des pays concernés n’a fait état de morts pour l’heure. Le niveau d’alerte au tsunami pour Hawaï a été rétrogradé au niveau d’appel à la vigilance, a annoncé le centre d’alerte des tsunamis dans le Pacifique (PTWC) et le comté de Hawaï a annulé l’ordre d’évacuation pour les zones côtières inondables. Selon l’institut géophysique américain (USGS), le séisme est survenu vers 23H24 GMT mardi à 20,7 km de profondeur, à 126 km au large de Petropavlovsk-Kamtchatsky, capitale de cette région de l’Extrême-Orient russe peu peuplée.Dans le port de Severo-Kourilsk, dans le nord de l’archipel russe des Kouriles, plusieurs tsunamis successifs ont submergé les rues, selon le ministère des Situations d’urgence. Une de ces vagues, à Elizovsky dans le district de Kamchatka, a atteint entre trois et quatre mètres, selon un média local. Le maire du district, Alexandre Ovsiannikov, a indiqué que “tout le monde”, avait été évacué. L’état d’urgence a été décrété dans le district.”La quatrième vague de tsunami est en train de déferler. La vague est très grosse, tout est inondé, la côte entière est inondée”, a témoigné un habitant dans une vidéo publiée par le média russe Izvestia. “L’eau s’est retirée une fois encore, et elle va revenir maintenant. Le port et les usines de la côte sont complètement détruits”.Selon le maire de la ville cité par l’agence d’Etat russe Tass, un des tsunamis a entraîné vers le large des navires au mouillage après avoir arraché leurs ancres. Les autorités russes ont cependant levé l’alerte tsunami mercredi soir.”Nous avons tous couru en sous-vêtements avec les enfants. Heureusement nous avions préparé une valise”, a raconté à la chaîne publique Zvezda une habitante du Kamtchatka, une des zones sismiques les plus actives de la planète, au point de rencontre entre les plaques tectoniques du Pacifique et Nord-Américaine.- “Evacuez immédiatement!” -“C’est la première fois que je vis un tremblement de terre aussi puissant depuis que je suis adulte”, a-t-elle poursuivi. “J’ai fondu en larmes. C’était très effrayant”.La magnitude de 8,8 est la plus forte enregistrée au Kamtchatka depuis le 5 novembre 1952, quand un séisme de magnitude 9 avait déclenché des tsunamis dévastateurs dans tout l’océan Pacifique.Le service sismologique du Kamtchatka a prévenu que des répliques jusqu’à 7,5 étaient attendues.Au Japon, des images en direct à la télévision ont montré des personnes évacuant en voiture ou à pied vers des zones plus élevées, notamment dans l’île septentrionale de Hokkaido.Un tsunami de 1,30 m a atteint un port dans le département de Miyagi, dans le nord du Japon, à 13h52 (04h52 GMT), a indiqué l’agence météorologique japonaise (JMA).L’agence météorologique japonaise a cependant retrogradé mercredi les alertes au tsunami dans une majeure partie de l’archipel, les maintenant seulement dans le nord. Près de la plage d’Inage, dans la région de Chiba, proche de Tokyo, un périmètre de sécurité a été mis en place, et un secouriste a indiqué à des journalistes de l’AFP présents sur place que la zone côtière était interdite d’accès jusqu’à nouvel ordre.”Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait un tsunami. J’ai fait une blague là-dessus… quand on a entendu l’alerte”, a déclaré Leana Lussier, une touriste québécoise de 17 ans. “Nous étions venus ici pour nager, mais dès que nous avons entendu qu’une alerte au tsunami avait été émise, nous ne sommes pas du tout allés dans l’eau”, a ajouté Tomoyo Fujita, 35 ans, une habitante locale, en quittant les lieux avec sa petite fille.Les employés de la centrale nucléaire de Fukushima (nord), détruite par un puissant séisme et un tsunami en mars 2011, ont été évacués, a indiqué son opérateur.”Des tsunamis frapperont à répétition. Ne vous aventurez pas en mer et ne vous approchez pas des côtes tant que l’alerte n’est pas levée”, a averti la JMA, qui a prévu des vagues de trois mètres.- “Alertes au tsunami” -La Chine a également émis une alerte au tsunami pour plusieurs zones de sa côte. Les Philippines ont elles aussi exhorté les habitants de la côte est à se déplacer vers l’intérieur des terres, et ont conseillé aux pêcheurs déjà en mer de rester au large en eaux profondes.Sur l’autre rive du Pacifique, le Pérou et le Mexique ont aussi déclaré l’alerte au tsunami, de même que la Colombie et l’Equateur qui ont ordonné des évacuations, comme dans les ports de l’archipel des Galapagos. Des tsunamis de 1 à 3 mètres sont également possibles au Chili, au Costa Rica, en Polynésie française et d’autres archipels.Des vagues pouvant atteindre quatre mètres étaient attendues mercredi peu avant 10H30 GMT sur l’archipel des Marquises, en Polynésie française.Les Etats-Unis ont émis une série d’alertes de différents niveaux le long de la côte ouest nord-américaine de l’Alaska jusqu’à toute la côte californienne. bur-stu-cg-roc/ep/pt/sba/dth

“De la folie pure” : la Thaïlande en proie à la surpopulation de lions domestiques

Derrière son garage d’une rue anonyme d’une ville du nord de la Thaïlande, Tharnuwarht Plengkemratch a installé ses animaux de compagnie chéris : deux lionnes blanches, et un hybride lion-tigre de 200 kilos appelé “Big George”.En Thaïlande, la loi autorise les individus à posséder chez eux le “roi des animaux”.Depuis Chiang Mai, Tharnuwarht partage sur TikTok, où il compte environ trois millions d’abonnés, le quotidien de ses trois grands félins, qui “aiment bien jouer et sont affectueux, comme les chiens et les chats”, décrit-il.”Je veux montrer aux gens que les lions peuvent bien s’entendre avec les humains”, assure-t-il, bien que ses interactions, prudentes, dans l’enclos de “Big George” restent limitées à quelques minutes.La population de lions en captivité a explosé ces dernières années dans le royaume d’Asie du Sud-Est, avec plus de 500 individus recensés dans les zoos, les fermes d’élevage, les cafés animaliers, et les maisons privées.Le phénomène met en danger les lions et leur entourage humain, ont alerté les spécialistes, sur fond de trafic illégal d’animaux.Les réseaux sociaux, où partager du contenu avec le majestueux félin produit toujours son effet, ont aggravé la tendance, souligne Tom Taylor, un responsable de la Fondation pour les amis de la faune sauvage de Thaïlande (WFFT).”C’est de la folie pure”, estime-t-il. “Il est terrifiant d’imaginer, si les lois ne sont pas changées, ce que la situation deviendra dans dix ans.”Depuis 2022, la loi exige des propriétaires qu’ils enregistrent leurs lions de compagnie, leur implantent une micropuce et informent les autorités en cas de changement de résidence.- Trafic illégal -Mais le texte ne définit aucun contrôle sur la reproduction, ni sur les hybrides, et les exigences au sujet des conditions de conservation en enclos demeurent minimales.Les naissances d’espèces présentes à l’état sauvage en Thaïlande, comme le tigre, doivent être signalées sous 24 heures. Pour un lion, son propriétaire dispose de 60 jours.”C’est une fenêtre énorme”, explique M. Taylor. “Qu’est-ce qui peut être fait avec une portée de lionceaux pendant ces 60 jours? Plein de choses.”Cet expert et ses collègues ont constaté le triplement récent du nombre de lions en captivité, d’environ 130 en 2018 à environ 450 en 2024, sur la base de recherches sur les réseaux sociaux et de visites in situ.Mais, faute de preuve de vie pendant un an, 350 autres félins ont disparu de leurs radars, peut-être en raison de décès non remontés, parce que l’animal n’est plus exposé au public, ou, “pire” encore, à cause du commerce illégal, selon M. Taylor.”Nous avons interrogé des professionnels qui nous ont donné les prix pour des lions en vie ou morts, et nous ont dit qu’ils pouvaient les récupérer à la frontière”, explique-t-il.Il existe de nombreuses preuves sur le trafic de lions ou de ses parties, ont indiqué à l’AFP plusieurs experts, qui ont requis l’anonymat, par crainte de se faire remarquer des autorités. En plus de la Thaïlande, le phénomène touche aussi le Laos et le Cambodge.L’éleveuse thaïlandaise Pathamawadee Janpithak, 32 ans, a débuté dans le négoce de crocodile, avant que la chute des prix liés au reptile la pousse vers le lion.Elle vend des lionceaux âgés d’un mois pour environ 500.000 bahts (13.200 euros). Après un pic à 800.000 bahts (21.200 euros), le marché s’est réajusté en fonction de l’offre rendue plus abondante par le développement des sites de reproduction. Les lions en captivité, qui dévorent environ deux kilos de carcasses de poulet par jour, peuvent avoir des portées de deux à six lionceaux, une à deux fois dans l’année.Les trois installations que contrôle Pathamawadee à Chachoengsao (centre) abritent environ 80 individus, allant d’un imposant lion de neuf ans à une paire de lionceaux malades de 8 jours nourris au biberon 24 heures sur 24.- “Plus compliqué” -Ils ont un pelage blanc en raison d’une mutation génétique. Les lions blancs, qui sont parfois considérés, à tort, comme une sous-espèce “en danger”, sont populaires en Thaïlande. Mais leur faible nombre augmente les chances de consanguinité et de maladies. Pathamawadee soupire sur le cas d’un lionceau blanc âgé d’un mois, malade depuis sa naissance, qui n’a attiré aucun acheteur, et dont le patrimoine génétique est trop pauvre pour la reproduction.Il est aussi de plus en plus difficile de trouver des acheteurs disposés à respecter la loi, déplore-t-elle.”Avant, les gens pouvaient payer et repartir avec un lion. Aujourd’hui, tout est devenu plus compliqué”, décrit-elle.Elle dit vendre environ la moitié des 90 bébés nés chaque année dans sa ferme, souvent à d’autres éleveurs, de plus en plus enclins à ouvrir des “cafés à lions” où les clients peuvent prendre la pose et câliner le félin.Près de Chiang Mai, un dresseur a réveillé un lionceau de sa sieste pour qu’il puisse jouer avec un groupe de touristes chinois enthousiastes.Le café a autorisé l’AFP à filmer l’interaction mais, comme tous les autres commerces similaires contactés, a décliné une demande d’entretien.Pathamawadee ne vend plus aux cafés, qui ont tendance à se débarrasser des petits en quelques semaines, après qu’ils ont bien grandi. Elle a récupéré des lionceaux traumatisés, devenus inaptes à la reproduction, assure-t-elle.La hausse de la population de lions est un problème pour l’agence thaïlandaise de gestion des parcs nationaux et de conservation de la faune et de la flore sauvages (DNP), admet Sadudee Punpugdee, directeur en charge de la protection de la faune sauvage.- Coûts “substantiels” -Les mesures actuelles visent notamment à limiter l’importation de lions, pour que les éleveurs se concentrent sur la population existante.”Avec l’augmentation de la consanguinité, la qualité des lions diminue, et nous pensons que la demande va baisser en conséquence”, estime-t-il.Mais les autorités déjà sursollicitées sont placées face à des choix cornéliens sur l’application des règles, d’autant que les animaux confisqués tombent sous leur responsabilité, décrit Penthai Siriwat, de WWF Thaïlande.”Il y a beaucoup de délibérations avant l’intervention, étant donné les coûts substantiels”, expose-t-elle.Les propriétaires comme Tharnuwarht évoquent souvent leur souci de conservation, mais ces lions africains en captivité de Thaïlande ne vivront jamais à l’état sauvage.Khanom et Khanun, deux ans chacun, vivent dans un sanctuaire géré par le DNP, à Suphanburi (centre), après avoir été confisqués.Ils peuvent vivre au moins dix ans de plus, et nécessitent des gardiens spécialisés, de la nourriture et des soins.”Le bien-être psychologique et physique des animaux doit toujours passer en premier”, explique la vétérinaire en chef du site, Natanon Panpeth. Les Etats-Unis et les Emirats arabes unis ont interdit la possession de grands félins ces dernières années, et la Thaïlande doit prochainement réexaminer sa législation. Sadudee espère un renforcement des lois existantes, même s’il est peu probable que la propriété soit interdite pour l’instant.”Les animaux sauvages appartiennent à la nature. Il y a plein d’autres animaux que l’on peut avoir comme animal de compagnie”, lance-t-il.

US economy returns to growth in second quarter on tariff turbulence

The US economy returned to growth in the second quarter, government data showed Wednesday, but analysts flagged distortions from swings in trade flows over President Donald Trump’s tariffs.The world’s biggest economy expanded by an annual rate of 3.0 percent in the April to June period, beating economists’ expectations and reversing a 0.5 percent decline in …

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“Il ne reste rien”: des villageois de Pékin démunis après des crues meurtrières

Revenue chercher les médicaments de son père âgé et handicapé, Hu Yuefang n’a retrouvé que ruines et boue: sa maison a été dévastée par l’une des pires inondations qu’ait connues Pékin ces dernières années.Une partie du nord de la Chine a été frappé ces derniers jours par des pluies torrentielles qui ont causé la mort d’au moins 48 personnes et contraint des dizaines de milliers d’habitants à fuir leur domicile.Avec le retour du beau temps à Pékin, les opérations de nettoyage et de déblaiement ont débuté mercredi dans les zones sinistrées, où l’eau a provoqué d’importants dégâts.Des journalistes de l’AFP se sont rendus dans le district pékinois de Huairou, au nord de la capitale chinoise, à environ 100 kilomètres du centre-ville. Il s’agit d’une des zones les plus touchées.Dans le village d’Anzhouba, les eaux s’étaient retirées, laissant derrière elles un champ de débris, de ferraille tordue et de branches cassées.Hu Yuefang se remémore l’appel paniqué qu’elle a passé samedi soir à sa belle-fille âgée de 23 ans, laquelle était alors à la maison avec les parents de Mme Hu.”Avant que je puisse finir ma phrase, ça a coupé”, raconte-t-elle.Elle a appris plus tard que la rivière, à une dizaine de mètres de là, avait débordé de son lit et bloqué la porte d’entrée, rendant toute sortie impossible.- Champs dévastés -Sa fille a dû briser une fenêtre pour évacuer les grands-parents vers le balcon d’un voisin, tirant son grand-père handicapé pendant que sa grand-mère le poussait par l’arrière.”Je n’avais jamais vu ça en 40 ans de vie ici. Même les anciens de 80 ou 90 ans n’avaient jamais rien vu de tel”, témoigne-t-elle. “Je suis revenue aujourd’hui pour récupérer ses médicaments, mais tout a été emporté par les flots.”En sandales, elle inspecte les dégâts dans le village, où elle a toujours vécu. Elle marche au milieu des amas de câbles électriques arrachés, de débris de clôtures brisées et de voitures détruites.Les murs de sa maison sont recouverts de boue, signe que l’eau est montée à plus d’un mètre.”J’ai vécu ici toute ma vie. Mes parents depuis près de 70 ans, moi depuis 40 ans. Je ne peux pas me résoudre à partir”, affirme-t-elle.Un petit canapé bleu a été emporté jusqu’à la ruelle.La famille de six personnes vit avec un revenu mensuel compris entre 2.000 et 3.000 yuans (environ 240 à 360 euros), explique madame Hu, femme au foyer dont le mari est ouvrier. Ils cultivent leurs propres légumes — des haricots, des concombres, des pommes de terre — mais les champs ont été détruits.”Tout est parti, emporté par les eaux”, explique-t-elle.- “Inhabitable” -Dans le bourg voisin de Liulimiao, les évacuations se poursuivent. Des bus transportent des personnes âgées depuis leurs maisons dans les montagnes.Une vieille dame, qui a préféré garder l’anonymat, confie être retournée chez elle malgré l’interdiction. “Quand les eaux sont arrivées, personne ne faisait attention à nous”, déplore-t-elle, ajoutant que l’inondation a frappé “brusquement” samedi.Un autre villageois, monsieur Wang, contemple les dégâts de la maison qu’il avait construite avec l’aide de subventions gouvernementales il y a 15 ans. Il estime ses pertes à environ 100.000 yuans (12.100 euros).Sa femme et ses deux filles étaient à la maison lorsque les eaux ont “soudainement monté” et ont, là encore, bloqué les portes en raison de la puissance du courant.L’eau a atteint 1,5 mètre de hauteur, laissant des marques boueuses sur les murs et jusque sur l’écran de la télévision. La voiture familiale, achetée pour que sa fille puisse apprendre à conduire, a été emportée par les flots.Cinq minutes de plus et sa famille aurait pu y rester, explique-t-il.”L’eau n’a laissé à personne le temps de réagir”, poursuit monsieur Wang, en pleurs lorsqu’il explique que sa maison est désormais “inhabitable”.”Ça me fait vraiment mal au coeur.”

Bala Amarasekaran, une vie au chevet des chimpanzés de Sierra Leone

“Depuis 30 ans, je n’ai jamais l’impression d’aller au travail, parce que les chimpanzés c’est ma vie, ma passion, c’est ma famille que je vais voir tous les jours…”, lance à l’AFP Bala Amarasekaran, qui a fondé en 1995 en Sierra Leone un sanctuaire réputé mondialement pour chimpanzés orphelins. Par amour pour nos plus proches cousins, l’homme et ses équipes se battent depuis 30 ans pour préserver cet oasis. Le sanctuaire de Tacugama est devenu la destination d’écotourisme numéro un du pays et un modèle de conservation en Afrique de l’Ouest.Lors de la visite d’une équipe de l’AFP, Bala désigne un enclos où de jeunes orphelins nouvellement arrivés après avoir vécu des traumatismes, et “encore timides”, sont regroupés en attendant d’être intégrés à un plus grand groupe.D’un geste tendre, il tapote le nez et caresse la joue d’un jeune, lui murmurant quelques mots. Juste à côté, un chimpanzé adolescent, visiblement jaloux, réclame sa main pour le saluer, le fixant avec intensité.Le sanctuaire, proche de la capitale Freetown, est plongé dans la touffeur du parc national de la Péninsule de la Région Ouest. Ces orphelins y arrivent mal-nourris, ou blessés par balle ou à la machette, souvent après avoir été vendus par des braconniers.  Le chimpanzé d’Afrique de l’Ouest est considéré comme une espèce “en danger critique d’extinction”. Les orphelins vivent dans les dizaines d’hectares sauvages protégés du sanctuaire, qui abrite 123 primates. Rien ne prédestinait Bala Amarasekaran, 64 ans, à ce destin: immigrant du Sri Lanka arrivé à 17 ans avec sa mère venue enseigner en Sierra Leone, comptable de profession, il est devenu une figure de la défense de l’environnement de ce pays à la biodiversité remarquable mais très menacée par la déforestation et les activités humaines illégales. – “Comme notre enfant” -“Tout est arrivé par accident”, raconte Bala, yeux verts pétillants, un charisme tout en discrétion. En 1988, alors qu’il voyageait dans une région rurale avec son épouse Sharmila, ils découvrent dans un village un bébé chimpanzé attaché à un arbre, en état de malnutrition. “Il serait mort là-bas, alors nous l’avons ramené à la maison…”  “Nous étions jeunes mariés, sans encore d’enfants. On s’est occupé de lui comme notre enfant… et il a vécu avec nous près de sept ans”. Il dit avoir découvert la “remarquable ressemblance de caractère et de comportement” entre l’homme et le chimpanzé en faisant l’expérience de la vie commune. “Ils avaient les mêmes besoins en termes d’affection que nous; ils faisaient preuve de jalousie, d’amour…”, sourit Bala.   La cohabitation – la famille a accueilli jusqu’à sept chimpanzés en même temps avant l’ouverture du sanctuaire – fut loin d’être un long fleuve tranquille. “Dans notre famille, nous adorions tous Bruno, voir une telle intelligence!”Mais les chimpanzés s’échappaient parfois, causant des dégâts dans les propriétés des voisins, volant le pain de passants dans la rue…”J’étais devenu l’ennemi public numéro un du quartier!”, en rit-il. A l’issue d’une rencontre avec la célèbre primatologue Jane Goodall, invitée en 1993 en Sierra Leone, Bala parvient à trouver des fonds auprès de l’Union européenne et le feu vert du gouvernement sierraléonais pour ouvrir le premier sanctuaire pour chimpanzés rescapés du pays. – Lien extraordinaire -“J’ai dû faire le choix existentiel de démissionner de mon travail. Je pensais m’engager un ou deux ans, puis passer la main, mais ça n’est jamais arrivé…”.Bala passait alors huit heures par jour dans la forêt avec les chimpanzés. “Je ne réalisais pas qu’ils deviendraient une partie si importante de ma vie…”, dit-il, très ému. “C’est difficile de faire une distinction entre ma famille humaine et les chimpanzés…” Pendant la terrifiante guerre civile qui a pris fin en 2002, le sanctuaire a été attaqué deux fois par les rebelles et pillé. “Nous avons réussi à parlementer avec eux et ils n’ont tué personne.”L’épidémie d’Ebola a été une menace existentielle pour les hommes comme pour les chimpanzés. Le centre a fermé pendant un an, et les soignants s’y sont installés toute cette période. Bala et ses équipes sont impliqués dans la défense de l’environnement à travers le pays, auprès d’une centaine de communautés. Leur mission est aujourd’hui de protéger les chimpanzés dans leur état sauvage et “d’empêcher qu’ils arrivent au sanctuaire”. Mais face à l’augmentation de la déforestation et de l’empiètement illégal au sein même du parc national où se situe Tacugama, l’infatigable défenseur a lancé un cri d’alarme et pris une décision financière difficile: depuis le 26 mai, le sanctuaire est fermé aux visiteurs, pour tenter d’infliger un électrochoc au gouvernement.  Si Bala s’efface parfois pour laisser les équipes créer des liens spéciaux avec les chimpanzés, il a toujours ses affinités, citant Bruno, Julie, Philipp, depuis décédés.   Il aime aujourd’hui aller saluer “Mac, Mortes, Abu”… “Ce sont mes amis!”  Quand l’équipe de l’AFP progresse dans le sanctuaire, une clameur de cris et d’excitation monte en effet d’un enclos où sont réunis des chimpanzés adultes quand Bala s’approche d’eux, preuve du lien extraordinaire né entre cet homme et ces chimpanzés dans ce coin d’Afrique. 

Sécheresse record pour un début juillet en Europe et sur le pourtour méditerranéen

Plus de la moitié (52%) des sols en Europe et sur le pourtour méditerranéen étaient affectés par la sécheresse au début du mois de juillet, selon l’analyse par l’AFP des dernières données de l’Observatoire européen de la sécheresse (EDO).C’est le taux le plus élevé enregistré pour la période du 1er au 10 juillet depuis le début des observations en 2012, supérieur de 21 points de pourcentage à la moyenne 2012-2024. Toutefois, le niveau de sécheresse a légèrement baissé par rapport à la dernière dizaine de juin, où le record absolu avait été atteint avec 55,5% de l’Europe et des côtes méditerranéennes touchés.L’indicateur de sécheresse de l’observatoire du programme européen Copernicus, basé sur des observations satellitaires, combine trois paramètres: précipitations, humidité des sols et état de la végétation. Il se décompose en trois niveaux de sécheresse (surveillance, avertissement, alerte).L’Europe de l’Est est la plus touchée. Au Kosovo, en Serbie et en Bulgarie, près de 100% des sols sont affectés par la sécheresse et plus d’un tiers sont en alerte. Les coupures d’eau touchaient ainsi plus de 156.000 personnes en Bulgarie mi-juillet, cette ressource se faisant de plus en plus rare chaque année.En Hongrie, près de la moitié du territoire est en alerte début juillet (47%), une nette aggravation par rapport à fin juin (21%).Tous niveaux confondus, la sécheresse est également prononcée à l’est de la Méditerranée, notamment en Arménie (95%). En Turquie (77%), la situation, couplée à des vents violents, a donné lieu à des centaines d’incendies.La moitié de la Syrie est aussi affectée par une sécheresse qui menace la récolte de blé et place plus de 16 millions d’habitants en danger d’insécurité alimentaire cette année, selon l’Onu.En Europe de l’Ouest, la situation est plus contrastée. Au Royaume-Uni, 18% des sols sont en situation d’alerte, en hausse de plus de 6 points par rapport à fin juin. La France aussi est concernée avec 12% de son territoire en alerte, essentiellement dans l’Ouest. Au total, les deux tiers des sols français sont touchés par la sécheresse.A l’inverse, l’Espagne et le Portugal restent relativement préservés avec des taux de sécheresse très faibles (6% et 1%).

Sécheresse record pour un début juillet en Europe et sur le pourtour méditerranéen

Plus de la moitié (52%) des sols en Europe et sur le pourtour méditerranéen étaient affectés par la sécheresse au début du mois de juillet, selon l’analyse par l’AFP des dernières données de l’Observatoire européen de la sécheresse (EDO).C’est le taux le plus élevé enregistré pour la période du 1er au 10 juillet depuis le début des observations en 2012, supérieur de 21 points de pourcentage à la moyenne 2012-2024. Toutefois, le niveau de sécheresse a légèrement baissé par rapport à la dernière dizaine de juin, où le record absolu avait été atteint avec 55,5% de l’Europe et des côtes méditerranéennes touchés.L’indicateur de sécheresse de l’observatoire du programme européen Copernicus, basé sur des observations satellitaires, combine trois paramètres: précipitations, humidité des sols et état de la végétation. Il se décompose en trois niveaux de sécheresse (surveillance, avertissement, alerte).L’Europe de l’Est est la plus touchée. Au Kosovo, en Serbie et en Bulgarie, près de 100% des sols sont affectés par la sécheresse et plus d’un tiers sont en alerte. Les coupures d’eau touchaient ainsi plus de 156.000 personnes en Bulgarie mi-juillet, cette ressource se faisant de plus en plus rare chaque année.En Hongrie, près de la moitié du territoire est en alerte début juillet (47%), une nette aggravation par rapport à fin juin (21%).Tous niveaux confondus, la sécheresse est également prononcée à l’est de la Méditerranée, notamment en Arménie (95%). En Turquie (77%), la situation, couplée à des vents violents, a donné lieu à des centaines d’incendies.La moitié de la Syrie est aussi affectée par une sécheresse qui menace la récolte de blé et place plus de 16 millions d’habitants en danger d’insécurité alimentaire cette année, selon l’Onu.En Europe de l’Ouest, la situation est plus contrastée. Au Royaume-Uni, 18% des sols sont en situation d’alerte, en hausse de plus de 6 points par rapport à fin juin. La France aussi est concernée avec 12% de son territoire en alerte, essentiellement dans l’Ouest. Au total, les deux tiers des sols français sont touchés par la sécheresse.A l’inverse, l’Espagne et le Portugal restent relativement préservés avec des taux de sécheresse très faibles (6% et 1%).

Au Canada, une zone industrielle “répugnante” réhabilitée pour faire face aux inondations

A Toronto, au Canada, l’impulsion à l’origine de la construction d’un projet de prévention des inondations extrêmes causées par le changement climatique, d’un coût de 1,4 milliard de dollars canadiens (900 millions d’euros), remonte à un ouragan dévastateur survenu en 1954.Mais ses planificateurs affirment que la prise de conscience sur sa nécessité s’est renforcée au fil des ans, et notamment avec les récentes inondations meurtrières au Texas.Le projet Port Lands a reconnecté la rivière Don – qui traverse cette ville, la plus peuplée du Canada – au lac Ontario, au sud de la métropole, plus d’un siècle après leur séparation lors de la création d’une zone industrielle.Le but était de “guérir le terrain de la façon dont il avait été réaménagé il y a 100 ans”, en mettant l’accent sur “la protection contre les inondations et la naturalisation”, explique à l’AFP Chris Glaisek, directeur de la planification au sein de l’organisme municipal Waterfront TO.Pour réaliser ce projet complexe, l’un des plus importants de l’histoire de Toronto, il a fallu creuser une nouvelle vallée fluviale et créer deux nouvelles embouchures, avec des zones humides et des marais pour absorber l’excès d’eau lors de tempêtes extrêmes. L’embouchure de la rivière Don était autrefois le plus grand marais d’eau douce du réseau des Grands Lacs, un habitat riche et une ressource alimentaire vitale pour les autochtones avant la colonisation. Mais Toronto, comme de nombreuses villes nord-américaines, a connu une croissance industrielle à la fin du 19e siècle.Une grande partie du marais a été asséchée et comblée pour faire place à une zone industrielle portuaire, tandis que la rivière a été détournée vers un canal artificiel.Les terrains portuaires n’ont jamais prospéré, laissant une vaste partie de l’est du centre-ville sous-utilisée, et la rivière Don est devenue polluée. “C’était vraiment sale, c’était répugnant, c’était terrible”, a récemment affirmé la maire de Toronto, Olivia Chow.- Réparer les erreurs du passé -Le 15 octobre 1954, l’ouragan Hazel a frappé Toronto après avoir ravagé certaines régions des Caraïbes et de l’est des États-Unis, causant la mort de 81 personnes dans la région.Chris Glaisek explique que Hazel est l’impulsion initiale pour renaturer les terrains portuaires. Mais, au cours des deux dernières décennies, la prise de conscience croissante du lien entre le changement climatique et les inondations extrêmes a contribué à faire avancer le projet.Pour réhabiliter les terrains, Toronto s’est associée au cabinet d’architecture paysagère américain Michael Van Valkenburgh Associates, dont les projets comprennent le Brooklyn Bridge Park et le Obama Presidential Center à Chicago. Laura Solano, la conceptrice en chef, estime que le projet a “le devoir de répondre aux inondations catastrophiques”, mais souligne qu’il offre “bien plus”.Comme la zone a été réaménagée, certaines parties ont été déclarées sûres pour la construction de nouveaux logements, ce qui répond à un besoin urgent dans cette métropole où le coût de la vie est élevé. Il y a également un nouveau parc, des sentiers et les gens peuvent faire du canoë ou du kayak sur la rivière Don réhabilitée.Laura Solano souligne que la décision initiale de Toronto de modifier la zone était en phase avec son époque, où les villes nord-américaines cherchaient à “industrialiser leurs eaux afin d’améliorer leur position économique”.Mais, aujourd’hui, “toutes les villes cherchent à se réapproprier leurs eaux”, dit-elle, et le projet Port Lands “montre au monde entier qu’il est possible de réparer les erreurs du passé et de transformer des terrains industriels déficitaires et désaffectés en infrastructures vivantes et dynamiques”.- “La rivière va déborder” -Chris Glaisek décrit le projet alors qu’il se trouve sur une berge de la rivière, qui serait à dessein submergée lors d’une tempête majeure. “Tout est prévu pour que cela puisse être inondé, que le niveau de l’eau puisse monter, que la rivière puisse devenir trois, voire quatre fois plus large qu’elle ne l’est actuellement, et absorber tout ce volume d’eau”, explique-t-il.”Lorsque la tempête se calmera, elle reviendra au niveau actuel”, ajoute-t-il.Il s’agit d’une approche de planification qui intègre le fait que “nous assistons à de plus en plus d’événements de ce type”. “Comme au Texas, on constate des conséquences très tragiques lorsqu’on n’a pas vraiment essayé de se préparer aux aléas de la nature”, souligne-t-il, en référence aux inondations meurtrières survenues début juillet dans cet Etat du sud des Etats-Unis.Il exhorte les urbanistes à “redéfinir” leur relation avec la nature et à abandonner l’idée que “les humains (peuvent) tout contrôler”. “Reconnaissons que la rivière va déborder. Construisons l’espace nécessaire pour cela”, dit-il.