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Russian attacks kill 5, including family, in east Ukraine

Russian attacks killed at least five people, including three members of a displaced family, in separate attacks across Ukraine’s war-scarred east, Ukrainian authorities said Thursday.A couple and their 36-year-old son were killed in a village in the eastern Kharkiv region late Wednesday, local officials said. Two more women were killed in the Donetsk region Thursday.Russia …

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Chypre: deux morts dans un feu de forêt attisé par la chaleur

Deux personnes ont péri dans un feu de forêt aux abords de Limassol, deuxième ville de Chypre, attisé par des vents violents et des températures pouvant atteindre 44°C, ont annoncé les autorités jeudi.La police a indiqué que deux corps calcinés avaient été retrouvés dans une voiture brûlée, vraisemblablement piégée par l’incendie qui s’est déclaré mercredi dans des secteurs de la région côtière du sud de l’île.Le porte-parole du gouvernement, Konstantinos Letymbiotis, a déclaré que l’origine de l’incendie était “toujours en cours d’enquête”, mais que les “températures élevées, les vents violents et la sécheresse (…) ont rendu la situation encore plus difficile”. Annonçant des mesures d’aide pour les communautés touchées, il a estimé que “ce qui se déroule dans notre pays (…) est sans précédent”, évoquant “plusieurs départs de feu simultanés”.Les autorités sanitaires ont indiqué que deux personnes avaient été hospitalisées pour de graves brûlures, tandis que seize autres ont été légèrement blessées. Selon le porte-parole des pompiers, Andreas Kettis, l’incendie, qui a débuté dans le village de Malia, dans les hauteurs de Limassol, a ravagé quelque 100 kilomètres carrés. Le feu ne progressait plus jeudi, mais des “flambées” persistaient, a-t-il précisé.Les autorités ont émis une alerte canicule pour l’île méditerranéenne, où les températures devaient atteindre 44°C. Plus de 250 pompiers, 75 véhicules et plusieurs hélicoptères ont été mobilisés pour lutter contre les flammes, et le gouvernement a sollicité l’aide de plusieurs pays pour l’envoi d’avions de lutte contre les incendies. – “Vallée en flammes” -M. Letymbiotis a précisé que des avions en provenance de Jordanie étaient déjà arrivés, et que d’autres étaient attendus d’Egypte, d’Israël et d’Espagne, en complément du soutien fourni par la base aérienne britannique située dans le sud de l’île.”Malheureusement, les fronts de feu étaient énormes. Vous avez vu les destructions inédites, malgré des efforts considérables”, a-t-il déploré. Le ministre de la Justice, Marios Hartsiotis, a indiqué à la chaîne publique CyBC que 106 personnes avaient passé la nuit dans des hébergements temporaires, après l’évacuation de plusieurs villages menacés. De nombreuses habitations ont été endommagées ou détruites, et seize secteurs ont été privés d’électricité, rendant la climatisation et la réfrigération impossibles sous une chaleur accablante.”En rentrant chez moi, j’ai vu la montagne et la vallée en flammes”, a raconté Antonis Christou, un habitant de Kandou, l’un des villages touchés. “J’ai pleuré car quelqu’un a été brûlé dans sa voiture.”Le chef des pompiers, Nikos Logginos, a indiqué à CyBC avoir transmis à la police des témoignages suggérant que l’incendie aurait pu être déclenché délibérément.Chypre est touchée par des feux de forêt presque chaque année pendant les étés chauds et secs de l’île.

Consommation de cocaïne: trois fois plus de passages aux urgences entre 2012 et 2023

En France, la consommation de cocaïne fait peser un “poids significatif” sur l’hôpital et les services d’urgence, où le nombre de passages qui y sont liés ont triplé entre 2012 et 2023, avant de se stabiliser l’an dernier, affirme jeudi Santé publique France (SpF).En 2024, 5.067 passages aux urgences en lien avec l’usage de cocaïne et 1.619 hospitalisations (consécutives à un passage) ont été recensés, ce qui marque une stabilisation à “des niveaux élevés” après “une hausse continue depuis 2012”, annonce l’agence sanitaire.Ces taux de passages aux urgences sont “très élevés en Guyane, Provence-Alpes-Côte d’Azur et en Occitanie”, détaille SpF -dont les chiffres incluent l’Outre-mer hors Martinique et Mayotte-, qui note de “fortes disparités régionales”. Les centres spécialisés en addictologie (CSAPA) indiquent que la cocaïne est “plus fréquemment signalée comme substance principale pour les nouveaux patients entrant en traitement”. Ces 10 dernières années, le nombre d’hospitalisations liées à l’usage de cette drogue, deuxième substance illicite la plus consommée dans le monde après le cannabis, a quadruplé en France. Ces chiffres attestent des risques associés à la consommation de cocaïne et du “poids significatif”, “pour la santé des Français et pour les services d’urgence et l’hôpital”, des usages de cocaïne en France, dit SpF.Ainsi depuis 2012, le taux de passages aux urgences en lien avec la consommation de cocaïne a “plus que triplé”, jusqu’en 2023, indique l’agence sanitaire, à l’instar du nombre de consommateurs et de décès directement liés à cette consommation, rapportés par l’OFDT.En 2023, 10% des adultes en avaient déjà consommé dans leur vie et 3% au cours des 12 derniers mois, selon cette source.Outre la dépendance, la consommation de cocaïne peut entraîner des conséquences médicales aiguës, principalement cardiovasculaires – infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, thrombose – et psychiatriques – dépression, anxiété, tentatives de suicide -, rappelle SpF.Entre 2012 et 2024, sur 32.749 passages aux urgences liés à l’usage de la cocaïne, environ les trois quarts (74%) concernaient des hommes et l’âge médian était de 32 ans, correspondant au profil des personnes les plus consommatrices au sein de la population générale.Sur cette période, les passages aux urgences liés à la consommation de cocaïne étaient “fréquemment associés à des diagnostics de consommation d’autres substances”, en “premier lieu l’alcool” (29%), relève SpF, dont les données concordent avec celles du dispositif Drogues info service.Ces autres substances étaient: les narcotiques (dont les opiacés, 14%), le cannabis (11%) et les benzodiazépines (7%).

Fraude à l’impôt sur les dividendes: Eric Lombard retire une disposition contestée de Bercy

Le ministre de l’Economie Eric Lombard a annoncé jeudi le retrait d’un texte d’application de Bercy contesté par des parlementaires, qui y voient une brèche dans un dispositif de lutte contre le contournement de l’impôt sur les dividendes.C’est l’épilogue de plusieurs semaines de passes d’armes entre Bercy et des sénateurs et députés qui accusaient le gouvernement d’avoir altéré ce dispositif voté dans le budget 2025 et visant à lutter contre la fraude aux dividendes, dite “CumCum”.Ce stratagème d’évasion fiscale consiste, pour des actionnaires étrangers d’entreprises françaises, à confier temporairement leurs actions à un tiers français – généralement une banque, moyennant rétribution – au moment du versement des dividendes. Cela leur permet d’échapper au prélèvement à la source de l’impôt dû en tant que non-résident.Le mécanisme voté dans le budget 2025 permettait de remédier à cette faille en imposant que la retenue à la source s’applique aux “bénéficiaires effectifs”. Mais le texte d’application publié par l’administration fiscale, qui dépend de Bercy, permettait des exceptions, notamment lorsque les banques ne connaissent pas les bénéficiaires des dividendes ou en exonérant les “marchés réglementés” d’appliquer cette disposition. Ce texte avait été pris sur la base d’un avis du Conseil d’Etat, assure Bercy.”J’ai décidé de retirer le texte en question, le paragraphe 4 pour être précis”, car cette disposition “a été considérée par le Sénat comme portant le risque de dénaturer le texte, ce qui n’était évidemment pas l’objet”, a déclaré Eric Lombard, affirmant agir dans “un esprit de compromis”.Il s’exprimait aux côtés du président de la commission des Finances du Sénat, Claude Raynal (PS), et du rapporteur général de cette commission, Jean-François Husson (LR) qu’il avait rencontrés plus tôt alors que la chambre haute était à l’origine de la mise en oeuvre de cette disposition législative, votée dans le cadre du budget 2025. Ces derniers ont salué la décision d’Eric Lombard. Jean-François Husson y a vu notamment un “signal fort” envoyé aux Français et à “celles et ceux qui pratiquaient une fraude organisée”. – 4,5 milliards d’euros -Cette marche arrière intervient après que le ministre de l’Economie, interrogé à plusieurs reprises sur le sujet ces dernières semaines, avait démenti toute faille dans la lutte contre la fraude et défendu la conformité du texte d’application par rapport à la loi. Le dossier avait aussi pris de l’ampleur à l’aune des débats budgétaires dans le cadre du futur projet de budget 2026 pour lequel le gouvernement recherche 43,5 milliards d’euros d’économies. Selon Jean-François Husson, cette “délinquance en col blanc” représenterait un manque à gagner d’environ 1,5 à 2 milliards d’euros sur 2025. Outre d’éventuelles économies, la pratique de la fraude “CumCum” est surtout dans le viseur de la justice. Le parquet national financier (PNF) a ouvert plusieurs enquêtes. Il a perquisitionné cinq établissements financiers à ce propos en mars 2023: BNP Paribas, Exane (gestionnaire de fonds, filiale de BNP Paribas), Société Générale, Natixis (filiale de BPCE, rassemblant les Banques populaires et les Caisses d’épargne) et HSBC.Des “procédures de redressement” visent “cinq établissements de la place pour un montant de 4,5 milliards d’euros” et sont en cours, ce qui signifie que l’argent n’a pas encore été récupéré, a rappelé Eric Lombard, sans les nommer. Le nouveau texte d’application de Bercy grevé des dispositions litigieuses sera republié jeudi, a-t-il précisé, en rappelant que la lutte contre la fraude fiscale a rapporté “plus de 10 milliards d’euros” en 2024.”Nous allons renforcer l’année prochaine les moyens qui seront donnés à cette maison pour lutter contre la fraude, notamment la fraude fiscale”, a-t-il poursuivi.Dans une réaction transmise à l’AFP, la Fédération bancaire française (FBF) a indiqué prendre acte de la décision de Bercy de retirer son texte d’application qui permettait pourtant de réduire des “incertitudes”. Supprimer cette disposition “ne crée pas des conditions favorables à la sauvegarde d’un marché de capitaux efficient et souverain” et constitue “un frein aux activités financières conduites sur la place de Paris, sources d’importantes recettes fiscales”, selon la FBF, qui redoute un “impact négatif sur les comptes publics”.

Suicide de l’ex-épouse de Bertrand Cantat: réouverture d’une enquête pour violences volontaires

Le parquet de Bordeaux a annoncé jeudi la réouverture d’une enquête “sur d’éventuels faits de violences volontaires” commis par le chanteur Bertrand Cantat avant la mort de son ex-épouse Krisztina Rady, retrouvée pendue chez elle le 10 janvier 2010.Cette décision fait suite à la diffusion d’un documentaire de Netflix sur le chanteur de Noir Désir condamné pour le meurtre en 2003 de Marie Trintignant, précise jeudi dans un communiqué le procureur de la République de Bordeaux, Renaud Gaudeul, confirmant une information de la radio RTL.Ce film en trois épisodes, intitulé “Le cas Cantat” et diffusé au printemps, contient “plusieurs affirmations et témoignages ne figurant pas” dans les quatre procédures déjà ouvertes sur les circonstances de la mort de Mme Rady, toutes classées sans suite, ajoute le magistrat.Outre le dossier en recherches des causes de la mort ouvert après son décès au domicile conjugal à Bordeaux, “trois autres procédures subséquentes” avaient été ouvertes en 2013, 2014 puis 2018, rappelle-t-il.- Passage aux urgences -Les deux dernières avaient été ouvertes à la suite de plaintes de la présidente de l’association Femme et libre, Yael Mellul, ancienne avocate du dernier compagnon de Krisztina Rady.Jointe par l’AFP, elle s’est dit “très soulagée” du “changement radical de position du parquet de Bordeaux” sur ce qu’elle qualifie “d’affaire de suicide forcé”.Selon elle, le témoignage anonyme d’un infirmier dans le documentaire Netflix est un “élément nouveau” qui “corrobore le fait que Krisztina Rady était victime de violence conjugale”. Dans “Le cas Cantat”, cet infirmier affirme qu’elle était passée aux urgences “suite à une altercation avec son compagnon, une violente dispute” avec “décollement du cuir chevelu et des bleus, des hématomes”, survenue “après Vilnius, quand Bertrand Cantat est retourné s’installer dans leur domicile familial”. Cela “signifie très probablement que Krisztina Rady a été très violemment attrapée par les cheveux ou traînée par les cheveux”, avait ajouté cet infirmier, qui avait consulté par “curiosité” son dossier aux archives d’un hôpital de la région bordelaise où il était intérimaire.En 2013, dans un livre-enquête, “Bertrand Cantat Marie Trintignant: L’amour à mort”, deux journalistes, Stéphane Bouchet et Frédéric Vézard, évoquaient un message de détresse laissé par Krisztina Rady sur le répondeur de ses parents. Elle y évoquait “l’enfer” que lui faisait vivre le père de ses enfants, “ce cauchemar que Bertrand appelle l’amour”.Mme Mellul assure avoir elle aussi “de nouveaux témoignages à transmettre au parquet de Bordeaux”, sans en préciser la nature.- Polémiques et annulations -L’avocat de Bertrand Cantat, Me Antonin Lévy, joint par l’AFP, a déclaré ne pas être au courant de la réouverture d’une enquête sur ce dossier.Née le 23 août 1968, Krisztina Rady, interprète de formation, femme de lettres, de théâtre et traductrice, avait rencontré Bertrand Cantat en 1993, lors d’un festival à Budapest.Marié en 1997, le couple a eu deux enfants et n’a jamais divorcé même s’il s’est séparé peu après la naissance de leur fille, le chanteur ayant fait la connaissance de l’actrice Marie Trintignant.Condamné à huit ans de prison en Lituanie pour des coups mortels en 2003 à Vilnius sur Marie Trintignant, le chanteur avait été rapidement mis hors de cause dans le suicide de Mme Rady.Icône rock française, le chanteur bordelais libéré en 2007 a progressivement repris son activité publique à partir de 2010, avec un album et une tournée avec le groupe Detroit, suivis de la sortie, en décembre 2017, de son premier album solo “Amor Fati”. La promotion de cet album a suscité une polémique, tout comme la tournée dans la foulée, émaillée de concerts annulés et de manifestations d’associations féministes. Le 11 juin 2018, le chanteur, accueilli aux cris “d’assassin” à Grenoble en mars, a supprimé ses dernières dates prévues. En 2020, il a encore annulé un spectacle coécrit avec le romancier Caryl Férey et fin 2021, des militantes féministes ont tenté de bloquer l’accès au théâtre de la Colline, à Paris, où se tenait la première de la pièce “Mère”, créée et mise en scène par Wajdi Mouawad sur une musique de Bertrand Cantat.Le chanteur a publié en décembre dernier un deuxième album avec Detroit.

Narcotrafiquants transférés à la prison de Vendin-le-Vieil: une plainte contre Darmanin déposée à la CJR

L’avocat d’un détenu qui vient d’être transféré à la prison de haute sécurité de Vendin-le-Vieil (Pas-de-Calais), Me Philippe Ohayon, a annoncé jeudi avoir déposé plainte pour abus d’autorité contre le ministre de la Justice Gérald Darmanin devant la Cour de justice de la République (CJR).La plainte, dont l’AFP a eu connaissance, reproche au garde des Sceaux d’avoir ordonné ce transfert “en s’affranchissant de l’obligation d’établir des liens préexistants entre le détenu, depuis la détention, et des réseaux de criminalité ou de délinquance organisée”, obligation pourtant posée par le Conseil constitutionnel comme condition préalable à ces transfèrements.Ce faisant, “le garde des Sceaux ou son délégataire a éhontément piétiné les conditions légales fixées par le Conseil constitutionnel”, est-il estimé dans la plainte.La CJR est la seule instance habilitée à juger des ministres dans l’exercice de leurs fonctions. Le coup d’envoi des incarcérations dans le quartier de haute sécurité de Vendin-le-Vieil, destiné à accueillir les 100 narcotrafiquants les plus “dangereux” du pays, a été donné mardi, avec 17 premiers détenus qui y ont été transférés.Douze autres détenus y ont été incarcérés jeudi, a annoncé Gérald Darmanin sur X. Un autre quartier de haute sécurité doit entrer en fonction à la mi-octobre à la prison de Condé-sur-Sarthe (Orne), pour y accueillir aussi 100 personnes. L’objectif de ces quartiers est de placer ces détenus totalement à l’isolement, selon un régime de détention très strict inspiré de la lutte antimafia en Italie.Mi-juin, le Conseil constitutionnel a validé ce régime carcéral d’isolement, inclus dans la loi visant à lutter contre le narcotrafic, estimant que le législateur avait “défini avec suffisamment de précision les motifs d’affectation dans les quartiers de lutte contre la criminalité organisée”.Les dispositions de la loi “subordonnent la décision d’affectation dans ces quartiers à la condition qu’il soit établi que ces personnes détenues continuent à entretenir des liens avec les réseaux de la criminalité et de la délinquance organisées pendant la durée de leur détention ou qu’elles y aient établi de tels liens”, avait observé le Conseil.Or, selon le plaignant, condamné pour des infractions à la législation sur les stupéfiants et les armes et soupçonné d’association de malfaiteurs criminelle, le dossier pénitentiaire “ne fait qu’induire, à partir de procédures au demeurant anciennes, une capacité à établir des liens” avec la criminalité organisée.Le garde des Sceaux “a imposé à ses services de fonder les ordres de transfert non pas sur +des liens établis+, mais +des liens supposés+ lui donnant la possibilité de saisir et transférer des prisonniers bien plus facilement en se délestant de la charge de la preuve imposée par les juges constitutionnels”, est-il affirmé dans la plainte, où est dénoncée “une opération concertée de police administrative dûment médiatisée, suivant un agenda politique précis”.

Retailleau veut continuer à être au gouvernement tout en critiquant Macron

Le ministre de l’Intérieur et patron des Républicains Bruno Retailleau “ne voit pas de raison de quitter” le gouvernement même s’il “n’abdiquera pas ses convictions” après les tensions créées avec le camp présidentiel par ses critiques du chef de l’Etat.”Tant que les décisions (du gouvernement) sont conformes à l’intérêt national, conformes à mes convictions, il n’y a pas de raison que je quitte le gouvernement”, a déclaré jeudi M. Retailleau en marge d’un déplacement dans un commissariat parisien.”Tant que je peux faire mon devoir, je le ferai à fond”, a-t-il répété, mais “ne comptez pas sur moi pour abdiquer mes convictions”.Le débat sur le supposé double jeu du patron des Républicain, à la fois ministre d’Emmanuel Macron et critique de son action pour s’en différencier en vue de l’élection présidentielle de 2027, avait repris de la vigueur après une virulente interview mardi à l’hebdomadaire ultraconservateur Valeurs Actuelles.Dans celle-ci, il critique “l’impuissance” du +en même temps+, postulat du chef de l’Etat qui revendique d’être à la fois de droite et de gauche, et prédit la fin du macronisme avec Emmanuel Macron parce qu’il “n’est ni un mouvement politique, ni une idéologie”.De quoi excéder les soutiens du président et faire monter les tensions avec celui-ci.Les deux hommes devaient se rencontrer jeudi pour discuter notamment de l’Algérie, déjà un sujet de discorde après une autre récente interview du ministre dans laquelle il a fustigé la “diplomatie des bons sentiments” de Paris à l’égard d’Alger.Mais la rencontre a été annulée par l’Elysée qui n’a pas fourni d’explications.”Cette rencontre sera sans doute remise parce que on a, avec le président de la République, un certain nombre de sujets dont on doit parler. Et donc je serai amené à le rencontrer, peu importe la date ou l’heure”, a relativisé M. Retailleau.- Réunion avec Bayrou -En revanche, il verra jeudi soir le Premier ministre François Bayrou “sur les différents dossiers” le concernant, selon un proche d’Emmanuel Macron. Pour un recadrage ? “Je suis toujours prêt à discuter”, a assuré M. Retailleau.Même “s’il peut y avoir des moments de tensions parce qu’on n’a pas des accords sur tout”, le ministre a récusé que le conseil des ministres mercredi ait été marqué par une ambiance fraîche, comme l’ont relaté certains participants dans la presse.”Il s’est déroulé absolument normalement. Il ne faut pas grossir les choses (…) J’entends aussi qu’on me respecte. Il y a des ministres qui m’ont critiqué sur telle ou telle mesure depuis des mois. M’avez vous entendu leur faire le moindre reproche?”, a-t-il plaidé.En attendant ce rendez-vous avec le Premier ministre, le ministre a tenu à montrer qu’il continuait son action et s’exprimait toujours de “façon brute” en présentant un plan anti-mortiers après les scènes de “guérilla urbaine” vues ces dernières semaines à Béziers (Hérault), Limoges ou Charleville-Mézières.Fidèle à ces formules choc ou outrancières sur les jeunes commettant des actes de délinquance, déjà qualifiés de “barbares” après les dégradations commises à Paris lors de la finale de la Ligue des champions, il s’en est pris à “la France des salauds qui tirent sur nos policiers, sur nos gendarmes et sur nos sapeurs pompiers”.Il a annoncé à la rentrée un projet de loi pour que “la pénalisation de la vente d’engins pyrotechniques à des non professionnels soit punie d’un an d’emprisonnement (au lieu six mois), voire trois ans si le produit a été vendu à un mineur ou au moyen d’un service de communication électronique”.L’achat, la détention et l’utilisation de ces engins serait puni “de trois ans d’emprisonnement, voire cinq ans si l’objectif est de détruire ou de détériorer le bien d’autrui”.

Les marées pourraient aider à prédire la rupture des icebergs

Les marées océaniques peuvent provoquer la rupture de grands icebergs du continent antarctique, selon des chercheurs jeudi, qui pensent que le phénomène peut-être prévisible.Il n’est théoriquement pas possible de savoir quand peut intervenir une rupture de la banquise, alors que l’évènement est susceptible de modifier notamment le niveau global de la mer. Pourtant quand un immense iceberg d’une taille équivalente à plus de 15 fois la superficie de Paris s’est détaché en 2023 de la Barrière de Brunt, en Antarctique, le glaciologue Oliver Marsh n’a pas été surpris.Il avait prédit cette rupture comme “imminente, d’ici quelques semaines ou mois”, a-t-il expliqué à l’AFP. Affilié au British Antarctic Survey, il avait passé des années à étudier la grande faille qui allait permettre à l’iceberg A81 de partir sur les flots.Comme prévu, le vêlage de l’iceberg est survenu au pic des marées de printemps, qui voit les plus grandes amplitudes entre marées basse et haute.L’étude menée par Oliver Marsh, et publiée dans Nature Communications jeudi, montre à l’aide d’une nouvelle modélisation que le vêlage a été déclenché par la marée, avec des vents élevés et des tensions dans la banquise.- “Déséquilibré” -Après la rupture d’A81, le chercheur s’est rendu sur la banquise pour constater que l’eau avait remplacé “de la glace aussi loin que l’on regardait avant”.L’iceberg dérive actuellement à l’Est de la péninsule antarctique, en direction de la mer de Weddell. Reste à savoir s’il approchera l’île de Géorgie du Sud, qui est un site important de reproduction pour les pingouins, phoques et autres animaux.Le plus gros iceberg connu, A23a, s’est échoué non loin de l’île un peu plus tôt cette année. Maintenant qu’il est exposé aux vagues de l’océan Austral, “ses jours sont comptés”, selon Oliver Marsh.Le vêlage de la banquise est un phénomène naturel qui permet d’équilibrer les chutes massives de neige sur l’Antarctique, a rappelé le chercheur.  Seulement, “maintenant c’est déséquilibré”.L’Antarctique perd sa glace de deux façons: par le vêlage et par la fonte. Or la fonte s’accélère avec le réchauffement des océans, causé par le réchauffement climatique. En revanche, “on ne sait pas si le taux de vêlage a grimpé”, parce qu’il est peu fréquent. A81 est, en taille, le deuxième des trois énormes icebergs qui se sont libérés de la Barrière de Brunt depuis 2021.”On s’attend à un très gros épisode de vêlage à un moment dans cette zone”, a dit Oliver Marsh. Sans fournir plus ample précision, car “même si nous affirmons qu’il est plus facile de prédire ces évènements”, l’exercice reste “difficile”.

À la “chasse” à la sardine au large de la pointe bretonne

“Y a le feu à la mer!”, crie Ludo Garrec, 44 ans, depuis le cockpit du bolincheur Stereden Ar Moor. Les yeux rivés sur son sonar, le patron du navire vient de repérer un banc de sardines.Aussitôt, les matelots enfilent leurs cirés et sortent se préparer à lancer le filet à l’eau. À tribord, un autre bolincheur (ou sardinier) a déjà encerclé le poisson avec sa senne.La nuit vient tout juste de tomber sur une mer calme, au large de la Pointe Saint-Mathieu (Finistère), où une douzaine de navires “chassent” le petit poisson prisé des conserveries bretonnes.En cette soirée de juillet, le Stereden a navigué pendant deux heures et demie pour rallier la chaussée des Pierres noires, où la sardine est plus grosse et plus abondante que d’habitude.”Ça fait, franchement, une dizaine d’années, voire 12 ans, qu’on n’a pas vu aussi gros”, calcule Ludo, qui pêche la sardine depuis 2010. “Donc ça fait plaisir avec les années difficiles qu’on a eues.”La taille de la sardine s’est en effet réduite de 50% en 15 ans, à âge égal, sans doute sous l’effet du réchauffement climatique, selon l’Ifremer. Un problème de taille et d’abondance qui a posé problème aux conserveries bretonnes ces dernières années.- sardine “électrique”-Dès son arrivée sur la zone de pêche, Ludo voit la proie sur son écran. Mais “elle est pas pêchable, elle est trop électrique”, dit-il. “Le poisson tient pas, il va dans tous les sens”.Boucle d’oreille et tee-shirt “BZH”, le patron de pêche dit “adorer” ce métier, plus stimulant que la pêche au chalut. “Tu vas à la chasse de la sardine, quoi, tu vas essayer de la chercher, de la pêcher. C’est pas du tout la même motivation”, dit-il.Quelques minutes passent et le banc se fait plus dense. Une lumière rouge a envahi le pont où les matelots attendent pour passer à l’action. “Laisse aller!”, hurle Ludo à Léo Beriet, matelot de 25 ans, qui dénoue une corde retenant la senne. Le long filet de 350 mètres, monté sur des flotteurs, se déroule à toute vitesse pour entourer le banc de poissons, avant d’être refermé par le bas afin de former une poche. Les matelots tirent alors sur la senne pour rétrécir la poche et la ramener le long du bateau.Des trombes d’eau s’abattent sur l’équipage quand Ludo vide la poche à l’aide d’une grande épuisette (la salabarde) montée sur une grue, qui déverse les sardines dans les cuves du bateau.”Tu la vois la mouette? Tu la vois ou pas?!”, lance-t-il à Dominique Palut, 57 ans, qui attrape l’oiseau pris dans l’épuisette et l’envoie rejoindre les dizaines de goélands qui encerclent le bateau.- “Libre sur l’eau”-Le premier coup de filet est un succès, avec près de six tonnes de poissons remontés avant minuit. Le deuxième coup sera moins réussi. “Ah, la, la, merde, j’ai déconné, j’aurais dû prendre mon temps. J’ai fait n’importe quoi, y a rien dedans”, râle Ludo, le filet à peine refermé.Un troisième coup porte la pêche de la nuit à 12 tonnes de poisson au total, alors que les conserveries en ont commandé sept tonnes. À bord, l’odeur du petit poisson a imprégné chaque recoin ; des écailles s’accrochent à la peau et aux vêtements. Mais les marins n’y prêtent garde, faisant une sieste, cassant la croûte, ou buvant une bière en attendant le port.Une fois arrivés à Douarnenez, à 05h00 du matin, il faudra encore 3 heures pour décharger la marchandise. “En saison, y a beaucoup d’heures de travail et peu d’heures de repos”, commente Titouan Preunel, matelot de 21 ans. “Tu pars le soir, en fin d’après-midi, et tu rentres des fois à midi-13h à la maison, pour repartir à 17h”. “Donc, ça fait court. Mais sinon, c’est plaisant comme métier”, dit-il. “T’es libre sur l’eau quoi, c’est ça qu’est bien.”