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Feu de forêt à Chypre, deux morts

Deux personnes ont péri dans un feu de forêt aux abords de Limassol, deuxième ville de Chypre, attisé par des vents violents et des températures annoncées jusqu’à 44°C, ont annoncé jeudi les autorités.La police a indiqué que deux corps carbonisés ont été retrouvés dans une voiture calcinée qui aurait été prise par le feu qui s’est déclaré mercredi dans des secteurs de la région côtière dans le sud de l’île.Les autorités sanitaires ont annoncé que deux personnes avaient été hospitalisées pour de graves brûlures, tandis que 16 ont été légèrement blessées.Selon le porte-parole des pompiers, Andreas Kettis, l’incendie, qui a débuté dans le village de Malia, sur les hauteurs de Limassol, a ravagé 100 kilomètres carrés. Le feu ne progresse pas mais des “flambées” persistent, a-t-il ajouté. Les autorités ont émis une alerte à la chaleur extrême pour l’île touristique méditerranéenne, où les températures devaient atteindre 44°C. Plus de 250 pompiers, 75 véhicules et des hélicoptères ont participé aux opérations pour lutter contre l’incendie. Le gouvernement a appelé plusieurs pays à envoyer des avions pour les aider.Le ministre de la Justice Marios Hartsiotis a indiqué au média public CyBC que 106 personnes avaient dû passer la nuit dans des hébergements temporaires après l’évacuation de plusieurs villages menacés par les flammes. De nombreuses habitations ont été endommagées ou détruites par l’incendie, et 16 secteurs se sont retrouvés privés d’électricité pour la climatisation ou la réfrigération sous une chaleur accablante. “En rentrant chez moi, j’ai vu la montagne et la vallée en flammes”, a déclaré Antonis Christou, un habitant de Kandou, l’un des villages touchés. “J’ai pleuré car quelqu’un a été brûlé dans sa voiture.”Le chef des pompiers, Nikos Logginos, a déclaré à CyBC avoir transmis à la police des témoignages suggérant que l’incendie aurait pu être déclenché délibérément.Chypre est touchée par des feux de forêt presque chaque année pendant les étés chauds et secs de l’île.

Aux îles Cook, la menace des étoiles de mer sur le corail

Aux îles Cook, des plongeurs armés de lances en bois mènent une guerre rudimentaire pour sauver les récifs coralliens des étoiles de mer, une lutte cruciale pour des écosystèmes déjà affaiblis par le changement climatique.Ces outils de fortune sont la meilleure arme de l’association Korero O Te Orau (“Connaissance de la terre, du ciel et de la mer” en langue maorie) dans la guerre contre les “couronnes d’épines”, une espèce d’étoiles de mer qui se nourrit de corail et dévore les récifs tropicaux.Les îles Cook, pays insulaire du Pacifique Sud de quelque 17.000 habitants, sont en proie à une invasion qui dure depuis des années, selon le biologiste marin Teina Rongo.”Elles peuvent détruire complètement l’ensemble du récif qui entoure l’île”, alerte M. Rongo, qui forme les groupes de bénévoles à la protection des récifs de l’île de Rarotonga.”Je pense qu’il s’agit actuellement d’une invasion à l’échelle du Pacifique, car nous savons que d’autres pays sont confrontés à des problèmes similaires.”Une seule “couronne d’épines” adulte peut manger plus de 10 mètres carrés de récif chaque année, en pressant son estomac à travers sa bouche pour recouvrir le corail de sucs digestifs.Ces invertébrés constituent une menace majeure pour la Grande Barrière de corail australienne, où les scientifiques ont mis au point des robots pour les repérer et leur injecter du poison.”Pour l’instant, on les tue essentiellement par injection”, explique Sven Uthicke, chercheur à l’Institut australien des sciences marines.”Il peut s’agir de vinaigre, de jus de citron vert ou de bile de bœuf” tandis que “d’autres mettent au point des pièges chimiques”, souligne-t-il.”Tout cela est très prometteur, mais ces techniques en sont encore au stade du développement.”- “Proportions épidémiques” -Teina Rongo trouve que le moyen le plus rapide pour détacher les étoiles de mer est d’utiliser un bâton taillé dans du bois de fer du Pacifique – un bois particulièrement dur.”Nous avons apporté quelques modifications au fil du temps, car nous nous faisions piquer par ces étoiles de mer. C’est douloureux”, raconte-t-il.Nommées ainsi en raison de leurs centaines de petits pics venimeux, les “couronne d’épines” peuvent atteindre une taille supérieure à celle d’un pneu de voiture.Et, selon l’Institut australien des sciences marines, elles se reproduisent dans des “proportions épidémiques”, constituant ainsi l’une des principales causes de la disparition des coraux.Les chercheurs soupçonnent que ces infestations sont déclenchées par une combinaison de facteurs, notamment les rejets dans la mer de substances d’origine agricole et les fluctuations du nombre de prédateurs naturels.Mais les dégâts qu’elles peuvent causer s’aggravent à mesure que les récifs sont affaiblis par le blanchiment des coraux et l’acidification des océans, deux phénomènes liés au changement climatique.Les étoiles de mer sont parfois difficiles à repérer, coincées dans des fissures peu éclairées.Une fois détachées du corail par les plongeurs bénévoles, elles sont transpercées d’une corde épaisse afin d’être remontées à bord d’un bateau qui les attend.La prise du jour est déversée dans un coffre en plastique avant que les étoiles de mer ne soient transportées à terre. L’objectif? Les compter, les mesurer… mais aussi les broyer pour en faire de l’engrais pour les jardins.Chaque année, les bénévoles de l’association Korero O Te Orau en retirent des milliers.Teina Rongo est motivé par les ravages causés par la dernière infestation majeure du pays dans les années 1990. Il dit avoir déjà participé à la lutte à l’époque.Mais “nous avons réagi trop tardivement. Le processus s’est poursuivi et a fini par détruire le récif”.

Notre-Dame de Paris a retrouvé toutes les statues ornant la base de sa flèche

La dernière des seize statues ornant la base de la flèche de Notre-Dame de Paris, retirées pour être restaurées quelques jours avant l’incendie qui a ravagé l’édifice en 2019, a été réinstallée jeudi, a constaté un journaliste de l’AFP.Après avoir été bénie par Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, cette représentation de Saint-Thomas mesurant trois mètres et pesant un peu plus de 100 kg a été tractée par une imposante grue au petit matin.”C’est un symbole très fort de revoir toutes les statues là-haut car ce sont quasiment les seules survivantes de la flèche, avec le coq, mais qui, lui, a été très abîmé”, a souligné auprès de l’AFP Marie-Hélène Didier, conservatrice générale du patrimoine et conservatrice des monuments historiques à la Direction régionale des affaires culturelles d’Ile-de-France.Ces seize statues n’avaient pas été endommagées par l’incendie qui a touché Notre-Dame le 15 avril 2019 car, quatre jours auparavant, elles avaient été retirées de leur promontoire habituel pour être restaurées en Dordogne.”C’est presque un miracle”, a ajouté Mme Didier. Actuellement masquées par l’échafaudage de la flèche, elles seront pleinement visibles à la fin du mois d’août, après son démontage.Dessinées en 1857 par Viollet-le-Duc – architecte de la flèche – et sculptées par Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume, ces seize statues à patine de bronze en cuivre représentent les douze apôtres et les symboles des quatre évangélistes (le lion, le taureau, l’ange et l’aigle). Viollet-le-Duc a d’ailleurs représenté Saint-Thomas, patron des architectes, à son effigie.

L’AFP, AP, Reuters et BBC News demandent à Israël un libre accès à Gaza

Les agences de presse AFP, AP et Reuters, ainsi que la BBC, ont lancé jeudi un appel commun à Israël à “autoriser l’entrée et la sortie des journalistes à Gaza”, après 21 mois de guerre.”Les journalistes doivent affronter de nombreuses privations et difficultés en zone de guerre. Nous sommes profondément inquiets du fait que, désormais, la faim menace leur survie”, indiquent l’Agence France-Presse, l’américaine Associated Press, la canado-britannique Reuters et la chaîne britannique BBC News dans une déclaration conjointe.”Nous exhortons une nouvelle fois les autorités israéliennes à autoriser l’entrée et la sortie des journalistes à Gaza. Il est essentiel que des vivres en quantités suffisantes parviennent à la population sur place”, insiste ce texte.  Ces médias internationaux se disent “profondément préoccupés par la situation” de leurs journalistes à Gaza, “qui peinent de plus en plus à subvenir aux besoins alimentaires de leurs familles et d’eux-mêmes”. “Ces journalistes indépendants ont été les yeux et les oreilles du monde sur le terrain à Gaza. Ils font désormais face aux mêmes conditions dramatiques que celles des populations qu’ils couvrent”, soulignent-ils.L’ONU et les ONG ont poussé un cri d’alarme sur le risque de famine à Gaza. Le gouvernement israélien s’est défendu en affirmant qu’il n’était pas responsable des pénuries.Les témoignages de journalistes en grande détresse à Gaza se sont multipliés ces derniers jours. Ils évoquent une faim extrême, un manque d’eau potable et une fatigue physique et mentale croissante, qui les contraignent parfois à réduire leur couverture de la guerre, déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas en Israël.”Depuis des mois, nous assistons, impuissants, à la détérioration dramatique” des conditions de vie de plusieurs collaborateurs de l’AFP et “leur situation est aujourd’hui intenable”, affirmait un communiqué de cette agence de presse lundi, tandis que sa Société des journalistes alertait du risque de les “voir mourir”.Israël accuse le mouvement islamiste palestinien Hamas d’instrumentaliser la souffrance des plus de deux millions d’habitants de Gaza, notamment en détournant l’aide pour la revendre à prix fort ou en tirant sur ceux qui attendent cette aide.- Pression internationale croissante -Après avoir assiégé Gaza en octobre 2023, Israël a imposé au territoire un blocus total début mars, très partiellement assoupli fin mai, qui a entraîné de graves pénuries de nourriture, de médicaments et de carburant.Le Committee to Protect Journalists (CPJ), organisation indépendante américaine, a aussi réclamé mercredi qu’Israël cesse d’affamer les journalistes et les populations civiles à Gaza. “Le monde doit désormais agir: protéger (ces professionnels), les nourrir, leur permettre de se rétablir pendant que d’autres journalistes arriveraient pour les épauler”, a pressé la directrice régionale du CPJ, Sara Qudah, dans un communiqué. Depuis fin 2023, les seuls journalistes ayant pu se rendre dans la bande de Gaza à partir de l’extérieur y sont entrés embarqués avec l’armée israélienne, leurs reportages étant soumis à la censure militaire.Pour la France, le “risque de famine” à Gaza est “le résultat du blocus” imposé par Israël.”Il s’agit d’une pénurie provoquée par le Hamas”, a déclaré le porte-parole israélien, David Mencer, en accusant le mouvement palestinien d’empêcher la distribution et de piller l’aide.Le Hamas a toujours rejeté de telles accusations.L’attaque du 7-Octobre a entraîné côté israélien la mort de 1.219 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 49 restent otages à Gaza, dont 27 ont été déclarées mortes par l’armée.L’offensive de représailles israélienne a coûté la vie à Gaza 59.219 personnes, majoritairement des civils, selon des données du ministère de la Santé du Hamas, jugées fiables par l’ONU.Pour sa part, l’ONG Reporters sans frontières affirmait le 7 mai que “l’armée d’Israël a tué près de 200 journalistes, dont au moins 44 dans l’exercice de leurs fonctions”, dans la bande de Gaza. 

Grippe: retour en France du vaccin Efluelda de Sanofi

Le vaccin anti-grippe Efluelda, réservé aux personnes âgées, qui n’avait pas été commercialisé lors de la dernière saison en raison d’un désaccord entre l’Etat et le laboratoire pharmaceutique Sanofi sur le prix, fait son retour sur le marché français, selon un arrêté publié jeudi dans le Journal Officiel.”Le retour d’Efluelda sous forme trivalente constitue une avancée majeure”, a indiqué à l’AFP Sanofi, qui a “anticipé sa production dès le mois de mars” pour garantir sa disponibilité pour la saison 2025/26.”Il sera remboursé à 100% pour les populations définies par les recommandations vaccinales, via un bon de prise en charge de l’Assurance Maladie, comme les autres vaccins grippaux”, a ajouté le groupe.Efluelda est réservé aux plus de 65 ans, car il a été spécifiquement élaboré pour protéger les personnes les plus à risque de complications.Il est, à cet effet, quatre fois plus dosé que le vaccin classique développé par Sanofi contre la grippe, dit VaxigripTetra.En avril 2024, les autorités sanitaires françaises, que le géant pharmaceutique accusait d’avoir fixé un prix trop bas pour Efluelda, avaient annoncé l’arrêt de la commercialisation de ce vaccin qui continuait à être disponible dans plus d’une dizaine de pays.Elles ne jugeaient alors pas que le vaccin présentait un intérêt probant par rapport aux autres vaccins, et ne le recommandaient donc pas plus que les autres.Mais en mai dernier, à l’issue d’une épidémie particulièrement violente, la Haute autorité de santé (HAS) a recommandé de privilégier deux vaccins anti-grippe chez les plus âgés, dont Efluelda, par rapport aux vaccins injectables à dose standard.L’épidémie 2024/2025 de grippe s’était en effet révélée particulièrement violente, avec une mortalité élevée par rapport aux années précédentes, poussant la HAS à réviser sa position, d’autant que les vaccins en circulation n’ont témoigné que d’une efficacité limitée chez les personnes âgées.

Enedis met en garde ses clients contre une recrudescence de démarchages frauduleux

Le gestionnaire du réseau de distribution d’électricité Enedis met en garde ses clients contre une recrudescence de “démarchages frauduleux” par de “faux agents” d’Enedis.L’entreprise indique recevoir “depuis plusieurs semaines”, des signalements de ses clients, qui rapportent des “démarchages suspects, à leur porte ou par téléphone”, de la part de personnes se faisant passer pour des agents d’Enedis ou d’entreprises partenaires, “dans le but de soutirer des informations personnelles ou d’accéder aux logements”, selon un communiqué d’Enedis diffusé jeudi.Ces faux agents “invoquent des prétextes tels qu’un contrôle d’installation, une coupure imminente d’électricité, ou encore une offre commerciale prétendument urgente et à durée limitée”, selon Enedis, qui “condamne” ces agissements.La direction, interrogée par l’AFP, indique ne pas être en mesure de chiffrer le phénomène mais constate “une recrudescence des signalements par téléphone et sur les réseaux sociaux ces dernières semaines”.”Nous allons renforcer nos actions de sensibilisation auprès des clients, notamment via les réseaux sociaux et notre site internet enedis.fr, pour rappeler les bons réflexes à adopter face aux tentatives de fraude”, a-t-on indiqué de même source.Enedis rappelle que le délit de “pratique commerciale trompeuse en bande organisée” est passible de 7 ans d’emprisonnement et de 750.000 euros d’amende, et celui d’escroquerie en bande organisée, de “10 ans d’emprisonnement et un million d’euros d’amende”.Le groupe mentionne notamment qu’à la suite d’une intervention, il ne demande jamais de paiement immédiat sur place, ni ne sollicite d’informations bancaires par téléphone ou par e-mail et que “toute intervention” nécessitant d’accéder à une habitation “fait systématiquement l’objet d’une prise de rendez-vous préalable ou, à défaut, d’un avis de passage”.En outre, les techniciens d’Enedis “sont toujours munis d’un badge professionnel avec photo, identité et nom de l’entreprise”, indique Enedis, qui appelle ses clients à signaler toute pratique frauduleuse au service client, au 09 70 83 19 70.

Dermatose des bovins: la ministre de l’Agriculture chez les éleveurs touchés

Près d’un mois après les premiers cas de dermatose des bovins, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard, en déplacement en Savoie et Haute-Savoie où plus d’un millier de bêtes ont été euthanasiées et 310.000 doivent être vaccinées, a défendu la stratégie de lutte contre l’épizootie, contestée par des syndicats.”Il y a une stratégie qui a été parfaitement expliquée par les scientifiques, par les autorités”, a déclaré la ministre lors d’un point presse qui a suivi une “réunion de crise” avec des représentants des éleveurs, élus et autorités des deux départements. Elle a insisté sur la nécessité du protocole mis en place, “sur lequel personne n’a émis de réserve scientifique, en tout cas pas dans les organismes de référence”.A son arrivée en début de matinée, la ministre n’a pas croisé la cinquantaine de manifestant tenus à distance de la préfecture de Chambéry, rassemblés pour manifester leur colère dans la gestion de cette épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC), la première en France.”Genevard, t’arrives trop tard!” ont-ils scandé, emmenés par deux syndicats, la Confédération paysanne et la Coordination rurale.Le premier cas a été signalé le 29 juin et, en date du 23 juillet, 34 foyers ont été détectés en Savoie et Haute-Savoie, selon le ministère.Les mesures d’euthanasie des troupeaux concernés, destinées à stopper la propagation de la maladie, ont suscité une vive émotion dans les zones touchées où certains éleveurs ont tenté plusieurs jours durant de bloquer l’accès à leurs exploitations pour empêcher l’abattage.Quelque 1.500 bêtes, pour 33 troupeaux, ont été euthanasiés, selon Christian Convers, secrétaire général de la Coordination rurale et éleveur en Savoie.- “Héros” -“On est plus pertinent à être ici (dans la rue, ndlr) que d’être à l’intérieur pour cautionner un cirque qui encore une fois va amener juste à valider quelque chose qui a été décidé dans les bureaux parisiens”, a réagi Stéphane Galais, porte-parole de la Confédération paysanne.La ministre a également signé une charte d’accompagnement destinée à “soutenir financièrement et psychologiquement les éleveurs” concernés. Elle a rendu “hommage aux éleveurs qui ont accepté, dans un esprit citoyen et pour protéger l’ensemble des élevages”, que leurs troupeaux, où des cas avaient été détectés, soient abattus.”Je veux saluer et remercier” les exploitants “qui ont accepté ce sacrifice pour sauver l’élevage. Ce sont des héros”, a déclaré la ministre.Elle a assuré que l’indemnisation “se déploiera rapidement” pour les éleveurs d’animaux euthanasiés, “à la hauteur du préjudice qui a été consenti”.Dehors, Christian Convers a déploré un “non-sens, de perdre une, deux, trois bêtes sur un troupeau et de tuer tout le troupeau”. Il a aussi dénoncé “une faute de l’Etat” qui a selon lui tardé à obtenir les vaccins malgré les avertissements “que la maladie arrivait”. “On a perdu du temps”.”Etre courageuse, c’est venir (…) rencontrer ceux qui ont eu des élevages abattus, ceux qui souffrent en fait, et discuter avec eux de quelles alternatives on peut avoir, quelles projections on va avoir. Parce que là il y a la vaccination: est-ce qu’elle va continuer à tuer les vaches ? C’est ça la question”, s’interroge Stéphane Galais.”Là où il y a eu des abattages partiels, à l’évidence, la maladie s’est installée durablement”, a répondu la ministre devant la presse. “Tout obstacle fait à l’éradication de la maladie retarde d’autant la reprise d’une vie normale”, a-t-elle ajouté.La ministre était ensuite attendue dans une exploitation de Hauteville-sur-Fier, près d’Annecy, pour assister à des opérations de vaccination, qui ont débuté le week-end dernier et concernent environ 310.000 bovins.La DNC, qui affecte bovins, buffles et zébus, se transmet par piqûres d’insectes comme le stomoxe (une mouche piquante) ou le taon, mais n’est pas transmissible à l’humain, ni par contact avec des bovins infectés, ni par l’alimentation, ni par piqûres d’insectes.La campagne de vaccination, “obligatoire et entièrement financée par l’État”, est effectuée dans une zone réglementée de 50 km autour des foyers, couvrant la majorité du territoire de Savoie et Haute-Savoie, ainsi qu’une partie de l’Ain et de l’Isère, indique le ministère sur son site.Un “maximum de doses de vaccins disponibles” a été commandé auprès de l’Union européenne “moins de 48 heures après le premier foyer confirmé le 29 juin”, souligne-t-il. Selon la ministre, la campagne se déroule de façon “intensive”, avec “près de 20.000 vaccinations par jour”.

Charbon: consommation en hausse aux USA, léger repli en Chine et Inde, selon l’AIE

La demande mondiale de charbon devrait rester quasiment inchangée sur la période 2025-2026 par rapport à 2024, année d’un plus haut historique, la baisse de la consommation en Chine ou en Inde étant effacée à court terme par la hausse aux Etats-Unis, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE).En 2024, la demande avait atteint 8,8 milliards de tonnes, en hausse de 1,5% par rapport à 2023, tirée par “la consommation en Chine, Inde, Indonésie et autres économies émergentes”, qui “avait plus que compensé les reculs en Europe, Amérique du Nord et Asie du Nord-Est”, rappelle l’agence dans un communiqué publié jeudi.Mais le premier semestre 2025 a vu plusieurs de ces tendances modifiées, ajoute-t-elle.La demande en Chine et en Inde a ainsi reculé en raison d’une croissance moindre de la consommation d’électricité et d’une forte hausse de l’électricité produite par les énergies renouvelables, détaille l’agence. “Dans l’Union européenne, la demande était stable.”A contrario, “l’utilisation de charbon a augmenté de quasiment 10% aux Etats-Unis”, une évolution causée par “une hausse robuste de la demande d’électricité et une augmentation des prix du gaz naturel”, indique l’AIE.”En dépit de ces variations de court terme”, le rapport de l’AIE “note que les moteurs structurels de la demande mondiale de charbon restent à peu près inchangés”. L’agence prévoit “une légère augmentation de la demande mondiale de charbon en 2025, suivie par une très légère baisse en 2026, à un niveau juste en-dessous de celui de 2024″. Par pays, l’AIE prévoit une baisse de moins de 1% de la demande en Chine pour l’ensemble de 2025, de près de 2% en Europe, et une hausse de 7% aux Etats-Unis.”Des variations peuvent intervenir dans différentes régions en fonction des températures et du degré d’incertitude économique et géopolitique”, précise Keisuke Sadamori, responsable des marchés de l’énergie et de la sécurité de l’Agence, cité dans le communiqué. Et “comme lors des années précédentes, les évolutions sur le charbon continuent de dépendre principalement de la Chine qui consomme près de 30% de charbon de plus que tous les autres pays réunis”.La production de charbon, elle, devrait atteindre un nouveau record en 2025, avant de reculer en 2026 en raison des niveaux élevés de stocks et d’une baisse des prix.L’Indonésie pourrait être le pays qui enregistrera la plus grosse baisse en volume de sa production en 2025 mais c’est la Russie et ses exportations qui devraient “subir le plus fort impact économique en raison des conditions actuelles du marché”.

“Traumatisant” et “humiliant”: le recours à la contention en psychiatrie de plus en plus questionné

“Mon fils a été sanglé, il en a été traumatisé”: le recours à la contention en psychiatrie est de plus en plus questionné en France tant par les patients et leurs proches que par des professionnels de santé, qui réclament l’abolition de ces techniques d’entrave jugées inhumaines.Sylvie (le prénom a été changé) a du mal à contenir son émotion quand elle revient sur l’arrivée de son fils de 32 ans, souffrant d’un trouble schizo-affectif, dans une unité psychiatrique de la région parisienne. “Ils l’ont mis immédiatement sous contention, ils m’ont dit par la suite qu’ils l’avaient sanglé parce qu’il avait serré les poings, juste pour ça”, raconte-t-elle, encore éberluée à l’AFP. “On m’a dit que c’était le protocole et qu’il n’y avait pas d’autres options”, déplore-t-elle, précisant que son fils a été attaché à d’autres reprises depuis. “Il m’a dit à quel point c’était humiliant et traumatisant, il s’est déjà retrouvé à s’uriner dessus parce qu’il ne pouvait pas se lever pour aller aux toilettes. C’est totalement déshumanisant”.Selon le dernier bilan de l’Institut de recherche et documentation en économie de la santé (Irdes), 8.000 personnes ont subi, en 2022, une contention dite mécanique dans des services hospitaliers psychiatriques, en étant attachées par des sangles sur un lit au niveau du thorax ou des poignets et chevilles. Depuis 2016, cette technique n’est censée être utilisée qu’en “dernier recours” et ne peut concerner que des patients en hospitalisation complète sans consentement. Uniquement “pour prévenir un dommage immédiat ou imminent pour le patient ou autrui” et “de manière adaptée, nécessaire et proportionnée”, précise le code de santé publique. Mais une écrasante majorité des 220 établissements qui assurent des soins psychiatriques sans consentement continue de la pratiquer selon l’Irdes. En 2022, seuls 32 déclaraient ne pas y avoir recours.Or, cette pratique est “traumatisante”, martèle Mathieu Bellahsen, psychiatre et auteur d'”Abolir la contention” (Editions Libertalia, 2023). “Il faut s’imaginer: vous avez plusieurs personnes qui prennent possession de votre corps, qui vous allongent. Vous ne pouvez plus bouger”.”Ça va réactiver des traumatismes anciens notamment auprès des personnes ayant vécu des violences sexuelles”, ajoute-t-il. Quant aux soignants, “beaucoup le vivent très mal, entre honte et culpabilité”. – Alternatives -Ces derniers mois, les appels à mettre un terme à la contention – qualifiée de “violation des droits humains” par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) – se sont multipliés. Début mai, Philippa Motte, atteinte d’un trouble bipolaire, a publié un livre-témoignage “Et c’est moi qu’on enferme” (Stock) dans lequel elle revient sur la contention.  Quelques semaines plus tard, des membres de l’Association des jeunes psychiatres et des jeunes addictologues (Ajpa) ont publié une tribune dans Le Monde pour demander “l’abolition des pratiques d’isolement et de contention”. En juin, c’est au tour de l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam) de réclamer “une psychiatrie sans violence”.”Cette souffrance systémique doit cesser et laisser place à d’autres méthodes fondées sur l’écoute, l’apaisement et le respect des droits”, a déclaré à l’AFP sa présidente Emmanuelle Rémond. Le gouvernement ne semble à ce stade pas prêt à abolir définitivement cette pratique. Dans son plan psychiatrie publié en juin, il réaffirme que “l’isolement et la contention doivent rester des mesures de dernier recours”, mais continue de juger leur usage “parfois nécessaire”.Des alternatives existent pourtant, soulignent les partisans de l’abolition. Dans une étude portant sur quatre établissements ayant eu historiquement moins recours à la coercition, le programme de recherche Plaid Care a relevé plusieurs leviers d’action. Une “culture de la disponibilité” vis-à-vis du patient – “il est écouté et peut entrer dans le bureau des infirmiers”, un accent mis sur la qualité de l’accueil, une bonne connaissance du patient, qui permet au soignant de savoir comment le calmer – ou encore une “horizontalité dans la relation” patient-médecin, liste le sociologue et coordinateur de l’étude Sébastien Saetta. Pour Mathieu Bellahsen, “l’enjeu n’est pas de dire +il y a les méchants qui attachent et les gentils qui n’attachent pas+, c’est de penser nos pratiques et de faire autrement”.