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Grandir en zone rurale, une course d’obstacles pour les adolescentes

À la campagne, “si tu dis que tu veux être astronaute, on va te rire au nez”. Moins de formations, mobilité plus difficile: les adolescents des zones rurales s’autocensurent davantage, notamment les jeunes filles, selon plusieurs travaux.Clémentine Avogadro, lycéenne de 16 ans à Parthenay (Deux-Sèvres), ne savait pas quoi faire de ses bonnes notes. Ses discussions régulières avec son “mentor”, rédacteur en chef d’une radio nationale, rencontré via l’association Rura, ont forgé ses ambitions: intégrer un Institut d’études politiques, devenir journaliste et travailler aux États-Unis. “Je ne savais même pas que Sciences Po existait”. “On ne s’autorise pas à rêver haut et grand”, juge la jeune brune aux mèches bleues. Par “manque d’ambition”, facilité ou “influence parentale”, d’autres autour d’elles visent un CAP ou la faculté, plutôt que des formations sélectives.Car la jeunesse rurale “souffre d’un mal silencieux”, “l’atrophie des rêves”, dénonce Salomé Berlioux, présidente de Rura (ex-Chemins d’avenir) et coautrice des “Invisibles de la République”. Selon un sondage Viavoice de janvier 2024 sur les inégalités en matière d’orientation scolaire, seuls 15% des élèves issus de catégories socio-professionnelles populaires se projettent dans une grande école, contre 48% des élèves urbains de CSP+.Or deux Français sur trois vivent dans les zones rurales et petites villes, qui concentrent 80% des ménages modestes, selon Rura.La fondatrice de l’association, qui a accompagné 13.000 collégiens et lycéens depuis 2016, évoque une question “d’autocensure et de manque de confiance en soi”, s’ajoutant à “l’invisibilisation”.- Déterminisme -En classe, “7 jeunes filles sur 10 disent qu’elles veulent travailler avec les animaux ou les enfants. Mais pas pour être vétérinaire ou prof”, pointe l’entrepreneure sociale, diplômée de l’École normale supérieure et de Sciences Po après avoir grandi dans l’Allier et la Nièvre.Et l’ex-boursière, qui pointe un manque “de figures d’incarnation dans un certain nombre de filières ou de métiers” et des “formations d’enseignement supérieur, situées à 70% dans les métropoles”, évoque même “un triple déterminisme” “si vous êtes une jeune fille, d’origine modeste et à la campagne”.”Qu’est-ce que j’aimerais être un garçon, avec un scooter”, soupire une autre lycéenne Zoé Dinet, qui avec ses camarades du Campus jeunes de Parthenay, juge que les “garçons prennent beaucoup plus de place dans l’espace public”.”Les filles sont moins autorisées à prendre un deux-roues que les garçons, donc moins mobiles, autonomes, que les garçons du même âge”, pointe la sociologue Yaëlle Amsellem-Mainguy, autrice des “Filles du coin. Vivre et grandir en milieu rural”.Dépendantes des proches pour se déplacer, “elles investissent aussi beaucoup plus les intérieurs”, où elles participent davantage aux tâches domestiques, résume cette chargée de recherche à l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep).Nombre d’entre elles prennent le car scolaire. Félicie Meunier, 16 ans, fait ainsi 1H30 aller-retour pour aller au lycée. L’occasion de “finir sa nuit”, “d’écouter de la musique et bidouiller ses productions musicales” pour cette fan de Billie Eilish ou de Maneskin, qui regrette quand même de “rentrer à 19h00 le soir”. Ces kilomètres pèsent lourd dans le quotidien des jeunes ruraux et participent au sentiment d'”assignation à résidence” et à la “fracture territoriale”, notamment en matière culturelle.Félicie rêve d’assister à un premier concert. “Ici, on n’a pas grand-chose, même le Pass Culture, ils l’ont supprimé pour les 15-16 ans”, râle-t-elle.- Respectabilité – L’accès au sport est aussi plus compliqué, par manque de sections féminines. Quant au bistrot, c’est “trop cher” et cela pose un problème de “réputation”.”Dans mon village, je suis toujours la fille de ma mère”, raconte Oriane Pomeyrol, élève de première. Car “la réputation des filles est très liée à la respectabilité des familles”, abonde Yaëlle Amsellem-Mainguy.”On peut se traîner une réputation depuis le collège. Si une fille sort avec plusieurs garçons, elle a une réputation de +pute+ toute sa scolarité”, pointe Zoé Dinet.Malgré tout, certaines appréhendent de quitter ce petit monde. “Les grandes villes, ça me fait peur, la grosse pollution”, assume Oriane Pomeyrol, qui veut étudier la psychologie et “a besoin de la nature” près de chez elle.La plupart de ces jeunes sont en effet “très souvent attachées à leur territoire qu’elles veulent voir évoluer”, selon la sociologue. 

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Philippines: 50.000 personnes évacuées en raison de crues

Des inondations provoquées par le passage du typhon Wipha aux Philippines ont conduit à l’évacuation de près de 50.000 personnes autour de Manille, tandis qu’au moins deux personnes sont portées disparues, ont indiqué les secours mardi.Les écoles et les administrations de la capitale et des provinces environnantes sont fermées mardi, après une nuit de fortes pluies qui ont fait déborder de son lit la rivière Marikina.Plus de 23.000 personnes vivant le long de la rivière ont été déplacées pendant la nuit et se sont réfugiées dans des écoles, des salles municipales ou des cours couvertes.Vingt-cinq mille autres personnes ont été évacuées des villes de Quezon City et Caloocan, dans le Grand Manille.D’après Wilmer Tan, du bureau de secours de la ville de Marikina, “ces personnes viennent généralement de zones basses, le long des ruisseaux (qui se jettent dans la rivière)”.A Caloocan, une femme âgée et son chauffeur ont été emportés alors qu’ils tentaient de traverser un pont, a déclaré John Paul Nietes, superviseur adjoint d’un centre d’opérations d’urgence.Leur voiture a été retrouvée lundi soir avec une vitre brisée.”L’opération de sauvetage se poursuit, mais à ce jour, ils n’ont retrouvé ni l’un ni l’autre”, a-t-il déclaré.Le passage du typhon Wipha en fin de semaine dernière a fait au moins trois morts et sept disparus dans le centre et le sud des Philippines, selon le Conseil national de réduction et de gestion des risques de catastrophes.Chaque année, au moins 20 tempêtes ou typhons frappent les Philippines ou s’en approchent, les régions les plus pauvres du pays étant généralement les plus durement touchées.Selon les scientifiques, le changement climatique provoque des phénomènes météorologiques extrêmes plus fréquents et plus intenses partout dans le monde. 

Airbags Takata: l’UFC-Que Choisir lance une action de groupe contre Stellantis en France

L’UFC-Que Choisir a annoncé mardi avoir lancé une action de groupe visant le constructeur automobile Stellantis pour réclamer le versement d’indemnités aux propriétaires de véhicules équipés d’airbags Takata faisant l’objet d’une immobilisation forcée.L’association de consommateurs a décidé de saisir le tribunal “afin que les préjudices causés aux automobilistes victimes des rappels sous +stop drive+, opérés depuis 2023 de façon totalement anarchique et déraisonnée, soient réparés”, a-t-elle indiqué.Fin juin, le gouvernement français a ordonné aux constructeurs automobiles toutes marques confondues d’immobiliser 800.000 véhicules supplémentaires équipés d’airbags Takata, potentiellement défectueux, portant à 1,7 million le nombre de véhicules visés par une interdiction de circuler pour cette raison, jusqu’à remplacement du dispositif.Cette décision a été prise après l’accident mortel d’une automobiliste survenu à Reims en raison de l’explosion de son airbag lors d’un choc avec un autre véhicule.”Ces mesures de +stop drive+ sont les conséquences directes et certaines du manquement, de par l’incurie et la gestion chaotique de Stellantis et Citroën, dans l’exécution de leur obligation générale de sécurité, constituant une faute du constructeur, et ouvrant ainsi le droit à réparation”, développe l’UFC-Que Choisir.Au moins trois des automobilistes tués ces dernières années conduisaient une Citroën C3.L’association demande une série d’indemnités pour divers préjudices, notamment une indemnité journalière pour toute la durée de l’immobilisation du véhicule ou encore pour préjudices moraux subis par les consommateurs “transportés dans des automobiles équipés d’équipements mortels”.C’est la première action de groupe intentée en France au sujet de ces airbags défectueux, responsables d’au moins 60 morts dans 11 pays ces 15 dernières années, dont 18 en France.Aux Etats-Unis, pays le plus touché avec 28 morts, Ford, Toyota, Honda, BMW, Nissan et Mazda ont versé un total d’1,5 milliard de dollars d’indemnisations aux victimes. Les airbags Takata sont responsables d’explosions mortelles ou provoquant de graves blessures à cause d’un gaz, le nitrate d’ammonium, qui se dégrade avec le temps, particulièrement dans les climats chauds et humides.Les coussins de sécurité se déclenchent alors même en cas de collision mineure, provoquant une explosion identique à celle d’une grenade et projetant dans l’habitacle des pièces de métal et de plastique, souvent fatales au conducteur.L’entreprise japonaise Takata, fabriquant mondialement connu de systèmes d’airbags et de ceintures de sécurité, n’a pas survécu au scandale et a déclaré faillite en 2017.En France, des juges d’instruction enquêtent sur des soupçons de tromperie aggravée et mise en danger de la vie d’autrui.

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Pakistan : 3 morts et 15 disparus dans des glissements de terrain lors de pluies torrentielles

Des glissements de terrain survenus lundi dans le nord du Pakistan après des pluies torrentielles de mousson d’été ont tué trois personnes en emportant leurs véhicules, ont annoncé les autorités locales, précisant que les opérations se poursuivent pour secourir 15 disparus coincés sous les débris.Plusieurs des victimes étaient des touristes venus du reste du Pakistan pour visiter le Gilgit-Baltistan, province réputée pour ses vallées luxuriantes et ses lacs cristallins, lorsqu’ils ont été pris dans un glissement de terrain sur une route de montagne.”Trois corps ont été retrouvés et plus de 15 personnes sont toujours portées disparues”, a indiqué mardi à l’AFP Abdul Hameed, responsable de la police locale du district de Diamer, au Gilgit-Baltistan.Il rapporte que l’opération de sauvetage, entamée lundi, “a été relancée à 6 heures du matin”, pour déblayer plus de 10 véhicules ensevelis.”Les secours ont aussi évacué quatre blessés, l’un d’entre eux se trouvant dans un état critique”, a précisé Faizullah Faraq, porte-parole du gouvernement provincial, confirmant le bilan.”Des centaines de touristes ont été pris en charge, les habitants des villages voisins leur ont fourni des abris d’urgence et de l’aide”, a-t-il ajouté.Les crues dans la province ont aussi endommagé 50 maisons, quatre ponts, un hôtel, une école et bloqué les principaux axes routiers.La mousson d’été, qui apporte 70 à 80% des précipitations annuelles en Asie du Sud entre juin et septembre, est vitale pour la subsistance de millions d’agriculteurs dans une région d’environ deux milliards d’habitants.Mais ses fortes pluies ont été à l’origine d’au moins 180 décès depuis le début de la saison, fin juin.Vendredi, plus de 50 personnes avaient été tuées en 24 heures dans des pluies torrentielles , la plupart des victimes ayant péri dans l’effondrement du toit ou d’un mur de leur maison, emportées par les crues soudaines, ou électrocutées.Le service national de météorologie prévient que les risques de pluies abondantes et donc possiblement de crues subites restent élevés dans les provinces du nord et de l’est du pays, avec un risque de crues et de glissements de terrain.Fin juin, au moins 13 touristes locaux avaient été emportés par des crues soudaines dans une autre province du nord du Pakistan.Le pays a encore du mal à se remettre des inondations dévastatrices de 2022, qui ont affecté près d’un tiers du pays et plus de 33 millions de personnes. Quelque 1.700 personnes avaient alors été tuées et une bonne part des récoltes avaient été perdues.Le pays est l’un des plus vulnérables aux effets du changement climatique et ses 255 millions d’habitants subissent des événements climatiques extrêmes de plus en plus fréquemment.

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Dans l’Arctique, des ours polaires plus en forme que prévu mais jusqu’à quand ?

“Polluants éternels”, fonte de la banquise : les ours polaires du Svalbard en Arctique arrivent à faire face aux ravages de l’homme sur la planète mieux que prévu, ont constaté des experts de l’Institut polaire norvégien (NPI), mais pour combien de temps ?”Jusqu’à présent, ils ont l’air d’aller bien. Il y a des changements notables dans leur comportement mais ils restent en bonne santé et en bonne condition physique, ils se reproduisent, ils vont mieux que nous ne le craignions. Mais il y a une limite et l’avenir risque de ne pas être aussi radieux”, résume le Norvégien Jon Aars, responsable du programme “ours polaires” au NPI. Il base son constat sur l’étude de 50 à 70 ours polaires capturés chaque année sur deux décennies.Depuis quarante ans le NPI observe ce mammifère au Svalbard, où il est touché à la fois par les “polluants éternels” produits au bout du monde et par le réchauffement climatique trois à quatre fois plus important en Arctique que la moyenne mondiale. Environ 300 ours polaires vivent au Svalbard toute l’année, selon l’Institut polaire.En avril, huit scientifiques ont participé à une expédition sur le brise-glace de recherche Kronprins Haakon, au cours de laquelle de nouvelles méthodologies ont été expérimentées.Les experts ont pour la première fois prélevé des tranches de tissus graisseux où les PFAS viennent se loger pour évaluer leur impact sur la santé de l’ours. Ils ont également relevé les données de capteurs cardiaques implantés l’an passé sur des femelles et qui, couplés avec des GPS, doivent donner des informations sur leurs dépenses énergétiques selon une nouvelle technologie.Entre deux sorties, ils ont fait part de leur constat à un photographe de l’AFP qui les a accompagnés pour cette mission.- Moins de concentration, plus de polluants -“Au cours des années, il y a des ours que nous avons recapturés à plusieurs reprises, parfois six ou huit fois, et nous avons observé une diminution des niveaux de polluants chez certains d’entre eux. Cela reflète le succès des réglementations au cours des dernières décennies”, relève l’écotoxicologue finlandaise Heli Routti qui travaille sur ce programme depuis 15 ans.Les experts du NPI contribuent au Programme de surveillance et d’évaluation de l’Arctique (Amap), sous la houlette du Conseil de l’Arctique, dont les conclusions sont prises en compte pour l’adoption de règlementations contre différents types de polluants.”La concentration de nombreux polluants, soumis à règlementation, a diminué en quarante ans dans l’eau de l’Arctique. Mais la variété des polluants a augmenté. Nous observons maintenant davantage de types de substances chimiques”, poursuit Mme Routti évoquant des pesticides organochlorés interdits mais retrouvés dans les tissus adipeux ou des composés perfluorés identifiés dans le sang du mammifère.Quasi indestructibles et présents dans quantité d’objets et produits comme les poêles antiadhésives ou les cosmétiques, les “polluants éternels” sont des substances chimiques per- et polyfluoroalkylés qui s’accumulent dans l’air, le sol, l’eau, la nourriture et, in fine, dans le corps humain, notamment dans le sang et les tissus du rein ou du foie. Ces PFAS inquiètent pour plusieurs effets toxiques sur la santé, incluant notamment des cancers pour certains.- Recul de la banquise, diversification alimentaire -En ce qui concerne le réchauffement climatique, “ce qu’on voit clairement, c’est que l’environnement change, la banquise recule. Les ours ne peuvent plus l’utiliser comme il y a 20 ou 30 ans. Il y a aussi une variabilité inter-annuelle importante : d’une année à l’autre, les conditions changent beaucoup, ce qui rend l’environnement de plus en plus imprévisible. C’est difficile à suivre pour les animaux”, explique la Française Marie-Anne Blanchet, spécialiste d’écologie spatiale.”Mais les ours ont un avantage : ils vivent longtemps, accumulent de l’expérience et apprennent tout au long de leur vie. Cela leur donne un certain potentiel d’adaptation. Par exemple, ces dernières années, les ours locaux de Svalbard ont commencé à chasser davantage de rennes”, poursuit Mme Blanchet.”Est-ce parce que la population de rennes augmente ? Ou bien parce qu’ils n’arrivent plus à attraper de phoques à cause du recul de la glace ? Difficile à dire. Mais cette diversification alimentaire peut les aider à s’adapter.” Tant que l’on n’atteint pas un point de bascule “au-delà duquel les ours ne pourraient plus faire face aux changements”, ajoute-t-elle.L’Institut polaire norvégien (Norsk Polarinstitutt), basé à Tromso, est un organisme public chargé de la recherche scientifique et de la gestion des zones polaires. Il est principalement financé par l’Etat norvégien avec des compléments provenant de projets nationaux et internationaux.

Fin des soldes d’été en France, les ventes en baisse

Les soldes d’été, ponctuées cette année par la canicule, s’achèvent mardi soir dans la plupart des régions de France avec des ventes moroses après un début d’année positif, et la question de la pertinence de cette période de promotions agite les entreprises du secteur.Les ventes en magasin ont baissé de 5% sur les trois premières semaines de soldes par rapport à la même période l’an passé, et les ventes en ligne de 3%, selon le panel d’enseignes de l’habillement de Retail Int. pour l’Alliance du Commerce.Seul Paris tire son épingle du jeu, avec un rebond de 3% après avoir pâti en 2024 des Jeux olympiques.”La période des soldes n’est plus ce qu’elle était il y a 10, 15, 20 ans, ça n’est plus la seule période promotionnelle de l’année”, a relevé auprès de l’AFP Yohann Petiot, directeur général de l’Alliance du Commerce.Il appelle néanmoins à “relativiser”: au premier semestre, les ventes ont progressé de 1,7% par rapport aux six premiers mois de 2024.Et il met en avant “une très belle météo au printemps et sur le début de l’été, donc beaucoup de Français (…) n’ont peut-être pas attendu (la) période de soldes”, débutée le 25 juin, pour faire leurs achats.Le démarrage des soldes s’est par ailleurs accompagné d’une vague de chaleur dans l’Hexagone, décourageant les consommateurs de se déplacer.”A part un peu en matinée, on n’a eu quasiment personne les jours de canicule, c’était vraiment très calme”, raconte ainsi une commerçante parisienne citée dans le Crocis, l’observatoire économique de la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) Paris Ile-de-France, publié lundi.”Les soldes n’ont pas vraiment séduit cet été, en partie en raison des fortes chaleurs qui ont découragé la clientèle mais aussi d’une vampirisation par les ventes privées”, remarque cette étude.”Les ventes privées s’inscrivent de plus en plus dans le paysage”, ce qui “empiète sur la clientèle des soldes”, souligne Bénédicte Gualbert, responsable de cette enquête.- Les soldes restent “un moment unique” -Le résultat de ces quatre semaines de remises est “dans l’ensemble très moyen”, déplore Pierre Talamon, président de la Fédération nationale de l’habillement (FNH), faisant état d’un “manque d’appétence pour les soldes de la part du consommateur”.”On réclame de décaler les soldes en fin de saison”, a-t-il précisé à l’AFP, soulignant la nécessité d’acheter “mieux, mais moins”, d’un “changement de paradigme”.Malgré tout, les commerçants restent attachés à ce rendez-vous, qui reste “un moment unique parce que c’est le seul moment rassembleur et fédérateur de tout le commerce”, souligne Yohann Petiot.”Ce que nous disent les commerçants c’est qu’il y a toujours un effet un peu magique [des soldes], bien qu’émoussé par rapport à ce que c’était il y a 15 ans”, ajoute Bénédicte Gualbert.Yann Rivoallan, président de la Fédération française du prêt-à-porter féminin, pointe lui du doigt la concurrence des chinois Shein et Temu pour expliquer ces soldes médiocres.”Il y avait toutes les raisons pour que ça soit positif (…), malheureusement non”, souligne-t-il. “Vivement que la loi anti-fast-fashion sorte!”Adoptée à l’Assemblée nationale, puis, début juin, au Sénat, cette proposition de loi doit désormais faire l’objet d’un accord députés-sénateurs lors d’une commission mixte paritaire (CMP) attendue à l’automne.Pour Yann Rivoallan, il y a “quelque chose à réinventer” au niveau des soldes, “mais tant qu’il y a Shein et Temu qui font tout et n’importe quoi, ça nous empêche de construire un écosystème sain pour les clients”.

WHO says Gaza facilities attacked as Israel expands operations

The World Health Organization said Monday its facilities in Gaza had come under Israeli attack, echoing calls from Western countries for an immediate ceasefire as Israel expanded military operations to the central city of Deir el-Balah.WHO chief Tedros Adhanom Ghebreyesus said the Israeli military had entered the UN agency’s staff residence, forced women and children …

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Narcotrafic: à Nîmes, couvre-feu pour mineurs et renforts policiers afin de stopper “l’enchaînement de violences”

Dans le quartier de Pissevin à Nîmes, où les mineurs de moins de 16 ans sont soumis à un couvre-feu depuis 21h00 lundi soir, les forces de l’ordre ont commencé à occuper le terrain, multipliant les contrôles pour “déstabiliser” les narcotrafiquants et rassurer les habitants.Par petits groupes, appuyés par des forces mobiles, les renforts d’une soixantaine de policiers promis par le préfet du Gard, Jérôme Bonet, “pour mettre fin à cet enchaînement de violences” qui frappe le quartier depuis plusieurs jours, ont ostensiblement arpenté les cages d’escalier des immeubles et procédé à des contrôles d’identité et de véhicules.L’objectif de ce “dispositif de sécurisation renforcé”, qui va durer toute la nuit, est “bien de déstabiliser les trafiquants de stupéfiants” et d’avoir “un effet rassurant pour les honnêtes gens et les habitants (…) qui attendaient de pouvoir être plus sécurisés”, a expliqué sur place Jean-Philippe Nahon, directeur interdépartemental de la police nationale du Gard.De fait, la tension est forte dans ce quartier de Pissevin, et les habitants ne traînent plus sur la place Léonard de Vinci, théâtre d’une énième fusillade jeudi. “La peur est là”, confiait à l’AFP Mohamed Ali Bedja, 63 ans, gardien d’immeuble, qui aimerait “voir passer un peu plus de voitures de police”. A côté, c’était toujours porte close lundi au centre social Les Mille Couleurs. “Nous avons décidé de protéger nos adhérents et nos salariés. Même après la mort du petit Fayed (victime collatérale de 10 ans tuée en août 2023, ndlr) je n’avais pas ressenti autant de tension”, déplorait son directeur, Raouf Azzouz. Ce climat de crainte a encore été alimenté un peu plus ce week-end par un message en boucle sur les réseaux sociaux : “On va tuer meme les ptit de 5 ans, gardé vos goss ch vous en sécurité (…) Chak personne qui croisse no homme en noir sera cribler de balles “, avertit ce texte, selon qui “clients et guetteurs risquent de mourir”. Sans parler de ces vidéos fréquentes sur internet d’hommes en noir courant en plein jour dans les travées de Pissevin, armés de Kalachnikov. “Les gens du quartier ont peur”, confirmait lundi à l’AFPTV Delphine Pagès, pharmacienne à Pissevin. “La semaine dernière, des mamans avec des poussettes étaient en pleurs, elles voulaient se barricader chez elles. Une mamie en pleurs me disait qu’elle était terrorisée à l’idée de sortir de chez elle”.- Pas une “solution durable” -“L’Etat a plié”, dénonçait de son côté Nicolas Pagès, son père, regrettant que le futur commissariat promis en 2023 par Gérald Darmanin, alors ministre de l’Intérieur, n’ait toujours pas ouvert.”Avant il y avait plusieurs centres de loisirs. On partait en camping, en sortie pique-nique, on n’avait pas le temps de traîner. Plutôt qu’un couvre-feu, il faudrait plus d’argent pour les associations du quartier”, plaidait de son côté un épicier de 33 ans, préférant rester anonyme.  Entamé lundi soir, pour 15 jours renouvelables, dans les quartiers de Pissevin, Valdegour, Mas de Mingue, Vistre, Clos d’Orville et Chemin Bas, les quartiers sensibles de Nîmes, ce couvre-feu visant les mineurs de moins de 16 ans, entre 21h00 et 06h00, avait été annoncé vendredi par la municipalité, évoquant les “fusillades, règlements de comptes (et) tensions entre bandes”.  Mardi, c’est le corps d’un jeune majeur de 19 ans, originaire de Seine-Saint-Denis, qui avait été retrouvé, partiellement calciné, dans un village proche. Ce meurtre, en lien avec les événements récents dans les quartiers nîmois, selon le parquet, avait été diffusé par ses auteurs sur les réseaux sociaux.Depuis quelques années, des villes moyennes comme Nîmes, Avignon ou Béziers sont rattrapées par ce niveau de violences jusqu’alors réservé à Marseille, épicentre du narcobanditisme dans le sud de la France.”Le couvre-feu vise à protéger les mineurs qui n’ont rien à voir avec le trafic mais aussi ceux, parfois âgés de 12 ou 13 ans, qui sont utilisés par les narcotrafiquants”, expliquait à l’AFP l’adjoint au maire en charge de la sécurité, Richard Schieven.Cet été d’autres villes, de toutes couleurs politiques, ont mis en place des mesures similaires, comme Béziers (Hérault), Triel-sur-Seine (Yvelines) ou Saint-Ouen (Seine-Saint-Denis). Une mesure “utile” mais certainement “pas une solution durable contre le narcotrafic”, estime le syndicat de police Unité, alors que “les jeunes délinquants tirent en toute impunité sur les gens, en plein jour”, selon son secrétaire départemental adjoint, Wissem Guesmi.ysp-san-fan-jra/ol/swi

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Pétition contre la loi Duplomb: plus d’1,5 million de signatures, le gouvernement marche sur des oeufs

Plus d’1,5 million de signatures : devant la mobilisation citoyenne inédite contre la loi Duplomb, décriée pour son impact environnemental, certaines voix au sein du camp présidentiel demandent de saisir l’Agence nationale de sécurité sanitaire et le gouvernement s’est dit “disponible” pour un nouveau débat au Parlement.La portée d’un tel débat resterait toutefois limitée, car si les différents groupes politiques pourront exprimer leurs positions, il ne permettra pas seul de revenir sur les dispositions déjà adoptées. La pétition, lancée par une étudiante sur le site de l’Assemblée nationale, dénonce cette loi qui prévoit notamment la réintroduction à titre dérogatoire de l’acétamipride, pesticide de la famille des néonicotinoïdes – interdit en France mais autorisé en Europe.En une dizaine de jours seulement, elle a recueilli plus de 1,5 million de signatures. Soit largement au-dessus du seuil requis des 500.000 pour obtenir un débat en séance, si la Conférence des présidents de l’Assemblée nationale, qui fixe l’agenda, en décide ainsi mi-septembre lors de la rentrée parlementaire.Une issue qui fait désormais peu de doute, de nombreux responsables politiques s’étant prononcés favorablement, y compris ceux en soutien du texte, à commencer par la présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet (Renaissance). Le patron des députés MoDem, Marc Fesneau, s’est aussi dit prêt à soutenir la démarche.Même écho chez Marine Le Pen, qui avait voté pour la loi, mais a estimé que “seul un débat démocratique” pourrait restaurer “la confiance” des citoyens face aux “mensonges” accompagnant selon elle la pétition.Sous pression, la ministre de l’Agriculture Annie Genevard a dit lundi soir que le gouvernement était  “pleinement disponible” pour ce débat.La gauche, vent debout contre la loi durant son examen chaotique, a elle tenté de tirer avantage de cette mobilisation citoyenne.Jean-Luc Mélenchon (LFI) a loué une “action populaire de masse”.”C’est une lutte qui ne fait que commencer”, a prévenu la députée écologiste Sandrine Rousseau. “Lors des prochaines niches parlementaires (journées réservées aux textes des groupes politiques, NDLR), chaque groupe du Nouveau Front populaire aura comme texte l’abrogation” de cette loi, a-t-elle assuré.Les socialistes ont confirmé vouloir porter “à la rentrée une proposition de loi abrogeant les graves reculs de la loi Duplomb”. – Deuxième délibération -“Instrumentalisation de la gauche et des écologistes”, répondent ses défenseurs, en premier lieu son auteur, le sénateur LR Laurent Duplomb. “Quand on diabolise les choses et quand on fait peur à tout le monde, on peut avoir ce résultat”.L’acétamipride est réclamé par les producteurs de betteraves et de noisettes, qui estiment n’avoir aucune alternative contre les ravageurs et subir une concurrence déloyale de leurs concurrents européens. A contrario, les apiculteurs mettent en garde contre “un tueur d’abeilles”. Ses effets sur l’humain sont aussi source de préoccupations, même si les risques restent incertains, faute d’études d’ampleur.Dans le camp présidentiel, on cherche la bonne formule pour tenir compte du succès de la pétition sans remettre en cause la loi votée au Parlement. Gabriel Attal, patron du parti présidentiel Renaissance, a ainsi souhaité que le gouvernement saisisse l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) afin qu’elle donne son avis sur le texte en amont de l’éventuel futur débat parlementaire, une proposition soutenue par la ministre de la Transition Agnès Pannier-Runacher.Mais pour M. Duplomb, la pétition vise surtout à “mettre de la pression sur le Conseil constitutionnel” qui doit se prononcer sur la loi d’ici au 10 août.S’il la valide, la gauche appelle Emmanuel Macron à demander alors au Parlement une deuxième délibération, comme le lui permet la Constitution.Une telle décision pourrait déclencher cependant une crise gouvernementale avec les LR au coeur de l’été.”Le chemin de cette loi n’est pas terminé puisque le Conseil constitutionnel a été saisi. Le président ne peut dès lors pas s’exprimer tant que les Sages n’ont pas rendu leur décision”, a répondu à l’AFP l’entourage d’Emmanuel Macron.La loi Duplomb contient d’autres mesures controversées, sur le rôle de l’Anses ou le stockage de l’eau pour l’irrigation des cultures (méga-bassines).Elle cristallise les tensions depuis de nombreux mois.Lundi, l’entourage du ministre de la Justice Gérald Darmanin a indiqué qu’il demanderait aux procureurs de la République d’être d’une “grande fermeté” face aux “menaces inacceptables” subies par “de nombreux parlementaires” du fait de leur vote sur la loi Duplomb. Selon le ministère de l’Intérieur, neuf “atteintes” à des parlementaires (dégradations de permanences, outrages sur les réseaux sociaux…) ont été recensées.