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Bretagne: l’incendie dans la forêt de Brocéliande est fixé

L’important incendie qui s’est déclaré jeudi après-midi en forêt de Brocéliande à l’ouest de Rennes, détruisant une centaine d’hectares de végétation, était fixé en fin de soirée, a annoncé la préfecture d’Ille-et-Vilaine.”A 23h30, le feu est fixé”, a indiqué la préfecture dans un communiqué publié vers minuit. “120 hectares de végétation ont déjà brûlé”, avait-elle précisé quelques heures plus tôt sur le réseau X.Au total, plus de 335 pompiers venus du Morbihan et d’Ille-et-Vilaine, de nombreux moyens terrestres ainsi notamment que deux avions bombardiers d’eau, un Air Tractor et un Dash 8, ont été mobilisés.”A l’heure où je vous parle, le feu est fixé, c’est-à-dire que nous avons stoppé sa progression”, a expliqué  le lieutenant-colonel Patrice Feneon, du SDIS d’Ille-et-Vilaine, interrogé en fin de soirée par plusieurs médias sur place. “Nous allons passer la nuit à éteindre tous les foyers que nous identifions avec des drones notamment”.Le feu s’est déclaré vers 16h00 sur la commune de Tréhorenteuc (Morbihan), à une soixantaine de kilomètres à l’ouest de Rennes. Il s’est ensuite propagé en direction nord/nord-est avant de toucher principalement la commune de Paimpont en Ille-et-Vilaine.”La propagation du feu est facilitée par la sécheresse de la végétation et des vents marqués”, a affirmé la préfecture, précisant que “les renforts aériens, Air Tractor et Dash 8, sont arrivés et ont commencé les largages sur le site de l’incendie”. Ces largages ont été interrompus avec la nuit.Le pélicandrome (lieu de ravitaillement en eau ou en produit retardant pour les avions bombardiers d’eau, ndlr) de Vannes Meucon a été activé.Aucune habitation n’a été menacée, selon la préfecture d’Ille-et-Vilaine.Mais plusieurs routes départementales ont été coupées et il est demandé à la population d’éviter le secteur et de faciliter l’accès des secours.Suite à cet incendie, la préfecture d’Ille-et-Vilaine a lancé un appel à la prudence et pris un arrêté d’interdiction temporaire d’accès des massifs boisés et landes des communes à risque jusqu’à vendredi soir.La forêt de Brocéliande, très prisée des touristes en cette période de l’année, avait connu de très importants incendies en août 2022. Quelque 400 hectares de la forêt de Merlin l’enchanteur avaient été détruits par les flammes.Cette forêt, qui s’étend sur plus de 9.000 hectares, est un haut-lieu de la légende arthurienne, à cheval sur l’est du Morbihan et le sud-ouest de l’Ille-et-Vilaine.

Trump diagnosed with vein issue after leg swelling and hand bruising

US President Donald Trump has been diagnosed with a common, benign vein condition, the White House said Thursday, following speculation about his heavily bruised hand and swollen legs.The 79-year-old, who in January became the oldest person ever to assume the presidency, was found to have “chronic venous insufficiency,” Press Secretary Karoline Leavitt told reporters.The widely …

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Syria troops quit Druze heartland after violence leaves over 500 dead

Syrian troops on Thursday pulled out of the Druze heartland of Sweida on the orders of the Islamist-led government, following days of deadly clashes that killed more than 500 people, according to a war monitor.The southern province has been gripped by deadly sectarian bloodshed since Sunday, with hundreds reportedly killed in clashes pitting Druze fighters …

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L’armée française quitte le Sénégal, fin de sa présence permanente en Afrique de l’Ouest et centrale

L’armée française a mis fin jeudi à sa présence militaire permanente en Afrique de l’Ouest et centrale, lors d’une cérémonie solennelle et historique à Dakar où elle a officiellement restitué ses deux dernières installations militaires françaises au Sénégal.Ce retrait français, amorcé ces dernières années, intervient alors que la région du Sahel est confrontée à des attaques jihadistes croissantes et très meurtrières au Mali (dont une récente survenue tout près de la frontière sénégalaise), au Burkina Faso et au Niger.La cérémonie de restitution a eu lieu jeudi matin à Dakar, capitale du Sénégal, qui accueillait des troupes françaises depuis son indépendance en 1960.  Une remise symbolique des clefs du camp Geille, plus grande installation militaire française au Sénégal, et de l’escale aéronautique militaire française à l’aéroport de Dakar, a été organisée entre le chef d’état-major des armées du Sénégal, le général Mbaye Cissé, et le général Pascal Ianni, à la tête du commandement de l’armée française pour l’Afrique, qui avait fait le déplacement. Depuis 2022, l’armée française a mis fin à sa présence permanente au Mali, au Burkina Faso, au Niger, au Tchad, en Côte d’Ivoire et au Gabon, où la base française s’est muée en “camp partagé” gabono-français axé sur la formation. Le Sénégal est resté après son indépendance l’un des alliés africains les plus sûrs de la France, ancienne puissance coloniale dominante en Afrique de l’Ouest.- “Un tournant” -Mais les nouveaux dirigeants en fonction depuis avril 2024 ont promis de traiter désormais la France à l’égal des autres partenaires étrangers, au nom d’une souveraineté recouvrée.Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye, arrivé au pouvoir avec un agenda de rupture, avait annoncé en novembre 2024 la fin, en 2025, de toute présence militaire française et étrangère sur le sol national.”Le Sénégal est un pays indépendant, c’est un pays souverain et la souveraineté ne s’accommode pas de la présence de bases militaires dans un pays souverain”, avait alors déclaré M. Faye. Il avait assuré qu’il ne s’agissait pas d’un acte de “rupture” et défendu un “partenariat rénové” avec l’ancienne puissance coloniale. Pour le chef d’état-major des armées du Sénégal, cette cérémonie jeudi marque “un tournant important dans le riche et long parcours militaire entre nos deux pays”.  “Riche de leur héritage et fidèles à leurs principes, les armées sénégalaises s’engagent à oeuvrer à la mise en place effective d’un partenariat efficace, équilibré, fondé sur le respect mutuel et la souveraineté de chaque partie”, a-t-il relevé. Il a souhaité entre les deux armées une “coopération forte et vivante, au service de la stabilité, de la paix et du développement de nos pays respectifs”. Le général Cissé a conclu son discours en souhaitant “un bon retour en France à tous (nos) camarades et leurs familles”, avant de citer Antoine de Saint-Exupéry, qui vécut plusieurs mois à Dakar: “pour chaque fin il y a toujours un nouveau départ”.De son côté, le général Pascal Ianni a souligné “la relation si spéciale et essentielle pour les pays de la région” entre les armées française et sénégalaise, et s’est dit “fier du devoir accompli”. “Nous opérons un changement structurel de notre présence, changement qui n’ôte rien aux sacrifices consentis hier par nos frères d’armes en Afrique pour nos intérêts respectifs, notre sécurité commune et des valeurs partagées lorsque la France est intervenue à plusieurs reprises à la demande de ses partenaires africains”, a-t-il rappelé.- “Agir différemment” -“Nous devons réinventer nos partenariats dans une Afrique dynamique dont la jeunesse porte beaucoup d’espoir, et cela passe par une vraie transformation de notre approche à l’égard des pays africains et de nos partenaires africains. Nous devons agir différemment et nous n’avons plus besoin de bases permanentes pour cela”, a-t-il déclaré. La France dispose toujours d’une base, à Djibouti, qui accueille 1.500 personnes. Paris souhaite en faire un “point de projection” pour les “missions” en Afrique, après le retrait de ses forces du Sahel.Ce jeudi marque la fin officielle des Eléments Français au Sénégal (EFS), qui comprenaient environ 350 militaires français ayant pour mission principale de conduire des activités de partenariat militaire opérationnel avec les forces armées sénégalaises.Le retrait français du Sénégal s’est fait dans la concertation, dans un paysage sur le continent africain largement défiant sinon hostile envers la présence française.Face à la prise de pouvoir, par des putschs, de juntes devenues hostiles au Sahel, l’armée française déployée dans la lutte antijihadiste a dû plier bagage, de gré ou de force. Un député du parti au pouvoir au Sénégal (Pastef), Guy Marius Sagna, a vivement réagi jeudi, estimant que c’est le Sénégal “qui a mis fin à la présence de l’armée d’occupation française”. “Bravo au président de la République Diomaye Faye ! Bravo au Premier ministre Ousmane Sonko. Bravo à Pastef ! Bravo aux patriotes! La décolonisation continue”, a-t-il lancé dans un message à la presse. 

Scheffler makes bright British Open start, McIlroy three shots back

World number one Scottie Scheffler made a fine start to the British Open to sit three under par at a rain-swept Royal Portrush on Thursday as home favourite Rory McIlroy was roared on during a rollercoaster one-under par round.Former US Open champion Matt Fitzpatrick, China’s Li Haotong, Dane Jacob Skov Olesen, South Africa’s Christiaan Bezuidenhout …

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A close-up of a stack of newspapers resting on a desk, symbolizing information and media.

Espagne: un gigantesque nuage de fumée issu d’un feu de forêt étouffe Madrid

Un nuage géant de fumée acre, causé par un feu de forêt, a couvert Madrid jeudi, en ce début d’un été où les incendies pourraient devenir de plus en plus violents en Espagne. Le feu encore incontrôlé à Mentrida, une ville à 50 km au sud-ouest de la capitale espagnole, a amené les autorités locales à recommander aux habitants de rester confinés chez eux et de fermer leurs fenêtres. Le vent a amené la fumée au-dessus de Madrid, où des journalistes de l’AFP ont vu de la cendre tomber d’un épais nuage de fumée orange et gris, tandis que des curieux se pressaient dans les rues pour prendre des photos. Les services de protection civile de Madrid ont recommandé à la population de ne pas rester dehors et d’utiliser des masques chirurgicaux pour éviter d’inhaler la fumée. Une autoroute majeure menant à la ville a été fermée. Plus de 150 pompiers ont été déployés pour éteindre le feu qui s’est déclaré vers 13H00 GMT, selon le service d’information des feux de forêts de la région de Castille-La Manche.Les experts estiment que le changement climatique causé par l’homme augmente l’intensité, la durée et la fréquence des chaleurs extrêmes qui alimentent les feux de forêts. Plusieurs régions en Espagne ont subi des pics de chaleurs cette semaine, les températures montant jusqu’à 39°C à Mentrida jeudi, selon l’agence météorologique espagnole (Aemet).En 2022, 300.000 hectares avaient été détruits par plus de 500 incendies dans le pays, un record en Europe, selon le Système européen d’information sur les feux de forêt (Effis). Plus de 25.000 hectares ont brûlé jusqu’à ce jour en 2025.

Enquête à Paris sur des chèques de Mbappé à des policiers

Le parquet de Paris a ouvert une enquête sur des chèques que Kylian Mbappé aurait émis à destination de cinq CRS affectés auprès de la Fédération (FFF), pour de possibles prestations privées irrégulières, ce que le joueur le capitaine de l’équipe de France de football conteste.Le parquet a confirmé vendredi à l’AFP l’information de M6/RTL selon laquelle il a ouvert une enquête “à la suite d’un signalement Tracfin”, la cellule de renseignement financier de Bercy, “datant de juillet 2024” et “faisant état d’opérations financières atypiques au profit de cinq fonctionnaires de police” affectés à la protection des équipes de France de football” et de trois agents de sécurité privée”.”Une enquête judiciaire des chefs de travail dissimulé et blanchiment de fraude fiscale a été confiée à la DNE (division nationale des enquêtes – Inspection générale de la police nationale)”, indique le ministère public de la capitale.Le parquet précise: “Les investigations, par essence complexes s’agissant d’opérations financières, sont en cours afin de caractériser la commission d’infractions pénales éventuelles et d’en identifier les auteurs le cas échéant”.Le Canard Enchaîné indique dans son édition de mercredi que l’argent du capitaine de l’équipe de France pourrait lui avoir servi à “payer au noir des prestations privées” réalisées par un commandant de CRS et quatre brigadiers-chefs, pour un montant total de 180.300 euros.Le commandant, qui officie depuis plusieurs années à ce poste, l’aurait notamment accompagné lors de déplacements privés au Cameroun et en Provence.D’après l’hebdomadaire satirique, suite au signalement de Tracfin, l’IGPN aurait ouvert une enquête administrative et signalé les faits au parquet de Paris.- “Respect des règles” -L’entourage de l’attaquant du Real Madrid a transmis un communiqué dans lequel il assure que “tout a été fait dans le respect des règles” “et sans aucune contrepartie”.D’après le communiqué, “depuis ses débuts en équipe de France, Kylian Mbappé a toujours choisi de reverser l’intégralité de ses primes de sélection”.”C’est ce qu’il a fait après la Coupe du Monde 2022, en toute transparence”, auprès d’associations mais aussi pour “l’ensemble des agents de sécurité qui ont accompagné l’équipe de France, soit huit personnes, dont plusieurs CRS détachés auprès de la FFF”.S’agissant du commandant de police, “il n’a jamais été rémunéré pour sa présence auprès de Kylian”, assure le communiqué.”Tout a été fait dans le respect des règles, mais aussi dans l’esprit de la loi, qui autorise un joueur à exprimer sa reconnaissance envers celles et ceux qui travaillent dans l’ombre, avec loyauté et engagement”, d’après le document.Le Canard enchaîné affirme qu’un conseil de discipline serait prévu pour le commandant de police en automne, et qu’il lui serait demandé de rembourser des salaires considérés comme indûment perçus. Sollicité par l’AFP, son avocat Me Jean-Baptiste Soufron n’a pas souhaité commenter.Fin 2024, le nom de Kylian Mbappé avait déjà été évoqué dans une affaire judiciaire, après l’ouverture d’une enquête pour viol pour des faits commis dans un hôtel du centre de Stockholm, même si le nom du joueur n’avait pas été explicitement cité.En décembre, la justice suédoise avait clos cette enquête révélée par la presse locale, après que la plaignante avait décidé de ne plus coopérer à l’enquête.

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Réseau vétuste et changement climatique, la Bulgarie manque d’eau

Remplir des bidons, faire tourner la machine à laver ou se doucher: il faut choisir. Dans le village bulgare de Gorna Studena, l’eau se fait de plus en plus rare chaque année, entre vieillissement des canalisations et réchauffement climatique.Rumyana Tsoneva, énergique habitante de 69 ans, ouvre le robinet de sa cour mais rien ne se passe. Et quand un filet d’eau arrive enfin, c’est pour quelques heures seulement.Située à une trentaine de kilomètres du Danube dans une plaine fertile, la commune est en état d’urgence depuis un mois. L’eau y est rationnée, et malgré ces mesures, des maisons en sont parfois privées pendant plus de deux jours.Dans ce pays de 6,4 millions d’habitants, le plus pauvre de l’UE, plus de 156.000 personnes étaient affectées mi-juillet par des coupures d’eau. Une crise qui nourrit la colère de la population sur fond d’instabilité politique.”Cela fait 15 ans que ça dure, mais chaque année, la situation empire”, soupire la sexagénaire, tout en observant la terre craquelée de son jardin.- “Une goutte sur deux est perdue” -Cette ancienne agronome de la coopérative locale, qui vit seule dans la grande demeure familiale avec pour toute compagnie son chien et une dizaine de poules, cultive du maïs. Mais elle sait déjà que la récolte ne donnera rien cette année.Si elle a conscience de l’impact du changement climatique, elle refuse qu’il serve de prétexte à l’inaction de l’Etat. “On voudrait que les jeunes reviennent au village… moi, je ne leur conseillerais pas”, lâche-t-elle, résignée. Gorda Studena ne compte plus que 200 habitants, soit dix fois moins que dans les années 1960. Le centre médical, la pharmacie, l’école ont fermé.”La mauvaise gestion et les infrastructures vieillissantes amplifient les effets du réchauffement”, explique Emil Gachev, expert de l’Institut de recherche sur le climat et l’eau au sein de l’Académie des sciences.La plupart des canalisations ont été installées il y a 60 ans, voire avant la Seconde guerre mondiale, et le réseau fuit de partout. Sans compter les détournements illégaux d’eau par des particuliers et même des entreprises.”Une goutte sur deux est perdue avant d’arriver au robinet”, précise le chercheur, la Bulgarie figurant au dernier rang de l’UE en la matière, selon des données de la fédération EurEau datant de 2021.De quoi rendre la situation intenable quand, au même moment, la sécheresse s’aggrave: ces derniers temps, les précipitations printanières ont fortement diminué comparé à la moyenne des 25 années passées, et dans le nord-ouest, certains barrages-réservoirs ne sont remplis qu’à quelque 20% de leur capacité.- “On ne demande pas une piscine” -D’après une première étude sur le sujet présentée cette semaine par M. Gachev, la Bulgarie se rapproche dangereusement d’une crise hydrique durable. “Les soucis d’approvisionnement concernent tout le pays, ce qui suggère qu’il s’agit d’un problème systémique plutôt qu’isolé, aux importantes dimensions sociales, sanitaires et économiques”, souligne l’analyste.Sous l’effet du dérèglement climatique, les périodes de rationnement vont durer plus longtemps et de plus en plus de localités seront affectées, s’inquiète-t-il.Dans un rapport tout juste publié, une commission parlementaire a confirmé l’ampleur du problème et recommandé une série de mesures, dont la mise en place d’un fonds national pour moderniser les infrastructures.A Gorna Studena, où les habitants ont protesté l’an dernier en bloquant la circulation, le téléphone du maire ne cesse de sonner. Plamen Ivanov, qui attend une livraison de bouteilles d’eau par les services de l’Etat, explique que la situation crée des tensions entre habitants: “les uns se plaignent que ceux d’en bas en ont trop, les autres qu’ils doivent subir des coupures à cause d’eux. Tout cela retombe sur moi.”Un peu plus loin, Nivyana, fichu sur la tête et jupe colorée, sort de chez elle, un seau à la main. Elle a de la chance: l’une des citernes bleues installées par les autorités trône juste devant sa porte. “Je voulais laver mes vêtements”, glisse cette habitante de 83 ans au visage buriné par le soleil, qui n’a pas voulu donner son nom de famille. “Mais l’eau s’est tarie avant que je puisse finir.” “On ne demande pas une piscine, juste une vie normale”, lance Rumyana Tsoneva.

La justice française ordonne la libération du Libanais Georges Abdallah

Libre, après plus de 40 ans dans les prisons françaises. La cour d’appel de Paris a ordonné jeudi la remise en liberté du Libanais Georges Abdallah, condamné en 1987 pour complicité d’assassinats de diplomates américain et israélien, et considéré comme l’un des plus anciens détenus du pays.La libération “sous condition de quitter le territoire national et n’y plus paraître” interviendra le 25 juillet, a indiqué une source judiciaire à la fin de l’audience non publique au palais de Justice de Paris, en l’absence de Georges Ibrahim Abdallah, incarcéré à la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées). “S’ils ont accepté de me libérer, c’est grâce à cette mobilisation (de militants) qui est ascendante”, a réagi Georges Abdallah lors d’un échange avec la députée LFI Andrée Taurinya, à l’occasion d’une visite de la parlementaire à la prison.”Le temps passé derrière les barreaux concernant les prisonniers +politiques+ ne pèse pas, vous passez cinq ans, vingt ans, trente ans, quarante ans, ce n’est pas ça la cause de la sortie en fait”, a estimé M. Abdallah, depuis sa cellule de 11m2 tapissée d’un portrait de Che Guevara et d’affiches en faveur de la cause palestinienne.”Nous sommes très heureux de cette décision”, avait auparavant assuré à l’AFP depuis le Liban son frère, Robert Abdallah. “Nous n’aurions jamais imaginé qu’il serait enfin libéré”, a-t-il confié.”C’est à la fois une victoire judiciaire et un scandale politique qu’il ne soit pas sorti plus tôt, à cause du comportement des États-Unis et de tous les présidents français” successifs, a déclaré devant la salle son avocat, Me Jean-Louis Chalanset.- “Le bienvenu” -Les États-Unis, parties civiles, se sont vigoureusement opposés à chacune des demandes de libération déposées par Georges Abdallah. Israël ne s’était pas manifesté pendant la procédure judiciaire, mais a “regretté” jeudi, par la voix de son ambassade à Paris, la décision de justice. “De tels terroristes, ennemis du monde libre, devraient passer leur vie en prison”, a écrit l’ambassade dans un communiqué.Le Liban, qui réclame sa libération aux autorités françaises depuis des années, s’est dit via son chargé d’affaires à Paris “extrêmement satisfait”. “Nous l’attendions depuis longtemps”, a déclaré M. Ziad Taan, ajoutant que “l’Etat libanais prend toutes les dispositions pour organiser son retour avec les autorités françaises” au Liban, où il est “le bienvenu”.Le parquet général peut faire un pourvoi en cassation, mais il ne serait pas suspensif, et n’empêcherait donc pas Georges Abdallah de rentrer au Liban.Incarcéré en France depuis 1984, l’ancien chef d’un groupuscule de chrétiens libanais marxistes pro-palestiniens est libérable depuis 25 ans, mais a vu sa dizaine de demandes de remise en liberté échouer.- “Effort conséquent” -Mais pour celle-ci, à quelques mois d’intervalle, le tribunal puis la cour d’appel s’étaient prononcés pour, estimant la durée de sa détention “disproportionnée” par rapport aux crimes commis, et jugeant qu’à 74 ans, ce détenu “âgé” aspirant à “finir ses jours” dans son village du nord-Liban ne présentait plus de risque de trouble à l’ordre public. La cour avait cependant demandé à Georges Abdallah un “effort conséquent” pour indemniser les victimes, ce qu’il a toujours refusé de faire, se considérant comme un prisonnier politique. À l’audience du 19 juin, sans s’épancher sur la position de son client ni l’origine des fonds, son avocat avait informé les juges que 16.000 euros sur son compte en prison étaient à disposition des parties civiles.Aujourd’hui tombé dans l’oubli, Georges Abdallah était dans les années 1980 l’ennemi public n°1 et l’un des prisonniers les plus célèbres de France.Pas à cause de son affaire, mais parce qu’on l’a longtemps cru, à tort, à l’origine de la vague d’attentats de 1985-1986 qui a fait 13 morts dont sept au magasin Tati de la rue de Rennes. Georges Abdallah n’a jamais reconnu son implication dans les assassinats des diplomates à Paris, mais les a toujours qualifiés d'”actes de résistance” contre “l’oppression israélienne et américaine”, dans le contexte de la guerre civile libanaise et l’invasion israélienne au sud-Liban en 1978. Son groupuscule des FARL (Fractions armées révolutionnaires libanaises), dissous depuis longtemps, “n’a pas commis d’action violente depuis 1984”, avait toutefois souligné la cour, estimant que Georges Abdallah “représente aujourd’hui un symbole passé de la lutte palestinienne”.