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La justice française ordonne la libération du Libanais Georges Abdallah

Libre, après plus de 40 ans dans les prisons françaises. La cour d’appel de Paris a ordonné jeudi la remise en liberté du Libanais Georges Abdallah, condamné en 1987 pour complicité d’assassinats de diplomates américain et israélien, et considéré comme l’un des plus anciens détenus du pays.La libération “sous condition de quitter le territoire national et n’y plus paraître” interviendra le 25 juillet, a indiqué une source judiciaire à la fin de l’audience non publique au palais de Justice de Paris, en l’absence de Georges Ibrahim Abdallah, incarcéré à la prison de Lannemezan (Hautes-Pyrénées). “S’ils ont accepté de me libérer, c’est grâce à cette mobilisation (de militants) qui est ascendante”, a réagi Georges Abdallah lors d’un échange avec la députée LFI Andrée Taurinya, à l’occasion d’une visite de la parlementaire à la prison.”Le temps passé derrière les barreaux concernant les prisonniers +politiques+ ne pèse pas, vous passez cinq ans, vingt ans, trente ans, quarante ans, ce n’est pas ça la cause de la sortie en fait”, a estimé M. Abdallah, depuis sa cellule de 11m2 tapissée d’un portrait de Che Guevara et d’affiches en faveur de la cause palestinienne.”Nous sommes très heureux de cette décision”, avait auparavant assuré à l’AFP depuis le Liban son frère, Robert Abdallah. “Nous n’aurions jamais imaginé qu’il serait enfin libéré”, a-t-il confié.”C’est à la fois une victoire judiciaire et un scandale politique qu’il ne soit pas sorti plus tôt, à cause du comportement des États-Unis et de tous les présidents français” successifs, a déclaré devant la salle son avocat, Me Jean-Louis Chalanset.- “Le bienvenu” -Les États-Unis, parties civiles, se sont vigoureusement opposés à chacune des demandes de libération déposées par Georges Abdallah. Israël ne s’était pas manifesté pendant la procédure judiciaire, mais a “regretté” jeudi, par la voix de son ambassade à Paris, la décision de justice. “De tels terroristes, ennemis du monde libre, devraient passer leur vie en prison”, a écrit l’ambassade dans un communiqué.Le Liban, qui réclame sa libération aux autorités françaises depuis des années, s’est dit via son chargé d’affaires à Paris “extrêmement satisfait”. “Nous l’attendions depuis longtemps”, a déclaré M. Ziad Taan, ajoutant que “l’Etat libanais prend toutes les dispositions pour organiser son retour avec les autorités françaises” au Liban, où il est “le bienvenu”.Le parquet général peut faire un pourvoi en cassation, mais il ne serait pas suspensif, et n’empêcherait donc pas Georges Abdallah de rentrer au Liban.Incarcéré en France depuis 1984, l’ancien chef d’un groupuscule de chrétiens libanais marxistes pro-palestiniens est libérable depuis 25 ans, mais a vu sa dizaine de demandes de remise en liberté échouer.- “Effort conséquent” -Mais pour celle-ci, à quelques mois d’intervalle, le tribunal puis la cour d’appel s’étaient prononcés pour, estimant la durée de sa détention “disproportionnée” par rapport aux crimes commis, et jugeant qu’à 74 ans, ce détenu “âgé” aspirant à “finir ses jours” dans son village du nord-Liban ne présentait plus de risque de trouble à l’ordre public. La cour avait cependant demandé à Georges Abdallah un “effort conséquent” pour indemniser les victimes, ce qu’il a toujours refusé de faire, se considérant comme un prisonnier politique. À l’audience du 19 juin, sans s’épancher sur la position de son client ni l’origine des fonds, son avocat avait informé les juges que 16.000 euros sur son compte en prison étaient à disposition des parties civiles.Aujourd’hui tombé dans l’oubli, Georges Abdallah était dans les années 1980 l’ennemi public n°1 et l’un des prisonniers les plus célèbres de France.Pas à cause de son affaire, mais parce qu’on l’a longtemps cru, à tort, à l’origine de la vague d’attentats de 1985-1986 qui a fait 13 morts dont sept au magasin Tati de la rue de Rennes. Georges Abdallah n’a jamais reconnu son implication dans les assassinats des diplomates à Paris, mais les a toujours qualifiés d'”actes de résistance” contre “l’oppression israélienne et américaine”, dans le contexte de la guerre civile libanaise et l’invasion israélienne au sud-Liban en 1978. Son groupuscule des FARL (Fractions armées révolutionnaires libanaises), dissous depuis longtemps, “n’a pas commis d’action violente depuis 1984”, avait toutefois souligné la cour, estimant que Georges Abdallah “représente aujourd’hui un symbole passé de la lutte palestinienne”.

French army leaves Senegal, ending military presence in west Africa

France on Thursday formally handed back its last two military bases in Senegal, leaving Paris with no permanent army camps in either west or central Africa.Ending the French army’s 65 years in independent Senegal, the pull-out comes after similar withdrawals across the continent, with former colonies increasingly turning their backs on their former ruler.The move …

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“Dernier bonsoir” à Thierry Ardisson

Une foule d’hommes et femmes en noir ont dit jeudi un “dernier bonsoir” à la star du petit écran Thierry Ardisson, dont les obsèques ont été célébrées à Paris, selon un déroulé millimétré et une bande son qu’il avait choisis.Les quelque 500 invités ont respecté le “dress code” de l’ancien animateur et producteur mort lundi à 76 ans. Et autant d’admirateurs se sont pressés derrière les barrières et ont applaudi le cercueil noir verni, ont constaté des journalistes de l’AFP.Des titres de George Harrison, John Lennon, David Bowie ou encore Jean-Louis Aubert (“Voilà c’est fini”), ont retenti en l’église Saint-Roch, la paroisse des artistes, avant une inhumation dans la plus stricte intimité.Son épouse Audrey Crespo-Mara avait accueilli un à un les invités. Se sont mêlés des amis comme Laurent Baffie, Philippe Corti, Léa Salamé, ainsi que des personnalités tels Michel Drucker, Arthur, Marc-Olivier Fogiel, Alex Vizorek, Florent Pagny, Marc Lavoine, Patrick Timsit ou Guillaume Durand. Brigitte Macron, l’ancien Premier ministre Gabriel Attal et la présidente de France Télévisions, Delphine Ernotte Cunci, ont également assisté à la cérémonie.Dans la rue barrée, l’émotion était aussi au rendez-vous. “Merci pour moi, mais aussi pour ce que tu as apporté à la télé”, lui a adressé Dalila Choufa, 57 ans, qui a posé un congé pour être présente.”Un homme libre et courageux comme ça il n’y en a plus, même si j’étais pas d’accord avec tout ce qu’il disait”, a salué auprès de l’AFP Michelle Boesnach, commerçante de 50 ans venue de Normandie. “J’aimais sa créativité, son insolence. C’était quelqu’un aussi qui était très pieux, catholique et royaliste. Cette dichotomie me touchait”, a témoigné Julien La Torre, voiturier de 44 ans.”Tu es né un 6 janvier, le jour de la fête des Rois, et tu as dit +fuck+ le jour de la Révolution”, avec ce décès un 14 juillet, a lancé dans la nef Audrey Crespo-Mara, en disant “chapeau bas”.- “Bal des faux-culs” -Ardisson l’avait prévenue, a-t-elle raconté: “+Cette cérémonie à Saint-Roch, fais gaffe, ça va être le bal des faux-culs+”. “Alors oui, il y en a sans doute ici” mais “il y a tous ceux qui t’ont infiniment respecté, admiré, adoré en ton temps”, a-t-elle souligné.L’animateur provocateur avait déclaré en mai à Paris Match: “Pour moi, ma mort ne peut être que spectaculaire, entourée de stars. (…) Je n’ai pas envie de mourir en douce”. L’hebdomadaire a publié cette semaine en Une une photo de 2005, où Ardisson, lunettes fumées sur le nez, sourit allongé dans un cercueil. Il voulait que cette image soit publiée à sa mort, comme un pied de nez.Jeudi, il a aussi réussi à réunir ses trois épouses successives et ses trois enfants. “Tu as tout affronté, du cancer jusqu’à (Vincent) Bolloré” avec qui il s’était fâché, a affirmé son fils Gaston, avant l’adieu dans l’église.L’annonce du décès de Thierry Ardisson a suscité une pluie d’hommages, du président Macron aux patrons de chaîne, en passant par de nombreuses figures du PAF (Cyril Hanouna, Karine Le Marchand…).Mais des extraits d’émissions où il avait mis mal à l’aise ses invitées, comme les actrices Judith Godrèche ou Milla Jovovich, ont été aussi relayés. “J’étais ni con, ni macho, on était dans l’époque” et “l’époque a changé”, balayait-il en mai sur France Inter.Issu d’un milieu social modeste, l’ancien publicitaire a bousculé le paysage cathodique.Des artistes du monde entier aux hommes politiques, tous se pressaient à ses talk-shows à succès comme “Lunettes noires pour nuits blanches” dans les années 80, ou “Tout le monde en parle” sur France 2 (1998-2006). Réalisé par Audrey Crespo-Mara, un documentaire diffusé mercredi soir sur TF1 et disponible sur la plateforme TF1+, “La face cachée de l’homme en noir”, dresse le portrait d’un homme hypersensible et tourmenté.Ardisson y retrace sa vie en 10 commandements, jusqu’au dernier depuis son lit d’hôpital au printemps: “La mort en face, tu regarderas”.

Remises sur les génériques: les pharmacies poursuivent leur grève des gardes

Les représentants des pharmaciens ont annoncé jeudi poursuivre leur grève des gardes et envisagent de fermer les officines tous les samedis à compter du 27 septembre en guise de protestation contre une baisse des remises commerciales sur les médicaments génériques.Mobilisés depuis le début du mois, les organisations syndicales des pharmaciens d’officine et les groupements de pharmacies ont “unanimement décidé de poursuivre et d’amplifier la mobilisation” après la décision du gouvernement de fixer à 30% le plafond de ces remises commerciales, selon un communiqué conjoint.Pour encourager la distribution de génériques, moins chers que les médicaments sous brevet, les remises consenties par les laboratoires aux pharmacies pouvaient jusqu’alors atteindre 40 % du prix du générique.Un projet gouvernemental visant à limiter ces remises à un taux compris entre 20 et 25%, dans le cadre d’économies à réaliser dans les dépenses de santé en 2025, avait suscité la protestation des pharmaciens qui étaient descendus dans la rue début juillet.Après une réunion mercredi, “le gouvernement a présenté son arbitrage” et “a décidé de le fixer à 30%”, une décision qui reste toutefois “inacceptable” par les organisations de pharmaciens (FSPF, Uspo, UNPF, Federgy, UDGPO), selon leur communiqué.Elles ont annoncé “la poursuite de la grève des gardes”, et “la grève immédiate du tiers payant conventionnel pendant les réquisitions” imposées par les préfets pour assurer ces gardes.Elles envisagent aussi “une fermeture complète des pharmacies le 18 septembre 2025” ainsi qu’une fermeture “tous les samedis à compter du 27 septembre 2025″.”Pour les petites pharmacies de proximité, les remises sont une ressource indispensable. Elles ne pourront essuyer la moindre perte et devront licencier, voire fermer définitivement”, soulignent les représentants des pharmaciens.

La justice annule le déboulonnage d’une statue de Jeanne d’Arc à Nice

Le déboulonnage d’une statue monumentale de Jeanne d’Arc, érigée à l’automne 2024 à Nice et devenue un point de crispation entre la métropole et la Préfecture, a été annulé jeudi par la cour administrative d’appel de Marseille.Ce dossier avait débuté avec la construction d’un parking souterrain devant l’église Sainte-Jeanne-d’Arc, dans un quartier résidentiel près du centre-ville de Nice, par la régie Parcs d’Azur, organisme public dépendant de la métropole.Dans le parc aménagé en surface, la métropole avait choisi d’ajouter une statue de la Pucelle et une commande de 170.000 euros avait été passée avec l’Atelier Missor.L’initiative avait provoqué des réticences à gauche, d’autant qu’elle était portée par Gaël Nofri, président de Parcs d’Azur, adjoint au maire Christian Estrosi (Horizons) mais passé par le Front national.Un doute sur la légalité du marché public avait poussé l’ancien préfet des Alpes-Maritimes, Hugues Moutouh, à saisir le tribunal administratif et la décision du tribunal avait été rendue en janvier: faute de mise en concurrence, le marché avait été annulé et ordre avait été donné de démonter la statue.Saisie par la régie Parcs d’Azur et par Missor, la cour administrative d’appel (CAA) de Marseille s’est penchée début juillet sur ce dossier. Mais si, dans son arrêt jeudi, elle a “confirmé la nécessité d’une mise en concurrence”, elle a estimé que l'”irrégularité” relevée n’avait pas “été commise intentionnellement dans le but de favoriser l’Atelier Missor” et que donc cela n’était pas “de nature à justifier l’annulation du contrat”.Dans un communiqué, la préfecture a “pris acte” jeudi de cette décision, précisant cependant qu’un “pourvoi en cassation devant le Conseil d’Etat est étudié par les services de l’Etat”.”Nous avons gagné, la statue de Jeanne d’Arc est sauvée!”, a réagi de son côté Me Carine Chaix, avocate de l’atelier Missor, estimant qu’il s’agit d’une “belle victoire (…) pour cette belle statue de Jeanne d’Arc et pour l’art”.Christian Estrosi a lui salué une “décision de justice qui reconnaît la légitimité et la régularité d’un projet porté avec conviction”.La statue en bronze, dorée à l’or fin, pèse 9 tonnes et mesure 4,50 mètres de hauteur. Elle représente une Jeanne jeune et ardente, en armure et à cheval, brandissant une épée qu’elle tient par la lame. Un geste d’apaisement selon Missor, une manière détournée de brandir une croix selon ses détracteurs.

La famille d’un jeune Franco-Allemand détenu en Iran clame son innocence

Les proches d’un cyclo-randonneur franco-allemand détenu depuis un mois en Iran sont sortis du silence jeudi pour clamer l’innocence du jeune homme, au moment où Téhéran et les Occidentaux sont en plein bras de fer sur un éventuel rétablissement de sanctions contre la république islamique.Lennart Monterlos a eu 19 ans le 26 juin, un anniversaire passé en détention dans un lieu inconnu en Iran. Il a été arrêté le 16 juin, à Bandar-Abbas (sud) au troisième jour du conflit alors en cours entre l’Iran et Israël, alors qu’il traversait l’Iran à vélo en solitaire.Il est le troisième Français détenu dans ce pays, avec Cécile Kohler, une professeure de lettres de 40 ans, et son compagnon Jacques Paris, 72 ans, arrêtés le 7 mai 2022, au dernier jour d’un voyage touristique en Iran. Accusés notamment d’espionnage pour le compte d’Israël, ils encourent la peine de mort.Aucun détail n’a été fourni sur les raisons de l’arrestation du cyclo-randonneur. Il “a été arrêté pour avoir commis un délit”, s’est contenté de déclarer le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, au journal Le Monde le 10 juillet.”Nous comptons sur les efforts de la diplomatie française, que nous savons mobilisée, pour la libération au plus vite de notre très jeune fils qui est innocent de tout”, ont exhorté les parents du jeune homme, qui vivent à Besançon (est), dans un communiqué transmis à l’AFP.”Nous demandons aux autorités iraniennes qui le détiennent un signe de vie et de pouvoir rentrer en contact avec lui au plus vite”, ajoutent-ils.- Horizon fin août – L’arrestation intervient dans un contexte de bras de fer autour du programme nucléaire de l’Iran, présenté comme exclusivement civil par Téhéran, ce que réfute Israël – qui a mené des centaines de frappes sur des sites militaires, nucléaires et des bâtiments officiels entre le 13 et le 24 juin – et dont doutent une bonne partie des pays occidentaux. Paris et d’autres chancelleries européennes dont des ressortissants sont détenus en Iran accusent l’Iran de pratiquer une “diplomatie des otages”, notamment pour peser dans ces très sensibles négociations, dans l’impasse depuis des années.Des sanctions internationales avaient été levées en échange d’un encadrement du programme iranien, dans le cadre d’un accord signé à Vienne en 2015 entre Téhéran et les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (France, Royaume-Uni, Chine, Russie, Etats-Unis) ainsi que l’Allemagne. Face aux doutes actuels, la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni – réunis au sein du groupe E3 – menacent d’enclencher un mécanisme réimposant des sanctions internationales. Cette clause, dite de “snapback”, expire le 18 octobre 2025, mais les pays de l’E3 ont posé l’échéance de fin août pour prendre leur décision.Les Etats-Unis ne disposent pas d’un tel levier, depuis que le président Donald Trump a retiré en 2018 son pays de l’accord. Quant à la Chine et à la Russie, elles sont traditionnellement plus conciliantes à l’égard de Téhéran.”L’Iran a violé les obligations qu’il a prises il y a dix ans lors de la négociation sur le nucléaire iranien. La France et ses partenaires sont donc fondés à réappliquer les embargos mondiaux sur les armes, sur les banques et les équipements nucléaires qui avaient été levés il y a dix ans”, a réaffirmé mardi à Bruxelles le ministre français des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot. “Sans engagement ferme, tangible, vérifiable de la part de l’Iran, nous le ferons au plus tard à la fin du mois d’août”, a-t-il ajouté.Début juillet, il avait prévenu que le sort de ses ressortissants détenus en Iran pèserait dans sa décision finale. “Nous l’avons toujours dit à nos interlocuteurs du régime iranien: la question de décisions éventuelles sur des sanctions sera conditionnée au règlement de ce problème (des Français détenus en Iran, ndlr), de ce différend majeur”.Pour Téhéran, un rétablissement des sanctions acterait “la fin” du rôle de la France, l’Allemagne et du Royaume-Uni dans le dossier du nucléaire, avait estimé le 12 juillet Abbas Araghchi.

Incendie de Marseille: le préfet se défend face à la colère de sinistrés

Une semaine après l’incendie qui a ravagé une soixantaine de bâtiments à Marseille et aux Pennes-Mirabeau, des sinistrés ont ouvertement exprimé leur colère, poussant le préfet à une inhabituelle mise au point dans laquelle il “assume” toutes ses décisions.Georges-François Leclerc “tient à réagir à ces mises en cause, qui ne reflètent pas la réalité de l’engagement efficace et héroïque de nos forces d’incendie et de secours. Il assume la totalité des décisions qui ont été prises afin de garantir et surtout de réussir à protéger la population”, écrit la préfecture dans un communiqué publié dans la nuit de mercredi à jeudi.Les pompiers sont-ils arrivés trop tard dans certains quartiers de Marseille ? L’ordre de confinement était-il tenable, alors que les flammes arrivaient aux portes des maisons ? Ces questions sont revenues en boucle lors d’une réunion houleuse organisée mardi soir par la ville de Marseille à l’Estaque, après cet incendie du 8 juillet qui a parcouru 750 hectares.Evelyne Mazade par exemple a fini par sortir de chez elle, armée de deux seaux d’eau, pour tenter d’éteindre le feu qui a ravagé son sous-sol. Chez elle, le feu est arrivé vers 15h45 et les pompiers autour de 18h00. “Et ils venaient de Nice, donc j’ai dû leur montrer où étaient les bornes incendies”, a expliqué à l’AFP cette retraitée, qui cherche aujourd’hui à se reloger avec son chien.”La police et les pompiers ont fait ce qu’ils ont pu mais +en haut+, ça n’a pas été très bien organisé”, déplore-t-elle aujourd’hui.”Il y a beaucoup de colère, les gens sont frustrés parce que le préfet n’était pas présent à cette réunion”, explique de son côté Dominique Fortin, présidente du comité de quartier (CIQ) de l’Estaque-Le Marinier.Samia Ghali, maire-adjointe de Marseille, qui pilotait cette réunion, confirme que les échanges ont très rapidement tourné sur l’organisation des secours: “La colère des sinistrés est légitime, il s’agit d’essayer de comprendre pourquoi on leur a dit de rester confinés quand il y a le feu devant leur porte”, et pourquoi les habitants ont vu arriver des pompiers des Alpes-Maritimes, qui ne connaissent pas ces quartiers escarpés, alors que les marins-pompiers de Marseille, oui”, expliquait-elle jeudi à l’AFP. – “Eviter le pire” -“C’est la première fois dans l’histoire des feux à Marseille qu’un préfet prend le commandement”, regrette l’élue.Ce mardi 8 juillet, peu avant 11h00, une voiture prend feu sur le bord de l’autoroute aux Pennes-Mirabeau. Face à un vent violent et tourbillonnant, l’incendie saute d’une colline à l’autre, sur une végétation asséchée par plusieurs jours de canicule, et arrive dans le 16e arrondissement de la deuxième ville de France.A 12h27, le préfet prend la direction des secours, “car ce feu était singulier par sa violence et parce qu’il concernait désormais deux communes”, justifie la préfecture. La communication aussi passe aux mains de la préfecture et les pompiers, qui ont l’habitude de communiquer de façon efficace sur ces feux, ne peuvent plus rien dire à la presse.Au total, 875 pompiers des Bouches-du-Rhône et marins-pompiers de Marseille ont été déployés, renforcés par 500 pompiers d’autres départements, appuyés par 260 engins et 17 moyens aériens dont sept Canadair.Ces interventions “ont permis d’éviter le pire”, assure le préfet: “aucune perte humaine”, “aucun blessé grave”, et “près d’un millier d’habitations sauvées”. Le bilan matériel est tout de même lourd, avec 91 bâtiments touchés dont 60 détruits ou inhabitables.Sur le confinement, désormais utilisé systématiquement dans ces cas là, il explique qu’il doit permettre d'”éviter de mettre les populations en danger” et d’éviter un engorgement des routes pour permettre aux secours d’intervenir.Une autre assemblée de sinistrés et délogés du 16e arrondissement était prévue jeudi en fin de journée, pour “faire valoir nos droits collectivement”.En attendant, collectivités et pouvoirs publics se mobilisent pour apporter de l’aide, regrouper les déchets, apporter des chèques alimentaires aux sinistrés les plus démunis, aider au relogement ou à l’achat de biens du quotidien pour des personnes traumatisées par la perte de leurs affaires, ou gérer la situation dans la pinède carbonisée, afin que la première pluie ne se transforme pas en coulée de cendres…

87% des Français pensent que le budget de Bayrou nuira à leur pouvoir d’achat, selon un sondage Odoxa

87% des Français pensent que le budget de François Bayrou nuira à leur pouvoir d’achat et 78% ne font pas confiance au Premier ministre pour redresser les finances du pays, selon un sondage Odoxa – Le Figaro, tandis que 74% ne considèrent pas ce budget “juste”, selon un autre sondage Ifop – LCI, tous deux publiés jeudi.Les mesures les plus impopulaires sont les économies sur la santé (74% de rejet) et la suppression de jours fériés (73%), selon ce sondage. Deux propositions suscitent cependant un “vrai soutien” selon l’institut: le gel des dépenses de l’État (80%) et une contribution des plus riches (79%).71% des Français voteraient contre ce budget s’ils étaient députés, conclut le sondage.L’enquête a été menée par Odoxa – Backbone Consulting auprès d’un échantillon de 1.005 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. L’enquête a été réalisée par internet les 16 et 17 juillet 2025. La marge d’erreur est comprise entre 1,4 et 3,1 points.Si 57% des Français pensent que le plan annoncé mardi par François Bayrou est “nécessaire” compte tenu de la situation de la dette, 72% trouvent qu’il ne “répartit pas équitablement les efforts demandés”, selon un autre sondage de l’Ifop publié jeudi pour LCI.Seuls 43% des Français sondés par l’Ifop jugent ce plan “courageux”, 69% pensent en revanche qu’il n’est pas “réaliste”, et 74% ne le considèrent pas “juste”.Par famille politique, le plan est jugé nécessaire par 90% des sympathisants Renaissance, 81% des LR mais aussi 51% des RN, 50% des écologistes et 45% des socialistes. Les Insoumis ne sont en revanche que 27% à le juger ainsi.Mais seuls les sympathisants Renaissance le jugent majoritairement équitable(61%).77% des sondés désapprouvent la suppression de deux jours fériés, mesure la plus impopulaire du plan de François Bayrou dont l’objectif est de réaliser 43,8 milliards d’euros d’économies en 2026.74% approuvent la création d’une contribution de solidarité pour les plus hauts revenus, seule mesure majoritairement approuvée par les Français, selon le sondage.L’enquête a été menée par l’Ifop auprès d’un échantillon de 1.000 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne le 16 juillet 2025. La marge d’erreur est comprise entre 1,4 et 3,1 points.